Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: saintoise

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 21 chapitres

Publiée: 18-02-06

Mise à jour: 16-08-06

 

Commentaires: 267 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Qui n'a jamais eu envie de partir vers un pays lointain, avec pour seul bagage, l'amour qu'on a tout au fond de soi ? La vie n'est rien sans le sourire d'un enfant. Kaori et Ryo en feront l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le soleil d'Afrique" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le soleil d'Afrique

 

Chapitre 14 :: Quelle douce matinée

Publiée: 31-05-06 - Mise à jour: 31-05-06

Commentaires: Me revoilà avec la suite de ma fic. retour au calme dans ce chapitre et à la douceur. J'espère qu'il vous plaira car je me suis essayée à une petite songfic qui est ma première. Plein de mercis et de bisous à tous mes reviewers, vous pouvez pas savoir à quel point vos reviews sont motivantes pour l'écriture de ma fic. n'hésitez pas à m'en laisser encore plein plein d'autres. Je fais aussi plein de grosses bises à ma bêta Tamia. Bonne lecture à tous.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

- Mademoiselle Kaori Makimura, désirez-vous prendre Monsieur Ryo Saëba ici présent comme époux, pour l’aimer et le chérir tout au long de votre vie ?  

- Oui, je le veux, répondit-elle.  

- Et vous Monsieur Saëba ? Désirez-vous prendre Mademoiselle Kaori Makimura ici présente comme légitime épouse ? Consentez-vous à l’aimer, à la protéger et à lui rester fidèle pour le restant de votre vie ?  

 

A travers son voile de mariée, Kaori regardait son futur mari avec un regard mêlé d’angoisse et de colère très mal contenue. L’aimer et la protéger, oui, ça il en était capable, c’était pour le reste qu’elle avait soudain un gros doute. La fidélité ! Est-ce que Ryo connaissait seulement la signification de ce mot ?  

 

« - Il met bien du temps pour répondre au curé ! », Pensait la jeune femme soudainement très inquiète, « Mais qu’est-ce qu’il attend ? ».  

 

Le visage de Ryo était resté stoïque pendant une bonne minute et semblait réfléchir. C’est alors que son futur mari, si digne depuis le début de la cérémonie, si beau, si intègre, se transforma brusquement en un être infâme et complètement dépravé. De la bave moussa au coin de ses lèvres, dégoulina et inonda son menton. Le pervers était de retour. Ses yeux sortaient de leurs orbites. Il fixait Miki, demoiselle d’honneur de Kaori et s’apprêtait à lui sauter dessus lorsqu’une énorme massue s’abattit sur lui, sous les regards outrés des invités.  

 

 

Kaori ouvrit brusquement les yeux et ce qu’elle vit la fit sourire. Elle ne put s’empêcher de penser qu’elle était bien bête de faire de pareils rêves alors qu’elle s’était tout bonnement assoupie dans les bras de Ryo : l’homme le plus merveilleux du monde entier l’avait tenue serrée contre lui pendant toute la nuit. Elle décida d’oublier ce très vilain rêve qui avait pourtant si bien commencé. Elle avait dormi comme un loir et la journée d’hier semblait être un très lointain souvenirs. Elle releva doucement la tête pour regarder son compagnon et vit qu’il dormait encore. Elle se dégagea prudemment de sa douce prison et s’allongea sur le côté pour mieux le regarder, une fois n’était pas coutume. Elle s’adonna alors à la contemplation de son étalon endormi et ne se serait pas privée de ce spectacle pour tout l’or du monde.  

 

Elle observa celui qui avait toujours été à ses côtés, oui toujours, tant pour les moments douloureux que pour les instants heureux.  

