Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 8 :: Les Ténèbres d’un Ange (Partie 2)

Pubblicato: 29-04-11 - Ultimo aggiornamento: 29-04-11

Commenti: Coucou ! Merci de l'intérêt que vous continuer à porter à cette histoire. Etant donné que ce week end je ne serais pas en mesure de majer comme d'ordinaire, j'ai décidé de vous livrer ce chapitre plus tôt. Malheureusement, comme le temps aujourd'hui, ce chapitre n'est pas des plus réjouissants. Vos souhaits concernant Kaori ne pouvent être réalisés pour le moment car le méchant entre en scène. Cela vous donnera peut-être plus d'indications sur cette histoire. Je vous souhaite un bon week end avec je l'espère du soleil et de le joie. A dans quinze jours, BIIISOUUUSS !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

Emergeant d’un sommeil douloureux, Kaori peinait à ouvrir les yeux. Dans sa tête tambourinaient des images et des sons qu’elle n’arrivait pas encore à identifier. Elle avait peur de se souvenir. Elle avait peur d’ouvrir les yeux et de constater que tout ce qu’elle ressentait en cet instant n’était pas un simple cauchemar. Le silence qui régnait autour d’elle l’inquiétait comme il l’encourageait à se reprendre. Doucement elle ouvrit les yeux. La panique s’empara d’elle. Elle était plongée dans l’obscurité avec une petite ampoule rouge qui clignotait de manière aléatoire. Où était-elle ? Des brides de la bagarre lui revinrent alors en mémoire : des coups, une blessure plus profonde, de la fumée et puis, plus rien. Elle se réveillait dans une pièce inconnue et seule. Se redressant subitement, Kaori ressentit comme un vertige suivit d’une douleur diffuse sur son flanc gauche. Elle tâta doucement sa peau endolorie. Elle sentait une boursouflure et des fils au travers du pansement. La lame n’avait pas pénétré très loin dans la chaire mais assez pour lui valoir une cicatrice. Sa respiration s’accéléra alors qu’elle tenta de maîtriser son corps en inspectant ce qui l’entourait. Selon ce que l’ampoule vacillante lui permettait de voir par à-coups, Kaori découvrit ainsi son nouveau cachot. Elle avait été installée sur un matelas à même le sol. Ce même sol était froid et sale. Il n’y avait aucune poignée ni serrure nulle part. Par contre tous les murs étaient capitonnés. Pourquoi n’était-elle pas à l’infirmerie ou même dans sa cellule ? Alors que déjà son cœur s’emballait, Kaori prit sur elle pour se redresser minutieusement. Se hissant péniblement sur ses jambes flageolantes, Kaori chercha à tâtons les fissures dans les murs qui pourraient lui indiqué où se trouvait la porte. Cette pièce était à peine plus grande que sa cellule. Elle n’était pas entrée là par magie, il devait y avoir une ouverture quelque part. Sa détermination fut récompensée lorsqu’enfin elle sentit sous ses doigts un courant d’air. C’était faible mais elle se trouvait bien devant la seule issue dissimulée mais présente. Dans un sursaut d’énergie et d’espoir, Kaori tambourina aussi fort qu’elle le pouvait l’épais tissu qui calfeutrait cette pièce en hurlant :  

 

- Laissez-moi sortir !!! Répondez-moi !!!  

 

Même sa propre voix semblait être absorbée par ces murs indifférents à ses lamentations. Prise d’angoisse et de rage, elle enfonça ses ongles dans ce tissu épais qui recouvrait ces murs et elle se mit à molester farouchement ces pans imperturbables alors que des râles s’échappaient de sa bouche. A tant frapper, Kaori ne sentait plus ses mains. Elle ne sentait même plus la souffrance qu’elle s’infligeait. Sa voix se perdait dans ce silence étouffant. Pourtant, elle ne voulait pas encore laisser la place au désespoir et à cette solitude forcée qui la guettaient. Elle luttait encore avec le peu de force qu’il lui restait quand une voix se fit entendre sans qu’elle ne puisse en déterminer sa provenance :  

 

- Hurles tant que tu veux, personne ne t’entendra !!  

 

- Qui êtes-vous ?! Où suis-je ?! Qu’attendez-vous de moi ?!!! Martela Kaori en cherchant frénétiquement cette voix lointaine et pourtant si proche.  

 

- Ici c’est pas toi qui poses les questions ni qui décides de ton sort ! Alors mets-la en veilleuse…  

 

- Je n’ai pas mérité ça !!! Ouvrez-moi !!! Trembla-t-elle de peur et de colère.  

