Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 11 :: Des révélations déconcertantes

Pubblicato: 12-06-11 - Ultimo aggiornamento: 12-06-11

Commenti: Bonjour, Bonjour ! J'espère que le dernier chapitre vous a rassuré(e)s : Kaori est enfin libre, c'est une bonne nouvelle quand même. Les conditions de sa nouvelle liberté ne vous laissent pas indifférentes mais voici quelques explications. Merci à ma Cris pour son soutien et son sens du détail pour le chapitre qui suit. Je vous souhaite à tous et à toutes un bon week end et à très vite, BIIISOUUUSS !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Cette nouvelle était tombée comme un couperet. Alors que les deux agents avaient accepté, pour le moment, de repartir bredouilles, les deux autres personnes atterrées par cette nouvelle encaissaient les choses différemment.  

 

Saeko était sous le choc. Elle regardait Kaori s’attendant presque à ce qu’elle lui dise que tout cela n’était qu’une blague. Une très mauvaise blague. Elle regarda ensuite Shun Mô. Il paraissait calme et détendu et s’entretenait avec son avocat. Puis son regard se posa alors sur Ryô. Il était pâle et inerte. Seuls ses yeux s’animaient d’une colère inquiétante. Instinctivement Saeko recula.  

 

Le regard noir toujours accroché à Kaori, Ryô prenait douloureusement conscience de cette nouvelle situation. Il avait mal. C’était comme si, quelqu’un l’avait frappé d’une rare violence dans l’estomac au point d’en vomir ses tripes. Son cœur saignait de ce coup de poignard invisible qu’une force prenait plaisir à torturer alors qu’une balle en pleine tête venait achevée le travail. Il souffrait comme jamais personne ne l’avait fait souffrir. Il n’était pas mort. Il ne vivait pas un affreux cauchemar. D’ailleurs jamais il n’avait cauchemardé sur ce sujet : Kaori mariée. Combien de fois avait-il pensé la faire partir pour une vie normale mais sans jamais le faire ni même y croire ? Aujourd’hui c’était cette normalité, cette formalité qui le rattrapait. Il était vivant et c’était « la réalité ». Alors que ce trouble s’imprégnait en lui, mécaniquement il serra les poings et sa bouche s’ouvrit, prête à demander les explications qui lui étaient dues :  

 

- Etant donné que vous n’avez plus besoin de mes services pour le moment, je vais retourner à mes affaires avec de vrais clients qui me payent…, ironisa l’avocat en redressant ses lunettes de soleil.  

 

- Merci Etsuo, on reste en contact pour la suite. Répondit Shun en le gratifiant chaleureusement d’une poignée de main.  

 

- Toutes mes félicitations Madame Mô ! Vous êtes la première à avoir réussi à lui mettre le grappin dessus, ajouta Etsuo à l’attention de Kaori, avec un sourire énigmatique. Mesdames et Messieurs, à la prochaine, salua-t-il en s’en allant.  

 

- Bien je crois que des présentations s’imposent, lâcha Shun en s’adressant au couple resté auprès de lui et de Kaori. Vous devez être le Lieutenant Nogami, votre réputation vous précède. Ravi de vous rencontrer enfin, fit-il en lui tendant la main.  

 

- Ma réputation n’a rien à envier à la votre, répondit Saeko en acceptent cette main tendue.  

 

Après un sourire de politesse envers sa gradée, Shun se tourna vers l’homme qui le regardait fixement d’un air mauvais :  

 

- Et vous devez être Ryô Saeba… Kaori m’a beaucoup parlé de vous, avoua-t-il en lui tendant à son tour une main franche.  

 

Ryô toisa cet homme puis cette main et s’en y accorder plus d’importance, il s’adressa à Kaori :  

 

- Faut qu’on parle !  

 

- Oui mais pas ici. Répondit-elle en soutenant son regard.  

 

- Je vais nous chercher un taxi, intervint Shun.  

 

- Pas la peine j’ai ma voiture ! Pesta Ryô en prenant la marche vers la sortie du Palais de Justice.  

 

- Ca va aller ?..., demanda doucement Shun en voyant Kaori soupirer de lassitude.  

 

D’un faible sourire, elle lui fit comprendre que les explications allaient être houleuses et elle le remercia silencieusement quand Shun ajouta à son oreille :  

 

- T’inquiète ma belle ça lui passera. On ne va pas le laisser nous gâcher ce moment… on est marié maintenant, lui sourit-il fièrement en espérant la faire réagir.  

 

- Vous comptez prendre racine ou quoi ?!! Hurla Ryô qui s’impatientait de ne pas les voir le suivre.  

 

Ce dernier grimpa dans la Mini et alluma le contact. Il avait parfaitement compris, de tout évidence Mô en savait d’avantage sur lui… pourquoi Kaori lui avait-elle dit le contraire ? Cet homme avait plus d’une longueur d’avance sur lui dans cette histoire.  

 

- Ryô… je vais vous laisser… vous avez des choses à voir et…  

 

- Je m’en voudrais de te gâcher cette fête ! Monte et profite du spectacle ! Ordonna-t-il à Saeko.  

 

Shun avait à peine bouclé sa ceinture que la Mini démarrait en trombe. Il avait pris place aux côtés du conducteur et cela l’amusait de le voir passer ses nerfs sur le levier de vitesse. Si Saeba comptait le déstabiliser en l’ignorant et en lui faisant subir sa conduite excessive, c’était peine perdue.  

 

A l’arrière Saeko ne tentait même pas de calmer les choses. Elle se doutait que Ryô ne se laisserait pas convaincre de ralentir. Il était énervé et le faisait savoir. Assise à côté d’elle, Kaori ne bougeait pas. Elle se trouvait derrière Shun et semblait plus absorbée par la vue qui défilait que par la situation :  

 

- Où va-t-on ? Demanda-t-elle soudainement sur un ton presque neutre.  

