Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 4 :: chapitre 4

Publiée: 12-09-19 - Mise à jour: 12-09-19

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Je vous laisse découvrir. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Ils n’eurent aucune idée du temps qui passa. Ca aurait pu être cinq ou dix minutes, peut-être une demie heure ou une heure, ils n’auraient pas su le dire. Au bout d’un long moment, les larmes se tarirent et ils restèrent enlacés, cherchant le réconfort. Ce fut Ryo qui s’écarta un peu de Kaori, l’entraînant lentement vers le divan. Il observa ses traits, fatigués, son visage livide et sentit la culpabilité revenir.  

 

- Je suis désolé, Kaori., murmura-t-il, la serrant contre lui, une fois assis.  

 

Il vit une larme couler le long de sa joue et elle tourna lentement le visage vers lui, ses grands yeux emplis également de culpabilité.  

 

- C’est moi qui te dois des excuses, Ryo. Je…  

- Tu plaisantes ? C’est de ma faute si tu as dû traverser cette épreuve toute seule. Tu as encore une fois voulu me protéger mais je ne le mérite pas, Kaori., dit-il, en colère contre lui-même.  

- J’aurais tellement voulu que tu me parles mais, après tout, c’est moi qui devrais aussi le faire.  

- Tu as été clair, Ryo. Je sais que tu ne veux pas… Tu l’as assez répété., murmura-t-elle.  

- Trop même. Je ne sais pas qui j’essayais de convaincre., admit-il.  

- Mais je suis là maintenant et je veux être là pour toi. Tu n’as pas à supporter cela toute seule.  

 

Il resserra son étreinte sur elle et elle posa la tête contre son torse. Les battements de son coeur lui rappelaient ceux qu’elle avait entendu plus tôt et les larmes revinrent.  

 

- Pleure autant que tu veux. Dis-moi si je peux faire quelque chose pour toi., lui dit-il.  

 

Elle prit de profondes inspirations et finit par se calmer. Son coeur se serrait à l’idée de ce qu’elle allait lui demander mais elle ne pouvait pas le faire seule.  

 

- Tu m’accompagnerais chez le Professeur demain matin ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

- Tu as une visite de contrôle si vite ?, l’interrogea-t-il, surpris.  

- Non. Je… Je n’ai pas su aller au bout de la procédure. J’ai besoin que tu sois là avec moi pour avorter parce que c’est trop dur de le faire seule., avoua-t-elle.  

 

Elle se crispa quand elle le sentit se figer. Il était fâché. Il lui en voulait de ne pas avoir su régler ce problème sans lui. Elle ne lui donnait pas tort : c’était son domaine après tout, sa responsabilité. Elle eut soudain très froid, elle se sentit très seule. Elle ne lui avait jamais demandé grand-chose et il devait savoir que ce qu’elle s’apprêtait à faire lui coûtait. Elle avait naïvement pensé qu’il comprendrait et serait là pour elle…  

 

- Je suis désolée de te décevoir., dit-elle en se levant.  

- Tu n’as pas avorté ?, lui demanda-t-il, d’une voix neutre.  

 

Il l’avait retenue par la main et tentait de garder son calme. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait une deuxième chance, que leur enfant était encore là et qu’il pouvait la rendre heureuse, soulager sa douleur. Elle secoua négativement la tête, se mordant les lèvres.  

 

- Tu n’as pas avorté…, murmura-t-il en se levant et s’approchant d’elle.  

- Puisque je te dis que non ! Tu peux arrêter de remuer le couteau dans la plaie. Je réglerai cela demain., se fâcha-t-elle.  

- Non, tu ne régleras rien demain., lui dit-il.  

- Non, Ryo, ne me demande pas d’y retourner aujourd’hui. Je… je ne peux pas. C’est trop dur., gémit-elle, les larmes aux yeux.  

- Ni aujourd’hui ni demain, Kaori. Je ne veux pas que tu avortes.  

