Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 5 :: Un choix, une conséquence

Pubblicato: 21-03-11 - Ultimo aggiornamento: 21-03-11

Commenti: Coucou !! A défaut de ne pas avoir majé hier, me voilà aujourd'hui. Merci à toutes et à tous pour vos encouragements. Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne semaine avec du soleil de préférence. BIIISOUUUSS !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

Kaori angoissait à l’idée de voir Saeko. Que lui avait dit Ryô exactement sur sa présence lors de l’embuscade ? Les choses se compliquaient sensiblement pour elle même si elle avait réussi ces derniers temps à dissimuler ce qu’elle faisait avec Shun. Et maintenant il s’agissait de mentir ouvertement. Kaori sentait bien que Ryô doutait de ses propos mais comment reculer ? Elle ne le pouvait pas, pire elle ne le pouvait plus.  

En déjouant la surveillance de Mick, elle avait pris un gros risque. Elle savait que ce n’était pas responsable ni même professionnel de sortir ainsi seule et en plein jour surtout dans sa situation mais elle n’avait pas eu le choix. Rien ne s’arrêtait parce que Shun n’était plus à ses côtés.  

Shun, qui était quelque part, peut-être mort ? Non Kaori ne pouvait l’envisager, il était vivant. Seul et blessé mais vivant. Kaori s’inquiétait tellement pour lui, que ce qui pouvait lui arriver à elle lui semblait dérisoire. Ne pouvant le contacter et se rassurer, elle se devait d’attendre et espérer. Elle improviserait en fonction de la situation, « Etape par étape » comme disait Shun. Elle ne voulait surtout pas le décevoir et ne rien lâcher de ce qu’ils avaient entrepris ensemble.  

 

Perdue dans ses troubles pensées, Kaori guettait la nuit par la fenêtre lorsque Ryô entra dans sa chambre.  

 

- Tu ne prends même plus la peine de frapper ? Constata amèrement la jeune femme en se glissant dans son lit.  

 

Ryô ne répondit pas et s’installa à son tour sur l’autre lit présent dans la chambre de la jeune femme.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ?  

 

- Je veille sur toi. En cas d’attaque je serai là…  

 

- Comment veux-tu qu’ils me retrouvent ici ? Je ne les ai jamais vus avant…  

 

- S’ils t’ont retrouvée, toi et ton copain à Osaka, c’est qu’ils vous filaient depuis un moment. Pas la peine d’en discuter, je reste un point c’est tout. Et puis on sait jamais, si l’envie de disparaître sans prévenir te reprenait…  

 

Ryô se tourna alors vers la jeune femme. Beaucoup de questions le submergeaient. Vérifiant que la bague était toujours dans sa poche, il se lança :  

 

- Dis-moi Kaori, ça fait un moment que je ne te vois plus porter ta bague.  

 

Même dans la pénombre de la pièce, Ryô pouvait deviner le malaise de sa partenaire. Elle s’était raidit sous ses couvertures, juste avant de répondre :  

 

- Je l’ai portée chez le bijoutier pour la faire nettoyer…  

 

- Hum et il en a pour longtemps ?  

 

- … j’en sais rien… je suis fatiguée Ryô et je voudrai dormir…, souffla Kaori qui ne voulait pas avoir à épiloguer sur ce sujet.  

 

Ryô se cala de façon à avoir la jeune femme en vue. Elle lui tournait le dos. Il savait qu’elle ne dormait pas. Il la fixait comme si de cette manière il pouvait lire en elle, la sonder et obtenir enfin toutes ces réponses. Ryô se faisait l’impression de l’accabler encore plus alors qu’il voulait juste l’aider et la soutenir. Mais une sensation étrange l’habitait maintenant qu’il savait que Kaori lui mentait et cela sans même sourciller. Pourquoi s’obstinait-elle à lui cacher des choses ? Tous ces mystères le rendaient dingue. L’entêtement de Kaori à lui dissimuler des choses la concernant le rendait fou de rage et d’inquiétude. Mais il ne pouvait pas lui dévoiler son état d’esprit, cela n’était pas professionnel et ne l’aiderait sûrement pas à gérer au mieux cette situation avec elle. Ses sentiments, quels qu’ils soient, ne devaient pas interférer sur ses capacités à la protéger. C’était une promesse qu’il s’était fait à lui-même. Une ligne de conduite à laquelle il ne dérogerait pas.  

