Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 7 :: Les Ténèbres d’un Ange (Partie 1)

Pubblicato: 17-04-11 - Ultimo aggiornamento: 17-04-11

Commenti: Bonjour, bonjour !!! Comme l'indique le titre de ce chapitre, les choses se compliquent ("encore" peut-être pensez-vous). Vous imaginez bien que l'univers carcéral n'est pas des plus conciliant et chaleureux... c'est une situation difficile à laquelle je tente de remédier au plus vite mais il va vous falloir être encore un peu patient. Merci pour vos encouragements et espoirs, ils ne sont pas vains. Bon dimanche à toutes et à tous, BIIISOUUUSS !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

Sa première nuit en prison avait été courte et trop longue à la fois. Kaori n’avait pas pu fermer l’œil de la nuit, trop angoissée par ces bruits qu’elle ne connaissait pas. Avec ces murs froids et humides, tous les sons lui revenaient amplifiés. Elle aurait voulu relâcher cette pression qui lui paralysait le cœur. Quelques larmes pour évacuer sa peur. Mais elle ne le pouvait pas. Elle ne le devait pas. Car si elle entendait aussi nettement ce qu’il se passait autour d’elle, elle était intiment convaincue qu’il en était de même pour celles qui partageaient sont sort. Elle avait l’impression que des ombres sans formes ni visages l’observaient. La folie la guettait.  

 

Au matin, ce fut tel un automate effrayé et perdu, qu’elle suivit ce rythme lent et imposé. Kaori essayait de se faire aussi discrète que possible sous les regards curieux de ses congénères. Elle se sentait observée de toute part. Des chuchotements se faisaient entendre dès qu’elle passait auprès d’une de ces femmes. « Tueuse de flic », voilà ce qui revenait le plus souvent à ses oreilles. Ces femmes pouvaient croire ce qu’elles voulaient, Kaori, elle, connaissait la vérité. Kaori évitait soigneusement de croiser leurs regards. Elle se disait qu’ainsi elle ne commettrait pas d’impair avec elles car la jeune femme espérait que son séjour ici serait bref et qu’il valait mieux pour elle de ne pas faire de vagues. Sa compagne de cellule n’était pas des plus amicales non plus et n’essayait en rien de « l’intégrer » dans ce milieu. Alors elle observait à la dérobée les manières de faire afin d’apprivoiser au mieux son nouvel environnement.  

 

L’estomac toujours noué par le stress de sa condition, Kaori déposait sur son plateau ce qui devait être son petit déjeuner même si elle n’avait pas faim. Elle se tenait là dans ce réfectoire à la recherche d’une place lorsqu’elle fut bousculée par deux autres femmes qui riaient à ses dépends. Refreinant un soupir de désespoir, Kaori reporta son regard sur son plateau qu’elle avait failli lâcher pour constater que certaines choses avaient disparues. Recherchant les responsables de ce vol, elle les vit la narguer et la mettre au défi de venir récupérer ses biens. Kaori ne se sentait pas de taille à les affronter surtout qu’elles étaient en position de force, entourées par leurs « amies ». Lasse, Kaori décida de se re-servir mais elle apprit alors que cela n’était pas permit. « C’est une portion par personne et non un buffet à volonté. », avait ironisé l’un des gardiens. Elle déposa alors son plateau à l’endroit indiqué pour qu’il soit débarrassé et alla attendre dans un coin que soit venu le moment de retourner en cellule. De toute manière elle n’aurait rien pu avaler.  

 

