Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 15 :: Chapitre 15

Publiée: 26-09-19 - Mise à jour: 26-09-19

Commentaires: Bonjour, la suite est servie. Nos nettoyeurs donnent l'offensive. MErci Rkever, Shaninxyz et Didinebis pour vos commentaires chaleureux. 'espère que vous apprécierez tout autant la suite. Bonne lecture et merci pour vos reviews^^

 


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Chapitre 15  

 

Nonchalamment adossé à un muret à l’ombre d’un arbre, Ryo attendait. Sa cible ne devrait pas tarder à arriver. Elle était désespérément réglée comme une horloge. Il connaissait peu de médecins qui arrivaient ainsi à finir à la minute près chaque jour, surtout dans sa spécialité. Le regard sombre, il sortit la photo de sa cible. Ce n’était pas vraiment pour se remémorer ses traits qui s’étaient gravés dans sa mémoire dès qu’il avait posé les yeux sur son visage. C’était juste un besoin : quand il la regardait, il sentait le feu de la colère se raviver mais le maîtrisait tout aussi vite. Il devait savoir qu’il était capable de se dominer.  

 

Kaori refusait qu’il laissa ces photos en évidence chez eux. Il avait à plusieurs reprises eu des accès de colère en les regardant, parfois tellement violents qu’il ne se contrôlait plus. Il avait même failli la blesser lorsqu’il avait lancé un vase à travers la pièce, vase qui avait éclaté contre le mur de l’escalier alors qu’elle descendait. A quelques secondes près, c’était elle qui le prenait en pleine tête ou en plein ventre. Il l’avait vue blêmir et s’accrocher à la rambarde pour s’asseoir, ses jambes ne la portant plus. Il avait senti tout le sang quitter son visage, la force quitter son corps et il s’était retrouvé à genoux, effaré par le geste qu’il venait de faire, par ce qu’il aurait pu engendrer. Sans s’en rendre compte, il pleurait et hurlait sa rage jusqu’à ce que deux mains lui firent relever la tête et l’attirèrent contre le corps rassurant de sa femme. Malgré sa propre peur, elle lui était venue en aide.  

 

Il ne savait pas combien de temps ils étaient restés ainsi enlacés par terre mais, au bout d’un moment, il s’était apaisé et avait réussi à reprendre le dessus. Il s’était alors levé, la tenant contre lui, et l’avait emmenée dans le divan où il s’était assis, toujours sans la lâcher. Il avait peur de ce qu’il devenait. Cet homme incontrôlable et violent, ce n’était pas lui, ce n’était pas l’homme qu’elle avait découvert, qu’elle aimait.  

 

- Je suis désolé, Kaori. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris., murmura-t-il, resserrant son étreinte sur elle.  

 

Il avait tellement peur de la perdre, tellement peur de se retrouver seul pour gérer cela, peur de la voir partir avec leur enfant.  

 

- Chut, calme-toi. Je sais par quoi tu passes mais tu dois apprendre à gérer tes émotions. Pour commencer, je ne veux plus voir ces photos de lui ici. Je vais toutes les ramasser et les ranger. Je ne veux plus que tu te mettes dans un état pareil., lui dit-elle.  

 

Elle plongea son regard dans le sien. Il faillit le détourner mais finalement le soutint et ne le regretta pas : il n’y lut aucun reproche, juste de l’inquiétude et beaucoup d’amour. Comment arrivait-elle à rester près de lui malgré tout ? Elle en avait déjà vu des facettes de sa personnalité, pas forcément les plus jolies ni les plus glorieuses, et pourtant elle était encore là.  

 

- Je ne te mérite pas., murmura-t-il.  

- Bien au contraire. Tu mérites d’être aimé, tu mérites que je m’accroche et que je t’entoure de tout l’amour que je ressens pour toi. Tu en vaux la peine, Ryo. On a tous nos mauvais côtés. Il faut qu’on apprenne à les apprivoiser.  

- Je t’aime tellement. Je n’ai pas envie de te perdre., lui avoua-t-il.  