 

La nuit fut de courte durée pour le nettoyeur et sa partenaire. Aucun des deux n’avait vraiment réussi à trouver le sommeil. Ryô avait ouvert ses yeux à chaque mouvement et respiration de la jeune femme juste pour s’assurer qu’elle ne cherchait pas à lui fausser compagnie. Kaori, elle, avait eu le sommeil fuyant et les images de Shun, blessé et seul, la hantaient encore à son réveil.  

 

Kaori fut la première levée. Elle se doucha et prépara le petit déjeuner. Ryô la rejoignit très vite et ils mangèrent en silence. Elle s’activa ensuite à s’occuper l’esprit par les diverses tâches à exécuter en intérieur, toujours sous l’œil bienveillant mais néanmoins suspicieux de Ryô. Il la regardait faire comme si cette journée était une autre journée ordinaire sans mission, sans cliente, sans rien d’extraordinaire.  

Puis vint le moment où Kaori se prépara pour son rendez-vous avec Saeko. Elle fut étonnée que Ryô le fasse aussi :  

 

- Tu ne peux pas venir, elle veut me voir au poste.  

 

- Rien ne m’empêche de t’accompagner et de t’attendre dehors, fit Ryô en lui ouvrant la porte d’entrée.  

 

Ils prirent la voiture et Ryô se gara de manière à avoir une vue complète sur les entrées et sorties du commissariat. Kaori regardait aussi l’imposante bâtisse et se triturait les doigts de nervosité.  

 

- Tout va bien se passer. Dis-lui juste ce que tu sais. L’encouragea Ryô. On rediscutera de tout cela après, calmement… OK ?  

 

- Merci…, murmura Kaori en acquiesçant de la tête.  

 

- Pourquoi ?  

 

- D’être là…, fit Kaori en lui adressant un sourire avant de sortir du véhicule.  

 

Elle avait bien réfléchit. Elle savait qu’elle pouvait faire confiance à Ryô, elle n’en avait jamais douté. Son affrontement verbal de la veille avec lui l’avait épuisée moralement et le silence entre eux ce matin lui pesait encore. Elle savait que ce n’était pas ainsi qu’elle arriverait à tenir le coup. Alors après son entretien avec Saeko, elle lui dirait tout.  

Confiante Kaori se retourna avant d’entrer dans le commissariat pour regarder Ryô l’encourager silencieusement d’un sourire serein.  

 

Ryô s’appuya sur le volant et la regarda pénétrer dans l’enceinte du bâtiment. Le sourire assuré qu’il affichait quelques secondes plus tôt disparut au moment où la jeune femme quitta sa ligne de mire. Il aurait donné cher pour pouvoir être à ses côtés dans cette épreuve. Kaori allait devoir revenir sur l’accident. Ce n’était qu’une banale déposition mais Ryô ne pouvait s’empêcher de craindre le pire pour sa partenaire. « Saeko sera avec elle, elle ne risque rien » tentait-il vainement de se conforter.  

 

A l’intérieur du commissariat, Kaori avait demandé à l’accueil à voir le lieutenant Nogami. Elle l’a vit arriver quelques minutes plus tard. La policière l’entraîna dans une des salles d’interrogations et commença à prendre son témoignage.  

Tout cela n’était que formalité et Saeko ménageait autant que possible Kaori. Celle-ci s’en tenait à la même version qu’elle avait donnée à Ryô et cela semblait convenir à la policière.  

 

Alors que Saeko terminait de noter consciencieusement les dires de Kaori, un agent en uniforme pénétra dans la salle. Il s’identifia et sans préambule déclara venir chercher le témoin pour la mettre en garde à vue.  

 

- Comment ça ?! S’indigna Saeko. Vous n’êtes pas habilité à faire cela ! Le toisa-t-elle sévèrement. Je suis seule juge et au vue de sa déposition, elle n’a pas à être inquiétée de la sorte alors sortez d’ici si vous tenez à votre carrière !!  

 

- Je ne fais qu’obéir aux ordres. Si vous avez un souci avec ça, adressez-vous au responsable. Répondit l’agent sans se démonter, en invitant le lieutenant à suivre son regard qui se portait vers la vitre sans teint qui couvrait une large partie du mur.  

 

Comprenant que quelqu’un se trouvait à côté à « l’espionner » de la sorte, Saeko rassura Kaori et ordonna à l’agent de ne rien faire avant son retour. Elle quitta précipitamment la pièce, prête à en démordre avec celui qui se permettait d’interférer dans son travail :  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ?! Demanda Saeko en refermant violemment la porte de la pièce mitoyenne de la salle d’interrogation.  

