Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

» Ecrire une review

 

DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment corriger une erreur de placement de chapitres?

 

Quand vous rajoutez des chapitres à une histoire et que vous avez plusieurs histoires en cours, il peut arriver que vous rajoutiez un chapitre d'une histoire à une autre histoire. Dans ce cas, ne rajoutez pas ces chapitres mal placés. Contactez-moi en m'indiquant les chapitres mal placés et l'histoire à laquelle ils devraient être associés. Je ferai les change ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 10-09-19 - Mise à jour: 10-09-19

Commentaires: Bonjour la suite de l'histoire. Merci RKever pour ta review: il parait que c'est encore une de ces histoires où je ne ménage pas mes héros… On verra bien ;) Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Chapitre 2  

 

Dans le hall bondé de l’aéroport de Narita, on distinguait deux types de personnes : les personnes voyageant pour le travail, costume, cravate, attaché case à la main, globalement pressées, et les touristes et leurs familles qui prolongeaient les adieux jusqu’au dernier moment. Ryo observait ce monde et s’en amusait. Il ne comprenait pas la frénésie des uns à courir avec un sentiment d’urgence alors que leur vie n’était pas en danger et la tristesse des autres à voir leurs proches partir pour des moments de pur plaisir. Il posa le regard sur sa compagne, attendant posément l’arrivée du vol de Sasha, et se demanda quelle serait sa réaction si un jour elle exprimait le souhait d’aller voir Sayuri à New York. Connaîtrait-il aussi ce déchirement ou serait-il heureux pour elle même si elle lui manquerait ?  

 

- Tu n’as jamais eu envie d’aller à New York ?, lui demanda-t-il soudain.  

 

Kaori le regarda surprise et réfléchit un instant.  

 

- Si. L’idée m’a bien effleurée une fois ou deux mais je n’en ai pas les moyens ni l’opportunité., répondit-elle simplement.  

- Et faire le voyage sans toi n’aurait pas le même charme…, admit-elle également, le regardant de ses yeux de biche.  

 

Il lui adressa un sourire d’excuse. Il n’avait pas l’envie de grimper dans une boite à conserves et légalement ce serait très risqué également. Il devrait présenter ses faux-papiers et les moyens techniques des douaniers avaient bien évolué.  

 

- Tu devrais le faire quand même si tu en as envie. Tu sais que je ne pourrais pas te suivre sur ce coup-là et je ne veux pas que tu regrettes…, lui conseilla-t-il.  

- J’y réfléchirai. Regarde, le débarquement a commencé., l’informa-t-elle en se contorsionnant dans tous les sens.  

- Arrête de gesticuler ainsi. Je lui ferai signe quand elle sera là., lui dit-il en posant les mains sur ses épaules.  

 

Il s’avoua que ce geste était autant pour lui que pour elle. Il était un peu nerveux à l’idée de revoir sa sœur après quelques mois d’absence et la présence de Kaori à ses côtés le rassurait. Il vit soudain apparaître un voyageur avec une casquette sur laquelle était rabattue la capuche du sweat qu’il portait et sourit : Sasha avait toujours une excellente aptitude à passer incognito. Elle avança vers eux et s’arrêta.  

 

- Bonjour, je cherche la file d’attente des taxis., dit-elle, faisant semblant de ne pas les reconnaître.  

- C’est par ici, venez., fit Ryo, jouant le jeu.  

 

Ils sortirent tous trois du hall et se dirigèrent vers la mini. Sans un mot, ils grimpèrent en voiture et Ryo démarra.  

 

- Je suis si contente de vous voir., s’exclama soudain la chanteuse, retirant son attirail.  

- Vous n’imaginez même pas à quel point vous m’avez manqué…, continua-t-elle, se jetant au cou de Kaori.  

- N’étrangle pas ma compagne, s’il te plaît., lui demanda Ryo, amusé.  

