Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 19 :: Retour aux sources

Publiée: 22-07-06 - Mise à jour: 22-07-06

Commentaires: Ben voilà, on approche doucement de la fin. Merci encore pour toutes vos reviews. Merci à Tamia pour la correction de ce chapitre. Grosses bises à tout le monde et Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

D’assez bonne heure le lendemain, notre couple de nettoyeurs se leva. C’était une rude journée qui les attendait ! Pour se rendre à Pô, dans la ville natale de Nakou et Tiébélé, ils emprunteraient le 4 X 4 loué par Falcon et Mick après avoir déposé ces derniers à l’aéroport. Leur départ était prévu dans la matinée, leur boulot de nettoyeur étant fini dans ce pays. De plus, ils avaient hâte de retrouver chacun leur compagne.  

 

Kaori se dirigea vers la chambre des enfants afin de réveiller le frère et la sœur. A l’annonce de la nouvelle, Tiébélé eut un large sourire :  

 

- Chouette ! Tu entends ça Nakou ?  

 

La petite fille frotta ses yeux encore endormis et rendit son sourire à son frère.  

 

- Oui, fit-elle. Je suis contente.  

 

Après la douche et le petit déjeuner, tout le monde s’installa dans le 4 X 4 et partit en direction de l’aéroport.  

 

- Vous embrasserez bien Miki et Kazue pour moi, déclara Kaori tout en disant au revoir à ses amis. Dites leur bien que nous serons bientôt de retour et que nous nous retrouverons très vite.  

- Compte sur moi, lâcha Mick avec de la bave aux lèvres.  

- T’approche pas trop près de Miki ! Fit à son tour Falcon de sa grosse voix.  

 

Puis ils embarquèrent. Depuis une petite passerelle où les personnes pouvaient voir leurs amis ou parents s’envoler, Kaori, Ryo et les deux enfants faisaient des grands signes aux deux voyageurs. Nakou et Tiébélé désiraient à tout prix rester pour voir l’avion décoller. Quelques minutes plus tard, le grand oiseau roula sur la piste dans un bruit assourdissant et prit son envol au grand émerveillement des deux enfants.  

 

- Et voilà, fit Kaori un brin triste, ils sont partis. En route pour Pô !  

 

Les deux petits descendirent du perchoir sur lequel ils étaient montés pour mieux contempler les avions et coururent en direction du 4 X 4, suivis par Ryo et Kaori qui se tenaient la main.  

 

« - On pourrait nous prendre pour une vraie petite famille », pensa alors cette dernière. Elle serra un peu plus fort la main de Ryo dans la sienne et s’appuya mélancoliquement sur son épaule tout en marchant.  

 

- Que se passe-t-il, lui demanda-t-il alors ?  

- Oh, c’est juste que je suis si bien avec vous trois, mais il va bientôt falloir les quitter. Profitons de ces derniers instants avec eux.  

 

Ils grimpèrent à leur tour dans le véhicule et Ryo démarra. Ils empruntèrent la piste poussiéreuse, principale route menant à l’ancien village des deux orphelins.  

Lorsque trois heures après, ils approchèrent de Pô, l’effarement se lut sur tous les visages. Ryo et Kaori comprirent alors bien vite les atrocités que les deux gamins avaient vécues. Le village était complètement dévasté. De nombreuses personnes mendiaient au bord de la route, d’autres reconstruisaient leur case. Ce lieu semblait tout à coup inconnu à Tiébélé et Nakou. Kaori les appela pour qu’ils viennent avec Ryo et elle à l’avant du véhicule. Elle prit Nakou sur ses genoux et laissa une place à côté d’elle pour Tiébélé.  

Cette petite dernière secoua frénétiquement la tête :  

 

- Mais non, on n’est pas à Pô ! Ryo tu t’es trompé de route !  

- Non, regarde, lui fit remarquer Tiébélé, c’est le chemin qu’on prenait pour aller à l’école. Tu ne le reconnais pas ?  

