Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Que veut dire HFC?

 

C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 20 :: Au revoir

Publiée: 08-08-06 - Mise à jour: 08-08-06

Commentaires: Avant dernier chapitre. L'aventure se termine pour nos deux héros, bientôt, il va falloir penser à rentrer au Japon. Merci à Tamia qui a corrigé les deux chapitres au plus vite. Grosses bises à tous.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Une journée s’était déjà écoulée depuis leur visite à Pô. Kaori avait fait sa classe le lendemain comme à son habitude. Mais Ryo et elle n’avaient pas encore choisi leur date de retour. Elle ne voulait même pas aborder le sujet.  

 

Nakou et Tiébélé étaient très excités de la future vie qui s’ouvrait devant eux.  

Le soir, ils avaient rendu une petite visite personnelle au Président. Ce dernier, enchanté de revoir ses amis et sauveurs du temple, les avait reçus chez lui. Il en avait profité pour leur montrer les travaux déjà bien entamés du nouvel orphelinat. Ce serait un lieu de vie des plus agréable avec du personnel qualifié qui s’occuperait très bien des enfants. Les dons du monde entier avait permis une construction rapide et moderne, privilégiant le bien-être des orphelins.  

Kaori avait été enthousiasmée à la vue des plans de l’infrastructure et s’était déclarée plus apte à rentrer au Japon.  

Les deux nettoyeurs avaient également fait part au Président de la misère qui régnait à Pô et qu’il fallait absolument aider les villageois. Ryo lui avait spécialement recommandé la tante de Nakou et de Tiébélé à qui ils avaient promis aide et soutien financier. Le Président avait noté le nom de la femme et leur assura qu’il lui trouverait un emploi ainsi qu’un toit solide pour toute sa famille.  

 

- Ne vous inquiétez pas pour elle, leur avait-il dit, je m’occupe personnellement de son cas. Je vous dois bien ça. Depuis votre arrivée dans ce pays en plein conflit armé, vous avez su être d’une aide et d’une bonté exemplaires. Sans votre intervention dans le sanctuaire, Monsieur Saëba, votre amie et moi-même ne serions certainement plus de ce monde. Vous avez délivré ce pays du mal qui l’habitait. Et je vous remercie pour tout. J’aimerais d’ailleurs donné une grande réception en votre honneur avant votre départ. Demain soir vous conviendrait-il ?  

 

Enchantés, nos deux protagonistes avaient accepté l’invitation du Président.  

 

 

Ce matin-là, Kaori rêvassait devant son petit-déjeuner. Ryo dormait encore. Elle s’était levée très tôt, ne trouvant plus le sommeil. Bizarrement, les deux enfants non plus n’avaient pas bien dormi, et tous les trois rigolaient autour de leur bol de lait.  

 

- Vous vous êtes levés bien trop tôt ! Leur dit alors la jeune femme.  

- On sait que tu vas bientôt partir, fit Nakou en lâchant son bol et se blottissant dans ses bras. On veut profiter de toi un maximum.  

- Et puis, reprit Tiébélé, on avait peur que tu partes sans nous dire au revoir.  

- Vous pensez vraiment que j’aurais pu partir sans vous dire au revoir ? S’étonna Kaori. Mais non voyons. Ryo et moi n’avons même pas encore choisi notre date de départ.  

- Tant mieux, dit la petite fille soulagée.  

 

Kaori les regarda. Ce qu’ils avaient changé depuis son arrivée ! Il y a de cela deux semaines, ce n’étaient que deux enfants tristes et timides, et voilà qu’ils débordaient de joie et leur avenir s’illuminait de jour en jour. Elle était vraiment heureuse pour eux.  

Il n’y avait pas classe ce jour-là et Monsieur et Madame Cheik arrivèrent en début de matinée pour passer un moment avec Nakou et Tiébélé et aussi afin de leur montrer leur nouvelle maison.  

 

- Mademoiselle Makimura ? Demanda Madame Cheik, souhaitez-vous nous accompagner ?  

- Euh oui, avec plaisir. C’est très gentil. Ainsi, je serais pleinement rassurée lors de mon départ et je pourrais les imaginer dans leur cadre de vie quotidien.  

