Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines l ...

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 8 :: chapitre 8

Publiée: 19-09-19 - Mise à jour: 19-09-19

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Le rythme de publication devrait revenir à la normale. Merci pour vos commentaires Rkever, Didinebis et ShaninXYZ. C'est toujours un plaisir de vous lire. Bonne lecture et continuez ;).

 


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Chapitre 8  

 

Quand il entendit la voix paniquée de Kaori l’appeler, Ryo ne mit pas deux secondes à se réveiller complètement. Il se tourna vers elle et vit la tâche rouge qui apparaissait sur la jupe de sa nuisette ivoire. Il sentit un funeste pressentiment naître en lui et dût faire preuve de beaucoup de maîtrise pour ne pas céder à la peur. Kaori avait besoin de lui. Il défit la couverture de leur lit et l’étala dessus, lui demandant de s’allonger. Il ne voulait pas qu’elle se blessa si elle s’évanouissait. Il lui fut reconnaissant de maîtriser sa panique grandissante et de faire ce qu’il lui demandait. Il s’habilla en quatrième vitesse, appela le Professeur pour l’avertir de leur arrivée puis s’approcha de sa femme.  

 

- Ca va aller, Kaori, tu m’entends ? C’est notre enfant, il ne peut que se battre., tenta-t-il de la rassurer.  

 

Elle acquiesça à travers ses larmes et il la prit dans ses bras après avoir refermé la couverture sur elle. Elle se sentit un peu réconfortée de le savoir là, de le voir s’inquiéter. Malgré tout, la peur était la plus forte et les larmes ne cessèrent de tomber. Elle n’avait pas mal mais elle sentait qu’elle perdait encore du sang par moment. Elle ne voulait pas perdre leur enfant. Elle avait beau savoir que les fausses couches étaient courantes pendant le premier trimestre, que ce n’était souvent que le fruit du hasard, elle s’en voulait de ne pas avoir fait plus attention, d’avoir refusé d’écouter Ryo en sortant de la boutique d’Eriko, de ne pas s’être forcée à se reposer… Elle se demandait si elle avait raté des signes d’avertissement, si elle avait eu des comportements à risque, si la nature la punissait d’avoir eu une mauvaise pensée le jour où elle avait découvert sa grossesse…  

 

Alors qu’ils roulaient vers la clinique, elle sentit l’angoisse monter en elle, provoquant des sanglots qu’elle réprimait avec difficulté, voulant se montrer aussi forte que lui. Ryo entendait malgré tout les sons étouffés, comme des hoquets, et sentait son émotion. Il prit sa main dans la sienne, la pressant doucement.  

 

- Pleure si tu en as besoin. Ne garde pas tout cela à l’intérieur. Ca ne t’aidera pas., lui dit-il.  

- Je suis terrifiée, Ryo… Je ne veux pas le perdre…, murmura-t-elle, la voix chevrotante.  

- Ne tire pas de plan sur la comète, Kaori. Attends d’avoir vu le Professeur., lui dit-il.  

 

Il n’était pas rassuré lui-même et il aurait menti s’il avait dit qu’il ne s’inquiétait pas. Mais il voulait chasser ses pensées négatives de sa tête, de la sienne également. Si vraiment elle avait perdu le bébé, la suite serait assez difficile mais il ne pouvait pas croire qu’après tout ce par quoi ils étaient déjà passés, ils devraient subir cela en plus. Il essayait de rester positif, se disant que, si ça arrivait tout de même, ils pourraient toujours réessayer et avoir un autre enfant mais ils devraient tout de même passer par cette difficile épreuve. Il jeta un œil rapide sur Kaori et pria pour qu’elle n’eut pas à subir cela…  

 

Vingt minutes plus tard, ils étaient arrivés à la clinique où le Professeur les attendait sur le seuil. Il les guida silencieusement jusqu’à une salle d’examen. Il affichait un visage neutre mais, à l’intérieur, l’émotion était forte. Il avait dû mal à réaliser qu’il se trouvait face à la même jeune femme qui rayonnait quelques heures plus tôt, avec laquelle il avait trinqué au bonheur que la vie lui accordait enfin. Il se reprit : en tant que médecin, il savait que rien n’était perdu tant qu’on n’avait pas prononcé le mot fin. Il écarta la couverture et évalua la quantité de sang perdu.  