 

- Mais oui mais oui, vous dites toutes ça… c’est lassant…, sembla soupirer cette voix avant de se taire complètement.  

 

- Nooon revenez !!! Me laissez pas là… !!! Cria-t-elle une dernière fois avant de céder à l’incompréhension et au désespoir.  

 

A bout de force, Kaori s’écroula à terre alors que de lourdes larmes inondaient son visage. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Seule et désemparée, elle ne pouvait rien. Elle avait froid. Elle avait peur. Elle souffrait de tout son être et de toute son âme. Elle était perdue.  

 

Le temps ici n’existait plus. Des minutes ou des heures s’étaient peut-être écoulées mais cela ne faisait aucune différence. Il n’y avait que le silence, le froid et sa peine. Toujours recroquevillée sur ce sol crasseux, Kaori respirait lentement et péniblement. Ses sanglots s’étaient taris. Elle fixait des yeux cette lumière rouge qui semblait se moquer de sa condition. Kaori aurait voulu arracher cette lumière et la faire taire pour ne plus voir ces murs se recouvrir d’une teinte rougeâtre et quelque peu sanguinaire. Elle ne lui laissait aucun répit.  

D’abord réconfortante car elle faisait qu’elle n’était pas plongée entièrement dans le noir, très vite cette lumière se révéla être un véritable calvaire pour ses yeux et ses nerfs. A force de clignoter sans but précis et à intervalles irréguliers, Kaori ne discernait plus ce qu’elle ne voyait déjà que très peu. Elle avait essayé au début de se fixer sur ces intervalles pour en définir le rythme. Un moyen comme un autre de rester concentrer mais très vite elle en avait perdu le compte. Alors elle aussi s’était mise à hurler de façon irraisonnée. Des appels au secours, des menaces et des plaintes. Juste pour entendre quelque chose à défaut de ce silence funeste. Et ce rouge blafard lui donnait maintenant l’impression que tout était recouvert de sang et de poussière, accentuant certaines zones tachées déjà présentes. Que c’était-il passé dans cette pièce ? Qu’allait-il lui arriver à elle dans cette pièce ?  

Kaori ne savait plus pourquoi elle était là ni même pourquoi elle méritait ce châtiment : l’isolement. Se basculant d’avant en arrière, Kaori se tenait la tête entre les mains, ignorant la douleur sur sa hanche. Elle ne sortirait pas d’ici indemne. Une souffrance silencieuse s’insinuait en elle au rythme lancinant de ces éclairs incandescents. Elle était fatiguée de se battre dans le vide.  

Cet isolement allait la rendre folle. Est-ce que d’autres détenues étaient aussi isolées comme elle ? Elle y trouverait presque un certain réconfort si c’était le cas.  

Péniblement, Kaori rejoignit son lit de fortune. Elle s’installa dans un coin contre le mur et ferma les yeux. Tout se bousculait dans sa tête. Elle n’arrivait plus à réfléchir. Tout était confus. Elle avait faim et soif mais ses détenteurs ne semblaient pas enclins à se soucier de son confort ou de ses envies. Elle était épuisée, physiquement et mentalement. Elle avait peur de s’endormir mais ne se sentant plus la force de lutter plus longtemps, elle laissa ses paupières se refermer et sombra dans un sommeil sans rêves.  

 

Des murmures. Des voix. Une illusion. Elle sentait des ombres autour d’elle, néfastes et anonymes. Elles s’en allaient et revenaient. Elle ne voulait pas savoir. Elle ne voulait pas les voir. Pourtant elle devait affronter cette nouvelle hallucination. Incapable de trouver un peu de sérénité et d’espoir, son esprit ne cessait de lui faire vivre les pires scénarios dans lesquels elle se perdait d’avantage. Etait-ce là encore un cauchemar qui prenait forme ? Le seul moyen d’en être sûre était d’ouvrir les yeux même si la réalité n’en était pas plus douce. Un seul geste et elle serait fixée. Les yeux mis clos, Kaori attendait. Elle attendait de voir si son imagination lui jouait encore un tour ou si enfin sa trop longue solitude allait prendre fin. Il n’y avait plus aucune lumière dans sa geôle. Le noir absolu avait pris possession des lieux. Elle se sentait happée et perdue dans le temps et dans cet espace clos.  

Un verrou était tiré, au moins son ouïe ne lui faisait pas défaut cette fois-ci. Une lueur vive inonda la pièce l’obligeant à se couvrir les yeux de ses mains. Des voix braillardes donnèrent des ordres.  