- Je ne vais pas la tuer, je l’aime trop. Grâce à elle, j’ai au moins de tes nouvelles parce que si je devais compter sur toi…, lui reprocha Sasha, le regard sévère.  

- Quoi ?! T’as vu ton emploi du temps ? Je ne sais jamais quand je peux appeler et puis je ne suis pas un bavard moi, tu le sais.  

- Pourtant, tu sais très bien faire aller ta bouche et ta langue dans d’autres occasions. Je suis sure que Kaori ne s’en plaint pas., le taquina-t-elle.  

- Vous pouvez me laisser en dehors de vos chamailleries, s’il vous plaît ?, râla la nettoyeuse, les joues rouges.  

- J’espère que vous n’allez pas vous chercher tout le long de ton séjour. J’aimerais bien un peu de calme à la maison de temps à autre., soupira-t-elle.  

 

Sasha et Ryo se regardèrent via le rétroviseur et baissèrent la tête, contrits.  

 

- Je te promets d’essayer…, accepta sa belle-sœur.  

- Moi aussi., pipa Ryo.  

- Tu ferais mieux d’y arriver. Tu sais ce que je peux te faire…, lui suggéra Kaori, les sourcils froncés.  

 

Ryo déglutit. Il avait déjà eu droit à ses punitions quand il avait fait le guignol dans la rue une ou deux fois. Il avait eu le droit à sa rituelle massue mais, le soir arrivé, il avait été privé de câlin malgré tout ce qu’il avait pu tenter pour l’amadouer. C’était le pire…  

 

- Promis !, répondit-il, plus convaincu que jamais.  

- Je préfère., murmura sa compagne.  

- Ca va Kaori ? Tu as l’air fatiguée., demanda Sasha, soucieuse.  

- Oui, oui, ne t’inquiète pas. On a bossé en quasi non-stop depuis cinq mois…  

- Presque six même…, précisa Ryo, très fier.  

- Oui, presque six et certaines affaires ont été mouvementées…, lui dit-elle, repensant à certaines scènes qu’elle aurait préféré oublier.  

- Tu as encore fait le guignol avec tes visites nocturnes ?, s’énerva la chanteuse contre son frère.  

- Comment tu sais ça, toi ?, s’étonna Ryo, jetant un regard en coin à sa compagne qui haussa les épaules.  

- Mick… il a décroché une fois quand vous n’étiez pas là et on a discuté., l’informa Sasha.  

 

Elle repensa au plat qu’il lui avait fait, tentant de la séduire même au téléphone. Elle avait bien ri avant de réorienter la conversation sur Ryo et ce qu’il pouvait lui apprendre à son sujet.  

 

- Non. Ryo s’est très bien tenu. Ce sont certaines clientes qu’il a fallu surveiller., maugréa Kaori.  

 

Elle en avait pisté trois ou quatre, les dernières d’ailleurs, comme si elles s’étaient passées le mot. Ces demoiselles en détresse savaient se jeter dans les bras de son homme devant le danger mais pas seulement… Elle avait dû en décramponner une alors qu’il sortait de la douche et avait moyennement apprécié… Elle en avait trouvé une autre dans leur lit, beaucoup trop déshabillée à son goût. Elle s’était retenue de sortir les laisses, futons et autres chaînes comme elle en avait usé sur lui du temps de ses visites nocturnes… Et tout cela n’était que la partie grand public de l’histoire.  

 

Ils ne lui parleraient pas des missions confiées par Saeko qui avaient failli leur coûter la vie pour certaines, des duels que Ryo avait dû relever et des quelques fois, dix pour être exact, où elle avait été encore une fois enlevée… D’un coup, la fatigue se fit plus intense et elle étouffa un bâillement. Elle sentit une main sur sa cuisse, une main large et chaude qui la réconforta. Elle posa la sienne dessus et la pressa doucement.  

 

- Va dormir un peu en rentrant., lui conseilla Ryo.  

- Je suis sûr que Miki aura vu les choses en grand pour ce soir. Il vaudrait mieux que tu sois en forme.  

