Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 9 :: Magie noire

Publiée: 14-04-06 - Mise à jour: 14-04-06

Commentaires: Bonjour à tous. Encore un grand merci à toutes mes revieweuses. J'espère que ce chapitre 9 vous plaira. J'attends encore plein plein plein de reviews (moi aussi j'adore ça les reviews !). En tout cas, pour celles à qui ma fic plait et qui me suivent, un grand merci... Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Dans une petite case obscure au fin fond de Ouagadougou, des plans machiavéliques étaient échafaudés. Une petite réunion était organisée avec plusieurs rebelles, Ngoma leur chef, Aaron et Bridget. Rassemblés autour de plusieurs chandelles, la conversation avait pris une tournure diabolique. Une grande prêtresse vaudoue également présente, habillée d’une longe robe noire et portant autour de son cou un collier d’os, en transe, prononçait de sinistres incantations, et les esprits qu’elle invoquait, fidèles représentants de la mort, arpentaient dans la pénombre de la pièce. Puis, comme si elle mimait une étrange cérémonie, elle planta un couteau dans le bois noir de la table où ils étaient tous réunis. Les initiés sursautèrent devant ce geste inattendu.  

 

Un sombre complot naissait, qui ferait fuir les plus téméraires. Bridget cachait sa terreur mais la blancheur de son teint la trahissait, et tout au fond d’elle-même, elle était heureuse de ne pas être une des personnes qui serait bientôt la proie de ce maléfice et ne pouvait s’empêcher de frissonner pour elle. Comme si une séance de spiritisme avait lieu, les meubles s’étaient déplacés sous les forces paranormales présentes, un placard avait tremblé et plusieurs verres s’étaient cassés. Malgré l’étouffante chaleur à l’extérieur, la température de la pièce avait soudainement baissé de plusieurs degrés et l’air été devenu presque glacial.  

 

Employer le vaudou avec des procédés si impurs, s’avérait très malsain voire dangereux pour les personnes qui invoquaient les revenants. Certains ne pourront jamais s’en débarrasser, même dans l’au-delà. Mais à cet instant, ces risques ne préoccupaient pas le moins du monde Aaron et Bridget.  

 

En effet, ils avaient décidé de miser sur le culte vaudou pour parvenir à leurs fins. Et c’est à travers une machiavélique machination qu’Aaron deviendrait Le Président du Burkina Faso, devenant ainsi le Dieu du pays. Il offrirait deux corps en sacrifice aux esprits pour permettre à ce pays de connaître la richesse tant convoitée et la pluie, précieux minéral. Eux-mêmes ne croyaient pas en cette pratique, mais grâce à ces sacrifices sanguinaires et à une névrose collective, ils gagneraient le respect du peuple et l’auraient alors à leur merci. (ndb : cool… brrrr)  

 

- Très bien, conclut Aaron pour clore la séance tout en s’essuyant son visage qui suintait de transpiration. Vous savez tous ce qui vous reste à faire pour mener à bien notre projet. Dès que nous aurons réussi à les enlever, nous offrirons leur cœur aux Dieux.  

 

Des sourires sarcastiques se dessinèrent sur les visages à moitié illuminés par les faibles lueurs des bougies. Bridget laissa échapper un éclat de rire démoniaque qui raisonna jusqu’à plusieurs mètres à la ronde. La grande prêtresse se leva alors pour prendre congés de ses hôtes, suivie par les ombres maléfiques. Lorsqu’elle franchit le seuil de la porte, cette dernière se ferma avec fracas sans qu’elle n’ait eu besoin de la toucher. Le thermomètre augmenta subitement et la canicule revint. Aaron souffla sur les bougies. Tout reprit un aspect ordinaire, comme si la faucheuse ne s’était jamais manifestée dans ce lieu.  

 

Aaron et Bridget soupirèrent de soulagement lorsqu’ils furent seuls.  

Il l’aida à remettre à leur place les divers objets ou meubles qui avaient bougé et à nettoyer les débris de verres. Epuisés par les derniers événements, ils s’affalèrent sur le sofa.  

