Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 15 :: Triste rencontre

Publiée: 05-06-06 - Mise à jour: 05-06-06

Commentaires: Voici une nouvelle maj. J'espère qu'elle vous plaira. Merci à Grifter et à Tamia qui m'ont encouragée à poster la suite de cette histoire. Merci d'avance pour la review que vous me laisserez. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Ils étaient plusieurs, petits et plus grands à être enfermés dans ce grand local désaffecté depuis maintenant sept jours. Profitant de la guérilla qui avait sévi dans tout le pays, semant pagaille et terreur, plusieurs malfaiteurs avaient enlevés et séquestrés des gamins, dans le but de les former au dur métier de soldat, sous les ordres de leurs commanditaires.  

Leurs conditions de détention étaient très strictes. Ils dormaient à même le sol et n’avaient que deux repas par jour. Leur grand chef disait vouloir les habituer à une vie dure pour en faire des hommes ou des femmes de combat d’exception.  

Leurs entraînements intensifs les éreintaient. Beaucoup étaient effrayés par le bruit des armes à feu et le simple fait d’en voir une les terrifiaient. Des cauchemars avaient envahi leurs nuits, et leurs cris, qui les réveillaient malgré la fatigue, étaient perceptibles à plusieurs mètres à la ronde, mais, malheureusement, personne ne pouvaient les entendre.  

 

En effet, ce grand local de deux étages était proche des marécages, un lieu infesté de moustiques, insecte très dangereux en Afrique et pouvant transmettre le paludisme, maladie très grave et mortelle, à toute personne non protégée.  

Situé à l’extérieur de la ville, c’était une cachette très pratique pour les entraînements. Leurs bourreaux logeaient juste au-dessus et s’était arrangés pour rendre cette partie-là du local bien plus agréable que celle du dessous. Leurs moustiquaires les protégeaient parfaitement de toute intrusion d’insectes, ce qui était préférable pour toute personne séjournant en pays tropical, et même leur lit était douillet. Côté nourriture, ils ne manquaient de rien bien sûr et s’octroyaient même un repas de plus par jour que leurs petits soldats.  

Les enfants étaient une trentaine à suivre ces exercices de commando et, une fois qu’ils seraient prêts à affronter une véritable armée, seraient envoyés dans un autre pays d’Afrique pour combattre sous les ordres d’autres chefs.  

 

Ce matin, l’entraînement avait commencé plus tôt que d’habitude. Depuis 5 heures, ils se traînaient dans la boue, fusil à la main, sous des fils barbelés sur plusieurs mètres. Le parcours semé d’embûches et de pièges en tout genre à éviter, était long et périlleux.  

Jaïko, 11 ans, avait chopé une mauvaise grippe qui persistait depuis maintenant trois jours. De plus, les moustiques s’étaient bien occupés de lui et son bras gauche était tout boursouflé de piqûres qui le démangeaient énormément. Aujourd’hui, il n’en pouvait plus. Ses parents lui manquaient atrocement. A leur souvenir, une larme roula sur sa joue. Un chef s’en aperçut et le sortit de sa rêverie :  

 

- Dis donc toi, on n’aime pas les mauviettes ici ! Arrête de pleurnicher sinon ça ira très mal !  

Jaïko ne répondit pas et le soldat le poussa avec la crosse de sa carabine pour qu’il rattrape ses petits camarades.  

C’est à ce moment-là que le petit garçon rassembla tout le courage qui lui restait et profita d’un court instant d’inattention du chef, pour prendre la fuite à travers les marécages. Ce dernier vit l’enfant décamper à toutes jambes.  

 

- Arrête-toi où je tire ! Hurla-t-il en le tenant en joug.  

 

Mais Jaïko ne comptait pas s’arrêter, voulant saisir sa seule chance de se sortir de ce cauchemar vivant. Une balle partit dans sa direction, effleurant son épaule gauche et le blessant légèrement. Mais il continua sa course folle en direction de la forêt de mangrove, aux abord du fleuve Mouhoun.  

