Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 4 :: chapitre 4

Pubblicato: 04-05-19 - Ultimo aggiornamento: 04-05-19

Commenti: Bonjour la suite de l'histoire. Je vais en profiter pour répondre à quelques commentaires de quelques jours (le matin, je n'ai pas toujours le temps). Je ne suis pas sympa avec mes personnages et j'assume. C'est pour votre plaisir (ou l'art de rejeter la faute sur les autres ;)…) D'un autre côté ce n'est pas moi qui est tué le frère de mon héroïne le jour de son anniversaire, l'ai fait adopter par l'homme qui avait tué son père etc... Kaori ne panique pas: l'instinct de survie prend le pas, la raison domine les sentiments et A bien y regarder, malgré son caractère passionné, elle panique peu en fait. Elle a même un don pour garder pour elle tout ce qui la rend triste. Elle va rencontrer beau-papa mais il faut attendre encore un peu. Et oui Ryo la fait manger de temps à autre… J'arrête de jacasser. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Après quelques heures de sommeil, Kaori se réveilla dans les bras de Ryo. Elle s’y sentait bien, oubliant momentanément où elle était. Le soleil, bien qu’invisible directement, semblait haut dans le ciel et elle jeta un œil à sa montre. Il était treize heures.  

 

- Bien dormi ?, lui demanda Ryo.  

- Tu aurais dû me réveiller au lieu de me laisser jouer les belles au bois dormant., lui dit-elle en se relevant.  

 

Il la regarda bêtement, ne comprenant pas l’allusion. Kaori le dévisagea et réalisa soudain qu’il n’avait peut-être pas eu une enfance comme la sienne et que leurs références ne coïncideraient certainement pas.  

 

- Tu ne connais pas la Belle au bois dormant, n’est-ce pas ?, l’interrogea-t-elle, sans jugement.  

- En effet. Tu me raconteras en route.  

- Où va-t-on ?  

- Il y a un village à quelques heures de marche d’ici d’où tu devrais pouvoir appeler les autorités et te faire rapatrier., l’informa-t-il, ramassant ses affaires pour qu’elle ne put voir son visage.  

 

Il ne la laissait pas partir de gaieté de coeur. C’était la meilleure solution pour eux deux. Kaori baissa les yeux. Elle aurait dû être heureuse de rentrer chez elle mais quelque chose l’en empêchait.  

 

- Très bien., répondit-elle d’un ton morne.  

 

Ryo fut surpris de son manque d’engouement mais ne le fit pas remarquer et ils prirent la route.  

 

- Alors si tu m’en disais plus sur cette belle au bois dormant., lui suggéra-t-il, souhaitant vivre encore quelques heures cette légèreté qu’elle avait amenée avec elle.  

 

Elle entreprit de lui raconter l’histoire et continua, à sa demande, avec d’autres histoires de contes. Kaori, qui adorait les enfants et avait fait de nombreuses heures de baby-sitting, se fit un plaisir de lui parler de toutes celles qu’elle connaissait. Ryo l’écoutait avec plaisir, goûtant avec délectation à des histoires plus légères que la vie qu’il connaissait. Certes pour lui, entendre parler de sorcières, fées, carrosses nés de citrouilles était complètement inconcevable et irréaliste mais en écoutant Kaori, il imaginait un peu le plaisir que cela pouvait apporter à de jeunes enfants.  

 

Pendant toute la route, Kaori essaya de lutter contre la tristesse qui la tenaillait. Elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait si mal de quitter la jungle pour retrouver son frère. Ce n’était pas son monde. Elle avait vu des choses horribles, avait eu la peur de sa vie à plusieurs reprises, avait failli mourir. Elle jeta un regard en coin à l’homme à côté d’elle et son coeur battit un peu plus vite. Elle se rendit compte qu’elle était tombée amoureuse de lui. Elle se traita de tous les noms, s’invectiva, se frappa mentalement, rien n’y fit : elle était tombée amoureuse de lui. Elle repensa à un reportage qu’elle avait vu quelques temps auparavant. Ils y évoquaient un syndrome qui rendait leur ravisseur sympathique aux otages. Le syndrome de Stockholm se souvint-elle. Mais Ryo ne l’avait pas enlevée, il l’avait sauvée… donc elle était bêtement tombée amoureuse de celui qui était pour elle un chevalier au destrier blanc, sans destrier, se dit-elle ironiquement…  

 

- Je suis trop naïve., murmura-t-elle.  