 

- Y a d’autres personnes qui seraient « heureux » de te savoir de retour ! Lâcha Ryô en passant une autre vitesse.  

 

Elle sentait au ton de sa voix qu’il était remonté contre elle. Il n’avait pas été le premier prévenu de sa libération et cela l’énervait. Les choses s’étaient, à nouveau, précipitées toutes seules. Kaori avait suivi le mouvement sans même se poser de question. Devinant où il les emmenait, Kaori reporta son attention sur la route. Il était évident que Ryô n’allait pas lui simplifier la tâche. Elle ne pouvait pas l’en empêcher et lui demander de les laisser là. Les explications en tête à tête devraient donc attendre. Kaori se préparait déjà aux réactions de ses amis. Elle aurait préféré que cela se fasse en douceur mais Ryô en avait décidé autrement.  

La voiture stoppa net devant le commerce. Ryô en descendit et s’en attendre ses passagers, il pénétra dans le café.  

 

- Tu as fait fort cette fois-ci Kaori… je ne l’ai jamais vu comme ça…, souffla Saeko en descendant à son tour.  

 

Inspirant profondément, Kaori accepta la main que lui tendait Shun pour l’aider à sortir du véhicule. Resserrant leur prise, ce fut ensemble qu’ils entrèrent dans le café.  

 

Kaori avait à peine fait tinter la cloche que déjà des bras et des larmes de joie l’envahissait. Miki et Kazue n’avaient pu se retenir d’avantage à l’annonce de Ryô quelques minutes plus tôt. Elles étaient si heureuses et soulagées de revoir leur amie. Saeko s’était installée sur un tabouret et attendait la suite d’un air grave.  

 

Falcon restait égal à lui-même derrière le comptoir. Il attendait patiemment que la situation s’éclaire car, au vu du comportement et de l’aura de Ryô, quelque chose n’allait pas. Quant à Mick, il sautillait d’impatience de pouvoir prendre Kaori dans ses bras. Malgré tout, l’aura meurtrière qui accompagnait Ryô l’interpella également et il vit ce que Ryô fixait sévèrement.  

Ryô, lui de son côté, regardait cette scène d’un mauvais œil : Kaori se tenait droite comme un piquet dans les bras de ses amies qui s’attardaient sur ses marques et sur sa présence qui leur avait tant manquée. Elle n’avait aucune réaction comme si elle attendait seulement que ces effusions cessent. Par contre, elle n’avait toujours pas lâché Shun qui se tenait en retrait à l’entrée. Ce qui eut le don d’agacer le nettoyeur qui préféra intervenir :  

 

- Tout doux les filles, je vous avais dit qu’il y avait une surprise !  

 

- Oui c’est Kaori la surprise, tu nous as fait peur sur le coup gros nigaud. Le frappa doucement Miki en séchant ses larmes. Tu aurais vu sa tête Kaori quand il nous a annoncé que tu étais libre, on aurait cru que c’était la fin du monde…  

 

- Ce n’est pas Kaori la surprise, même si c’est une bonne nouvelle de la savoir dehors, mais ce qui se trouve derrière elle ! Siffla Ryô en accrochant le regard furieux de Kaori.  

 

Ce fut alors que Miki et Kazue remarquèrent l’homme en question. Du même regard, elles interrogèrent leur amie sur cette main toujours enlacée à celle de cet inconnu.  

 

- Qui est-ce ? Osa Miki.  

 

- Oh laisse-moi leur dire… ! Minauda Ryô.  

 

- Ryô ça suffit ! Objecta Kaori devinant que Ryô souhaitait régler ce détail en public.  

 

- Bah quoi, je pensais que tu serais plus fière de présenter « ton mari » ! Cracha-t-il sans la lâcher des yeux.  

 

- Maintenant ça suffit ! Si vous avez un problème on règle ça dehors d’homme à homme ! J’en ai ras le bol de votre humeur de chien ! S’énerva à son tour Shun qui ne pouvait plus rester impassible et patient envers cet homme qui ne savait rien de leur histoire.  

 

- Si tu crois que tu me fais peur gringalet ! Je vais te mettre la raclée de ta vie ! Répondit Ryô en retroussant ses manches.  

 

- STOP !! Il n’y aura ni bagarre ni rien du tout ! Ryô tu vas te calmer ! Intervint Kaori en s’immisçant entre les deux hommes. Miki tu peux nous servir quelque chose à boire s’il te plait ?  

 

- C’est… c’est vraiment ton…  

 

- Oui Miki, Shun et moi sommes mariés.  

 

Voilà c’était dit et chacun accueillit la nouvelle de bien des manières alors qu’un silence lourd s’élevait. Falcon brisa une assiette, ce qui fit revenir tout le monde à l’instant présent. Miki fut la première à reprendre ses esprits :  

 

- Tu… tu nous présentes ?..., sourit-elle en devinant que cela ne mènerait à rien de se braquer contre Kaori alors autant prendre les choses comme elles venaient et faire en sorte que les esprits s’apaisent, car Miki avait confiance en son amie.  

 

Kaori lui fut reconnaissante de faire ce premier pas et commença les présentations.  

Mick crut s’être déboité la mâchoire sous le choc de « cette surprise ». Son cœur battait à tout rompre alors que son cerveau ne semblait plus être irrigué. Avait-il bien compris ? Kaori, sa Kaori était mariée ? Comment était-ce possible ? Mick regardait sans comprendre Miki et Kazue faire un meilleur accueil à cet homme alors que Saeko restait silencieuse tout comme Falcon et que Ryô enrageait tout seul dans son coin.  