 

Elle le regarda sans y croire. Il ne voulait pas qu’elle avorta. Pourquoi ? Il ne lui laissait pas le droit de choisir de sa vie. Il lui demandait de garder le bébé, ce qui voulait dire…  

 

- Qui ?, demanda-t-elle, fronçant les sourcils.  

 

Il la regarda sans comprendre.  

 

- Reika, Mick… Saeko ?  

- De quoi tu parles ?  

- Qui as-tu choisi pour me remplacer ? Qui aura l’insigne honneur de devenir ton partenaire quand je ne serai plus là ?  

- Personne !, s’indigna-t-il.  

 

Cette réponse ne la satisfit qu’à moitié. Elle sentit la moutarde lui monter au nez.  

 

- Monsieur profite de ma grossesse pour m’envoyer au loin et reprendre sa vie en solo ! Ca te pèse donc tant que cela la vie de couple ? C’est trop dur de devoir composer avec un autre ?, cracha-t-elle.  

- Kaori…, tenta-t-il de l’interpeler.  

- Non, ça suffit. Tu n’as pas le droit de décider de ce que je veux. Je ne veux pas être séparée de toi alors, si tu ne veux plus de moi, il faudra que tu me le dises en face. Mais tu n’utiliseras pas ma grossesse pour te débarrasser de moi, c’est trop facile, Ryo.  

- Tu veux bien…  

- Rien du tout. Je veux rester avec toi et, si ça implique d’avorter, je le ferai. Mais si tu ne veux plus de moi, tu me le dis honnêtement et je changerai peut-être d’avis. Mais c’est mon choix ! C’est… C’est… c’est mon choix…, finit-elle en pleurant.  

 

Elle se sentait vidée, lessivée. Devoir affronter un avortement et une rupture en si peu de temps, c’était trop pour elle. Elle avait beau être forte, elle avait ses limites… Sentant ses jambes faiblir, elle s’assit sur le divan et se recroquevilla sur elle-même. Elle voulait se faire aussi petite que possible, oublier et être oubliée, ne plus avoir à subir cette journée cauchemardesque…  

 

Ryo n’avait pas compris d’où lui était venue cette subite hargne et cette idée de rupture. Il la regarda un moment et la trouva soudain extrêmement fragile. C’était rare de sa part. Il s’agenouilla face à elle et la contempla, cherchant les mots pour l’apaiser, les gestes qui la toucheraient.  

 

- Kaori. Kaori, regarde-moi., l’appela-t-il doucement.  

- Je ne veux pas., répondit-elle, gardant obstinément la tête posée sur ses genoux.  

 

Ca le fit sourire malgré la situation.  

 

- Kao, s’il te plaît… Sugar boy, regarde-moi., murmura-t-il.  

 

Il n’utilisait que rarement ce surnom et ça réussit à attirer son attention. Elle releva la tête et le regarda, les yeux brillant de ses larmes.  

 

- Je ne veux pas partir, Ryo., bredouilla-t-elle.  

- Moi non plus, je ne veux pas que tu partes. Je suis bien avec toi.  

- Mais le bébé… Tu avais dit que je devrai avorter ou partir si je voulais le garder., lui demanda-t-elle sans comprendre.  

 

Il remarqua sa fatigue et son angoisse. La journée avait été dure pour elle et il était temps d’en finir avec tout cela pour son bien.  

 

- Je veux que tu restes et je ne veux pas que tu avortes. Je veux avoir ce bébé avec toi… si tu en as envie bien évidemment., lui dit-il avec un léger sourire.  

 

Elle l’observa sans y croire un long moment puis les larmes se remirent à couler. Il voulait avoir ce bébé avec elle. Elle avait évité un drame de justesse. Le soulagement l’envahit et elle se déplia avant de lui tendre les bras. Elle était épuisée et incapable d’articuler le moindre mot. C’était sa réponse et il la comprit.  