- Pardon ?  

 

Ryo la regardait sans comprendre. Il pensait qu’elle lui avait parlé. Kaori rougit de sa bêtise.  

 

- Non, rien., bafouilla-t-elle.  

- Nous y sommes., lui annonça-t-il en arrivant à l’orée de la forêt.  

 

Devant eux, s’étendaient quelques baraques dans un piètre état, un ou deux commerces et des personnes allaient et venaient. Le petit village était traversé par une route en terre fortement cabossée.  

 

Elle le regarda, indécise. Elle avait peur. Cette peur qui s’était évaporée à son contact revenait à toute vitesse et elle sentait ses mains trembler à l’idée de devoir quitter la jungle, de devoir le quitter.  

 

- Tu ferais mieux d’enlever ce pantalon et les rangers. On va te poser beaucoup de questions sinon. Dis-leur que tu t’es perdue dans la forêt et que tu ne sais pas comment tu es arrivée là., lui conseilla-t-il.  

 

Ce fut trop pour elle. Les larmes se mirent à couler de ses yeux sans qu’elle ne put rien y faire. Il la serra contre lui, touché par sa détresse, même s’il ne la comprenait pas : elle retournait chez elle auprès de son frère. Elle aurait dû être heureuse.  

 

- C’est fini, Kaori. Ce cauchemar est fini pour toi. Tu vas rentrer chez toi.  

- Je sais mais…, elle ne put finir sa phrase en le regardant dans les yeux.  

- Ce que tu as vécu était horrible mais tu remonteras la pente. Tu es forte, Kaori. Je… Je suis fier de toi., tenta-t-il de la rassurer.  

 

Il l’étreignit à nouveau jusqu’à ne plus sentir ses tremblements. Elle se dégagea lentement de ses bras, ne souhaitant pas paraître plus idiote qu’elle ne l’était déjà. Elle s’assit par terre et retira les rangers, ce qui lui fit un bien fou. Elle enfila ses tennis puis se releva et retira le pantalon, faisant apparaître ses longues jambes. Ryo déglutit à la vue qui s’offrait devant lui. Il revoyait l’adolescente qu’il avait rencontrée il y a deux jours. Que lui prenait-il ? Lui qui d’habitude préférait les femmes un peu plus âgées se prenait de désir pour une adolescente. Mais quelle adolescente...  

 

- Que vas-tu faire en rentrant ?, lui demanda-t-il, pour dévier le cours de ses pensées.  

- Prendre un bain, fêter mon anniversaire et ce sera la rentrée., dit-elle la gorge serrée.  

- Ca me semble tellement irréel., soupira-t-elle.  

- C’est quand ton anniversaire ?  

 

Elle réfléchit un moment recalculant les dates.  

 

- On est le vingt-huit mars. Dans trois jours. Dans trois jours, j’aurais dix-sept ans…, répondit-elle, les larmes aux yeux.  

- Profites-en. Oublie ce qui s’est passé ici., lui conseilla-t-il.  

- Toi, je ne t’oublierai pas, Ryo. Je ne serai plus là sans toi.  

 

Sa voix se brisa et elle se remit à pleurer. Il la reprit dans ses bras. C’était tellement plus difficile que ce qu’il avait imaginé. Il n’aimait pas la voir souffrir, il ne voulait pas la voir partir mais il ne pouvait être égoïste.  

 

- N’oublie pas que tu es forte., lui murmura-t-il, la voix rauque, en lui caressant la joue.  

- File maintenant. Plus tu attends, plus ce sera dur.  

 

Il la fit se retourner et la poussa en avant. Elle fit quelques pas et stoppa sa marche.  

 

- Avance, Kaori., murmura-t-il alors qu’elle ne pouvait l’entendre.  

 

Kaori s’arrêta à quelques mètres après l’orée de la forêt. Son coeur se serrait dans sa poitrine. En pensant à tout ce qu’ils avaient vécu à deux, elle eut la sensation de manquer le plus important et elle ne voulait pas regretter. Elle se retourna et courut vers lui. Sans lui laisser le temps de réfléchir, elle lui sauta au cou et l’embrassa avec toute la fougue de ses presque dix-sept ans. D’abord surpris, il l’entoura enfin de ses bras et répondit à son baiser. Il sentait son inexpérience mais elle y mettait tout son coeur. Il laissa une de ses mains remonter jusqu’à sa nuque et passa sa langue sur ses lèvres. Elle comprit le message et les ouvrit pour le laisser approfondir le baiser. Ils se séparèrent, haletants.  

