Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer son pseudo?

 

Je n'autorise pas les gens à changer leur pseudo en ligne, mais je peux le faire si vous me contacter en me donnant votre ancien pseudo et votre mot de passe (question de securité) et ce quelque soit les changements (mettre une majuscule au début du pseudo, changer l'orthographe,...) Cela ne me prendra que quelques secondes.

 

 

   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 13 :: chapitre 13

Publiée: 24-09-19 - Mise à jour: 24-09-19

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 13  

 

Dans le hall bondé de l’aéroport de Narita, on distinguait un homme grand, appuyé nonchalamment sur l’un des piliers du hall, face aux portes de débarquement. Lorsqu’un adolescent passa à ses côtés, il le suivit, le prenant rapidement par la main pour le guider vers le parking.  

 

- Salut, p’tite sœur., murmura-t-il, ravi.  

- Salut frangin., répondit-elle, joyeusement.  

- Tu as laissé ta moitié à la maison ?, lui demanda Sasha en regardant dans la voiture.  

- Oui, Kaori a besoin de se reposer après le roadtrip qu’on a fait.  

- Alors qu’as-tu appris ?, l’interrogea-t-elle, excitée par les nouvelles.  

- Je te raconterai tout à la maison. Patiente un peu…, s’amusa-t-il.  

- Mais ça fait deux jours que j’attends…, gémit-elle.  

- Alors tu n’es pas à une demie-heure près. A qui la faute si Mademoiselle avait un emploi du temps overbooké ?, la taquina-t-il.  

 

Sasha prit place dans la voiture en boudant. Elle voulait savoir. Elle était anxieuse et excitée à la fois. Elle allait enfin savoir qui elle était et rencontrer des membres de sa famille. Ca ne remplacerait pas les parents qu’ils avaient perdus mais ce serait déjà ça.  

 

- Désolée d’avoir un métier prenant…, bougonna-t-elle.  

- Allez, ne fais pas la tête. Kaori a une meilleure mémoire que moi. Elle complétera les oublis que je risque de faire.  

- D’accord.  

- T’es vraiment qu’une sale gamine capricieuse. Je te préférais quand tu étais ma cliente. Tu étais plus conciliante…, remarqua-t-il, un sourire en coin.  

 

Il adorait la faire sortir de ses gonds. Elle lui tira la langue et tourna son attention vers le décor. Lorsqu’ils arrivèrent à l’appartement, elle grimpa les escaliers quatre à quatre sans attendre Ryo. Elle frappa à la porte et, quand elle entendit un entrez, s’empressa de pénétrer à l’intérieur. Elle vit Kaori sagement assise dans le canapé et alla la rejoindre. Elle prit un instant pour admirer sa silhouette arrondie puis s’assit à ses côtés émue.  

 

- Merci, Kaori. Sans toi, ce ne serait jamais arrivé., lui dit-elle, lui prenant la main.  

- Et excuse-moi de n’avoir pas toujours été correcte avec toi. Je suis désolée., ajouta Sasha.  

- Tout va bien, Sasha. Tu n’as pas à t’excuser d’avoir envie de connaître ta famille. Ryo t’a tout raconté ?, s’étonna Kaori.  

- Non, pas encore. Mais quoiqu’il m’apprenne, ce sera toujours mieux que ne pas savoir et c’est à toi que je le dois., admit-elle.  

 

Les deux femmes se regardèrent, les larmes aux yeux.  

 

- Tu ne vas pas faire pleurer ma femme quand même ?, taquina Ryo, entrant dans le salon.  

- Je fais ce que toute personne civilisée fait : je remercie et admets mes erreurs., se justifia-t-elle.  

- Je dois y voir un message ?, demanda son frère, d’un ton aigre-doux.  

- Stop vous deux. Vous n’allez pas recommencer à vous chamailler alors que vous venez juste de vous retrouver, n’est-ce pas ?, les sermonna Kaori.  

 

Ils détournèrent les yeux et Kaori leva les siens au ciel. Ils étaient exaspérants.  

 

- Bon sang, heureusement que vous n’avez pas été ensemble à votre adolescence : vous vous seriez étripés. Bon si tu expliquais à Sasha ce que nous avons trouvé., leur proposa-t-elle.  

 

Ryo vint s’asseoir à côté de sa femme, l’attirant contre lui. Le sujet était encore délicat et il avait besoin de son soutien, de sa chaleur autour de lui et elle dut le sentir car elle posa une main sur sa cuisse.  

