Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 11 :: Chapitre 11

Publiée: 22-09-19 - Mise à jour: 22-09-19

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 11  

 

Par un petit matin de juillet, allongé dans le lit, Ryo contemplait sa femme endormie. Tendrement, il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et sourit au petit soupir de contentement qu’elle laissa échapper. Cette femme l’avait emmené hors des sentiers battus, tout du moins pour un homme comme lui. L’amour, leur couple, leur mariage, leur bébé, tout ce qui était normal pour d’autres n’étaient que des mirages pour un homme comme lui et elle les lui avait apportés sur un plateau d’argent. Aujourd’hui, elle l’avait emmené sur les chemins du passé, de son passé et, bien que le chemin était long, beaucoup trop long pour lui, il ne pouvait que l’en remercier.  

 

Sans elle, il ne l’aurait jamais fait. Sasha avait beau être sa sœur, elle n’avait pas le pouvoir de persuasion de Kaori… ni sa patience… Il l’aimait beaucoup certes mais elle ne savait pas s’y prendre avec lui. Elle était trop comme lui en fait. Elle préférait les attaques frontales et lui aussi mais, quand il s’agissait de le persuader, c’était la moins bonne approche. Sa femme était plus fine psychologue : elle avait fait entrer de force le loup dans la cage mais sans le forcer à le côtoyer. Elle l’avait laissé se faire à l’idée sans lui en parler et sa curiosité avait fait le reste.  

 

De loin, il avait suivi le début de l’affaire. Il savait qu’elle n’avait pas été dupe lorsqu’il traînait sur le canapé le soir alors qu’elles étaient à la table et faisaient le point. Alors que Sasha lui lançait parfois des regards mauvais ou attristés, elle n’avait jamais manifesté le moindre signe à son égard, comme s’il n’était pas là. Il se doutait qu’elle faisait exprès de laisser les documents en évidence quand elles se préparaient à aller dormir. Il ne savait pas si elle s’était rendue compte qu’il les consultait en leur absence : il faisait attention de ne pas les désordonner et de les remettre exactement à leur place. Le bébé avait été le déclencheur final mais il était sur le bon chemin pour se joindre à elles alors…  

 

Elle le connaissait si bien, trop bien même. Parfois, il aurait aimé que ce ne fut pas le cas. Parfois, il regrettait le temps des débuts où il pouvait encore se cacher d’elle, la protéger de ses humeurs, de ses soucis. Aujourd’hui, il suffisait d’un regard, d’un geste et elle lisait en lui. Son empathie était étonnante. Il se demandait s’il lisait aussi bien en elle. Il devait bien avouer que, par moments, il doutait de ce qu’elle ressentait, comme si elle cherchait à le protéger de ses sentiments. Il percevait une tendance, ce qui lui permettait d’être là quand elle en avait besoin, mais était-ce suffisant ?  

 

- Pourquoi j’ai l’impression que tu te caches de moi parfois, Sugar ?…, murmura-t-il.  

- Est-ce ta façon de me protéger encore et toujours ?  

 

Comme si elle l’avait entendu, Kaori se tourna vers lui et posa la tête sur son épaule. Il passa le bras autour des siennes et la serra contre lui. Il sentait son ventre contre sa hanche et sourit. Il allait être père… Il ne voulait pas penser à tout ce qui pourrait se passer. Pour lui, tout irait bien. Le bébé naîtrait, serait pris en charge puis opéré. La convalescence serait certainement longue et les premières années difficiles mais tout irait bien. Il serait père. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire ou à quoi s’attendre. Il n’avait jamais connu une famille normale. La plus normale des familles qu’il avait connue, c’était les Makimura, un frère qui avait élevé sa sœur, et encore il n’avait pas vécu avec eux. Il n’avait aucune référence en la matière et ça l’inquiétait un peu mais il avait un atout de choix dans son jeu : sa femme, encore et toujours elle. Elle lui apprendrait comme elle lui avait appris à aimer et à se laisser aimer, à s’ouvrir…  

 

Il se mit à penser à ses parents. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé, avoua-t-il. Dans son souvenir, la première fois que c’était arrivé, c’était quand il était sorti de la guérilla, au moment où il se demandait ce qu’il allait pouvoir faire de sa vie, avant de rejoindre le père de Sonia puis de Rosemary. Il avait essayé de se souvenir d’eux, de leurs visages mais c’était le néant. Rien ne remontait à la surface, aucune image, aucun son, aucune sensation, comme si cette partie de sa vie n’avait jamais existé, comme s’il était né dans la jungle. C’était au moins une chose qu’il devait à Kaïbara : il ne lui avait pas menti sur ses origines, il ne lui avait jamais laissé croire qu’il venait de là.  

