Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 15 :: Déteste-moi si tu m’aimes

Pubblicato: 31-10-11 - Ultimo aggiornamento: 02-11-11

Commenti: Coucouuu !!! Merci à tous et à toutes de me suivre de chapitre en chapitre, j'espère que celui-ci vous plaira autant. Je vous souhaite un Happy Halloween et une bonne lecture. A très vite, BIIISOUUUSS à toutes et à tous !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Il la détestait. Il se haïssait de la détester. Elle lui avait menti et le faisait encore sans scrupules. Il avait mal. Elle en était la cause et maintenant il la détestait. Les sentiments lui faisaient perdre sa raison. Il devait garder le contrôle de lui-même, même si elle ne lui facilitait pas la tâche.  

 

Ryô avait regardé Kaori le fuir encore une fois. Mais cette fois-ci il n’était pas resté à rien faire. Il lui avait fait comprendre qu’à partir de maintenant il faudrait compter avec lui. Rien ne servait de revenir sur ce qui était fait. Elle croyait pouvoir continuer ainsi mais elle avait tort. Ryô savait mieux que quiconque que dans ce genre de situation mieux valait se montrer fort et hors d’atteinte si on ne voulait pas risquer d’y perdre plus mais elle était allée trop loin, il ne la laisserait plus faire. Il n’avait que trop attendu. Elle était tout sauf cette femme froide qu’il avait devinée derrière ses mensonges. Après cette scène misérable où elle l’avait obligé à choisir un camp qui n’était plus le leur, Ryô s’était rendu compte à quel point sa Kaori lui manquait. C’était elle la part d’humanité de leur duo mais que leur restaient-ils si elle reniait ce qu’elle était ? Ils étaient dans une impasse et l’obstacle lui semblait par moment infranchissable.  

 

Se défoulant sur une cible de carton, mécaniquement Ryô rechargeait et vidait son barillet. Les détonations couvraient ses pensées mais pas sa colère. Dans son esprit étaient gravés ses yeux noisette qui le défiaient. Il détestait ce qu’il ressentait pour elle. Il détestait ce qu’elle faisait de lui à cet instant. Il avait répondu à son indifférence et à son agressivité par la promesse de se battre, contre elle ? Pour elle ? Il n’en savait rien. Il ne savait même pas comment aborder cette nouvelle journée qui ne tarderait pas à le mettre face à ses dires. Il ne savait pas qu’elle arme choisir pour la ramener à la raison : faire preuve d’autant d’agressivité et d’indifférence ? La pousser encore et encore jusqu’à ce qu’elle craque ? Ce petit jeu pouvait durer longtemps car Kaori montrait une grande résistance acquise pendant sa détention. Ryô ne voulait pas la détruire d’avantage, il ne voulait pas briser le peu de chance qu’il lui restait de la retrouver telle qu’elle était. Il devait agir autrement mais comment ?  

Elle le fuyait et d’une certaine manière il en faisait autant en s’isolant de la sorte. Reposant son arme dans son étui, Ryô regarda ce qu’il restait de la cible. Plus rien, il l’avait complètement écharpée. Il se sentait dans le même état : déchiré.  

 

En remontant à l’appartement, il trouva ce dernier vide, du moins dans le salon. Ses colocataires avaient regagné leur chambre. Ce fut alors qu’il remarqua l’heure avancée de cette soirée. Le temps semblait se jouer d’eux. Il filait ou traînait alors que pourtant tout se muait d’une manière peut-être inaltérable. Miki lui avait laissé une assiette mais il n’avait même pas faim. Elle lui faisait perdre tous ses goûts et ses repères. Il monta directement à l’étage pour prendre une douche qui ne le détendit d’aucune manière. Encerclé d’une serviette sur sa taille, il s’avança jusqu’à la porte de Kaori où le vide régnait. Il devait trouver un moyen de rompre son silence et sa solitude. « Une nuit de répit… c’est tout ce que je nous accorde. » Souffla-t-il pour lui-même. Il espérait que demain serait un jour meilleur.  

 

Plongé dans ses sombres pensées, Ryô ouvrit la porte de sa chambre et resta un instant interdit. Il était sur le seuil, à moitié nu, des gouttes d’eau ruisselant encore ici et là sur sa peau et, une paire d’yeux braqués sur lui. Il ne lui en fallut pas d’avantage pour se rappeler qu’il partageait sa chambre et apparemment son lit avec Shun.  

 

- Je vois que vous avez pris vos aises ! Lança-t-il en refermant la porte.  

 

- Oui comme vous l’avez vous-même proposé. Rappela Shun en s’installant plus confortablement et en posant un magazine ouvert sur son torse nu. Vous avez peut-être un côté préféré ? Je vous le laisse si vous voulez.  

 

- Vous auriez pu prendre le canapé aussi ! Fit remarquer Ryô en se dirigeant vers son placard pour attraper un caleçon.  

 

- Cela aurait été une possibilité mais je suis encore sensible avec mes blessures et ce lit est fait pour deux. Nous devrions pouvoir y dormir sans se gêner l’un l’autre.  