 

- En fait, il s’agit d’un des deux derniers noms que nous avons vérifiés. C’était à Nagasaki. J’ai dû faire des recherches sur la famille Ito pendant que Kaori était sur une autre famille et la première chose que j’ai trouvée, c’est une photo.  

 

Il lui tendit l’article avec la photo. Kaori avait téléphoné à la bibliothèque et demandé une copie des documents au bibliothécaire qu’elle avait rencontré. Sasha déplia l’article d’une main tremblante et ses yeux s’écarquillèrent.  

 

- On dirait toi et moi…, murmura-t-elle.  

- Oui, j’ai eu la même pensée. Nous avons ensuite approfondi nos recherches : ils s’appellent Makoto et Aiko Ito. Ils ont eu un petit garçon, Ryoga, et leur fille Hime a été déclarée morte née, un peu plus de deux ans après.  

 

Sasha les regarda les yeux emplis de larmes. Elle avait le sentiment qu’on lui avait volé sa vie… Kaori attrapa sa main et la serra dans la sienne.  

 

- Pleure si tu en as besoin., lui dit-elle simplement.  

- Vous… vous avez découvert autre chose ?, bégaya-t-elle, la voix étranglée.  

- Nous nous sommes rendus à leur dernière adresse et nous avons croisé une voisine qui les a connus. Elle n’a pas pu nous apprendre grand-chose sauf que Aiko sentait encore sa fille bouger le jour de sa naissance et qu’ils sont morts avec leur fils dans un accident d’avion six mois plus tard.  

- Ils étaient heureux ?, demanda Sasha.  

- Oui, je pense. Apparemment, ils nous aimaient., répondit Ryo.  

 

Il se sentait mal à l’aise à cette idée d’avoir été aimé par une mère. Il avait la sensation d’usurper la place de quelqu’un. Il s’était senti tiquer intérieurement en disant ce « nous » qui signifiait autre chose que Kaori et lui ou la bande et lui. C’était un sentiment étrange que celui d’appartenir à une famille dans laquelle il n’avait pas grandi, avec laquelle il n’avait aucun lien dont il se souvenait.  

 

- C’est tout ce que nous avons appris d’elle.  

- C’est peu mais c’est déjà ça., répondit Sasha, tentant de lutter contre la déception.  

- Mais elle nous a dirigés vers une de ses amies qui habite ici-même à Tokyo pour qui Aiko a travaillé…  

- Qu’est-ce qu’on attend ? On y va., s’enthousiasma Sasha en se levant.  

- Non, il faudra attendre, petite sœur., répondit Ryo.  

- J’ai déjà appelé. Elle nous attend demain en début d’après-midi.  

- Pourquoi pas auj…  

- Kaori a rendez-vous à l’hôpital., la coupa-t-il.  

- Je ne la laisserai pas y aller seule. Nous avons consacré plus de deux semaines aux recherches. Cette journée est pour notre enfant., décréta-t-il, posant une main sur le ventre de sa femme.  

 

Sasha se rassit et prit quelques secondes pour dompter ses émotions puis releva la tête.  

 

- Je comprends. Je patienterai. Comment tu vas ?, demanda-t-elle, se rendant compte qu’elle ne lui avait même pas posé la question depuis son arrivée.  

- Ca va. Et lui, on saura dans quelques heures… A priori tant qu’il reste là, il n’y a pas de souci. Il bouge beaucoup, un vrai boxeur…, s’amusa la future mère.  

 

Kaori tentait de garder des pensées positives. Elle ne voulait pas s’angoisser pour le rendez-vous qui arrivait. Elle allait rencontrer l’obstétricien qui prendrait la suite du Professeur ainsi que le cardiopédiatre. Le suivi allait devenir plus intensif à partir de maintenant. Le Professeur les avait briefés à ce sujet.  

 

- Il va falloir qu’on y aille, Ryo., indiqua-t-elle après avoir regardé sa montre.  

- Tu veux rester ici ou qu’on te dépose quelque part ?, demanda le nettoyeur à sa sœur.  

- Je vais me reposer un peu : les dernières semaines ont été chargées. Prenez votre temps, même après, si vous avez besoin de vous retrouver un peu seuls., leur dit-elle.  