 

Ryo la regarda avec une lueur de désir dans les yeux et caressa sa joue, rosie par l’émotion. Elle lui sourit tendrement. Elle déposa un baiser léger sur ses lèvres puis le relâcha.  

 

- Tu es un type bien, Ryo. J’aimerais tant te demander de venir avec moi mais je suppose que ça ne sert à rien…, murmura-t-elle, l’interrogeant du regard.  

- Ma vie est ici, Kaori. Rentre chez toi. Une fille merveilleuse comme toi n’a rien à faire dans ce merdier., lui répondit-il, sérieux.  

- Merci d’avoir mis un peu de lumière dans mon monde pendant quelques jours.  

- Au revoir, Ryo.  

- Au revoir, mon ange.  

 

Il la regarda partir, la tête haute. Kaori avança, déterminée à ne pas laisser la tristesse prendre le dessus. Elle ne voulait pas le décevoir. Elle garderait ses larmes pour elle, quand elle serait seule ou peut-être avec Hide. Comprendrait-il ce qui s’était joué ici ? La traiterait-il de folle de s’être éprise d’un guérillero ? Lui en voudrait-il d’avoir envisagé un moment de rester avec lui ? Parce qu’à cet instant précis, elle l’envisageait : faire demi-tour, le rejoindre et ne plus le quitter. Vivre cette guerre avec lui, être à ses côtés dans les bons comme les mauvais moments, faire l’amour avec lui, être à lui... Elle s’arrêta et se retourna, prête à vivre sa vie même si ce n’était pas celle qu’on espérait pour elle. Mais lorsqu’elle scruta l’orée de la forêt, il n’était déjà plus là. Les dés étaient jetés. Elle reprit son chemin vers le village, le coeur lourd.  

 

Elle se dirigea vers l’un des commerces et demanda s’ils avaient une radio pour contacter les autorités. Ils la dirigèrent vers l’autre commerce. Elle alla donc à l’autre baraque. C’était une sorte d’épicerie qui faisait en même temps troquet. Il n’y avait que des hommes et tous la regardèrent bizarrement. Mal à l’aise, elle expliqua les raisons de sa présence et demanda comment contacter les autorités pour être rapatriée. Un homme la fit entrer dans le bureau derrière son comptoir et la brancha sur un canal. Avec soulagement, elle fut mise en contact avec la police de Flores, capitale du département du Peten où elle se situait. Ils lui dirent de patienter où elle était, qu’ils arriveraient d’ici le lendemain matin. Le tenancier du bar lui proposa de rester dans le bureau pour la nuit. Elle accepta malgré le malaise qu’elle ressentait. Elle se posa par terre et ramena ses jambes près d’elle.  

 

L’agitation dans le bar se calma quelques temps après. Elle entendit les portes se fermer et les verrous qu’on tirait. Elle s’attendait à voir revenir le tenancier du bar mais il ne réapparut pas à son grand soulagement. Elle n’avait pas aimé son regard posé sur elle. Elle finit par s’endormir épuisée en pensant à ces trois jours passés avec un homme hors du commun, un homme qui lui laisserait un souvenir impérissable.  

 

Dans la forêt non loin de là, Ryo veillait. Il s’était déplacé du côté opposé à celui d’où ils étaient arrivés. Il voulait s’assurer que Kaori était bien prise en charge par les autorités. Il se sentait responsable d’elle. Il n’aurait pas aimé apprendre par la suite qu’il y avait eu un problème et qu’elle errait seule dans la jungle à nouveau. Une fois qu’elle serait partie avec la police, il pourrait retourner à ses occupations. Il n’était cependant pas sûr de pouvoir oublier la jeune demoiselle. Il sourit en repensant au baiser qu’ils avaient échangé. Elle l’avait sacrément surpris mais il était content, peut-être même heureux, qu’elle l’ait fait car lui n’avait pas osé. Il posa la main sur son coeur et ne comprenait pas pourquoi, à chaque fois qu’il pensait à elle, à son départ, il cognait plus vite ou se serrait douloureusement. Elle n’était pas encore tout à fait partie qu’elle lui manquait.  

