Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 16 :: On ne se dit pas Adieu, on se reverra

Publiée: 13-06-06 - Mise à jour: 14-06-06

Commentaires: Bonjour à tous. Merci à tous pour vos commentaires qui me font très plaisir à chaque fois. Ce chapitre là est triste, je le reconnais et si je vous parais dure et j'en suis désolée. Mais je suis obligée d'en passer par là pour le reste de ma fic. Merci à Tamia, Grifter et Laëti qui m'encouragent à l'écrire. J'ai un peu peur de vos réactions. Allez, je respire un grand coup et je MAJ.Merci beaucoup de m'avoir suivie jusque là.

 


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Kaori s’était levée et regardait par la fenêtre de la chambre 77, scrutant l’arrivée de Ryo. C’est ce moment que choisit le petit garçon pour reprendre conscience.  

Il cligna des yeux avant de les ouvrir faiblement. Il ne reconnut pas où il était et appela sa maman d’une voix presque éteinte :  

- Maman, maman !  

Elle se retourna brusquement et accourut à son chevet. Elle prit sa petite main et la serra très fort dans la sienne. De l’autre, elle appuya sur le bouton d’appel pour que l’infirmière revienne au plus vite.  

- Calme-toi mon bonhomme. Tu es à l’hôpital et on prend soin de toi. Tu iras mieux.  

 

Le petit enfant vit une aura de lumière entourer la jeune femme penchée sur son lit.  

 

- Qui êtes-vous ? demanda-t-il. Je suis mort ?  

- Mais non voyons, je m’appelle Kaori. C’est moi qui t’ai emmené ici. Dis-moi, pourrais-tu me dire ton nom pour que je prévienne tes parents ?  

C’est lentement qu’il articula :  

- Jaïko Cheikh. Ne me laissez pas tout seul.  

- Très bien, ne t’inquiète pas, je les appelle dès que l’infirmière arrive.  

 

A la grande surprise de Kaori, la fièvre de Jaïko ne semblait pas avoir beaucoup baissé. Il transpirait à grosses gouttes. Elle poussa alors les draps pour qu’il se sente un peu mieux et le rafraîchit en humectant un peu plus la compresse qu’il avait déjà sur le front. Elle vit son petit corps fragile et très amaigri, recouvert de bleus notamment sur les jambes. Elle ne voulait pas l’importuner avec des questions et décida qu’elle en parlerait avec ses parents.  

L’infirmière poussa alors la porte de la chambre, visiblement soulagée par le réveil du garçon.  

 

- Bonjour mon grand, alors, comment te sens-tu ?  

- Je veux ma maman et mon papa.  

 

Kaori se leva et expliqua à l’infirmière que l’enfant se prénommait Jaïko Cheikh et qu’elle allait prévenir de suite ses parents.  

Cette dernière installa plusieurs perfusions pour que Jaïko puisse reprendre quelques forces. Elle venait de prendre sa tension et vit alors qu’il était très fatigué. Ce qui l'alarmait, c’était que malgré le puissant cachet qu’elle lui avait administré, il faisait toujours de la température.  

Elle lui fit boire un verre d’eau mais Jaïko recracha le liquide.  

 

Dans le couloir, Kaori avait trouvé le numéro de téléphone et avait averti les parents. D’après ce qu’elle avait cru comprendre, ils n’avaient plus eu de nouvelles de Jaïko depuis plusieurs jours et étaient soulagés qu’il ait été retrouvé même malade mais néanmoins en vie. Elle leur avait minimisé l’état de santé de leur fils, n’en sachant à vrai dire pas beaucoup elle-même, et ne souhaitant pas les affoler. Ils en sauraient bien plus lorsqu’ils arriveraient.  

Une main puissante et chaleureuse qu’elle reconnut tout de suite se posa sur la sienne alors qu’elle raccrochait le combiné, soulagée d’avoir trouvé la force d’avoir pu annoncer une si mauvaise nouvelle. Elle se retourna et fit face à Ryo dont le visage était éclairé par un large sourire.  