 

Ils acquiescèrent et partirent, le dossier médical sous le bras. Ils arrivèrent à l’hôpital et se dirigèrent vers le service d’obstétrique. Après s’être présentés au secrétariat, ils prirent place dans la salle d’attente, entourés d’autres femmes enceintes à un stade plus ou moins avancé. Ryo ne put s’empêcher de fixer les ventres très arrondis des jeunes femmes à terme, essayant d’imaginer Kaori au même stade. Elle n’irait jamais jusque-là : elle exploserait, pensa-t-il. Si elle n’explosait pas, elle souffrirait. Déjà là, se dit-il, avait-elle mal ? Il jeta un œil sur l’arrondi de son ventre et tenta de se rappeler si elle s’était plainte mais non, pas de son ventre en tout cas. Elle avait du mal à supporter la chaleur humide mais c’était tout ce dont il se souvenait… Tendrement, il caressa l’arrondi.  

 

- Ca va, Ryo ?, murmura-t-elle, voyant son regard sombre.  

- Tu as mal ?, lui demanda-t-il, fixant son ventre.  

- Comment ça mal ?, l’interrogea-t-elle, ne comprenant pas le sens de sa question.  

- Avec ton ventre qui grossit, tu dois avoir mal, non ? La peau, tout ça, quoi ?, dit-il en faisant un geste vague.  

 

Kaori le regarda attendrie et surprit le regard amusé ou envieux d’autres jeunes femmes.  

 

- Non. Ca tire un peu parfois, c’est tout. Un peu de crème hydratante et le tour est joué., répondit-elle.  

- Pour le moment, j’ai de la chance. J’ai été épargnée par les nausées, les vertiges et tout ça…  

- On en a suffisamment avec…, commença-t-il mais il s’interrompit en voyant la lueur d’angoisse dans son regard.  

- Excuse-moi, je ne voulais pas.  

- Non, ce n’est rien…, souffla-t-elle, tentant de réprimer les larmes qui montaient.  

- Kaori Makimura., entendirent-ils.  

 

Ils se levèrent et suivirent l’infirmière qui les amena dans un bureau.  

 

- Le docteur va arriver. Installez-vous., les invita-t-elle.  

 

Ils pénétrèrent dans la pièce et prirent place. Ils durent patienter une dizaine de minutes avant de voir arriver le praticien.  

 

- Mademoiselle Makimura ?, l’interrogea-t-il, en lui tendant la main.  

- Oui.  

- Je suis le Docteur Yamashita. Je remplace le Docteur Yamaha qui a eu un accident ce matin. Tout va bien ?, leur demanda-t-il, les voyant se lancer un drôle de regard.  

- Oui, oui. Enchantée Docteur. Mon compagnon, Ryo Saeba., présenta-t-elle.  

 

Elle ressentait toujours un pincement au coeur quand elle ne pouvait le présenter comme son mari.  

 

- Désolé de vous avoir fait patienter mais j’ai dû intervenir sur un accouchement en urgence. Alors, laissez-moi voir votre dossier. Le Docteur Yamaha m’a dit que votre obstétricien avait décelé une anomalie cardiaque.  

- Oui une transposition des gros vaisseaux…, compléta Kaori.  

- C’est votre premier enfant ?, demanda-t-il.  

- Oui.  

- Y a-t-il des problèmes génétiques connus dans vos familles ?  

- Pas de mon côté., répondit Kaori.  

- Je suis orphelin depuis ma prime enfance., expliqua Ryo quand le médecin posa le regard sur lui.  

- Je suis désolé, Monsieur Saeba. Kaori, je vais vous examiner puis nous appellerons le docteur Sato, le cardiopédiatre. C’est l’un des meilleurs du pays et nous avons l’habitude de travailler ensemble. Vous me suivez ?, les invita-t-il.  

 

Kaori entra dans la salle d’examen et se déshabilla à la demande du médecin. Il l’examina, la fit se peser, prit sa tension et les mesures du bébé, ausculta son ventre, l’état du col, puis enleva ses gants.  

 

- Tout va bien vous concernant. Vous n’avez pas pris beaucoup de poids depuis le début de votre grossesse. Vous ne faites pas de régime ?, lui demanda-t-il, l’oeil vif.  

- Non. J’évite de céder à toutes les pulsions, c’est ma seule restriction., admit Kaori.  

- C’est très bien. Vous limitez nombre de risques pour vous et votre enfant si vous limitez la prise de poids. Je vous laisse vous rhabiller. Je vais appeler le Docteur Sato pour qu’il assiste à l’échographie et puisse faire un examen plus poussé du coeur de votre enfant. Je reviens., leur dit-il en quittant la pièce.  

 

Ils attendirent quelques secondes pour être sûrs qu’il était bien parti puis se regardèrent.  

 

- J’ai confiance en lui. Et toi ?, murmura Kaori.  