- Oui, tu as raison., acquiesça Kaori.  

- Il y a quoi ce soir ?, demanda Sasha, déçue de ne pas être avec eux.  

- Une soirée pour mon anniversaire et ton arrivée., l’informa Ryo avec un petit sourire.  

- Ton anniversaire ? C’est quand ?  

- Aujourd’hui pardi !, répondit-il, un regard malicieux.  

- Quoi ?! Mais… mais je n’étais pas au courant ! Je n’ai même pas de cadeau à t’offrir !, s’exclama-t-elle, navrée.  

- Mon cadeau, c’est ta présence. Ca me suffit amplement.  

 

Kaori regarda son compagnon, un léger sourire aux lèvres. Plus d’un an en arrière, il n’aurait jamais dit ce genre de phrases. Depuis la difficile épreuve qui les avait séparés avant de les rapprocher, il avait moins de mal à parler des choses qu’il ressentait. Il n’en usait pas à profusion car c’était toujours un effort pour lui mais il essayait de verbaliser.  

 

- Tu te rends compte que ça fait plus d’un an maintenant qu’on se connaît et je n’étais même pas au courant de la date de ton anniversaire. Tu es mon frère, Ryo !, s’énerva-t-elle.  

- Je sais, tu me l’as assez rabâché…, riposta-t-il vivement.  

 

Il n’était pas habitué à prendre des gants avec ceux qui le côtoyaient, même Kaori. Il était plus tendre avec elle certes mais elle subissait encore parfois ses accès de mauvaise humeur, elle plus que quiconque d’ailleurs. Il sentit sa main se poser sur sa cuisse et se calma.  

 

- Désolé.  

- Moi aussi. Je n’aurais pas dû m’énerver., s’excusa Sasha.  

- Tu sais, l’anniversaire de Kaori c’est dans cinq jours, donc on refera la fête dans cinq jours., dit-il d’un air enjoué.  

- C’est une étrange coïncidence…, Mais je croyais que tu ne savais rien de ta petite enfance, alors comment connais-tu ta date d’anniversaire ?, lui demanda Sasha, surprise.  

- C’est la date d’anniversaire que Kaori m’a donnée. J’ai une chance sur trois cent soixante cinq que ce soit la bonne., plaisanta-t-il.  

- Pourquoi tu as choisi cette date ?, interrogea-t-elle la nettoyeuse.  

- C’est le jour où on s’est rencontrés pour la première fois mais aussi celui où on s’est revus., avoua-t-elle, les joues rosies.  

- Un très bon choix., admit Ryo d’une voix chaude.  

 

Ils finirent la route en silence. Arrivés à l’appartement, Ryo accompagna sa sœur à sa chambre après avoir envoyé sa compagne dormir une heure ou deux.  

 

- Je vais me reposer un peu aussi. Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière., lui dit Sasha en s’étirant.  

- Une nuit de folie entre les bras d’un homme ?, la taquina Ryo.  

- Non, j’étais trop contente de vous revoir. Le temps ne passait pas assez vite., avoua-t-elle.  

- Tu m’as manqué, Ryo., murmura-t-elle en s’approchant de lui.  

 

Elle s’arrêta timidement devant lui et le regarda avec hésitation. Prenant son courage à deux mains, elle fit un pas et enlaça son frère. Il ne sut quoi faire l’espace d’un instant puis entoura le corps de sa sœur de ses bras.  

 

- Je suis content de te revoir aussi., avoua-t-il.  

- Vraiment ?, s’étonna-t-elle.  

- Oui., répondit-il simplement.  

 

Ils restèrent ainsi quelques minutes puis se séparèrent.  

 

- On a rendez-vous à dix neuf heures trente. Tu as le temps de te reposer un peu., l’informa Ryo.  

- D’accord. A tout à l’heure alors.  

