Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 16 :: Chapitre 16

Publiée: 27-09-19 - Mise à jour: 27-09-19

Commentaires: Bonjour, voici la suite. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 16  

 

Blanc comme un linge, Tanaka regarda la jeune femme comme s’il avait vu un fantôme. Ce n’était pas possible, elle était morte… Comment pouvait-elle se tenir là alors qu’elle avait disparu dans un accident d’avion plus de trente ans auparavant ? Il n’en pouvait plus. Depuis un mois, il voyait des revenants dans sa vie sur fond de papier glacé et aujourd’hui en chair et en os… Cela devenait insupportable.  

 

A vingt mètres de lui, Sasha déambulait dans le parc de l’hôpital de Setagaya, affichant fièrement un ventre rond. C’était la magie des artifices : un simple coussin légèrement façonné et un jean de grossesse emprunté à Kaori lui donnait l’air d’être enceinte de huit mois. Elle était revenue jouer sa partie à la demande de Ryo, trop heureuse de pouvoir s’impliquer dans l’arrestation de l’homme qui avait bousculé son existence. Elle savait que c’était un jeu dangereux mais elle voulait le faire pour elle, pour lui, pour leurs parents.  

 

Lentement, elle leva la tête vers le médecin et lui fit un sourire des plus radieux. Elle le vit paniquer et partir en courant vers sa voiture. Elle en fut soulagée. Certes Ryo n’était pas loin mais elle avait eu peur qu’il ne vint la voir pour la questionner et n’était pas sure de réussir à l’affronter malgré sa rage. Donc le voir partir était un soulagement. Lorsqu’il fut hors de vue, elle se dirigea vers l’endroit où se tenait son frère.  

 

- Je pense qu’on a réussi notre coup, non ?, dit-elle fièrement.  

- Oui. Tu as bien bossé., répondit-il en ébouriffant ses cheveux.  

- Hé, non ! Arrête !., dit-elle en riant et tentant de lui échapper.  

- Tu crois qu’il va faire quoi maintenant ?, l’interrogea-t-elle.  

- Allez noyer son désespoir dans l’alcool ou voir son frère. Je penche plutôt pour la deuxième hypothèse. Allez, on rentre.  

 

Ils montèrent tous deux dans la mini et partirent vers Shinjuku. Arrivés à l’appartement, Ryo entendit des éclats de voix et se mit à rire.  

 

- Qu’y a-t-il de si drôle ? Kaori n’a pas l’air contente…, remarqua Sasha.  

- Ah ça non… Je ne voudrais pas être à la place de Mick…, rétorqua Ryo, hilare.  

- Un conseil : surveille tes arrières en rentrant., lui dit-il.  

 

Il pénétra dans l’appartement et se baissa, entraînant sa sœur avec lui. Un plateau vola au dessus de leur tête.  

 

- Immonde cafard ! Comment oses-tu proposer une telle chose !, hurla Kaori.  

- Je veux juste rendre service…, geignit Mick, caché derrière le divan.  

- Quel service ? Pervers, infâme satyre !  

- Mais Kaori chérie…  

- Il n’y a pas de Kaori chérie qui tienne. Je vais t’exterminer ! Viens ici si t’es un homme !, cria-t-elle, rouge de colère.  

- Qu’est-ce que t’as encore fichu, Angel ?, lui demanda Ryo, l’oeil mauvais.  

 

Mick regarda son ami et déglutit. S’il avouait, il était mort, non seulement tué par son amie mais trucidé par son mari en prime…  

 

- Euh, tu es rentré Ryo. Parfait… J’ai… un rendez-vous, je m’en vais., dit-il avant de déguerpir à toute vitesse.  

 

Kaori le vit lâchement s’enfuir par la porte et attendit dix secondes avant d’ouvrir la fenêtre et de laisser tomber un pot de fleurs. Un cri de douleur fit vibrer les fenêtres de l’appartement. Ryo se releva et regarda sa femme, un calme olympien revenu, prendre le téléphone.  

