Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common everyday expressions. - PG: Parental Guidanc ...

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 6 :: Deux cœurs emprisonnés

Pubblicato: 03-04-11 - Ultimo aggiornamento: 03-04-11

Commenti: Coucou !!! Merci pour vos encouragements et vos questions... les réponses viendront. Bon dimanche à vous et bonne lecture aussi. BIIISOUUUSS !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

Ryô avait son dossier entre les mains depuis maintenant trois jours. La déposition de Kaori faite avec Saeko, l’enregistrement de son altercation avec les représentants de la police interne et le dossier de l’Inspecteur Shun Mô. Tout était là sous ses yeux et il n’était pas plus avancé.  

De rage il envoya tout balader dans la pièce avant de se laisser tomber lourdement sur le canapé. La tête renversée en arrière, Ryô fixait un point imaginaire. Il n’arrivait plus à réfléchir correctement. Trop d’émotions le submergeaient. Elle lui manquait atrocement. Trois jours sans nouvelles d’elle. Trois jours sans entendre sa voix ni voir ses yeux. S’il s’était écouté, elle serait là à lui expliquer pour quoi ce n’était pas le cas. Il aurait du la garder auprès de lui. Il aurait du la forcer à lui parler même si elle lui en aurait voulu. Il aurait préféré subir ses foudres plutôt que son absence. Il aurait alors trouvé une solution pour arranger tout ça. Il aurait fait en sorte qu’elle ne craigne rien, qu’elle soit en sécurité avec lui. Il donnerait cher pour entendre sa voix cristalline même si c’était pour entendre des mensonges. Mais elle n’était plus là. Et pour un moment encore, la manière dont tout cela s’était passé le hanterait.  

Après cette insoutenable scène où Kaori avait été emmenée loin de lui, Ryô s’était adressé à la policière, d’une voix froide où il ne dissimulait pas sa colère et sans même la regarder sous peine d’exprimer physiquement sa rage :  

 

- Donnes-moi tout ce qui les concerne ! Je prends les choses en main et si tu en es encore capable… découvres où ils l’ont emmenée ! Avait-il ordonné.  

 

Sans répondre Saeko avait disparu dans le commissariat pour réapparaître quelques minutes plus tard avec les maigres informations qu’elle possédait. Docilement, elle les lui avait tendues. C’était là le seul geste que Saeko avait tenté pour atténuer sa faute envers la confiance que le nettoyeur lui avait faite.  

 

- Je doute que tu puisses un jour honorer cette dette ! Siffla la voix déjà lointaine de Ryô et qui sous-entendait sans nul doute que sa confiance en elle était brisée et que dorénavant, ses charmes et tours de passe-passe ne suffiraient plus à amadouer l’homme.  

 

En rentrant chez lui, seul, en colère et anéanti, Ryô avait découvert Mick l’attendant sur le perron. Au vu des traits tirés de son acolyte et de l’absence de Kaori, l’Américain avait finement déduit que les choses s’étaient compliquées dans le mauvais sens pour la jeune femme.  

Sans se parler, les deux hommes avaient rejoint l’appartement et commencé à éplucher méticuleusement ce qu’ils avaient. Qu’il le veuille ou non, Mick n’aurait pas laissé Ryô affronter seul cette situation… et deux regards sur cette affaire n’était pas du luxe.  

 

Le témoignage de Kaori qui déjà ne correspondait pas avec ce qu’elle avait dit à Ryô ; à savoir qu’elle était à Osaka avec cet homme pour revoir des amis et non visiter la ville. Ils écoutèrent l’interrogatoire qui avait eu lieu quelques heures plus tôt pour entendre la voix fragile et nerveuse de Kaori qui tentait de se défendre face aux accusations aléatoires de celui qui menait le dialogue. Tout cela n’avait aucun sens. Pourquoi l’accuser elle ? Plus cet homme l’enfonçait et plus la panique se lisait dans les éclats de voix de la jeune femme. Malgré lui, Ryô parvenait à la même conclusion que l’accusateur : Kaori mentait pour protéger quelqu’un… et ce ne pouvait être que ce Shun de malheur qui avait disparu après cette embuscade. Il se cachait tel un lâche alors que Kaori devait supporter seule les conséquences de cette histoire.  