- Moi aussi. Je pense qu’on peut lui confier ta vie et celle de notre enfant., admit Ryo.  

- Sacrée coïncidence tout de même…, souffla la jeune femme.  

- Oui.  

 

Ils patientèrent encore quelques minutes de plus.  

 

- Je sais que c’est peu probable mais j’aimerais que le Professeur se soit trompé., déclara Kaori.  

- Moi aussi mais, comme tu le dis, c’est peu probable. Courage Kaori. Ce qu’a notre bébé est grave mais c’est soignable. C’est déjà un bon point., l’encouragea-t-il.  

- C’est toi qui me donnes de l’espoir maintenant ? C’est le monde à l’envers, non ?, dit-elle, légèrement souriante, puis plus sérieuse :  

- Merci d’être avec moi, Ryo. C’est plus facile avec toi.  

 

Elle s’approcha de lui et se lova dans ses bras. Il la tint contre lui comme pour la protéger de tout le mal qui pouvait lui arriver. Il n’y avait aucune autre place où il voudrait être. Il y aurait certes des endroits plus agréables ou plus gais mais, si elle n’était pas avec lui, ça ne l’intéressait pas. Sa place était à ses côtés pour la soutenir. Peu après, les deux médecins pénétrèrent dans la pièce.  

 

- Kaori, Ryo, je vous présente le docteur Sato.  

 

Ils serrèrent la main du médecin puis Kaori s’installa sur la table d’examen. Le cardiopédiatre palpa rapidement le bébé au travers du ventre de la maman pour déterminer sa taille et sa position puis le Docteur Yamashita commença l’échographie.  

 

- C’est un bébé en pleine forme que vous avez là !, s’exclama le docteur Sato.  

 

Sa remarque avait atteint son but : les deux parents se détendirent un peu. Il avait l’habitude des situations comme celle-ci. Tous les parents n’attendaient pas un enfant parfait mais, lorsqu’ils apprenaient que leur enfant avait une malformation, le miracle de la vie se transformait en cauchemar plus ou moins prononcé selon les cas. Il n’avait jamais vu un parent dans ce cas serein et détendu…  

 

- Le bébé se porte bien. Je vais laisser ma place pour l’examen du coeur. Chacun son domaine…, dit le Docteur Yamashita en souriant.  

 

Malgré la tension, Kaori y répondit. Elle se sentait entourée de deux hommes compétents et la présence de Ryo l’aidait à gérer son stress. Elle n’avait pas le sentiment de faire une promenade de santé mais les conditions étaient réunies pour atténuer le côté angoissant de l’épreuve.  

 

Après quelques minutes, le Docteur Sato éteignit l’appareil.  

 

- Nous vous laissons vous essuyer et souffler quelques minutes. Lorsque vous êtes prêts, venez nous rejoindre dans le bureau, d’accord ?, leur proposa le Docteur Yamashita.  

- D’accord Docteur., répondit Ryo.  

 

Il aida sa femme à essuyer les traces de gel puis à se relever.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, posant les mains sur son ventre encore dénudé.  

 

Il sentit le bébé bouger et une émotion intense le frappa comme toujours. Dire qu’il avait failli passer à côté de tout cela il y a quelques mois seulement…  

 

- Oui. Je ne sais pas pourquoi, j’ai le sentiment que tout va bien se passer., répondit Kaori.  

 

Il plongea dans son regard et remarqua en effet la sérénité qui revenait doucement.  

 

- Tu as confiance en eux ?, s’enquit-il.  

- Oui. Qu’en penses-tu ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’en pense que tu es une très fine psychologue. J’ai également un bon feeling., avoua-t-il.  

 

Ils se sourirent complices, puis, main dans la main, se dirigèrent vers la pièce voisine. Les deux médecins discutaient, penchés sur le dossier, et se relevèrent en les entendant.  

 

- Asseyez-vous. Kaori, votre grossesse se déroule très bien. Vos constantes sont bonnes, vous êtes en bonne santé. La prise de poids est correcte. Votre bébé évolue correctement. Je laisse la parole au Docteur Sato pour qu’il vous donne son diagnostic., indiqua le Docteur Yamashita, adressant un regard à son confrère.  

- Je vais être direct. Votre obstétricien ne s’est pas trompé. Votre enfant souffre effectivement d’une transposition des gros vaisseaux. C’est une malformation mortelle si elle n’est pas traitée rapidement mais nous avons toutes les cartes en main pour la prendre en charge et offrir à votre bébé une belle vie., leur expliqua-t-il.  