 

- Ce que ces gens peuvent être naïfs, ricana Aaron, ils ne se doutent pas un instant de notre plan. Comme si le fait de donner en offrande des cœurs humains à leur soi-disant Dieu, pouvait leur procurer richesse et prospérité. Nous ferons d’une pierre deux coups : Nous nous débarrasserons des gêneurs et nous obtiendrons le respect du peuple Burkinabé.  

- Oui, tu as eu une idée de génie, acquiesça Bridget. Il n’empêche que cette grande prêtresse était très impressionnante, j’en ai encore froid dans le dos. J’ai hâte d’y être. La cérémonie est prévue pour quand exactement ?  

- Dès que nous aurons les deux êtres qui devront être sacrifiés. Nous mettrons en place la cérémonie dans le vieux temple vaudou à l’extérieur de la ville, et nous leur ferons croire que c’est le Président lui-même qui a voulu se sacrifier pour son peuple, et qu’il m’aura désigné comme son successeur. Ce sera assez facile de l’enlever, personne ne s’occupera de nous. Et les rebelles seront sur place, ils combattront l’armée et tueront tous les résistants à notre ascension. Bientôt, le monde sera à nos pieds.  

- Ils devaient tenter d’enlever la fille aujourd’hui, il me semble ? s’enquit Bridget.  

- C’était la grande sortie de l’orphelinat à la mare aux crocodiles sacrés de Bazoulé, lui répondit Aaron. J’ai bon espoir qu’ils reviennent avec elle, il ne manquera plus que le président. Pourvu que mon plan ait fonctionné. Elle paiera pour son affront de sa vie. J’avais posé le masque de la mort sur son lit pour l’avertir de son futur décès, pour qu’elle tremble de peur jusqu’à ce qu’elle trépasse.  

 

Bridget semblait satisfaite de ce plan. Dès la première journée que cette maudite Kaori avait passé à l’orphelinat avec son ami, elle leur avait cherché des querelles, et son sacrifice sur l’autel des dieux serait son ultime châtiment.  

 

C’est à ce moment-là que quelqu’un frappa à leur porte. Bridget alla ouvrir.  

 

- Monsieur Williams !  

- Où est la fille ? Pourquoi n’est-elle pas avec vous ?  

- C’est qu’il nous était impossible de l’enlever, elle n’a pas quitté le groupe, et il y avait un homme qui nous a tout de suite démasqué, nous n’avons pas pu nous approcher d’elle.  

- C’est pas grave pour cette fois, reprit Aaron d’un air confiant, nous aurons d’autres opportunités j’en suis persuadé. C’est sûrement son ami Saëba qui vous a repéré. Attendons que la guerre éclate dans la capitale, tout le monde sera à l’affût et c’est là que nous agirons au mieux, mais attention cette fois-ci, pas le droit à l’échec, c’est bien compris ?  

- Oui Monsieur, nous vous la ramènerons dès que vous nous en redonnerez l’ordre.  

- Très bien, fit Aaron  

- Je me vois déjà dans la maison présidentielle, qu’est-ce qu’elle doit être confortable, pensait Bridget tout haut. Et tous ces hommes qui seront à nos pieds, qui nous donneront leur propre richesse…  

 

 

A l’orphelinat, Alexandra se remettait peu à peu de ses émotions. Elle n’en revenait pas d’être encore en vie malgré sa chute dans une mare infestée de crocodiles et que ces sauriens ne l’aient même pas touchée. Quelle étrange expérience.  

 

Ryo avait lui aussi prit une bonne douche, mais il demeurait de marbre. Son instinct infaillible de nettoyeur le rendait convaincu que la personne qui les espionnait voulait s’en prendre à Kaori. Il sortit de sa propre valise le masque de la mort. C’était un objet vraiment terrifiant. Fait de bois et entouré de plumes, les yeux semblant être les témoins d’une scène effrayante et la bouche était ouverte, comme déformée par une douleur imaginaire. Ryo décida de s’en débarrasser. Il se leva alors pour jeter l’objet dans une poubelle externe au campement, au moment où Kaori fit son entrée.  

