Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 17 :: Bienheureux chauffard

Publiée: 19-06-06 - Mise à jour: 19-06-06

Commentaires: Bonjour. voici mon 17ème chapitre. merci beaucoup tout le monde pour toutes vos reviews. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Le soleil ne cessait de briller, brûlant de ses faisceaux la terre déjà trop rouge d’Afrique, et réchauffant les cœurs meurtris.  

A l’hôpital, une autre petite étoile, mais toute aussi lumineuse se prénommant Nakou, lâcha la main de Kaori, pour se diriger sans aucune hésitation, vers les parents solitaires.  

 

Elle rentra alors dans la chambre de Jaïko et s’agenouilla à côté de la mère, elle-même assise à même le sol, la tête reposant à côté du corps de son enfant.  

Nakou passa ses petits doigts dans ses cheveux courts et crépus. A ce geste inconnu, la femme releva son visage ravagé par le chagrin et regarda la petite fille d’un air complètement absent.  

Cette dernière lui dit alors d’une frêle voix :  

- Je sais ce que ça fait de perdre quelqu’un qu’on aime. Mon frère et moi, on a perdu notre maman il y a un mois.  

 

Mais on aurait dit qu’elle ne l’écoutait ni ne l’entendait. Elle se jeta sur son fils et le secoua de toutes ses forces.  

 

- Je t’en prie, réveille-toi, JAÏKO ! Hurla-t-elle hystérique.  

 

Le père essaya de l’empêcher de s’autodétruire, sans succès. C’était comme si sa femme devenait folle. Cette vision lui fut insupportable et il s’échappa en courant de la chambre ainsi que de l’hôpital, avec un besoin oppressant d’air. Ryo le suivit pour tenter de le calmer.  

 

Nakou, quant à elle, ne désespérait pas d’aider cette mère orpheline de son enfant :  

 

- Il faut le laisser partir. Il sera bien avec ma maman et je suis sûre qu’elle prendra soin de lui comme elle a pris soin de nous.  

 

Ces quelques mots touchèrent la femme qui arrêta immédiatement de ballotter le petit corps, et se retourna vers cet autre enfant qui dégageait une intense chaleur et qui la réconfortait. Les mots qu’elle avait su lui dire étaient presque magiques. Elle essuya ses larmes du revers de la main et lui confia :  

 

- Je crains de ne plus pouvoir vivre sans mon bébé. Il était tout pour moi, et c’était grâce à lui que je pouvais avancer chaque jour. Il était ma seule raison d’exister.  

- Il ne faut pas dire ça madame, il y a pleins d’enfants comme mon frère et moi qui recherchent une aussi gentille maman que vous. Jaïko ne sera pas tout seul là-haut, j’en suis certaine. Je lui prête ma maman.  

 

La femme resta bouche-bée devant autant de bonté. Cette fragile petite qui avait perdu ses parents lui apprenait à vivre avec cette douleur. Elle savait de quoi elle parlait et la consolait par des mots simples mais bouleversants et empreints de sagesse. Des enfants et des parents quittaient ce monde pour se retrouver dans un autre. Dans sa douleur, elle fut surprise d’esquisser un faible sourire à l’enfant, comme si une autre vie avait lieu là-haut.  

C’est alors que Nakou qui lui tenait maintenant la main reprit :  

- Il n’y a que le temps qui pourra apaiser votre peine. Mais il en faudra beaucoup parce que moi, je suis pas entièrement guérie.  

- J’aimerais lui dire au revoir pour de bon. Tu veux bien me laisser seule et je te retrouve dès que je serais certaine qu’il sera parmi les anges.  

 

Nakou acquiesça d’un signe de tête, lui fit une bise sur la joue et sortit. La porte de la chambre était restée à demie-ouverte et Kaori n’avait rien perdu de la scène. Tiébélé non plus d’ailleurs et était drôlement fier de la générosité de sa petite sœur. Quant à Mick et Falcon, ils étaient tout simplement époustouflés par cette démonstration d’amour qui s’était déroulée devant eux, et Falcon, sous ses lunettes noires, laissa quelques larmes s’échapper.  

 

Kaori accueillit Nakou à bras ouverts.  

- Tu as eu raison de parler ainsi à cette dame, elle en avait besoin. Tu es peut-être une toute petite fille de 6 ans mais tu es très grande dans ton cœur. Et grâce à ce trésor que tu as au fond de toi, tu ne seras jamais vraiment malheureuse et tout le monde t’aimera. Ne change jamais Nakou.  