Si seulement elle avait eu la force de se révolter.  

Deux poignes puissantes l’agrippèrent et la forcèrent à se tenir debout. Chancelante par son inactivité prolongée, Kaori se brûla les yeux à vouloir identifier et comprendre ce qu’il se passait. Encerclée et maintenue par deux hommes, elle distingua une troisième personne dans l’encadrement de la porte.  

 

- Enfin nous nous rencontrons Mademoiselle Makimura.  

 

Cette voix était rocailleuse. Elle appartenait à un homme de forte stature. Se faisant peu à peu à cette nouvelle luminosité, Kaori distingua d’abord un costume sombre. L’homme se tenait fièrement devant elle, les mains dans les poches. Ses yeux clairs la toisaient entre curiosité et satisfaction. Un rictus déformait sa bouche épaisse ou était-ce un sourire ? Elle le reconnut. Malgré elle, son corps se raidit et ce changement ne passa pas inaperçu à l’observation assidue de ce nouvel arrivant.  

 

- Installez-là ! Je suis sûre que Mademoiselle Makimura saura se tenir…, lâcha-t-il en pénétrant dans cette cellule. Vous me voyez navré des conditions dans lesquelles vous m’avez obligé à vous mettre.  

 

Il jeta un bref coup d’œil à la pièce avant de reporter toute son attention sur la jeune femme qui était maintenant installée sur une chaise de métal, les mains ligotées dans le dos. Elle le regardait aussi, guettant ses moindres faits et gestes, son esprit se connectant fébrilement à la situation. Economisant ses forces, Kaori attendait qu’il lance les hostilités.  

 

- Croyez-le ou pas mais ce n’est pas dans mes habitudes de traiter ainsi « les affaires » si je puis dire… je ne pensais pas qu’un jour une femme me pousserait à une telle extrémité. N’en soyez pas si fière, ajouta-t-il face au maigre sourire qu’affichait sa captive, je suis loin d’admettre ma défaite. Si j’étais vous je commencerais à m’inquiéter sérieusement, si ce n’est pas déjà le cas… vous n’êtes pas sans savoir que j’ai le pouvoir de vous garder aussi longtemps que je le voudrais et cela en toute légalité.  

 

- Qu’essayez-vous de me faire croire ?..., demanda Kaori, surprise par sa propre voix sèche et abimée.  

 

- Je vois que vous n’avez même pas touché au repas qu’ils ont pris la peine de vous amener, fit-il en ignorant la question de la jeune femme. Ce n’est pas très raisonnable…  

 

Kaori regarda ce qu’il lui montrait et constata qu’une assiette et une bouteille d’eau avaient été déposées au pied de son lit. Elle n’avait même pas remarqué que quelqu’un était venu plus tôt. Combien de temps avait-elle dormi ? Combien de temps était-elle restée plongée dans son inconscient au point de ne plus distinguer la réalité de ses cauchemars ? Ces ombres qu’elle se souvenait avoir aperçu ne faisaient pas seulement parties de son imagination.  

 

- J’irai droit au but, vous savez qui je suis et vous savez ce qui nous amène là. Il attendit de capter complètement toute son attention avant de formuler ce qui lui brûlait les lèvres depuis son arrivée ici : Je n’ai qu’une question à vous poser. Répondez-y et vous pourrez peut-être reprendre votre vie.  

 

« Où est-elle ? ».  

 

Cette question avait été posée simplement. Il n’y avait ni menaces ni reproches dans cette phrase. Pas même de l’inquiétude.  

S’attendait-il réellement à ce qu’elle lui réponde aussi facilement et avec honnêteté ? Tel un Grand Prince, il lui laissait la possibilité de tout arrêter et de retrouver peut-être sa liberté juste avec une réponse.  

Kaori n’avait pas besoin de réfléchir. Son esprit était peut-être encore engourdi mais elle comprenait très bien ce que sous-entendait cette question. Pouvait-elle décemment oser abandonner maintenant ? Tout son corps lui criait qu’elle ne pourrait en supporter plus. Pouvait-elle trahir et décevoir ceux qui lui avaient fait confiance ? Son cœur l’encourageait à se protéger.  

 

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler…, répondit-elle avec autant d’assurance que possible tout en le fixant droit dans les yeux.  

 

Lâchant un soupir d’exaspération, comme si l’espace d’un instant il avait espéré une autre réponse, l’homme sortit ses mains de ses poches et y enfila des gants.  