 

Le fait de ne pas souvenir lui avait fait mal. Il s’était senti un moment coupable et en colère. C’était juste après d’avoir tenté de tuer Shin, après l’épisode de la poussière d’ange. La convalescence avait été longue et pénible. Il avait perdu celui qui lui servait de père, qui était un repère dans sa vie, et il se cherchait. Malgré toute sa force, il s’était senti perdu et fragile. Il n’avait pas aimé cette sensation et rapidement, il avait mis un frein à cette introspection. Il avait enfoui cela au plus profond de lui, au point de ne plus y penser, de se dire que ça ne servait à rien de toute façon, et, toutes ces années, ça avait marché. Jamais ce n’était remonté à la surface, jamais jusqu’à l’apparition de Sasha et sa volonté de retrouver ses origines.  

 

Sasha… Lui au féminin, le côté lubrique en moins, sourit-il. Quoique si elle avait un Kaori au masculin dans sa vie, elle serait peut-être aussi obsédée que lui… Il fut pris d’un rire silencieux qui fit cependant grogner d’inconfort sa compagne de lit.  

 

- Chut., souffla-t-il doucement, caressant son front d’un doigt.  

 

Elle s’apaisa et il replongea dans ses pensées. Sa sœur s’était profondément énervée quand il avait refusé qu’elle fit avec eux le voyage. Elle avait tempêté que c’était son droit le plus strict, que c’était elle qui avait demandé ses recherches, qu’il n’avait pas le droit de l’écarter comme il le faisait. Il se souvenait de la conversation épique qu’ils avaient eu au téléphone et était encore épaté de la patience dont il avait fait preuve avec elle.  

 

Ca lui avait pris du temps pour lui faire comprendre qu’elle ne les aiderait pas, qu’elle était trop pressée et trop empressée pour réussir à communiquer avec les gens, que le fait qu’elle n’était que débutante en japonais leur ferait perdre plus de temps qu’autre chose. Il lui avait fallu aussi user de beaucoup de persuasion pour lui expliquer que non il ne l’écartait pas parce qu’il ne voulait pas d’elle, que Kaori était la personne idéale pour l’accompagner parce qu’elle avait ce don de faire parler les gens autour d’elle, qu’ils obtiendraient plus à deux qu’à trois. Il avait raccroché lessivé mais, malgré tout, il ne lui en voulait pas. Sasha pouvait être pénible mais elle était surtout entière comme lui et ils apprenaient à deux à faire des concessions. Les débuts de leur relation avaient faussé la donne et semé quelques embûches sur leur route, embûches qui n’étaient pas encore toutes effacées, mais ils s’apprivoisaient.  

 

Qu’adviendrait-il s’ils retrouvaient leur famille ? Avaient-ils encore des parents en vie ? Grands-parents, oncles ou tantes, cousins peut-être ? Il ne savait pas comment il gérerait tout cela. Sasha était en recherche de cette famille mais lui, il ne savait pas s’il cherchait les souvenirs du passé ou des souvenirs en devenir. Avait-il réellement envie de renouer des liens avec d’autres membres de sa famille ? Il en avait après tout assez avec sa famille actuelle, Kaori, le bébé, Sasha et toute la bande. Il ne savait pas ce qu’il attendait, c’était assez confus dans sa tête et toutes les rencontres qu’ils avaient faites jusque-là ne l’avaient pas plus éclairé.  

 

Cela faisait dix jours maintenant qu’ils voyageaient à travers le Japon. Ils avaient rayé une trentaine de noms de la liste en ce qui concernaient leurs recherches en tout cas. En revanche, parmi eux, cinq noms avaient été mis sur le côté car le deuxième enfant de la famille avait été déclaré mort né suite à une césarienne pratiquée par le docteur Tanaka, trois garçons et deux filles. Ils avaient eu l’occasion d’interroger des infirmières dans les hôpitaux concernés, les plus âgées au grand dam de Ryo qui avait coulé un regard de chien battu à sa femme, lorgnant sur les jupettes des infirmières plus jeunes.  

 

- Ca ne sert à rien d’aller interroger des infirmières qui n’étaient même pas nées au moment de son passage !, lui avait-elle vertement rétorqué.  

 

Il avait cependant cessé ses pitreries deux jours plus tôt car elle semblait vraiment énervée et qu’elle devait être ménagée. Pourtant, ce n’était qu’un jeu pour lui, un jeu qui le rassurait sur l’amour qu’elle lui portait. Il n’avait aucunement l’intention de la tromper. Il était pleinement satisfait de leur relation. Il pensait qu’elle le savait mais il avait eu le sentiment de la blesser et s’était repris. Il s’était demandé si son père était pareil ou si ce trait de personnalité lui était propre.  