Depuis le premier jour de leur rencontre, ce jour où elle avait posé ses yeux sur lui alors qu’elle n’était encore qu’au lycée, elle avait senti qu’il était différent des autres hommes : d’une rare intelligence et hors du commun, un homme toujours prêt à se dépasser pour atteindre des objectifs de plus en plus compliqués. Et puis, au fil du temps, malgré leurs nombreuses querelles et passages à vide, ils étaient devenus inséparables, comme si l’un sans l’autre n’auraient jamais pu exister, comme si elle avait trouvé la pièce manquante du puzzle de sa vie et vice et versa.  

Mais ils avaient également connu des moments de paix, des moments très précieux gravés dans leur cœur. Certes, ils n’en étaient pas encore au stade d’une entente parfaite, mais elle espérait qu’ils y arriveraient avec le temps. Une grande étape venait d’être franchie. Ils formaient dorénavant un vrai couple, unis dans les épreuves et inaltérable dans le temps.  

 

Elle se sentait vraiment bien ce matin malgré la chaleur. Elle était avec Ryo et les enfants allaient bien. Ryo lui avait raconté la veille comment Nakou avait disparu pour faire diversion pour son propre enlèvement. Tout finissait bien en fin de compte.  

Le mince drap était repoussé au pied du lit. Les bras repliés sous son oreiller et la tête toujours tournée vers Ryo, une douce mélodie surgit dans sa tête. Elle se mit à chantonner, ou plutôt murmurer, les paroles de cette chanson qu’elle avait certes, déjà entendue quelque part mais dont elle était bien incapable d’y mettre un titre ou de dire qui la chantait…  

 

« Je le ferai  

Je t’attacherai tout près de moi,  

Je te ferai voir le monde entier.  

En chemin, on toucherait les étoiles,  

Un jardin en sucre d’orge étoffé de soie,  

Que l’on pourrait se partager.  

Et pour ne rien changer,  

 

Endormie,  

Je ferai tomber les murs même endormie  

L’amour donne un sens à ma vie.  

Et mes nuits sont bien plus belles aujourd’hui  

Et mon cœur bat même endormie.  

 

 

Tout en chantonnant cette jolie mélodie, elle pensa que les paroles s’adaptaient parfaitement à son amour pour Ryo, surtout après la belle nuit qu’elle venait de passer. Elle aurait été écrite pour elle, qu’elle n’en aurait pas été le moins du monde étonnée ! Elle ne voulait tellement plus qu’ils soient séparés qu’elle se sentait fort capable de l’attacher pour ne plus qu’il s’en aille. Elle espérait tant qu’ils resteraient ensemble pour le reste de leur vie. Et avec lui, elle voulait tout connaître et tout redécouvrir. Elle rêvait de vivre avec lui dans un univers doux et pur, où rien ne pourrait plus jamais les empêcher de s’aimer. Bien sûr, la réalité était tout autre et elle le savait. Mais, la vie ne valait pas la peine d’être vécue si tous les espoirs et les rêves n’étaient pas permis. Et cette chanson lui permettait d’imaginer des images d’une vie belle et paisible, une perspective très incertaine mais si stimulante pour l’avenir.  

 

Et puis, il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence, elle n’avait jamais aussi bien dormie auparavant que cette nuit, dans ses bras, et il y avait fort à parier que les prochaines se ressembleraient, et auraient ce même goût de bonheur.  

 

Sans le dire  

On sent une force émaner de toi  

Es-tu roi dans le monde entier ?  

Car rien n’est et ne se fait sans toi  

J’avancerai les yeux fermés si tu veux de moi  

Je veux croire que rien n’est figé  

Et pour te le prouver,  

 

Et puis, elle l’aimait aussi pour ce charisme qui l’auréolait, pour cette puissance intérieure qu’il avait acquis depuis qu’il était tout petit. Le nettoyeur n° 1 de Shinjuku, l’homme le plus craint, roi dans un monde de violence et de sang, faisait preuve d’une incroyable tendresse à son égard et elle lui témoignait une confiance aveugle, et tant pis s’il fallait vivre tous les dangers du moment qu’elle restait près de lui.  

