Capitolo 7 :: Le coup de grâce

Pubblicato: 17-05-06 - Ultimo aggiornamento: 17-05-06

Commenti: Coucou :)Bon je sais que certaines d'entre vous risquent de m'en vouloir mais je vous promets que tout s'arrange au prochain chapitre pour nos deux nettoyeurs :) Pitié pas la massue s'il vous plait ? :) Bonne lecture et toujours un grand merci à ma Saintoise que j'adore! Et aussi un grand merci à Rivière pour ses idées et à Sand et Kit pour les commentaires avisés :) merci aux reviewers qui aident à avancer et ce chapitre je le dédie aux files qui y jouent un rôle ou y sont mentionnées : A savoir Sheena, Myriam, Lady gaby, Laeti et Kaorina, espérons que le traitement que je vous ai réservé vous convienne les filles et que vous ne me tapperez pas trop en retour ? Bises

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

Le bruit de la bagarre et des meubles qu’on cassait finit par parvenir jusqu’aux oreilles de Rza. Le géant pénétra dans le bar suivi par une femme d’une soixante d’années, de petite taille et d’assez forte corpulence répondant au doux nom de Lady Gaby. Ses yeux et une bonne partie du visage de cette dernière étaient dissimulés derrière ses immenses lunettes fumées. Une masse de cheveux argentés relevée en un savant chignon encadrait un long visage ovale, lui donnant ainsi l’air d’une vieille dame ordinaire mais dégageant un je ne sais quoi d’autoritaire.  

A la vue de l’auteur de tous les dégâts, son sang ne fit qu’un tour : Ryan !  

Trop occupé à donner à son adversaire sa correction bien méritée, le policier n’avait pas perçu l’arrivée de son ancienne logeuse et gérante du « No Touch ! »  

-Ryan, ça suffit! Tu veux faire fuir tous mes clients ou quoi ? Maugréa Lady Gaby en s’approchant du trio et en s’interposant entre Ryan et adversaire, forçant ainsi le policier à relâcher sa prise.  

Ryan identifia immédiatement la propriétaire de cette voix et il s’immobilisa instantanément.  

Il tiqua et tourna lentement la tête vers la femme qui venait de parler. « Aie, ça va être ma fête ! » pensa-t-il aussitôt.  

-Rza, raccompagne Monsieur à la porte, il s’est visiblement trompé d’adresse, fit-elle à l’attention du pauvre cadre éméché et en partie édenté qui ramassait ses molaires trônant au sol, tandis que le géant s’empressait de le remettre sur pied et de le pousser sans ménagement vers la sortie, lui et ses acolytes.  

-Salut Lady Gaby, commença Ryan. Avant que tu ne t’énerves, il faut que je te dise, Myriam…  

-Mon petit Ryan, pourquoi ne suis-je pas étonnée de te trouver encore à inculquer les bonnes manières à mes clients ? Déclara-t-elle en souriant à belles dents et sur un ton trop calme au goût du jeune homme.  

Voilà un sourire qui n’augurait rien de bon. Et qui loin de rassurer le policier, lui fit réaliser que cette fois encore, il ne couperait pas à la punition qui allait suivre.  

En plus de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle attrapa prestement l’oreille droite de Ryan et tira dessus d’un coup sec, abaissant ainsi le malheureux policier à sa hauteur.  

-Quant à toi, il me semblait bien que tu m’avais fait une promesse lors de ta dernière visite ici, tu l’as déjà oubliée ?  

-Aie, aie, non, non pas l'oreille…. La vache ! Vous faites toujours aussi mal ! Ok, ok j’ai bien compris cette fois, je ne le referais plus, promis ! Couina le policier.  

-Je ne veux pas de combats dans mon bar, est-ce clair ? Que ce soit pour défendre Myriam ou une autre de mes filles, j’ai un business à faire tourner, tu as tendance à l’oublier. Le fait d’avoir vécu au-dessus de ma boîte ne te donne pas le droit de corriger mes clients. Maintenant file chenapan !  

Myriam, amusée par la scène qui se déroulait devant ses yeux, ne put retenir un fou rire. Décidemment ces deux-là ne changeraient jamais !  