 

- C’est elle qui accompagnait l’agent qui a disparu après l’embuscade ? Demanda en guise de réponse l’homme qui se tenait face à la vitre et qui ne lâchait pas du regard celle qu’il considérait déjà comme une prévenue.  

 

- Je prends son témoignage, tu veux m’apprendre à faire mon boulot ? S’énerva l’inspectrice.  

 

- N’oublie pas qui je suis Saeko et ici tu me dois le respect du à mon grade alors parle-moi autrement ! S’indigna l’homme en la dévisageant gravement.  

 

- « Excusez-moi Monsieur le Préfet. En quoi puis-je vous être utile ? » Répondit la jeune femme sur un ton faussement coopératif.  

 

- Tu la mets en garde à vue. Des agents plus qualifiés vont venir se charger de cette affaire.  

 

- Quoi ? Elle est en état d’arrestation ? Pourquoi vouloir la garder ? Explique-moi ce qu’on lui reproche ! S’emporta l’inspectrice après son père.  

 

- Cette histoire va plus loin que ce que tu crois ou de ce qu’elle t’a raconté ! J’ai reçu personnellement des consignes précises pour cette enquête. Et je te prie de ne pas t’en mêler. Ce n’est plus de ton ressort.  

 

Saeko regarda l’homme exécuter sa menace en activant l’interphone qui permet de communiquer avec l’autre pièce :  

 

- Emmenez-la !  

 

Saeko s’emportait toujours après son père quand Kaori fut emmener, interloquée et inquiète, en cellule. Le Lieutenant toisa rageusement le Préfet pour lui faire comprendre qu’elle n’en resterait pas là avant de rejoindre Kaori dans le couloir alors que l’homme sortait à son tour pour se rendre dans son bureau.  

 

- Saeko… qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda à son tour Kaori quelque peu déstabilisée par ce soudain revirement de situation.  

 

- Juste un contre temps. On va avoir d’autres questions à te poser et cela prendra plus de temps que prévu…  

 

- On m’arrête ?  

 

- Non… Kaori tu sais à quel point on peut être tatillon sur la procédure. Il y a des tonnes et des tonnes de formulaires à remplir. Il s’agit d’un collègue et on ne veut rien négliger. Argumenta la policière pour cacher son inquiétude alors que le regard noisette de la jeune femme semblait la sonder.  

 

- Ryô m’attend à l’extérieur. Répondit mécaniquement Kaori en soutenant le regard insistant de Saeko et en pénétrant d’elle-même dans la cellule de détention.  

 

D’un geste lent, Saeko referma la grille sans quitter des yeux Kaori. Après la surprise, celle-ci semblait résolue et déterminée. A ce moment Saeko sentit que Kaori en savait plus qu’elle sur cette situation et que pourtant elle ne lui en dirait pas plus.  

 

A contrecœur, l’inspectrice du laisser Kaori seule sous la présence d’un garde pour s’empresser d’aller prévenir Ryô. Elle redoutait sa réaction, d’autant plus qu’elle n’avait aucune explication précise à lui fournir. Elle-même n’aurait pas pu prévoir ce qu’il venait de se passer.  

 

Au-dehors, elle remarqua le véhicule un peu plus bas dans la rue avec Ryô qui fixait le bâtiment. Malgré elle son cœur s’emballa à l’idée de lui annoncer le sort de sa partenaire. Ce fût donc à pas lent qu’elle le rejoignit.  

 

Ryô n’avait de cesse de regarder sa montre. Le temps lui paraissait affreusement long depuis que Kaori avait disparu dans l’enceinte du commissariat. Il ne pouvait s’empêcher de guetter les allées et venus des agents en uniforme ou des simples civils qui entraient et sortaient à la recherche du visage familier qu’il attendait nerveusement. Lorsque Saeko apparut sur les marches du bâtiment, son cœur se serra… quelque chose n’allait pas.  

Tendu, il sortit de la voiture et regarda le Lieutenant venir lentement à sa rencontre.  

 

- Où est Kaori ? Demanda-t-il en guettant l’arrivée de sa partenaire.  

 

- Sa déposition va prendre plus de temps que prévu…, commença Saeko en choisissant ses mots.  

 

- Comment ça ?! Dis-moi ce qu’il en est exactement ! S’énerva Ryô en devinant que l’inspectrice le ménageait.  

 

- Elle est en garde à vue…  

 

- Tu l’as arrêtée ?! Non mais c’est pas vrai ! Comment est-elle passée de témoin à suspecte ?! Saeko je te faisais confiance !! S’emporta Ryô.  