- Oh mais.. oui, tu as raison, mais…  

 

Les larmes embuèrent ses yeux. Kaori la serra un peu plus dans ses bras et demanda alors aux deux enfants consciente de ce douloureux retour aux sources :  

 

- On peut faire demi-tour si vous le voulez ?  

- Non, répondit catégoriquement Tiébélé, moi je veux revoir ma maison.  

- D’accord pour toi, Mais ta sœur ? S’enquit alors Ryo en s’arrêtant sur le côté.  

 

Voyant la petite fille pâlir, il inquiet des suites psychologiques que cette visite pourrait avoir sur elle.  

 

- -Kaori, il serait préférable que tu restes avec elle.  

- Non, fit Nakou en empoignant le bras de son frère, moi aussi je veux revoir ma maison et parler à maman.  

- Très bien, acquiesça-t-il en remettant le moteur en marche.  

- On peut y aller à pieds ? On connaît très bien la route et on va pas se perdre.  

 

La question de Tiébélé ressemblait plus à une supplique.  

 

- Très bien, déclara Ryo, on compte sur toi pour ne pas nous perdre.  

Le petit garçon lui adressa un clin d’œil. Le nettoyeur gara le 4 X 4 et ils en descendirent.  

 

Des débris de paillotes traînaient sur le parcours qui les conduisait à la case. Ryo était obligé de leur ouvrir le chemin. Les grands champs de mil avaient été brûlés. Ce bourg ressemblait plus à un village fantôme. Des croix de bois sur des tas de terre, sur lesquels l’herbe clairsemée repoussait difficilement, indiquaient des tombes érigées à la hâte. A chaque détour du petit chemin, elles apparaissaient et semblaient être de plus en plus nombreuses, rendant l’atmosphère étouffante. Tous les quatre se tenaient la main, espérant donner à chacun le courage qu’il avait en lui. Le peu d’habitants qui restait les regardaient passer tout en se demandant ce que des étrangers comme eux pouvaient bien chercher dans un village si désert.  

Quelques enfants vinrent à leur rencontre, réclamant de l’argent ou autres broutilles. Kaori regretta à ce moment là de ne pas avoir emmené avec elle de la nourriture. Mais elle n’aurait pas pu nourrir le village entier ! Avant de partir, une visite au Président s’imposerait afin de lui faire part de la misère dans lequel les habitants de Pô vivaient.  

 

Elle se sentit impuissante face à leur détresse et le cœur serré, elle voulut donner son argent et celui de Ryo à une mère de famille, assise au bord du chemin et pleurant, entourée de ses quatre enfants. Elle s’approcha doucement d’elle. La femme releva la tête. Lorsqu’ils virent son visage, Nakou et Tiébélé poussèrent alors un cri !  

 

- Mama Djambé !  

- Tiébélé ! Nakou !  

 

Puis, dans le dialecte Kasséna propre à la région du Nahouri, ils échangèrent plusieurs paroles chaleureuses, preuves d’heureuses retrouvailles. Elle les serra dans ses bras.  

Puis Tiébélé se retourna vers Kaori et lui expliqua :  

 

- C’est notre tatie Kaori ! Je lui ai dit qu’on allait être adoptés par une famille sur la capitale et elle est contente pour nous. Mais elle n’a plus d’endroit où vivre avec ses enfants. Et notre oncle est mort lui aussi et ils sont sans argent.  

 

Kaori tendit l’argent à la femme. Oh certes, pas énormément, mais suffisamment pour qu’elle puisse se nourrir ainsi que ses enfants. Puis, elle dit à Tiébélé :  

 

- Peux-tu lui traduire dans ton dialecte que dès notre retour à Ouagadougou, nous nous chargerons de lui trouver un toit et un travail. Qu’elle ne s’inquiète pas. Je parlerai tout particulièrement d’elle au Président.  