 

Il prit place à ses côtés et l’enlaça tendrement. L’apaisement le gagna enfin vraiment. Il tenait la femme de sa vie dans ses bras et plus encore car cette femme portait la vie en elle, une petite vie qu’ils avaient créée à deux, un don du ciel pour deux âmes torturées.  

 

- On va avoir un bébé, Kaori. C’est le plus beau cadeau qui soit., murmura-t-il.  

- Tu es sûr de toi, Ryo ? Ne me laisse pas espérer pour me dire demain que je dois y retourner., lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Je suis sûr, Kaori., répondit-il simplement.  

- Il faudra que j’annule mon rendez-vous., dit-elle en bâillant.  

- Allonge-toi et repose-toi. Je vais appeler après., lui indiqua-t-il.  

 

Elle s’étendit sur le divan et posa la tête sur sa cuisse. Il prit la plaid et l’étala sur elle, recevant un sourire en guise de remerciement.  

 

- Dors., chuchota-t-il.  

 

Elle acquiesça vaguement et ferma les yeux, tombant rapidement endormie. Il l’observa, caressant tendrement ses cheveux. Il allait être père. C’était quelque chose dont il avait rêvé mais jamais il n’aurait pensé que ça arriverait vraiment. Kaori avait bousculé beaucoup de choses dans sa vie mais il ne pensait pas qu’elle réussirait à ébranler ses convictions sur ce sujet également. Elle l’avait fait… Il sourit : jamais une femme ne l’avait rendu si heureux.  

 

Se souvenant de sa mission, il tendit le bras et attrapa le combiné, tentant de bouger le moins possible pour ne pas la réveiller. La sentant remuer, il posa une main sur sa joue et elle se calma. Il composa le numéro et attendit son interlocuteur.  

 

- Allô ?  

- Professeur, c’est Ryo., fit-il.  

- Ryo., répondit le vieil homme.  

 

Le nettoyeur sentit la retenue dans la voix du médecin et sut à quoi elle était due.  

 

- Kaori m’a parlé. Tu peux annuler son rendez-vous.  

- Que vas-tu faire, Ryo ?, lui demanda le Professeur, tendu.  

- Moi ? Je vais courir à trois heures du mat’ pour chercher des fraises, supporter ses humeurs massacrantes, lui faire l’amour tant qu’elle le voudra, lui tenir la main quand elle accouchera… Ah et j’allais oublier, lui dire qu’elle est magnifique même quand elle aura pris dix kilos et qu’elle aura un ventre énorme. Je vais être père, Professeur., finit-il avec une certaine émotion dans la voix.  

- Tu as changé d’avis ?, souffla le praticien.  

- Je ne suis pas un imbécile. J’ai une femme merveilleuse à mes côtés qui a fait énormément pour moi. Il est temps que je lui rende la pareille.  

- Sage décision, Babyface., approuva son mentor.  

- J’annule le rendez-vous. Jamais une annulation ne m’a fait autant plaisir. Dis-lui de reprendre rendez-vous d’ici un mois pour une visite de contrôle. On fera une écho. Tu es le bienvenu si tu le souhaites., lui indiqua-t-il.  

- Tu crois que je vais te laisser regarder sous les jupes de ma femme sans surveillance ?, l’avertit le nettoyeur.  

- J’ai tout vu ce matin, Ryo. Sur ce coup-là, je m’en serai bien passé néanmoins., avoua-t-il.  

 

Ryo le comprenait parfaitement. Il savait et partageait l’affection que l’homme avait pour lui et qui s’était étendue ensuite à Kaori. Il était une figure paternelle pour lui dans le bon sens du terme. Il l’avait éduqué tardivement quand Kaibara ne l’avait qu’élevé pour être un soldat. Il était là pour eux et s’inquiétait.  

 

- Comment elle va ?  

- Elle est épuisée. Elle dort.  