 

Face à son placard et donc dos à Shun, Ryô rageait entre ses dents d’entendre ce m’as-tu-vu se plaindre de ses blessures. Il entreprit de se changer et fit glisser sa serviette le plus naturellement du monde avant d’enfiler son caleçon. Pendant un infime instant un frisson le parcourut le long de sa colonne. Quelqu’un l’observait, le détaillait. Ryô en ressentit de la fierté. Il avait croisé Shun dans l’obscurité du couloir la veille et il avait deviné sa musculature et son élégance mais ce soir il pouvait montrer à ce mari de pacotille qu’il n’était pas en reste dans ce domaine. Au moins cela équilibrait un peu les chances entre eux. Ryô se retourna donc et de toute sa stature dévisagea cet intrus dans son lit.  

 

- Sympa la déco, ça fait ado en mal d’amour. Remarqua Shun en détournant le regard vers les murs tapissés de femmes toutes aussi aguicheuses les unes que les autres.  

 

- Comme si vous n’aviez jamais reluqué une femme auparavant. Que leur reprochez-vous ? Elles sont belles, attirantes…  

 

- irréelles et inaccessibles, coupa Shun.  

 

- Pour prendre ces clichés il fallait bien quelqu’un devant l’objectif. Informa Ryô en s’installant à la place laissée vacante dans le lit.  

 

Ce simple geste eu pour effet d’assouplir le matelas et de faire vaciller Shun vers Ryô. Ce dernier sourit en reprenant sa place initiale.  

 

- Pourquoi un tel étalage ? Vous avez passé l’âge d’avoir recours à de tels subterfuges surtout avec une jeune femme en chair et en os sous votre toit. Essaieriez-vous de cacher quelque chose ?  

 

- Je vois que pour faire la morale vous êtes doué, vous n’hésitez pas à critiquer alors que vous vous permettez de prendre ce qui vous ne vous appartient pas, c’est une manie chez vous ?! Fit Ryô en retirant brusquement le magazine du torse de Shun, agacé par sa désinvolture.  

 

Faisant cela, Ryô stoppa son geste et son regard sur le buste masculin. Ce qu’il avait vu la veille n’était donc pas une erreur. Shun arborait un tatouage sur le torse et à la lumière, Ryô le découvrait dans son intégralité. Ce dessin qui était un kanji, couvrait ses pectoraux gauches. Un ensemble de traits qui se suivaient, se croisaient sans réelles concordances. Et au centre de ce tableau, brillait une perle accrochée au téton masculin.  

 

- Qu’est-ce que c’est ça ?! S’entendit demandé Ryô en déglutissant.  

 

- Vous allez me faire croire que vous n’avez jamais vu de tatouage ou de piercing de votre vie ? Ne vous inquiétez pas ça ne mord pas. Railla Shun sous le regard surpris et évasif de Ryô.  

 

- Très drôle, je vous demande juste ce que ça signifie ! On se gribouille par sur le corps sans raison. Ca a bien une signification ? Auriez-vous l’âme d’un ado rebelle ? Nargua Ryô en l’attaquant ainsi à son tour.  

 

- Vous pouvez le voir ainsi mais cela est bien plus profond qu’une simple rébellion. Répondit Shun d’un air mystérieux.  

 

- Ha je vois c’est votre atout pour appâter les femmes… vous n’avez rien trouvé de mieux ? Ironisa Ryô.  

 

- Je n’ai pas besoin de ça pour appâter qui que ce soit ! En ce qui me concerne, un tatouage est un art et c’est une manière de s’exprimer autre que par les mots. Ca n’a rien de malsain.  

 

- Je n’ai rien dit de tel sinon que je ne vois pas l’intérêt de dénaturer son corps sans raison.  

 

- Vous changerez peut-être d’avis un jour mais je n’ai pas envie d’en débattre avec vous alors pour soulager votre curiosité je vais vous dire ce qu’il signifie et que vous ne comprenez peut-être pas : « On examine avec soin les objets dans les boutiques, mais quand il s'agit des gens, on les juge sur l'apparence ».  

 

- Vous revendiquez le droit de ne pas être considéré comme un vulgaire objet et donc le droit d’être connu et reconnu en vous affublant d’un dessin qui siérait autant à une poterie ?! Vous tourner pas rond…  

 

- C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Moi je n’ai rien à cacher ni même honte d’être ce que je suis et ce tatouage est une affirmation en laquelle je crois !  

 

- De nous deux ce n’est pas moi le cachottier ! Et quitte à parler de choses plus sérieuses, dites-moi ce que vous envisager par la suite car vous n’êtes pas le dernier à taire certaines informations qui pourraient nous aider à vous sortir de cette embrouille ! S’impatienta Ryô en se redressant pour fixer son interlocuteur dans les yeux.  

 

Shun lui fit donc face et sans se départir de son sourire, lui répondit d’une voix mielleuse :  

 

- Tenteriez-vous d’obtenir des confidences sur l’oreiller ? Dans ce cas sachez que vos manières en la matière sont plus que maladroites.  

 

- Non mais ça va pas ?! Cria Ryô en se relevant. Je ne sais pas ce que vous voulez insinuer mais vous n’y êtes pas du tout ! Pour un flic vous manquez de flaire ! Je vous rappelle que je vous héberge gratuitement, que je vous sauve les miches d’un homme qui ne restera pas longtemps sans rien faire ! Et vous, vous trouver moyen de plaisanter ! Croyez-vous qu’il soit l’heure pour ce genre d’imbécillité ?! Ma patience à ses limites et vous êtes à deux doigts que je vous foute mon pied aux fesses et vous expulse de chez moi !!! Ragea Ryô, les muscles saillants et le visage dur.  