Kaori restait interdite face à un Ryan méconnaissable : où diable était passé le héros sûr de lui et imposant de charisme ? Ryan n’en menait pas large et visiblement acceptait sans trop broncher sa punition. Le voilà soudainement transformé en petit garçon docile ! Elle n’en revenait pas !  

Lady Gaby estimant que la leçon avait porté ses fruits finit par relâcher l’oreille rougie et meurtrie. Ryan en profita pour annoncer à Kaori qu’il était grand temps de retourner travailler, leur pause repas touchant à sa fin.  

-Je te règlerai les dégâts bien entendu Lady Gaby, fais-moi parvenir ta petite note.  

-Comme d’habitude Ryan, comme d’habitude, soupira la sexagénaire.  

C’est donc en quatrième vitesse qu’ils prirent congés de Myriam et repartirent vers le commissariat, non sans que cette dernière ne fasse promettre à Ryan d’embrasser Sheena.  

« Encore cette Sheena… Qui peut-elle bien être ? » Se demanda Kaori. Sa femme ? Mais il ne porte pas d’alliance ? Sa fille ? Il parait si jeune ! Si c’est le cas alors ce doit être une petite fille ! ».  

Marchant de concert, Ryan trouva Kaori bien pensive et décida qu’il était grand temps de clarifier certaines choses :  

-Au sujet de Sheena, vous faites fausse route, dit-il en regardant droit devant lui.  

-Comment ça ? Vous voulez dire que vous n’avez pas de fille ? Questionna Kaori en plantant son regard dans le sien.  

-Oh non, Répondit-il hilare. Je n'ai jamais eu d'enfants. Sheena est ma petite sœur, d’ailleurs vous l’avez rencontrée hier au commissariat, vous vous souvenez de la jeune fille qui a déposé un dossier à mon intention ?  

Kaori acquiesça en silence. Effectivement, maintenant qu’elle y repensait elle aurait dû être frappée par l’air de famille.  

- Elle habite avec moi, reprit Ryan, ainsi que deux adorables minous. Je n’ai jamais été marié et encore moins père de famille.  

-Vous êtes donc un coureur de jupons qui élève sa sœur. C’est amusant, par certains côtés vous me rappelez quelqu’un.  

-Votre petit ami ? Demanda t-il du tac au tac.  

Ryan prêchait le faux pour connaître le vrai. Il espérait que la jeune femme se dévoile un peu sur sa vie privée. Après tout, il ignorait tout d’elle et de cet homme qui lui avait clairement fait comprendre qu’elle était sa chasse gardée.  

En entendant ces trois mots, le visage de Kaori s’empourpra. Mais elle parvint à se ressaisir et se dépêcha de poursuivre :  

-Non, non, Ryo est juste un ami de mon frère chez qui je vis depuis sa mort.  

-Vous voulez dire qu’il n’y a strictement entre vous que de l’amitié ? J’ai du mal à vous croire, à la manière dont il m’a observé hier soir ! S’il avait pu me tuer sur place il l’aurait fait.  

-Mais non, vous vous trompez. Ryo peut paraître un peu sauvage au premier abord mais il a ses bons côtés.  

-Ryo…que fait-il dans la vie si ce n’est pas indiscret ? Poursuivit le policier.  

-Euh…Kaori hésitait. Que dire ? Après tout Ryan était en mesure de vérifier ses dires si ça lui chantait…  

- Et bien, reprit-elle, il travaille en tant que gardien d'immeuble, finit par avouer la jeune femme.  

-Gardien d'immeuble, hmm ...  

Ryan était loin d'être convaincu par les propos de Kaori, ce type le mettait trop mal à l'aise pour n'être qu'un simple gardien d'immeuble. Il se dégageait de sa personne quelque chose d'indéfinissable mais néanmoins de dangereux.  

-Il faut avoir de la poigne pour gérer les conflits de voisinages, reprit-il. Remarquez, votre ami n'a pas l'air de quelqu'un qui se laisse aisément marcher sur les pieds. Il faudra que vous me le présentiez un de ces jours. Je vous inviterai également à manger à la maison un soir. Vous verrez, Sheena est un véritable cordon bleu et elle adore mettre les petits plats dans les grands.  

Il s’arrêta puis reprit :  

-Kaori, puis-je me permettre de vous poser une question indiscrète, lança-t-il enfin.  

-Posez-la toujours, je verrai bien si j'y réponds, rétorqua-t-elle laconique.  

