Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 18 :: Vous serez mes enfants pour toujours

Publiée: 10-07-06 - Mise à jour: 10-07-06

Commentaires: Bonjour tout le monde. Je sais, j'ai pris du retard dans ma fic, mais j'avais plus trop le temps de m'y mettre. Grâce à Tamia qui a fait au plus vite pour corriger ce chapitre, je peux le maj dès aujourd'hui. Merci Tamia et gros bisous. N'hésitez pas à me donner vos impressions et merci pour vos gentilles reviews qui me font toujours très plaisir. Grosses bises à tous. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Une fois n’était pas coutume et Kaori avait passé la nuit auprès de Tiébélé et de Nakou. Son intuition lui disait qu’elle les quitterait très bientôt. Elle aurait tout le loisir de récupérer le temps perdu avec son étalon. Il avait certes un peu boudé lorsqu’elle lui avait dit qu’elle ne dormirait pas avec lui pour cette fois, et un gros caprice pointait à l’horizon. Elle l’avait embrassé langoureusement pour ne pas qu’il lui en veuille trop.  

 

La nuit avait été plus chaude que les précédentes mais tellement plus belle et plus calme. Etait-ce le fait de savoir que tout danger était désormais écarté qui les apaisait tous ? A leur retour au campement, ils avaient annoncé la fin du couple Aaron et Bridget, sans toutefois détailler les circonstances de leur disparition, mais avait assuré aux enfants qu’ils ne risquaient plus rien.  

 

Ryo ne dormait pas et il était bien l’unique résident de l’orphelinat à être insomniaque cette nuit-là. Il s’était levé et avait fait quelque pas dans la cour, sous les flamboyants, la lumière des étoiles le guidant dans l’obscurité. Il s’assit sur un des petits bancs, jambes croisées, et réfléchissait. Mais à quoi notre nettoyeur préféré pouvait-il penser ?  

Il soupira.  

 

En fait, lui aussi savait que leur retour au Japon était proche. Que se passerait-il là-bas entre Kaori et lui ? Serait-ce pareil qu’ici ? Reprendraient-ils chacun leurs occupations comme si rien ne s’était jamais passé ? Non, bien sûr que non. Il lui était impossible de se séparer d’elle ou d’ignorer les précieux instants qu’ils avaient partagés. Il s’imaginait tous les deux dans son lit à lui, sous la couette les jours de grand froid à se faire des câlins. Mais la réalité serait tout autre, il ne fallait pas se cacher cette vérité. Loin de Shinjuku, disparu pendant quelques jours de ce quartier, ses ennemis devaient le rechercher assidûment ou profiter de son absence pour faire les quatre cent coups. Certains devaient dores et déjà s’être auto-proclamés numéro 1. Lorsqu’ils comprendront que City Hunter est revenu, nul doute que le combat sera des plus ardus. Ses tourments allèrent vers Kaori qui allait être une cible parfaite, encore plus maintenant qu’ils s’afficheront au grand jour dans les rues et lieux publics. Il craignait tellement de la perdre à tout moment et par sa faute.  

Comment feront-ils pour gérer le quotidien dans de telles conditions ? Plus que jamais, il devra constamment être sur ses gardes.  

 

Il se releva pour retourner se coucher. Dieu qu’il était dur de s’endormir sans son ange à ses côtés ! Et toutes ces années perdues à faire l’imbécile les soirs dans les cafés avec Mick au lieu de la tenir dans ses bras. Bien sûr, certaines virées étaient inoubliables mais à cet instant, il aurait donné n’importe quoi pour rattraper toutes ces nuits. Comment avait-il fait pour endurer cette solitude alors que la vie était si douce près d’elle, si enivrante lorsque sa peau était collée à la sienne. Plus besoin d’alcool pour s’étourdir la tête et se sentir aussi léger qu’une plume.  