 

- Avec vous on ne sait jamais si vous êtes sérieux ou si vous plaisantez, répondit Shun en fixant Ryô. Vous savez que vous ne me mettrez pas dehors car cela signifierait que Kaori aussi s’en irait. Je sais que vous vous posez beaucoup de questions auxquelles les réponses viendront mais je ne vous dirais rien sans sa présence, elle est autant impliquée et je ne ferais rien qui pourrait lui faire douter de ma confiance. Ce n’est pas la peine de vous énerver de la sorte, vous ne m’impressionnez pas ! Sur ce, bonne nuit ! Riposta Shun avant d’éteindre la lampe de chevet et de laisser Ryô debout sur le lit et dans le noir.  

 

Enervé par cet homme qu’il croyait cerner alors qu’en fait il n’en était rien, Ryô avait fini sa nuit sur le canapé présent dans sa chambre. Il n’avait pu se résoudre à lui laisser complètement sa chambre et tant qu’il restait au même étage que Kaori, l’endroit où il dormait l’indifférait. Il avait tenté, maladroitement, de faire un effort avec Shun, de s’en faire un allié. Mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’adresser à cet homme sans avoir envie de l’étriper. Quelque chose clochait et Ryô ne savait pas quoi. Il ne put trouver correctement le sommeil tant son esprit et son instinct étaient perturbés par des sensations et des émotions indéchiffrables vis-à-vis de sa partenaire, de son « mari » et de cette affaire.  

 

Ce fut sans surprise qu’il entendit Kaori se lever, encore une fois de très bonne heure.  

Aujourd’hui il ne laisserait personne lui parler avant lui. Il devait prendre les devants. Et puis il lui avait promis qu’il ne la laisserait pas seule, qu’il serait son ombre. S’habillant prestement, il sortit de la chambre sans faire de bruit pour croiser Kaori qui sortait de la salle de bain. Elle était vraiment rapide pour se doucher et s’habiller.  

 

- Bonjour ! Fit-il en la dévisageant.  

 

- Décidément les hommes dans cet appartement ne savent plus faire la grasse mat’.  

 

- Je vois que tu es d’humeur charmante, où sont donc passées tes bonnes intentions que tu nous louais hier.  

 

- Arrêtes ça ! Tu es libre de penser ou croire ce que tu veux mais ce n’est pas parce que je ne fais pas les choses exactement comme tu l’entends que j’ai tort !  

 

- Alors autant t’en prendre à tout le monde au lieu d’accepter leur aide ! C’est très responsable de ta part ! La grogna-t-il en l’entraînant au salon pour éviter de réveiller tout le monde.  

 

- Ecris-moi ce que je dois dire et faire tant que tu y es ! Je ne suis pas toi, je ne suis pas dans ta tête, je n’ai pas tes réflexes ni ton expérience en la matière mais je fais ce qui me semble juste ! Alors que toi ta solution c’est de contrôler tout le monde et moi en particulier sinon oust un petit tour chez le psy et je rentrerais à nouveau dans tes bonnes grâces ! Rit-elle nerveusement avant de reprendre : ce n’est pas comme ça que tu me feras admettre quoi que ce soit Ryô ! Je ne marche plus dans ton jeu et c’est peut-être ça qui te fait peur, le fait que je puisse agir et penser, à tort ou à raison mais sans toi ! S’énerva Kaori en s’écartant de Ryô.  

 

Elle y avait pensé toute la nuit. Elle se doutait que Ryô attaquerait d’une manière ou d’une autre. Et elle ne s’était pas trompée. Dès le réveil, il la mettait faces à ses actes, à ses erreurs. C’était plus qu’elle ne pouvait en supporter. Bien sûr qu’elle ne se reconnaissait pas. Bien sûr qu’elle avait été trop loin mais la faute à qui ? Ce n’était pas elle qui attendait l’impossible des autres. Elle n’attendait rien d’eux ni même de lui et sûrement pas qu’il la comprenne. Elle voulait juste du temps. Le temps de savoir où elle en était et quel sens elle voulait donner à tout ça. Elle savait depuis le début que rien ne serait facile. Peut-être avait-elle espéré que rien ne se sache et que tout se passe bien et dans le plus grand secret mais elle savait maintenant qu’elle allait devoir affronter ses choix et leurs conséquences. C’était déjà si difficile pour elle d’admettre ce par quoi elle était passée sans qu’en plus quelqu’un vienne la pointer ainsi du doigt d’un air moralisateur. Elle n’était plus enfant, elle devait apprendre à se relever seule, sans son aide.  

 

Il la regarda disparaître dans la cuisine, atterré par ce qu’elle venait de lui balancer. De toute évidence elle les avait entendu la veille émettre la possibilité de lui faire rencontrer une personne susceptible de pouvoir lui venir en aide du moins psychologiquement. Cela expliquait mieux son manège auprès de ses amis. Et voilà qu’à une heure à laquelle d’ordinaire il dormirait encore d’un sommeil emplis de rêves, il était furieux. Il sentait monter en lui une colère sans nom. Comment en était-elle venue à se méfier d’eux ? Les espionner pour anticiper des actes qu’elle confondait avec des attaques personnelles ?  