 

Vers vingt trois heures, Ryo vit du mouvement de l’autre côté du village, du côté où ils étaient arrivés. Des hommes en tenue quasi militaire s’approchèrent, les mêmes hommes qui avaient torturé Manuel, et le tenancier du bar vint à leur rencontre, leur indiquant son local. Sentant le danger, il descendit de son poste d’observation et alla à l’arrière du baraquement. Regardant par les vitres, il aperçut Kaori allongée par terre et frappa à la fenêtre.  

 

La jeune fille se réveilla en sursaut, ensommeillée. Lorsqu’elle vit Ryo à la fenêtre, elle se frotta les yeux, croyant rêver. Voyant qu’il était bien là, elle se leva et alla ouvrir la vitre.  

 

- Dépêche-toi ! Viens avec moi ! Je t’expliquerai plus tard.  

 

Ils entendirent les verrous qu’on déverrouillait et elle passa par la fenêtre, lui faisant entièrement confiance. Main dans la main, ils coururent jusqu’à la forêt et s’y enfoncèrent rapidement, entendant quelques secondes après les cris des hommes disant qu’il fallait retrouver la fille. Ils coururent pendant près d’une demie-heure sans s’arrêter jusqu’à ne plus voir de lumières derrière eux puis ils continuèrent à un rythme moins soutenu pendant trois heures.  

 

Lorsqu’ils s’arrêtèrent, ils s’allongèrent à l’abri de racines (de ceiba toujours) dans les bras l’un de l’autre. Pour la première fois de sa vie, Ryo avait eu peur pour quelqu’un d’autre que lui. Même si ce n’était pas le mieux pour elle, il était content de la tenir dans ses bras, de la retrouver. Son coeur avait cessé de le tourmenter.  

 

- Que s’est-il passé, Ryo ?, lui demanda-t-elle, d’une voix calme.  

- C’était Sandero et ses hommes.  

- Sandero ?  

- L’homme qui a torturé mon camarade.  

 

Kaori sentit l’angoisse l’étreindre puis se calma. Ryo était encore une fois arrivé à temps. Sans lui, elle serait aux mains de ce malade et elle n’osait imaginer ce qu’il lui aurait fait subir.  

 

- Mais j’ai parlé aux autorités de Flores. Elles doivent arriver demain matin.  

- Je pense que tu as eu des hommes de Sandero., lui apprit-il.  

- Comment ils ont fait ? Je suis passée du premier au deuxième commerce en moins de cinq minutes et, dans le bar, il m’a tout de suite mise en relation.  

- Pourquoi tu as appelé du bar et pas de l’autre commerce ?  

- Ils n’avaient pas de radio., répondit-elle.  

- Ils t’ont menti. Ils avaient une antenne. Je pense que les premiers ont appelé Sandero pour les prévenir que tu cherchais à contacter les autorités. Ainsi ils ont noyé le poisson. Leur plan est rôdé.  

 

Elle se tut. Elle n’avait rien vu, rien senti. Elle s’était faite avoir en beauté et, s’il n’avait pas été là… Elle se cala contre lui. Elle se sentit partir dans les bras de Morphée, la main du jeune homme caressant son bras doucement.  

 

- Ryo, que faisais-tu encore dans les parages ?, murmura-t-elle, fermant les yeux.  

- Je ne sais pas. Excès de zèle peut-être…, répondit-il mais elle s’était endormie.  

 

Il embrassa son front et ferma les yeux pour se reposer. Il était habitué à ne dormir que d’un œil. Les vraies périodes de sommeil, il les prenait au camp. Les premiers jours, il était toujours relevé des tours de garde comme les autres éclaireurs. Entendant soudain du bruit non loin, il ouvrit les yeux et se leva discrètement. Kaori épuisée ne se réveilla pas. Deux hommes de Sandero approchaient d’eux. Il en contourna un et, sans un bruit, l’attrapa et lui rompit le cou. Cherchant le deuxième, il le trouva près de l’arbre où ils s’étaient réfugiés. Il avait attrapé Kaori qui se débattait comme une furie. Le voyant approcher, il lui asséna un coup à la mâchoire qui la sonna légèrement et la plaqua contre lui, une arme collée à sa tempe.  

 

- N’approche pas ou je la bute., lui intima son ennemi.  