 

Mais la petite fille se laissa alors aller à des sanglots. Cette situation fort émouvante lui rappelait la mort de sa propre mère et elle pleura dans les bras de Kaori. Tiébélé s’y réfugia lui aussi et laissa également éclater son chagrin. Kaori les serra très fort tous les deux en les couvrant de baisers.  

 

Ryo de son côté avait calmé le père et l’avait invité à rejoindre sa femme qui avait plus que tout besoin de lui.  

Le couple réuni dans la chambre, notre petit groupe de nettoyeurs décida de rentrer à l’orphelinat afin de leur laisser l’opportunité de faire le deuil de leur fils. Leur famille ne devrait plus tarder à les soutenir.  

 

Dans le taxi-brousse qui les ramenait tous au campement, Ryo revit cette flamme inquiétante dans les yeux de sa douce :  

 

- Je sais à quoi tu penses mais tu restes en dehors de ça ! Lui fit Ryo d’un ton sec. Je ne veux plus qu’il t’arrive quoi que ce soit. C’est bien compris ?  

- Non, rétorqua-t-elle, je suis désolée mais tu ne me tiendras pas à l’écart. Je compte activement participer à la mort du couple Aaron et Bridget et venger par la même occasion Jaïko.  

- Je ne veux pas entendre de tels mots dans ta bouche ! Fulmina-t-il. Tout ceci est notre rôle à Falcon, Mick et moi.  

 

Sa voix s’était élevée et Nakou et Tiébélé, chacun assis sur un des genoux de Falcon, tournèrent la tête dans leur direction.  

Kaori leur fit un petit signe et un sourire signifiant que tout allait bien. Ryo baissa d’un ton :  

 

- Je peux comprendre ce que tu ressens car j’éprouve le même besoin que toi de les voir disparaître à tout jamais et de leur faire payer la mort de Jaïko, ainsi que l’enlèvement de tous les autres enfants.  

- Je suis ton équipière, ne l’oublie pas. Et puis, je suis concernée. Je te rappelle que j’ai failli être éventrée dans le sanctuaire.  

- Nous remettrons plusieurs points en place dès notre arrivée au campement ! Répondit sèchement Ryo sans même la regarder.  

 

La conversation prit fin. Un froid s’installa entre les deux nettoyeurs (nda : nouveau couple et déjà fâché ?). Kaori ne l’entendait pas de cette oreille. Plus que jamais, une furieuse envie de tuer ce monstre s’était emparée d’elle.  

Quelques minutes plus tard, ils descendirent devant l’orphelinat. Nakou et Tiébélé regagnèrent leurs amis tandis que Ryo empoigna la main de Kaori et l’entraîna dans leur chambre.  

 

- Mais enfin lâche-moi, tu me fais mal !  

- Bon sang, commença Ryo en la libérant, que t’arrive-t-il, je ne te reconnais plus ! Où est passée cette femme compatissante et généreuse ? Je n’aime pas ce que je vois au fond de tes yeux ! Tuer c’est mon job Kaori, pas le tien ! Bien sûr que nous formons une équipe et ton rôle à toi est de m’épaule. J’ai besoin de sentir ton cœur chaud battre à mes côtés pour me rattacher à la vie. Reviens-moi. Je n’ai pas besoin d’une nettoyeuse à mes côtés qui vivrait mon enfer, endurerait la nuit les cris des âmes en peine que j’aurais descendues. Tu crois que tuer t’enlèvera ce goût amer ? Tu te trompes. J’ai vengé ton frère et pourtant, il me manque encore et la mort de ses meurtriers ne m’a pas soulagé de sa disparition.  

 

La voix de Ryo, tonitruante lors de ses premiers propos, s’était finalement adoucie au souvenir d’Hideyuki. Kaori avait écouté chacun de ses mots très attentivement. L’étincelle meurtrière au fond de ses prunelles diminua d’intensité et disparut.  

Elle s’approcha de lui à pas feutrés et lui prit les mains.  

 

- Ryo, j’aimerais tant partager ton calvaire pour alléger ton existence. Mais si ma présence te suffit pour calmer tes cauchemars et apaiser ton âme, alors, je me contenterais d’être toujours auprès de toi et de t’offrir énormément d’amour. Il m’arrive aussi d’éprouver des sentiments de haine face à autant de cruauté, c’est légitime non ? Mais tu as raison, la vengeance n’a jamais fait revenir les êtres disparus, et ne peut qu’alimenter les trop nombreuses guerres. Parfois, on peut croire qu’elle est le remède pour rendre justice, mais c’est se voiler la face. Mais alors, dis-moi comment faire pour qu’Aaron et Bridget paient pour tout ce qu’ils ont fait ? Comment les mettre hors d’état de nuire ?  