 

- Y avait-il beaucoup de sang à terre ?, demanda-t-il.  

- Je… Je ne crois pas., souffla Kaori, jetant un regard anxieux vers son compagnon.  

- Non. Une flaque d’environ cinq centimètres de diamètre, je dirai…, répondit-il.  

- Tu as des douleurs ?  

- Non. J’en ai eu il y a trois jours mais c’était passé., expliqua Kaori, sentant la culpabilité revenir.  

- Comme une crampe, un déchirement ?, demanda-t-il.  

- Une crampe. Ca a été fulgurant mais très bref. Je… Je ne me suis pas inquiétée outre mesure avec tous les changements de mon corps., murmura-t-elle, honteuse.  

 

Le praticien la regarda et fronça les sourcils.  

 

- Ne culpabilise pas. Si tu te sentais bien après, tu as bien fait. Sinon tu vas passer ta grossesse à courir me voir pour des petits riens.  

 

Elle se sentit un peu mieux mais une seule chose apaiserait son angoisse et, pour le moment, elle devait patienter.  

 

- Tu n’as pas enlevé ton sous-vêtement ni était aux toilettes ?, s’enquit-il.  

- Non.  

- Alors le premier bon point, c’est que l’embryon est encore à l’intérieur. Ta tension est un peu faible et il faudra attendre demain matin pour les résultats de la prise de sang. On va faire une écho mais d’abord je vais te donner une tenue de rechange et on va effacer ces vilaines traces.  

 

Il lui apporta une blouse et tout ce dont elle avait besoin. Ryo l’aida à se changer en faisant le moins de mouvements possibles. Il nettoya le sang sur ses cuisses puis la recouvrit. Ils avaient à peine fini que le Professeur revint avec l’échographe. Kaori tressaillit au contact froid. Quand la machine s’alluma, elle saisit la main de son mari. Il approcha un tabouret et s’assit à ses côtés. Se sentant lui-même anxieux, il posa une deuxième main sur les leurs. Ce serait la première fois qu’il verrait leur enfant, peut-être la dernière mais il ne voulait pas s’attarder sur cette pensée…  

 

- Il est là., souffla le Professeur.  

 

Kaori étouffa un sanglot de soulagement de savoir son enfant encore dans son ventre. Cependant, la question suivante vint rapidement mais elle fut devancée par Ryo.  

 

- Il… Il est vivant ?, demanda-t-il, la voix étranglée.  

- Il ne bouge pas…, murmura Kaori, d’une voix plaintive.  

 

Elle se souvenait de la première échographie : le bébé n’arrêtait pas de bouger.  

 

- Ca ne veut rien dire. Lui aussi a des phases de repos. On va écouter son coeur., répondit patiemment le Professeur.  

 

Ryo entendit la tension dans la voix de son ami et se tendit en réponse. Il tourna le regard vers Kaori qui observait anxieusement l’écran et fut soulagé de voir qu’elle ne s’en était pas rendue compte. Pendant une minute, ils n’entendirent que le silence et Kaori se sentit mourir à petits feux, réprimant difficilement les larmes.  

 

- Quel est l’imbécile qui a tourné le bouton au minimum ?!, s’exclama soudain le vieil homme, fâché.  

 

Il régla le volume et le battement de coeur se fit entendre. Il était fort et régulier et arracha un rire de soulagement à sa mère.  

 

- Je pense ne pas avoir besoin de préciser ce que cela signifie. Il est toujours là et bien vivant., leur dit-il avec un léger sourire.  

