Chapter 45 :: Chapitre 45

Published: 19-10-07 - Last update: 19-10-07

Comments: Coucou, ravie de constater que vui effectivement ce site n'est pas tout mort. Promis les filles je ne passerais pas cette fics en NC-17. Je ne savais pas du tout qu'NJ avait totalement abandonné son site. Bref excusezmoi devous avoir fait peur =). Bref... merci à celles (et ceux ?) qui m'ont suivi depuis le début et mercià celles (et ceux...) qui ont entamer me premiers chapitres il y a peu. Vos reviews me vont droit au coeur =). J'en profite pour passer un bonjour tout particulier à Jo, mon meilleur ami. Je te fais un kiss tout plein ainsi qu'à tous les autres ;) bonne lecture.

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Une parcelle de route, un virage ou deux, et bientôt ils atteindraient leur destination. Plusieurs heures de trajet les plongèrent dans d’innombrables questions… tantôt posées tantôt gardées. Ryo glissa nerveusement une main dans ses cheveux.  

Il en était plus que certain, à présent, le plus difficile serait pour Kaori et Kina…  

Liu et lui eurent l’impression d’avaler les kilomètres bien plus vite que ne le supportait le véhicule, les tractant difficilement jusqu’à Aomori, fatigué par le pied du conducteur, trop occupé à écraser la pédale d’accélération qu’à le ménager.  

«Encore un effort et après je te mets en retraite, confessa le nettoyeur à sa fidèle Mini»  

Il ne l’avait plus touchée depuis que Kaori était partie. Elle lui rappelait de bien trop funestes souvenirs. Du moins, c’est ce qu’il s’était avoué à l’époque, même si après coup, il trouva ce ressentiment plus qu’absurde. Ou alors était-ce le fait d’avoir retrouvé la jeune femme qui le ramena indubitablement sur sa rancœur…  

Ses poumons se gonflèrent avec amertume. Il était grand temps de la décrasser un peu… tout autant que ces souvenirs… Il pensa bêtement que lorsque celle-ci reverra Kaori, et inversement, tout reviendra comme avant, comme par magie.  

Il sourit gauchement, se qualifiant d’imbécile. Lorsque sa partenaire rentrera à Shinjuku ce sera assurément grâce à lui… lui et rien d’autre, lui et personne d’autre.  

Ou bien…  

«Hideyuki..»  

Il garda une main sur le volant, plongeant sa jumelle au tréfonds de sa poche, ne quittant pas des yeux le bitume qui lui faisait face.  

Ses doigts la frôlèrent un instant… chevauchant avant ça un papier chiffonné supportant l’écriture de Saeko :  

«Au lieu de ça, sert toi de ton cœur pour nous la ramener…  

Prends-en soin s’il te plait»  

Ayant préféré passer par sa boite aux lettres, elle n’avait inexorablement pas trouvé le courage de la lui remettre en main propre… et ce fut là un geste bien légitime.  

Non il ne s’en servirait pas pour la raisonner, il avait juste le besoin étrange de la sentir sur lui, ne pouvant expliquer clairement cet état d’esprit… mais qu’importe… il resserra ses doigts autour du métal devenu chaud. Affronter Kaori était un combat dont il ne connaissait indubitablement pas le vainqueur, car bien des choses étaient mises en jeu…  

Reproches, sentiments, avenir…  

Tant d’obscur… Tout ceci pour lui, était aussi limpide que de l’eau sale. Le mal avait laissé trop de cendre en elle par trop de douleurs plantées dans son cœur ces dix dernières années. Et il en était bien plus conscient que de sa propre existence.  

Une guerre au triomphe incolore, car sur ce tableau dépeint elle le battrait certainement à plat de couture. Quitte à la laisser lui arracher le cœur de ses mains de femme blessée, il ne voulait plus lui faire du mal…  

Il la laissera faire de lui une ruine, mais il trouvera cependant la force de tracer le chemin de leur lendemain à sa manière, peu importe les épreuves qu’ils auront à traverser.  

Sa victoire en valait bien plus que tous les trésors du monde…  

____  

Encore sous l’emprise de leurs tremblements, les deux jeunes filles, assises l’une contre l’autre sanglotaient encore malgré les paroles rassurantes de l’agent de police à côté d’elles.  

L’angoisse présente des jumelles ainsi que celle d’Hana qui vociféraient leurs vocalises dans les bras de quelques médecins présents dans le commissariat, ne refreinait pas non plus leur crainte encore habitante.  

Et Kina sursauta lorsque la porte qui les avait vues arriver toutes cinq s’ouvrit soudainement. Son cœur battit à tout rompre lorsqu’elle aperçue les visages amicaux des nouveaux arrivants, se projetant presque en avant pour partir rejoindre les bras rassurants de Liu qui s’étaient immédiatement entrouvert à sa vision.  