 

- Pourquoi faut-il toujours en passer par là alors que nous savons vous et moi que le résultat sera le même : j’aurais ce que je suis venu chercher !  

 

- Vous n’êtes qu’un lâche ! Cracha Kaori en devinant ce qu’il s’apprêtait à lui faire.  

 

- Si vous êtes là c’est que vous savez que je suis bien plus que cela. Sourit-il en s’avançant vers elle. Je suis quand même curieux de savoir ce qu’elle a pu vous raconter pour vous mener ainsi à votre perte. Laissez-moi deviner : elle était malheureuse… le luxe et la place en société que je lui offre ne sont peut-être pas suffisants pour combler ses désirs d’enfant gâté ! Railla-t-il grossièrement tout en tournant autour de Kaori, lui caressant les cheveux et la peau de sa nuque, la laissant frissonnante de dégoût.  

 

- Parce que c’est ainsi que vous voyez les choses ?! Vous avez l’art et la manière d’enjoliver votre histoire mais ça ne marche pas avec moi ! J’ai vu ce que vous avez fait d’elle ! Vous n’êtes qu’un monstre !  

 

- Vous ne savez rien ! Vous vous êtes mêlée de ce qui ne vous regardait pas ! Dites-moi où elle est !! S’énerva-t-il en l’attrapant par les cheveux, lui tirant la tête en arrière.  

 

Kaori serra les dents sous la douleur mais ne répondit pas.  

L’homme relâcha sa prise avant de se poster face à elle et de la détailler plus profondément.  

 

- Vous voulez jouer à ça avec moi ? Etes-vous sûre qu’en arriver là en vaut vraiment la peine ? Qu’ « elle » en vaut la peine ? Quelles sont vos limites ? Sachez qu’en ce qui me concerne, je n’en ai pas et surtout pas quand il s’agit de récupérer ce qui m’appartient ! Je peux vous avouer que votre présence ici m’amuse beaucoup… je n’aurais pu espérer mieux mais quel serait le pire pour vous : être enfermé pour tentative de meurtre sur un policier ou pour enlèvement ? Peut-être les deux même. Sourit-il.  

 

Elle comprenait maintenant pourquoi et comment elle avait fini là. Son arrestation, son « comité d’accueil », la bagarre et cet isolement comme punition. Tout cela était son œuvre. Il n’avait pas perdu de temps pour tourner les choses à son avantage. Il ne craignait même pas de venir lui-même ici.  

 

- Qui croira une criminelle vivant en marge de la société ? Qui, avec un flic aux manières douteuses, a enlevé ma femme ! Ce sera la seule version connue ! Il sera facile de dresser de vous un portrait peu flatteur : une jeune femme, orpheline de famille, sans emploi, qui s’associe à un flic qui gagne une misère à vouloir débarrasser la ville de ces voyous. A la dérive, vous avez nourri de la rancœur et de la colère envers cette société qui vous a abandonné. Vous vouliez amasser assez d’argent pour vous enfuir et vous avez alors jeté votre dévolu sur une jeune femme innocente qui se trouve être la femme d’un Ministre. Vous vous êtes attaqué à plus gros que vous et cela à déraper. Moi en mari inquiet et dévoué, je me montrerais inconsolable et intraitable envers vous et votre complice. J’aurais la loi et le public de mon côté. Je suis au dessus de tout soupçon, c’est un des avantages de ma position. Railla-t-il.  

 

- Vous êtes fou ! Siffla-t-elle. Personne n’est mort et vous le savez très bien ! Sans corps il n’y a pas de crime, vous ne pourrez pas me faire garder ici éternellement. Shun réapparaitra et ce sera fini pour vous ! Quand à un enlèvement, il n’y a rien qui prouve cela non plus ! Des présomptions ne valent pas des preuves ! Vous ne vous préoccupez même pas d’elle ! Tout ce qui vous importe c’est votre image mais les gens sauront ce que vous êtes ! Fuir loin de vous est la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis votre rencontre !  

 

Une première gifle fit taire Kaori. Elle sentit sa lèvre s’ouvrir sous le choc et un mince filet de sang s’en échapper.  

 

- Personne ne me quitte ainsi ! Jamais !! Hurla-t-il en la frappant de nouveau. Qui plus est, si votre ami avait l’audace de se montrer, une seule option s’offrirait à lui : avouer sa culpabilité ou vous incriminer ! Et dans les deux cas, quelqu’un payera ! Menaça-t-il froidement.  