La deuxième étape de cette journée qui lui paraissait déjà interminable, fut la douche. Imitant ses compagnes, Kaori ôta fébrilement sa tenue de prisonnière. Un bref instant elle se sentit presque libre sans ces vêtements lourds et impersonnels mais très vite elle ressentit à nouveau être l’objet de curiosité. Kaori ne s’était jamais retrouvée nue devant une personne alors l’être devant tout un groupe la tétanisait même si c’étaient des femmes. Elle vivait un cauchemar éveillé. Préférant garder ses sous-vêtements et ignorer les railleries alentour, Kaori se glissa sous le dernier pommeau encore libre en essayant de faire abstraction de la nudité des autres femmes qui, contrairement à elle, n’étaient en rien gênées par leur état. La gardienne actionna alors un robinet et d’un coup l’eau gicla. Elle était froide et Kaori émit un petit cri de surprise à ce contact. « Vous avez dix minutes alors magnez-vous ! », rappela à l’ordre leur gardienne. Avec son morceau de savon, Kaori tenta d’enlever cette odeur particulière de la prison qu’elle sentait partout sur elle. Elle n’était là que depuis quelques heures mais déjà elle se sentait imprégnée par cette ambiance néfaste et terne. L’eau s’était un peu réchauffée et détendait ses muscles crispés. Elle aurait voulu prolonger ce moment mais elle eu à peine le temps de se rincer que les jets d’eau se tarir. Grelottant, Kaori attrapa sa serviette. Le tissu était sec et lui griffait la peau. Elle se sécha tant bien que mal et remit son uniforme toujours sous les regards inquisiteurs de ses compagnes ainsi que leurs remarques acerbes qu’elles ne cherchaient pas à lui dissimuler.  

 

A nouveau, Kaori se cala sur son lit et attendit dans son silence que la matinée passe avec pour seule compagnie l’ignorance que lui vouait sa compagne de chambrée. Elle avait à ce moment là une bien piètre opinion d’elle-même. L’image de son frère lui apparut. Lui qui était si fière d’elle, que penserait-il s’il la savait en prison ? Tous les efforts qu’il avait fournis pour la sauvegarder de ce mal qu’il combattait en tant que policier. Sûr qu’il serait déçu de ce résultat. Puis l’image de Ryô se superposa à celle de son frère. Son incompréhension suite à son arrestation. Que penserait-il s’il savait que sa partenaire se laissait ainsi dominer alors que dans leur métier c’était monnaie courante de se battre et de résister. Si leurs ennemis apprenaient cela, ce serait admettre qu’elle était réellement le point faible de leur duo. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Kaori se devait d’être à la hauteur de son partenaire. Aussi combative et déterminée même dans la pire des situations. Elle devait relever la tête et ne pas se laisser faire.  

 

Forte de ses résolutions, Kaori suivit le mouvement lorsque l’heure du repas de midi fut annoncée. Elle devait avant tout reprendre des forces et se forcer à manger. Concentrée sur ce qui se passait autour d’elle, Kaori ne fut pas étonnée en sentant arriver sur elle les mêmes femmes que le matin. Elles comptaient sûrement réitérer leur méfait mais cette fois-ci Kaori ne leur faciliterait pas la tâche. Elles voulaient profiter d’elle ou la tester mais peu importe, elles allaient découvrir qui elle était. Kaori fit semblant de chercher une place des yeux et lorsque les deux femmes crurent avoir une fois encore l’effet de surprise, Kaori recula au même moment qu’elles se jetaient sur elle. De son pied, elle entrava les jambes de l’une des attaquantes qui alla s’écrouler sur sa complice pour qu’ensemble elles s’étalent bruyamment sur le sol. Enjambant les deux femmes quelque peu sonnées par ce choc, Kaori les ignora pour rejoindre une table où il restait une place vide. Elle s’installa sous les regards admiratifs et consternés de ses compagnes et entama son repas alors que la femme assise à côté d’elle lui annonça d’une voix faible « T’aurais pas dû faire ça… elles vont te faire regretter cet affront… ». Kaori regarda cette femme qui semblait vraiment soucieuse de son cas avant de reporter son regard sur les deux femmes qui se relevaient. En effet, elles n’avaient pas l’air content mais Kaori ne pouvait pas se laisser faire impunément. Elle resterait sur ses gardes mais en attendant elle savourait cette petite victoire.  

 

Après le repas, Kaori sortit avec les autres dans la cour. Profitant du soleil assise sur un banc, Kaori observait les groupes se former ici et là. Elle repéra ses « ennemies » qui la toisaient sévèrement à l’autre bout de la cour. De toute évidence elles manigançaient quelque chose et Kaori allait bientôt le savoir vu qu’elles se dirigeaient vers elle. Elles étaient une dizaine à afficher un air menaçant. Concentrée sur elles en calculant ses chances de s’en sortir sans trop de mal, Kaori ne comprit pas tout de suite pourquoi elles avaient cessé leur avancée. Ce fut que lorsqu’elle sentit une pression sur son bras qu’elle comprit. Un garde l’agrippait en la sermonnant :  

 

- Ca fait cinq minutes que je t’appelle ! « 23270 » il serait temps d’apprendre ton matricule ! La prochaine fois j’insisterais pas et ce sera tant pis pour toi !  