 

- On peut se parler ? Murmura Mick à Ryô en sortant du café.  

 

Hésitant et passablement sur les nerfs, Ryô suivit son ami à l’extérieur. Celui-ci l’attendait sur le trottoir d’en face, un peu en retrait. De son angle, Mick pouvait observer l’intérieur du commerce sans être vu de ces occupants trop absorbés par le nouveau venu.  

 

Se postant à ces côtés, Ryô fulminait de voir Shun toujours auprès de Kaori. Il souriait et faisait le joli cœur sous le regard bienveillant de Kaori. Ryô enrageait. Lui qui pensait que tous auraient exprimé de manière plus vive leur désaccord sur cette union, voilà qu’au contraire ils faisaient amis-amis avec lui. Même Mick semblait calme. Seule la vitesse à laquelle il tirait sur sa cigarette prouvait son état de stress. Au moins son acolyte en pensait autant que lui sur cette situation.  

 

Ryô le regarda jeter au loin son mégot et s’avancer quelque peu puis, brusquement l’Américain se retourna pour l’attraper par le col et le clouer contre le mur. Leurs visages étaient si proches que Ryô pouvait sentir le souffle chaud et âcre de Mick. Il voyait aussi ces yeux bleus se dilater sous la colère. Il allait lui exploser en pleine figure :  

 

- Tu peux me dire ce que t’as foutu pour qu’elle en arrive là ?! Nothing, t’as rien vu venir et t’as laissé faire ! Je t’ai laissé le champ libre et t’as tout foiré ! T’es le numéro un des Amateurs ! Je sais pas ce qui me retient de te casser la gueule !  

 

- Hey tu crois que ça me plait ?! Elle m’a pas demandé mon avis je te signale ! Toute cette histoire n’est qu’une aberration et si tu veux cogner je te conseille de te défouler sur lui ! Rétorqua Ryô en repoussant Mick sans que pour autant ce dernier relâche sa prise. Puis d’abord pourquoi tu t’emportes comme ça après moi ?! T’as Kazue alors qu’est-ce que ça peut te faire ?!  

 

- You’re crazy or stupid ?! Tu ne comprends donc pas ! Regarde ! Regarde-la ! Elle en a bavé et auprès de qui trouve-t-elle réconfort et soutien ?! C’est pas moi et c’est pas toi ! La faute à qui ?! Que crois-tu qu’il va se passer quand ils auront réglé cette affaire qu’elle t’a cachée à toi mais pas à lui ?! Tu crois que tout homme digne de ce nom la laisserait lui échapper ?! Regarde comme il est proche d’elle ! Regarde sa main sur sa hanche ! Ses yeux et son sourire pour elle ! Imagine-la ce soir, seule, avec lui, la tension qui retombe, le secret et cette union qu’ils partagent, une chose en entrainant une autre il lui fera l’amour ! Quoi de plus banal pour un couple marié ! Ils ne vont pas rester sagement à se regarder dans le blanc des yeux !… lui c’est pas toi Ryô ! C’est son nom qu’elle hurlera de plaisir alors qu’il la fera sienne ! C’est ce que tu attendais ? Qu’un autre vienne la cueillir ? Bientôt tu seras de l’histoire ancienne et plus rien ne sera comme avant ! Et je devrais te plaindre ?!  

 

Ryô encaissait chaque mot comme un coup de poing. Mick savait viser là où ça faisait mal. Lui qui avait volontairement évité de penser au-delà du seul fait que Kaori soit mariée pour ne pas voir s’imposer à lui de telles images. C’était Mick qui le mettait devant le fait accompli. Pourtant Mick était aussi jaloux et envieux de ce flic qui osait poser ses mains sur la jeune femme, Ryô le percevait sans mal. Et cela le faisait souffrir d’avantage.  

 

- Pourquoi tu me dis tout ça… ? Tu crois que…  

 

- Je ne crois plus rien ! Oui moi j’ai Kazue… ne te méprends pas, je l’aime. Mais Kaori sera et restera mon premier véritable amour. C’est elle qui m’a montré que l’amour peut-être inconditionnel et sincère. Cet amour là était pour toi… j’ai fini par me faire une raison et j’ai laissé Kazue combler ce manque que Kaori avait laissé dans mon cœur. Je ne le regrette pas et pour rien au monde maintenant je la laisserais s’éloigner de moi ! Mais toi… toi t’as gagné le droit de te retrouver seul comme un rat mort ! Congratulations Ryô, you’re a jerk !! Siffla Mick en le relâchant.  

 

Ryô regarda, hagard, Mick effacer un pli imaginaire sur sa veste avant de retourner au Cat’s. Mécaniquement il le suivit alors que son discours meurtrissait son cœur et résonnait dans sa tête. Quant il entra à son tour, Ryô avait retrouvé un visage impassible même si au fond de lui il n’en menait pas large. Ce qu’il entendit alors termina de l’achever :  

 

- Je suppose que les félicitations sont de rigueur ! Viens là que je t’embrasse ! En tout bien tout honneur, tu es mariée maintenant ! Ironisa Mick en prenant Kaori dans ses bras et en serrant chaleureusement la main de Shun.  

 

- Merci Mick…, répondit surprise Kaori. Tu… tu ne m’en veux pas ?...  

 

- Bien sûr que non, je suis sûr que tu as tes raisons et celui que tu as choisi ne peut-être qu’un mec bien !  

 

- Nous avons donc des choses à fêter ! Se réjouit Miki en sortant des bouteilles.  

 

- Ca serait pas de refus, acquiesça Shun en rejoignant Miki, Saeko et Kazue au comptoir afin de faire plus ample connaissance.  