 

Enthousiaste, Tiébélé s’exécuta. La femme sauta dans les bras de Kaori et voulut la remercier. Elle prit une de ses mains afin qu’elle puisse y lire son avenir. Tiébélé transcrivit alors ses paroles en français :  

 

- Elle voit beaucoup de danger autour de toi et beaucoup d’amour. Mais elle dit que tu es protégée par un magnifique lion blanc (nda : clin d’œil à l’épisode n°111 Tour de magie) avec lequel tu auras de magnifiques enfants.  

 

Kaori était très étonnée par ces révélations mais la fin de sa voyance la fit redescendre aussitôt sur terre. Ryo de son côté était stupéfait de la véracité des propos qu’il venait d’entendre. Il regarda sa partenaire qui avait légèrement rosi.  

 

- Je ne crois pas que ce soit de moi dont il s’agit, dit alors la jeune femme. Tout cela me semble trop merveilleux. Laissons l’avenir venir et nous verrons. Remercie la pour moi.  

 

Le ton de sa voix se fit morne. Les dires de Mama Djambé lui allaient droit au cœur, mais hélas, ce bonheur ne pouvait pas être le sien. Les enfants ne pouvaient pas évoluer dans un environnement aussi périlleux qu’était leur vie au Japon et jamais Ryo n’en voudrait.  

Le petit garçon s’empressa de remercier sa tante et lui expliqua aussi la raison de leur retour à Pô. Mama Djambé lui serra les mains et, d’un ton grave, lui parla.  

Pendant ce temps, Ryo demanda à Kaori, la sentant complètement perdue dans des sombres pensées :  

 

- Pourquoi cet air si triste mon ange ? Ne crois-tu donc pas à tout ce que vient de t’annoncer cette femme ?  

- Ryo ! Elle a dit que j’aurais des enfants ! Elle a simplement du me confondre avec une autre.  

- Pourtant elle a bien vu ton lion blanc, dit-il un poil orgueilleux.  

- Oui c’est vrai, lui répondit-elle souriante en remarquant l’allure fière qu’il venait de se donner.  

- Alors comme tu l’as si bien dit, nous verrons bien avec le temps si ce qu’elle vient de dire se réalisera.  

 

Puis il prit son visage entre ses mains et l’embrassa.  

Kaori ne comprit pas les réelles intentions de Ryo, pensant qu’il souhaitait juste la réconforter à travers des mots anodins.  

Les deux orphelins les sortirent de leurs pensées et s’agrippant à Kaori.  

 

- Mama Djambé a retrouvé notre papa, dit Nakou en enfouissant son visage dans la robe de la jeune femme.  

- Et l’a enterré à côté de notre maman, poursuivit Tiébélé en essuyant ses yeux. On se doutait bien qu’il avait lui aussi été tué mais on ne savait pas où il était.  

 

Kaori leur caressa les cheveux.  

 

- Comme ça, vous leur direz un au revoir à tous les deux, leur dit-elle. Continuons notre chemin.  

 

Ils s’éloignèrent tous les quatre, sereins quant à l’avenir de Mama Djambé et de ses enfants. Au bout du sentier, ils durent couper à travers plusieurs anciens champs de mil, brûlés. Nakou cueillit quelques tiges qui avaient tout de même subsisté au feu, pensant en faire un bouquet et le déposer sur la tombe de leurs parents.  

Ils reprirent un autre petit chemin et stoppèrent devant un étang.  

 

- C’est notre maison ! S’écria soudainement Nakou en montrant du doigt une modeste case derrière le marais.  

 

Tiébélé et elle restèrent sans voix pendants plusieurs secondes, les larmes coulant sur leur visage. La joie de retrouver leur maison d’enfance, réveillait en eux pleins de bons souvenirs. Les pilleurs l’avaient saccagée et elle était très délabrée mais elle se dressait, fière d’avoir pu, ne serait-ce qu’un peu, résister à la guérilla.  