 

- Kazue, c’est Kaori. Ton cher et tendre a proposé de prendre la tétée pour tester mon lait avant le bébé. Mmm… Je te remercie. Je te revaudrais cela., répondit-elle, un sourire sadique aux lèvres, avant de raccrocher.  

- J’ai bien fait d’arrêter mes idioties moi…, murmura Ryo, voyant cela.  

- Je ne serais jamais arrivé vivant à la naissance…  

- Je ne te le fais pas dire… Elle fiche la trouille quand même ta femme par moments., répondit Sasha, cachée derrière lui.  

- Vous êtes là !, dit-elle, en les voyant.  

 

Ils hochèrent la tête, effrayés, mais le visage de Kaori avait repris un air normal et chaleureux, les rassurant sur son humeur. Soudain, un cri strident parvint de l’autre côté de la rue et ils virent Mick enroulé dans un futon s’écraser contre le mur de l’immeuble, endroit où il resterait toute la nuit.  

 

- Bon débarras ! On passe à table ? J’ai une faim de loup moi !, leur dit-elle.  

 

Le frère et la sœur se regardèrent sidérés puis haussèrent les épaules et la rejoignirent, l’aidant à mettre les plats à table. Ils dînèrent dans un calme relatif, entrecoupé des jérémiades de Mick qui suppliait sa compagne d’être clémente.  

 

- Il t’a vraiment proposé de…, demanda Sasha, faisant un vague geste de la main vers sa poitrine.  

- Oui et ce n’était que le clou final…  

- Comment ça le clou final ?, l’interrogea Ryo avec un regard suspicieux tout en posant ses couverts.  

- Il… euh non rien, laisse tomber…, fit-elle se rendant compte que les mots dépassaient sa pensée.  

 

Elle ne voulait pas fâcher Ryo pour des bêtises. Elle était après tout habituée aux idioties de son ami mais il était vrai que dernièrement elle s’emportait plus facilement. Ryo l’observa se faire toute petite, ce qui l’amusa, mais sa curiosité était piquée : il devait savoir.  

 

- Kaori, qu’a-t-il fait ?  

- Rien, je te dis. Ca ne vaut pas la peine d’en parler.  

- Il a essayé de t’embrasser ?  

 

Elle secoua négativement la tête en baissant les yeux. Il n’avait pas qu’essayé : il avait réussi, le bougre. Elle n’était pas aussi leste qu’avant et n’avait pas réussi à l’éviter.  

 

- Il t’a touchée ou déshabillée ?  

- Euh non, enfin pas grand-chose. Deux ou trois boutons c’est tout., murmura-t-elle.  

- Le soutien-gorge, il te l’a volé avant ou après le baiser ?, demanda Ryo, les yeux plissés.  

- Après., répondit-elle sans réfléchir.  

 

Elle piqua un fard à cette révélation inconsciente.  

 

- Je vais le tuer. Tu es enceinte de sept mois, il veut te faire accoucher ou quoi ?, gronda Ryo, se levant.  

 

Il dégaina son magnum, y fixant le silencieux. Il alla à la fenêtre, l’ouvrit et visa Mick.  

 

- Ryo, ne fais pas ça ! S’il te plaît, non ! Ce n’était rien !, hurla Kaori.  

- Ryo, mon ami ! Tu vas m’aider à… Non, ne fais pas ça. Pitié, je t’en supplie, je ne recommencerai pas. Promis, je ne lui proposera plus de soulager ses envies sexuelles avec moi !, cria Mick.  

 

Ryo jeta un regard à sa femme qui rougit.  

 

- C’est Mick., dit-elle simplement comme si ça expliquait tout.  

 

Le nettoyeur visa et appuya sur la gâchette, rompant la corde. Comme au ralenti, le futon amorça une chute et Mick atterrit la tête la première sur le bitume, cinq étages plus bas.  

 

- Ca lui remettra les idées en place., soupira-t-il en refermant la fenêtre.  

 

Le reste de la soirée se termina sans anicroches.  

 

Le lendemain soir, Ryo attendait une nouvelle fois Tanaka à la sortie de l’hôpital. Toujours aussi flegmatique, il fumait une cigarette lorsque le docteur arriva.  