 

De frustration et pour garder le minimum de contrôle de soi qu’il pouvait, il serra nerveusement des poings à s’en faire blanchir les jointures. Se concentrant sur sa respiration, il prit sur lui de ne pas la suivre de suite dans la cuisine pour ne pas commettre l’irréparable.  

 

Hier il lui avait promis de ne pas reculer, de ne pas céder à ce jeu stupide qui consistait à le repousser sans cesse avec rage. Il ne devait pas riposter de la même manière. La colère et les rancœurs n’engrangeaient rien de bon. Mais avait-elle raison ? Etait-il juste vexé et blessé qu’elle puisse vivre et décider par elle-même sans qu’il ait un droit de regard ? Avait-il peur qu’elle existe sans lui ou lui sans elle ? Cela allait au-delà de cette affaire qu’elle défendait encore sans lui. C’était aussi leur mode de vie qu’elle remettait en cause. Il y avait forcément une autre option pour désamorcer cette situation entre eux. Ryô devait renverser la tendance et vite.  

 

Soufflant de dépit, Ryô fixa l’entrée de la cuisine avant de se résoudre à y pénétrer.  

 

A distance, il observa Kaori se servir un café avant d’oser l’affronter :  

 

- Tu as raison…  

 

- Et sur quoi ?..., demanda-t-elle toujours sur la défensive.  

 

- Je ne voulais pas le reconnaître mais c’est vrai… tu as parfaitement le droit d’agir comme bon te semble et te connaissant tu ne le ferais pas dans de mauvaises intentions mais reconnais aussi que tout cela te dépasse… nous dépasse. Jouons cartes sur tables Kaori, lança-t-il en s’approchant jusqu’à la table. Tu as su convaincre ton amie d’accepter ton aide alors laisse-moi aussi t’aider à ton tour, lui demanda-t-il sincèrement avec le professionnalisme dont il savait faire preuve.  

 

Elle le regarda longuement, ignorant cette cicatrise sur sa joue, évitant ses prunelles noires qu’elle savaient ensorcelantes parfois, cherchant l’erreur ou la fausse note lui indiquant que Ryô cherchait là à l’amadouer une fois encore. Mais elle ne vit rien d’autre que l’homme qui savait se montrer fort et déterminé pour venir en aide à leurs clientes. Il ne venait pas à elle en ami mais en tant que nettoyeur et professionnel. Elle ne lui demandait rien, c’était lui qui lui proposait. Elle ne lui devrait rien.  

 

- Plus de disputes ou de remarques sur ce que j’ai fait et avec qui ? Précisa-t-elle en parlant de Shun.  

 

- J’accepte cet énergumène mais je ne te garantis pas qu’il s’en sorte indemne, sourit Ryô.  

 

- Je n’aurai pas à aller voir le Doc ou tout autre médecin ? Tu me laisses gérer comme je l’entends ?  

 

- Je ne t’y obligerais pas si ce n’est pas ce que tu veux… mais je ne te laisserais pas rejouer ton numéro d’hier. La prévint-il.  

 

- Pourquoi tant de compromis, ça ne te ressemble pas ce revirement ? L’interrogea Kaori en scrutant ses prunelles sombres.  

 

- Il faut savoir revoir ses positions si l’on veut régler cette affaire. Nous affronter l’un l’autre n’est pas ce que City Hunter sait faire de mieux, ai-je tort ? Et puis, plus sérieusement, tu ne souhaites quand même pas rester mariée à ce freluquet car franchement il est barré comme mec !  

 

- C’est donc ça qui te motive ?... t’inquiéterais-tu pour ma vertu ? Saches qu’avec lui je suis en sécurité et en très bonne compagnie. Le provoqua-t-elle.  

 

Intérieurement, Kaori sourit de voir Ryô serrer des dents à ce qu’elle insinuait mais elle ne pouvait s’empêcher de douter.  

 

Ils se regardaient, attendant que la trêve soit annoncée. Ryô avait opté pour la franchise, du moins autant qu’il en était capable vu tous les sentiments contradictoires qui l’animaient. Mais Shun avait raison, Kaori était à part entière impliquée et il devait accepter de la suivre et de l’accompagner autant qu’elle en faisait preuve depuis des années à ses côtés. Il devait regagner sa place et sa confiance à ses côtés même si pour cela il devait changer son fusil d’épaule.  

 

- On est d’accord partenaire ? Demanda-t-il en lui tendant la main en signe de paix par-dessus la table de cuisine.  

 

- C’est un début, lui répondit Kaori dans un demi-sourire en mettant une tasse de café chaud dans cette main offerte.  

 

Elle refusait le moindre contact et ce n’était pas encore l’entente parfaite mais Ryô était bien décidé à tout mettre en œuvre pour gagner la partie.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Une autre journée où tout ce qui semblait acquis s’effritait. Ce qui était valable la veille ne l’était peut-être plus le lendemain. Les compromis étaient de mise pour sauvegarder un semblant de paix aussi bien dans un immeuble de briques rouge qu’à l’autre bout de Tokyo, dans un hôpital aux murs blancs.  