-Etes vous célibataire ?  

Suspendu à ses lèvres il attendait la réponse fatidique. Allait-elle lui rétorquer que cela ne le regardait nullement ? Mais si elle lui disait que non, il n'insisterait pas. En effet, même si la jeune femme était des plus appétissantes et des plus intéressantes qu'il ait côtoyé, la ligne de conduite qu'il s'était fixé lui interdisait de s'immiscer entre un couple uni.  

Désarçonnée par une telle question, la jeune femme réfléchit un moment puis finit par répondre :  

-Eh bien, c'est assez compliqué. Voilà, je suis très fortement attirée par un homme mais je ne suis pas certaine qu'il ressente la même chose à mon égard.  

-Si vous faites référence à votre ami Ryo, je peux d'ores et déjà vous dire que cet homme semble tenir énormément à vous, croyez-moi.  

-Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?  

-Je me suis toujours fié à mon intuition, elle ne m'a jamais trahi et m'a même gardé plusieurs fois en vie. Et là elle me crie que votre ami n'est pas, mais alors pas du tout partageur en ce qui vous concerne. Toutefois si c'est à moi que vous pensez, je suis libre comme l'air et tout à vous ! Ajouta-t-il avec un sourire ravageur pour accentuer ses dires.  

-Bien noté, je m'en souviendrai si besoin est !  

-Vous êtes vraiment cruelle Kaori, gémit-il alors qu'elle éclatait de rire.  

La jeune femme retournait les paroles de Ryan dans son esprit. C’est vrai qu’en y repensant, Ryo s’était montré plus que blessant envers elle hier soir. Se pouvait-il que la raison de son agressivité verbale soudaine soit due au fait que le policier l'ait ramenée hier soir en moto ? Serait-il jaloux ? Absurde ! Quoique…La petite note qui accompagnait son petit déjeuner ce matin lui parut tout d’un coup suspecte. Voilà qu’après lui avoir fait une scène la veille, il voulait venir la chercher à la sortie de son travail ? Lui, qui n’avait même pas daigné vouloir connaître ses impressions sur sa première journée ?  

Non, décidemment le comportement de Ryo était plus que bizarre depuis ce vernissage.  

Comment se comporterait-il ce soir ? Elle redoutait une nouvelle prise de bec avec son partenaire. Qu'il souffle sans arrêt le chaud et le froid entre eux, elle en avait plus qu'assez.  

De son bureau, Kobayashi vit passer nos deux retardataires, notant mentalement qu’ils auraient du revenir depuis dix minutes déjà, mais s’abstint bien de tout commentaire.  

« Tant que cette cruche sera avec Ryan, je ne tenterai rien contre elle mais dès qu’elle sera seule et vulnérable alors là, je tiendrai ma revanche et passerai à l’action. Attends ma belle, tu ne perds rien pour attendre et foi de Kobayashi, tu vas me payer l’humiliation que ton mec m’a fait subir ! »  

Totalement inconsciente des pensées que Kobayashi ruminait à son encontre, Kaori s’installa à son poste et réactiva son standard.  

***************************************************************************  

Peu après avoir quitté l'appartement, Ryo s'était rendu à la gare. A sa grande surprise, un énorme XYZ était inscrit sur le tableau, accompagné d'un rendez vous à l'hôtel Futobaka dans le petit salon jaune pour 11 heures pétantes. Le petit message stipulait que c'était urgent.  

Ce boulot tombait à pic ! Lui qui avait le moral dans les chaussettes, ça lui permettrait de penser à autre chose qu'à Kaori et son bellâtre.  

C'est donc d'un pas nonchalant qu'il prit la direction de l'hôtel se trouvant à proximité de la gare. Il se fit indiquer le salon jaune par le concierge et y pénétra.  

Il y avait peu de personnes à cette heure matinale. A l'exception d'un trio d'hommes d'affaires occupés à discuter de leurs dossiers et d'une jeune femme brune en tailleur pantalon beige clair assise au bar, le salon était désert.  

Le barman astiquait quelques verres, tandis qu'une serveuse nettoyait les tables basses.  

La jeune femme juchée sur un haut tabouret sirotait nerveusement une bière brune lorsqu'elle sentit quelqu'un passer derrière elle et tirer le tabouret qui se trouvait à sa droite.  

