Capitolo 3 :: « Il était une fois… »

Pubblicato: 20-02-11 - Ultimo aggiornamento: 20-02-11

Commenti: Coucou !! Merci pour votre enthousiasme et votre curiosité pour cette histoire. Ryô se pose lui aussi beaucoup de questions mais tout dépend si Kaori est prête à y répondre... Je vous laisse vous faire votre propre avis sur le sujet. Bonne lecture et bon dimanche à tous et à toutes. BIIISOUUUSS !!!

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Lâchant la tasse dont le liquide fumant se répandit sur l’épaisse moquette, Ryô entra précipitamment dans la pièce l’arme en main.  

Il chercha l’intrus responsable de la panique chez sa partenaire mais ne trouva personne à qui s’en prendre. Kaori était seule dans la chambre aux prises avec ses cauchemars.  

Elle était toujours sur le lit, se débattant avec les couvertures. Son corps tendu à l’extrême semblait vouloir s’en extirper sans y parvenir. Kaori était en sueur et parlait à une personne qui n’était pas là. Ryô ne mit pas longtemps à comprendre qu’elle revivait en direct ce qu’elle avait vécu. Il se rapprocha d’elle et tenta de la réveiller en la maintenant dans ses bras. Elle se débattait contre lui, cherchant à fuir son étreinte.  

- Kaori réveille-toi. C’est fini… ce n’est qu’un cauchemar. Calmes-toi, je suis là avec toi…, la berçait-il en l’enveloppant de sa chaleur.  

Petit à petit, la jeune femme se calma, semblant réaliser la présence de son partenaire. Elle était encore prise de spasmes mais Ryô la ramena tout contre lui pour freiner ces assauts qui affaiblissaient la jeune femme. Alors que Kaori se cramponnait fermement au tee-shirt du nettoyeur, celui-ci s’efforçait de rester aussi calme que possible pour qu’elle se sente en sécurité. Mais un nom mettait en péril ce calme apparent : Shun, Kaori l’appelait tristement et continuellement.  

Avec Kaori installée contre lui, Ryô rabattit les couvertures sur eux. Il n’avait pas encore fermé l’œil et le corps pressé contre lui l’invitait inconsciemment à se reposer aussi. Calquant sa respiration sur celle de Kaori, Ryô restait attentif à ses moindres mouvements.  

Ils passèrent ainsi la matinée, cherchant l’un et l’autre l’apaisement, en vain.  

Vers midi, trois coups toquèrent à la porte. Prenant soin de ne pas réveiller Kaori, Ryô se leva pour aller ouvrir. Se tenait devant lui une des jeunes femmes de ce matin, souriante et chargée d’un plateau repas pour deux ainsi qu’une pile de vêtements.  

- Rico est sorti et il vous demande de patienter jusqu’à son retour.  

- Merci, fit Ryô en la libérant de ses charges et refermant la porte sans autre geste ou regard.  

Il déposa le tout au pied du lit et détailla Kaori qui s’était réveillée et redressée, toujours enveloppée dans les couvertures. Ryô alla ouvrir les rideaux pour laisser la lumière du soleil entrer avant de retourner auprès de sa protégée. Elle se décala un peu pour lui laisser une place en évitant soigneusement de le regarder. Ryô attendait nerveusement qu’elle se décide enfin à parler.  

- Où sommes-nous ?... fit-elle d’une toute petite voix.  

- En lieu sûr. Tu m’expliques pourquoi tu es à Osaka au lieu d’être avec Eriko à un quelconque défilé ?  

Sa voix avait été plus froide qu’il ne l’avait voulu mais il ne pouvait s’en empêcher. Il avait redouté le pire suite à son appel en catastrophe. Il avait découvert qu’elle lui avait menti et surtout qu’elle était en danger. Il avait eu peur de la perdre.  

Kaori resserrait les couvertures autour d’elle et cherchait apparemment par où commencer.  

- Eriko est bien à un défilé et elle n’a rien avoir avec cette histoire…  

- OK, qui est Shun ? S’impatientait Ryô qui voyait que Kaori rechignait à lui dévoiler la vérité.  