Le frère tenait la main de sa sœur et la serrait très fort. L’émotion se lisait sur leurs visages enfantins.  

Ryo s’avança près d’eux et s’agenouilla, ne voulant pas les perturber dans un moment aussi intense, mais voulant leur montrer qu’ils étaient près d’eux et les soutenaient de tout leur cœur.  

 

- Allons-y, fit Tiébélé.  

- Mais, dit Kaori, comment allons-nous faire pour traverser cet étang ?  

- Regarde là-bas, lui répondit Ryo en lui montrant une vieille barque amarrée sur la berge, presque entièrement dissimulée par les roseaux et les flamboyants.  

- C’est notre barque, cria alors Nakou en se dirigeant vers le petit bateau. Excitée, elle courut sur la berge et s’en approcha, suivie par Tiébélé. Ils soulevèrent les branches tombantes des arbres et écartèrent les roseaux.  

 

Les deux enfants grimpèrent aussi sec dans la barque. Tiébélé défit le nœud qui attachait l’embarcation au tronc d’un des arbres et appela Ryo et Kaori :  

 

- Venez !  

 

Ryo les rejoignit.  

 

- Allez mon ange, viens !  

- Tu crois que c’est assez solide ? Demanda-t-elle en posant un pied timide dans le vétuste vaisseau.  

 

Ryo lui tendit une main rassurante qu’elle accepta. La barque oscilla lorsqu’elle y pénétra. Elle s’assit bien vite aux côtés de Nakou. Puis, Ryo et Tiébélé ramèrent avec l’aide de vieilles branches jusqu’à leur maison.  

La traversée se déroula sans aucun incident et ils arrivèrent très vite de l’autre côté de la rive.  

 

A peine amarrés, les enfants se précipitèrent dans leur maison. Ryo attacha de nouveau la barque et sauta à terre tandis que Kaori s’élança à leur suite. A son tour, elle pénétra dans la case. Dedans, tout était sans dessus dessous. A l’arrière de la pièce principale, elle vit Nakou et Tiébélé à côté d’un grand lit.  

 

- On était en-dessous quand ils ont tué maman, expliqua le petit garçon.  

- Je sais, répondit Kaori se remémorant le terrible cauchemar qui l’avait assaillie alors qu’elle s’était endormie avec eux.  

 

Ryo remarqua la tâche de sang sur le plancher, à l’endroit où leur maman s’était certainement éteinte mais ne le fit pas remarquer. L’ambiance enjouée d’il y a quelques minutes avait fait place à une atmosphère morbide.  

 

Debout devant le lit, Tiébélé ressassait tout ce qui s’était passé depuis l’arrivée des soldats dans leur maison. Courageux et très fort, ses yeux et son expression ne montrèrent aucune tristesse, juste un profonde colère de n’avoir rien pu faire pour sauver sa maman.  

Tout à coup, Nakou lâcha la main de son frère et se jeta sous ce qui fut leur cachette de survie.  

 

- Non Nakou, s’écria Kaori, je t’en prie ma puce, viens, on est là, il ne faut plus avoir peur.  

 

Elle pleurait et pensait elle aussi à sa maman, et se revit se serrant tout contre Tiébélé au moment où les pilleurs étaient rentrés et avaient sauvagement tué sa maman. Et, comme pour ne pas réentendre toute la scène, elle avait mis ses mains sur ses oreilles. Kaori se pencha sous le lit et la vit recroquevillée tout au fond. Elle lui tendit la main mais la petite fille ne voyait plus rien et n’entendait que les cris de sa mère.  

 

- Nakou ! Hurla à son tour Tiébélé. Arrête, on va être heureux maintenant, je te le promets. Ne me laisse pas tout seul.  

 

Il faillit partir à la suite de sa sœur mais Ryo l’attrapa et le porta jusqu’à la sortie. Il trépignait de rage et de douleur.  