 

Elle avertit Ryo de son départ pour la matinée chez les Cheik.  

 

- Ok, fit ce dernier. De mon côté, je vais nous réserver nos billets pour le prochain vol en direction du Japon.  

- Oh ! s’exclama-t-elle, surprise de cette annonce. Tu veux partir ?  

 

Alors qu’elle baissait la tête, il lui prit le menton de sa main pour qu’elle le regarde.  

 

- Ne fais pas cette tête allons ! Nous ne pouvons pas rester éternellement ici. Tout va bien dans ce pays, ils n’ont plus rien à craindre et Tiébélé et Nakou sont adoptés. Les autres enfants le seront certainement très bientôt et un grand orphelinat ainsi qu’une autre école sont en construction.  

- Je sais tout ça, répondit-elle les larmes aux yeux, mais j’ai peur de rentrer, peur de retrouver notre quotidien.  

- Fais-moi confiance Kaori, lui dit-il en lui adressant un regard de braise, plus jamais je ne te rendrai malheureuse.  

 

La voir ainsi lui faisait mal au cœur. Bien sûr qu’il comprenait ses craintes et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour égayer sa vie à Shinjuku. Mais ils se devaient de rentrer. Il était temps. City Hunter devait faire son retour dans le milieu avant que la pagaille ne s’y installe, avant qu’on ne le déclare disparu et que le chaos règne dans son quartier. Il avait secrètement des projets pour lui-même et son ange. Mais il attendait le bon moment pour lui en parler, et le projet était peut-être même dores et déjà en route. Un sourire lui vint aux lèvres et il embrassa ardemment son amour.  

Puis elle l’enlaça et lui dit :  

 

- Je te fais confiance Ryo, bien sûr, mais j’appréhende. Ici j’étais toujours entourée d’enfants, je n’étais jamais seule. Et puis maintenant on est ensemble, n’est-ce pas ?  

 

La réponse semblait pourtant limpide aux yeux de Ryo. Bien sûr qu’ils formaient un couple uni et soudé. Mais il comprenait ses incertitudes pour en être à l’origine et, avant qu’il ne lui réponde, elle le serra un peu plus fort et lui reposa fébrilement sa question :  

 

- N’est-ce pas ?  

- Bien sûr. Je t’ai déjà dit que je ne reculerai plus, c’est fini tout ça. N’en doute plus mon cœur… Rien ne changera entre nous, que l’on vive au Japon ou même au Pôle Nord. Tu es ma femme, ma vie, mon amour.  

 

Elle desserra son étreinte, soulagée, et son visage trahissait tout l’amour qu’elle avait pour lui.  

 

- Alors je n’ai plus peur de rentrer.  

 

Elle essuya ses larmes et courut rejoindre la nouvelle petite famille qui l’attendait.  

Ils rentrèrent tous dans la voiture. Quelques minutes plus tard, Monsieur Cheik se gara dans le parking de leur grande maison qui comprenait également un immense jardin.  

 

- Voilà, c’est ici ! Fit-il tout en mettant le frein à main.  

 

Nakou et Tiébélé, excités, descendirent du véhicule. Soudain, comme paralysés, ils observèrent cette grande maison, tellement différente de la petite case où ils avaient vécu. Plus impressionnés que contents de connaître leur futur lieu de vie, ils n’osaient plus parler, intimidés par l’imposante demeure.  

 

Leur nouvelle maman s’accroupit pour se mettre à leur niveau.  

 

- Est-ce que la maison vous plait ? Leur demanda-t-elle.  

 

Tiébélé secoua la tête d’un signe qui voulait dire « oui ».  

 

- C’est grand ! Dit alors la petite fille en serrant sa poupée qui ne la quittait plus. Et si je me perds ?  

- Tu verras, répondit Monsieur Cheik en lui posant une main sur l’épaule, ce n’est pas si grand que tu peux le croire et tu t’y habitueras très vite. Venez, entrons.  