 

Il acquiesça et sortit de la chambre. Il monta voir Kaori qui dormait paisiblement dans leur lit et il remonta la couverture sur elle. La voir dormir entourée de ses draps lui procurait toujours une émotion particulière, une espèce de tendresse mêlée de surprise, le sentiment que les choses étaient enfin à leur place.  

 

Ayant un peu de temps devant lui, il descendit au sous-sol et inventoria leurs réserves d’armes et de munitions. Depuis quelques mois, il avait laissé le soin à sa partenaire de s’en occuper et elle gérait très bien mais il savait qu’elle devait vérifier le tout le lendemain et que, s’il le faisait, elle gagnerait un peu de temps pour pouvoir profiter ou s’occuper d’autre chose… Après qu’il eut fini, il nettoya son magnum avec application puis remonta : il était l’heure de réveiller les marmottes.  

 

Il commença par sa sœur dont la chambre était la plus proche. Elle grommela mais finit par se réveiller et filer à la douche puis il alla réveiller Kaori. Elle qui d’habitude sautait du lit eut bien du mal à ouvrir les paupières. C’était rare de la voir ainsi et cela arrivait surtout quand elle était malade.  

 

- Tu ferais peut-être bien d’aller voir le Professeur demain., lui suggéra Ryo, inquiet.  

- Non, ça devrait aller mieux après une bonne nuit de sommeil., répondit-elle, passant une main sur son visage.  

- Tu iras si ce n’est pas le cas ?, insista-t-il.  

- Promis., murmura-t-elle en lui caressant la joue.  

 

Il déposa un léger baiser au creux de sa paume et la laissa prendre la place de Sasha dans la salle de bains. Quand tous furent prêts une heure plus tard, ils partirent au Cat’s. Sasha fut impressionnée par l’accueil que lui réservèrent les amis de son frère. Elle avait l’impression de faire partie de la bande depuis toujours alors qu’ils ne s’étaient que très brièvement rencontrés. Elle pâlit lorsqu’Umibozu apparut, son imposante stature et son air sévère l’effrayant, mais Kaori remédia à ce petit souci en les présentant et elle vit que sa timidité n’avait d’égale que sa stature, ce qui brisa la glace.  

 

Mick et Kazue arrivèrent peu après et, à peine entré, l’américain se jeta sur la nettoyeuse, la bouche en coeur. Se relevant après avoir été assommé par deux massues gigantesques, il se tourna vers Sasha et prit son air séducteur.  

 

- Il est étonnant que ce malotru puisse avoir une sœur aussi ravissante que vous., susurra-t-il, désignant vaguement Ryo derrière lui.  

- Mick, laisse ma sœur. J’essaie déjà de ne pas te tuer alors que tu touches à ma femme, alors n’en rajoute pas., grogna le nettoyeur japonais.  

- T’es pas drôle…, chouina Mick.  

- Mick Angel, je te préviens : tu dors sur le canapé ce soir !, l’informa Kazue en colère.  

- Non, pitié, ma douce…, l’implora-t-il en la suivant.  

- Je vais voir si Miki a besoin d’aide. Tu restes avec Sasha ?, demanda Kaori.  

 

Ryo acquiesça et la regarda partir en cuisine. Il sentait le regard de sa sœur se poser sur lui, hésitant, et se demandait ce qui pouvait bien la tracasser. Il n’eut pas à attendre longtemps avant qu’elle se décida à lancer le sujet.  

 

- Ryo, je voulais savoir : tu as réfléchi à propos de ce que je t’ai dit ?, commença-t-elle.  

 

Il la regarda sans comprendre et repensa à leurs conversations de la journée et du dernier appel. Il ne voyait pas où elle voulait en venir.  

 

- A quel sujet ?  

- Je voudrais retrouver notre famille., précisa-t-elle.  

 

Il se tendit. Il n’avait pas envie de parler de cela aujourd’hui. Ils venaient juste de se retrouver après plus d’un an et il voulait en profiter en toute sérénité.  

 

- On en reparlera à un autre moment., éluda-t-il.  