 

- Tu peux pas frapper pour rentrer ? demanda Ryo dont les soudains débarquements de sa partenaire dans l’embrasure de la porte à des moments inopportuns commençaient à agacer.  

- Qu’est-ce que c’est que cette drôle de chose que tu tiens ?  

 

Elle s’approcha un peu plus et vit alors le masque de plus près.  

 

- Mon Dieu mais quelle horreur ! D’où sors-tu ça ?  

 

Ryo se grattait nerveusement la tête et rigolait pour cacher son malaise.  

 

- Je l’ai acheté sur le marché hier matin.  

- Qu’est-ce qui t’as pris d’acheter un truc aussi laid ! s’écria Kaori, tu as des goûts vraiment bizarres.  

- Hé hé, euh, oui, je sais, de toutes façons, j’allais le jeter.  

- Quoi, tu l’as acheté et tu veux le jeter, pourquoi ?  

- Et bien, il me fait peur, c’est tout. Et puis, arrête de me poser des questions à la fin !  

- Toi, tu as peur de ça ! J’aurais tout entendu. Très bien, très bien, je ne te poserai plus de questions.  

 

Ryo sortit pour se débarrasser de l’affreux masque dans une poubelle. Kaori en profita pour s’allonger, il n’y avait pas classe cet après-midi et les enfants s’amusaient beaucoup avec les animateurs. Lorsqu’elle souleva sa moustiquaire, deux puissants bras lui enlacèrent la taille.  

 

- Et si nous reprenions là où nous nous sommes arrêtés ?  

 

Kaori mélangea ses doigts avec ceux de Ryo et se retourna pour le contempler. Depuis qu’il était sorti de sa douche, il n’avait pas remis de tee-shirt et était resté torse-nu. Elle se surprit à admirer la découpe parfaite de ses muscles. Elle passa une main légère sur son abdomen puis contourna son buste et s’égara sur les fesses fermes de son apollon. Il sourit sous cette caresse inattendue mais très agréable et s’empara des hanches fines de Kaori. Il l’étendit délicatement sur le lit et se coucha tout près d’elle tout en l’enveloppant d’un bras. Elle le regardait intensément. Elle adorait quand il posait ses yeux sur elle. Ce regard ténébreux la faisait vibrer, voire défaillir. Ne réfléchissant à aucun de ses actes, elle se saisit de sa bouche et l’embrassa avec fougue. Ryo savoura cet instant et ne put s’empêcher de fermer les yeux. Dans ce baiser, il sentait toute l’ardeur du désir de Kaori. Leurs deux corps transpiraient déjà, et Ryo la bascula pour se mettre juste au-dessus d’elle et se positionna de façon à ne pas l’écraser, et partit à la découverte de son corps.  

 

Il entreprit alors d’enlever tous ces bouts de tissu qui le gênaient. Il ôta tout d’abord le court débardeur de Kaori avec des gestes plein de délicatesse. Elle leva les bras vers le ciel pour mieux l’aider. En soutien-gorge face à l’étalon, elle le regardait intensément, ignorant sa quasi-nudité. Ryo le dégrafa alors, et ses seins se dressèrent comme deux fruits murs prêts à être cueillis. Les mains expertes de Ryo ne cessaient de leur rendre honneur. Kaori, le buste tenu par un bras puissant, et la tête penchée en arrière savourait chaque caresse et chaque baiser. Il lui déboutonna son short, et fit glisser la fermeture éclair. Il la rallongea sans s’éloigner d’elle d’un millimètre et se débarrassa des derniers obstacles. Complètement nue, elle entreprit à son tour de le déshabiller. Ivre et fiévreuse sous les caresses, elle se concentra un maximum sur sa tâche et effleura l’objet de ses tentations. Son regard se troubla. Il s’en aperçut et lui sourit pour la rassurer. Il explora chaque parcelle de ce corps si longtemps désiré, elle ne put s’empêcher de pousser un petit cri lorsqu’il parvint à sa prairie. Surprise de cette agréable sensation, son corps semblait en demander plus encore. Ryo s’attardait à lui donner autant qu’elle demandait, attendant le bon moment pour fusionner avec elle et l’emmener sur des rivages encore inconnus.  