 

- … qu’est-ce qu’il y a ? Demanda faiblement Kaori en reportant son regard sur les femmes à quelques mètres d’elle.  

 

- T’as de la visite ! Annonça le gardien en lui faisant signe de le suivre.  

 

Ce fut avec un certain soulagement que Kaori lui emboita le pas. Elle ne put s’empêcher de sourire : quelqu’un venait la voir. Un bref instant elle espérait que se soit Ryô mais très vite elle se rabroua. Il ne pouvait pas venir ici. Ce serait trop risqué pour lui. Elle tenta donc d’en savoir plus auprès du gardien mais celui-ci restait muet comme une tombe.  

Elle fut la première à entrer dans une petite pièce où trônaient une table et deux chaises. Le gardien la laissa seule et elle en profita pour regarder par la fenêtre. Kaori fut déçue de voir que celle-ci donnait sur la cour. Et où que son regard se pose il n’y avait que des murs et des barbelés pour lui cacher un meilleur horizon. Elle sentit ses nerfs se relâcher alors que ses yeux fixaient ces murs de béton.  

La porte derrière elle s’ouvrit et une voix fluette et hésitante retentit :  

 

- Bonjour Mademoiselle Makimura. Je suis Iro Ly… votre avocat commis d’office.  

 

Se retournant, Kaori ne put réprimer une expression de surprise et de doute. Elle savait qu’avec Ryô, ils n’avaient pas les moyens d’avoir un avocat digne de ce nom mais elle ne s’attendait pas à ce que celui qui lui soit attribué soit un enfant. Il semblait si jeune. D’ailleurs, ce dernier l’informa sans mauvaise volonté qu’il venait tout juste d’obtenir son diplôme et qu’elle était sa première affaire en solo. Il exprimait un certain enthousiasme mêlé de nervosité.  

Kaori l’observa. Il n’était pas très grand et semblait aussi perdu qu’elle alors qu’il tentait de prendre un air sérieux en feuilletant son dossier.  

 

- Mademoiselle, je n’ai pas encore bien pris connaissance de votre dossier mais les accusations sont graves. Et pour mieux servir vos intérêts je vous conseille de coopérer et de me dire tout ce que vous savez. Fit-il en sortant en bloc-notes et un crayon et en s’asseyant bruyamment.  

 

Toujours debout, Kaori le regardait sans même le voir ni même comprendre. Où était son intérêt de rester enfermée et de coopérer. Ce n’était pas ainsi qu’elle prouverait son innocence. Et quand à compter sur la justice et ses agents, ils avaient déjà une opinion toute faite sur elle. Elle n’avait que ce débutant pour prendre fait et cause pour elle. Vu son expérience, il allait se faire bouffer tout cru par le procureur et elle avec. Et en plus il semblait déjà convaincu de sa culpabilité. Elle devait le convaincre du contraire sans pour autant se compromettre elle-même :  

 

- Je suis innocente. Shun est vivant… je n’ai rien avoir dans ce qu’il s’est passé, mentit-elle. Vous devez me croire et me faire sortir de là ! Ils n’ont pas le droit de me garder ici sans preuves !  

 

- Ce n’est pas aussi simple Mademoiselle. Je me dois de vous informer sur les risques à vouloir persévérer dans cette voie. D’abord les recherches concernant cet homme ne donnent rien et vous êtes la principale suspecte concernant sa subite disparition. Vous étiez avec lui et vous seule en êtes sortie indemne alors que… l’inspecteur Mô est toujours porté aux abonnés absents. Se borna-t-il à lire.  

 

- Vous êtes de quel côté ?! S’emporta Kaori. Si je vous demande de me faire sortir d’ici vous devez le faire ! Vous avez qu’à me faire libérer sous caution !  