- Je termine mon examen pour déterminer l’origine des saignements.  

 

Ils attendirent encore cinq minutes avant qu’il n’éteignit l’appareil et essuya le ventre de Kaori. Il prit le temps de débarrasser l’appareil et le matériel médical qu’il avait utilisé puis revint s’asseoir auprès d’eux. Le couple ne s’était pas quitté et se tenait toujours la main mais le soulagement se lisait sur leurs traits. Il soupira avec amertume.  

 

- Tu n’as pas à t’inquiéter pour les saignements, Kaori. Tu as un hématome rétroplacentaire. Il n’y a pas de danger spécifique pour le bébé ni toi mais je te conseillerai quand même quelques jours de repos alitée par précaution.  

- Tout ce que vous voudrez., accepta-t-elle, apaisée.  

- Même pas une petite tentative d’opposition ?, plaisanta Ryo.  

- Tu me déçois…, fit-il faussement navré.  

- Idiot. J’ai eu la trouille. J’ai compris la leçon. Donc tout va bien, Professeur ?, lui demanda Kaori.  

 

Le Professeur la regarda, peiné de ce qu’il allait leur apprendre.  

 

- Non. Je pense que le bébé a une malformation cardiaque. Je ne suis pas un spécialiste et le coeur est vraiment petit à cet âge, donc il me sera difficile de poser un diagnostic exact avant quelques semaines.  

- Mais… mais on pourra l’opérer, non ?, murmura Kaori, sous le choc.  

- La plupart des malformations le peuvent mais certaines sont intraitables et le bébé ne peut survivre à la naissance quand il ne meurt pas in utero., leur indiqua-t-il.  

 

Il les vit pâlir et leurs mains se serrer. Ils s’observèrent un long moment, cherchant en l’autre la force de lutter.  

 

- Quand pourras-tu poser un diagnostic plus sûr ? Ou quand pourrons-nous voir un spécialiste à ce sujet ?, demanda Ryo, d’une voix neutre.  

 

Il avait laissé le professionnel en lui prendre le pas pour résister à l’envie de se défouler sur tout ce qui l’entourait, de frapper tout ce qu’il trouverait pour balayer ce sentiment d’impuissance.  

 

- Je dirais dans deux mois. Ca aurait été plus facile si on pouvait faire une enquête familiale, la plupart des malformations étant génétiques. Kaori, tu pourras au moins demander à Sayuri.  

- Je le ferai., répondit-elle d’une voix blanche.  

- Tiens-moi informé. Ryo, tu peux la porter ? Je vais vous mettre dans une chambre. Vous serez mieux qu’ici.  

 

Il les guida dans le couloir et pénétra dans une chambre, ouvrant la lumière.  

 

- Je vais vous laisser vous reposer. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas., leur dit-il, quittant la pièce.  

 

Ryo posa sa femme sur le lit et approcha le fauteuil.  

 

- Viens à côté de moi, s’il te plaît., lui demanda-t-elle.  

 

Il ne se fit pas prier et s’allongea derrière elle, posant une main sur son ventre.  

 

- Ce n’était pas la nuit de noces à laquelle je m’attendais., murmura-t-il soudain.  

- Tu tiens le choc ?, l’interrogea-t-il, inquiet.  

- Je… je ne sais pas. J’ai du mal à réaliser., admit-elle.  

- Je pensais l’avoir perdu, puis non et finalement on ne sait pas si on aura un enfant vivant., résuma-t-elle.  

- Essaye de dormir un peu. Tu as besoin de te reposer., lui conseilla-t-il, remontant la couverture sur eux.  