Elle se redressa et tourna la tête vers le nouvel arrivant, prête à le remettre en place. Cela faisait le troisième mec collant qu'elle devait rembarrer en moins de trente minutes et elle commençait sérieusement à en avoir marre.  

Pourquoi diable, quand on dit non à un homme, s'entête-t-il à entendre oui ?  

-XYZ, vous avez besoin de mon aide ?  

-City Hunter ? Questionna la jeune femme méfiante.  

-Oui. Vous attendiez quelqu'un d'autre peut-être ? fit Ryo, soudain refroidi par cet accueil réservé.  

-Non, non, vous êtes précisément la personne que je recherche. Pardonnez mon accueil mais je vous ai pris pour une de ces sangsues qui ne me lâchent pas depuis que je me suis installée à ce bar. Je me présente: Laeti Shueisha, dit la jeune femme en lui tendant la main.  

Ryo la serra volontiers et se commanda un café.  

-Que vous arrive-t-il ?  

-Mais, Mr Saeba, nous n'attendons pas que votre partenaire nous rejoigne avant que je ne vous expose ma situation ? On m'avait dit que City Hunter était un tandem ?  

-Nous sommes effectivement un duo mais ma partenaire habituelle est déjà occupée ailleurs alors il vous faudra vous contenter de moi. Mais, si ça ne vous convient pas je peux tout à fait vous aiguiller sur une de mes collègues.  

-Pas la peine, le coupa son interlocutrice, je vous fais entièrement confiance. Si le gentil patron du café Cat's Eyes affirme que vous êtes l'homme de la situation, je m'en remets à vous.  

-Vous connaissez le Cat's Eyes ?  

-Je suis arrivée à Tokyo ce matin et sur le trajet pour venir à l'hôtel, j'ai fait une halte là bas. La jeune patronne a bien vu que je n'allais pas bien et m'a demandée la raison de mon tourment. Je le lui ai exposé et après m'avoir longuement écoutée, son mari et elle m'ont dit de me rendre à la gare et d'inscrire XYZ sur le tableau des messages, que vous comprendriez.  

-Exposez-moi votre problème, que je vois si ça relève de mes compétences.  

-Voilà, cela va faire maintenant trois jours que je suis sans nouvelles de ma petite sœur Naomie. Elle suit actuellement des cours de français à l'université de Tokyo. Nous avions pris l'habitude de papoter tous les soirs au téléphone et ça m'inquiète beaucoup qu'elle ne réponde pas à mes coups de fils. J'ai contacté son professeur de français, sa matière principale, mais lui non plus me dit qu'elle n'assiste plus à ses cours depuis trois jours. Je connais bien ma petite sœur Mr Saeba, jamais elle n'a séché les cours. Pour elle, les études c'est primordial.  

J'ai demandé à la police de lancer des recherches mais sans résultat jusque là. Ils sont débordés mais ont promis d'activer les choses. Pourtant je ne vois rien de concret venir. Aussi j'ai décidé de vous engager. Vos honoraires seront les miens.  

-Justement, concernant mes honoraires….  

-Et bien ? Il y a un problème ?  

-Disons que j'ai pour habitude de demander un acompte en nature à mes jolies clientes et …  

En un instant, le Ryo baveux et collant était de retour. Ses deux mains s'avançant dangereusement à la rencontre de son décolleté.  

Laeti était éberluée, elle ne s'attendait pas du tout à ce type de comportement de la part d'un détective.  

-Quoi ? Vous payer en nature ? Mais… mais…comment pouvez-vous profiter de la détresse des gens ainsi ! Vous êtes écœurant ! Vous savez quoi ? J'ai effectivement fait appel à la mauvaise personne. Au revoir Monsieur le satyre !  

Laeti se leva d'un bond, attrapa son sac à mains pour le mettre en bandoulière et allait planter là Ryo, quand il reprit son sérieux et l'arrêta d'une main qu’il posa sur son avant-bras.  

-Je me suis laissé emporter et vous prie d'excuser ma minute d'égarement, poursuivit le nettoyeur d'un air penaud. Cela ne se reproduira plus, juste un réflexe passager.  

-Un réflexe passager ? J'avoue ne pas saisir vos propos Monsieur Saeba. A l'instant, vous aviez l'air d'un détraqué.  