Et puis, il était certes le numéro 1 dans son quartier, mais, dans n’importe quel pays où il se rendait, le mal disparaissait et le bien l’emportait toujours, et le plus important de tout, c’était qu’il restait le numéro 1 dans son cœur.  

 

Endormie,  

Je ferai tomber les murs même endormie  

L’amour donne un sens à ma vie.  

Et mes nuits sont bien plus belles aujourd’hui  

Et mon cœur bat même endormie ».  

 

Elle finissait de murmurer les dernières paroles de cette chanson, lorsque Ryo ouvrit lentement les yeux et vit Kaori.  

 

- Dis-moi mon ange ?  

- Hmm ?  

- C’était quoi cette jolie mélodie que tu chantais ?  

- Tu m’as entendue chanter ? Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller.  

- Je crois que ce qui m’a réveillé, c’est le froid que j’ai senti lorsque tu as quitté mes bras. Viens.  

 

Il fit signe à Kaori de se rapprocher de lui et de reprendre sa place initiale. Il passa alors sa main sous sa nuisette et lui caressa le dos.  

 

- Tu as bien dormi ? lui demanda-t-il.  

- Oui très bien, et toi ?  

Il sourit et lui répondit :  

- Tant mieux, j’avais peur que tu ne fasses des cauchemars en rapport avec notre sordide journée de hier.  

- Si tu veux tout savoir, dit Kaori en émettant un petit rire, j’ai en effet fait un rêve plutôt étrange mais qui s’est arrêté au moment où tu as reçu une massue bien méritée sur la tête !  

- J’hallucine ! S’exclama-t-il, même dans tes rêves tu me frappes ! Qu’est-ce que j’avais fait de si méchant encore une fois ?  

- Je préfère ne pas te le raconter, ça pourrait te donner des idées, répondit-elle taquine.  

 

Il la fit rouler sur le côté et plongea ses yeux dans les siens. Une de ses joues avait encore la marque du coup porté par Aaron dans le sanctuaire. Il caressa alors cet endroit du visage endolori par un léger frôlement du bout des doigts, peut-être espérait-il ainsi faire disparaître ce qu’il restait de traces physiques de son éprouvante captivité. Elle grimaça à ce contact.  

- C’est encore douloureux à ce que je vois, fit-il tout en portant également à ses lèvres les poignets de sa partenaire, tailladés par les cordes qui l’avaient retenue prisonnière.  

- Juste un peu, répondit-elle honnêtement, mais ne t’inquiète pas, d’ici deux jours, il n’y paraîtra plus rien. Ce ne sont plus que des mauvais souvenirs qui s’évaporeront sans nul doute très vite, surtout si tu t’occupes toujours aussi bien de moi.  

 

- Et si on faisait l’amour ? Demanda-t-il alors soudain sans vraiment attendre sa réponse et en s’emparant de ses lèvres. Ce fut un long baiser sensuel qui leur procura comme une sensation de faim.  

 

Kaori ne pouvait pas lui répondre car lorsqu’il s’écarta d’elle pour vérifier l’effet que son baiser avait eu sur son amour, elle était à bout de souffle. A peine eut-elle le temps de reprendre sa respiration qu’il l’embrassa à nouveau fougueusement.  

 

Ryo lui ôta sa nuisette avec une infinie douceur. Il effleura son corps de tendres caresses et couvrit sa peau de baisers, se délectant de sa douceur, de ses langoureux soupirs et de ses frissons. Ryo se fondit alors en elle et lui offrit son âme et tout son être. Ils atteignirent alors les cimes d’un plaisir incommensurable, comme si cette fois-ci était plus exceptionnelle encore que leur première fois, comme s’ils se découvraient de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments. Pour Ryo, c’était comme s’il n’aurait jamais fini d’explorer le corps de sa partenaire. Il comprit à son tour que cet amour qu’il avait pour elle était infini, et qu’il pouvait même subsister au-delà de la mort.  