 

Elle se rapprocha de lui et il resserra son étreinte sur elle. Il aurait voulu pouvoir la protéger de ce mal-là mais il ne pouvait pas. Il pouvait lutter contre la pègre, les kidnappeurs, les tueurs mais pas contre la nature. Il se demandait si ses gènes étaient à l’origine de ce problème et priait pour que ce ne fut pas le cas. Il ne voulait pas se dédouaner mais, si ça venait de Kaori, ils auraient au moins une piste, une réponse… Si ça venait de lui…  

 

Au bout de quelques minutes, il sentit le corps de sa femme se détendre et, à entendre sa respiration, elle s’était endormie. L’épuisement avait certainement eu raison d’elle et c’était certainement mieux ainsi. Il enfouit son visage dans ses cheveux et s’endormit également. Il se réveilla à plusieurs reprises, des cauchemars l’assaillant où leur enfant l’accusait de tous ses malheurs, de son manque d’amour, de la tristesse de sa mère, lui reprochait de ne pas avoir tout fait pour lui, pour eux…  

 

Il entendit la relève des équipes vers sept heures du matin et, tenant toujours sa femme dans ses bras, tenta de comprendre les messages de ses cauchemars. Il ne parvint qu’à une seule conclusion, quelque chose qu’il envisageait déjà depuis plusieurs jours mais dont il avait jusque là repoussé la décision définitive. Il pesa une dernière fois le pour et le contre et se décida.  

 

La porte de la chambre s’ouvrit doucement et Kazue apparut.  

 

- J’ai vu au tableau que Kaori était là. Ca va ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Elle a eu des saignements mais finalement ce n’est pas grave. Enfin, pas ça en tout cas…, murmura Ryo, le regard sombre.  

 

Kaori bougea et se réveilla. Encore ensommeillée, elle examina les lieux, ne reconnaissant pas leur chambre, puis les souvenirs revinrent, la tension avec.  

 

- Chut., souffla doucement Ryo, resserrant les bras autour d’elle.  

- Dis-moi que ce n’est qu’un cauchemar et que je vais me réveiller., soupira-t-elle.  

- Je ne peux pas te mentir, Kaori., répondit-il doucement.  

 

Il entendit le léger sanglot qu’elle laissa échapper. Kazue s’éclipsa discrètement.  

 

- Kao, garde espoir. Il faut attendre qu’il grandisse.  

- Deux mois, Ryo. Il va falloir attendre deux mois avant de savoir.  

- Ca nous laisse deux mois pour avancer dans les recherches sur ma famille., dit-il.  

 

Elle se retourna dans ses bras et le regarda sans y croire.  

 

- Mais tu ne voulais pas…  

- Je sais. J’avais besoin d’un peu de temps. A vrai dire, cela faisait plusieurs jours que j’envisageais de me joindre à vous. Ce qui arrive à notre enfant, ça précipite les choses. Il faut qu’on sache., lui expliqua-t-il.  

 

Kaori posa la tête contre l’épaule de son homme, rassurée. Certes, rien ne garantissait un résultat mais elle avait la sensation que leurs chances avaient augmenté. C’était également un signe fort, si elle en avait encore besoin, de l’attachement de Ryo à leur bébé. Elle reprit courage.  

 

- On fera le maximum, Ryo, je te le promets. Je respecterai les consignes du médecin à la lettre. Je ferai tout pour le bien-être de notre enfant., lui promit-elle.  

- Je n’en doute pas. Tu seras une mère merveilleuse, Kaori. Cet enfant aura tout l’amour dont il aura besoin et même plus. On sera à deux pour l’élever et l’aimer. Il aura un excellent départ dans la vie., lui assura-t-il.  

 

Le Professeur vint examiner la future mère en cours de matinée et les autorisa à rentrer avec, par mesure de prudence, du repos au lit pour une semaine. Lorsqu’ils arrivèrent à l’appartement, ils furent accueillis par Sayuri et Sasha, inquiètes et furieuses de ne pas avoir été prévenues.  

 

- On s’est faites un sang d’encre, Ryo ! Tu aurais pu nous prévenir., s’énerva Sayuri.  

- T’imagines la peur qu’on a eue en voyant la tâche de sang au sol dans votre chambre ?, renchérit Sasha.  