 

« Non mais c’est le monde à l’envers ? Suis-je le seul à trouver cette situation grotesque ? », pensa amèrement Ryô. Bien sûr qu’il était heureux de savoir Kaori libre et il comprenait que ses amis le soient aussi. Mais tous avaient l’air d’oublier ce détail : elle était mariée. Personne ne connaissait cet homme et personne n’avait été convié à la noce. Comment pouvaient-ils accepter cela et faire comme si c’était « normal » ? Lui, ne le pouvait pas :  

 

- Vous vous foutez de moi ?! Ragea-t-il en interrompant les festivités de ces retrouvailles. Y a pas un petit détail qui vous chiffonne ?! Kaori se retrouve en prison, ce qui au passage n’a rien à voir avec une colonie de vacances, pour sa prétendue mort, fit-il en pointant Shun du doigt, elle en ressort car comme par magie « Monsieur » réapparait et ils sont mariés !!! Ca vous parait normal ?!  

 

- Ryô tu connais Kaori mieux que nous, répondit Miki… et tu es le mieux placé pour savoir qu’elle ne fait pas les choses à la « légère », sourit-elle à son amie. Il y a forcément une explication, qu’elle nous donnera quand elle se sentira prête… mais rien ne nous empêche de fêter son retour… mariée ou pas !  

 

Ryô regarda la mercenaire, effaré. Si même sa meilleure amie ne trouvait rien à redire, il ne pouvait que ruminer sa colère, seul. Il alla s’avachir sur une banquette au fond de la salle pour tenter de retrouver un peu de lucidité.  

 

Shun avait observé la scène. Kaori avait là des amis sincères mais curieux. Il ne sentait aucune menace de la part des femmes qui au contraire était soucieuses d’en apprendre d’avantage sur lui. Cela le fit même sourire. Il gardait à l’œil l’imposant barman qui, de tous était celui qui restait le plus silencieux, ainsi que Mick qui, malgré ses accolades de sympathie, cachait une certaine méfiance. Mais le plus à surveiller encore restait Saeba. Même à l’autre bout de la salle, il ne décolérait pas. Shun savait aussi que Kaori et Saeba devaient s’expliquer tous les deux. Après tout d’ordinaire c’était lui son partenaire de travail. Alors forcément, apprendre qu’elle avait fait équipe avec un autre jusqu’au point de l’épouser, ce n’était pas une pilule facile à avaler. Au vu de ce qu’il percevait, Shun s’était immiscé dans un duo très particulier. Ce n’était pas lui qui avait obligé la jeune femme, c’était elle qui était venue le chercher. Restait plus qu’à Saeba de l’accepter. Ce fut donc d’une oreille distraite qu’il écoutait les personnes autour de lui sans pour autant lâcher sa concentration sur Kaori qui s’était éloignée du groupe pour rejoindre cet homme en colère.  

 

Sans un mot, Kaori vint s’asseoir face à Ryô. Elle le regardait en silence en déposant deux verres. Il la sonda un instant avant de reporter son regard vers le groupe au comptoir derrière elle. Les femmes étaient en admiration devant cet apollon. Pourtant il n’avait rien d’extraordinaire : grand, musclé et brun, Ryô n’avait rien à envier à son physique. Peut-être était-ce son bras en écharpe qui donnait aux femmes l’envie de le chouchouter ou alors son attitude protectrice envers Kaori. Rien que le fait qu’il soit un proche de Kaori, et accessoirement son mari, suscitait la curiosité et l’intérêt de tous. Il apparaissait en héro et cela Ryô ne l’acceptait pas. Il n’y avait rien d’héroïque à arriver à peine égratigné et avec une allure de prince après que la belle ait du subir tous les obstacles à sa place.  

 

- Pourquoi lui ?..., lâcha-t-il.  

 

- … et pas toi ? C’est ça que tu veux savoir ? Pourtant ce n’est pas le principal dans cette histoire.  

 

- Alors parlons de ton histoire justement…, lança-t-il en se forçant à garder son calme. Pourquoi la prison et que vient faire ce Ministre dans cette histoire ?  

 

- Je vois que tu as trouvé le dossier, sourit-elle. Au départ, il ne m’a rien fait, à moi… depuis il y a remédié…, souffla-t-elle le regard froid alors qu’elle posait sa main sur son cou en repensant à leur rencontre.  

 

- C’est lui qui t’a fait ça ?! Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?! Pourquoi te fais-tu si mystérieuse ?!...  

 

- Pourquoi je suis allée en prison et pourquoi je suis mariée ? Le coupa-t-elle. Ryô je suis consciente que tu as tous les droits d’être en colère après moi mais…  

 

- Ne dis pas savoir ce que je ressens quand de tout évidence tu te fous de moi ! Les questions je les connais déjà ! Je veux les réponses Kaori !! S’emporta-t-il.  

 

- Et vous croyez que c’est de cette manière que vous les aurez ?! Intervint Shun en les rejoignant à leur table.  

 

- Vous mêlez pas de ça vous ! Menaça Ryô en l’affrontant du regard.  

 

- Sinon quoi ?!  

 

- Votre petit manège de séduction marche peut-être avec eux mais pas avec moi ! Se leva-t-il. Ils ont peut-être l’air d’oublier que Kaori a un problème, qu’elle a été en prison et que votre mariage cache quelque chose mais pas moi ! Alors maintenant vous allez me dire ce qu’il en est et comment on nettoie tout ce merdier !! Frappa-t-il rageusement du poing sur la table.  

 

- C’est pas un nerveux celui-là, lança Shun en s’asseyant auprès de Kaori alors que les autres s’installaient aussi et que Miki fermait le café aux clients potentiels.  