 

Les gémissements de plaisir de sa compagne le rendaient fou et lorsqu’il la sentit enfin prête, il rentra doucement en elle. Il ressentit alors toute la chaleur de ce nouveau trésor, il s’y sentait bien et s’était déconnecté du monde extérieur. Seuls Kaori et lui comptaient. Il ouvrit les yeux pour la regarder et commença sa danse, lentement, en rythme avec les hanches de son amour.  

 

Dieu ce qu’elle était belle, les cheveux en bataille, la bouche à demi-ouverte comme pour ne pas s’asphyxier de bonheur, les seins galbés, et les bras relevés qui lui signifiaient qu’elle s’abandonnait totalement à lui.  

Le ballet reprit de plus belle, la virginité de Kaori se rompit et la douleur se mêla au plaisir, l’un comme l’autre étaient pris dans un merveilleux tourbillon qu’aucun ne souhaitait arrêter. Ils atteignirent ensemble le nirvana. Une explosion de joie les parcourut, si forte, comme un choc électrique, comme les vagues qui se fracassent sur les rochers. Ils étaient en nage. Kaori avait un beau sourire sur les lèvres, un sourire qui s’éternisait. Ryo s'étendit sur le côté, tenant toujours son précieux amour dans ses bras, émergeant peu à peu de ce doux tumulte. Au grand jamais, il n’avait éprouvé des sensations aussi pures et fortes à la fois avec aucune des femmes qui avaient traversé sa vie.  

 

- Tu ne me quitteras jamais, n’est-ce pas Ryo ? demanda Kaori d’une petite voix, je ne le supporterais pas.  

- Mais non voyons. Pourquoi te mets-tu de telles idées en tête ?  

- Je veux dire, reste en vie le plus longtemps possible, ne te fais pas tuer, sinon, je te rejoindrais.  

- Je t’interdis de dire de telles choses ! Même si un jour je disparaissais, la vie continuerait et je refuse de t’entendre parler ainsi.  

 

Kaori se serra un peu plus contre lui et répéta ces mots qui étaient trop importants à ses yeux :  

 

- Oui, mais reste en vie le plus longtemps possible.  

- Ne t’inquiète pas mon ange, je n’ai aucune envie de mourir car je viens enfin de connaître le véritable amour, et c’est grâce à toi.  

 

Ryo avait complètement oublié la soirée d’animation qu’il avait organisé le soir-même. Heureusement qu’il avait donné quelques-unes de ses idées aux animateurs qui les avaient trouvées particulièrement originales et, aux vues des cris des enfants, ils se chargeraient à merveille de la veillée. Notre nettoyeur était de plus, bien trop préoccupé par la sécurité de tout ce petit monde pour jouer les clowns même s’il aurait préféré ne pas avoir à se soucier de cette guérilla. Il espérait que la garde serait renforcée tout autour de l’orphelinat, et que les soldats envoyés grâce à Saëko ne tarderaient pas. Perdu dans ses pensées, il caressait le bras de Kaori qui avait la tête posée sur son buste. Les rires joyeux des enfants le firent revenir à la réalité.  

 

- Ils s’amusent bien, fit Kaori. C’est incroyable cette faculté qu’ils ont de s’accrocher à la vie malgré tout ce qui leur est arrivé.  

- Si ça se trouve, répondit Ryo, certains ont même rayé inconsciemment de leur mémoire les évènements douloureux. Et puis, il est bien connu que les plus grandes douleurs restent muettes et n’excluent pas une grande souffrance morale.  

- Les pauvres petits. Ils auraient besoin d’un bon psychologue, nous ne sommes pas assez qualifiés dans ce domaine-là. Ryo, promets-moi une chose ?  

- Tout ce que tu veux, répondit-il en lui posant un tendre baiser sur le front.  