Lorsque le plaisir jaillit, ils restèrent plusieurs minutes sans bouger. Finalement, il se mit sur le côté et promena un doigt le long du corps de Kaori.  

 

- C’était magique, dit-t-elle enfin toujours perdue dans les nuages, c’est…  

- Oui, continue, fit Ryo, c’était comment ? Dis-moi ce que tu as ressenti.  

- C’est comme si c’était encore mieux que la première fois, avoua-t-elle alors le rose aux joues. J’ai éprouvé autant de plaisir, mais différemment. C’est pas facile à expliquer tu sais. Et toi, dis-moi, que penses-tu de moi ? Est-ce que je suis à la hauteur de tes espérances ?  

- C’est encore mieux que ça, répondit-il en souriant. C’est la première fois que je me donne entièrement à une femme et aussi intensément. Et puis, tu renfermes de tels trésors en toi dont tu es inconsciente. Tu ne connais pas ta valeur mon cœur. Tu es exceptionnelle et délicieusement sensuelle. (nda : si c’est pas de l’amour ça !) (ndb : je confirme ! Ce passage est très beau Saintoise, bravo). C’est pourtant la deuxième fois qu’on fait l’amour tous les deux et j’avais l’impression de te découvrir, comment expliques-tu ça ? Seriez-vous magicienne, mademoiselle Makimura ?  

 

Tout en lui posant cette question, il lui tapota le bout du nez.  

 

Elle reprit sa place sur son torse et c’est à ce moment-là que son estomac gargouilla. Elle était tellement bien dans les bras de Ryo, et encore fatiguée par sa journée d’hier qu’elle n’avait pas du tout envie de se lever.  

- Tu n’as pas faim toi ? lui demanda-t-elle.  

 

C’est l’estomac de ce dernier qui lui répondit en un bruit beaucoup plus impressionnant que celui de Kaori. Cette dernière éclata de rire.  

 

- Bien, fit-elle, il ne nous reste qu’une seule chose à faire. Nous lever, aller prendre une douche et prendre un bon petit-déjeuner.  

Kaori s’était difficilement extirpée pour la deuxième fois de la matinée des bras de Ryo. Elle s’apprêtait à quitter le lit lorsque Ryo la retint par le bras :  

- Ca te dirait de la prendre avec moi ?  

- Il y a trop de monde ici voyons ! Mais je te promets que dès que nous rentrerons au Japon, je réfléchirai à la question.  

 

Ryo eut une mine boudeuse et déclara forfait. Et puis et surtout, il se rappela que Mick et Falcon étaient également au campement, et sa réputation de Don Juan serait vite tombée à l’eau s’il était rentré sous la douche avec Kaori.  

 

Cette dernière prit sa serviette, ses affaires de toilette, et fit mine d’ouvrir la porte de la chambre.  

 

- Tu ne comptes pas sortir dans cette tenue tout de même ! S’indigna Ryo.  

- Ben, je l’ai toujours fait jusqu’à présent.  

- Tu oublies que Mick est là avec Falcon.  

- Mais tu as raison ! Un deuxième pervers est parmi nous ! Il vaut mieux que je sois prudente !  

- Et c’est pas la peine de te moquer de moi ! Grogna-t-il. Je disais ça pour toi !  

 

Kaori enfila un déshabillé et sortit. Dès qu’elle ouvrit la porte, Mick qui écoutait derrière celle-ci tomba dans la chambre.  

 

- Non mais franchement, Mick, tu devrais avoir honte de te comporter de la sorte ! S’indigna Kaori.  

- Alors, lui fit Ryo, tu t’es bien rincé les oreilles depuis cinq minutes !  

- Quoi ! tu savais qu’il écoutait et tu n’as rien dit ! Depuis combien temps es-tu là ? Qu’as-tu entendu ?  