 

Kaori regarda tour à tour ses amis l’encourager silencieusement à se confier. Elle évita délibérément le regard de Ryô qu’elle devinait furieux à son égard avant de puiser sa force dans celui, plus compatissant, de Shun.  

 

- … tu ne m’as pas laissée le choix Ryô et aujourd’hui encore tu ne me le laisses toujours pas…  

 

- Expliques-toi !  

 

- … tout a commencé, il y a un peu plus de deux mois. Tu te rappelles l’opéra que je voulais voir et auquel tu n’as pas voulu m’accompagner ? Non bien sûr que non tu ne t’en souviens pas car ce jour-là tu m’as dit avoir mieux à faire que de perdre ton temps à regarder des gars en collants… enfin bref, j’y suis donc allée toute seule, déplora naïvement Kaori en portant son regard sur les autres personnes présentes. C’est là que j’ai rencontré une amie que je n’avais pas vu depuis longtemps… Aki Hara. Kaori eu un sourire triste à l’évocation de ce nom et de cette soirée. Nous avons discuté de tout et de rien. Après ses études, elle s’était lancée dans une carrière de journaliste spécialisée dans la politique. C’est ainsi qu’elle a rencontré son mari… sa carrière s’est arrêtée et elle est devenue une épouse modèle… elle semblait comblée et heureuse, du moins elle en donnait le change, s’enthousiasma Kaori avant de reprendre d’une voix plus septique : Ca aurait pu s’arrêter là, deux amies qui se revoient après un temps, elles prennent des nouvelles l’une de l’autre puis se promettent de se revoir même si elles n’en feront rien. Trop de choses les séparent aujourd’hui… mais à l’entracte, nous nous sommes recroisées aux WC. Alors qu’elle se remaquillait et réajustait son gilet, j’ai remarqué des hématomes sur ses bras qu’elle s’est empressée de cacher… et je lui ai posée des questions auxquelles bien sûr elle n’a pas répondues directement en se trouvant des prétextes. J’ai insisté pour que l’on échange nos coordonnées et se promettre de se revoir. Ce soir-là je ne pouvais rien pour elle… mais je n’ai pas abandonné. Ce que je devinais derrière son sourire de façade et son regard fuyant me hantait…  

 

- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ? Demanda Ryô.  

 

- J’ai essayé mais… combien de fois m’as-tu dit d’apprendre à me débrouiller toute seule ? De plus tout ce qui t’intéressait quand je t’ai dit avoir revu une amie c’était de savoir si elle était belle… tu n’as même pas remarqué que cette rencontre m’avait perturbée, tu n’as rien demandé d’autre… et je voulais en savoir d’avantage avant d’en parler à quiconque. Je devais m’assurer que je ne divaguais pas car ce genre d’accusations est grave… j’attendais son appel mais bien sûr elle n’en fit rien. Même mes propres appels, elle les ignorait puis une opportunité s’est présentée à moi. J’étais au magasin d’Eriko lorsque celle-ci me détaillait son lourd programme pour les semaines à venir quand un détail m’a interpellée. Elle faisait le récapitulatif de ses livraisons pour ses clients privilégiés, riches et célèbres quand un nom est sorti du lot… celui d’Aki. Je me suis portée volontaire pour exécuter cette tâche, sourit Kaori fière de son idée. Les gardes du corps n’étaient pas surpris par ma présence car la commande avait été passée par leur chef. Ils m’ont conduite jusqu’à Aki et j’ai joué mon rôle jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que cela ne servait à rien de nous surveiller à faire des essayages et des retouches. Une fois seules, elle s’est emportée d’un tel stratagème que comme d’habitude je faisais une montagne d’un rien… un rien ?! Répéta Kaori en serrant ses poings sur la table. Je lui ai rappelé ses bleus et son comportement craintif. Elle a mis ça sur le coup de sa maladresse et du stress d’être la femme d’un homme aux lourdes responsabilités. Je ne l’ai pas crue… j’ai insisté et j’ai posé « la question » qui s’imposait à mon esprit depuis notre dernière rencontre. Ses larmes se sont mises à couler, elle tremblait, elle était à bout. Je l’ai encouragée à me parler. Elle m’a alors tout avouée : sa vie qui n’était pas aussi parfaite qu’elle le prétendait, sa peur au quotidien, son mari volage et surtout violent. Elle était son souffre douleur pour chaque chose qui n’allait pas comme il l’entendait, que ce soit une contrariété professionnelle ou un simple objet déplacé chez lui. Tout était prétexte à haïr celle qu’il avait promis d’aimer pour le meilleur et pour le pire. Et comme si cela ne suffisait pas, il lui faisait subir ses actes d’amour qui étaient dénués de toute tendresse et sentiments. Les seuls répits qu’elle avait, étaient quand il la trompait aisément avec des femmes de plaisir qui acceptaient ses perversités du moment qu’elles étaient grassement payées. Ce n’était pas une vie pour celle qui s’était liée innocemment à lui. Aki était une jeune fille fière et indépendante devenue une femme terrifiée et soumise. En prenant connaissance de son histoire, je ne pouvais pas rester indifférente face à de telles horreurs ! Je ne pouvais pas rester aveugle et sourde à tant de souffrance ! Elle s’était résignée. Je me suis rebellée. Je lui ai proposée de venir à la maison, que je l’aiderais à s’en sortir et qu’elle n’aurait plus rien à craindre…mais elle a refusé. Elle m’a expliquée qu’elle avait déjà essayé de le quitter mais où qu’elle aille et quoiqu’elle fasse, il la retrouvait toujours. De plus elle était sans cesse accompagnée par un de ses gardes du corps. Je ne voulais pas la laisser mais elle a insisté en disant que ce serait pire si quelqu’un s’en mêlait. A force de persuasion, je l’ai convaincue de me laisser l’aider… je lui ai parlé de toi et de notre travail qui est aussi d’aider les personnes dans son cas. Là je me suis dit qu’il était temps qu’elle te rencontre car seule je n’avais aucune chance de la soustraire à ses chiens de garde ni même à son mari. Elle m’a alors donnée son programme pour le lendemain et il se trouvait qu’elle avait une sortie de prévue en ville dans l’après-midi.  