 

- Alors Doc, toujours aucune envie de me donner la liste de vos victimes ?, lui demanda-t-il, exhalant la fumée.  

- Je ne vois pas de quoi vous parler, monsieur Saeba., répondit-il.  

 

Tanaka avait appris son identité auprès de son frère le jour de leur première confrontation. Ryo trouvait fort déplaisant le ton dédaigneux qu’il employa mais s’abstint de tout commentaire.  

 

- C’est votre choix. Je ne suis pas pressé. J’arriverai à mes fins., lui dit Ryo avec un léger sourire.  

- Je réfléchirai aux conséquences de mes actes à votre place. Votre femme en est à quoi ? Sept mois peut-être ? Je vérifierai son état de santé avant de poursuivre., lui lança-t-il avec un rictus mauvais  

 

Ryo ne cilla pas même si intérieurement toutes les alarmes se mirent en route. Etait-ce une menace ou s’en étaient-ils déjà pris à Kaori ?  

 

- Vous savez très bien ce qui arrive à ceux qui s’en prennent à ma partenaire., le prévint-il d’une voix posée.  

- Je ne sais lequel de vous sera le plus fou pour oser la toucher. Mais en ce qui me concerne, cela m’est égal. Vous paierez tous les deux la moindre égratignure qu’elle subira., finit-il.  

 

Tanaka regarda Ryo, surpris. Il ne s’attendait pas à cela. Il pensait que la nouvelle l’ébranlerait et le ferait partir en courant mais non, il restait là, calme. Un grand froid envahit le médecin quand il croisa son regard. Il était noir et déterminé. Il n’avait aucun doute sur le fait qu’il tiendrait parole.  

 

- Nous nous reverrons encore, Docteur. Passez une bonne soirée., le salua Ryo, tournant les talons et regagnant calmement sa voiture.  

 

Le médecin fixa son dos un moment avant de le voir disparaître. Il n’aurait jamais dû écouter son frère. Ils allaient mourir tous les deux. Quand il saurait ce qui s’était passé, il reviendrait et les tuerait. Tanaka grimpa en voiture et fonça vers la maison de son frère.  

 

Ryo dut faire un gros effort de maîtrise pour ne pas partir en courant à la mini. Il prit la route et fonça vers l’appartement. Il grimpa quatre à quatre les escaliers et pénétra dans le salon pour le trouver vide. Quelques secondes à peine après, le téléphone sonna et il décrocha.  

 

- Saeba., répondit-il.  

- Ryo, c’est Sasha. Il faut que tu viennes tout de suite à l’hôpital. C’est Kaori… Ryo ? Ryo !, hurla-t-elle dans le téléphone.  

 

Son interlocuteur avait lâché le combiné et dévalait les escaliers à toute allure. Pas Kaori, pas le bébé, se répétait-il telle une litanie.  

 

Plus tôt dans la journée, Kaori et Sasha étaient allées faire un tour en ville, profitant des températures agréables de cette mi-septembre. Elles s’étaient arrêtées au Cat’s pour boire un café en compagnie de Miki et Umibozu avant de prendre le chemin de la supérette pour faire quelques courses. Elles discutaient à bâtons rompus de tout et de rien lorsque Kaori sentit une tension flotter dans l’air. Se retournant, elle vit une voiture noire arriver, la fenêtre se baissant laissant apparaître le canon d’une mitraillette. Elle tira Sasha par la manche la faisant tomber lourdement et s’abaissa quelques secondes plus tard alors que l’arme crachait ses balles, faisant exploser les vitres des boutiques et voitures aux alentours, les éclats de verre leur pleuvant dessus. Tout le temps que dura l’attaque, Kaori entendit les hurlements des autres passants, sentit son coeur battre à cent à l’heure et ressentit la terreur de Sasha.  

 

Lorsque le silence revint, elle se redressa, grimaçant sous la douleur du verre entaillant ses paumes de main, et s’adossa au mur proche, tentant de reprendre sa respiration et son calme. Une main posée sur son ventre comme pour rassurer son enfant, elle toucha l’épaule de sa belle-sœur et la secoua légèrement.  