Il caressa ses traits soucieux de son pouce, et lui posa une question :  

 

- Mon cœur, crois-tu qu’un jour tu pourrais résister à l’envie de voler au secours de toutes les personnes qui croiseront ton chemin ?  

 

Kaori baissa la tête et rougit légèrement.  

 

- Malheureusement, dit-elle, je n’ai pas de baguette magique pour effacer tous leurs malheurs.  

 

Ryo la prit dans ses bras et reprit :  

 

- Partout où tu passes, tu laisses des traces de ta générosité et tu pourrais redonner le sourire à un condamné à mort. Ta sensibilité est menée à rude épreuve depuis notre arrivée, n’est-ce pas ? Mais dis-toi que tu n’en ressortiras que plus forte et plus grande et que les autres petits soucis de la vie quotidienne te sembleront bien superflus.  

 

Il l’embrassa.  

 

- Alors, parle-moi de ce petit garçon.  

- Je l’ai trouvé vers le marché couvert. Il était inconscient et très fiévreux. Un homme m’a aidée à le déposer dans un taxi qui m’a conduite à cet hôpital. Il semble très mal en point. Je viens d’appeler ses parents qui étaient soulagés d’avoir enfin de ses nouvelles. Jaïko, c’est son nom, avait disparu depuis plusieurs jours. Ils vont bientôt arriver. Ils ne se doutent pas qu’il est très malade. Un médecin a fait des analyses et on aura les résultats sous peu.  

 

L’infirmière qui sortait de la chambre de Jaïko interpella Kaori :  

 

- Mademoiselle, le petit vous réclame sans cesse.  

Kaori accourut vers elle.  

- Que se passe-t-il ?  

- Son état ne semble pas s’améliorer malgré le traitement administré. A y regarder de plus près, il semble avoir tous les symptômes du paludisme. Je pense que le médecin confirmera mes paroles avec les analyses et donnera le stade de la maladie. Mais, d’expérience, je crains hélas qu’il soit trop tard pour lui. Avez-vous réussi à joindre ses parents ?  

 

Les larmes s’échappèrent des yeux de Kaori. Et ses parents qui allaient bientôt arriver ! Que leur dire ? La voix chevrotante, elle répondit :  

 

- Oui, je viens de les avoir au téléphone. Etes-vous sûre de ce que vous venez de nous apprendre ?  

 

L’infirmière fit un signe affirmatif et lui expliqua le fait qu’elle soit si sûre d’elle :  

 

- Nous sommes en Afrique, et le paludisme n’a aucun secret pour nous. Chaque année, cette maladie fait de plus en plus de morts. Si l’affection n’est pas traitée à temps comme c’est le cas pour ce jeune enfant, elle est mortelle. Je pense que le médecin vous expliquera mieux que moi l’état de santé de Jaïko. En tout cas, ce petit doit sentir qu’il ne fera bientôt plus partie de notre monde car il a parlé de vous comme si vous étiez un ange, et qu’il n’aurait pas peur de mourir tant que vous lui tiendriez la main. Il vous attend. Courage mademoiselle.  

 

L’infirmière tourna alors les talons pour se rendre dans une autre chambre.  

 

Ryo ne disait rien. Il se tenait derrière Kaori et apposa ses mains sur ses frêles épaules pour lui faire comprendre qu’il était là. L’annonce avait été douloureuse.  

La jeune femme quitta l’emprise de son homme et mit la main sur la poignée de la porte, la gorge nouée. Juste une porte à pousser, un geste pourtant anodin, juste un seuil à franchir, mais elle n’y parvint pas. La tête appuyée sur l’embrasure, elle pleura.  

 

- Kaori, fit Ryo en passant une main dans ses cheveux, sèche tes larmes. Ce petit garçon a besoin de toi. Ces derniers instants doivent lui appartenir, tu comprends ?  

 

Elle leva vers lui ses grands yeux brumeux et rougis qu’il essuya tendrement. Elle savait bien qu’il avait raison, et c’est au prix d’un grand effort qu’elle rassembla toutes ses forces et qu’elle pénétra dans la chambre de Jaïko.  