 

- Tu n’es plus tout seul mon bonhomme, lui dit Ryo en le déposant dehors. Ne t’inquiète pas pour Nakou, Kaori est avec elle.  

 

Cette dernière venait de se glisser sous le lit pour rejoindre Nakou. La petite fille ne remarqua même pas sa présence. Kaori distingua alors une poupée tout près d’elle : il lui manquait un œil, sa bouche avait un drôle de rictus et lui donnait un air presque méchant, elle avait un bras en moins et bien sûre était très sale. Elle la ramassa et la présenta à Nakou.  

 

- Ce ne serait pas ta poupée ça ? Lui demanda-t-elle.  

 

Nakou entendit la question de Kaori, se déboucha une oreille et ouvrit de grands yeux en voyant son jouet préféré.  

 

- Si, articula-t-elle entre deux sanglots.  

 

Et, presque comme par magie, un sourire illumina son visage et elle attrapa la poupée qu’elle serra contre elle.  

 

- Qu’est-ce que c’est bon de te voir sourire ! Lui dit Kaori. Comment s’appelle-t-elle ?  

- Je lui ai jamais donné de nom, répondit Nakou. Mais maintenant je sais. Je vais l’appeler Kaori !  

 

Sous le choc de la nouvelle, la jeune femme se cogna sur les lattes du lit en bois. La petite fille poursuivit :  

 

- Je l’appellerai Kaori parce que je suis contente de la retrouver et parce que je l’aime très fort. Et comme ça, elle me quittera plus jamais.  

 

Kaori (la vraie) fut attendrie devant une telle déclaration.  

 

- Allons viens maintenant, fit-elle à Nakou, Allons rejoindre ton frère et sèche tes larmes.  

 

La petite fille lui obéit et crapahuta sous le lit pour en sortir, traînant par terre et par le bras restant, son jouet retrouvé. Elles accoururent auprès de Ryo et Tiébélé, devant la tombe des deux parents. Nakou ramassa les tiges de mil, et en mit une moitié sur la tombe de sa mère et l’autre moitié sur la tombe de son père. Ryo et Kaori qui se tenaient légèrement à l’écart pour leur laisser un peu d’intimité, avaient du mal à imaginer Tiébélé creusant le trou afin d’y déposer sa maman.  

Agenouillés au milieu de l’endroit où leurs parents reposaient désormais, Tiébélé se mit à leur parler. Il leur expliqua que Nakou et lui allaient être adoptés par la famille Cheik qui avait perdu leur petit garçon. Simplement, il leur demanda de prendre soin de lui s’ils le retrouvaient là-haut.  

Nakou quant à elle, leur dit qu’ils seront de toutes façons toujours leurs parents et que jamais ils ne les oublieront.  

 

De loin, Kaori n’en revenait pas de leur maturité. Comment ne pas grandir trop vite dans de telles conditions ? Privés d’enfance et d’insouciance, ils avaient pourtant le droit de vivre en paix dans un monde merveilleux. Jamais elle ne comprendrait les déchaînements de violence qui avaient lieu dans tous les pays, ces guerres ravageuses qui ne cessaient que lorsque toute la population était décimée. Les hommes n’auraient donc jamais honte de commettre de telles horreurs !  

 

Au bout d’un petit moment, les enfants retournèrent auprès d’eux et tout le monde s’apprêta à repartir.  

 

Nakou se retourna une dernière fois.  

 

- Au revoir ma petite maison, dit-elle avant de monter dans la barque et en agitant sa main.  

 

La traversée sur l’autre rive était beaucoup moins gaie qu’à l’allée. Certes, ce fut très dur pour eux mais ainsi, leur cœur serait sûrement plus léger pour recommencer une nouvelle vie. Bien sûr ils n’oublieraient jamais, si petits soient-ils, et certaines images resteraient gravées dans leur mémoire. Un bel avenir s’offrait désormais à eux et il était très ensoleillé.  