- Vas-y, je t’en prie. Dès que tu l’auras tuée, je te tue., lui répondit-il, un sourire mauvais aux lèvres.  

 

L’autre resserra sa prise sur la jeune fille. Elle se retrouva soulevée du sol. Se sentant étouffer, elle battit des pieds et réussit à le frapper dans les tibias. L’homme relâcha la pression et elle retoucha terre. Du même fait, le corps de son assaillant fut à découvert et Ryo lui lança son couteau en pleine gorge. L’homme s’effondra dans un gargouillis effroyable. Ryo récupéra son couteau, le revolver et munitions de l’assaillant. Il ramassa ensuite ses affaires et celles de Kaori. Il prit la jeune femme encore choquée par la main et la tira pour l’éloigner de là. Elle le suivit sans mot dire.  

 

Ils marchèrent à nouveau pendant des heures pour mettre de la distance entre eux et Sandero. Lorsqu’ils s’arrêtèrent, Ryo la força à manger. Elle avait les traits tirés et il n’avait pas forcément respecter la cadence normale de repas. S’il ne faisait pas plus attention, elle ne tiendrait pas le coup. Quand elle eut fini, il s’installa en face d’elle, l’air sérieux.  

 

- Kaori, il faut qu’on parle. Je ne peux pas me permettre de sortir de la jungle pour t’amener à Flores., commença-t-il.  

 

Elle tressaillit : où voulait-il en venir ? Comptait-il l’abandonner maintenant ?  

 

- Je peux t’amener jusqu’à la route qui t’y conduira. Tu auras trois ou quatre heures de marche à faire seule.  

- Il n’y a pas d’autre solution ?, murmura-t-elle, désespérée.  

- Tu restes avec moi. Ca veut dire vivre en pleine forêt encore pendant une dizaine de jours, puis la vie au camp avec ses règles et contraintes. Sachant que par périodes, je devrais m’en aller seul.  

 

Elle regarda ses pieds. Il lui laissait le choix de rentrer ou non chez elle. Sa tête votait pour le retour, son coeur pour rester.  

 

- Parle-moi de la vie au camp., demanda-t-elle, d’une petite voix.  

- Tu devras t’acquitter des corvées avec les autres femmes, la cuisine, la lessive, le potager…, lui expliqua-t-il, baissant les yeux.  

- Ca devrait aller. Je pourrai être avec toi ?  

 

Il se leva, l’air sombre, et elle prit peur. Il ne pouvait pas lui cacher ce qu’elle risquait en tant que femme. Ce ne serait pas honnête de sa part de la laisser tomber tête baissée dans un traquenard.  

 

- Kaori, dans les camps, les femmes ne servent pas qu’aux corvées…, commença-t-il, gêné.  

- Elles s’entraînent aussi ? Elles gèrent les enfants ?, demanda-t-elle, innocemment.  

- Non, peu d’entre elles se battent et les enfants ne sont pas élevés au camp. Kaori, les femmes sont aussi là pour le plaisir des hommes., acheva-t-il, mal à l’aise.  

 

Il la vit pâlir lorsqu’elle réalisa ce dont il parlait.  

 

- Rassure-moi, ce sont leurs épouses ?, bafouilla-t-elle, tentant de surmonter l’angoisse qui la prenait.  

- Non. Je ne peux pas te mentir. Elles sont une dizaine et passent entre les bras de tous les hommes.  

- Mais... Mais c’est ignoble ! Tu ne peux pas me demander de me prostituer pour rester avec toi. Je ne veux pas. Je veux être à toi et uniquement à toi, Ryo !, s’écria-t-elle, outrée.  

 

Sa déclaration le fit sourire. Il découvrait son côté passionné et ça lui plaisait. Outre cela, elle le voulait lui malgré ce qu’elle savait. A ces mots, son coeur avait battu plus vite et un sentiment plus fort que le bien-être l’envahit. Il lui ouvrit les bras, l’invitant. Butée, elle refusa de le rejoindre malgré l’envie qui la taraudait.  

 

- Viens Kaori. Je vais trouver un moyen pour que l’on reste ensemble et qu’aucun autre ne te touche., lui dit-il avec un sourire rassurant.  

- C’est vrai ?, lui demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Oui.  

 

Elle s’approcha de lui et le regarda droit dans les yeux, surprise de sa propre audace.  

 

- Je ne veux pas non plus que tu couches avec une autre que moi., lui dit-elle, les joues rouge pivoine.  