 

Il s’arrêta soudain devant le seuil de sa chambre, et ses pas changèrent bizarrement de direction et le menèrent dans la pièce jouxtant la sienne, celle où se trouvait Kaori.  

Tout doucement, il tourna la poignée et pénétra sur la pointe des pieds dans l’antre silencieuse, où les rires des enfants qui rêvaient témoignaient de leur bien-être.  

Il voulait l’emporter avec lui, ne voulant plus jamais passer ses nuits seul. Il n’admettait plus qu’elle dorme ailleurs que contre lui.  

 

Puis, il s’approcha des trois petits lits et ce qu’il vit lui fendit le cœur : sous la moustiquaire, Kaori tenait la main de Nakou.  

 

« Je suis maudit » Pensa Ryo.  

Il n’eut pas le cœur à desserrer les menottes de l’enfant de la main de son amour. La tête basse, il sortit aussi discrètement qu’il était rentré, et s’endormit sur son banc.  

 

 

L’aube se leva, irradiant immédiatement sa chaleur sur l’orphelinat et aveuglant notre nettoyeur, qui s’étira comme un chat sur son banc. Falcon, qui venait de prendre sa douche, eut un rictus moqueur en voyant que son acolyte avait passé la nuit dehors.  

 

- Ah ah ah, alors ? Elle t’a jeté comme au bon vieux temps ! Qu’est-ce que tu lui as fait cette fois-ci ?  

 

D’un bond, il se leva et tint tête au colosse :  

 

- De une, Kaori ne m’a pas jeté, simplement, elle a dormi avec les enfants. De deux, il faisait très frais dehors, et je t’assure qu’on était mieux que sous une moustiquaire !  

- Si tu voyais ta tête, les bestioles t’ont pas épargné ! Tu ressembles à une grosse citrouille !  

- Je préfère avoir ma tête que la tienne !  

- Ah oui, répète-moi donc ça !  

 

Leurs fronts respectifs étaient collés l’un sur l’autre, chacun regardant son adversaire dans le blanc des yeux. L’air menaçant que se donnait Falcon faisait froid dans le dos mais n’effrayait en aucun cas Ryo.  

C’est le moment que choisit Kaori pour sortir de la chambre des enfants, en petite chemise de nuit, prête pour se doucher.  

 

- Mon pauvre Ryo ! Lui fit-elle, mais que t’est-il arrivé ? T’es tout boursouflé (nda : tu parles d’un compliment dès le matin ! ndb : j’imagine le truc ! Vachement sexy le matin lol)  

 

Ni une ni deux, ce dernier courut vers la salle d’eau afin de vérifier l’état de sa figure. Un grand cri résonna alors dans l’orphelinat. Un cri déchiré et désespéré. Ryo revint les épaules basses et le dos voûté avec plein de petits pansements qui couvraient les plus grosses morsures.  

Son retour fut accueilli par un éclat de rire général. Kaori tentait bien de se retenir mais l’hilarité les avait tous gagné. Tout en mettant une main devant sa bouche afin de cacher son large sourire, elle s’approcha néanmoins de lui.  

 

- Mais tu n’as donc pas dormi sous ta moustiquaire ?  

- Ben non, répondit Ryo la tête basse et en faisant l’enfant, tu me manquais trop et je ne pouvais pas dormir tout seul dans la chambre. J’ai dormi là, sur ce banc.  

 

Kaori fut surprise et à la fois enchantée de lui avoir autant manqué. Elle s’approcha de lui et ignorant son visage ravagé déposa un baiser sur les lèvres de notre nettoyeur. Falcon tourna vivement la tête et rougit devant le spectacle émouvant de ses deux amis.  

 

- Je te promets que plus jamais tu ne dormiras tout seul mon amour, dit alors Kaori.  

 

Instantanément et comme par magie (comme le café dont j’aurais besoin là maintenant), les boursouflures s’estompèrent pour disparaître complètement, et l’étalon de Shinjuku refit surface en enlaçant puissamment sa femme et en l’embrassant passionnément.  