Etrangement, malgré sa puissante fièvre, ce dernier l’accueillit avec un grand sourire. Kaori se jura d’être forte pour lui. Elle s’approcha du lit et s’assit sur son bord. Le regard vitreux du garçon présageait du malheur qui n’allait pas tarder à se produire. La sueur perlait sur son front.  

Elle essaya de ne pas trembler en lui essuyant son doux visage. Il allait mourir et il lui souriait. Elle se sentait tellement lâche face à lui qu’elle n’osait pas lui parler de peur qu’il y lise sa tristesse. C’est alors que la faible voix de Jaïko se fit entendre :  

 

- Est-ce que là-haut dans le ciel, les anges vous ressemblent ?  

- Euh.. Et bien… C’est-à-dire que je n’en sais rien, bafouilla Kaori de plus en plus troublée.  

- Parce que si c’est le cas, alors je n’ai pas peur de mourir.  

 

Mais que répondre face à de telles paroles ? Qu’il n’allait pas mourir et qu’il devait être fort ? Que ce qui l’attendait là-haut serait bien plus beau que ce qu’il y avait sur terre ? Elle n’en savait strictement rien et ne pouvait pas lui mentir. Les mots restèrent alors coincés au fond de sa gorge.  

C’est à ce moment-là que les parents firent irruption dans la chambre de leur fils.  

 

- Jaïko, oh, mon petit ! Fit la maman en le couvrant de baisers.  

- Maman … Papa…  

 

Kaori s’effaça et sortit le plus discrètement possible. Elle rejoignit Ryo, laissant libre cours aux pénibles retrouvailles de la famille enfin réunie. Elle se réfugia contre son solide roc, et se serra contre lui, le cœur lourd de peine.  

 

Le médecin revint avec les résultats des examens de Jaïko, l’air dur, concentré et en même temps peiné par la mauvaise nouvelle dont il était le messager. Il s’avança vers le couple. Kaori l’avertit que les parents du petit garçon étaient à son chevet. Il rentra alors dans la chambre et se présenta :  

 

- Bonjour Madame, Monsieur. Je suis le docteur Tossou. J’ai les résultats des examens de votre fils. Si vous voulez bien me suivre dans le couloir pour que je vous entretienne de son état de santé.  

- On revient tout de suite, ne t’en fais pas, dit le père à Jaïko.  

Ce dernier, pris d’un autre accès de fièvre, ne put hélas pas répondre mais sollicita Kaori dans son délire. Une seconde infirmière s’occupait de lui tandis que la mère et le père, qui soutenait sa femme, sortaient de la chambre.  

 

- Bien asseyez-vous, fit le médecin en leur montrant des chaises de la main. Votre enfant a-t-il déjà eu le paludisme ?  

- Non, répondit le père, nous avons toujours fait très attention à ce qu’il soit toujours protégé contre ce genre de maladie, par des moustiquaires ou d’autres traitements.  

- Et pourtant, il a été infecté par le virus. Vous ne vous êtes rendus compte de rien ?  

- Notre enfant avait disparu depuis plus de quinze jours, expliqua la maman en pleurs. Nous sommes allés voir la police qui avait conclu à un enlèvement d’enfants. Les recherches n’avaient rien donné et nous étions morts d’inquiétude.  

 

Elle ne put en dire plus. Le père poursuivit d’une voix tremblante tout en tenant très fort la main de sa femme et en lui entourant les épaules :  

 

- C’est cette demoiselle qui nous a averti qu’il était souffrant dans cet hôpital, fit-il en montrant Kaori d’un signe de tête, et qui l’aurait trouvé inconscient dans une rue.  

- Je comprends mieux, dit le médecin. Votre enfant présente aussi de nombreuses contusions un peu partout sur son corps ainsi qu’une blessures à l’épaule. Je ne sais pas qui étaient ses tortionnaires mais ils n’ont pas été tendres avec lui avec lui. Il est de plus très anémié et ne devait pas manger suffisamment. Il a du être contaminé par le moustique porteur du paludisme dès le premier jour de son enlèvement. L’endroit devait en être infesté parce que ses membres présentent de nombreuses piqûres.  