 

- Sasha… Sasha, ça va ?, demanda-t-elle, essoufflée.  

 

Son coeur avait du mal à reprendre une allure normale. Elle le sentait battre à tout rompre comme s’il allait sortir de sa poitrine.  

 

- Oui., murmura la jeune femme en se relevant doucement.  

 

Elle était pâle et visiblement choquée. Elle tremblait et son regard était paniqué, cherchant encore la trace de leurs assaillants.  

 

- Ils sont partis. Respire profondément, ça va passer., lui conseilla Kaori.  

- Tu es sure qu’ils sont partis ?, demanda-t-elle inquiète.  

- Oui.  

 

Kaori prit quelques inspirations profondes également, tentant de calmer son coeur.  

 

- Kaori, tu saignes au ventre., s’inquiéta Sasha en s’approchant.  

- Non, c’est ma main qui est coupée. Je ne suis pas blessée, ne t’inquiète pas., murmura-t-elle.  

 

La fatigue prenait le dessus avec la chute de l’adrénaline. Soudain, une violente douleur à l’abdomen lui coupa le souffle et ne passa qu’au bout de quelques secondes. Sous sa main, son ventre s’était durci et se ramollit alors que la douleur partait.  

 

- Oh non, pas ça…, souffla-t-elle.  

 

Deux minutes après, les premières ambulances arrivèrent accompagnées de voitures de police. Kaori vit la Porsche rouge de Saeko se garer avec soulagement. Elle allait l’appeler quand une nouvelle contraction arriva, lui coupant le souffle. La panique la gagnait : c’était trop tôt, beaucoup trop tôt… Elle sentit les larmes couler le long de ses joues.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta Sasha.  

- Saeko… Va cher… cher… Saeko., dit-elle, tentant de retenir le cri de douleur qui ne demandait qu’à sortir.  

- Saeko ?, répéta Sasha.  

 

Elle fouilla du regard les alentours et aperçut un visage familier : Saeko, l’inspectrice. Elle courut la chercher et l’amena auprès de Kaori.  

 

- Kaori, tu es blessée ?, s’inquiéta la policière.  

 

La future maman secoua négativement la tête.  

 

- Tu as des contractions ?, demanda-t-elle ensuite.  

 

Kaori hocha la tête, le visage tordu dans une grimace de douleur. De son ton le plus autoritaire, Saeko appela une équipe médicale et ordonna l’évacuation immédiate de son amie en donnant des consignes strictes sur l’hôpital vers lequel la diriger et le médecin à appeler.  

 

- Merci., murmura Kaori avant de partir.  

- Bats-toi., lui intima l’ex-collègue de son frère.  

 

Kaori cligna des yeux en signe d’assentiment puis disparut de sa vue. Saeko repartit à son véhicule et réussit à contacter Umibozu, lui passant le message de prévenir Ryo s’il le croisait. Arrivées à l’hôpital, Sasha suivit le brancard de Kaori mais fut refoulée à l’entrée du box. Elle vit deux médecins arriver en courant à peu d’intervalle, le visage sérieux, et se mit à faire les cent pas jusqu’à ce qu’une infirmière lui intima de la suivre pour soigner ses coupures.  

 

Quand elle revint quelques minutes plus tard, les médecins étaient toujours avec Kaori mais elle ne pouvait en voir plus. Dans un éclair de lucidité, elle pensa à appeler Ryo et chercha un téléphone. Elle ne savait pas s’il serait rentré de Setagaya ou non mais elle devait tenter le coup et elle fut soulagée lorsqu’il décrocha. Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle l’entendit courir et raccrocha lentement. Elle trouva un siège vide un peu plus loin et se laissa tomber dedans, se sentant soudain vidée de toute force. Elle resta prostrée un moment, les yeux rivés sur la porte du box, priant pour qu’elle finit par s’ouvrir mais son vœu ne fut pas exaucé.  

 

Ryo arriva quelques minutes plus tard, visiblement inquiet. Il trouva sa sœur et posa une main sur son épaule pour la sortir de sa transe.  