 

 

Ce jour-là, Kaori décida de reprendre sa classe. Les évènements douloureux des derniers jours faisaient maintenant place à une grande gaieté au sein de l’orphelinat. La matinée se passait relativement bien et Falcon et Mick pensèrent à rentrer pour le Japon.  

 

- Vous devriez venir, suggéra Mick, vous ne pouvez pas rester ici éternellement.  

- J’ai promis à Kaori qu’on ne partirait que lorsque Nakou et Tiébélé seront adoptés et je ne peux pas manquer à ma parole. Ça prendra par conséquent le temps qu’il faudra, dit Ryo. Mes amitiés à Miki et Saëko. Je dois leur manquer tout de même !  

- Tu te fais des films, intervint Falcon, Miki ne t’a jamais regardé que comme un déchet de la société !  

- Eh tous les deux, vous n’allez pas remettre ça ? S’insurgea Mick. De toutes façons, dès mon retour, c’est de moi qu’elles seront toutes folles.  

- Je m’en moque éperdument, fit Ryo tout en se levant du banc et en se dirigeant vers la sortie, et je te les laisse toutes.  

 

Falcon et Mick restèrent pantois face à ce nouveau Ryo.  

Ce dernier accédait au portail afin de se promener dans la capitale. Il le poussa et se retrouva nez à nez avec un couple. Leurs têtes lui disait quelque chose et soudain, il se rappela d’eux.  

 

- Monsieur et Madame Cheik ! Bonjour, comment allez-vous ?  

- L’enterrement de Jaïko est prévu pour demain, répondit le mari, nous tenons comme nous le pouvons et ce sera très dur. Pouvons-nous vous entretenir quelques instants ma femme et moi ?  

- Oui bien entendu, venez !  

 

Il les fit rentrer dans le grand réfectoire, préférant de loin cette salle à l’ancien bureau d’Aaron, pleine de mauvaises ondes ou de mauvais souvenirs, surtout pour ces deux parents.  

 

- Voilà, reprit le père, c’est au sujet de la petite fille et de son frère qui étaient avec vous à l’hôpital. Avec ma femme, nous y avons pensé toute la nuit et nous avons bien réfléchi.  

- Je vous écoute, fit Ryo de plus en plus sérieux et comprenant d’emblée la demande qui allait lui être faite.  

- Nous voudrions les adopter, déclara Madame Cheik. Ça doit vous paraître soudain parce que notre fils est mort hier, mais c’est la seule façon pour nous de nous en sortir, en donnant notre amour à d’autres enfants. Bien sûr, ils ne le remplaceront jamais, mais essayez de me comprendre je vous en prie ! Cette petite m’a donnée tant de force par sa gentillesse et par son amour, qu’elle m’a redonnée goût à la vie ainsi qu’à mon mari. J’aimerais tant lui donner ce qu’elle nous a apporté à elle et à son frère. Et si les paroles qu’elles m’avaient dites étaient vraies, si leurs parents s’occupaient de mon Jaïko dans un autre monde, ce serait légitime que nous nous occupions des leurs ici bas.  

 

Ryo pensa immédiatement à son ange. Ses deux petits protégés allaient être adoptés. Bien sûr, elle en serait très heureuse mais aussi très peinée car elle devrait se séparer d’eux et leur retour au Japon serait des plus moroses. Il hocha la tête.  

 

- Je comprends parfaitement vos raisons Madame, et je les approuve. Si vous voulez bien m’attendre, je vais chercher Kaori, elle est très proche de ces deux enfants et j’aimerais qu’elle émette elle-même son avis.  

- Oui bien sûr, dirent les deux parents en chœur.  

 

Ryo se dirigea alors vers la classe de son ange et toqua à la porte. Il entendit un « entrez » et ouvrit cette dernière.  