 

Elle fusilla Mick du regard et s’apprêtait à sortir sa massue lorsqu’elle se ravisa :  

 

- Non, je ne me mettrai pas en colère en cette belle matinée. Hors de question ! Mais ne t’avise pas de recommencer, je pourrais réellement m’énerver la prochaine fois !  

- Kaori chérie, commença Mick soulagé de voir la massue de son amie disparaître et ignorant sa menace, es-tu persuadée d’avoir choisie le meilleur Apollon  

 

Mick s’approchait de Kaori qui reculait maintenant et ne pouvait plus sortir de la chambre.  

 

- Euh oui, répondit-elle.  

- Mick, arrête tout de suite ton cirque, dit Ryo calmement et en sortant son python de dessous le matelas.  

 

Pétrifié au milieu de la pièce, le nettoyeur n’osa plus bouger et se calma automatiquement.  

 

- Bon, et bien, j’en profite pour filer hein ! Dit tout doucement Kaori en courrant vers la sortie.  

Elle referma la porte derrière elle.  

 

A l’intérieur, les deux hommes avaient brusquement repris leur sérieux.  

 

- Maintenant qu’elle est partie, fit Mick, dis-moi comment ça se passe tous les deux. On dirait que tes craintes se sont envolées.  

- Tu devrais emmener Kazue dans ce pays, lui conseilla Ryo tout en se levant pour s’habiller, il a quelque chose de magique. Jamais je n’aurais cru possible de me rapprocher autant de Kaori, de vivre des choses si fabuleuses avec elle. Tu avais raison depuis le début, j’ai été trop bête, et surtout trop lâche de ne pas faire le premier pas plus tôt. Mais maintenant, hors de question de faire marche arrière et ne t’avise plus de la regarder comme tu le faisais auparavant, ça me mettrait hors de moi !  

- Tu sais bien que moi aussi je l’aime, et si jamais tu l’as fait encore souffrir, je serais là, et je ne te laisserais pas retourner près d’elle. Je l’empêcherai de retourner vers toi. J’aime Kazue bien sûr et tu le sais, mais si tu me laisses une chance pour qu’un jour je puisse être avec elle, je saisirai l’aubaine et tu regretteras le restant de ta vie de l’avoir perdue. Suis-je clair ?  

- Tout à fait mon vieux, répondit Ryo, mais sois tranquille, tu as de longues années à vivre heureux avec ton infirmière, car Kaori et moi, c’est à la vie à la mort. Rien ne nous séparera jamais. Est-ce que tu comprends ?  

 

Mick hocha la tête en signe d’accord. Ces deux-là avaient mis un temps infini à être ensemble et il se doutait bien qu’une fois le couple soudé, il serait uni pour toujours. Il poussa un soupir de désespoir sachant que cet ange ne serait jamais à lui.  

 

Il faisait déjà très chaud ce matin.  

 

Lorsque Kaori était sortie de leur chambre, les enfants étaient en cours et le campement était bien calme. Alexandra qui n’avait pas beaucoup de malades à consulter ce jour-ci avait décidé de remplacer Kaori en attendant que cette dernière se remette de sa tumultueuse journée de la veille, et s’occupait par conséquent de sa classe.  

 

La douche fraîche lui fit un bien fou. Les mains appuyées sur le mur, elle laissa l’eau couler sur son corps et la délasser. Ce moment de bien-être agit comme un décontractant musculaire sur ses épaules et son dos. Sa peau était déjà hâlée et la couleur braise de ses cheveux s’était légèrement éclaircie sous les ardents rayons du soleil. Elle remarqua son nouveau bronzage qui contrastait avec la mousse blanche du savon, et en était à dire vrai assez fière.  

Une fois rincée, elle s’enroula dans son drap de bain et sortit de la douche. Puis, elle se posta devant un petit miroir. Depuis qu’elle et Ryo avaient fait l’amour, elle se sentait bien plus femme et souhaitait voir si ce changement se vérifiait.  