Tel un évadé de prison ou un animal sauvage pris en chasse, il courrait à un rythme effréné à travers les grands palétuviers rouge, les pieds nus dans la vase, heurtant les racines des grands arbres et tombant à de multiples reprises. Il pensait à son oncle qui lui racontait souvent que la mangrove était un lieu magique avec une réputation pareille à celle du Triangle des Bermudes : si on s’y enfonce trop, on s’y perd.  

 

Ils étaient plusieurs à être à sa poursuite. Le petit garçon s’agenouilla alors dans la vase, caché derrière un amas de lianes, se retenant de tousser jusqu’à l’étouffement. Les hommes armés passèrent à côté de lui sans le voir et rentrèrent au camp après plusieurs minutes de recherches infructueuses.  

 

- Pff, dit l’un d’eux, de toutes façons, je l’ai touché et il ne pourra pas aller loin. Il périra dans la boue.  

- C’est le patron qui risque de nous en vouloir d’avoir laissé échapper une partie de la marchandise, rétorqua un autre.  

- On n’aura qu’à récupérer un autre gamin dans la journée pour remplacer celui-là !  

- Ouais, tu as raison, il n’y verra que du feu.  

 

Et ils se dirigèrent vers le lieu des entraînements.  

 

Quand il vit que les soldats l’abandonnaient à son triste sort, Jaïko put laisser libre court à sa quinte. Hors de vue, il se releva et entreprit de trouver un passage qui le mènerait en dehors de ce labyrinthe aquatique. Il était extrêmement las et sa vue se brouillait, mais pour rien au monde il ne retournerait dans ce local, comprenant que tous ne représentaient qu’une marchandise qui pouvait rapporter beaucoup d’argent. Il ne s’engouffra pas dans la mangrove et en prolongea discrètement sa lisière afin de rentrer sur la capitale pour retourner chez ses parents.  

 

Ses forces l’abandonnaient doucement. Il s’en rendait compte même si la fièvre avait pris possession de son corps. Il priait tout en marchant, implorant le Bon Dieu de lui permettre de trouver son chemin. Tel un papillon de nuit attiré par la lumière, ses pas le menèrent à Ouagadougou.  

 

****************************  

 

Une jeune et jolie brunette, vêtue plutôt légèrement, était assise au bureau de l’ancien Président de l’association « Tout pour un enfant », le nez plongé dans des dossiers.  

En effet, elle s’affairait à trouver un nouveau foyer pour deux petits orphelins prénommés Tiébélé et Nakou, pendant que ces derniers étaient en cours.  

 

Aaron, durant son court règne, n’avait hélas rien tenu à jour des affaires d’orphelinat, et elle avait beaucoup de mal à s’y retrouver au milieu de toute cette paperasse. Elle aurait pourtant du se douter, connaissant l’immoralité du personnage, que tous les renseignements glanés par le Président du Burkina Faso et de ses ministres sur les possibilités d’adoption des enfants n’auraient pas pu tomber entre de plus mauvaises mains.  

 

Elle se décida donc à ranger tous les documents qui étaient importants à ses yeux, et dénicherait bien les dossiers des différents couples potentiels. C’est donc ainsi qu’elle reprit en main les affaires de l’orphelinat. L’argent rentrait toujours à flot sur le compte de l’association, venant de nombreux états de différents pays, ou même de simples particuliers inquiets pour le sort des enfants. Bien entendu, le gouvernement africain versait également des sommes conséquentes toutes les fins de mois. Côté argent et matériel, tout semblait aller pour le mieux et Kaori ne s’inquiétait pas de cet aspect-là.  

 

Mais l’orphelinat devait absolument être reconnu en tant que tel par les autorités car bientôt, les dons du monde entier diminueraient surtout lorsque les télévisions annonceraient la fin de la guerre au Burkina Faso. Le Président les avait assurés qu’une construction rapide aurait lieu et que du personnel compétent serait alloué à cette cause. Il y avait certes déjà un orphelinat dans la capitale mais qui ne pouvait pas se permettre d’accueillir d’autres bambins. Le projet ne tarderait sûrement pas à voir le jour.  