- Votre grossesse va se dérouler normalement avec un suivi cependant plus conséquent. Chaque fois que vous viendrez me voir, vous verrez également le Docteur Sato., enchaîna l’obstétricien.  

- Il faut que votre grossesse aille le plus loin possible donc au moindre signal, vous venez ici, même pour trois fois rien. Vous avez un doute, vous venez, d’accord ?  

- D’accord., murmura-t-elle.  

- Kaori, le but n’est pas de vous affoler. Le bébé va nécessiter un traitement immédiat à sa naissance pour lui assurer de meilleures chances. Le Docteur Sato va vous en parler juste après. Pour cela, nous allons programmer votre accouchement et vous faire une césarienne. Cela va certainement ôter le côté romantique ou naturel de l’évènement mais, si nous voulons maximiser les chances, il nous faut pouvoir intervenir dans de bonnes conditions avec les bonnes personnes, au bon endroit au bon moment.  

- Je comprends., répondit-elle, sentant la main de Ryo se glisser dans la sienne.  

 

Elle la serra fortement. Alors qu’il n’y pouvait rien, il se sentit coupable de ce qui se passait. C’était son premier enfant. Elle avait dû rêver de son accouchement, de conditions épiques, surtout vus leur métier et son côté romantique, mais tout serait contrôlé… Elle devait être déçue.  

 

- Je ferai tout ce qu’il faut pour notre enfant., ajouta-t-elle, relevant le menton fièrement.  

- Très bien. Je laisse le Docteur Sato vous expliquer sa partie.  

- Lorsque votre enfant va naître, je vais devoir immédiatement le traiter soit par une injection de prostaglandine qui va maintenir le canal artériel, qui sert uniquement pendant la gestation, ouvert soit par une intervention mécanique qui va viser à créer un trou entre les deux ventricules pour permettre le passage du sang., expliqua-t-il.  

- Je ne comprends pas., fit Ryo, fronçant les sourcils.  

- Nous allons introduire un cathéter avec un ballon par l’oreillette, gonfler le ballon puis le retirer brusquement pour agrandir l’ouverture du foramen. Le foramen est une fine membrane qui se plaque puis se soude aux tissus fermant l’accès entre les deux oreillettes dans les mois suivants la naissance. Avec le maintien de cette ouverture, le sang peut circuler et être oxygéné. Le but est de gagner du temps pour pratiquer une intervention chirurgicale qui réglera le problème, le switch artériel.  

 

Il fit une pause, laissant le temps aux deux parents d’ingurgiter tout ce jargon médical. Kaori et Ryo se regardèrent un moment, un peu déboussolés.  

 

- D’accord… Qu’est-ce qu’un switch artériel ?, demanda la future mère.  

- Nous allons remettre les deux voies là où elles doivent arriver et également replacer les artères coronaires. C’est une opération lourde et longue. Je ne vous cache pas que c’est une opération risquée et que votre enfant peut mourir ou avoir des complications…, les prévint-il.  

 

Ils acquiescèrent tous deux, se serrant la main.  

 

- Quand allez-vous effectuer cette opération ?, l’interrogea Ryo.  

- Dans la semaine qui suit sa naissance…  

- Si vite…, murmura Kaori, la voix étranglée.  

- Oui, c’est le mieux pour lui. En général, je le fais dès qu’il reprend du poids.  

- Ecoutez, nous savons que cela fait beaucoup à encaisser en une fois. N’hésitez surtout pas à nous poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit pendant nos rendez-vous., leur proposa le Docteur Yamashita.  

- Avez-vous des questions ?  

 

Ils se regardèrent et secouèrent négativement la tête. C’était trop frais, ils manquaient de recul.  

 

- Alors nous allons vous laisser rentrer chez vous. Je vais juste vous demander d’aller voir l’infirmière qui vous fera une prise de sang. Si besoin, nous vous ferons parvenir une ordonnance. Reprenez rendez-vous pour dans quinze jours. Rentrez bien., leur dit-il.  

 

Ils se serrèrent la main puis le couple sortit, faisant une halte comme demandé par le bureau des infirmières. Quand ils prirent définitivement le chemin qui les menait à l’extérieur, Ryo passa un bras autour de la taille de sa femme. Emue, elle posa la tête sur son épaule et passa également son bras autour de lui.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Je… Je crois oui. J’ai peur mais en même temps j’ai confiance. C’est contradictoire mais c’est ce que je ressens au plus profond de moi., répondit-elle.  