 

Sans plus de discours, les questions reprirent et les coups aussi. Il n’avait aucune honte à frapper ainsi une femme qui plus est attachée. Kaori subissait sa rage et comprenait maintenant ce que vivait son amie au quotidien. Cette violence et cette indifférence. En connaissant la bête derrière l’homme, ses vices et ses penchants dénaturés qui contrastaient avec son rôle en société, comment avait-elle pu rester auprès de lui aussi longtemps ?  

 

Danjô Akamatsu : une force de la nature, un homme droit et respecté, en apparence. Il avait bâti sa carrière avec acharnement. Depuis quelques années déjà il occupait le poste de Ministre de la Justice. Quelle ironie en sachant ses occupations dans l’ombre. La justice et la morale, c’était bon pour sa cour, ses relations, le public. Il s’était fabriqué une image qui correspondait à ce que les gens attendait de lui mais en privé il était tout autre. C’était un homme froid et dénué de sentiments. Il avait recours à des procédés immoraux pour satisfaire ses penchants débridés. Rares étaient les personnes qui en avaient connaissances. Et aucune n’avait osé se dresser face à lui. Il connaissait la loi et ses failles. Il savait s’en servir à ses fins. Plus d’un en avait fait les frais. Sa femme était la première de ses victimes.  

 

Maintenant Kaori subissait cet homme, ses mains, sa violence. Mais elle n’était pas une femme désabusée et fragile. Elle ne lui laisserait pas le loisir d’être craint. Quelque soit la douleur et les blessures qu’il lui infligeait, elle ne lâcherait rien. Elle n’abandonnerait pas ce qu’elle s’était juré de défendre. Il y avait trop en jeu. Même si son esprit résistait encore, son corps lui atteignait ses limites. A bout de force, elle perdit connaissance.  

 

Irrité par la persévérance de cette femme à s’entêter de la sorte, le Ministre Akamatsu la regardait avec un certain amusement. La peau pâle de sa victime se nuançait de couleur par endroit. Ses coups allaient laisser des traces mais il s’en moquait bien. Qui ici lui en ferait reproches ? Sûrement pas les gardes qui l’accompagnaient. Ces derniers n’en étaient pas à leur première inaction. Quant aux autres détenues, elles mettront cela sur le dos des gardes. Il était monnaie courante en ce genre de lieu qu’il y ait des punitions plus sévères. Il ne s’inquiétait pas non plus pour son image comme le lui avait laissé entendre la jeune femme. Depuis longtemps il avait appris à cacher sa véritable nature et au regard extérieur il était irréprochable et intouchable. Mais pour ce qui était de sa femme, c’était différent. Il ne craignait absolument pas qu’elle le dénonce. Seulement, elle était à lui. Ils avaient un accord. Du moins il lui avait bien signifié ce qu’il attendait d’elle. Et en contre partie, elle avait décidé de fuir. Il ne pouvait l’accepter ni le tolérer. De gré ou de force cette femme devait lui donner les réponses qu’il était venu chercher. En d’autres circonstances, il en aurait sûrement tiré plus de plaisir à la contraindre ainsi. Elle était plus résistante qu’il ne l’aurait pensé et ce n’était pas pour lui déplaire. Peut-être que plus tard il pourrait s’amuser plus librement avec elle. Cette éventualité lui tira un sourire impatient. Pour le moment il lui fallait réveiller cette belle endormie. Il n’en avait pas fini avec elle.  

 

D’un claquement de doigts, Akamatsu interpella les gardiens restés à l’extérieur de la cellule. En voyant la détenue, le corps affaissé sur la chaise de métal et sa tête pendre faiblement sur sa poitrine, ils devinèrent ce qu’ils devaient faire.  

L’un d’eux s’en alla pour revenir tout aussi vite avec un tuyau d’arrosage. Ils s’en servaient pour calmer les ardeurs des détenues incontrôlables mais cela servait aussi pour celles qui étaient trop calmes. Parfois il fallait les motivées à être plus conciliantes. Un bon jet d’eau froide remettait très vite les idées en place.  