 

- Sasha, tu n’as rien ?  

- Juste des coupures., répondit-elle.  

- Que s’est-il passé ?, demanda Ryo.  

- On nous a tirées dessus. Kaori a des contractions, Ryo., lui apprit-elle, affolée.  

- Je… Reste ici., lui dit-il.  

 

Elle se rassit et le regarda partir vers le bureau des infirmières. Il fut bientôt conduit vers la salle où était sa femme et autorisé à y entrer. Quand il pénétra dans le box, Kaori était entourée des deux médecins qui la suivaient. Il entendit le son du monitoring foetal, le coeur du bébé battant fort et régulièrement. Le Docteur Sato s’approcha de lui.  

 

- L’attaque a déclenché le travail. On a encore un créneau pour réussir à le stopper et le Docteur Yamashita fait son possible pour y arriver. Monsieur Saeba, vous allez devoir aider votre femme à rester calme, la rassurer. Reposez-vous sur nous pour le côté médical, nous nous reposons sur vous pour son bien-être. Les deux sont intimement liés., lui dit-il.  

- D’accord, Docteur. Le bébé ?, l’interrogea Ryo, jetant un œil aux images que l’échographie que l’obstétricien pratiquait renvoyait.  

- Pour le moment, il va bien. Il n’a pas l’air de souffrir. Les ralentissements sont dus aux contractions, ce n’est pas inquiétant si ça ne dure pas., le rassura le cardiopédiatre.  

 

Il le poussa ensuite gentiment vers le lit. Ryo s’approcha et prit la main de sa compagne. Il remarqua le bandage et n’appuya pas trop fort sur sa paume de main. Elle tourna un visage baigné de larmes vers lui et il plongea son regard dans le sien. Il voyait la douleur, la peur et la détresse se battre pour la première place. A son tour, il laissa la chaleur, l’espoir et l’amour transparaître dans le sien. Il se voulait rassurant. Il caressa tendrement sa joue et essuya du pouce les larmes qui coulaient.  

 

- Tout va bien se passer, Kaori. Calme-toi., murmura-t-il.  

- J’ai peur., bafouilla-t-elle.  

- Je me doute mais ça va aller. Essaye de te calmer. Regarde, le bébé va bien. Tu n’as que quelques égratignures aux mains. Juste de quoi me faire faire tout le boulot à la maison., plaisanta-t-il.  

 

Il sentit le regard ironique des deux hommes sur lui mais s’en ficha. Ce qui comptait c’était le petit rire qu’elle laissa échapper malgré les larmes.  

 

- Idiot.  

- Oui mais ton idiot. Allez Mademoiselle Makimura, on va se relaxer et mettre en pratique ces magnifiques vidéos de yoga dont tu m’as gavées… euh fait partager depuis ces dernières très longues semaines… qui m’ont semblé bien courtes au demeurant…, se reprit-il en voyant son regard noir.  

- Vous êtes sensé la calmer, pas l’énerver, Monsieur Saeba., remarqua le docteur Yamashita.  

- Je la distrais, ce n’est déjà pas si mal, non ?, répondit Ryo avec un grand sourire.  

 

Tous auraient pu croire qu’il ne se rendait pas compte de la gravité de la situation mais, quand il tourna le visage vers sa femme, l’éclair de sérieux dans ses yeux effaça ce doute. Au bout d’une heure, les contractions ne se rapprochaient plus mais étaient encore fortes. Après un deuxième toucher, le Docteur Yamashita se pencha sur sa patiente.  

 

- Je vais devoir changer votre position. Le col est ouvert à deux centimètres et la tête du bébé pousse dessus. Je vais baisser la tête de lit et monter les pieds. La gravité pourra ainsi faire effet et soulager la pression sur le col.  

- D’accord, Docteur., répondit Kaori qui commençait à s’épuiser.  

- Je vous préviens : ça risque d’être très inconfortable.  

- Faites ce qu’il faut. Je m’en accommoderai., répondit-elle.  

- Très bien. Dès que la situation sera stabilisée, nous vous monterons dans une chambre. Nous allons vous laisser un peu seuls. Essayez de vous reposer. Je reviendrais dans une heure sauf si besoin plus urgent.  