- Non ! Je veux qu’on en parle maintenant., s’entêta-t-elle.  

- Alors c’est non ! Toute ma famille est ici, Sasha, dans ce café., dit-il en désignant toutes les personnes présentes d’un geste de la main.  

- Mais notre famille bio…  

- Je n’ai pas d’autre famille., répondit-il durement.  

- Ca ne t’intéresse pas de savoir d’où tu viens ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. Ca ne changera pas mon avenir de connaître mon passé.  

 

Elle le regarda, désespérée. Il avait le visage dur et fermé. Tout son corps était tendu, signe évident que le sujet lui déplaisait. Elle poussa un long soupir.  

 

- Moi, j’ai besoin de savoir. J’ai besoin de comprendre pourquoi je n’étais pas dans cet avion avec vous, pourquoi je me suis retrouvée seule aux Etats-Unis et quel est mon nom, mon vrai nom. Tu connais ton prénom, Ryo, moi je ne le sais même pas. Sur mes papiers, il est noté Jane Doe. Je ne veux plus qu’on me regarde bizarrement à chaque fois que je les sors.  

- Je ne t’aiderai pas, Sasha. Un point c’est tout., décréta-t-il durement.  

- Moi je le ferai., entendirent-ils derrière eux.  

 

Ils se retournèrent et firent face à Kaori. Son regard était déterminé.  

 

- Si tu veux de mon aide, je te l’offre. Je sais ce que c’est de vivre sans savoir, de la souffrance que ça peut engendrer. Ton combat, je le connais parce que c’était le mien tous les jours. Un geste anodin le ravive comme le coup d’oeil dans le miroir le matin. Je sais que ce questionnement fait mal et à l’époque, j’aurais tout donné pour savoir qui j’étais réellement., déclara Kaori, une lueur de tristesse dans les yeux.  

 

Ryo se sentit mal à l’aise. Il en avait su plus sur sa vie, ses origines qu’elle. Il lui avait sciemment caché tout un pan de sa vie sans imaginer la douleur qu’elle avait ressentie. Il connaissait quelqu’un qui aurait pu lever le voile pour elle et l’aider. Il n’avait pas grand-chose à faire, juste un appel à passer et ça aurait été fini. Aujourd’hui, il ne devait même plus craindre de devoir lui révéler son mensonge puisqu’elle avait admis le savoir. Elle l’avait deviné et, depuis, les choses s’étaient rétablies.  

 

- C’est vrai, tu veux m’aider ?, demanda Sasha, les larmes aux yeux.  

- Oui. Je ne te promets pas de réussir mais on peut essayer., confirma la nettoyeuse.  

- Merci., souffla l’américaine en l’enlaçant.  

 

Kaori regarda Ryo, sachant qu’elle venait d’aller à l’encontre d’une de ses décisions. Il était visiblement en colère et serrait et desserrait les poings, tentant de se maîtriser. Brusquement, il se retourna et sortit en claquant la porte. Elle le vit s’arrêter sur le trottoir et allumer une cigarette sur laquelle il tira rageusement. Sasha la lâcha et regarda dans la même direction.  

 

- Je t’ai mise en porte à faux. Je suis désolée., murmura-t-elle.  

- Non, j’ai fait un choix et je l’assume. Reste ici, je vais m’occuper de lui., la rassura Kaori.  

 

Elle sortit du café et approcha de son compagnon. Il se détourna volontairement d’elle et elle lui laissa quelques minutes pour se calmer.  

 

- Ryo…, l’appela-t-elle doucement.  

- Tais-toi ! Je ne veux rien savoir., lui asséna-t-il brusquement.  

 

Elle se tut et attendit. Quand il alluma une deuxième cigarette avec des gestes un peu moins brusques, elle l’appela de nouveau. Il prit une bouffée et l’exhala lentement, regardant la fumée monter dans le ciel.  