-Oui, ha, ha ,ha, vous savez ce que c'est …votre grande beauté me fait perdre les pédales ! Continua Ryo pour tenter de se justifier.  

-Vraiment ? Bon, admettons, j'ai besoin de toute l'aide que je peux trouver. Alors même si je ne vous verse pas d'acompte en nature mais bien en monnaie sonnante et trébuchante, acceptez-vous mon travail ?  

-Je l'accepte et vous promets de faire de mon mieux.  

***************************************************************************  

Au commissariat, si l'après-midi avait démarré calmement, il régnait maintenant une sérieuse agitation. En effet, une patrouille venait de tomber dans une embuscade et se trouvait à présent sous le feu de l'ennemi. Deux officiers étaient à terre.  

Kaori se démenait comme un beau diable, recevant les codes d'urgence et aiguillant les secours de son mieux. L'un des officiers touchés, le sergent Makimoto était décédé de ses blessures il y avait à peine cinq minutes dans l'ambulance qui le transportait vers l'hôpital. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre, plongeant les policiers dans la tristesse.  

Apprécié de tous, cet officier hors du commun avait souvent fait preuve de fermeté face aux intimidations des malfrats. Intègre et loyal, il représentait l'équipier idéal aux yeux de nombreux flics. Il laissait derrière lui une veuve et une adorable fillette de cinq ans.  

Ryan qui l’avait accueilli à son arrivée de Taiwan, fut en l'absence de Saeko, chargé d'annoncer la terrible nouvelle à Mme Makimoto.  

On l'avait déjà prévenu par téléphone que son mari avait été touché et que ses blessures étaient sérieuses mais elle ignorait qu'il n'était plus.  

Une dizaine de minutes passèrent avant que Kaori ne voit débouler devant elle une jeune maman effondrée et en larmes, donnant la main à une petite fille brune aux longues tresses et portant une robe à imprimés.  

-Je veux voir l'inspecteur Reynolds Mademoiselle, j'ai essayé à plusieurs reprises de joindre mon mari. On m'a dit qu'il était blessé mais que ce n'était pas trop grave. Je suis Madame Makimoto et voici notre fille Kaorina, dit-elle en désignant la petite fille qui serrait fort la main de sa maman et jetait des regards affolés d'animal pris au piège. (ndb : olala, les pauvres !)  

Kaori leur adressa à toutes les deux un franc sourire et tenta de ne pas montrer sa peine.  

-Bien sûr, je le préviens tout de suite.  

Ryan arriva rapidement. Il lui incombait d'annoncer la terrible nouvelle mais pour le faire il souhaitait éloigner la petite fille. Aussi requérra-t-il l'aide de Kaori.  

-Kaori, pouvez-vous garder Kaorina quelques minutes le temps que je m'entretienne avec sa maman ?  

-Oui, avec plaisir. Viens ma puce, tu vas m'aider dans mon travail tu veux bien ? Tu m'indiqueras quand les lumières clignoteront sur mon standard, d'accord ?  

-Oui Madame, répondit la fillette en lâchant la main de sa mère de mauvaise grâce et se rapprochant de la jeune femme.  

-Tu seras bien sage Kaorina, je compte sur toi ma puce, promis ?  

-Oui Ryan. Mon papa dit toujours que je suis sage comme une image, affirma fièrement l'enfant.  

-Et il a parfaitement raison ma chérie. A tout de suite.  

Et il conduisit Mme Makimoto à l'écart dans son bureau. La teneur de leurs propos échappa aux oreilles de Kaori mais celle-ci n'eut pas de mal à compatir en voyant, par la porte vitrée du bureau, la jeune veuve s'écrouler en pleurs dans les bras de Ryan. Pauvre petite Kaorina, innocente et inconsciente du drame qui se jouait à quelques mètres d'elle. Pour le moment, elle s'amusait à surveiller les sonneries et les coups de fils que Kaori recevait.  

Lorsque sa maman ressortit du bureau, les yeux rougis et tremblant de tout son corps, Kaori sentit son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine.  

Ryan avait offert de la faire raccompagner par une voiture de patrouille, voire de l’escorter en personne jusqu'à l'hôpital mais elle avait décliné l'offre.  

Dignement, elle remercia d'un faible sourire Kaori et prit sa fille par la main pour ressortir du commissariat, le silence alentour accompagnant chacun de ses pas.  