 

Il poussa la lourde porte en bois. Kaori, qui avait vu l’ancien foyer du frère et de la sœur comprit leur stupeur. Les belles maisons en Afrique n’étaient pas rares, mais il était bien plus fréquent de voir des petites cases faites de taule pour la plupart. Elle comprenait également leur gêne de rentrer dans un endroit si différent du lieu où ils avaient vécu avec leurs parents. Ils ne parlaient plus et se laissaient guider dans les différentes pièces.  

 

D’un style colonial, la maison était très bien agencée et parfaitement entretenue. La famille devait avoir des employés à sa disposition. Mais elle était chaude et accueillante, plusieurs batiks très colorées ornaient les murs du salon et de la salle à manger.  

 

Ils montèrent ensuite à l’étage et Madame Cheik leur montra leurs nouvelles chambres. Chacun avait la sienne.  

 

- Je ne dormirai pas avec Tiébélé ? Demanda alors Nakou.  

- Si vous voulez dormir tous les deux, dit Madame Cheik, il n’y a aucun problème, rassure-toi. Mais si un jour vous le souhaitez, vous pourrez avoir chacun votre chambre. Jaïko sera content si jamais vous dormez dans sa chambre, et pour nous, la voir revivre sera un grand cadeau. Ici c’est la tienne Nakou et aussi celle de Tiébélé alors. Nous y installerons son lit plus tard.  

 

La petite fille poussa un cri d’étonnement :  

 

- Ce que c’est beau !  

 

Les couleurs pastels donnaient à la chambre un air doux. Un petit lit blanc surplombé d’une moustiquaire blanche était au milieu de la pièce. Les deux enfants n’en croyaient pas leurs yeux. Nakou ouvrit l’armoire et vit que de jolies robes étaient déjà à sa disposition.  

 

- C’est comme dans un rêve, dit-elle alors. Toutes ces robes sont tellement jolies. Et ce lit me donne envie d’y dormir. C’est vrai qu’on va vivre ici ?  

- Oui, répondit Monsieur Cheik. Je suis si content que ça te plaise. Et toi Tiébélé, tu ne dis rien ? La chambre te plait-elle ?  

 

Le petit garçon n’en avait jamais autant demandé. Il n’en revenait pas de savoir qu’il allait habiter dans cette jolie maison, dormir dans cette chambre avec Nakou… En fait, il se sentait complètement perdu.  

 

- Oui, répondit-il, elle est jolie.  

 

Madame Cheik s’approcha de lui.  

 

- Qu’est-ce qui ne va pas mon bonhomme, lui demanda-t-elle. Tu ne te sens pas bien ici ? C’est normal, il faudra que tu t’habitues. Ton nouveau papa et moi-même serons dans la chambre juste en face de la votre. Regarde.  

 

Elle ouvrit la porte de leur chambre et reprit :  

 

- Si la nuit quelque chose ne va pas, si vous avez peur et que vous avez besoin de quelque chose, nous serons juste en face et les portes resteront ouvertes toute la nuit s’il le faut. Ne t’inquiète pas. Tout se passera bien.  

 

Tiébélé lui sourit alors, un peu plus confiant mais gardant une attitude réservée. C’est alors que Nakou lança :  

 

- Je suis bien moi ici, je veux plus partir. J’aimerais bien dormir dès ce soir dans ce beau lit.  

 

Ebahi, tout le monde la regarda. C’est alors que Madame Cheik prit la main de son mari et déclara tout en ayant lu son approbation dans son regard :  

 

 

- Et bien c’est d’accord, si vous voulez, on peut vivre ensemble dès aujourd’hui !  

- Youpi !  

 

Nakou sautait sur son lit. Tiébélé ne savait pas comment réagir et tout cela semblait aller beaucoup trop vite pour lui. Kaori s’en rendit compte et demanda aux deux futurs parents de la laisser seule avec les enfants, histoire qu’elle leur parle un peu avant de leur dire au revoir.  

Les deux parents acquiescèrent et attendirent dans le couloir, espérant que Kaori trouverait les mots juste pour calmer Tiébélé et lui donner confiance.  

 

- Allons Tiébélé, commença-t-elle, qu’est-ce qui ne va pas ? Dis-moi ?  