 

Les allées et venues du personnel médical, qui était venu sans cesse suivre les constantes de leur patiente durant cette nuit critique, avaient peut-être poussé la chance à se manifester. La matinée s’écoulait doucement dans cette chambre calme. Le médecin avait donné l’ordre de laisser la patiente et son visiteur se reposer maintenant que tout danger était écarté. Il avait craint le pire mais une fois encore la nature prouvait que le corps humain pouvait encaisser certains dommages sans que cela ne soit irréversible. Il faudrait encore du temps pour guérir ses blessures physiques mais le pire était derrière elle.  

 

Un soleil radieux filtrait au travers des persiennes. Une douce chaleur régnait dans la pièce. Doucement Kazue reprenait conscience. Les paupières encore closes, elle se rappelait chaque minute de l’accident. Consciencieusement, elle faisait l’inventaire mental de son état. Elle sentait chaque partie de son corps souffrir de son terrible choc. Le corps endolori et le cœur meurtri. Elle était en vie. Devait-elle s’estimer heureuse quand même ?  

 

Cependant un poids la gênait sur son côté gauche. Une masse entravait son corps. Ouvrant péniblement les yeux, elle tourna délicatement le regard vers son ventre. Elle distinguait une main qui tenait fermement le drap et un bras qui pesait de tout son poids sur son ventre. Suivant la ligne de ce bras, elle découvrit une chevelure blonde et un visage enfoui contre son corps. Instinctivement son corps se raidit et ses yeux se durcirent. Elle lui en voulait au point de le détester. Par réflexe, elle cherchait à se dégager de cette emprise qu’elle ne tolérait plus.  

 

A ce geste, Mick se réveilla, soulagé et ému de voir Kazue s’animer.  

 

- Tu es réveillée… j’ai eu si peur pour toi… si tu savais… j’ai tellement de choses à te dire…, lui énuméra-t-il avec émotion en serrant la douce main de Kazue entre les siennes.  

 

Il voulut lui caresser le visage et l’admirer mais elle détourna son regard du sien et retira sa main des siennes.  

 

- Kazue je suis sincèrement désolé… je n’ai jamais voulu te faire de mal… mais…, commença-t-il pour défendre sa cause.  

 

- Ca suffit… je ne veux plus rien entendre venant de toi, déglutit-elle péniblement. Ni tes excuses ni tes belles paroles ne changeront ce qui s’est passé ! Lui reprocha-t-elle en le regardant à nouveau droit dans les yeux.  

 

A cet instant, Mick découvrait l’ampleur des dégâts autre que physique. Dans le regard de sa belle, tant de déception et de rancœur. Il devait faire profil bas. Il reconnaissait déjà ses torts et acceptait de subir cette colère légitime à son égard.  

 

- Où… où étais-tu quand j’avais besoin de toi ? Auprès de qui… cherchais-tu le réconfort alors que j’affrontais la mort ? Reprocha-t-elle d’une voix douloureuse. Je ne peux plus faire semblant… toujours elle… naïvement j’ai cru qu’enfin je passerais avant elle… stupidement j’ai cru qu’enfin il n’y aurait que toi et moi…, pleurait-elle doucement en étreignant durement son drap.  

 

- Kazue tu te trompes ! Laisses-moi t’expliquer !  

 

- Non Mick ! C’est trop tard ! Regarde où nous en sommes ! Cria-t-elle alors qu’elle souffrait d’avantage.  

 

- Ne dis pas ça ! Je… j’ai compris… je ne veux pas te perdre ! Laisse-nous une chance ! Ca ne peut pas se finir comme ça, je refuse ! La supplia-t-il en se rapprochant d’elle.  

 

- Que sais-tu de ce que je veux moi ?! J’ai été plus que patiente et compréhensive envers cette « amitié »… je ne peux plus rivaliser…  

 

- Tu n’as pas à le faire, il n’y a rien entre elle et moi tu le sais…  

 

- Vas-t-en !! Ordonna-t-elle de rage face à ces mots qui ne voulaient rien dire pour elle.  

 

Surpris par tant de vivacité dans ce cri, Mick resta immobile. Il entrouvrit ses lèvres, espérant trouver les mots mais rien ne pourrait calmer cette colère qui envahissait cette pièce et étouffait déjà son cœur. Le ventre noué et la gorge sèche et serrée, il envisagea de battre en retraite. Ce n’était pas le moment pour décider de leur avenir. Kazue devait reprendre ses esprits et se remettre de toutes ses émotions. Seul son bien-être comptait pour l’Américain.  

Se retournant pour s’avancer vers la porte, Mick ne pouvait cependant se résoudre à la laisser comme ça.  

 

Une main sur la poignée, il releva la tête et avec un regard chargé d’amour et de culpabilité, que Kazue ne pouvait pas voir, il prononça d’une voix sincère :  

 

- Il n’y aura jamais rien, je te le promets… il n’y a que toi, j’aimerais seulement avoir la chance de te le prouver…  

 

Il n’attendait pas son pardon ni même qu’elle oublie tout ce qu’ils s’étaient dits avant cet accident. Il voulait juste un espoir, une chance de tout recommencer.  

 

Les minutes passaient et Mick se résignait à ouvrir cette porte en sachant qu’une fois franchie, plus rien ne serait comme avant. Mais une phrase vint tout bouleverser.  