 

- Je ne l’ai pas arrêtée ! S’énerva à son tour Saeko en entraînant Ryô à l’écart des regards indiscrets. C’est pour sa sécurité, le temps que soient vérifiés ses propos. Demain matin elle sera dehors ! Je te le garantis ! Proclama-t-elle pour le calmer.  

 

- Y a intérêt Saeko !! Je la sortirai de là moi-même si tu n’en es pas capable !! Siffla-t-il les yeux noirs.  

 

Saeko ne s’attarda pas sur ces derniers mots. Elle ne doutait pas que Ryô puisse les mettre à exécution. Mais elle voulait comprendre alors elle attendit qu’il se reprenne avant de d’ajouter :  

 

- Qu’est-ce qu’elle t’a dit sur cet « accident » ?  

 

- La même chose qu’à toi je suppose…, soupira-t-il d’agacement. Où veux-tu en venir ?  

 

- Il y a quelque chose d’étrange… sa déposition n’était pas naturelle… je ne remet pas en cause son état d’esprit suite à cet embuscade mais… j’ai eu la désagréable sensation qu’elle me récitait une leçon.  

 

- Qu’est-ce que tu sous-entends ?  

 

- Elle était trop détendue et même là elle ne semble pas perturbée plus que cela de se retrouver en garde à vue comme si…  

 

- Comme si elle s’y attendait…, termina Ryô pensif.  

 

- Oui et c’est ça qui m’inquiète. Il nous manque des éléments pour comprendre et elle seule semble les connaître.  

 

- C’est ce Shun le responsable. Pesta Ryô. Où en es-tu avec son dossier ?  

 

- Je n’ai pas encore eu le temps d’y jeter un coup d’œil. Avoua fébrilement Saeko.  

 

- Alors rattrapes ton retard et d’ici là ne la lâche pas ! Je te la confie !! Claqua la voix froide de Ryô en écho au bruit sourd de la portière qui se refermait sur l’homme.  

 

Passablement nerveuse et soucieuse de la suite des évènements, Saeko regarda la Mini s’évanouir dans la circulation. Pour la première fois elle redoutait ce dont Ryô était capable de faire. En retournant au poste, Saeko se promit de tout faire pour éviter le pire.  

 

Sur les nerfs, Ryô avait fait le tour de ses indics pour les lancer sur la piste de ce flic. Il voulait tout savoir de lui. Ce que Saeko n’apprendrait de lui ne serait que ce que contient son dossier professionnel. Ryô voulait connaître l’homme derrière le flic. Il voulait savoir ce qui ne serait pas écrit.  

En rentrant, le nettoyeur appela Rico pour venir aux nouvelles mais ce dernier n’avait encore rien de probant à lui apprendre. Ce fut donc la tête vide de réponses et pleine d’hypothèses que Ryô se servit un verre pour tenter de débroussailler le vrai du faux dans tout ce qu’il ne savait pas.  

 

A trop réfléchir, Ryô avait l’impression que sa tête était prise dans un étau et qu’elle était sur le point d’éclater. Alors que la nuit commençait à s’installer, ses pensées se dirigeaient vers Kaori. Comment allait-elle ? Comment vivait-elle son isolement entre ses barreaux ? Avait-elle peur ? Ryô se sentait fautif de ne rien avoir vu venir. Plus il y repensait et moins il voyait ce qu’il aurait du voir.  

 

Perdu dans ses reproches, Ryô mit du temps à comprendre que quelqu’un frappait avec insistance à la porte. Sans conviction, Ryô se leva du canapé pour aller ouvrir et faire comprendre à l’opportun qu’il n’était pas d’humeur à badiner ce soir.  

 

- Kaori mon amour, viens te faire pardonner !! Cria la bouche en cœur Mick en pénétrant joyeusement dans l’appartement.  

 

- Rhabilles-toi Angel ! Kaori n’est pas là !  

 

- Ca explique pourquoi il fait si sombre ici, ça manque de gaieté… on a l’impression que tu veilles un mort. Et où as-tu enfermé ma douce et belle Kaori pour être sûre qu’elle ne se sauve plus ? Ironisa Mick en reboutonnant sa chemise.  

 

- Elle est en détention au commissariat ! Lâcha froidement Ryô alors que Mick manquait de s’étouffer en réalisant sa blague de mauvais goût.  