Tous les petits enfants étaient sagement assis derrière leur pupitre et des exercices de calcul étaient inscrits sur le tableau. Il chercha Kaori des yeux et la trouva finalement, assise entre Tiébélé et Nakou. Elle remarqua immédiatement son air grave.  

 

- Que se passe-t-il Ryo ?  

- Peux-tu venir un instant s’il te plait ?  

- Oui bien sûr, j’arrive, répondit-elle en se levant.  

 

Elle se retourna et lança aux enfants :  

 

- Je ne serai pas longue c’est promis, je compte sur vous pour que vos calculs soient justes quand je reviendrai.  

- Oui Kaori.  

 

Elle sourit en entendant les petites voix qui lui avaient répondu de concert et sortit derrière Ryo. Il lui prit tendrement la main et l’emmena vers le réfectoire.  

- Il y a là des personnes qui souhaiteraient te parler d’une chose importante.  

Ils pénétrèrent dans le réfectoire et Kaori reconnut immédiatement les parents de Jaïko.  

 

- Ça me fait plaisir de vous voir, leur dit-elle. Mais que faites-vous ici ?  

Elle les regardait soucieuse d’un événement proche : leur air profond et si calme, leur détermination de s’en sortir suite à la mort de leur fils, et toute cette énergie pleine d’amour qui flottait autour d’eux. La réponse fusa alors dans sa tête comme une évidence, sans qu’aucun des deux ne prenne la parole. Les larmes montèrent rapidement à ses yeux. Elle prit une chaise et s’assit près d’eux.  

 

- Vous voulez adopter Nakou et Tiébélé, c’est bien ça ? Leur demanda-t-elle doucement, espérant intérieurement se tromper.  

- Oui, répondit Monsieur Cheik.  

 

Que dire sur ce qu’elle ressentit à ce moment ? Elle aurait du être heureuse pour eux parce que ce qu’elle désirait depuis son arrivée était en train de se produire, mais aucun sourire, aucun « hourra » ne sortit de sa bouche. Elle baissa la tête et laissa les larmes inonder son visage.  

 

- Je suis contente pour eux, articula-t-elle entre deux sanglots. Je sais qu’ils seront très heureux avec vous. Vous êtes des gens biens et grâce ces deux enfants, vous aurez toujours votre petit Jaïko à vos côtés.  

 

Les parents la regardaient abasourdis. Kaori continua son monologue :  

 

- Vous avez découvert Nakou et son cœur d’or, et vous verrez que Tiébélé lui ressemble, il est très fort et très intelligent. Ils sont tous les deux pleins de vie malgré leurs douloureuses expériences. Ils vous étonneront tous les jours et ne vous causeront jamais le moindre soucis. Ils vous apporteront un bonheur sans failles. Alors prenez bien soin d’eux.  

 

- Ne vous inquiétez pas, fit Madame Cheik, j’ai très vite décelé les qualités de ces enfants, ils sont attachants et je n’ai pas besoin de vous dire que je les aimerai et les chérirai comme mes propres enfants. Je vois que vous aussi, vous vous êtes prise d’affection pour eux. Vous pourrez venir les voir aussi souvent que vous le voudrez.  

- Je vous remercie, répondit Kaori qui séchait ses larmes, nous habitons au Japon mais dès que nous en aurons l’occasion, nous viendrons les voir.  

- Nous ne voulions pas vous causer du chagrin, répliqua le mari, et peut-être avez-vous déjà pensé à les adopter vous aussi, mais nous savons qu’il n’y a qu’eux qui nous permettront de revivre dans le bonheur que nous avions avec Jaïko. Si nous devons avoir d’autres enfants, ce ne peut être qu’eux.  

- Et s’ils doivent avoir d’autres parents, poursuivit Kaori, ce ne peut être que vous.  

- C’est très gentil, fit Madame Cheik. Il est vrai que certains choix dans la vie sont complètement fluides, nets, et apparaissent comme une évidence. Ce sont des choix dictés par Dieu.  

 

Kaori acquiesça.  