- C’est parce qu’il n’y a pas de solutions qu’il existe des hommes comme moi, reprit-il, qui sont nés pour tuer, faire la basse besogne afin qu’une femme aussi pure que toi, Kaori, n’ait pas à se salir les mains. C’est le destin qui en a décidé ainsi.  

- Arrête de te décrire comme un monstre sanguinaire que tu n’es assurément pas. Tu me protèges au péril de ta vie, tu me gardes comme une pierre précieuse. Tu ne tues que lorsque tu y es obligé. Et puis, je suis ta partenaire et il se pourrait qu’un jour il me soit indispensable de tirer à bout portant pour te sauver. Ce serait bien normal. Pourquoi ne t’appuies-tu pas un peu sur moi ?  

 

Ryo lui caressa la joue mais ne lui répondit pas. La vie de sa partenaire était entre ses mains, parce qu’il l’avait promis à son frère, parce qu’il l’aimait. Et puis, elle était sa bouée de sauvetage et que sans elle, il coulerait.  

Il s’assit sur le lit et elle s’agenouilla à ses pieds, posant la tête sur son genou.  

Le calme et la compréhension étaient revenus au sein du couple City Hunter.  

Puis, Ryo sortit son magnum qu’il chargea et tendit l’arme de Kaori en guise d’ultime défense.  

 

- C’est au cas où tu en aurais besoin pour te protéger, expliqua-t-il. Tu restes ici.  

- Non, laisse-moi t’accompagner ! J’ai bien compris la leçon mais ma place est près de toi.  

 

Il vit sa mine résignée et ne put s’empêcher d’accepter sa requête.  

 

- OK, dit-il enfin. Mais ne me lâche pas d’une semelle.  

 

Elle approuva d’un signe de tête. Ils sortirent de la chambre. Falcon et Mick les attendaient à l’extérieur et étaient également très pressés de faire la peau au couple Aaron et Bridget. Un arsenal d’armes était planqué à l’arrière du 4 X 4. Ils y passeraient le reste de la journée s’il le fallait mais ils trouveraient ce camp d’entraînements de jeunes soldats et délivreraient tous les enfants.  

 

Ryo au volant, Falcon à ses côtés, Kaori et Mick à l’arrière, le véhicule partit, sous l’œil inquiet du personnel de l’orphelinat.  

Ils longèrent les abords de la capitale, cherchant la mangrove qui ne devait pas être très éloignée pour qu’un enfant blessé, malade et à pieds, ait pu relier les deux points.  

Alors qu’ils faisaient demi-tour sur une piste qu’ils pensaient ne mener nul part, ils entendirent plusieurs coups de feu. Ryo immobilisa le 4 X 4.  

 

- Revenons sur nos pas, suggéra Kaori, ces tirs venaient sûrement du camp d’entraînement ! Vite Ryo !  

 

Il s’exécuta en se fiant à son ouïe. Ils empruntèrent un passage astucieusement caché par des hautes herbes. Ryo appuya sur l’accélérateur. Le véhicule bondissait sur les multiples bosses du chemin et tous les passagers se cramponnaient tant bien que mal.  

 

 

Du campement, les soldats entendirent le bruit du moteur qui se rapprochaient de plus en plus d’eux et firent rentrer les enfants à l’intérieur du vieux local. A l’étage supérieur, un homme sortit la tête d’une fenêtre. Il avait cet air si méprisable qu’on lui connaissait bien. Une vieille mégère s’approcha de lui pour lui demander ce qui se passait :  

 

- On a de la visite, répondit Aaron tout en essayant de garder son calme.  

Sur ces derniers mots, il descendit et sortit du local, Bridget sur ses talons.  

 

La jeep s’immobilisa alors sur un vaste espace vert isolé au milieu des différentes espèces végétales, et qui était sans aucun doute la base militaire recherchée par les nettoyeurs.  

Tous les quatre bondirent à terre.  

Des tranchées avaient été creusées, et en face, les cibles de tirs étaient criblées de balles. Des goupilles de grenade traînaient sur le sol. Sur la droite, un parcours boueux sous des barbelés sur lesquels s’étaient accrochés des bouts de tissus, témoins des douloureux exercices quotidiens pour des jeunes enfants. Et, plus loin, un grand local devant servir d’habitat pour les futurs soldats et leurs commandants.  