- Du calme, les filles. Laissez-nous le temps de rentrer et on vous expliquera tout.  

 

Galamment, le nettoyeur dirigea sa compagne vers le divan et l’y installa, s’assurant qu’elle s’y sentait bien. Il lui fournit un stock de coussins et de couvertures au cas où, alla lui chercher une bouteille d’eau et un paquet de biscuits en cas de fringale.  

 

- Tu me dis si tu as besoin d’autre chose, d’accord ?, insista-t-il, prévenant.  

- Sauf si tu estimes que je dois prendre du poids, moi je suis bien., répondit-elle, un sourire attendri aux lèvres.  

- Je vais prendre une douche rapide et je reviens. Vous la laissez en paix, compris ?, prévint-il leurs deux sœurs.  

 

Elles grimacèrent et le virent partir. Toutes deux se tournèrent vers Kaori, interrogatives.  

 

- Vous nous avez préparé un numéro de duettistes toutes les deux ?, les taquina Kaori, tentant de cacher sa fatigue.  

- Non !, répondirent-elles ensemble.  

 

A vrai dire, jusqu’à ce matin, elles ne s’étaient pas trouvées d’affinités particulières mais la peur qui les avait tenaillées jusqu’au retour de leurs frère et sœur respectifs les avaient soudées d’une certaine manière et elles avaient fini par faire connaissance, réellement.  

 

- Je suis certaine que Ryo apprécierait un café et un petit-déjeuner. Ca vous dérangerait…  

- Pas du tout. Je m’occupe du petit-déjeuner., la coupa Sayuri.  

- Moi du café. Tu en veux un aussi, Kaori ?, lui demanda Sasha.  

- S’il te plaît.  

 

Kaori les regarda partir en cuisine, surprise. Elles avaient passé les deux dernières semaines à rester cordiales l’une envers l’autre et aujourd’hui on aurait presque juré qu’elles se connaissaient depuis des mois, une certaine connivence s’étant installée entre elles. Comme quoi, il n’y avait pas que pour Ryo et elle que les choses pouvaient évoluer dramatiquement en un rien de temps. L’émotion la reprenant, elle se cala dans les coussins, une main sur son ventre, et tenta de rester calme. Elle eut une pensée pour son frère. Il était évident pour elle que, de là-haut, il veillait sur elle et elle lui adressa une prière muette pour qu’il veillât également sur son bébé.  

 

Ryo redescendit au moment même où les filles revinrent de la cuisine avec un plateau.  

 

- Une petite faim, Mesdemoiselles ?, plaisanta Ryo.  

- Non, c’est pour toi. Nous l’avons préparé à deux., répondit Sayuri.  

- Viens t’asseoir et mange. Tu nous expliqueras après ce qui s’est passé., renchérit Sasha.  

 

Le nettoyeur jeta un œil surpris vers sa partenaire qui haussa les épaules. Apparemment lui aussi avait noté l’évolution des rapports entre les deux jeunes femmes. Il ne se fit pas prier pour avaler le contenu du plateau et, lorsqu’il eut fini, le rapporta en cuisine et revint s’installer près de sa femme.  

 

- Passons aux choses sérieuses. J’ai eu des saignements cette nuit., commença la nettoyeuse.  

- Oh mon dieu., laissa échapper Sasha, livide, des souvenirs encore trop vifs remontant à la surface.  

- Tout va bien. Le bébé est encore là et bien en vie. J’ai un hématome entre le placenta et l’utérus qui restera peut-être là jusqu’à la fin mais, d’après le médecin, ce n’est pas grave., les rassura Kaori.  

- Tant mieux., souffla Sayuri.  

- Que t’a conseillé le médecin ?, continua-t-elle.  

- Du repos alitée pendant une semaine. Après je peux avoir une vie normale.  

 

Le couple se regarda : ils avaient fait la partie la plus facile. Maintenant restait à aborder le passage douloureux.  