 

Nakou était descendue du lit et tenait la main de son frère.  

 

- C’est comme si j’étais quelqu’un d’autre, avoua alors Tiébélé sentant la force de sa petite sœur à travers ses doigts, comme si j’oubliais d’un coup qui j’étais pour vivre une autre vie avec d’autres gens.  

 

Il retenait ses sanglots et reniflait.  

 

- Voyons, dit la jeune femme, tu as compris que les sentiments des Cheik étaient bons et ils vous aiment réellement, tu ne devrais pas en douter. Maintenant, il est vrai que c’est une vie complètement différente qui vous attend ta sœur et toi. C’est la chance qui vous tend les bras les enfants. Et ça ne veut pas dire que toi Tiébélé ou toi Nakou, ne serez plus les mêmes, et ça ne veut pas dire non plus que vous oublierez votre première maison et vos vrais parents. Vous allez juste habiter ailleurs. Et tant mieux si c’est joli, et ce n’est en rien renier tout ce que vous avez appris des valeurs essentielles de l’amour. Le luxe n’est pas un péché. Il faut remercier le ciel pour ce qui vous est offert voilà tout. Une belle maison pleine d’amour, voilà tout ce que j’avais espéré pour vous.  

 

Elle les serra dans ses bras, puis regarda si Tiébélé avait compris ce qu’elle venait de dire.  

 

- Merci Kaori, fit celui-ci, je sais que tu as raison.  

- Comment on va faire si on te voit plus ? S’enquit Nakou. Qui c’est qui nous donnera des conseils ?  

- Vos nouveaux parents pardi ! Répondit la jeune femme. Mais il faut leur faire confiance, et tout se passera bien. C’est d’accord Tiébélé ?  

- Oui, mais tu vas nous manquer.  

- Oh, vous aussi. Mais on s’écrira très souvent, n’est-ce pas ? Et puis, c’est promis, nous reviendrons avec Ryo.  

 

Ils s’embrassèrent longuement. Kaori avait du mal à les quitter. Finalement, elle se releva et ouvrit la porte de leur chambre. Les deux parents semblaient inquiets et elle les rassura immédiatement. Elle venait de leur dire au revoir et avait du mal à parler. Les yeux rougis, elle dit un rapide au revoir aux Cheik et descendit en courant les escaliers afin de se retrouver au plus vite dehors.  

Elle s’appuya contre un arbre du jardin et tenta d’oublier sa peine. Elle ferma les yeux. Alors qu’elle laissait libre court à son chagrin, elle sentit des petites mains prendre les siennes : Tiébélé et Nakou étaient descendus lui dire un dernier au revoir, suivis de leurs parents adoptifs.  

 

- Si je sais que tu es triste, fit Nakou en sanglotant, je serais pas heureuse alors, s’il te plait, ne pleure pas.  

 

La jeune femme tenta de sécher ses larmes qui coulaient malgré elle et promit à la petite fille qui pleurait maintenant que ça irait mieux après.  

Monsieur Cheik prit alors la parole :  

 

- Mademoiselle Makimura, je vois bien que la séparation est douloureuse et ma femme et moi ne savons que dire pour alléger votre souffrance. Mais nous vous remercions de tout cœur car je ne sais pas si, sans votre soutien, les enfants auraient acceptés de vivre avec nous. Vous et Monsieur Saëba serez toujours les bienvenus.  

 

- Je vous remercie, répondit-elle.  

- Voulez-vous que je vous raccompagne à l’orphelinat ? Ainsi, je pourrais récupérer les affaires des petits.  

- Volontiers, fit-elle.  

 

Elle dit au revoir à Madame cheik et déposa un dernier baiser sur les fronts de Nakou et Tiébélé  

 

- A bientôt mes chéris.  

- A bientôt Kaori.  

 

Puis, sans se retourner, elle rejoignit la voiture qui démarra.  

 

Arrivés à l’orphelinat, elle donna à Monsieur Cheik les quelques affaires des deux enfants que ce dernier prit avant de repartir pour sa maison, qui serait dorénavant remplie de cris d’enfants.  