- Moi aussi. Je pense qu’on a les bons médecins pour s’occuper de notre enfant. Ca n’efface pas tous les risques mais ça fait pencher la balance du bon côté., dit-il.  

 

Elle leva la tête vers lui et croisa son regard chaud et rassurant. Elle se sentit enfermée dans une bulle rassurante et se sentait protégée.  

 

- Oui, tu as raison. Ca fait pencher la balance du bon côté., admit-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- J’ai envie d’aller dire bonjour à ton frère. Tu m’accompagnes ?, lui demanda-t-il.  

- C’est une bonne idée. Ca fait un moment que je n’ai pas pu y aller.  

 

Ils prirent la route pour le cimetière et se retrouvèrent devant la tombe d’Hideyuki quelques minutes plus tard. Aucune pensée particulière ne leur vint à l’esprit mais se trouver là avec lui leur apporta un certain apaisement, comme s’il les enveloppait de son amour et de sa protection.  

 

- Quand je suis ici, j’ai parfois la sensation qu’il est à mes côtés., murmura Kaori, les yeux légèrement brillants.  

- Ca m’arrive aussi. Peut-être parce qu’on le porte en nous où qu’on aille mais qu’on ne s’en rend compte qu’ici., fit Ryo.  

- Ton frère… Ton frère c’était quelqu’un. Parfois, j’avais envie de le secouer pour le faire réagir, de le pousser à bout pour le voir en colère mais il n’y avait rien à faire. Même en pleine tempête, c’était un roc et, sans le savoir, c’était ce dont j’avais besoin. Il m’a apporté un début de stabilité avant de m’apporter toi.  

- Je sais ce que je lui dois. Il m’a élevée, m’a protégée, a supporté mes crises et mon entêtement. Il n’a peut-être pas fait de moi une jeune fille modèle mais il a fait de moi une bonne personne… enfin je pense., acheva-t-elle en baissant les yeux.  

- La meilleure qui soit., lui fit Ryo, lui relevant le menton.  

 

Ils se regardèrent un moment puis s’enlacèrent. Kaori posa la tête sur l’épaule de son mari pendant qu’il enfouissait son nez dans ses cheveux.  

 

- Dis-moi que ça va bien se passer., lui demanda-t-elle.  

- Ca ira. Tu verras, Kaori. Notre enfant nous fera tourner en bourrique. Nous le regarderons grandir et s’épanouir. Tout ira bien., la rassura-t-il.  

- Merci, Ryo., murmura-t-elle.  

 

Il la serra un peu plus contre lui et elle passa les bras autour de sa taille. Ils restèrent ainsi un long moment avant de s’écarter légèrement l’un de l’autre.  

 

- Efface ces larmes de tes jolis yeux. Tu es faite pour rire et aimer, Kaori. Notre enfant vivra.  

 

Elle acquiesça et doucement un sourire étira ses lèvres. Elle devait s’accrocher à ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était : l’espoir et la joie de vivre.  

 

- Je t’aime, Ryo., murmura-t-elle.  

- Je ne me lasse pas d’entendre ces mots-là… Moi aussi je t’aime, Kaori., répondit-il avant de prendre ses lèvres en un tendre baiser.  

 

Une légère brise chaude les entoura un instant puis retomba. Ils se séparèrent et doucement regagnèrent la voiture puis l’appartement.  

 

- Alors ?, s’inquiéta Sasha en les voyant rentrer.  

- Le diagnostic est confirmé mais nous sommes entre de bonnes mains., répondit simplement Ryo.  

- Il ne reste plus qu’à attendre maintenant., ajouta Kaori.  

- Pour lui, oui., dit-il en posant les mains sur le ventre de sa compagne.  

- Mais pour nous, il y a encore du chemin qui peut être fait, Sasha. Demain, nous rencontrerons cette dame et nous irons au bout de la piste. Et, en ce qui me concerne, je vais m’occuper très personnellement de faire tomber cette ordure de Tanaka., leur apprit Ryo, le regard sombre.  

- Compte sur moi., répliqua Sasha.  

- Et moi aussi., enchaîna Kaori, ce qui lui valut un regard d’avertissement.  

- Tu auras bien besoin d’une petite main pour fouiller les dossiers, non ?  

- Dans cette mesure-là, d’accord., accepta-t-il.  

- Et m’est avis que Sayuri se ferait un plaisir de faire éclater l’affaire au grand jour si nécessaire., ajouta sa partenaire.  

- Alors on continue en famille…, résuma Ryo, un sourire satisfait aux lèvres. 

 


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