- Promets-moi que nous ne partirons pas d’ici tant que Tiébélé et Nakou n’auront pas trouvé un bon foyer avec des gens qui aiment les enfants et qui les accepteront tous les deux, que tous les autres enfants seront sous bonne garde et ne craindront plus rien, et que le personnel qui s’en occupera sera qualifié et très gentil.  

- Je te le promets. Maintenant que le Président me laisse carte blanche pour l’orphelinat, les enfants ne manqueront de rien et je te jure qu’ils seront tous heureux. Je demanderai qu’un bon psychologue s’occupe d’eux à temps plein. Il faudra penser également à la reconstruction d’une école et le recrutement de professeurs. Quant à Tiébélé et Nakou, ce seront les enfants les plus heureux du monde.  

 

Les yeux de Kaori s’embuèrent de larmes en imaginant ces deux petits, auxquels elle s’était beaucoup trop attachée, retourner dans une vraie école. Bien sûr, à l’heure actuelle, ils faisaient tout leur possible pour qu’ils ne manquent de rien. Jamais rien ni personne ne pourraient remplacer leurs parents, mais ils pourront réapprendre le bonheur auprès de gens qui les aimeront vraiment. Une chose était certaine, même à des millions de kilomètres du Burkina Faso, elle n’oublierait jamais les horribles images qui lui étaient apparues : elles resteraient gravées dans sa mémoire à tout jamais. Ainsi, lorsqu’elle se sentirait malheureuse au Japon, elle saurait qu’il existe des personnes milles fois plus malheureuses qu’elle sur terre et qu’elle ne devrait plus jamais se plaindre de quoi que ce soit.  

 

Mais, elle savait aussi que cet endroit aux mille et une facettes, renfermait des trésors d’humanité qui font que le cœur se gonfle de joie au simple souvenir de chaque seconde vécue sur cette terre. C’est un pays beau et mystérieux qui avait imprégné tout son être et, elle s’y sentirait toujours rattachée, comme si elle pouvait emporter un bout du Burkina Faso avec elle, ou comme si son cœur battait à l’unisson avec le peuple. Mais c’est aussi un lieu féerique car c’est ici que Ryo et elle s’étaient avoués leur amour enfoui au plus profond d’eux.  

 

Ils décidèrent de se lever et de rejoindre le groupe dehors. Le repas n’allait d’ailleurs pas tarder à être servi. A contre-cœur, ils abandonnèrent le petit lit douillet de Kaori. Pendant que Ryo s’habillait, Kaori admirait ce corps si parfait.  

- Je t’ai vu ! Déclara Ryo.  

- Je ne fais rien de mal ! décréta-t-elle tout en gardant les yeux malicieux rivés sur lui.  

- Je te signale que moi je suis habillé mais pas toi, il faudrait que tu te décides à te lever. J’attends !  

- Tu attends quoi ? s’enquit-elle d’un air faussement naïf.  

 

Ryo s’approcha de son ange. Kaori remonta vivement la couverture jusqu’à son nez et la tint serrée. D’un geste sec, il tira le mince drap qu’il laissa tomber par terre et qui mit à découvert le corps nu de Kaori, corps qu’il trouva absolument superbe. Comment avait-il fait pendant toutes ces années pour lui dire qu’elle aurait pu être son petit frère !  

 

- Ryo ! Tu es irrattrapable !  

 

Kaori rougit comme une écrevisse et se précipita pour enfiler ses vêtements sous l’œil médusé de Ryo. C’est alors qu’il s’approcha d’elle et l’aida habilement à agrafer son soutien-gorge.  

- Hm, reprit Ryo, je n’ai plus du tout envie de sortir, tu m’as remis en appétit mon ange.  

 

Il enlaça ses bras autour de sa taille et il déposa un langoureux baiser dans son cou. Elle ne put s’empêcher de frémir à ce contact. Subtilement, elle se dégagea pour finir de s’habiller.  

 

- Doucement doucement, dit-elle assez fière que son étalon ne puisse plus se passer d’elle. Il faut en laisser pour plus tard. Et puis les enfants auraient pu rentrer n’importe quand et nous surprendre !  