Elle ne remarqua rien de différent mise à part cette affreuse marque sur sa joue droite, mais malgré cet ecchymose, elle se sentait belle et sûre d’elle. Elle connaissait enfin ce plaisir dont toutes les femmes parlaient, cette chose qui lui paraissait inaccessible et qui semblait ne pas être faite pour elle.  

Et, au-delà de toute attente, elle, Kaori Makimura, avait eu l’honneur de faire l’amour, et surtout de le vivre pleinement avec un des hommes sûrement les plus doux et généreux au monde, et le seul qu’elle n’ait jamais aimé.  

 

Elle sourit devant le miroir en repassant dans sa tête les belles images de ce matin. Cet amour qu’ils avaient semé avec tant de patience, avec tant de gestes quotidiens et superflus, avait enfin germé pour éclore au meilleur moment de leur vie, dans un paradis rouge, symbole de leur passion réciproque. Ce matin, elle se sentait une femme comblée, ensevelie sous des montagnes de tendresse et d’affection. Alors, que pouvait-elle demander de plus ? Des enfants ? Elle en était entourée certes, mais ce n’était pas les siens même si Nakou et Tiébélé comblaient son manque.  

 

La tristesse voila son regard.  

Elle baissa la tête, soudainement honteuse d’avoir pu penser à faire naître ses propres enfants alors qu’il y en avait tant autour d’elle qui ne demandaient qu’à être adoptés, à retrouver une famille qui les aimerait.  

Etait-ce bien la peine de donner la vie pour arriver à ce résultat, pour faire d’eux des êtres malheureux et en perpétuelle quête d’amour ? Surtout qu’avec sa vie au Japon avec Ryo, élever un enfant s’avérerait complètement démesuré et imprudent ; le pauvre petit serait facilement la proie, comme elle-même, de malfaiteurs dont le seul but serait de tuer leur père afin de prendre sa place et d’être le numéro 1.  

Et puis, ici, elle était un peu comme la maman que tous auraient rêvé d’avoir, spécialement Tiébélé et Nakou.  

 

Mais, elle se demandait si au fond, elle avait le droit de les considérer comme ses propres enfants et de rentrer dans quelques temps au Japon, en les abandonnant à nouveau. Elle aurait du se forger une épaisse carapace avant de se rendre au Burkina, se blinder face cette détresse enfantine et à ce débordement d’affection omniprésent.  

 

Hélas, il était trop tard. Elle n’avait pas prévu tout ça, et s’était trop attachée à eux pour se permettre de rentrer au Japon sans s’assurer de leur bonheur, et vivre comme si cette aventure n’avait été qu’un beau rêve, comme si ce lointain pays n’avait jamais existé. La page serait trop dure à tourner, voire impossible.  

 

Mais comment aurait-elle pu faire pour ne pas les aimer ? Nakou avec son petit air angélique et diablotin, et Tiébélé, déjà si fort et combatif, mais si mignon.  

 

Elle releva la tête et se regarda à nouveau dans le miroir, et d’un air déterminé, parla à son image :  

 

« Votre prochaine mission, Kaori Makimura, si vous l’acceptez, sera de trouver une famille honorable et pleine d’amour prête à accueillir Tiébélé et Nakou. Vous serez aidée dans votre lourde tâche par votre partenaire de toujours, Monsieur Ryo Saeba. Si ce dernier n’est pas à la hauteur de vos objectifs, n’hésitez pas à le mettre au placard et à vous débrouiller seule, ou bien, trouvez-vous un autre collaborateur. Attention ! Le temps vous est compté ! Ce message s’autodétruira dans 3 secondes ».  

 

Puis, elle fit semblant de tirer dans la glace, sourire aux lèvres, impatiente de remplir le but qu’elle venait de se fixer. C’est toute pimpante qu’elle se dirigea vers sa chambre afin de se préparer pour prendre son petit-déjeuner. 

 


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