Comme s’il reviendrait très prochainement, Tiébélé amarra son embarcation. Ils retournèrent sur leurs pas. Kaori portait Nakou et Ryo Tiébélé. Mama Djambé et ses enfants n’étaient plus là et devaient manger. De retour à la voiture, Ryo regarda l’heure : Midi.  

 

- Nous trouverons bien un endroit pour manger sur le chemin du retour, dit-il à ses passagers.  

 

Il bifurqua alors jusqu’à Bobo Dioulasso, l’autre grande ville du Burkina Faso et commandèrent un copieux repas dans un très bon restaurant, qui faisait également office d’hôtel et qui avait une piscine à débordement. Après le repas, Kaori envia les deux enfants en culotte qui nageaient dans l’eau bleu lagon et qui en profitaient pleinement. La tristesse était partie de leur visage. Elle pensa qu’en fin de compte, cette escapade avait été une très bonne idée, qui lui aurait également permis de partager ses derniers moments avec eux.  

Ils ne purent rester trop longtemps car Monsieur et Madame Cheik devait passer le soir à l’orphelinat afin de s’entretenir avec Nakou et Tiébélé.  

 

Sur le chemin du retour, tous les passagers du 4 X 4 s’endormirent. Ryo jetait de temps en temps des coups d’œil à son ange. Elle s’était assoupie le visage tourné vers lui. Il regarda dans son rétroviseur et les deux enfants s’étaient endormis l’un sur l’autre. Il se sentit alors bien seul jusqu’à leur campement.  

Au bout de plusieurs minutes, il immobilisa le véhicule à l’intérieur de la cour. Les cris des enfants réveillèrent Kaori, Nakou et Tiébélé.  

 

- Nous sommes déjà arrivés ! S’exclama le petit garçon en sautant aussitôt hors du véhicule suivi de Nakou.  

 

Kaori s’étira comme un chat et sourit à son chauffeur.  

 

- Merci pour cette journée Ryo, lui dit-elle.  

- C’était une journée riche en émotions en tout genre, n’est-ce pas mon ange, et j’ai été content de la partager avec toi. lui répondit-il. Il ne faudra pas oublier de rendre une petite visite au Président pour lui parler de plusieurs choses importantes et de voir comment avancent les travaux du véritable orphelinat.  

- Dire qu’il nous faut repartir pour le Japon, soupira-t-elle. J’avoue que je ne suis pas emballée à l’idée de m’en aller, et j’appréhende tellement notre retour.  

- Nous serons deux pour affronter les dangers qui nous attendent. Et puis, notre vie à nous est au japon, comme celle de Nakou et de Tiébélé est au Burkina.  

 

Elle approuva son raisonnement d’un signe de tête et tous les deux descendirent du véhicule au moment même ou les Cheik faisaient leur entrée dans l’orphelinat. L’enterrement de leur fils avait eu lieu dans l’après midi et leurs traits étaient déformés par le chagrin. Ils s’avancèrent vers les deux nettoyeurs.  

 

- Bonsoir, nous sommes venus pour voir Nakou et Tiébélé., dit le mari. Avez-vous eu le temps de leur dire que nous voulions les adopter ?  

- Oui, répondit Kaori, et ils sont ravis.  

 

Le soulagement se lut sur leur visage. Ryo appela le frère et la sœur. Instinctivement, la petite fille courut jusqu’à Madame Cheik et Tiébélé attrapa la main de son nouveau papa.  

Le mari et la femme furent émus aux larmes devant tant d’affection. Par ces gestes, ces petits venaient de leur montrer leur parfait accord ainsi que l’amour qu’ils éprouvaient dores et déjà à l’égard de leurs parents adoptifs. Nul doute que leur futur à tous les quatre s’annonçait très heureux.  

 

 


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