 

Cette odeur de poudre, que Kaori connaissait pourtant si bien, lui donna la nausée lorsqu’elle imagina Jaïko évoluer dans ce camp et se faire battre par les chefs. Les pleurs des jeunes recrues arrivèrent jusqu’à leurs oreilles. Elle fit le geste de courir dans leur direction, lorsque Ryo la stoppa d’un bras : Aaron et Bridget venaient de faire leur apparition.  

La vue de ce couple lui fut alors insupportable et fit monter en elle tellement de haine qu’elle en oublia les propos qu’elle avait tenus quelques heures plus tôt à Ryo, à savoir qu’elle ne tuerait jamais sous le sceau de la vengeance.  

 

- Décidément, jeta Aaron, vous êtes pire que la glue ! Partez immédiatement avant que je ne dise à mes hommes de vous descendre.  

 

Il était entouré de ses soldats qui visaient les nettoyeurs à travers la lunette de leur fusil et pensait, par conséquent, ne rien craindre d’eux. Il se croyait protégé. C’était ne pas connaître la fureur de City Hunter et de ses amis !  

 

- Vous n’êtes pas humains, lança Kaori nullement impressionnée par tout l’attirail d’armes qui les encerclaient. Vous êtes des monstres  

- Ah ma petite Kaori, encore plus belle sous la colère ! Tu as échappé de justesse à la mort dans le temple mais là, tu peux me croire, plus personne ne pourra te sauver.  

 

Ryo fronçait les sourcils, ces quelques mots ne lui avaient pas plu. Pour qui se prenait-il pour parler ainsi à sa femme ?  

 

-Tes manigances sont finies Aaron, tu ferais mieux de te rendre au lieu de souhaiter m’affronter ! Tu pourrais le regretter amèrement. Dans mon pays, je suis réputé pour être le nettoyeur n° 1, je suis sans scrupules devant les vermines de ton espèce !  

 

Bridget frissonna malgré sa confiance en Aaron. Ils étaient donc des tueurs venus du Japon ! Elle s’agrippa au bras de son compagnon qui faisait pâle figure devant les aveux de cet homme. Pourtant, il discernait mieux à présent le personnage et comprit le pourquoi de ces spasmes qui parcouraient son corps à chaque fois qu’il était près de lui à l’orphelinat, ou lorsqu’il parlait à Kaori. Il interpréta également cette émanation destructrice qui jaillissait de lui, surtout à ce moment précis, et il lui paraissait invincible.  

 

Bridget, morte de peur, lui murmura alors à l’oreille un plan d’échappatoire qu’il acquiesça de la tête avant d’hurler à ses troupes :  

 

- Feu ! Tuez-les tous !  

 

A ces mots, les nettoyeurs dégainèrent bien plus vite que leurs agresseurs, et Kaori plongea derrière le 4 X 4. Les coups de feu jaillirent de toute part, Ryo, Mick et Falcon roulant sur les côtés afin d’éviter les balles. Aaron et Bridget, couverts par leurs soldats prirent la poudre d’escampette à travers les champs de mil, en direction de la piste. Bridget essoufflée, s’arrêta pour reprendre sa respiration lorsqu’elle entendit derrière elle la voix de Kaori qui retentit comme un glas :  

 

- Ne bougez plus ! Vous non plus Aaron !  

 

Elle avait sorti son arme et comptait bien s’en servir comme défouloir. Mais Aaron et Bridget, nullement impressionnés par la jeune femme, poursuivirent de plus belle leur fuite pour atteindre la route et avoir la chance de se sauver.  

 

Kaori tira un coup mais n’atteignit pas sa cible. Une deuxième balle partit et se nicha dans la jambe gauche d’Aaron. Ce dernier poussa un cri et s’immobilisa tout en la tenant de ses deux mains. Mais Bridget ne voulut pas l’abandonner et le prit par la main pour l’encourager à se sauver. Kaori sur leurs talons les avait presque rejoints.  

 

Aaron suivait péniblement Bridget et tous les deux avaient atteints la route. Kaori tira une troisième balle et rata cette fois-ci de très peu la vieille dame. Tellement paniqués et pressés d’échapper à la nettoyeuse qui déchargeait son arme sur eux, ils traversèrent sans apercevoir ni même entendre le moteur d’un gros poids lourd qui roulaient à toute vitesse dans leur direction et qui semblait ne pas pouvoir freiner.  

 

Aaron, qui ne pouvait plus avancer et qui perdait beaucoup de sang, stoppa sa course en plein milieu de la chaussée. Bridget le tira alors par le bras et c’est là qu’ils furent surpris par le gigantesque camion. Elle tenta bien de se sauver sans lui mais hélas, il fut trop tard. Ils furent percutés de plein fouet et traînés sur plusieurs mètres devant l’œil interloqué de Kaori que Ryo venait de rejoindre.  