- Tu ne me perdras pas, Ryo. Je suis là pour toi mais, si tu en éprouves le besoin, prends-toi quelques jours seul. Je suis sure qu’Umi ne verrait pas d’inconvénients à ce que tu lui empruntes sa maison ou à m’accueillir chez eux. Tu as besoin de faire le point et je ne peux rien pour toi à part être là à tes côtés.  

 

Il se souvenait de ce moment comme si c’était hier. Il l’avait regardée un long moment sans rien dire puis avait capturé ses lèvres dans un long et tendre baiser. Il aimait cette femme à en crever et, pour elle, il serait prêt à tout, même affronter ses démons intérieurs. Le lendemain matin, il l’avait déposée au Cat’s et était parti pendant quatre jours dans la maison de son ami, seul. Il avait marché, couru, fait des abdos et des tractions accroché à la rambarde du balcon, tout ce qui pouvait l’aider à réfléchir tout en évacuant la colère par l’exercice physique. C’était un autre homme qui était revenu chercher sa femme quelques jours plus tard après un détour par la zone commerciale. Lorsqu’il donna le sac de boxe à Umi en s’excusant d’avoir explosé le sien, le géant eut un léger sourire.  

 

- Apparemment ça en valait la peine., répondit-il simplement.  

 

Lorsque Kaori revint avec Miki des courses, elle s’arrêta sur le pas de la porte, l’observa deux secondes puis s’avança un sourire aux lèvres.  

 

- Si tu savais comme je suis contente de te retrouver., dit-elle en s’approchant de lui.  

 

Il savait qu’elle ne parlait pas uniquement de sa personne physique. Elle sentait le changement en lui, l’apaisement. Elle ne se faisait pas d’illusions : la colère n’était pas loin mais elle était sous contrôle et ne disparaîtrait qu’au moment où Tanaka et l’organisation qui était derrière lui seraient hors d’état de nuire. Elle passa les bras autour de son cou et l’embrassa tendrement mais le baiser s’enflamma quelque peu.  

 

- Tu m’as manqué, Kaori., répondit-il d’une voix rauque.  

 

Elle rougit sentant la réaction de son corps contre sa cuisse. Le rire de Miki les ramena à la réalité et, après quelques minutes de bavardages, ils rentrèrent chez eux et s’aimèrent une partie de l’après-midi. Ce souvenir amena un léger sourire sur ses lèvres. Il savait que Kaori s’était donnée à lui corps et âme. Elle assouvissait les besoins de son corps comme ceux de son esprit et de son coeur. Avoir une telle personne à ses côtés était une bénédiction mais c’était également une sacrée responsabilité… Il devait la rendre heureuse, lui rendre ce qu’elle lui offrait, bien qu’elle lui aurait ri au nez s’il le lui avait dit, elle qui ne comptait pas… Plus que tout il devait l’aimer et la protéger.  

 

La protéger, c’était d’autant plus important qu’aujourd’hui ils connaissaient les tenants et aboutissants de cette affaire. Ils savaient qui y étaient mêlés et que le trafic était toujours d’actualité même s’il s’était compliqué. C’était aujourd’hui qu’ils mettaient en action le plan qu’ils avaient dessiné.  

 

Des bruits de pas se firent entendre et Ryo consulta sa montre. Avec un sourire dédaigneux, il constata qu’il était pile à l’heure. Un homme de stature moyenne apparut dans son champ de vision. Les cheveux grisonnants, le regard fuyant, il était habillé de vêtements bien taillés et d’un pardessus impeccable. Maki en aurait été quitte pour une bonne boutade…  

 

- Toujours pile à l’heure, Docteur., dit-il d’une voix amusée.  

- Qui… Qui êtes-vous ?, répondit le médecin, les yeux écarquillés.  

- Votre pire cauchemar…, déclara Ryo.  

 

Il savait moduler sa voix pour lui donner l’intonation voulue et là il avait réussi : trois mots et l’intonation parfaite, l’homme tremblait comme une feuille.  

 

- Que.. Que voulez-vous ?, bégaya-t-il.  

- La liste des enfants que vous avez enlevés et des parents qui les ont adoptés., résuma Ryo.  

- De… de quoi parlez-vous ?, tenta-t-il.  

- Vous le savez bien, Docteur Tanaka.  