Ryan et Kaori échangèrent un regard peiné. Pour l'un comme pour l'autre, le mot famille avait une signification toute particulière.  

Kaori avait été adoptée et élevée avec amour par la famille Makimura. Ryan lui, avait erré d'orphelinat en orphelinat à la mort de ses parents et avait tant bien que mal réussi à maintenir une certaine unité avec Sheena. Il existait pour elle et à travers elle, et elle de son côté, faisait de son mieux pour qu'il soit fier de sa seule famille.  

Le téléphone sonna dans son bureau et Ryan se précipita pour répondre.  

Kaori voyant que le calme retombait un peu en profita pour aller se passer un peu d'eau sur le visage. Elle luttait pour réprimer ses larmes et les toilettes semblaient le lieu tout indiqué pour se laisser aller.  

Kobayashi la voyant passer le visage blême saisit sa chance et la suivit.  

Quand il pénétra dans les toilettes pour femmes, Kaori s'essuyait le front.  

-Alors sale garce, vous êtes fière de vous ? Ah ! Votre ami n'est pas là pour jouer les gros bras aujourd'hui, alors c'est l'heure des comptes, dit-il en la menaçant du poing.  

A la vue de Kobayashi et à son ton, elle se retourna vivement et le toisa de haut.  

-Qu'est ce qui vous prends ? Et de quoi parlez vous ? Et puis sortez d'ici ce sont les toilettes pour femmes ! S'énerva-t-elle à son tour. Ce n'est vraiment pas le moment de venir jouer au petit chef avec moi. Vous n'avez donc pas une once de décence ? Un de vos collègue vient de mourir et vous, tout ce qui vous intéresse c'est votre minable petite vengeance au nom d'une chose dont je n'ai que faire et dont j'ignore tout ! Vous êtes pitoyable, je vous plains d'être si froid et si mesquin !  

-Quoi ? Comment osez-vous ? Vous ignorez à qui vous avez à faire ma petite !  

-Oh et puis vous m'horripilez à la fin, fichez-moi la paix!  

Et elle sortit en trombe des toilettes, passant devant un Ryan médusé par son attitude.  

Mais quand il vit Kobayashi sortir à son tour des toilettes, il comprit ce qui venait de se passer.  

Il décida donc de suivre Kaori et de tenter de lui remonter le moral. Il la vit se diriger vers le jardin et y entrer. Il fit de même.  

Saeko Nogami franchissait la grille de ce même jardin situé dans la rue adjacente au commissariat. Le message laissé sur son portable par Ryo lui stipulait de s’y rendre dès qu'elle le pourrait.  

Il l'attendrait sous le saule pleureur. Elle remonta l'allée centrale jusqu’au point de rendez vous. Ryo était bien là, adossé contre le tronc du gros arbre et leva le regard vers elle à son approche.  

-Saeko, tu as pu te libérer, merci.  

-Ryo, tu disais que tu requérais mon aide, alors si tu déduis cinq coups de mon ardoise, je suis prête à t’aider, le marché te convient-il ? Déclara-t-elle en prenant place à ses côtés sur le banc devant le saule.  

-Tu te joues tellement de moi que ça m’aurait étonné que tu ne tires pas ton épingle du jeu ce coup-ci encore. Pour une fois dans ta vie, tu ne peux pas faire une exception et me rendre service de manière désintéressée ? Lança-t-il ses mots dépassant sa pensée.  

Aussitôt, il regretta ses paroles blessantes mais trop tard : Saeko s’était levée et s’apprêtait à partir.  

-Excuse-moi, je ne voulais pas t’insulter, maugréa-t-il. Désolé, je suis assez à cran en ce moment….  

Elle le fixa un moment puis de bonne grâce se rassit.  

-Je comprends ça, Ryan est de ces hommes qui chamboulent tout autour d’eux.  

-Comment sais-tu que c'est des probèment dont je souhaiterais m’entretenir avec toi ? Questionna Ryo estomaqué.  

-Tout simplement parce qu’il n’a pas caché son attirance pour ta timide partenaire et que quand Ryan veut quelque chose, il ne recule devant rien pour l’obtenir. Je savais donc que tôt ou tard tu ramènerais ça sur le tapis.  