 

Il soupira puis reprit :  

 

- Votre enfant a été infecté par le parasite le plus dangereux du paludisme, maladie pouvant être mortelle lorsqu’elle n’est pas traitée à temps. Certaines personnes qui ont déjà été infectées arrivent à former des anti-corps et sont alors immunisées. Mais ce n’est pas le cas de Jaïko. Je suis plus désolé d’avoir à vous dire une telle chose, mais votre enfant en est à un stade irréversible de la maladie. Je suis vraiment navré.  

- Il n’existe donc pas de traitements ? S’affola le père.  

- Si bien sûr et nous allons tout tenter pour le sauver, mais je crains hélas qu’il ne soit trop tard. Surtout à ce niveau de l’infection. Nous allons lui donner de la quinine par intraveineuse. Je vous conseille cependant d’être très proche de lui, mais aussi d’avertir la police que votre fils a été retrouvé afin de permettre d’éventuelles recherches plus poussées et pour peut-être, sauver d’autres enfants.  

 

C’est là que Ryo prit la parole :  

- Je me charge de les prévenir, dit-il.  

Les parents lui adressèrent un regard de remerciement. La mère s’effondra dans les bras de son mari qui n’était lui non plus pas très apte à la soutenir. D’un pas las, ils retournèrent dans la chambre.  

 

- Je vais rester, dit Kaori à Ryo qui s’apprêtait à se rendre au commissariat. Je ne peux pas les laisser. Pourras-tu également informer Alexandra que je ne pourrais pas reprendre les cours avec ma classe cet après-midi ?  

Il hocha la tête en signe d’accord et lui dit :  

- Tu devrais manger quelque chose sinon, tu ne seras jamais assez forte pour tout supporter.  

- Je n’ai pas le cœur à manger Ryo.  

- Et bien je te ramènerai tout de même quelque chose à mon retour.  

- Ne sois pas trop long et reviens-moi vite.  

 

Ce fut elle qui l’embrassa, cherchant à tout prix de la chaleur dans cette froide et sinistre atmosphère, ne voulant pas le laisser partir. C’est avec regret qu’elle lui lâcha la main et le regarda s’éloigner dans le long couloir, éclairé par les rayons du soleil. Oui, dehors il faisait très beau et la vie était présente partout où ses yeux regardaient…  

C’est là que l’Afrique lui apparût plus fatale que jamais, plus triste que tout au monde. Ryo avait raison, depuis leur arrivée, ils avaient fait face à la détresse humaine. Elle eut envie de s’enfuir en courant pour échapper à cette réalité, de tout laisser tomber à l’orphelinat et de rentrer au Japon, retrouver Miki et Kazue. Même Saëko lui manquait. Puis elle se rappela son envie de venir en Afrique. Elle n’avait pas imaginé que ça aurait pu être aussi dur et aussi éprouvant.  

Elle avait ressenti ce besoin d’aimer au fond d’elle qui l’avait guidée jusqu’au Burkina Faso. Et puis, tout en regardant le ciel bleu et ses nuages, elle s’aperçut qu’elle n’avait fait que trouver l’amour dans ce pays grâce à Ryo, Tiébélé et Nakou, que tout ici n’était que passion et générosité. Et ce petit garçon dans ce lit faisait lui aussi partie de ce destin qui s’était offert à elle et devant lequel elle ne pouvait plus reculer, il fallait lui donner de l’amour, c’est pour ça qu’elle était là !  

 

Son courage refit brutalement surface. C’était comme si une bouffée d’air frais venait de l’envelopper. Elle s’approcha alors de la chambre et toqua à la porte, pour savoir si les parents désiraient sa présence ou souhaitaient rester seuls avec leur enfant. Le père l’invita à les rejoindre. Jaïko avait des moments de lucidité, et d’autres où il divaguait. Il reconnut Kaori qui s’avançait vers lui en lui souriant. Un électrocardiogramme avait été placé à sa droite et l’on pouvait y lire le rythme des battements de son cœur.  