A l’évocation de ce nom, Kaori sortit du lit en se couvrant d’un drap. Elle semblait soudain prise de colère :  

- Où sont mes vêtements ?! Pourquoi suis-je en sous-vêtements ?! S’énerva-t-elle en cherchant frénétiquement ses affaires dans la chambre.  

Ryô ne bougea pas et la regarda s’énerver toute seule. Il savait qu’elle cherchait surtout à éviter cette conversation. Mais Ryô ne la laisserait pas s’en sortir ainsi.  

- Je les ai faits brûler. Lâcha-t-il en la fixant.  

- Quoi ? Mais ça va pas ! Pourquoi ? Je vais pas sortir comme ça ?!  

- Parce qu’ils étaient tachés de sang qui de toute évidence n’était pas le tien, fit-il en se levant à son tour pour se rapprocher d’elle. Alors QUI est Shun ?!  

Kaori continuait sciemment d’ignorer ce qu’il lui demandait lorsqu’elle vit les vêtements au sol. Elle s’en empara et fila à la salle de bain qu’elle verrouilla.  

- Il faudra bien que tu sortes de cette pièce et que tu me parles ! Annonça Ryô en s’adossant à la cloison de bois qui les séparait.  

De son côté, Kaori inspecta les affaires : un jeans délavé, un débardeur rose pâle et un gilet noir. Elle retrouva ses chaussures restées dans le coin de la salle de bain. Des fragments de la scène du bain que lui avait donné Ryô lui revinrent en mémoire. Il l’avait vue nue ou presque. Cela la mettait mal à l’aise et lui embrouillait l’esprit. Elle devait se reprendre et vite. Elle enfila les affaires qui étonnement étaient à sa taille. Elle se regarda dans le miroir et prit peur en constatant sa pâleur et les cernes qui marquaient son visage ainsi que quelques écorchures dues à l’accident. Elle regarda ses mains et voyait encore le sang s’imprégner sur sa peau. Sûrement qu’elle devait s’estimer heureuse d’être encore en vie mais qu’en était-il de celui qui l’accompagnait ? Elle passa son visage à l’eau froide et tenta de reprendre contenance. Elle n’arrivait pas à réfléchir avec Ryô qui continuait de la harceler de ses questions. Que pouvait-elle dire ? La vérité ? Impossible. D’elle dépendait des vies et Kaori se refusait à mettre quelqu’un d’autre en danger. Elle était fautive et elle en subirait seule les conséquences. Respirant un grand coup, Kaori déverrouilla la porte et sortit affronter Ryô.  

- On peut y aller je suis prête.  

- Non mais tu te fous de moi ! S’emporta Ryô en attrapant Kaori par le bras alors qu’elle se dirigeait vers la porte pour sortir de la chambre. Tu m’appelles en pleine nuit pour me faire savoir que tu m’as menti, que tu étais avec un homme, que l’on veut te tuer et maintenant tu fais comme si c’était normal ?! On bougera pas d’ici tant que tu ne m’auras pas tout dit ! Fit-il en relâchant sa prise pour aller fermer à double tour la chambre et en prenant la clef avec lui.  

Ryô alla s’asseoir dans un des fauteuils et défia Kaori d’oser lui mentir encore.  

Kaori se sentait prise au piège. Elle savait que Ryô ne lâcherait rien avant qu’elle lui dise le fin mot de cette histoire. A contre cœur, elle alla s’installer dans l’autre fauteuil et tout en se triturant les doigts, elle entama son récit :  

- Shun est un vieil ami… il a été le premier coéquipier de Hide. Nous nous étions perdus de vue depuis… la démission de Hide. Et il y a quelques semaines, nous nous sommes revus et nous avons renoués. Il avait quelques jours de congés à prendre et m’a proposée de l’accompagner pour voir d’anciens amis qui ont déménagés dans le coin… tout se passait pour le mieux quand une voiture à surgit de nulle part… je… j’ignore pourquoi… ils se sont mis à nous tirer dessus… Shun a fait son possible pour les semer mais la voiture a fait une embardée…, Kaori luttait contre les larmes qui menaçaient de revenir. On s’est retrouvés pris au piège, Shun était blessé… on a réussit à sortir mais les hommes sont arrivés… je ne voulais pas l’abandonner mais il m’a ordonnée de fuir et qu’il me rejoindrait dès qu’il en aurait fini et… j’ai couru aussi vite que possible… j’étais seule et perdue alors…  