-Tu sembles particulièrement bien le connaître Saeko.  

-Normal, Ryan est mon ex.  

Dire que l’information eut l’effet d’une bombe sur Ryo serait faible, il faillit littéralement s’étouffer.  

-Quoi ! Un de tes ex a flashé sur ma partenaire ? Attends ! Physiquement vous êtes à l’opposé l’une de l’autre ! Kaori est aussi réservée que tu es aguicheuse. Comment un homme peut-il s’intéresser à Kaori après avoir été dans tes bras ? J’avoue que je ne pige pas là !  

-Quoi ? Moi ? Aguicheuse ? Qui es tu pour me juger ? Monsieur qui se bride de peur d'avoir une vie ! Continue à me parler de la sorte et je pars tout de suite !  

-Excuse moi. Pour cette fois uniquement, je veux bien te faire cette faveur, grommela Ryo dans sa barbe. D'accord retire cinq coups de ton ardoise.  

-Marché conclu alors, que veux-tu comme informations ? Demanda la jeune inspectrice.  

-J'ai besoin que tu me donnes accès au dossier de Naomie Shueisha.  

- La jeune étudiante qui a disparu du jour au lendemain sans laisser de traces ? Pourquoi ? Ne me dis pas que sa sœur t'a chargé de la retrouver ?  

-Si, mais il me manque certains éléments que tes collègues ont pu glaner au cours de leur enquête. Peux-tu t'arranger pour subtiliser discrètement le dossier et me laisser y jeter un œil ?  

-Je vais voir ce que je peux faire mais Ryo, ça reste entre nous.  

-Comme d'habitude inspectrice de mon cœur.  

-Autre chose ?  

-Oui, concernant le nouvel ami de Kaori, ce Ryan, et bien je voudrais savoir à quoi m'attendre ? Est-il droit ? Je veux dire bon flic ?  

-Le meilleur qui ait travaillé sous mes ordres. Ryan est un loup solitaire, qui ne supporte pas l'autorité et qui passe fréquemment en conseil de discipline mais en dehors de ça, il ne lâche pas une affaire avant de l'avoir résolue et il va jusqu'au bout, quoi qu'il lui en coûte.  

-Il irait jusqu'à exposer Kaori dans le feu de l'action ?  

-Non, il sera très protecteur avec elle, mais il ne la mettra pas en danger, ne t'inquiète pas. En revanche, tu peux te faire du souci si elle tombe sous son charme car selon moi, c'est un sérieux concurrent pour toi. Est-ce que par hasard cette rencontre entre Kaori et Ryan, t’aurait incité à enfin dévoiler les sentiments que tu éprouves pour elle ?  

Pas de réponse de la part de Ryo.  

-J'ai l’impression que si je ne le fais pas, je vais finir par la perdre, que ce soit lui ou un autre, j'en peux plus de la voir tous les jours sous mon toit et de ne rien tenter envers elle.  

-Alors, agis Ryo, agis avant qu'il ne soit trop tard…. Je te laisse, il faut que j'y retourne.  

-Une dernière question Saeko, s'il est si bien que ça, pourquoi n'êtes-vous plus ensemble ?  

-Il n'était pas Hideyuki, et moi je n’étais pas Brianna.  

-Mhh, je suppose que si je veux des éclaircissements je dois m'adresser à lui, pas vrai ?  

-Je t'en ai dit suffisamment pour ma part, à plus tard Ryo.  

Ce dernier resta pensif quelques minutes puis se décida à faire quelques pas, essayant de focaliser son esprit sur autre chose que Ryan Reynolds.  

C'est au détour d'un sentier que son regard accrocha au loin un couple assis sur un banc et qui s'embrassait. L'homme cachait le visage de la jeune femme et cette dernière avait son bras passé autour du cou de son amant. Ryo en temps normal n'y aurait pas prêté plus attention que ça mais aujourd'hui, voir les autres heureux le rendait morose et sombre. Il s'apprêtait à poursuivre sa route quand l'homme se détacha de sa partenaire, révélant ainsi le visage de sa dulcinée au nettoyeur.  

Ryo eut le sentiment qu'on lui arrachait le cœur avec des tenailles en voyant celle qui venait d'offrir ses lèvres à ce veinard.  

-Non, ce n'est pas possible! Kaori ?  

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25