 

- Merci de m’avoir permis de revoir mes parents une dernière fois, lui murmura-t-il d’une voix rauque dans laquelle il avait mis toute sa force.  

 

Elle se rassit sur le lit et admira ce bout de chou. Son petit corps frêle semblait se noyer dans les plis des draps, et la clarté soudaine de son visage, à l’entrée de Kaori, illuminait la pièce. Le soleil faisait pâle figure à côté de cet enfant. Elle l’admirait vraiment et il était bien plus brave qu’elle.  

Et puis, elle se demanda qui avait bien pu l’enlever, le battre ainsi et le blesser à l’épaule. Elle demanda alors tout doucement à ses parents :  

 

- Vous a-t-il parlé de son enlèvement ?  

- Non, répondit le père. Nous n’osions pas aborder le sujet. Il a besoin de paix. Il a assez souffert comme ça.  

- Je comprends, répondit la jeune femme en baissant la tête, mais vous savez, s’il peut nous dire qui a pu faire ça, nous pourrions sauver d’autres enfants qui sont peut-être aussi mal en point que votre fils. C’est très important.  

- Vous avez raison, avoua la maman.  

- M’autorisez-vous à lui poser quelques questions ? Demanda Kaori  

- Oui, fit le père en s’écartant de son fils pour laisser la place à la jeune femme, mais je vous en prie, ne le fatiguez pas plus qu’il ne l’est.  

- Je vous le promets.  

 

Elle se rapprocha alors un peu plus de Jaïko et lui caressa les cheveux. Le petit garçon qui avait fermé les yeux sentit comme une grosse boule de chaleur l’englober à cet affectueux contact. Ses paupières s’ouvrirent et il comprit que cette étrange sensation émanait de la jeune femme. Près d’elle, il se sentait si bien.  

 

- Tu m’entends bien Jaïko ? Fit Kaori en chuchotant  

 

Il acquiesça d’un signe de tête.  

 

- Très bien, alors je vais te poser quelques petites questions, et si tu en as marre de ce que je te demande ou que tu ne veux pas me répondre, tu n’auras qu’à me le faire comprendre en clignant des yeux, tu veux bien ?  

 

Il lui sourit.  

 

- D'accord. Alors dis-moi, combien y avait-il d’enfants avec toi ?  

- Beaucoup.  

- Te rappelles-tu de l’endroit où vous étiez, et pourquoi vous avait-on enlevé ?  

- marécages, mangrove, articula lentement Jaïko, pour… pour être soldats  

Kaori frémit.  

- Une dernière question Jaïko, est-ce qu’il y aurait un nom dont tu te rappellerais et qui pourrait nous aider à sauver tes petits camarades ?  

- Oui… Il s’appelle… Il s’appelle…..Aaron.  

 

Kaori s’immobilisa et blêmit de colère. Elle tenta de se reprendre pour ne pas montrer sa fureur devant l’enfant et reprit d’une voix qu’elle voulait douce mais qui était teintée de haine envers ce dangereux psychopathe qui s’en prenait à des êtres innocents et sans défense :  

 

- Merci Jaïko, grâce à ton aide si précieuse, nous sauverons les autres enfants, je te le promets.  

- Tant mieux… Je suis content…  

 

Elle embrassa Jaïko sur son front brûlant et laissa sa place au père. Elle ne pouvait rester dans cette chambre plus longtemps sinon, elle exploserait de rage devant cette famille. Les parents avaient entendu les aveux de leur fils et comprenaient mieux ses blessures. Sa maman lui caressait le visage, s’occupant d’humidifier le plus souvent sa compresse. Le père, les yeux rougis par ce drame, parlait à Jaïko et lui expliquait combien il était fier d’avoir un fils aussi courageux que lui, et qu’il était un véritable trésor tombé du ciel. Tout en écoutant les tendres paroles de ses parents, Jaïko ferma tout doucement les yeux et tomba dans un profond sommeil.  