 

Le jeune homme fut quelque peu déconcerté par cette soudaine colère. Quand il avait eu cette affaire en main, on lui avait assuré que c’était déjà joué d’avance. On l’avait bien sûr prévenu qu’un criminel quel qu’il soit chercherait toujours à échapper à une condamnation. Il comprenait que ce n’était pas plaisant de se retrouver dans ce genre de lieu mais pour lui, la justice avait fait son travail et même s’il défendrait sa cause au mieux, sa cliente devait au moins assumer ses torts. On lui avait bien fait comprendre qu’il devait la « pousser » à avouer. Pourtant il ne demandait qu’à la croire. Elle ne semblait pas dangereuse mais il avait appris pendant ses études qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Alors si elle voulait négocier au mieux son sort, elle devait lui donner quelque chose qui fasse le poids dans cette histoire.  

 

- Les faits sont contre vous. Jusque là vous ne m’avez rien dit qui puisse jouer en votre faveur. Une libération sous caution ne pourra vous être donnée que si vous avez quelque chose à négocier et que quelqu’un se porte garant pour vous. Avez-vous de la famille ou des amis pour cela ?  

 

Kaori réfléchissait. Que cherchait-il à lui faire dire ? Elle savait qu’elle n’était pas du bon côté de la loi mais elle avait des droits et c’était à lui de les faire respecter. Il était hors de question qu’elle propose Ryô, Mick, Falcon ou même Miki de se porter garant pour elle aussi bien financièrement que moralement. Il lui fallait quelqu’un d’irréprochable mais ce serait aussi impliquer cette personne dans une histoire qui risquait d’avoir de lourdes conséquences pour elle aussi.  

 

- Le lieutenant Saeko Nogami. Répondit-elle.  

 

- J’ai déjà lu ce nom quelque part, fit-il en cherchant dans ses feuilles. C’est le policier qui a pris votre déposition au départ. Je vais voir ce que je peux faire mais… vous n’avez rien de plus à me dire concernant votre affaire ? Tenta-t-il une dernière fois.  

 

- Je vous le redis : je n’ai pas tué Shun Mô ! Je ne suis pas celle que vous croyez ! Je ne suis pas une criminelle et encore moins une tueuse ! Je n’ai rien à voir avec les autres femmes détenues ici alors faites-moi sortir d’ici ! Hurla-t-elle.  

 

- Je vais faire les démarches que vous me demandez mais il va falloir être patiente jusqu’au passage au tribunal. Vous devez comprendre que ces choses-là prennent du temps… et garder votre calme. Votre comportement ici doit être exemplaire en attendant le jugement. Ajouta-t-il suite à la colère de sa cliente. Vous m’avez compris Mademoiselle Makimura ?  

 

Kaori lui fit signe de la tête puis elle le regarda ranger ses affaires, se levant et quittant la pièce d’un air dépité. De toute évidence il n’avait pas obtenu ce qu’il était venu chercher. Il s’attendait sûrement à ce qu’elle plaide coupable et que les choses suivent leur cour. Une affaire banale et classique pour débuter sa carrière. Mais elle aussi n’avait rien gagné à cet échange. Aucun soutien, aucun réconfort, aucun espoir que cela s’arrange vite. Elle se sentait frustrée et lésée par cette rencontre mais elle n’avait pas d’autre choix que d’attendre. Elle était déjà privée de sa liberté et de ses droits, sa situation ne pouvait être pire.  

 

Un autre gardien vint la chercher pour la ramener en cellule où elle passa le reste de la journée seule et désemparée. Elle ne voulait pas se mêler aux autres et elle n’en avait aucune obligation. Le soir venu, elle mangea sans grand appétit ce qui lui avait été apporté à elle et sa compagne. Celle-ci l’observait depuis un moment sans parler.  

 

- Quoi ? Osa Kaori qui n’en pouvait plus d’être ainsi dévisagée.  

 

- Rien… je me disais juste que pour une crevette t’étais du genre suicidaire.  

 

- Comment ça ?...  

 

- Tu crois que tu peux les ridiculiser sans représailles ? Tu sembles pas te rendre compte que maintenant ta tête est mise à prix ici. Je ne donne pas cher de toi… se mettre Les Couguars à dos c’est signer son arrêt de mort quand on est pas de taille à les affronter.  