 

- Là encore tu ne m’as rien dit alors que tu avais déjà convenu de me la présenter ? Souligna Ryô en cherchant à accrocher le regard noisette.  

 

- C’était mon intention mais quand je suis rentrée tu m’avais laissée juste un mot pour m’informer que tu étais sur une affaire, je te laisse deviner avec qui, et que tu m’expliquerais tout au Cat’s le lendemain…  

 

- Je ne pouvais pas savoir ! Se défendit Saeko alors que des regards réprobateurs se posaient sur elle et Ryô.  

 

- Je suis passé au Cat’s où je t’ai longuement attendu jusqu’à l’heure du rendez-vous que l’on s’était donné avec Aki.  

 

- Je me souviens de ce jour, interrompit Miki, tu étais bizarre à regarder sans arrêt ta montre. Tu aurais pu m’en parler…  

 

- J’aurais du peut-être mais ce qui est fait est fait… alors je suis partie à sa rencontre et c’est là que j’ai croisé Mick qui m’a joyeusement appris que lui t’avait vu. L’air lubrique de Mick m’a mise la puce à l’oreille et il ne m’a pas fallu longtemps pour deviner ce que tu envisageais de faire de ton temps libre. Je me suis donc empressée de retrouver Aki pour te rejoindre. J’ai profité que son garde du corps relâche son attention pour l’arracher à sa surveillance. La foule aidant nous sommes parvenues jusqu’au parc où je savais te trouver par ces beaux jours. Et là s’est produite une chose à laquelle je ne m’attendais pas… enfin de toi ça ne m’étonnait pas mais d’elle…  

 

- Je ne me souviens pas t’avoir croisée au parc…, réfléchissait Ryô en sondant le regard bleu de Mick qui cherchait aussi à se rappeler ce fameux jour.  

 

- Normal vu qu’on y est pas resté très longtemps…, Kaori marqua une pause et bu une gorgée du verre d’eau que lui avait servi Miki.  

 

Tous se regardaient, inquiets par ce secret qu’elle dévoilait et attendant de comprendre pourquoi Kaori n’avait pas persévéré dans sa tentative de faire rencontrer son amie à Ryô.  

Shun avait passé son bras valide sur les épaules de Kaori. Il connaissait déjà ce passage de l’histoire.  

 

Reposant son verre, Kaori reprit en s’adressant directement à Ryô :  

 

- Ce jour-là, tu étais égal à toi-même. Arborant ton visage de ton air le plus stupide et le plus déluré, tu sautais sur tout ce qui avait une paire de seins. Malgré les cris et les refus que tu te prenais, tu persistais… même si je suis habituée depuis longtemps à tes frasques, ce n’était pas le cas d’Aki. Sans même savoir que tu étais l’homme qui devait nous aider, elle a pris peur. Elle était tétanisée sur place. Tu n’étais qu’à une dizaine de mètres de nous mais c’était comme si tu la harcelais elle. Elle souffrait réellement de ton comportement. C’était plus qu’elle ne pouvait encore en supporter. J’ai lu dans ses yeux cette crainte de subir le même sort que ces jeunes femmes. Son mari avait fait bien des dégâts sur elle. J’ai tenté de la rassurer en disant que je ne laisserais personne lui faire de mal et qu’elle n’avait rien à craindre de toi… mais c’était trop tard, le mal était fait et je perdais sa confiance. Je devais faire en sorte de ne pas la perdre d’avantage…  

 

- Pourquoi ne pas t’être adressée à Mick ? Osa Ryô en prenant douloureusement conscience qu’il était fautif par son comportement dépravé du fait que Kaori n’avait eu d’autres choix que de s’adresser ailleurs.  

 

- Oui pourquoi n’es-tu pas venue me voir ? Tu sais que jamais je ne te refuserais mon aide…, interrogea l’Américain blessé qu’elle n’ait pas eu confiance en lui.  

 

- C’était mon idée… mais quand l’un chasse la femelle l’autre n’est jamais loin. Répondit-elle sèchement. Aki a cru devenir folle. Elle m’a reprochée de l’avoir menée dans un lieu où les hommes se livrent à de telles actions sans être inquiété. De la mettre encore plus en danger, d’avoir osé croire qu’elle pourrait un jour échapper à cette vie. J’ai eu un mal fou à la calmer. Le temps jouait contre nous car son garde n’allait pas tarder et je n’avais personne vers qui me tourner. Encore une fois j’ai du la laisser repartir auprès de « lui » en sachant pertinemment que son absence allait lui coûter cher. Je t’en ai voulu Ryô mais mes états d’âme devaient passés après car j’avais plus important en tête que de te faire payer tes cachoteries et tes mauvaises habitudes. Avoua durement Kaori.  

 

- Et c’est là que tu es venue me trouver. Lâcha fièrement Shun.  

 

- Oui, lui sourit-elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris de t’entrainer là-dedans… je suis désolée, ajouta-t-elle en regardant son bras bandé.  

 

- Ce n’est rien, je ne suis pas le plus à plaindre dans cette histoire…  

 

- Pourquoi cette femme n’a-t-elle pas porté plainte ? Elle n’est pas la seule à subir des violences conjugales, nos services en accueillent régulièrement. Reprit Saeko.  