 

Au poste, Kaori avait été avertie par Saeko que d’autres agents allaient venir pour l’interroger mais que d’ici là elle devait rester ici, pour son bien avait-elle ajouté. Loin d’être convaincue, Kaori avait observée Saeko. Elle sentait son inquiétude malgré le sourire de façade que la policière affichait.  

Se repliant sur elle-même, Kaori n’entendait plus les questions de Saeko. Elle ne la vit pas sortir de sa cellule pour la laisser seule. Kaori ne vit pas la nuit tombée mais ressentit le froid envahir son cœur et son esprit. Le sommeil ne viendrait pas cette nuit non plus. L’espèce de banc en bois qui faisait office de lit était des plus inconfortable et la maigre couverture qui lui avait été donnée sentait le renfermé. De toute manière ce n’était même pas à sa condition qu’elle pensait mais à ce qui l’avait menée là et aux conséquences si elle abandonnait.  

Lorsque Saeko avait du l’enfermer contre sa propre volonté, Kaori avait su que les complications dont lui avait parlé Shun arrivaient. Ils n’avaient fait qu’envisager le pire en espérant ne pas en passer par là mais en acceptant cette cause, Kaori s’était préparée à toute éventualité. Le policier l’avait longtemps préparée à cette possibilité même s’il lui avait affirmé que ce serait lui qui en passerait par là.  

Elle savait ce qu’elle risquait. Elle savait qui était derrière tout ça. Elle avait promis. Elle irait jusqu’au bout quoi qu’il lui en coûte.  

Alors cette première nuit dans cette cellule sans fenêtre fut la plus longue de sa vie. Kaori aurait tellement aimé que Shun soit à ses côtés, elle aurait été plus confiante et sereine pour ce qui allait suivre. Elle voulait croire qu’il était vivant quelque part. Et il y avait Ryô. Il devait lui en vouloir de ne pas comprendre. Elle sentit son cœur se serrer face aux blessures qu’elle infligeait malgré elle aux personnes qui lui étaient chères.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Au lever du jour Saeko était venue chercher Kaori. Elle l’avait accompagnée pour se nettoyer avant de la conduire de nouveau dans la salle d’interrogatoire.  

 

- Kaori… si tu as quelque chose à me dire il faut me le dire maintenant…, tenta une dernière fois Saeko soucieuse.  

 

Kaori n’eut pas le temps de répondre que deux hommes en costumes gris et de statures imposantes pénétrèrent dans la petite pièce :  

 

- Nous sommes les agents chargés de l’enquête sur la tentative de meurtre et la disparition de l’agent Shun Mô.  

 

Ils s’identifièrent et montrèrent leurs plaques à Saeko qui n’appréciait pas la tournure que prenait cette affaire. Ces hommes faisaient partis de la police interne et Saeko n’avait aucun pouvoir contre eux.  

 

- Mademoiselle Makimura est un témoin clef sous ma protection ! Annonça Saeko en leur tenant tête. Voici sa déposition ! S’énerva-t-elle en leur tendant le dossier.  

 

- Plus maintenant. Nous avons repris votre interrogatoire et certaines incohérences subsistent. Nous prenons la suite des opérations, lâcha un des hommes en invitant Saeko à sortir de la salle.  

 

Kaori qui ne comprenait pas ce que ces hommes faisaient là, se leva à son tour :  

 

- J’ai dit tout ce que je savais au lieutenant Nogami et je n’ai rien à ajouter !  

 

- Que savez-vous des enquêtes de l’agent Mô ?  

 

- Rien ! Je ne sais absolument rien de son travail !  

 

L’homme la toisa un instant avant de reprendre :  

 

- Que faisiez-vous à Osaka ?  

 

- Nous profitions du week-end pour visiter la ville ! C’est un crime ?!  

 

- Est-ce que l’agent Mô s’est absenté à un moment pour régler une affaire ou autre ?  

 

- Non ! Nous ne nous sommes pas quittés un seul instant ! S’énerva Kaori.  

 

- Etes-vous sûre qu’il ne vous a jamais rien dit de ses agissements ? Vous semblait-il perturbé que ce soit au niveau professionnel ou personnel ?  

 

- Non bien sûr que non.  

 

- Alors parlons de vous. Comment le connaissez-vous ?  

 

- Nous nous connaissons depuis longtemps… mais quel rapport avec ce qui est arrivé ? Répondit Kaori sur la défensive.  

 

- Nous n’avons pas grand-chose sur vous. Vous semblez sortir de nulle part alors je m’interroge. Quelle relation entretenez-vous avec lui ? Que cachez-vous ?!  