 

Au bout de quelques minutes, elle découvrit plusieurs documents qu’elle convoitait depuis le début de la matinée. Les yeux brillants d’espoir, elle parcourut les différentes demandes d’adoption. Elle en éluda plusieurs qui émanaient de pays francophones. Il était hors de question de déraciner ces deux enfants. Leur vie était ici, au milieu des leurs. Cela ne servait à rien de les envoyer aussi loin. Elle avait beaucoup de mal à les imaginer vivre en France ou dans un autre pays, où ils devraient s’adapter à leur nouvel environnement, et à une toute autre vie, qui ne serait pas forcément meilleure qu’en Afrique, même si, quoi qu’on puisse en penser, l’argent contribue au bonheur même si ce dernier ne s’achète pas.  

Malheureusement, les familles africaines désirant adopter étaient plutôt rares. Les couples préférant de très loin accueillir un bébé dans leur foyer plutôt qu’un enfant, alors deux... Sa tâche s’avérerait donc difficile et à dire vrai, mis à part peut-être deux ou trois dossiers, aucun ne lui plaisait réellement. Elle poussa alors un profond soupir, et espérait avoir soudainement une idée de génie qui lui permettrait de réaliser son précieux objectif.  

 

C’est à ce moment-là que son nettoyeur préféré toqua à la porte et rentra sans attendre sa réponse.  

 

Elle esquissa un bref sourire à cet homme, toujours présent à ses côtés dans ses moments de joie, de douleur ou même d’incertitude.  

 

- Alors mon cœur, lui demanda-t-il, tes recherches avancent-elle comme tu le souhaites ? A ta mine déconfite, je parie que non ! Que se passe-t-il ?  

- C’est un vrai bazar ce bureau, expliqua-t-elle. J’ai mis un bon moment avant de ranger tous ces documents. Aaron ne les avait sûrement jamais examinés. En tout cas, une chose est sûre, il ne détournait pas les fonds reçus. C’est déjà ça !  

 

Ryo acquiesça d’un signe de tête et lui répondit :  

 

- Tu sais, cet orphelinat était en quelque sorte sa couverture pour accéder au pouvoir, il ne pouvait pas se permettre de prendre de tels risques, sinon, le Président ne lui aurait plus fait confiance.  

- Il a bien mené sa barque en effet, et j’espère que nous ne le reverrons pas de sitôt. Avec la trouille que tu lui as fichu ainsi qu’à Bridget, on ne les reverra sans doute jamais.  

- Tu te trompes, déclara Ryo, un psychopathe comme lui ne s’arrêtera pas en si bon chemin, j’en suis persuadé. D’ailleurs Falcon et Mick sont de mon avis, et ne comptent pas repartir pour le Japon tant que ces deux-là ne seront plus en état de nuire. Ils finiront par refaire surface tôt ou tard. D’ailleurs, j’aimerais que tu restes très prudente.  

 

Kaori perçut l’inquiétude chez son partenaire et voulut le rassurer. Elle se leva et contourna le bureau pour être plus près de lui.  

 

- Je te le promets, lui dit-elle tout en lui prenant la main, ne t’inquiètes donc pas. Je suis entourée des meilleurs professionnels, n’est-ce pas ?  

 

Il sourit à son geste et à sa naïveté. Ses trois héros n’avaient malheureusement pas pu empêcher son enlèvement et Aaron s’était montré bien plus malin qu’il ne l’aurait imaginé.  

Et il ne saurait dire si le pire était derrière eux ou bien à venir.  

 

Kaori se mit alors sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres.  