Toujours la main tenant la poignée, Mick se retourna. Suspendu aux lèvres de celle qu’il espérait encore être sa compagne, il cru avoir mal interprété ses dires. Il avait forcément mal compris. Accrochant le regard de Kazue, elle lui laissa y lire comme dans un livre ouvert où peut-être une chance y apparaissait. La sentence tomba à nouveau d’une voix qui lui parut soudain lointaine. Il ne pouvait plus nier ce qu’il avait entendu la première fois. C’était clair, audible et sans appel. Il refusait encore d’y croire. Non ce n’était pas possible. Il en aurait presque rit s’il n’avait pas vu tant de sincérité et de dureté dans ce regard maintenant devenu étranger. Ces mots prononcés sèchement étaient implacables. Ils résonnaient à leurs cœurs. Une chance donnée de tout réparer mais à quel prix ?  

 

Kazue le fixait sévèrement. C’était sorti tout seul en un faible murmure puis d’un ton plus convaincu. Il voulait lui prouver son amour et malgré elle, elle lui en donnait encore la possibilité. Elle n’avait rien prémédité mais à y réfléchir c’était la seule solution qu’elle trouvait apaisante et c’était à cette seule alternative qu’elle acceptait de lui laisser cette dernière chance : « Kaori ou moi… ».  

 

Le temps se suspendit. Kazue pensait déjà avoir encore une fois perdue contre elle. Mick était peut-être prêt à tout mais pas à ça. Elle baissa alors le regard pour ne pas voir le désastre qui se jouait.  

 

Mick cru mourir. Elle venait de lui demander l’impossible, l’inacceptable. Un coup mortel porté en plein cœur. Une blessure qui ne guérirait pas de sitôt… et pourtant à laquelle il consentit de bonne grâce :  

 

- J’accepte… si je dois la perdre pour te garder… OK tes conditions seront les miennes…, dit-il en comprenant fragilement la réelle portée de ses propres mots et en lâchant cette poignée qui lui brûlait la paume.  

 

La situation n’était plus à la frivolité ou aux fausses promesses qui d’ordinaire auraient suffi à la rassurer. Elle voulait plus. Elle méritait plus.  

Kazue releva les yeux sur cet homme qui se présentait sous un jour nouveau. Entre surprise et méfiance, elle le scruta longuement avant de s’autoriser à espérer encore en ses dires.  

Mick savait qu’il regretterait pour toujours ce choix impossible, son amour ou son amie, mais il acceptait malgré tout. Et l’espoir qu’il vit dans les yeux humides de Kazue le fit souffrir atrocement. Il rangea dans un coin reculé de son esprit ce rêve fou qu’un jour tout redeviendrait comme avant et que sa vie retrouverait son équilibre entre Kazue et Kaori. Il écoutait maintenant les pleurs libérateurs de sa fiancée panser son âme brisée. Le remerciait-elle pour ce geste incroyable ? Ou le punissait-elle d’être aussi faible ? La seule chose dont il était sûr, c’était qu’il se détestait déjà… et qu’il la détestait aussi.  

 

<<<<<<<<<<<  

 

Elle avait passé une matinée affreuse. Un mal de tête insolent la persécutait. Elle n’arrivait à rien. Elle ne pouvait se concentrer sur d’autres affaires. Ses pensées la ramenaient invariablement vers Kaori, son père et cette histoire de fou.  

 

- J’abandonne !!! Pesta Saeko en repoussant les dossiers qu’elle avait ouverts sans vraiment les lire.  

 

Elle laissa son bureau dans le désordre qu’elle avait mis et se leva pour prendre ses affaires. Elle avait besoin d’une pause et vite. Elle sortit de son bureau et déambula dans les couloirs du commissariat la tête dans un étau. Au loin se profilait l’entrée du poste inondée de lumière par ce soleil chaud et aveuglant de cette journée d’été. Des ombres s’en détachaient mais Saeko n’y prêtait aucune importance, seul comptait son besoin impérial de s’isoler et d’oublier pour quelques heures son dilemme. Mais cette affreuse journée et ce mal qui la rongeait, ne faisaient que commencer :  

 

- Lieutenant Nogami, vous tombez bien ! L’interpella une voix qu’elle ne voulait plus écouter.  

 

- Pas maintenant ! Nous n’avons plus rien à nous dire pour l’instant ! Répliqua-t-elle sans s’arrêter.  

 

Des murmures s’échappèrent et tous les agents autour se figèrent.  

 

- Ce n’est pas une visite de courtoisie ! Lieutenant Nogami, cela vous prendra deux minutes si vous permettez ! Insista l’homme que tous observaient maintenant.  

 

- Je t’ai dit non ! Qu’est-ce qu’il y a de si urgent encore ?! Aboya-t-elle alors que sa migraine empirait.  

 

- Bien, puisque vous ne me laissez pas le choix et que vous avez l’air si pressée… je vous demande de me remettre votre arme et votre plaque, vous êtes suspendue jusqu’à nouvel ordre. Annonça le Préfet d’une voix égale.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ? De quel droit et pourquoi cette mise à pied ? S’énerva Saeko oubliant qu’ils n’étaient pas seuls.  