Kaori se sentit alors affreusement seule et se réfugia dans sa chambre. Midi était proche et elle n’avait pas faim. Un grand vide s’était emparée d’elle. Elle se coucha dans les draps de Ryo et s’endormit tout en pleurant.  

 

Ryo revint de l’aéroport un moment après, les billets de retour en poche. Il chercha Kaori et ne la trouvant pas au réfectoire en train de manger, se dirigea vers leur chambre. Lorsqu’il la vit couchée, il comprit que quelque chose n’allait pas. Inquiet, il souleva la moustiquaire et caressa le visage de sa belle endormie.  

A ce contact, elle ouvrit les yeux  

 

- Oh Ryo ! C’est fini ! Les enfants sont définitivement restés chez les Cheik ! Tu avais raison, je veux partir le plus vite possible, c’est trop dur de rester là sans eux.  

- Nous repartons demain matin à la première heure. Ne t’en fais pas. Tout s’est bien terminé alors souris mon cœur. Ils sont heureux. J’aurais bien aimé leur dire au revoir moi aussi, et rien que pour cette raison, je te promets que nous reviendrons très vite les voir.  

 

Il s’allongea auprès d’elle et la maintint serrée dans ses bras.  

Lorsqu’ils se réveillèrent en plein milieu d’après midi, leurs ventres gargouillaient d’avoir raté le déjeuner et ils se préparèrent un quatre heures dans les cuisines du campement. Ensuite, ils se promenèrent un peu dans la capitale, main dans la main, comme un couple normal.  

Kaori regardait autour d’elle comme si c’était la première fois. Elle voulait ramener chaque détails de cette ville avec elle, les taxis-brousse, le grand marché couvert. Ils achetèrent chacun un souvenirs du Burkina. Ryo choisit un habit traditionnel, fait d’un pantalon de tissu et d’une tunique appareillée, aux couleurs éclatantes. Kaori quant à elle opta pour une chaîne en argent avec le pendentif représentant la carte du Burkina Faso.  

Contents de leurs achats, ils rentrèrent pour se préparer à la réception donnée en leur honneur au palais présidentiel.  

 

Heureusement que chacun avait prévu d’emmener au moins une tenue correcte. Ryo mit un beau costume noir avec une chemise blanche et un nœud papillon. Kaori s’habilla d’une simple robe rouge à bretelles, cintrée à la taille et fermant par une glissière dans le dos, que Ryo prit soin de remonter tout en déposant au passage de ses doigts de légers baisers. Kaori frissonna et Ryo vit son trouble.  

 

- Tu es magnifique, lui dit-il, et encore plus quand tu rougis. Si nous n’étions pas attendus, je t’aurais gardée pour moi tout seul. Viens.  

 

Il lui prit la main et sortirent. Une somptueuse voiture les attendait dans la cour de l’orphelinat. Un chauffeur leur ouvrit la portière. Il s’installèrent à l’arrière.  

Le véhicule s’arrêta devant le Palais Présidentiel. A cause des vitres teintées, ils ne purent voir la surprise qui les attendait. Ce n’est que lorsque leur portière s’ouvrit qu’ils n’en crurent pas leurs yeux. La réception devait avoir lieu dehors ainsi que le repas. Des torches illuminaient le jardin de la cour présidentielle et un somptueux buffet trônait au beau milieu. Les tables dressées pour un ministre, formaient un large cercle, avec au centre, plusieurs djémbés (percussions africaines).  

 

Une femme habillée d’une longue robe aux couleurs vives vint les accueillir et les dirigea vers le comité d’accueil.  

 

- Vous voilà enfin, fit le Président, la soirée peut alors commencer. Si vous voulez bien prendre place..  

 

Notre couple s’installa à la droite de ce dernier. Au son rythmé des tambours, des chants et des danses africaines, le repas commença. Un véritable festin leur fut offert : fruits de mer, plats épicés au curry et préparés à l’huile de palme. Ryo n’avait de cesse d’abuser d’un alcool au gingembre et Kaori appréhendait le reste de la soirée. Celui-ci rigolait de plus en plus sans savoir pourquoi et trépignait d’impatience de se trémousser avec les superbes danseuses qui offraient un magnifique spectacle.  