 

- Pourquoi me dire ça ? Si tu crois qu’elles me font peur j’ai vu pire. Répondit Kaori qui savait déjà qu’elle ne s’en était pas faite des amies.  

 

- Alors ça risque d’être intéressant ! J’ai hâte de voir comment tu vas les dompter ! Railla la femme avant de se hisser dans son lit en laissant Kaori réfléchir à ce qu’il venait de se dire.  

 

Une nouvelle nuit, un nouveau matin et déjà des automatismes s’installaient. Kaori n’avait toujours pas réussi à dormir même quelques heures. Elle n’était pas rassurée. Elle sentait une menace planée autour d’elle sans réussir à définir sa provenance. Enfin si, elle savait de qui allait venir le danger mais elle ignorait quand et où. Comme la veille, Kaori observait et décortiquait les mouvements et comportements des autres. Elle avait repéré trois clans bien distincts dont les Couguars. Elle faisait en sorte de jamais se retrouver seule. Elle n’allait quand même pas leur donner la possibilité de s’attaquer à elle. Elle était tendue malgré l’air sûr et décontracté qu’elle affichait.  

 

En début d’après-midi, son matricule fut cité avec d’autres. Elle était de corvée dans la partie réservée à la blanchisserie. Dans cette pièce il y faisait une chaleur étouffante avec toutes ces machines à laver et à sécher. Kaori se retrouvait dans un groupe où sa compagne de cellule était aussi, ainsi que quelques unes des fameuses Couguars. Pas un mot ni même un regard ne fut échangé. Les gardiens présents pour surveiller le travail lui expliquèrent ses tâches et Kaori obtempéra. Elle récupérait d’immenses sacs remplis de draps et à l’aide d’un chariot devait les emmener jusqu’à une machine pour les nettoyer. Puis elle devait récupérer les draps propres et les mettre dans une autre machine pour les sécher. Le bruit assourdissant des machines lui donnait mal à la tête et toute cette vapeur et cette chaleur l’empêchaient de respirer convenablement. Son corps ressentait déjà les effets de cette cadence et de ses efforts soutenus. Pourtant elle ne montra aucun signe de faiblesse. Elle s’accrochait à ce faible espoir que son jeune avocat réussisse à la faire sortir de là. Kaori se concentrait sur sa tâche mais elle sentait un regard appuyé dans son dos. Quelqu’un l’observait et ne s’en cachait pas. Se retournant Kaori croisa le regard froid d’une des détenues de son groupe. C’était l’une des femmes qu’elle avait fait tombée la veille. Que lui voulait-elle encore ? Kaori n’avait rien sur elle à « partager ». En plus, cette femme était sur son chemin et elle ne pouvait pas l’éviter alors elle se dirigea lentement avec son chariot vide vers elle en espérant qu’elle la laisse tranquille. Mais ce n’était pas dans les intentions de cette femme. Aussi grande que Kaori mais nettement plus musclée, elle semblait attendre quelque chose. Regardant autour d’elle, Kaori remarqua que les gardiens s’étaient éloignés et semblaient absorbés par un détail quelconque. Quand Kaori regarda à nouveau devant elle pour se retrouver face à quatre détenues. Elle sentait une forte colère émanée d’elles. Sans y prêter attention, Kaori leur demanda de libérer le passage.  

 

- Et si on veut pas, tu fais quoi ? Ironisa celle qui semblait être le chef de ce petit groupe en affichant un sourire malsain.  

 

Les regardant les unes après les autres, Kaori tenta de les contourner mais elles se déplacèrent pour à nouveau la bloquer. Elle ne pouvait pas leur échapper aussi facilement.  

 

- Qu’est-ce que vous voulez ? S’entendit-elle demander d’une voix qu’elle espérait assurée.  

 

- On est ton comité d’accueil ma jolie. On se demande ce que tu as de si particulier pour mériter cette faveur… mais ça tombe bien vu qu’on a un compte à régler toi et moi ! Après tout comme tu l’as si bien dit « tu n’as rien avoir avec nous, les femmes d’ici ! Tu n’es pas une criminelle ! », grinça la dominante.  