 

- Pour vous éviter de vous faire perdre votre place ! Je vous ai prévenue lors de notre dernier entretien que si vous persistiez dans votre démarche de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, vous pourriez y laisser des plumes ! Alors je vous laisse la possibilité de prendre autant de temps que nécessaire pour vous reprendre et retrouver toute objectivité.  

 

- En me demandant de « me rendre » sans manières et en public !  

 

- Obtempérez ou ce sera pour insubordination que vous passerez devant la commission ! Ordonna le Préfet tentant de rester calme face à l’irascibilité de sa fille.  

 

Saeko le regarda sans cacher sa colère avant d’observer les gens autour d’eux. Puis revenant sur son père, elle détacha l’étui où reposait son arme et la tendit avec sa plaque à l’homme qu’elle ne reconnaissait plus. Soudain elle vit l’homme posté derrière son père. Grand, fier et semblant se délecter de la situation : le Ministre Akamatsu.  

 

- Et vous qu’est-ce qui vous amène là ? Demanda-t-elle sans manières ni politesse.  

 

- Saeko ! Intervint son père.  

 

- Non laissez Monsieur le Préfet. Vous savez déjà ce pourquoi je suis là… avec l’aide et le soutien de votre père j’ai du me résoudre à dévoiler le drame qui règne dans ma vie… ma femme a disparu et nous soupçonnons un enlèvement. Par qui et pourquoi c’est ce que vos collègues s’acharneront à découvrir je l’espère avec autant de fougue que vous faites preuve d’ordinaire. Expliqua-t-il d’une voix où résonnaient la peine et l’inquiétude ainsi qu’une certaine jouissance que devinait Saeko.  

 

- C’est pour ça qu’on en est là ?! Questionna nerveusement Saeko en désignant le Ministre.  

 

- C’est pour tes liens avec les suspects. Il est préférable pour tout le monde et pour le bien de cette enquête que tu restes en dehors de ça ! N’y voit rien d’autre ! Informa le Préfet. Que tout le monde reprenne ses activités, le spectacle est fini ! Ordonna-t-il aux curieux qui ne se firent pas prier d’avantage. Monsieur le Ministre si vous voulez bien me suivre, reprit-il plus aimablement en invitant son accompagnateur à le suivre.  

 

- Je n’en resterais pas là ! Promis Saeko avant de quitter précipitamment le commissariat, déshonorée et désabusée.  

 

Elle avait roulé un long moment sans savoir où aller. Elle voulait être seule mais ne voulait pas rentrer chez elle. Puis, arrêtée à un feu rouge, elle vit une enseigne douteuse l’interpeller. Elle se gara aussitôt et pénétra sans hésiter dans ce lieu d’abandon. C’était tout ce qu’elle cherchait : un endroit sordide où quelques badauds vaquaient sans se soucier les uns des autres.  

 

Elle se dirigea vers le comptoir et s’asseyant sur le haut tabouret :  

 

- Ce que vous avez de plus fort ! Commanda-t-elle.  

 

Le barman ne posa aucunes questions et servit sa nouvelle cliente en empochant les billets qu’elle lui tendait.  

 

- Laissez la bouteille ! Furent les derniers mots que Saeko lui adressa de tout le reste de la journée où elle noya sa colère et sa peine d’être devenue une paria dans l’ignorance la plus totale.  

 

Saeko ne quitta son nouveau poste qu’une fois la bouteille et une de ses jumelles vides. En se redressant pour gagner la sortie de ce bar miteux, elle fit vaciller son tabouret qui chuta au sol. Elle ne prit pas la peine de le ramasser ni même d’écouter les conseils du barman qui voulait lui appeler un taxi. Maladroitement elle récupéra ses clefs de voiture qu’elle venait aussi de faire tomber sur le trottoir et chercha la serrure de la portière à l’aide de la pâle lueur que renvoyait un lampadaire. Elle s’assit lourdement sur le fauteuil du conducteur et fit vrombir le moteur. Elle déboîta de sa place sans prévenir avec une seule idée en tête : déverser sa rage sur la personne responsable de tous ses maux.  

 

Arrivée non sans mal mais heureusement sans heurts devant le domicile convoité, Saeko s’extirpa de sa voiture et sourit en constatant que les lumières du logement étaient allumées.  

Elle tituba jusqu’à l’entrée et gravit les quelques marches qui la séparaient encore de ce qu’elle espérait être sa délivrance. Elle en avait gros sur le cœur et il était hors de question qu’elle garde tout pour elle. Tentant de garder son équilibre, Saeko enfonça son doigt accusateur sur l’interrupteur faisant rugir une sonnette qui réveilla sa migraine.  

 

- Ca va ça va j’arrive ! Pas la peine d’insister autant… Saeko ? Quel bon vent t’amène ? Demanda Ryô en ouvrant la porte, surpris par l’arrivée tonitruante de la jeune femme.  

 

- Où est-elle ?! Où est Kaori ?! J’ai deux mots à lui dire ! Harcela-t-elle en pénétrant dans l’appartement et entraînant avec elle ses vapeurs d’alcool.  

 

- Tu as bu ?... qu’est-ce que tu lui veux ? S’inquiéta Ryô en surveillant de prêt l’inspectrice et étonné de la voir dans un tel état.  