 

Puis le camion stoppa et le conducteur en descendit, affolé par ce qui venait de se passer et se précipita vers les deux corps, dont des morceaux de membres traînaient ça et là. Il hurla en expliquant aux deux spectateurs que ses freins n’étaient plus très bons et qu’il n’avait pas pu les éviter. C’est alors qu’il vit les pistolets de chacun d’eux et comprit ce qui venait de se passer. Épouvanté et tremblant de tous ses membres, il recula de plusieurs pas, chuta sur les corps d’Aaron et de Bridget, meurtris, sanglants et en lambeaux. Il se releva et remonta à toute allure dans son fourgon qu’il redémarra en trombe.  

 

Ryo prit délicatement l’arme des mains de sa partenaire, choquée par l’accident. Elle ne quittait pas des yeux Aaron et Bridget et le spectacle qui suivit fut des plus terrifiants :  

 

Des ombres, comme des zombis, avec des expressions terrifiantes sur leurs visages accoururent depuis l’horizon et se regroupèrent autour des deux cadavres. Ils ricanaient. Les âmes des deux anciens tortionnaires s’élevèrent dans les airs, et furent agrippés par les spectres qui les emportèrent avec eux pour disparaître au loin dans une fumée noire ! Leurs hurlements se firent imperceptibles. Puis, plus rien. Seules leurs dépouilles jonchaient la piste.  

Nul doute que ces deux-là ne se rendaient pas au paradis !  

 

Kaori et Ryo n’en crurent pas leurs yeux ! Les fantômes la terrorisaient et ils venaient de vivre le remake du film « Ghost ».  

Elle frissonna et se rendit compte qu’elle était cramponnée au bras de Ryo, lui-même cloué sur place par le spectacle :  

 

- Mais c’était quoi ça ? lui demanda-t-il alors.  

- Les esclaves du Diable, les âmes malveillantes qu’il garde près de lui si tu préfères, répondit-elle sûre de ce qu’elle avançait. Aaron et Bridget n’auraient jamais du s’aventurer en terrain vaudou, les forces maléfiques se sont déchaînées et vengées sur eux. C’est une religion qu’il faut respecter et qui ne doit jamais être utilisée à mauvais escient. Je n’ai pas du tout envie de connaître leur sort. Tel est pris à celui qui croyait prendre !  

- Au moins, reprit-il, on est certain que là où ils seront, ils ne rencontreront pas Jaïko !  

- Tu as raison, répondit-elle en détournant le regard des dépouilles. Tout est fini, rentrons délivrer les autres enfants.  

- Une minute. Mick et Falcon sont avec eux.  

- Oui, qu’y a-t-il ? Fit-elle, sachant pertinemment de quoi Ryo voulait l’entretenir.  

- Tu as vu ce qui vient de se produire sous nos yeux ?  

- De quoi parles-tu, de l’accident et des fantômes ?  

- Oui. Vois-tu, si tu avais vengé Jaïko en les tuant, car c’est bien ce que tu comptais faire n’est-ce pas ?  

- Oui, mais je..  

 

Il la coupa :  

 

- Ce que je veux t’expliquer, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un pour s’en charger à ta place, même dans l’au-delà. La preuve ! Moi j’ai déjà tué et j’ai ma place en enfer ; je finirai comme eux, emporté dans les flammes. Alors que toi, tu as les mains blanches et elles doivent le rester. Ta place est avec les anges.  

 

Elle lui sourit, pas très convaincue par son beau discours. Sa place était à ses côtés dans ce monde et dans l’autre. Mais elle ne rechigna pas ses dires, le principal était que ces deux crapules n’avaient eu que ce qu’elles méritaient.  

Main dans la main, ils firent demi-tour. A la base militaire, les soldats étaient hors d’état de nuire et ficelés en attendant la police qui serait très vite sur place grâce à Falcon.  

Les enfants étaient délivrés mais la majorité pleurait toujours. Des ambulances arrivèrent sur les lieux pour les transporter à l’hôpital, où les parents alertés les attendaient impatiemment. Les voitures de police suivirent et bientôt, les quatre nettoyeurs reprirent le chemin de l’orphelinat, soulagés d’être enfin débarrassés des deux psychopathes. Mick conduisait le véhicule, Falcon à ses côtés.  

A l’arrière, Kaori avait posé sa tête sur l’épaule de Ryo et s’était endormie. La nuit n’allait pas tarder à tomber.  

 

 


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