- Aucun risque, répondit-il avec un large sourire, tu penses bien que j’avais fermé la porte à clef.  

- Tu avais bien calculé ton coup à ce que je vois ! gloussa-t-elle tout en mettant une main devant sa bouche.  

 

Ryo la regardait pouffer de rire avec douceur. Il n’était capable de cette tendresse qu’avec elle. La voir aussi heureuse le comblait de bonheur. Lui-même se sentait terriblement léger, comme s’il n’était pas redescendu du septième ciel atteint il y avait de cela quelques minutes.  

 

C’est main dans la main qu’ils arrivèrent devant les enfants et les autres membres de l’association. Ces derniers se doutaient bien de la relation des deux nouveaux comparses. Leurs mines réjouies et leurs cheveux tout en bataille ne trompaient personne.  

Tiébélé et Nakou accoururent vers Kaori et se collèrent tout contre elle. Elle s’agenouilla pour être à leur hauteur.  

 

- Vous vous amusez bien ? leur demanda-t-elle  

- Oui, répondit Tiébélé les yeux pétillants.  

- Dis Kaori, fit Nakou, tu resteras tout le temps avec nous, n’est-ce pas ? Les autres enfants disent que vous n’êtes que de passage. C’est pas vrai hein ? Tu ne vas pas nous quitter ?  

 

Kaori se mordit la lèvre. Elle ne s’attendait pas à cette question. Sa gorge s’était nouée d’un seul coup. Qu’allait-elle bien lui répondre ? Elle passa une main légère sur les tresses de la petite fille et vit que ses yeux noirs brillaient étant donné que les larmes n’étaient pas loin, et leur apparition serait imminente si Kaori lui disait la vérité. Elle ne voulait pas faire de la peine à la petite fille qu’elle aimait énormément. Un simple sourire de Nakou pouvait illuminer sa journée. Ses mains se mirent à trembler alors qu’elle caressait les joues des deux enfants. Tiébélé était lui aussi très impatient de connaître la réponse.  

 

Ryo remarqua le trouble de son ange et posa une main réconfortante sur son épaule. Elle prit alors son courage à deux mains et espéra trouver les mots justes pour leur répondre, et ne pas leur donner de faux espoirs.  

 

- Pour le moment, Ryo et moi n’avons pas prévu de repartir, rassurez-vous. Et nous ne repartirons que lorsque vous serez complètement heureux et que vous aurez trouvé une gentille famille qui vous prendra tous les deux et qu vous aimera beaucoup.  

- Mais, murmura Nakou la voix chevrotante, c’est avec toi que je veux rester moi, je veux pas d’une autre maman que toi, et Tiébélé non plus, je le sais.  

 

Kaori blêmit et entoura la petite fille de ses bras. Elle resta bouche-bée devant tant d’amour et de confiance. Les mots ne sortaient plus et de toute façon, qu’aurait-elle bien pu répondre ? Que Ryo et elle ne pouvaient pas les emmener au Japon parce que leur métier était trop dangereux ? parce qu’ils seraient bien trop malheureux dans cette grande ville ? Ils ne comprendraient sûrement pas. Elle qui rêvait d’avoir des enfants avait trouvé ses enfants-là, mais ne pourrait pas vivre avec eux. Elle n’avait pas le droit d’être égoïste et devait penser à eux avant toute chose. Elle articula ces mots d’un faible timbre de voix sans lâcher leur regard. Elle devait se montrer forte pour eux :  

- Même si un jour je suis loin, je serais toujours tout près de vous, et si depuis mon lointain pays j’apprends que vous êtes malheureux dans la famille où vous vivrez, je viendrai vous chercher en toute hâte. Et puis, je prendrai l’avion aussi souvent que possible afin de vous voir très souvent. On ne se quittera jamais pour très longtemps c’est promis.  

 

Tous les trois se serrèrent dans les bras. Ryo ne put s’empêcher d’être ému devant ce si beau tableau.  

 

 


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