-Kina ! s’écria-t-il avec force, comme pour s’assurer lui-même qu’elle était bel et bien là, seine et sauve.  

-J’ai eu si… si peur… sanglota la frêle jeune fille une fois le contact établi. Kaori… je… balbutia-t-elle les yeux mi-clos.  

Ryo se porta à sa hauteur.  

-Commence par te calmer Kina… et raconte-nous ce qu’il s’est passé.  

Trois coups résonnants contre la porte les laissèrent en suspens un moment, laissant le temps à un jeune subordonné d’apparaitre dans l’embrasure de cette dernière.  

-Mayumi, tes parents sont arrivés, dit-il doucement.  

La jeune personne en question se leva avec hâte, occultant un dernier regard larmoyant à Kina par-dessus son épaule, laissant derrière elle son amie en solide compagnie.  

Un homme fit son entrée à la sortie de celle-ci, la saluant cordialement au passage avant de reporter son attention sur les occupants de la pièce, chacun leur tour.  

Il se présenta fièrement, commissaire de son état. Confrère professionnel de Saeko, il l’avait aussitôt informé de l’enlèvement de Kaori.  

Ce qui faisait de la jeune femme un élément essentiel et sans faille pour la police du pays, c’était son dévouement humain incomparable pour chacune de ses enquêtes. Et plus encore lorsqu’il s’agissait d’une personne proche à ses yeux... Aussi avait-elle été informée par Ryo de ses retrouvailles avec Kaori, qu’elle avait mit en œuvre l’hégémonie de ses relations pour la surveiller dans l’ombre, ainsi que toute sa famille…  

Ryo sourit solennellement. Elle n’était certes pas toute seule à jouer l’ange gardien… mais ça elle le savait probablement déjà.  

Ses enfants… même si le fait de prononcer ces paroles sonnait étrangement dans sa gorge, étaient sains et saufs. Kaori par contre, était livrée à elle-même, solitaire face à un détraqué notoire.  

Elle avait pourtant su endiguer la peur et confronter son ennemi pour faire parvenir à ses enfants la possibilité de s’échapper et de prévenir la police. C’était indubitablement un geste protecteur, avec un zest de professionnalisme qui n’échappa pas à un Ryo totalement satisfait.  

Sa Kaori ne cesserait jamais de le surprendre, c’était l'une de ses innombrables et scintillantes facettes qu’il aimait plus que tout au monde.  

Ils écoutèrent donc attentivement le récit de Kina que le commissaire connaissait déjà. La pauvre enfant s’était quelque peu calmée mais ses mains transcendaient encore la peur, tant elles étaient glaciales.  

-Je vais prendre les enfants sous mon toit, commença Liu d’un ton qui se voulait apaisant, si vous me le permettez Monsieur le commissaire.  

Celui-ci opina de la tête, avant de prendre la parole en direction de Ryo.  

-Vous êtes de chez nous, si mes sources sont bonnes inspecteur… ?  

Il marqua un temps d’arrêt face à un Ryo devenu blême.  

Ce dernier avait complètement oublié qu’il s’était fait passer pour un membre actif de la police, il y avait peu. Dans l’embarra, il se gratta la tête avec vivacité, plongeant maladroitement son autre main dans la poche intérieure de son manteau pour la ressortir aussitôt, munie de sa fausse carte personnelle.  

-Toya ! cria-t-il tout à trac… Inspecteur Toya !  

Il se racla la gorge, faisant fi du sourcil dressé de son vis-à-vis. Ce n’était sans aucun doute le moment de porter trop l’attention sur sa large personne.  

____  

Sa mission personnelle était en moins de deux devenue presque professionnelle…  

Se prendre pour un agent des forces de l’ordre le faisait sévèrement pâlir. Mais que dire d’autre en pareille situation, que d’accepter la mission ordonnée par un supérieur hiérarchique aussi illusoire soit-il ? Surtout pour sauver et protéger la femme qu’il aimait, la course en valait largement la chandelle.  

A lui seul par contre, il userait de moyens beaucoup moins diplomatiques envers ceux enseignés par la maréchaussée. Et il tenait férocement à sa liberté de tueur implacable qu’il était pour mener son devoir le plus nettement possible.  

Au volant de sa mini, loin des regards affluents sur le parking, passant de ci de là non loin de lui, il déplia son propre dispositif, docilement caché dans la boite à gants.  