 

- Pourquoi Kaori ? Pourquoi tu vas l’aider alors que je ne veux pas ? Tu t’imagines ce que je ressens ?, lui demanda-t-il, amer.  

- Ce que tu ressens ? Je ne t’ai pas trahi, Ryo. J’aide ta sœur comme je le peux. Ce sont ses origines qu’elle cherche et je sais à quel point ça peut être important pour elle. Je ne te demanderai rien : on se débrouillera à deux. Tu n’auras pas à savoir., lui affirma-t-elle.  

- Je ne veux pas savoir. J’ai une famille, ça me suffit., déclara-t-il.  

- Tu ne t’es jamais demandé, Ryo, ce qu’aurait pu être ta vie ? Tu ne t’es jamais dit que des personnes auraient pu être heureuses de te connaître ?, l’interrogea-t-elle.  

- A quoi ça sert de rêver sur quelque chose qui ne peut plus être, Kaori ? Je ne veux pas d’une autre vie parce que, dans cette vie-là, tu ne serais pas avec moi et je ne peux pas imaginer une vie sans toi.  

 

Elle fut touchée par ses paroles qui lui prouvaient encore une fois à quel point il l’aimait.  

 

- Quant aux personnes qui sont restées derrière, elles n’auraient certainement pas aimé l’homme que je suis devenu. Personne ne veut d’un tueur dans sa famille., continua-t-il amèrement.  

- Tu n’es pas qu’un tueur, Ryo. Je ne peux pas nier ni effacer ce que tu as fait mais ne te réduis pas qu’à ça. Tu es beaucoup plus que cela, tu es meilleur que cela., plaida-t-elle.  

- Peut-être. Toujours est-il que je n’ai pas envie de remuer le passé. Ca ne m’intéresse pas et ce serait bien trop dangereux pour eux comme pour nous., lui dit-il sombrement.  

- J’ai dit à ta sœur que je l’aiderai et je le ferai. Je ne reviendrai pas là dessus. Si ça peut t’aider à l’accepter, je peux te jurer qu’on ne t’en parlera pas. Tu n’en sauras rien., lui promit-elle.  

 

Il l’observa un moment puis acquiesça. Un coup de vent les surprit et Kaori frissonna. Ryo se rendit alors compte qu’elle n’avait pas mis de veste avant de sortir.  

 

- Sotte ! Tu vas attraper froid et être malade. Viens ici !, lui ordonna-t-il, l’attirant à lui.  

 

Il l’accueillit contre lui, entoura son corps de sa veste et posa le menton sur sa tête. Ils restèrent ainsi un long moment, juste serrés l’un contre l’autre.  

 

- Tu vas me rendre chèvre. Je ne sais pas comment j’ai pu m’amouracher d’une entêtée dans ton genre…, déclara Ryo, amusé.  

- Il n’y avait que moi pour percer cette couche de crasse autour de ton coeur., plaisanta-t-elle.  

- Certainement. Promets-moi de faire attention., lui dit-il en prenant son visage entre ses mains.  

- Promis.  

 

Ils s’embrassèrent tendrement puis rentrèrent rejoindre leurs amis pour la soirée. Sasha s’approcha d’eux, anxieuse.  

 

- Tout va bien ? Vous ne vous êtes pas fâchés à cause de moi ?, demanda-t-elle.  

- Non, ça va. On a trouvé un terrain d’entente. On en reparlera demain. Pour le moment, profitons de la soirée., l’invita Kaori.  

 

Sasha regarda son frère attendant sa confirmation que les choses étaient bien aplanies et soupira de soulagement quand il acquiesça.  

 

- Tu as entendu la dame…, dit-il et il l’invita à le suivre jusqu’à la table.  

 

La soirée se passa sans anicroches mais pas sans massue pour Mick qui faisait la cour équitablement à chaque femme de l’assistance puis, vers minuit, tout le monde quitta le café, satisfait de ce moment passé ensemble.  

 

Le réveil au matin fut cependant beaucoup moins plaisant pour l’un d’entre eux… 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de