 

Les deux médecins sortirent de la pièce, les laissant seuls. Ils se regardèrent un moment, cherchant le réconfort dans les yeux de l’autre.  

 

- Ils paieront pour ce qu’ils t’ont fait., lui dit Ryo, d’une voix dure.  

- Ryo, ne te laisse pas submerger par la colère. Ne perds pas de vue l’objectif final., lui rappela-t-elle.  

- Je te le promets. Mais on ne touche pas impunément à ma famille., affirma-t-il.  

- Je sais mais chaque chose en son temps. Où est Sasha ? Elle va bien ?, demanda Kaori, cherchant à changer le cours de ses idées.  

- Elle doit encore être dans la salle d’attente.  

- Va la voir. Elle doit être morte d’inquiétude.  

 

Il la regarda un moment, hésitant, puis s’exécuta. Il retrouva Sasha accompagnée de toute la bande, ce qui ne l’étonna même pas.  

 

- Comment elle va ?, demanda sa sœur, tendue.  

- Ca va. Ils tentent d’arrêter les contractions mais ça prend du temps., leur dit-il.  

- On peut la voir ?, demanda Miki.  

- Non, je ne pense pas. Elle va être transférée dans une chambre un peu plus tard. Vous pourrez la voir demain, je crois. Je vous préviendrai.  

- D’accord.  

- Et le bébé ?, demanda Mick.  

- Il va bien. Tant qu’il reste là, il va bien., répondit Ryo, le poids de la journée lui retombant dessus.  

 

Il sentit la main d’Umibozu sur son épaule et se sentit réconforté.  

 

- Vous pouvez accueillir Sasha pour la nuit ?, lui demanda-t-il.  

- Sans problème.  

- Moi aussi, je peux., proposa Mick en faisant le joli coeur.  

- Toi, je ne te fais pas confiance… Je te connais. Kazue a déjà assez à gérer avec toi en temps normal., répondit Ryo, l’air mauvais.  

- Et ça se dit mon ami…, chouina Mick.  

- T’en connais beaucoup des amis qui veulent téter la poitrine de la femme de leur ami ?, renchérit le japonais avec un air de défi.  

- Ah, elle t’a raconté…, fit Mick, se frottant bêtement les cheveux.  

- On se dit tout…, lui annonça Ryo, un petit sourire aux lèvres.  

- Je… je dois y aller., annonça Mick soudain pressé.  

 

Ils le regardèrent en souriant. Ryo se tourna vers la chambre de Kaori puis de nouveau vers ses amis.  

 

- J’y retourne. Ma place est auprès d’elle.  

- Ryo, c’était le Lotus Noir., l’informa Saeko.  

- Je sais. Tanaka l’a menacée ce soir. Ils paieront en temps voulu., leur annonça-t-il, le regard dur.  

 

Sans plus un mot, il s’en alla. Kaori dormait quand il pénétra dans la chambre. Il approcha un tabouret et s’assit à ses côtés, posant sa main sur la sienne. Le monitoring continuait de tourner, faisant entendre le battement de coeur du bébé, un son rythmé qui apaisa son inquiétude. Il prit sa main et la posa sur son ventre.  

 

- Accroche-toi à lui, repose-toi sur moi, Kaori. Je vous protégerai tous les deux. Je resterai l’homme que tu as fait naître même si l’ange de la mort doit une nouvelle fois déployer ses ailes. Je te promets de vous rester fidèle., murmura-t-il.  

 

Il sentit leurs mains soulevées sous un mouvement du bébé et cette sensation réchauffa son coeur plus qu’aucune parole. Il était un homme, un mari, un père. Il allait défendre sa famille comme elle le méritait.  

 

- Je t’aime Kaori., murmura-t-il contre ses lèvres.  

- Je t’aime, Ryo., murmura-t-elle.  

 

Il la regarda. Elle dormait mais son sommeil était léger, suffisamment pour l’avoir entendu. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres.  

 

- Dors, Sugar. Je suis là pour veiller sur toi. 

 


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