 

Le médecin chercha à apercevoir son adversaire dans la pénombre des bosquets mais ne voyait qu’une silhouette. Dans un flash d’orgueil, il carra ses épaules et releva fièrement le menton.  

 

- Je ne suis coupable de rien. Vous bluffez., clama-t-il.  

- Si je bluffe, c’est qu’il y a un enjeu, Docteur. C’est le principe même du poker pour ramasser la mise, le tout est de savoir ce que vous avez dans votre jeu., déclara tranquillement Ryo.  

- Vous n’avez rien, aucune preuve.  

- S’il me faut des preuves, c’est que vous avez quelque chose à vous reprocher, Docteur. Peut-être est-il temps pour vous d’avouer vos péchés.  

 

Le médecin était blême et suait à grosses gouttes. Ses mains tremblaient tant qu’il lâcha ses clefs et se jeta à terre pour les ramasser. Il se releva et se tendit immédiatement. L’homme s’était déplacé et se tenait derrière lui. Il n’avait rien vu, rien entendu…  

 

- Avez-vous changé d’avis, Docteur ?, souffla-t-il à son oreille, le faisant tressaillir.  

- Je n’ai rien fait !, cria-t-il, se retournant.  

 

Il fit face à un torse musclé et dut relever la tête pour pouvoir voir son visage. Quand il affronta son air froid et implacable, son regard vide d’émotions, toute volonté de le toiser le quitta. Il se sentait en danger. Il ne connaissait personne dégageant un air aussi froid et implacable.  

 

Soudain des pas approchèrent de leur position. Ryo jeta un regard rapide et décida de lever le camp.  

 

- Je vous laisse, Docteur. Nos chemins se recroiseront et faites mes amitiés à votre frère., dit-il, un sourire en coin.  

- Mais qui êtes-vous ?, s’écria Tanaka.  

- Si vous ne le savez pas, lui le saura certainement., répondit seulement le nettoyeur.  

 

Le médecin le vit disparaître dans les fourrés voisins avant même que les personnes n’apparurent. Il resta immobile quelques minutes avant de monter en voiture et partir voir son frère.  

 

Ryo regagna l’appartement et monta tranquillement les escaliers. L’entretien s’était bien déroulé à son sens : il ne s’était pas attendu à ce qu’il lui donna la liste mais il lui avait fichu une sacrée frousse, suffisante pour le faire paniquer et, à partir d’aujourd’hui, il ne cesserait de trembler. Il retrouva Kaori à la cuisine préparant leur repas du soir. Il l’observa un moment, appuyé au chambranle de la porte. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il la vit se mettre sur la pointe des pieds pour attraper un produit en hauteur, son ventre arrondi la gênant. Il approcha tel un félin et la ramena à lui, posant une main sur son ventre.  

 

- Laisse-moi faire. Tiens. Tu sais que tu as le droit de demander de l’aide ?, lui dit-il, profitant un moment de sa chaleur.  

- Je ne savais pas si tu étais disponible. Je n’ose que rarement te déranger pendant que tu mates mes fesses…, le taquina-t-elle.  

 

Il laissa échapper un rire léger comme son humeur depuis qu’il était rentré.  

 

- Si ça peut te rassurer, je ne matais pas que tes fesses., répondit-il en laissant ses mains remonter le long de son ventre jusqu’à sa poitrine.  

- Bas les pattes, Monsieur Saeba. J’ai bientôt fini le repas et j’ai trop faim pour penser à autre chose., rétorqua-t-elle.  

- Même à ça ?, lui demanda-t-il en l’embrassant langoureusement.  

 

Il la sentit fondre contre lui et sourit. Il mit fin à leur baiser, le regard chaud et aimant, et la serra juste contre lui quelques secondes avant de la lâcher.  

 

- Je vais mettre la table pendant que tu termines. Après on regardera ce qu’il faut que je descende de ces placards pour t’éviter des acrobaties inutiles.  

- D’accord. Ryo, ton entretien ?, demanda-t-elle, soucieuse.  

 

Il sourit au terme employé.  

 

- On en parlera après manger. Pour le moment, je ne serais pas contre un petit moment de détente.  