Ce témoignage d’amour lui paraissait de plus en plus naturel et elle ne rougissait presque plus. Puis, elle lui lâcha la main pour retourner à la consultation de ses dossiers quand Ryo la retint par le bras et la ramena à lui. Sans lui parler, il s’empara de sa bouche. Lorsque l’ardent baiser prit fin, Kaori qui avait réussi à maîtriser ses sens jusqu’à présent face à son étalon, ne put empêcher le rose de monter à ses joues.  

 

Ryo s’enorgueillit de ce changement d’attitude. Il aurait souhaité qu’elle reste toujours aussi émotive à son approche, toujours aussi sensible. Il la désirait toujours aussi jalouse et douce à la fois. Le jour où elle ne rougirait plus à ses avances, signifierait que l’habitude d’être ensemble aurait enfoui au plus profond leurs sentiments réciproques, les faisant disparaître à tout jamais. Il ne voulait pas que son couple s’enlise dans cette voie. Bien sûr, la routine avec le nettoyeur numéro 1 du Japon n’existait pas et leur partenariat au sein de City Hunter, l’adrénaline du métier, leur permettaient à tous les deux de connaître les mêmes dangers, qui les rapprochaient à chaque fois un peu plus. Mais, leur amour se devait d’être aussi protégé au fil du temps.  

Il espérait en fait ne jamais expérimenter cette lassitude entre deux êtres qui s’aiment et que beaucoup de couples connaissent.  

 

Il se décida enfin à la laisser poursuivre ses recherches et sortit du bureau. Il voulait lui laisser le libre choix de la famille adoptive et ne comptait pas émettre d’avis. L’instinct féminin de Kaori était très efficace, surtout lorsqu’il s’agissait des affaires de cœur, et il lui faisait, par conséquent, entièrement confiance.  

 

Cette dernière se rassit derrière son bureau. Elle avait tout de même réuni trois dossiers représentant d’éventuels parents pour Tiébélé et Nakou. Les couples semblaient avoir une situation plutôt aisée. Elle recopia les différentes adresses ainsi que les numéros de téléphone sur un bout de papier, et, telle une assistante sociale, se décida à rendre une petite visite à ces personnes. Peut-être aurait-elle une bonne surprise finalement. Elle ne voulait négliger aucune piste, aussi faible soit-elle.  

Elle ne voulait pas perdre de temps et aurait tant aimé récolter de bonnes nouvelles avant la fin de la matinée, pour ensuite les annoncer à ses deux petits protégés lorsqu’ils sortiraient de la salle de classe. Elle les chérissait vraiment de tout son cœur, autant que si elle était leur mère naturelle, d’un amour qui allait au-delà des liens sacrés du sang. La séparation serait rude, elle le savait bien.  

 

Elle prit son petit sac et sortit du campement. Tellement déterminée dans sa quête, elle omit de prévenir Ryo de sa sortie.  

 

C’était la première fois qu’elle se hasardait seule dans cette grande ville qu’est Ouagadougou.. Par chance, devant le portail du grand campement, un taxi attendait un éventuel client. Elle se dirigea vers la voiture et lui indiqua successivement les différentes adresses auxquelles elle devait se rendre. Le chauffeur, content d’avoir du travail, ne se fit pas prier et l’emmena à la première adresse. Des français qui avait quitté leur pays pour une vie plus tranquille en Afrique. Une somptueuse demeure s’élevait devant eux. Elle descendit de la voiture, sceptique, et aucunement intimidée par la richesse du couple. Seul les futurs parents l’intéressaient.  

Elle sonna à la porte qui s’ouvrit dans la seconde, et un homme aussi bourru qu’un ours lui demanda :  

 

- Qu’est-ce que vous voulez ?  

 

Surprise par cette agressivité et impolitesse à son égard, Kaori rigola nerveusement et répondit :  

 

- Je viens de l’association « Tout pour un enfant » suite à votre dossier pour une demande d’adoption. J’ai sûrement du me tromper d’adresse. Excusez-moi pour le dérangement.  

 

Elle faisait demi-tour lorsque l’homme lui lança :  

 

- Non non, c’est bien nous ! Alors ça y est ! on veut bien nous donner un môme ! C’est pas trop tôt ! Depuis le temps que ma femme et moi voulions un petit morveux pour compléter la famille, il arrive enfin !  