- Prends soin d’elle. Elle va être très fatiguée jusqu’au troisième mois, après ça devrait aller mieux. Dis-lui que, si les nausées ou autres désagréments de la grossesse sont trop importants, elle peut passer me voir quand elle veut.  

- Ce sera fait.  

- Je dois te laisser : j’ai un patient à voir. Ryo… félicitations., lui adressa le professeur.  

 

Il ne pouvait pas le voir mais il était sûr qu’à la clinique, le vieil homme souriait. Ils raccrochèrent.  

 

Kaori dormit une bonne heure puis ouvrit lentement les yeux. Ryo n’avait pas bougé. Il était toujours là et la regardait tendrement.  

 

- Comment tu te sens ?, s’enquit-il.  

- Mieux.  

- Tu as peut-être faim ?, lui demanda-t-il.  

- Un peu., dit-elle en regardant sa montre.  

 

Elle écarquilla les yeux en voyant l’heure et se releva brusquement, un peu trop d’ailleurs. Elle sentit la tête lui tourner et vit des étoiles. La voyant brusquement livide, il la rallongea.  

 

- Tu dois mourir de faim, Ryo…  

- Mourir peut-être pas, mais j’ai faim oui. Reste-là, je vais chercher de quoi nous nourrir., lui dit-il.  

 

Elle se redressa lentement et se mit assise dans le divan. C’était rare qu’elle se fit servir mais là elle devait admettre qu’elle ne se sentait pas très en forme et que, si Ryo voulait la chouchouter un peu, elle le laisserait volontiers faire.  

 

- Où est Sasha ?, demanda-t-elle quand il revint.  

- J’ai demandé à Mick de l’emmener faire le tour de la ville.  

- Tu as osé ? Tu n’as pas peur qu’il l’emmène au love hôtel ?, le taquina-t-elle.  

- Je fais confiance à mon ami. S’il dérape, il aura à faire à mon autre amie., déclara-t-il en indiquant son magnum posé non loin.  

- Je pense qu’elle va servir pas mal dans les mois à venir., dit-il avec un léger sourire.  

- Pourquoi ?  

- Finies pour toi les massues, ma chère., répondit-il.  

 

Il la regarda narquois et lut la déception dans ses yeux.  

 

- Comment je vais me défendre de l’autre pervers ?, se lamenta-t-elle.  

- Tu pourras compter sur moi. Moi, je compte sur toi pour ne pas te mettre dans des situations pas possibles, d’accord ?, lui dit-il sérieusement.  

- Promis. Je peux compter sur toi à quel point ?, s’enquit-elle, un regard malicieux.  

- Pour beaucoup de choses, même les fraises à trois heures du mat’. Mais n’abuse pas., la prévint-il, faussement sévère.  

- Jamais. Tu m’as fait le plus beau cadeau après ton amour., admit-elle.  

- Abuse quand même un peu que j’ai de quoi me plaindre auprès de nos amis., plaisanta-t-il.  

- Si ça peut te faire plaisir…  

 

Ils s’observèrent et rirent à deux. Ryo débarrassa leurs assiettes puis lui tendit la main.  

 

- Je pense qu’on a encore un peu de temps avant le retour de ma sœur. J’ai envie d’un moment intime avec la future mère de mon enfant, tu y vois un inconvénient ?, lui demanda-t-il, une lueur de désir dans les yeux.  

- Non. J’en ai envie aussi.  

 

Ils montèrent main dans la main dans leur chambre et s’aimèrent tendrement. Ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre. Deux heures plus tard, la porte d’entrée claqua et un « Ryo ! » retentit du bas des escaliers. Entendant les pas dans les marches, il remonta les draps sur eux. Sasha frappa à peine avant d’entrer dans la chambre. Elle s’arrêta et vira au rouge en les voyant enlacés et dénudés. Elle devait avouer que son frère était toujours aussi sexy.  