- Comme tu veux. J’arrive avec les plats. Dépêche-toi de mettre la table. Tu traînes…, lui lança-t-elle, malicieuse.  

 

Ils dînèrent dans une humeur bon enfant, discutant de tout et de rien. Ils évitèrent soigneusement de parler de l’affaire gardant ce moment pour plus tard. Kaori débarrassa la table et s’apprêtait à faire la vaisselle lorsque son mari lui prit l’éponge des mains.  

 

- Laisse-moi faire et va te reposer un peu. A voir tes pieds, tu dois souffrir de te tenir debout., dit-il, pointant ses pieds gonflés.  

- Oui, c’est vrai., admit-elle, touchée.  

- File. Je te rejoins lorsque j’ai fini. En revanche, je refuse de regarder un feuilleton à l’eau de rose ce soir !, la prévint-il.  

 

Cinq minutes plus tard, il la retrouva dans le divan, confortablement installée, les pieds surélevés, son haut remonté découvrant son ventre arrondi. Elle parlait au bébé en caressant son abdomen. Son regard était doux et serein. Elle avait chassé au plus profond de son esprit l’épée de Damoclès qui menaçait sa petite vie, profitant de chaque moment qu’ils avaient à deux. Il s’installa à ses côtés et passa un bras autour de ses épaules.  

 

- Ca a été aujourd’hui ?, demanda-t-il en caressant son ventre de son autre main.  

- Oui. Il bouge beaucoup. On sent qu’il grandit et grossit. Ses coups sont plus forts. Alors comment ça s’est passé avec Tanaka ?, l’interrogea-t-elle à son tour.  

- Il ne m’a pas donné la liste comme je le lui ai gentiment demandée mais je lui ai quand même offert une belle frousse dans mon immense bonté., répondit-il, amusé.  

 

Elle lui adressa un sourire en coin.  

 

- J’imagine sa tête.  

- Oui. En tous cas, la machine est lancée. Ils savent dorénavant que je suis sur leurs traces. Fais attention à toi, d’accord ? Tu ne sors pas seule. Je ne remets pas en cause tes capacités mais…  

- Mais il y a le bébé. Je sais Ryo et je comprends. Je ne t’enverrai pas une massue sur le coin de la tête, promis., acheva-t-elle.  

- Je te remercie de ta magnanimité.  

- Oh, tu connais un mot de cinq syllabes qui ne soit pas déshabillage ?, le taquina-t-elle.  

- Ca, c’est bas et ça appelle vengeance., dit-il faussement fâché.  

 

Il savait très bien qu’elle ne le prenait pas pour un idiot. Il se mit à la chatouiller sur les côtés de son ventre où sa peau était extrêmement sensible et elle rit de bon coeur, tentant d’échapper aux doigts vengeurs. Quand il vit qu’elle porta les mains à son ventre et qu’elle avait du mal à reprendre sa respiration, il cessa et la prit simplement dans ses bras, l’aidant à retrouver son calme par une caresse apaisante dans son dos.  

 

Jamais il n’aurait imaginé avant qu’ils ne se mirent en couple de tels moments de douceur et de légèreté. Son monde était brutal et dur. Tout ce qui s’apparentait à de la tendresse et de la douceur était synonyme de faiblesse. Lui ne le voyait plus de cet œil. Tous ces moments qu’ils avaient eus à deux lui laissaient un goût de trop peu. Il était devenu affamé de ces moments et cela lui donnait une envie supplémentaire de rentrer quand il devait affronter des malfrats, gérer un duel ou autre.  

 

- Il faudra qu’on commence à préparer la chambre et la venue de ce bébé, non ?, lui dit-il doucement.  

- Oui, ce serait bien. Dans trois mois, il devrait être là., murmura-t-elle, caressant son ventre tendrement.  

- Que dis-tu d’y aller demain matin après ton rendez-vous avec les docteurs ?, lui proposa-t-il.  

- Ca me ferait plaisir. Je ne savais pas si tu voudrais faire les achats avec moi ou non…, avoua-t-elle.  

- Bien sûr que oui. Je ne suis pas trop magasin mais, pour toi et pour lui, je peux faire un effort. Et il te faudra un homme fort pour porter tous les paquets., se vanta-t-il, lui montrant ses biceps.  