 

- Je vous préparerai les papiers d’adoption pour demain, déclara Ryo et tout sera prêt pour que vous viviez heureux tous les quatre.  

- Demain est l’enterrement de notre fils, je ne sais pas si j’aurais la force de venir juste après, peut-être dans la soirée. Nous ferions ainsi mieux connaissance avec les deux enfants.  

- C’est normal et ne vous en faites pas, fit Kaori, ceux qu’on aime nous quittent mais ils restent toujours présents dans nos cœurs.  

- Je vous remercie d’avoir été aussi indulgents avec nous, fit Monsieur Cheik. Nous emmèneront les enfants après notre période de deuil. Ils auront ainsi le temps de s’habituer à cette idée.  

- Ils seront ravis, j’en suis sûre. Alors, à demain peut-être ?  

- Oui à demain, firent les Cheik avant de sortir, et merci encore.  

 

La porte se referma derrière eux laissant les deux nettoyeurs seuls. Kaori se blottit contre le torse de Ryo, mais rien à faire, la tristesse l’avait gagnée et elle se sentit soudainement très seule. Elle allait les perdre, ils allaient la quitter. Elle n’avait plus envie de reprendre sa classe de peur de croiser leurs regards. Ils seraient certainement heureux d’aller vivre chez les Cheik, et comment leur en vouloir. Ils l’oublieraient complètement au fil des jours. Elle laissa aller son chagrin. Ryo la comprenait très bien et n’intervint pas. Rien ne pourrait la consoler sauf le temps… Mais une idée lui vint alors à l’esprit, une idée folle certes, mais il se devait d’y réfléchir correctement, à tête reposée et dans le calme.  

 

- Mon cœur ? lui susurra-t-il dans l’oreille.  

- hmm ?  

- Sèche tes larmes et va annoncer la bonne nouvelle à tes deux petits protégés. Je vais finir ta classe.  

- Comment ça tu vas finir ma classe ? Toi !  

- Qu’est-ce que tu crois ? Je suis pas complètement ignare !  

 

Il prit donc la place de Kaori sous l’œil surpris et quelque peu inquiet des enfants. Kaori les rassura et emmena Nakou et Tiébélé dans sa chambre. Ils s’assirent tous les trois en tailleur sur son lit.  

 

- Monsieur et Madame Cheik sont venus tout à l’heure.  

- Les parents de Jaïko ? S’enquit Tiébélé.  

Kaori hocha la tête.  

- Oui. Vous savez, ils souffrent beaucoup de la perte de Jaïko et ils sont très malheureux. Vous les aimez bien ?  

- Je sais pas, répondit Tiébélé, ils ont pas l’air méchant.  

- La maman a l’air très gentille en tout cas, fit Nakou. Elle était vraiment trop triste. Elle ressemble un peu à notre maman je trouve.  

- Ce sont des gens très bien, poursuivit Kaori tout en tenant les petites mains des enfants. Et ils vous ont trouvé très gentils aussi. Ça vous dirait d’être adoptés tous les deux par ce papa et cette maman.  

 

Aucune réponse. Les deux enfants se regardaient mutuellement. L’inquiétude se lisait sur leurs visages. Tiébélé sourit alors et déclara :  

- J’aurais aimé que ce soit toi notre maman. Mais j’ai bien compris que c’était pas possible et Nakou et moi on te fait confiance. Je veux bien qu’ils nous adoptent. Ainsi ma petite sœur et moi, on aura des parents, et on pourra aller dans une vraie école.  

- Oui moi aussi je suis d’accord, dit timidement Nakou. Tu nous en veux pas hein Kaori ?  