- Alors tu m’as appelé…  

Ryô regardait Kaori qui peinait à soutenir son regard. Il n’aimait pas cette sensation qui lui soufflait que sa partenaire ne lui disait pas tout. Elle lui cachait encore quelque chose.  

- Pourquoi tu ne m’as pas parlé de lui ? Pourquoi m’avoir fait croire que tu étais avec Eriko ?  

- Tout comme je ne lui ai pas parlé de toi, je ne t’ai pas parlé de lui. Je n’en voyais pas l’intérêt… tu aurais pensé à mal rien que parce qu’il est flic.  

Oui il se serait méfié et il aurait eu raison, pensa Ryô. Ce Shun devait s’être fait des ennemis lors de ses enquêtes. Il avait entraîné Kaori dans ses histoires. Ce constat l’agaça au plus haut point. Comment pouvait-on ignorer son métier et entrainer une innocente sans se soucier des conséquences ? Ryô reporta son regard sur sa partenaire. Elle se croyait en sécurité avec un ami, elle voulait juste profiter d’une vie normale pendant quelques jours. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il se jura de retrouver le responsable de tout cela, personne ne s’en prenait impunément à sa partenaire qu’elle soit avec lui ou non.  

- Je vais voir avec Saeko ce qu’elle peut trouver…  

- NON ! Pourquoi chercher plus loin ?... ça ne te regarde pas… S’inquiéta Kaori.  

- Pourquoi ?! Ma partenaire sert de cible mouvante à des hommes qui te recherchent toujours je te signale ! Tu es un témoin gênant qu’il leur faut éliminer ! Alors je m’en occupe dès qu’on rentre ! Fit-il sévèrement.  

Ryô se leva et ouvrit la porte de la chambre, il attendit que Kaori le suive pour qu’enfin ils s’en aillent. Tout en restant derrière Ryô, Kaori réfléchissait. Si son partenaire et Saeko s’en mêlaient, tout risquait d’être mis en péril. Avec un peu de chance, ils enquêteraient sur les affaires courantes de Shun. De toute façon il n’y avait aucune trace de ce qui les avait réellement amenés à Osaka. Avec Shun, elle avait veillé au moindre détail de cette histoire et si elle s’en tenait à cette version des faits, elle pourrait garder le secret le temps nécessaire.  

-… est-ce que tu sais si… si il…, peina-t-elle à lui demander.  

- Apparemment il a réussi à prendre la fuite…  

- Il faut le retrouver, il doit avoir besoin d’aide ! S’inquiéta Kaori.  

- Ce n’est pas pour lui qu’il faut s’inquiéter ! S’énerva Ryô pour faire comprendre à Kaori qu’il mettait un terme à cette conversation.  

Rico était revenu mais il n’avait pas pu obtenir plus d’informations.  

Ryô ne pouvait pas attendre que la nuit tombe pour repartir. Il lui fallait très vite reprendre le contrôle de la situation car une enquête allait être ouverte et Kaori serait très vite recherchée aussi par la police.  

- Merci de ton aide, à charge de revanche, dit Ryô à l’attention de son ami.  

- Merci… murmura faiblement Kaori.  

- De rien voyons, c’est toujours un plaisir d’accueillir une aussi jolie jeune femme. Revenez pour le plaisir la prochaine fois. Répondit Rico qui tentait ainsi d’arracher un sourire à Kaori.  

Elle le regarda avec beaucoup de gratitude mais resta le visage fermé devant le gérant.  

La route du retour se fit dans le silence le plus complet et dès leur arrivée, Kaori s’enferma dans sa chambre laissant Ryô seul avec ses doutes.  

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