Tous ces longs mois à ronronner dans le parking, sa voiture était néanmoins devenue l’une de ses armes favorites dans l’instant. Non pas que celle-ci se déployait, transformant sa forme initiale en une sorte d’artillerie dont le nom ne figurerait même pas dans le vocabulaire d’un homme tel que lui, non ce n’était pas du tout ça… elle était devenu un véritable poste de contrôle depuis que Falcon avait fait travailler ses mains à l’intérieur, un peu avant son départ.  

-Promis… tu auras quand même ta retraite après ça, ne t’inquiète pas, déclara-t-il, s’adressant à elle comme à un enfant.  

Remarque intime qui ne manqua pas de le faire sourire…  

Il bidouilla quelques fils avant d’allumer l’écran de contrôle. Il reprit son sérieux lorsque la lumière artificielle en jaillit. D’une main libre il décrocha son mobile et composa le numéro du Cat’s Eye. Il tomba sur la voix bourrue de Falcon, auquel il demanda la cryptographie exacte à entrer dans le processus afin que celui-ci aboutisse enfin sa recherche.  

Quelques secondes plus loin, il l’avait retrouvée.  

____  

Allongée à même le sol, la jeune femme faisait face au plafond noirâtre de sa geôle de fortune. Le dos de sa main posée sur son front douloureux, elle ne savait indubitablement pas où elle se trouvait…  

Elle se rappelait avoir ordonné à Kina d’emporter au loin les enfants, hors de la maison et de courir… courir… jusqu’à ce qu’elle et son amie aient retrouvés l’éclat d’une lueur d’habitation dans la nature montagneuse qui les environnait.  

Le flou total l’avait envahi ensuite, sentant un objet lourd s’abattre sur le sommet de son crâne…  

Elle roula sur le côté avec difficulté, ramenant ses genoux sur son ventre, elle se recroquevilla.  

Un rivet lui piqua sournoisement le cœur… elle implorait les ombres à voix haute. Dispensée de toute lumière, même partielle, c’était tout ce qui lui restait. Pourvu que celles-ci, aussi opaques et ténébreuses soient-elles, protégeaient le mieux possible les membres de sa famille… qu’elle espérait libre et à l’abri de tout danger.  

Maintenant elle était ici et elle ignorait depuis combien de temps et encore combien de temps elle y résiderait.  

Elle avait froid…  

Elle entendit un bruit… un fond sonore qui ressemblait d’ici à un grondement sournois. Un sursaut l’inonda ensuite, une clarté sans pareille atteignit le chocolat de ses prunelles alors qu’elle leva ses yeux encore plissés par la pénombre maintenant dissipée.  

Une silhouette d’une extrême grandeur se souligna dans la lumière, ce qui lui fit relever la tête…  

-R… Ryo ?  

Il se précipita vers la jeune femme et s’assura de savoir si tout allait bien, la frôlant par endroit comme pour se rassurer lui-même qu’elle était bien toute entière.  

-Ryo je…  

-Viens ne parle pas, la brusqua-t-il doucement, sortons d’ici.  

Il l’aida à la remettre sur ses pieds avant de se projeter au dehors. Elle abatis rapidement son visage dans le creux de l’épaule salvatrice de l’homme, éblouie par la lumière trop vive de l’aube omniprésente. Nulle trace de son ravisseur n’était palpable, ce qui tranquillisa la jeune femme.  

Lorsque ses yeux lui donnèrent la permission de regarder droit devant elle sans être aveuglée, elle pu distinguer la forme d’un véhicule dont Ryo en ouvrit la portière.  

Le contact à peine enclenché, il démarra rapidement, faisant crisser ses pneus sur le macadam en terre plein.  

Ensemble en direction d’un lieu incertain…  

Elle se moquait presque éperdument de l’endroit où les entrainait la route… elle roulait à ses côtés et c’était bien là l’essentiel.  

Néanmoins, le calme olympien de son ancien partenaire la sorti de son mutisme, reprenant peu à peu raison d’elle, l’inquiétude reprit lui aussi possession de son estomac.  

-As-tu des nouvelles des enfants ? Vont-ils bien ?  

-Ils sont en sécurité chez Liu, la soulagea-t-il, un léger sourire confiant sur les lèvres.  

Elle soupira ses craintes d’un long trait, reposant sa tête sur son siège.  

-Merci… merci…  

-Ne me remercie pas. Je suis et je serai toujours là pour toi Kaori, et tu le sais.  

Elle secoua la tête négativement, les yeux clos.  

-Non je ne le sais plus… souffla-t-elle, remontant les sanglots qu’elle gardait dans sa voix.  

Un sourire sépulcrale se fondit sur les lèvres de Ryo… si elle ne le savait plus elle n’allait pas tarder à le réapprendre.  

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