 

Cette dernière ne pouvait hélas pas répondre. Elle était heureuse pour eux mais avait beaucoup de peine de les entendre parler gaiement de leur futur sans elle. Elle se sentait égoïste mais n’y pouvait rien, elle les aimait vraiment et acceptait très mal le fait de se séparer d’eux. Elle avait toujours su que ce jour arriverait mais n’avait jamais imaginer cette séparation. Bien sûr il valait mieux que ce soit eux qui partent et lui disent au revoir avant qu’elle ne s’envole pour le Japon. Elle ne devait penser qu’à eux, et tant pis pour son propre bonheur.  

 

- Mais non ma chérie, répondit-elle finalement à Nakou, je ne vous en veux pas. Vous allez avoir des parents qui vous aiment, et surtout, vous resterez toujours ensemble.  

- Tu vas nous oublier, cria tout à coup la petite fille en pleurs.  

- Mais non voyons Nakou, dit-elle en la serrant contre elle, c’est impossible pour moi de vous oublier, vous serez toujours mes chéris, « mes enfants ». Je vous aime tellement. Mais votre bonheur est ici avec la famille Cheik. Je vous avais déjà dit qu’à partir du jour où nous serions séparés, je ferai mon possible pour revenir vous voir le plus souvent possible. Vous vous en rappelez n’est-ce pas ?  

 

Tiébélé approuva.  

 

- Moi je sais que tu seras toujours là pour nous, et puis, on t’écrira très souvent et on t’enverra des dessins de notre nouvelle famille. Mais on y va quand chez les Cheik ?  

- C’est pas pour tout de suite, rassure-toi, mais demain, vos nouveaux parents viendront sûrement vous annoncer la nouvelle eux-mêmes.  

- Notre maman ne va pas nous en vouloir d’avoir une autre maman ? Demanda Nakou.  

- Mais non, vos vrais parents seront très contents de voir que vous êtes heureux, et ils n’attendent que ça.  

- Dis Kaori, demanda Tiébélé, tu crois qu’on pourrait retourner dans notre ancienne maison pour dire au revoir à notre papa et à notre maman ?  

 

La jeune femme resta interloquée suite à une telle requête.  

 

- Oh oui, moi aussi, dit Nakou, j’aimerais bien retourner à ma maison.  

 

« - Mon Dieu, pensa Kaori, quelle idée ! Leur maison a peut-être brûlé depuis la guérilla et les souvenirs seront très douloureux pour eux, mais je les comprends. Tiébélé m’avait dit avoir enterré sa maman près de leur maison, ils ont besoin d’elle. J’en parlerai à Ryo ».  

 

- Nous verrons cela, reprit-elle. Bon, si on rejoignait les autres ?  

 

La conversation prit alors fin. Les deux petits paraissaient très heureux. Elle déchargea Ryo de ses fonctions de professeur.  

 

Le soir venu, nos deux tourtereaux s’apprêtaient à se coucher. C’est le moment que choisit Kaori pour parler à Ryo de la demande des deux enfants.  

 

- Qu’en penses-tu toi ? Lui demanda-t-il perplexe.  

- S’ils ont émis ce souhait, c’est parce qu’ils ont besoin de retrouver leurs racines avant leur adoption. Ils ne veulent pas oublier qui ils sont vraiment, même si c’est impossible. Ce sont des enfants qui recherchent leurs points de repère avant de plonger dans un autre univers.  

- Nous les y emmènerons dès demain. Il est normal qu’ils veuillent dire un dernier au revoir à leur maman.  

 

La nuit tomba. Enlacée dans les bras de celui qu’elle aimait, elle se sentait si bien. Elle n’avait plus que lui au monde et elle le savait pertinemment. Elle se devait donc de le rendre autant heureux que possible et entreprit de lui faire l’amour. Ses baisers voltigèrent sur le corps de Ryo, aussi doux et légers que des plumes.  

 

« - Mon ange, pensa alors Ryo entre deux soupirs et se laissant flotter par ce bien-être, je t’offrirai tout ce que tu as toujours désiré ».  

 

Et avant de s’envoler tous les deux pour le septième ciel, il lui dit :  

 

- Je t’aime.  

 

 

 


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