 

- Quand t’auras fini de te rincer l’oeil, tu retourneras en bas et m’attendras. Je vais arriver., lui dit-il, moqueur.  

- Comme s’il y avait de quoi se rincer l’oeil., marmonna-t-elle, gênée, repartant.  

 

Ryo se retint de rire. Il s’écarta doucement de Kaori, veillant à ne pas la réveiller, puis s’habilla et descendit rejoindre sa sœur. Elle attendait en tournant rageusement les pages d’un magazine.  

 

- Qu’est-ce que tu as, Sasha ?, demanda-t-il.  

- C’est ma taquinerie ?  

- Non., répondit-elle sèchement.  

- Je n’ai pas de don de divination alors tu m’expliques ?, insista Ryo.  

- Je n’ai pas apprécié que tu m’écartes aujourd’hui., dit-elle.  

 

Elle lui lança un regard blessé. Elle avait trouvé une famille et voulait en faire partie. Elle s’était sentie rejetée et elle ne voulait pas le lui cacher.  

 

- Sasha, tu es ma sœur et je ne le nierai pas. Mais il y a certaines choses qui ne te concernent pas. Aujourd’hui j’avais une chose importante dont je devais discuter avec ma femme et uniquement elle. Ca ne pouvait pas attendre ton départ et on devait en discuter en privé. Que ça te plaise ou non, être de ma famille ne te donne pas tous les droits sur ma vie., lui déclara-t-il d’un ton posé.  

- Je… je sais. Mais…  

- Mais rien, Sasha. C’est comme ça. Tu veux certainement bien faire et on apprend tous les deux à trouver notre place dans cette nouvelle configuration. On oublie ?, lui proposa-t-il, l’air un peu plus amène.  

- On oublie. Kaori va mieux ? Elle n’a rien de grave, j’espère., s’enquit-elle, soucieuse.  

- Elle est enceinte., lui apprit Ryo, légèrement anxieux.  

 

Sasha le regarda sans savoir quoi répondre. Elle se souvint parfaitement de sa réaction quand elle lui avait annoncé attendre un enfant et son coeur se serra douloureusement face au choix que sa belle-sœur avait à faire.  

 

- Que va-t-elle faire ?, murmura-t-elle.  

- Elle va le garder., répondit Ryo avec un regard indéfinissable.  

- Où va-t-elle aller alors ? Elle peut venir avec moi si elle veut., lui proposa-t-elle.  

 

Elle se sentait redevable envers Kaori, elle se sentait responsable d’elle si son frère ne voulait pas assumer. Elle serait là pour elle si elle en avait besoin.  

 

- Elle ne va pas partir. On va avoir un bébé et l’élever tous les deux., clarifia-t-il.  

- Je sais que, lorsque tu as été concernée, je n’ai pas forcément été à la hauteur et j’en suis désolé. Mais depuis, j’ai grandi. Elle m’apporte la force dont j’ai besoin pour avancer en tant qu’homme.  

- Je ne vais pas te dire que ça ne me fait rien par rapport au passé. Ca reste douloureux encore aujourd’hui…, commença-t-elle.  

- Pour moi aussi, tu sais., lui dit-il.  

- Mais je suis heureuse que tu aies changé d’avis sur le sujet. Je suis heureuse pour vous deux.  

 

Ryo s’assit à côté de sa sœur et la prit par l’épaule, la pressant doucement contre lui.  

 

- Si Kaori ne veut plus faire les recherches, je ne lui en voudrai pas. Elle a mieux à faire aujourd’hui.  

- La connaissant, je ne pense pas qu’elle abandonnera, d’autant plus avec le bébé qui arrive. Promets-moi juste que, si je vous dis d’arrêter, tu le feras. Je refuse que vous soyez en danger tous les trois.  

- Promis !, s’exclama Sasha.  

- Ryo, ça veut dire que tu vas nous aider ?, lui demanda-t-elle, les yeux emplis d’espoir.  