 

- Si cela avait été aussi facile, c’est ce qu’on aurait fait… mais il a des amis en haut lieu…  

 

- Qui est-ce ? Demanda Mick.  

 

- Akamatsu ! Siffla Ryô.  

 

- Akamatsu comme… le Ministre Akamatsu ? Fit Saeko interloquée.  

 

- Oui le seul et unique Ministre de la Justice ! Précisa Kaori d’un regard sévère. Où sont la justice et la morale dans ses actes ? Me faire accuser de meurtre ! M’emprisonner ! Il ne perd rien pour attendre ! Ragea Kaori.  

 

- Mais, si j’ai bien compris, vous… vous avez enlevé sa femme ?  

 

- « Enlevé » n’est pas le terme exact Saeko. Nous ne pouvions suivre la voix légale alors nous avons pris un chemin différent pour la sauver.  

 

- Pourtant il n’a pas signalé sa disparition. Affirma Saeko.  

 

- Parce qu’il n’a rien à y gagner pour l’instant. Il sait que Kaori est impliquée, il a fait le lien avec moi à Osaka. Le plus important c’est qu’il continue d’ignorer où est sa femme et c’est pour cela que nous allons continuer à nous taire. Maintenant il ne peut plus rien contre nous. Lâcha Shun.  

 

- Parce que vous êtes mariés, il ne peut pas vous obliger légalement à témoigner l’un contre l’autre…, expliqua Miki.  

 

- Vous croyez que votre petit tour de passe-passe va marcher longtemps ? Grogna Ryô en toisant le couple.  

 

- Le temps qu’il faudra pour qu’elle soit hors d’atteinte. Répondit simplement Kaori.  

 

- Où est-elle ? Demanda alors Saeko.  

 

- Je ne peux pas te le dire. Annonça Kaori en regardant Saeko en face. Qui, d’après toi, a averti Akamatsu de ma venue au poste ? Qui t’a empêché de suivre l’enquête ?...  

 

- Je ne te crois pas…  

 

- Je ne sais pas dans quelles mesures il est impliqué mais ce que je sais, c’est que je ne lui donnerais pas la possibilité d’en découvrir d’avantage !  

 

Les deux femmes s’affrontaient du regard sous l’incompréhension générale du reste des personnes présentes. Ils regardèrent incrédules, Saeko battre en retraite et sortir précipitamment du café.  

 

- Tu nous expliques ? Il s’est passé quoi là ? S’inquiéta Ryô.  

 

- Plus tard je suis fatiguée…  

 

- Il y a encore des choses à éclaircir : comment l’avez-vous soustraite ? Comment vous a-t-il retrouvés ? Pour…, harcelait Ryô alors que Kaori le coupait à nouveau.  

 

- Même si je n’ai pas toutes les réponses, elles peuvent attendre ! Ne t’inquiètes pas tu auras tout le loisir de critiquer mes actes mais plus tard ! S’emporta Kaori en se levant.  

 

- Nous allons rentrer, tu as besoin de reprendre tes repères et tes forces, ajouta Shun en imitant la jeune femme.  

 

- Minutes vous deux ! Où croyez-vous aller comme ça ?! S’indigna Ryô, vexé par les reproches de sa partenaire, en comprenant que s’il laissait Shun repartir avec Kaori, ce que Mick lui avait violement expliqué allait se produire.  

 

- Chez moi, fit Shun. J’ai un appartement avec des meubles et tout ce qu’il faut pour se sentir bien et se reposer.  

 

- Hors de question ! Aboya Ryô. Ce n’est pas parce que vous êtes « mariés » que ça vous donne le droit d’être inconscients ! Vous avez un Ministre aux fesses je vous rappelle et si vous croyez qu’il va en rester là vous vous plantez ! Vous avez besoin d’un coup de main et chez nous, fit Ryô en insistant bien sur le nous, c’est plus sûr !  

 

- Merci de vous inquiétez mais je suis tout à fait capable de nous protéger même avec un bras en moins ! Répliqua Shun.  

 

- Oui j’ai vu ce que ça donne quand vous faites équipe avec une autre personne ! Soit elle meurt soit elle va en prison ! Riposta sèchement Ryô en savourant le fait d’avoir atteint son adversaire.  

 

- Ryô tais-toi ! Intervint Kaori.  

 

- Non laisses-le dire. Si ça le rassure de penser ça que grand bien lui fasse. Mais si ça ne vous dérange pas on va devoir quand même faire un détour par chez moi. Je doute que ça vous plaise que « j’emprunte » aussi vos vêtements, sourit-il, surtout qu’ils ne sont pas vraiment à mon goût, le lorgna-t-il des pieds à la tête avant de saluer le reste du groupe et de sortir dehors.  

 

Kaori s’empressa de rejoindre Shun après avoir remercié ses amis et fait comprendre à Ryô qu’elle ne tolérait pas un tel comportement.  

Chacun, sauf Kaori, avait bien conscience d’avoir assisté aux préliminaires d’un combat de coq. Pour le moment le score était à un point partout avec un avantage pour Shun. Ils se demandèrent s’il était vraiment bon de les laisser ensemble. Un ménage à trois avec deux tempéraments aussi explosifs ne pouvait faire que des étincelles.  

 

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Dans la Mini, le silence s’était fait après que Shun ai indiqué son adresse. Sans se démonter, il avait repris la même place à l’avant du véhicule. Il savait que rien que cela faisait bouillir l’homme qui conduisait toujours aussi nerveusement. Arrivé à destination, les deux hommes descendirent et à nouveau Shun aida Kaori à s’extirper de la voiture.  