 

- KAORI !! Montre-toi !! Je sais que tu es là !! Cria-t-elle.  

 

- Saeko calme-toi…  

 

- Toi, te mêle pas de ça ! C’est… entre elle… et moi, hoqueta-t-elle après Ryô.  

 

Falcon ne bougea pas de sa place à table, prêt à agir au cas où. Shun observait de son coin de canapé cette scène irréelle à ses yeux. Miki sortit de la cuisine en même temps que Kaori apparaissait en hauts des escaliers :  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda-t-elle alertée par ce raffut.  

 

- Tu oses demander ?! Attaqua Saeko en avançant méchamment alors que ses jambes ne semblaient plus vouloir la porter. Je te reconnais bien là, railla-t-elle bruyamment, naïve et insouciante ! Mettant son grain de sel partout et semant le désordre dans la vie des autres sans s’inquiété de rien !  

 

- Saeko, arrête ! Intervint Ryô. Tu n’es pas maître de toi !  

 

- Oh détrompe-toi je vois clair dans son jeu de sainte ni touche ! Riposta Saeko. C’est tout elle mais tu la défends encore vu que tu es son… partenaire ! Mais il faut arrêter de la protéger comme ça ! N’est-ce pas Kaori tu es une grande fille ! Toi qui fous la pagaille, il serait temps de ranger !!  

 

- De quoi tu parles, je ne comprends pas…, répondit, agacée, Kaori en descendant les marches sans quitter Saeko des yeux. Vu ton état je ne vois pas l’intérêt de t’écouter ! Annonça-t-elle en passant devant l’inspectrice alors que celle-ci l’attrapait par le bras.  

 

- Je ne vais pas te laisser… t’en tirer comme ça ! Tu vas m’écouter !! Lui cracha Saeko au visage en resserrant sa prise.  

 

- Lâche-moi immédiatement ! Menaça Kaori alors que son regard prenait une teinte café glacée qui ne présageait rien de bon.  

 

- Oh la frêle jeune femme tout droit sortie de prison se prend pour une dure ! Railla Saeko en défiant à son tour Kaori. Tu vois… tu vois, c’est l’une des conséquences désastreuses de ce que j’appellerai… l’effet Kaori ! Mademoiselle fait son bout de chemin, balance quelques inepties et advienne que pourra pour les pauvres mortels comme nous qui croisons son chemin ! Ironisait-elle avec sarcasme.  

 

- Tu peux me dire de quoi tu m’accuses exactement ! S’impatienta Kaori en se dégageant de l’emprise de Saeko pour s’avancer plus près de la jeune femme ivre de colère et d’alcool.  

 

Elles n’étaient qu’à quelques centimètres l’une de l’autre et une seule étincelle suffirait pour laisser exploser leurs émotions.  

 

- Oh mais je vais te dire, ragea Saeko en tapotant de son doigt la poitrine de Kaori. Tu n’es qu’une source d’ennuis et ce n’est pas Ryô qui me contredira ! Ton frère doit se retourner dans sa tombe de voir de quelle manière tu…  

 

- Ca suffit comme ça ! L’interrompit Ryô en mettant un terme définitif à ces élucubrations d’ivrogne d’une pression rapide sur la nuque de Saeko alors que par réflexe Kaori amorçait un geste qu’elle aurait peut-être regretté s’il avait abouti.  

 

La jeune femme sombra automatiquement dans un sommeil profond et son corps relâcha toute pression. Ryô l’attrapa dans ses bras et entreprit de la monter à l’étage.  

 

- Tu peux me dire ce que tu fais ? Coléra Kaori. Il est hors de question qu’elle cuve son vin ici après ce qu’elle vient de dire !  

 

- Si je tolère Shun, toi tu accepteras bien une amie de plus sous notre toit ! Elle n’est pas en état de rentrer et de rester seule. Demain elle nous expliquera cette mise en scène mais pour l’heure je monte la coucher, informa Ryô sans lui laisser le choix.  

 

- Et où comptes-tu l’installer ?! Cracha-t-elle.  

 

- Il reste un lit de libre dans ta chambre...  

 

- Je reconnais bien là « tes intérêts »… tes grandes paroles de ce matin ne sont déjà plus d’actualité ! Rappela Kaori d’un ton sec.  

 

- Ne te méprends pas, je pourrais te surprendre…, sourit Ryô en disparaissant à l’étage.  

 

Dans le salon, l’incompréhension régnait pour certains et la colère pour d’autres.  

Ryô aussi fulminait et s’inquiétait d’un tel comportement. Il devait être maudit pour que chacune de ses tentatives pour se rapprocher de Kaori soit mise en échec d’une manière ou d’une autre. Il en voulait à Saeko de le mettre encore dans une situation compliquée avec sa partenaire. Pourtant, en l’allongeant sur le lit, il ressentit de la peine pour elle. Jamais auparavant Saeko n’avait montré ses émotions de la sorte. Il avait hâte de connaître ses explications. Mais pour l’heure, il ne pouvait que reconnaître qu’au rythme où allaient les choses, il allait finir par demander un loyer à tous ses pensionnaires que le destin s’évertuait à faire débarquer chez lui au moment où il aurait le plus besoin d’être seul avec la seule personne qui était au centre de ses intérêts.  

 

 


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