 

A ces mots, sa compagne débarqua à ses côtés, telle une furie. Elle empestait l’alcool et était à moitié ivre.  

 

- Que se passe-t-il ? – hic - Un enfant ? Chouette ! – hic – on l’aura quand ?  

 

Kaori écarquilla ses yeux ! Elle n’en revenait pas ! Des larmes firent leur apparition lorsqu’elle imagina Nakou et Tiébélé, qui avaient besoin de tant d’affection, vivre avec ces gens ! Comment pouvaient-il prétendre pouvoir élever un enfant alors qu’ils n’étaient même pas capables de s’occuper d’eux ! Et parler avec autant d’oisiveté d’un fait aussi important qu’est l’adoption, la rendit muette de stupéfaction !  

 

- Veuillez m’excuser, leur dit-elle finalement, mais vous n’avez pas du tout le profil adéquat pour prétendre à une quelconque adoption.  

 

Sans en rajouter davantage, elle tourna les talons pour de bon, laissant le couple sur le perron de leur résidence, qui semblait ne pas comprendre pourquoi ce droit leur était aussi facilement refusé.  

 

« Décidément, pensa-t-elle, ça commence mal ».  

Elle remonta dans le taxi pour se rendre à la prochaine adresse. Le résultat fut aussi décevant que la précédente rencontre. Quant au dernier couple, ils étaient absents. Kaori dépitée, décida de rentrer à pieds. Elle remercia le chauffeur de taxi en le payant en conséquences et prit la direction de l’orphelinat. Elle se sentait triste de ne pas ramener de bonnes nouvelles aux deux enfants, mais se dit au fond d’elle, que c’était sûrement le destin qui en avait décidé ainsi, et qu’il y avait sûrement une bonne raison à ce coup du sort.  

 

Les rues de la capitale étaient agitées et malgré tout, elle se sentait mélancolique et pensait à sa promesse de ne partir qu’une fois qu’elle serait certaine qu’ils feraient partie d’une famille qui les aimerait. Elle devait se ressaisir et fouiller encore une fois les dossiers de demande d’adoption. Peut-être avait-elle fait l’impasse sur une bonne famille ou que d’autres sollicitations arriveraient dans les jours à venir. Oui, tout espoir n’était pas perdu.  

 

Elle traversa l’immense marché couvert de Ouagadougou, se faisant héler plusieurs fois par les marchands qui souhaitaient lui vendre des souvenirs d’Afrique, ou les lui troquer contre un objet personnel. Ces démarches la firent sourire sans qu’elle n’accepte pour autant les propositions qui lui étaient faites.  

La tête dans les nuages, un petit garçon recroquevillé contre un mur attira son attention. Est-ce qu’il pleurait ou bien était-il malade ? Personne ne semblait se préoccuper de lui malgré la foule présente ce jour-là. Elle voulut en avoir et le cœur net et s’approcha de lui. C’est d’une voix très douce qu’elle lui demanda :  

 

- Bonjour mon bonhomme, quelque chose ne va pas ?  

L’enfant avait la tête enfouie entre ses genoux et elle ne pouvait distinguer son visage. Il était très sale et elle remarqua très vite qu’il avait une blessure assez profonde à l’épaule. Elle s’accroupit près de lui, et d’un geste tendre, lui souleva délicatement la tête. A sa grande surprise, il ne réagit pas et se laissa tomber contre elle, inconscient, il était très pâle et transpirait énormément. Elle sentit son pouls battre sous ses doigts et fut soulagée.  

 

- Réveille-toi mon grand ! Je t’en prie !  

Mais il ne l’entendait pas.  

 

- Venez m’aider, cet enfant est très malade ! Cria-t-elle à l’attention des passants.  

 

A ses cris, un homme accourut vers elle.  

 

- Ne bougez pas madame, je vais vous chercher un taxi pour l’emmener à l’hôpital.  