 

- Je n’ai rien à vous dire ! Je ne vois pas où vous voulez en venir !  

 

- J’y viens, sourit l’agent. Diverses hypothèses sont envisageables. Dites-moi celle qui vous semble la plus pertinente Mademoiselle Makimura. Sans la quitter des yeux, son accusateur continua ses divagations : Il se peut qu’il se soit fait beaucoup d’ennemis dans son travail mais était-ce lui qui était visé ou était-ce vous ? Comme je vous l’ai dit, on ne sait rien de vous ! Peut-être même est-ce vous qui avez voulu le piéger !! Pour qui travaillez-vous ?! Pourquoi s’en prendre à lui ?!  

 

- N’importe quoi ! C’est ridicule ! Vous ne manquez pas d’imagination ça c’est sûr ! Je veux partir ! S’énerva Kaori en se dirigeant vers la porte.  

 

Le deuxième agent lui bloquait la sortie et son collègue continuait ses accusations :  

 

- Vous n’irez nulle part tant que vous ne nous donnerez pas des réponses satisfaisantes ! Admettre les faits soulagera votre conscience. Me dire la vérité vous aidera !! Que c’est-il réellement passé ?! Où est Mô ?! S’énerva-t-il en tapant du poing sur la table.  

 

- Je n’en sais rien !! Je ne sais rien !!  

 

Kaori tremblait de tout son être. Ses hommes ne lui disaient rien qui vaille. A cet instant elle avait peur et pourtant elle ne pouvait pas se permettre de flancher maintenant.  

 

- Sois vous m’arrêtez soit vous me laissez partir ! Cracha-t-elle.  

 

- Mademoiselle Makimura nous vous arrêtons pour « au choix » entrave à une enquête, tentative de meurtre sur un agent de police voir enlèvement et séquestration s’il est toujours en vie !! Si vous voulez vous en sortir, priez pour que l’on retrouve en vie et vite ! Lis-lui ses droits et passes-lui les menottes. Ordonna l’homme à son collègue en quittant la pièce.  

 

- Je veux un avocat ! Lâcha-t-elle en défiant le deuxième homme.  

 

- Qu’est-ce qu’il vous prend de faire cela, elle est le témoin et une victime dans cette enquête ! Aboya Saeko en rejoignant l’agent dans le couloir. Elle avait suivi tout l’interrogatoire de la salle qui communiquait par l’intermédiaire du miroir sans teint sans pouvoir intervenir car son père l’en avait empêchée.  

 

- Ne vous laissez pas abuser par son air angélique. Je sais reconnaître une criminelle quand j’en vois une. Nous allons lui faire passer l’envie de nous mentir et de nous tromper sans vergogne.  

 

- Saeko ! Paniqua Kaori. Ne les laisse pas faire !! La supplia-t-elle.  

 

- Kaori reste calme je vais te sortir de là ! Où l’emmenez-vous ? Demanda-t-elle en suivant les deux hommes qui entraînaient Kaori à l’extérieur du bâtiment.  

 

- Là où Mademoiselle Makimura pourra réfléchir à ses actes ! Dans un établissement pénitencier le temps de l’enquête qui confirmera nos soupçons.  

 

- Quels soupçons ?! Dites-moi le fond de vos pensées !! Demanda rageusement Saeko.  

 

- Je ne vous dois rien ! Restez à votre place Lieutenant !! Répondit l’homme menaçant.  

 

Au dehors, Ryô se tenait contre le capot de la Mini à attendre la sortie de Kaori. Il s’était levé aux aurores pour être sûr d’être là à temps. Avec impatience, il s’alluma une énième cigarette en scrutant le retour de sa partenaire. Avant même de voir la scène, il sentit son aura fragile et embrouillée alors que sa voix mêlée à celle de Saeko lui parvenait aux oreilles. Ryô faillit s’étouffer en l’apercevant sortir encerclée de deux hommes et menottes au poignet, Saeko sur leurs talons.  

 

Ryô croisa le regard apeuré de Kaori. Un bref instant avant que ces gardiens ne l’installent dans leur voiture. Ryô porta la main à son arme, prêt à agir mais Kaori, qui le fixait au travers de la vitre arrière lui fit comprendre du bout des lèvres de ne pas intervenir.  

La voiture démarra en trombe devant Saeko profondément impuissante et Ryô complètement perdu. Tous les deux n’arrivaient pas à comprendre ce qui venait de se passer.  

 

 


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