 

Comment son père manifestait-il son attachement à sa mère ? Etait-il réservé comme la plupart des japonais ou plus démonstratif ? Lui avait été élevé dans un monde occidental. Certes ce n’était pas dans la jungle qu’on lui avait appris à montrer ses sentiments, plutôt le contraire d’ailleurs puisque les sentiments étaient pour Kaïbara un signe de faiblesse mais après, quand il avait réintégré le monde, il avait côtoyé d’autres sphères où les sentiments se manifestaient facilement et pas qu’en privé.  

 

Avec Kaori, ils affichaient peu leur relation, plus par mesure de prudence que par pudeur. Par moments, il luttait même pour ne pas lui prendre la main dans la rue. Ce simple geste revêtait tellement de signification pour lui. Quand il lui tenait la main, il savait qu’elle lui appartenait, il se sentait rassuré, sachant que leur couple n’était pas un rêve, mais une réalité, il sentait sa chaleur s’insinuer en lui et remplacer le froid de la crosse de son revolver. Il tenait la vie entre ses mains et non la mort. Il secoua la tête comme pour chasser ces idées. Il devenait trop sentimentaliste…  

 

Pouvait-on être trop sentimentaliste ?, se demanda-t-il. Il se retint de grogner. Voilà qu’il se mettait à philosopher.  

 

- Kaori, qu’as-tu fait de moi ?, pensa-t-il.  

 

Il l’observa dormir. Qu’avait-elle fait de lui ? Un homme tout simplement. Un homme avec ses interrogations, ses peurs, ses doutes. Un homme fort de l’amour d’une femme, empli d’une joie et d’une envie de vivre. Un homme avec un avenir, une descendance. Lui revint cette idée qu’elle l’avait mis au monde, elle avait fait naître l’homme sous le soldat, sous le tueur, sous le nettoyeur. En l’entourant de son amour, de son espoir, de sa jalousie, elle avait fait émerger l’homme. Elle y avait mis du temps, du courage, des larmes, beaucoup de larmes même, et elle avait souffert mais elle y était arrivée. Ryo Saeba n’était plus uniquement le nettoyeur numéro un du Japon, il était aussi mari et futur père.  

 

Il repensa aux familles qu’ils avaient rencontrées. C’était étrange d’entrer dans l’histoire des gens, de les écouter raconter la vie d’une famille malheureusement décimée, en se disant que peut-être c’était la sienne pour finalement apprendre que non. Ils avaient eu trente versions de comment une vie de famille heureuse bien que secouée par les aléas pouvait être stoppée en quelques temps : la maladie, un cataclysme, un accident de voiture, un incendie, un crash aérien… Tout pouvait aller vite, même pour des personnes normales.  

 

Il avait dû affronter aussi quelque chose qu’il avait envisagé sans le croire : ne rien trouver. Cinq familles complètement anonymes. Aucune connaissance n’était encore vivante à ce jour, la famille avait déménagé et était introuvable, bref aucun moyen de retracer leur histoire. Ils espérait que les jours qui suivraient leur apporteraient un peu plus d’éléments. Ils avaient encore quatre jours de voyage devant eux, quatre journées qui risquaient d’être dures pour Kaori. Ils se dirigeaient vers les régions d’Hiroshima et Nagasaki où il risquait de faire chaud et humide. Elle était à cinq mois de grossesse et il savait que la chaleur l’insupportait. Il ne pouvait pas y faire grand-chose. Ces quatre jours de recherches devraient être productifs et, après une bonne nuit de sommeil, ils rentreraient chez eux et elle se reposerait. Foi de Ryo Saeba. Restait à savoir s’ils rentreraient bredouilles ou non… mais ça seul l’avenir pouvait le leur dire.  

 

- A quoi tu penses ?, entendit-il soudain.  

 

Il baissa les yeux et plongea dans ceux noisette de sa femme. A en juger, elle venait tout juste de se réveiller.  

 

- Tu me connais. A pas grand-chose. Je t’ai déjà dit que j’étais chanceux de t’avoir rencontrée ?, lui demanda-t-il avec un sourire chaud aux lèvres.  

 

Il vit une douce lueur s’allumer au fond de ses yeux comme à chaque fois qu’il lui faisait un compliment ou qu’il lui disait un mot doux.  

 

- Pas ce matin., souffla-t-elle, les joues rosies.  

 

Il émit un léger rire et posa les lèvres sur les siennes. Kaori avait changé sa vie : celui qui l’avait placé sur la route était soit un idiot fini soit le plus ingénieux des hommes et Hideyuki Makimura était loin d’être un idiot... 

 


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