 

Kaori sentit son sang se figer et son cœur cesser de battre. Comment cette femme pouvait-elle savoir ce qu’elle avait dit à son avocat. Quoiqu’elle ait dit, cette conversation devait rester entre elle et lui. Et même s’il était novice, il n’était pas idiot au point de répéter ses dires mots pour mots. Ce qui signifiait qu’une chose : au parloir elle était sur écoute. Ce constat l’affligea. Même si elle faisait en sorte de ne pas s’attirer d’ennuis, c’étaient les ennuis qui venaient à elle.  

 

Voyant que la petite nouvelle avait percuté, la femme s’approcha plus près jusqu’à sentir son souffle court pour lui faire comprendre :  

 

- Ici on aime pas celles qui se la jouent… mais on va t’aider à être l’une des nôtres ! Railla-t-elle d’une mauvaise voix.  

 

Vérifiant que personne ne faisait attention à elles, la détenue fit signe à ses acolytes et ces dernières se postèrent derrière Kaori. Deux d’entre elles l’attrapèrent pour la maintenir et plaquèrent une main grasse sur sa bouche pour l’empêcher de crier.  

Kaori se débattait comme une diablesse mais rien n’y faisait pour les faire lâcher prise. Elle ne pouvait pas espérer l’aide des gardiens qui s’étaient complètement détourner. D’ailleurs même les autres détenues s’efforçaient de ne pas regarder ce qui se passait. Comprenant qu’elle devait se débrouiller seule, Kaori n’avait aucune intention de se laisser faire sans se battre. Qu’on lui vole ses plats c’était une chose mais elle ne devait pas oublier qu’elle devait avant tout se protéger. Dans son métier elle s’était souvent retrouver face à des malfrats et ce n’était pas parce que là elle avait à faire à des femmes qu’elle ne réagirait pas aussi vivement. Alors d’un coup de pied elle envoya valdinguer le chariot dans les jambes de celle qui se prenait pour le chef. Elle profita de son effet de surprise pour se défaire des deux femmes qui du coup n’étaient plus concentrer à ce qu’elles faisaient. La quatrième qui était restée sur le côté, se rua sur Kaori qui l’esquiva et l’attrapa pour lui faire terminer sa course contre la porte d’une des machines. Une en moins il lui en restait trois. Celles-ci la lorgnaient avec un certain plaisir comme si cela les amusait. Kaori regretta un instant que Ryô ne lui ai pas enseigné l’art de combattre au corps à corps comme il le maitrisait si bien. Elle se préparait à prendre des coups autant qu’à en donner lorsqu’elle constata que ce combat déjà inégal n’était pas prêt de tourner à son avantage. Ses assaillantes avaient sorti ce qui ressemblait à des armes ; des lames de rasoir ou des morceaux de verres attachés sur ce qui semblait être des manches de brosses à dents. Comment était-ce possible d’avoir cela en main ? Kaori n’avait pas le temps de réfléchir à ça alors que déjà les femmes se jetaient sur elles. Elle agrippa une des attaquantes et s’en servit comme bouclier en la poussant contre une deuxième. Les deux femmes allèrent s’étaler lourdement au sol.  

 

- Je vois que tu sais te défendre, lâcha la dernière encore debout. Viens là que l’on s’amuse un peu.  

 

- Je ne cherche pas d’histoire alors restons en là, tenta Kaori en devinant que celle-là serait plus coriace que les autres.  

 

- Trop tard pour reculer, t’es une proie de choix et j’ai les crocs ! Siffla-t-elle en tentant de l’atteindre avec son couteau de fortune.  

 

Kaori avait paré ce premier coup de justesse et maintenant elles se toisaient en se tournant autour. Kaori devait trouver quelque chose pour se défendre car deux des femmes se relevaient déjà. Elles étaient à nouveau trois contre elles et qui plus est armées.  

Alors que celle qui dominait le trio s’avançait, un chariot rempli de linge freina sa course.  

 

- Dégages de mon chemin Angie ! C’est entre elle et moi !  