 

N’y tenant plus, il sauta par-dessus la table, enleva tous ses vêtements et se retrouva en caleçon au milieu des danseuses, vêtues très courts en jupe de paille et d’un soutien-gorge fait de noix de coco.  

Il fut acclamé par toutes les autorités présentes à la soirée et fut rejoint, à la grande surprise de Kaori, par le Président lui-même !  

Cette dernière, rouge de colère, sentait sa massue se matérialiser entre ses doigts mais tentait tout de même de garder son sang-froid, mais cela n’était guère facile : l’homme de sa vie draguait effrontément une des danseuses, et bien que cette dernière ne faisait que lui montrait les pas, il la collait de trop près à son goût.  

 

- Kaori ma chérie ! S’écria tout à coup Ryo, dépêche-toi de venir nous rejoindre !  

 

Elle s’aplatit aussitôt au fond de sa chaise mais, lorsqu’elle vit un des danseurs s’approcher d’elle et l’inviter, elle se résigna et se dit :  

 

« Pourquoi au fond ne pourrais-je pas m’amuser autant que Ryo ? ».  

 

Elle accepta l’invitation et se trémoussa avec lui au son des tambours, ce qui provoqua la jalousie de Ryo et le rendit sobre aussitôt. Ce dernier abandonna derechef la jolie africaine presque nue et poussa quasiment le cavalier de sa femme hors du cercle de la piste de danse, à la grande joie de Kaori.  

 

Lorsque le dessert fut servi, tout le monde regagna sa place et savoura la palette de saveurs qui titillèrent leurs papilles : bananes frites au lait de coco, beignets d’ananas au caramel, gâteau à la cannelle.  

La peau de leur ventre était tendue. Cela devait faire un siècle que nos deux tourtereaux n’avaient pas autant mangé.  

 

A la fin du repas, Ryo se mit au djembé. Assis avec l’instrument entre ses jambes croisées qui l’entouraient, il frappa avec les paumes de ses mains et émit un tempo assez surprenant, et même endiablé. Kaori n’en revenait pas : Il maîtrisait parfaitement tout ce à quoi il touchait, même pour la première fois. Plusieurs cadeaux leur fut remis : costumes, robes, bijoux, objets artisanaux divers. Ereintés, ils ne tenaient plus débout et n’avaient qu’une hâte : aller se coucher !  

Le Président les remercia une dernière fois très chaleureusement et ils furent reconduits à leur campement, pour leur dernière nuitée africaine. Ils s’affalèrent sur leurs lits rapprochés et l’alcool et la fatigue aidant, ils s’endormirent instantanément.  

 

C’est Alexandra qui vint les réveiller très tôt le matin, les sachant sur le départ. Leur avion décollait à neuf heures trente. Leur petit déjeuner avait été préparé et tout le monde au réfectoire les attendait pour leur souhaiter bon voyage. Kaori ne supportait plus tous ces adieux qui la rendaient triste à chaque fois. Les enfants s’étaient agglutinés autour d’eux et une chanson avait même été improvisée pour leur départ. Alexandra décida de les emmener à l’aéroport puis rendrait le 4 X 4 au garage de location. Avant de monter dans le véhicule, Kaori et Ryo firent le tour du campement. Enlacés, ils regardèrent intensément cette chambre où ils s’étaient rapprochés et avaient vécu des moments si intenses. Cet endroit était le lieu où leur amour avait éclos et ils auraient bien aimé l’emporter dans leurs valises. Ils se promenèrent à travers les chambres des enfants et la jeune femme revit les lits de Tiébélé et de Nakou et se rappela de la nuit passée avec eux. Puis, elle rouvrit sa salle de classe vide pour l’instant. Ils s’imprégnèrent de chaque détail, admirèrent les flamboyants et les baobabs comme s’ils les voyaient pour la première fois.  

 

Enfin, ils montèrent dans le véhicule où Alexandra les attendait. Kaori scruta chaque visage afin de n’en oublier aucun. Ils firent des grands signes alors que le 4 X 4 s’éloignait.  

 

 


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