Rejoignant Shun et Kaori sur le trottoir, Ryô marqua un temps d’arrêt aussitôt imité par Shun. Sans se soucier Kaori alla composer le code de l’interphone. Ryô nota ce détail mais se concentra d’avantage sur la présence qu’il ressentait.  

 

- Il nous fait surveiller c’était à prévoir, lâcha Shun en rejoignant Kaori dans le hall.  

 

Ryô retrouva le duo dans l’ascenseur alors que la jeune femme appuyait sur l’étage. Il la regarda farfouiller dans son sac et en sortir son trousseau de clefs. Intrigué il nota le nombre de clefs, il y en avait une en plus qu’à l’ordinaire. Non seulement elle connaissait le code d’entrée mais en plus elle avait les clefs de chez lui. Leur relation était si intime au point qu’elle avait ses entrées chez lui ? Lorsqu’ils se voyaient en cachette, c’était chez lui qu’elle le rejoignait. Ryô fulminait contre lui-même de n’avoir rien vu de différent chez la jeune femme pendant tout ce temps. Il était tellement absorber à faire en sorte de la voir comme un garçon manqué ou au mieux comme une femme sans intérêts, qu’il avait sciemment occulté tout ces indices qui auraient mis en péril ses véritables sentiments. Et Kaori qui ne le regardait même pas. Il ne savait même plus quoi penser de leur baiser après tout ça. Il n’avait qu’une hâte, c’était de se retrouver seul avec elle mais ça ne serait pas pour tout de suite.  

L’ascenseur s’arrêta et les portes s’ouvrirent. Kaori prit la marche vers l’appartement de Shun qu’elle ouvrit.  

 

- Si tu as soif Ryô, tu trouveras ce qu’il te faut dans le bar près de la télé, lâcha-t-elle alors que Shun disparaissait dans le couloir.  

 

- Où tu vas ? Lui demanda Ryô.  

 

- Je vais l’aider à faire son sac. Il n’a qu’un bras je te rappelle. On ira plus vite à deux. Fit-elle en le laissant seul.  

 

Ryô marmonna sur son départ. Elle n’avait eu aucune gêne à le rejoindre dans sa chambre pour « l’aider ». Il inspecta le bar en question et y vit divers alcools mais s’il se mettait à boire maintenant, pas sûr qu’il se métrise encore longtemps face à ce bellâtre de seconde zone. Il poursuivit donc son inspection des lieux : pas de photos, juste des livres et des cd sur les étagères. C’est homme devait bien avoir un vice caché quelque part. Ryô chercha même sous les coussins mais sa trouvaille ne fut pas des magazines suspects : c’était une étole de femme dont il reconnut le tissu et l’odeur. Ca appartenait à Kaori. Ses mains se crispèrent sur le vêtement alors que son regard noir se posa sur les personnes qui revenaient.  

 

- Tu as retrouvé mon étole, je croyais l’avoir perdue, fit Kaori l’air de rien pour ne pas remarquer le regard lourd de sous-entendus de Ryô.  

 

Elle ne vit pas non plus le regard appuyé que Shun lança à Ryô en signe de contentement. Son sac en main, ce dernier suivit Kaori à l’extérieur de l’appartement alors que Ryô se retenait de ne pas le tuer sur place.  

Ce fut dans le même état d’esprit que Ryô ouvrit la porte de leur appartement à Shun.  

 

- Où puis-je m’installer ? Demanda directement ce dernier.  

 

- Il y a un deuxième lit dans ma chambre, répondit naturellement Kaori.  

 

- Non mais ça va pas ! Riposta Ryô.  

 

- On est marié, ça choquera personne que l’on dorme dans la même pièce. Ajouta l’heureux époux.  

 

- Pour de faux ! Trouva opportun de préciser Ryô. On a une chambre d’amis faut bien qu’elle serve à quelque chose !  

 

- Pour un mariage bidon il est tout ce qu’il y a de plus légale ! Renchérit Shun.  

 

- Méfiez-vous à ce qu’elle ne devienne pas veuve avant l’âge ! Menaça ouvertement Ryô en se rapprochant de « son invité d’office ».  

 

- Bien, je vois que vous arrivez à un accord. Entretuez-vous si ça vous chante, moi je vais me coucher. Annonça Kaori en leur tournant le dos pour gravir les escaliers et disparaître dans le couloir.  

 

Médusés, les deux hommes la regardèrent les planter là au milieu du salon.  

Ryô n’appréciait pas de devoir jouer les hôtes auprès de Shun. Il perçut le bruit distinctif d’une serrure qui s’enclenche, ce n’était pas ce soir qu’il aurait une discussion avec Kaori. Elle s’était enfermée à clef dans sa chambre. La soirée lui promettait d’être longue et il n’était que dix-huit heures.  

 

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- Désolé Monsieur, on les a perdus après leur départ de l’appartement du flic…, avoua fébrilement une voix au téléphone.  

 

- Retrouvez-les moi ! Je ne vous paye pas pour pleurnicher ! Raccrocha violement le commanditaire de cette filature.  

 

Adossé dans son fauteuil en cuir, Danjô Akamatsu souriait. Certes, en prison il savait où la trouver et comment l’atteindre mais sa libération soudaine l’excitait d’avantage. Cette souris avait tout pour lui plaire, belle et impétueuse, il prendrait à malin plaisir à la chasser. Elle pensait être protégée par ce mariage mais ce ne serait pas le premier homme marié qu’il dépouillerait de sa compagne.  

Caressant doucement du bout des doigts la photo posée sur son large bureau, le Ministre ne put retenir sa joie :  

 

- Mademoiselle Makimura ou Madame Mô, peu m’importe votre nom. Bientôt vous n’aurez que le mien en tête… que les choses sérieuses commencent…  

 

 


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