Kaori acquiesça de la tête, soulagée d’avoir été entendue, mais ne put s’empêcher de s’affoler. Qu’est-ce qui avait bien pu le mettre dans un tel état ? Qu’avait-il ? Elle lui caressait les cheveux tout en attendant les secours et tentait de le rassurer en lui murmurant des mots tendres :  

 

- Ne t’inquiète pas mon cœur, on va te sortir de ce mauvais pas.  

 

Le même taxi qu’elle avait pris quelques minutes auparavant s’arrêta près d’eux. Le chauffeur fut assez surpris de revoir une deuxième fois sa seule et unique cliente de la matinée. L’homme l’aida à installer l’enfant dans la voiture.  

 

- Je m’occupe de lui, lui dit-elle. Je vous remercie beaucoup monsieur.  

- J’espère que tout ira bien pour lui, fit-il en claquant la porte de la voiture et en faisant signe au chauffeur qu’il pouvait foncer pour l’hôpital.  

A leur arrivée, il aida la jeune femme à porter l’enfant jusqu’aux urgences. Depuis la guérilla, ce dispensaire regorgeait de blessés et elle espérait qu’il serait tout de même pris en charge très rapidement. Une infirmière l’accueillit et comprit immédiatement la situation. Elle alla chercher un brancard où le petit garçon fut installé. Lors de son transport dans la chambre 77 qui venait tout juste d’être libérée, elle demanda à Kaori des informations sur l’identité du petit malade.  

 

- J’ai trouvé cet enfant souffrant dans la rue, expliqua-t-elle à bout de souffle et très inquiète, je ne connais rien de lui malheureusement. Il était tout seul.  

- On va lui donner les premiers soins, lui dit l’infirmière pour tenter de la rassurer, et lui faire plusieurs examens. Je vais prévenir le médecin de garde. Veuillez patienter dans le couloir.  

 

Kaori sortit. Cet hôpital n’avait rien à voir avec ceux du Japon qui étaient beaucoup plus modernes. L’hygiène y laissait à désirer, ce qui ne fit qu’accroître son angoisse. Elle se dirigea vers une cabine téléphonique pour joindre le portable de Ryo. Elle mit ses pièces et composa le numéro, pressée de l’entendre.  

 

- Ryo, c’est moi.  

- Mais où étais-tu bon sang ? Je t’avais demandée de rester très prudente tout à l’heure et tu es sortie du campement sans même m’en parler ! Aurais-tu oublié notre conversation ? Je suis même partie à ta recherche dans la ville.  

- Ne crie pas je t’en supplie, je suis à l’hôpital !  

 

De l’autre côté du fil, Ryo pensa aussitôt qu’il lui était arrivé un malheur :  

 

- Qu’est-ce qui se passe ? Que t’est-il arrivé ?  

- Je vais bien, calme-toi. J’ai trouvé un enfant dans la rue. Il était très malade Ryo et je ne pouvais pas l’abandonner. Rejoins-moi, j’ai besoin que tu sois près de moi.  

- Bien sûr, répondit-il sans poser plus de questions. J’arrive tout de suite et tu me raconteras tout ça en détails.  

 

Elle raccrocha et se sentit presque apaisée. Sa matinée avait été un véritable cauchemar et elle avait hâte de voir Ryo arriver pour se blottir dans ses bras et ne plus se sentir si seule. Tout en l’attendant, elle s’assit sur une chaise devant la chambre du garçonnet. Le médecin sortit alors, suivi de l’infirmière.  

- Nous lui avons fait divers examens et soigné sa blessure à l’épaule, expliqua-t-il à Kaori. Sa fièvre va bientôt baisser et il ne devrait plus tarder à se réveiller grâce au cachet que je lui ai donné. Vous pouvez aller à son chevet si vous le désirez, en attendant les résultats.  

- Bien docteur, je vous remercie.  

 

Elle rentra et veilla sur le petit malade.  

 

 


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