 

Elle ne sentait plus ses muscles. Ses membres étaient endoloris par sa position inconfortable. La corde lui nouant les mains, lui entaillait la peau. Mais surtout son corps souffrait des maux qu’il endurait. Elle pouvait à peine ouvrir les yeux tellement ils étaient gonflés. Elle avait la gorge sèche. Ses forces l’abandonnaient et son esprit dérivait. Une force extérieure la secoua douloureusement. Une pression se fit sur sa poitrine puis sur son visage. Elle allait mourir noyer s’ils s’acharnaient ainsi. Elle ne trouvait plus sa respiration, l’eau était partout. Ses vêtements trempés lui collaient à la peau. L’alourdissant un peu plus. Ses cheveux humides se mêlaient à son visage endolori. A nouveau cette voix rocailleuse l’interpella :  

 

- Je peux faire durer ce petit jeu aussi longtemps que ça me chante… êtes vous sûre de pouvoir tenir la cadence ? Ironisa-t-il.  

 

- Vous… pouvez me frapper… ou me menacer… autant que vous voulez…, articula-t-elle péniblement. Mais vous… n’aurez rien de moi !! Cracha-t-elle en le fixant dans les yeux pour lui montrer sa détermination à lui résister coûte que coûte.  

 

Ses mots moururent aussi vite qu’ils avaient été prononcés. Son tortionnaire la tenait par la gorge et serrait aussi fort qu’il le voulait. Son souffle était coupé. Elle voyait avec horreur le visage de l’homme se déformer par la colère. Ses yeux la fixaient sans lui porter une quelconque valeur. Elle n’arrivait plus à respirer. Il serrait si fort. Les gants de plastique lui brûlaient la peau. Elle ne pouvait même pas se défendre. Elle ne pouvait pas lui échapper.  

Puis cette même main qui pouvait lui ôter la vie, la relâcha. En voulant respirer trop vite cet air qui lui avait tant manqué, Kaori manqua de s’étouffer à trop tousser. Son cœur s’était figé à se retrouver au bord de l’asphyxie. Elle respirait fort et par à coups. Elle sentait encore ses doigts gantés autour de son cou fragile.  

 

- Je relève le défi ! Vous avez du temps à perdre… je vais vous faire plier et me crier grâce de vous épargner ! Ajouta-t-il en se penchant à la hauteur de Kaori. Vous êtes un pitoyable exemple pour tous ces petits orphelins que vous chérissez tant… qu’adviendrait-il d’eux si par hasard un accident survenait ?..., nargua-t-il.  

 

- Ne les touchez pas ! Cria Kaori en tentant de se ruer sur cet homme prêt à s’en prendre à des enfants innocents.  

 

Akamatsu recula en riant alors qu’une sonnerie retentit.  

Se redressant sans quitter des yeux sa captive, il décrocha son portable en prenant une voix ensommeillée :  

 

- Allô… Préfet Nogami, dîtes-moi que cet appel nocturne est encourageant. Fit-il d’une voix plus conciliante qui simulait l’inquiétude.  

 

Avait-elle bien entendu ? Il connaissait le père de Saeko. Voilà comment il avait retrouvé sa trace. Il avait chargé le Préfet en personne de suivre cette enquête. Dans quelle mesure celui-ci connaissait-il la vérité ? Quels étaient ses liens avec ce Ministre ? Tout jouait contre elle et Akamatsu avait déjà préparé le terrain.  

Kaori n’arrivait plus à réfléchir. Elle était en prison parce que l’homme face à elle savait quelles ficelles tirées. Elle était prise au piège et Shun subirait le même sort s’il réapparaissait. Elle voulu crier qu’elle était là et que cet homme était un monstre et un bourreau mais comme s’il avait deviné ses pensées, Akamatsu abattit sa large paume sur son visage. Il se pencha à son oreille pour lui faire écouter ce qu’il entendait. Elle ne put pousser plus loin ses pensées, qu’elle perçut de la joie dans la voix de son bourreau :  

 

- Enfin une bonne nouvelle. Bien je vous fais confiance… oui bien sûr que je reste optimiste, votre soutien m’aide beaucoup dans cette épreuve. Fit-il avant de raccrocher en affichant un large sourire.  

 

Il était satisfait. Kaori était terrifiée.  

 

- Voilà qui conclut très bien notre première rencontre. Je pense qu’un peu plus de temps pour réfléchir ne peux vous être que bénéfique.  

 

Sur son visage se lisait sa confiance. Même sans réponse de Kaori, il sortait vainqueur de cet affrontement. Il se régalait des ravages et du désarroi qu’il voyait sur le visage tuméfié de la jeune femme face à lui. Soigneusement il retira ses gants tachés qu’il lui jeta au visage. Méticuleusement, il resserra sa cravate et défroissa son costume. Il remit de l’ordre dans son apparence avant de ne laisser apparaître qu’un large sourire qui n’en finirait pas de hanter Kaori.  

 

 


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