- Je vais faire des malheureuses…, plaisanta-t-il.  

- Mais il n’y aura que toi., lui assura-t-il.  

- Ryo, je… Je n’ai jamais eu de rapport. Tu seras le premier., lui confia-t-elle, anxieuse.  

 

Il la serra dans ses bras même s’il ne comprenait pas vraiment où était le problème. Il sentait néanmoins son angoisse et refusait de minimiser les choses puisque ça avait l’air important pour elle. Il allait presque regretter de n’avoir jamais parlé avec une femme auparavant pour autre chose que ce qu’il attendait d’elle.  

 

- On peut attendre un petit peu avant de…, demanda-t-elle sans finir sa phrase.  

- Le temps dont tu auras besoin., lui accorda-t-il, espérant être capable de tenir.  

- Ryo, tout à l’heure, tu l’aurais vraiment laissé me tuer ?, l’interrogea-t-elle à brûle-pourpoint.  

- Jamais mon ange., lui répondit-il en la serrant contre lui.  

 

Il était beau le guerrier, fier et indépendant, se dit-il. Il se faisait mener par le bout du nez par une gamine de dix-sept ans. Il l’écarta légèrement de lui et prit son visage en coupe. Elle lui accorda le plus merveilleux sourire qu’il ait jamais vu et en fut bouleversé. Il se pencha sur elle et captura ses lèvres dans un baiser tendre. Elle répondit avec ferveur et le laissa approfondir leur échange à sa guise. Si leurs ébats étaient à l’aune de leurs baisers, il allait passer des nuits de rêve et devrait veiller à ce qu’aucun autre ne la toucha. A ces pensées, son fidèle ami se manifesta et il préféra s’écarter que tenter le diable. Ce faisant, il lui arracha un gémissement de frustration.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle, frustrée.  

- Si tu ne veux pas que je te saute dessus de suite, il vaut mieux en rester là., lui répondit-il, la voix rauque de désir.  

 

Elle baissa les yeux, gênée, et le fut encore plus lorsqu’elle croisa l’évidence de son désir. Elle vira au rouge carmin en deux secondes, ce qui le fit rire. Elle préféra se retourner pour retrouver une allure normale. Au bout de quelques minutes, ils furent calmés et Ryo s’approcha d’elle.  

 

- Prends ça., lui dit-il en lui tendant le revolver qu’il avait pris à leur ennemi.  

- Non, je ne veux pas., répondit-elle, affolée.  

- Uniquement pour te défendre, Kaori. Je ne veux pas que tu tues qui que ce soit, juste que tu sois en mesure de te défendre., la rassura-t-il.  

 

Il passa derrière elle et guida ses deux bras.  

 

- Tu tiens l’arme à deux mains, tu enlèves le chien, tu vises et appuies sur la gâchette. C’est tout. Ne le sors qu’en cas de danger., lui dit-il.  

- Et je t’apprendrai quelques techniques de corps à corps dans les jours à venir. Tu ne peux pas rester sans défense ici ou au camp.  

- Parce que je serai en danger au camp aussi ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je ne serai pas toujours là, Kao. Et je ne vais pas te mentir et te dire que ce sont des enfants de choeur. Si tu restes avec moi, tu devras toujours être sur tes gardes. Tu es sure que c’est ce que tu veux ?, lui demanda-t-il, les yeux dans les yeux.  

- Oui., répondit-elle sans aucune hésitation, sans détourner le regard.  

- Bon, alors on va se reposer quelques heures avant de repartir. Je dois faire du repérage dans le coin les quelques jours à venir et après on retournera au camp.  

 

Ryo se coucha sur le sol et Kaori s’agenouilla à côté de lui. Sentant son regard posé sur lui, il rouvrit les yeux.  

 

- Je… je dois faire quelque chose ? Un tour de garde pendant que tu dors ?, demanda-t-elle, se sentant inutile, incompétente.  

- Allonge-toi à côté de moi et dors. Je ne dors jamais que d’un œil quand je suis en repérage. Je me rattraperai au camp. Toi, garde tes forces. Ne te préoccupe de rien, je veille pour deux., la rassura-t-il.  

 

Elle s’allongea à ses côtés et il l’attira dans ses bras. Posant la tête sur sa poitrine, elle fut bercée par les battements réguliers de son coeur et s’endormit profondément. 

 


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