 

Les parents crurent tout d’abord que leur fils s’était endormi, mais lorsqu’ils virent tout le personnel de l’hôpital accourir dans la chambre, ils s’affolèrent vraiment. Le médecin les fit tous sortir. Le verdict ne tarda pas très longtemps : Jaïko venait de tomber dans le coma.  

 

Son père et sa mère, l’âme en peine lui parlaient beaucoup. L’infirmière leur avait expliqué qu’il était fort possible que le malade entende tout ce qui se passait autour de lui et que parfois, lui parler pouvait lui faire du bien et dans le meilleur des cas, le faire revenir.  

 

Deux heures passèrent à l’hôpital. Kaori avait laissé les parents et attendait anxieusement le retour de Ryo. Elle éprouvait une haine infinie envers Aaron qui était la cause de l’état de Jaïko. Elle le maudissait du plus profond d’elle-même. Il fallait faire vite pour délivrer tous les autres enfants.  

 

Lorsque Ryo revint, quelle ne fut pas sa surprise de le voir accompagné de Nakou et de Tiébélé qui lui sautèrent dans les bras avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit.  

 

- Mes chéris, que c’est bon de vous revoir !  

 

Puis à l’attention de Ryo qui lui tendait son déjeuner :  

 

- Qu’est-ce qui t’as pris de les emmener voyons ? C’est pas un endroit pour eux !  

- Je n’ai pas pu faire autrement. Quand ils ont su où tu étais, ils voulaient absolument venir avec moi. Tu leur manquais trop et ils voulaient te voir. D’ailleurs, je ramène également du renfort.  

 

Kaori vit Mick et Falcon apparaître au fond du couloir. Tout ce réconfort tombait à pic. Elle n’arrivait pas à se séparer des deux enfants et avait sa tête coincé entre les leurs. Elle laissa libre court à ses sanglots. Puis, elle essuya ses larmes et expliqua à Ryo l’état de Jaïko, et lui raconta également tous les renseignements que l’enfant lui avait fournie avant de tomber dans le coma. Le nom d’Aaron fit l’effet d’une bombe.  

 

Derrière la porte de la chambre 77, des cris se firent entendre…La grande faucheuse venait d’emporter avec elle un être pur, un être de lumière. Le personnel revint à toute allure. Pendant plusieurs minutes, ils tentèrent de le sauver sans succès. Le médecin sortit penaud et fit un signe négatif de la tête.  

 

Le monde s’écroula au pieds des parents et la maman se rua sur vers son petit, pleurant à chaudes de larmes au pied du lit.  

 

Ryo s’était rapproché de Kaori et la maintenait fermement par les épaules. Elle tenait Nakou dans ses bras et de l’autre main, Tiébélé la tenait très fort. Falcon et Mick se rapprochèrent également des parents et de leurs amis, pour leur apporter un quelconque soutien.  

Mais Kaori ne faiblit pas à l’annonce de la mort de Jaïko, elle était au contraire plus combattive que jamais. Et Ryo fut surpris de voir, pour la première fois chez elle, une lueur de vengeance briller au fond de ses prunelles brunes.  

 

 

 

 

Quelques chiffres sur le paludisme :  

« Le paludisme reste aujourd’hui un fléau mondial qui tue par an 1.5 à 2.7 millions de personnes à travers le monde, dont un million d’enfants de moins de 5 ans.  

90 % des décès surviennent en Afrique, au Sud du Sahara. Le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. Au Burkina Faso, en 2004, le paludisme représentait 42 % des causes de consultation, 57 % des causes d’hospitalisation et 32.26 % des causes de décès. Le paludisme constitue en Afrique un réel frein au développement du fait de son impact sur l’espérance de vie, l’éducation et la productivité. La science œuvre toujours à trouver une solution définitive contre le paludisme et beaucoup doutent qu’on ne trouve jamais une solution unique ». www.Allafrica.com.  

 

 


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