 

Elle tâta la marchandise, appréciant la fermeté du muscle et la douceur de sa peau.  

 

- Pas mal., dit-elle avec une petite moue  

- Comment ça pas mal ? C’est du dur, du vrai, du cent pour cent muscle, ça Madame., s’indigna-t-il.  

- Pas mal… Non mais elle va voir si c’est juste pas mal., maugréa-t-il en se levant.  

 

Kaori regretta sa petite boutade. Elle était bien dans ses bras. Voir sa tête était une petite vengeance après des années de brimade mais là elle avait encore envie de reposer contre lui. Soudain, deux bras la soulevèrent et l’emportèrent dans leur chambre.  

 

- Je pense que tu as oublié la qualité du spécimen avec lequel tu habites. Tu verras que tout chez moi et cent pour cent muscles.  

- Tout, je ne pense pas. Mais je veux bien réviser mon cours d’anatomie., accepta-t-elle, mutine.  

- Je savais que tu étais une obsédée en puissance. On était faits pour s’entendre., murmura-t-il.  

 

Il ne lui laissa pas le temps d’objecter, prenant ses lèvres dans un baiser langoureux qui la fit gémir de plaisir. Le reste de la soirée fut très studieux…  

 

Après leur rendez-vous, qui s’était bien passé, le couple partit au centre commercial. Ryo avait le visage sérieux et ses yeux scannaient tout ce qui les entourait.  

 

- On est suivis, n’est-ce pas ?, lui demanda Kaori.  

- Oui. Depuis ce matin. Deux hommes armés du Lotus Noir. Je pense qu’ils ne sont qu’en mission de repérage mais restons prudents., dit-il, l’entourant de son bras pour la guider dans un magasin.  

 

Il trouva un téléphone et appela du renfort.  

 

- J’ai demandé à Mick et Umi de nous rejoindre dans deux heures dans le parking. Tant que nous sommes ici, ils ne tenteront rien. Alors, faisons nos achats tranquillement, d’accord ?  

 

Elle acquiesça mais il remarqua son teint un peu plus pâle qu’avant et resserra son étreinte sur elle.  

 

- Tout va bien se passer, Kao., tenta-t-il de la rassurer.  

- Oui, je sais., murmura-t-elle, souriant bravement.  

 

Reléguant leurs poursuivants au second plan, ils se concentrèrent sur leurs achats. Kaori s’était attendue à ce qu’il lui laissa choisir tout ce qu’il faudrait mais il se montrait plus intéressé. Il passa un moment à regarder et comparer les poussettes, de même pour les sièges autos et le lit… Elle avait du mal à y croire. Elle imaginait déjà la tête de Miki quand elle lui raconterait tout cela… Elle pouffa de rire, s’attirant le regard interrogateur de son mari.  

 

Ils terminèrent par un passage au rayon vêtements. Kaori choisit avec difficulté, quelques vêtements pour le bébé. Ryo la regarda, soucieux, puis l’approcha :  

 

- Kao, qu’y a-t-il ?, l’interrogea-t-il.  

- Rien, tout va bien., mentit-elle, essuyant ses yeux.  

- Kao…  

 

Il la prit par l’épaule doucement et la fit se tourner vers lui. Elle pleurait. Il l’attira contre lui et la serra dans ses bras. Il lui laissa un peu de temps pour décompresser.  

 

- Que se passe-t-il ?  

- Je me demande si on ne fait pas tout cela pour rien. Pourquoi acheter plein de vêtements, un lit, une poussette alors qu’on n’est même pas sûrs que…  

 

Sa voix s’étrangla et elle ne put finir sa phrase.  

 

- Tu baisses les bras, Kaori ? Tu perds espoir ?, lui demanda-t-il, sans reproche dans la voix.  

- Je… j’ai peur, Ryo. A certains moments comme celui-ci, j’ai peur., avoua-t-elle.  

- Tu dois être déçu. Je ne suis pas aussi courageuse que toi.  

- Non, tu as tort. Tu es humaine. Tu aimes ce bébé et crains pour sa vie. C’est normal., la rassura-t-il.  