 

- Tu peux en faire ce que tu veux mais ailleurs ! Là tu me déranges ! Répondit froidement et simplement cette femme qui s’avérait être la compagne de cellule de Kaori.  

 

« Angie », Kaori connaissait maintenant son nom. Après leur conversation, Kaori ne comprenait pas pourquoi elle se mêlait ainsi, mais son intervention lui donnait un peu de répit.  

 

- Tu te prends pour qui ? Si tu veux profiter de l’occase pour régler nos histoires y a pas de soucis… depuis le temps que j’attendais ce moment pour te faire comprendre qui fait la loi ici ! Cracha la chef des Couguars.  

 

Angie sourit. Elle était loin d’être intimidée et pour cause : d’autres femmes se mêlaient à leur petite réunion. Et cela tourna en bagarre générale. Coups de poings et coups de pieds volaient. Des gifles, des griffures, des morsures, les femmes se battaient avec une telle violence. Alors que dans ce tumulte les deux chefs rivales s’affrontaient, Angie remarqua l’une des siennes en mauvaise posture. Elle alla pour l’aider quand la chef des Couguars en profita pour l’attaquer de dos. Kaori, qui n’était pas restée à l’écart de cette bataille, se rua sur l’attaquante et pris le coup de couteau à la place d’Angie. Surprise par cet acte, Angie désarma l’assaillante alors que son clan reprenait le dessus. Ce fut à cet instant qu’un groupe de gardiens intervint pour séparer les femmes à coups de matraques et de bombes lacrymogènes. Elles furent très vite maîtrisées et les blessées, dont Kaori, furent emmenées à l’infirmerie.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Iro Ly se sentait confiant et à sa place parmi ses pairs au palais de justice. Depuis son plus jeune âge, il avait su ce qu’il voulait faire de sa vie. Il avait travaillé dur pour en arriver là. Enfin il avait l’opportunité de faires ses preuves. L’affaire qui lui avait été confiée, même si c’était en tant qu’avocat commis d’office, il voulait la mener à bien. Il avait des obligations envers sa cliente mais aussi envers son probable futur employeur. Un grand cabinet réputé dans la ville, suivait ses progrès et si Iro se débrouillait bien sur son premier cas, il aurait un avenir tout tracé. Un flic porté disparu et peut-être mort, sa cliente était la principale suspecte. Même sans preuves accablantes contre elle, le dossier présenté par la partie adversaire était solide. Restait à Iro de faire en sorte que chacun y trouve son compte. Si seulement la jeune femme acceptait de lui parler franchement de tout ça. Il n’était pas là pour devenir l’ami des personnes qu’il défendait mais ce serait tellement plus simple si elle lui faisait confiance. Il savait que son jeune âge et sa faible expérience lui faisaient défaut mais il fallait bien commencer quelque part et cela ne le rendait pas moins capable qu’un autre. D’ailleurs ne venait-il pas de trouver un accord raisonnable avec le procureur qui accusait sa cliente. Il fallait seulement qu’elle en accepte les conditions et peut-être qu’à sa prochaine visite il arriverait à lui faire comprendre où était son intérêt.  

Fier et fort de cette petite victoire, Iro se dirigea d’un pas assuré dans la rue alors qu’il répondait à son téléphone qui vibrait dans sa poche. Il était tellement absorbé dans sa conversation téléphonique, que ce petit maître ne vit pas cet homme derrière lui qui par des gestes calculés le déroba à la vue du public.  

« Iro… Iro tu m’entends ?... » S’inquiéta une voix au téléphone avant que ce dernier ne tombe au sol. La surprise et la peur se lisait sur le visage de son propriétaire qui était dans l’incapacité de bouger. Un bras fort et puissant le maintenait fermement plaqué contre le mur de cette ruelle sombre et dépeuplée. Sa vue se brouillait sous l’effet de cette soudaine panique et il ne distinguait que vaguement les traits de son agresseur. « Je vous donnerais tout ce que j’ai mais ne me faites pas de mal… », lâcha le jeune homme tremblant. Les deux billes noires qui le fixaient le terrorisaient. « Alors on va pouvoir s’entendre… », retentit une voix froide avant d’entraîner plus profondément sa victime dans cette voix sans issue.  

 

 


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