- Je ne sais pas encore mais je garderai un œil sur vous. Et comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.  

- Super ! Si tu savais comme je suis contente !, cria-t-elle.  

- Tu peux arrêter de crier. Tu vas réveiller ma femme., la sermonna-t-il.  

 

Elle s’immobilisa, les mains sur la bouche, puis doucement les retira, tout en le regardant bizarrement.  

 

- Quoi ?, demanda-t-il sur la défensive.  

- Tu vas l’épouser ?, s’enquit Sasha, un petit sourire aux lèvres.  

- Qui ?, répondit-il bêtement.  

- Pas ta coiffeuse, idiot. Kaori. Après tout, tu n’arrêtes pas de l’appeler « ma femme ». Il ne te reste qu’à lui passer vraiment la bague au doigt même si c’est plus symbolique qu’autre chose. J’adorerai la voir dans un belle robe blanche et toi en smoking., déclara-t-elle.  

- Je n’y ai pas encore réfléchi., éluda-t-il.  

- D’accord. Ne tarde pas trop. Miki a demandé si on passerait ce soir. Je ne savais pas quoi lui répondre., l’informa Sasha.  

- Je pense qu’on va jouer à domicile aujourd’hui. Ca te va ?  

- Oui. Je vais même préparer le repas., dit-elle.  

 

Ryo la regarda, un peu anxieux. Il se souvenait de ses aptitudes culinaires débutantes et espérait qu’elle avait pratiqué depuis. Ce n’était pas pour lui, se dit-il, tentant de se convaincre, mais pour Kaori qui avait besoin de manger correctement maintenant qu’elle était enceinte…  

 

- Je vais t’aider. Tu ne dois pas savoir où sont les ustensiles., dit-il soudain.  

 

Ils se mirent à deux à faire la cuisine.  

 

Quand elle se réveilla, Kaori mit quelques secondes à émerger. Entendant du bruit à l’étage inférieur, elle se leva, s’habilla et descendit. Quand elle pénétra dans la cuisine, elle eut une belle surprise. Ryo et Sasha avaient décidé de cuisiner ensemble. La pièce était en chantier, il y en avait partout. Elle fit un pas dans la cuisine et faillit glisser sur un œuf éclaté sur le sol, les bras de Ryo sauvant sa dignité.  

 

- Sortez d’ici., vociféra-t-elle, réprimant tant bien que mal un accès de colère.  

- Mais Kaori…  

- Dehors ! Tous les deux !, hurla-t-elle.  

- Allez vous nettoyer et vous m’attendez sagement dans le salon après. Et cessez de vous disputer ! Si vous croyez qu’on ne vous entend pas !, asséna-t-elle.  

 

Les deux filèrent, tête basse. Elle regarda son antre dévastée et soupira. Elle avança prudemment dans la pièce et fit l’inventaire du frigo. Elle réchauffa un peu de soupe et fit des crêpes, une recette qu’Eriko lui avait ramenée de France. Vu le peu d’ingrédients qu’il restait, c’était le mieux qu’elle put faire.  

 

Quand il eut fini, Ryo entra doucement dans la cuisine et commença à ranger sans un mot. Il balaya tout ce qui était tombé par terre puis nettoya. Progressivement, il vit sa femme se détendre jusqu’à ce qu’elle se tourna vers lui.  

 

- Tu peux mettre la table, s’il te plaît ? Ce sera prêt dans cinq minutes.  

- Pardon, Kaori., murmura-t-il.  

- Tu veux que je te dise ? Quand je vous vois tous les deux, je suis heureuse qu’il n’y en ait qu’un bien au chaud., déclara-t-elle, tapotant son ventre.  

 

Il se plaça derrière elle et posa une main sur la sienne.  

 

- Je suis heureux qu’on soit passé à côté du drame., murmura-t-il à son oreille, déposant ensuite un baiser sur sa tempe.  

- Moi aussi, Ryo. Moi aussi... 

 


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