- Parfois quand on me dit que je vais donner la vie et que c’est merveilleux, j’ai envie de hurler. Dans notre cas, quand cet enfant naîtra, j’ai la sensation que je lui donnerai la mort parce que le compte à rebours pour le sauver sera enclenché., admit-elle.  

- On fera en sorte d’être à l’hôpital au bon moment. Il sera pris en charge immédiatement et tout ira bien. Allez viens, je pense qu’on en a assez fait pour aujourd’hui. On a le nécessaire pour commencer. Quand il sera né, on viendra dévaliser le magasin., lui proposa-t-il, avec un sourire malicieux.  

 

Elle acquiesça et ils achevèrent leurs courses. Sortant du magasin, après avoir convenu du retrait des articles volumineux pour le lendemain, ils se dirigèrent vers le parking. Kaori portait la plupart des sacs, sachant que Ryo devait pouvoir agir en cas d’attaque des deux hommes qui les suivaient. Lorsque l’ascenseur s’immobilisa à leur étage, Ryo se tendit.  

 

- Ils sont plus nombreux ici. C’est Mick qui te protège. Tu fais tout ce qu’il te dit même si ça implique de partir sans moi, compris ?, lui ordonna-t-il.  

- D’accord., accepta-t-elle à regrets.  

 

Il se plaça devant elle au moment où les portes s’ouvrirent. Ils avancèrent prudemment et, soudain, les premiers coups de feu retentirent. Ryo les mit à couvert derrière une voiture et peu après Mick arriva.  

 

- Umi est de l’autre côté. Il n’attend que ton signal., l’informa-t-il.  

- Tu es garé loin ?, demanda Ryo inquiet.  

- Non, de l’autre côté par l’ouverture à dix mètres. Ils ne sont pas de ce côté-là., le rassura-t-il.  

- On se voit à la maison., murmura-t-il à Kaori caressant son visage du bout du doigt.  

- Fais attention à toi., répondit-elle tendue.  

- Filez., leur enjoignit-il.  

 

Mick prit les sacs de son amie et elle le suivit. Elle ne chercha même pas à le persuader de les laisser là : il ne l’aurait pas écoutée. Quand il les vit tourner et entendit le son étouffé des portes qui claquent, Ryo donna le signal à Umi et ils répliquèrent. La dizaine d’hommes qui leur faisait face fut rapidement désarmée et s’enfuit en courant, les laissant seuls. Ryo ramassa les derniers paquets et ils partirent à deux à l’appartement.  

 

Quand ils entrèrent dans le salon, Kaori se précipita sur Ryo qui la serra contre lui. Elle avait confiance en lui mais n’avait pu s’empêcher d’avoir peur. Elle avait du mal à gérer certaines situations tout à fait communes mais qui prenaient une ampleur phénoménale depuis qu’elle était enceinte. C’était sûrement la faute des hormones. Ils restèrent ainsi un long moment avant de se séparer et de s’asseoir sur le divan avec leurs deux amis.  

 

- Ils ont agi un peu plus vite que je le pensais., avoua Ryo.  

- C’est la preuve qu’on a visé juste. Tanaka est la bonne piste. Il a dû aller pleurer dans les jupes de son frère hier., expliqua Mick.  

- Ca correspondrait assez au personnage. Son père a toujours considéré que son aîné était plus faible. Il l’avait volontairement envoyé au loin pour poursuivre ses études pendant qu’il préparait le cadet à sa succession., rappela Ryo.  

- C’est moche de mettre ainsi deux frères en opposition., soupira Kaori.  

- Oui, peut-être mais les chefs de clan s’embarrassent rarement de sentiments. L’avantage, c’est que Tanaka est devenu obstétricien. Ca leur a ouvert des débouchés. A savoir qui a été l’initiateur : Tanaka ou son frère ?, se demanda Ryo.  

 

Aucune des deux options n’excuserait ce qu’il avait fait à ses yeux mais, si Tanaka avait été forcé par son frère, il serait peut-être plus enclin à le balancer.  

 

- Tu continues sur ta lancée ?, demanda Umibozu.  

- Oui. Le premier dossier doit être sur son bureau à l’heure qu’il est. La guerre des nerfs est commencée… 

 


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