 

- Prends soin de toi, Kaori. Je me fiche des recherches. La priorité, c’est ta santé et celle de votre enfant. En fait, ça n’a plus d’importance. Tu peux tout arrêter. Je… je ne veux plus savoir., lui dit Sasha, masquant ses regrets.  

- Mais moi si., répondit Ryo déterminé, à sa grande surprise.  

- Mais tu disais…, bafouilla sa sœur.  

- Je sais ce que j’ai dit. Ca faisait plusieurs jours que j’envisageais de vous aider mais aujourd’hui, je me dois de le faire., expliqua-t-il.  

 

Sasha le regarda sans comprendre mais Sayuri elle saisit l’air grave du nettoyeur, la douleur réprimée dans les yeux de sa sœur. Le temps avait fait son œuvre, lui apportant une meilleure connaissance des comportements du couple.  

 

- Que se passe-t-il ?, demanda la journaliste.  

- Le Professeur a détecté un problème cardiaque au bébé., répondit Kaori, d’une voix qu’elle maîtrisait avec difficulté.  

- On ne pourra pas savoir précisément à quoi s’attendre avant encore deux mois., continua Ryo, prenant la main de sa femme.  

- Mais en général c’est héréditaire. Donc si on peut interroger nos familles, ça aiderait à dresser un diagnostic.  

- Il n’y a à ma connaissance aucun problème cardiaque dans la famille., répondit Sayuri, navrée.  

 

Ryo sentit les doigts de Kaori presser les siens et les entrelaça. Ca ne laissait plus que l’hypothèse pessimiste, que ça venait de son côté. Il poussa un long soupir. Un sentiment de culpabilité s’insinua en lui. Il allait entamer la longue litanie des et si lorsque Kaori tira légèrement sur sa main pour attirer son attention.  

 

- Tu n’es pas responsable, Ryo. C’est la nature, le hasard, tout ce que tu voudras mais en aucun cas, ta faute ni la mienne., lui murmura-t-elle.  

- Merci, ma belle., répondit-il, déposant un baiser sur ses doigts.  

 

Entre temps, les deux sœurs s’étaient concertées.  

 

- Nous allons rester., affirma Sasha.  

- Quoi ? Non. Vous avez une vie., rétorqua Kaori.  

- Et vous, besoin de votre famille., répondit Sayuri.  

- Les filles, c’est gentil de votre part mais vous ne pourrez pas faire grand-chose pour nous., leur dit Ryo.  

- Vous avez vos vies, vos travails.  

- Et… et si on prenait une partie des recherches chacun ?, proposa Sayuri.  

- Pour le moment, c’est une recherche dématérialisée. On élimine des noms pour réduire la liste, non ? Il suffit de partager les feuillets., expliqua-t-elle.  

- J’irais à la médiathèque., proposa Ryo.  

- Ryo, comme c’est moi qui ai initié ses recherches, laisse-moi couvrir les frais : une connexion internet dernier cri comme à la médiathèque, deux ordinateurs si besoin, tout ce qu’il faut pour que tu puisses rester avec Kaori. Ca serait rassurant pour tout le monde, non ?, avança Sasha.  

- Et j’en connais une qui pourra en profiter pour se changer les idées, n’est-ce pas, Kao ? Je me doute que, si tu dois rester à ne rien faire, tu vas tourner en boucle sur le bébé, non ?, affirma Ryo, un sourire attendri aux lèvres en la regardant.  

- Tu me connais bien., admit Kaori.  

 

Les deux sœurs se tapèrent dans la main.  

 

- Tout est réglé. Chacun peut rentrer chez soi et on travaille ensemble., résuma le nettoyeur.  

- Oui. Et si vous en avez besoin, vous nous appelez pour revenir. D’accord ?, leur proposa Sasha.  

- Oui., acceptèrent-ils.  

- On va travailler en famille. C’est génial !, s’extasia Sayuri. 

 


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