 

Ryô sentait son sang bouillir de haine dans ses veines. Il allait retrouver cet homme et lui faire payer ce que Kaori endurait par sa faute car il ne faisait aucun doute dans son esprit que c’était lui la cause de tout ça. S’il avait eu une once de morale et de conscience, il ne se terrerait pas de la sorte. Il assumerait ses actes et ne laisserait pas une jeune femme aussi douce et innocente que Kaori porter le poids de sa culpabilité sur ses frêles épaules. Comment avait-elle pu se laisser embarquer de la sorte dans une histoire aussi sordide ? Ryô connaissait sa partenaire, elle était trop généreuse et compatissante et dès qu’elle savait un ami en difficulté, elle ne réfléchissait pas et fonçait tête baissée.  

Mais cet ami en valait-il vraiment la peine ? Qui était donc ce Shun ?  

 

Avec Mick, ils établirent un profil de cet homme en partie au vu de son dossier professionnel :  

 

« L’inspecteur Shun Mô est un homme soucieux de mener son travail à bien. Ses méthodes sont néanmoins controversées même s’il veille à ne pas dépasser les limites que la loi et son statut lui imposent. Malgré plusieurs citations pour actes de bravoures, son caractère impulsif et son comportement insociable et solitaire lui ont valu plusieurs blâmes pour non respect envers ses collègues et supérieurs. Il reste cependant un élément essentiel dans la lutte contre le crime, ses états de service prouvant qu’il lui tient à cœur de faire respecter la loi et l’ordre. »  

 

Voilà ce qui était annoté à son dossier par un expert suite à une altercation entre Mô et un de ses collègues qui s’était avéré par la suite être un ripou.  

Cet homme avait un sens aigu de la loyauté. Il était prêt à tout pour conclure une affaire. Même s’il devait se battre contre ses propres collègues. Comme si avoir des criminels comme ennemis ne lui suffisait pas.  

 

Mick et Ryô apprirent au fil de leur lecture que cet homme n’avait eu que deux partenaires. Hide, lorsqu’il avait débuté à la criminelle. Ce qui expliquait comment il connaissait Kaori. Au moins elle n’avait pas menti sur ce point, ce qui rassurait vaguement Ryô. Puis un unique partenaire quand il était arrivé aux mœurs. Seulement ce dernier avait été tué lors de ses fonctions. Selon le rapport qui accompagnait ce dossier, Mô avait été mis hors de cause. Les deux hommes s’étaient séparés pour prendre à revers leur cible mais lors de l’échange de tir, son partenaire avait voulu le protéger et était mort des suites des blessures qu’il avait prises à sa place et les suspects avaient fui.  

Depuis l’Inspecteur refusait catégoriquement de travailler en équipe. Il n’avait eu de cesse d’allonger la liste déjà imposante de ces arrestations. De nombreux articles venaient d’ailleurs appuyer ses prouesses à débarrasser la ville de cette saleté gluante et envahissante qui fourmillait dans les bas-fonds et cela de manière définitive.  

Ryô en conclu que ce flic attisait la jalousie et la foudre de ses collègues à agir de la sorte ainsi que la colère de ceux dont il contrariait les plans en décimant leur mauvais projets.  

Cet homme ne devait pas avoir beaucoup d’amis. Ce fut d’ailleurs ce que leur rapportèrent les indics à son sujet. Ryô et Mick avaient du les bousculer quelque peu pour les motiver à avoir au plus vite des réponses. Mais ce qu’ils apprirent de plus ne les menèrent pas plus loin.  

Shun Mô était aussi solitaire dans son boulot qu’il l’était en privé. Pas de famille, pas d’amis connus, pas de femme même pas une petite amie. A croire qu’il ne vivait que pour son job. La seule chose qu’il faisait en dehors de son travail était de s’entraîner dans une salle de sport qui avait aussi la particularité d’avoir un stand de tir. Il maintenait donc sa forme et ses facultés à leur plus haut niveau pour garder toutes ces capacités physique et mentales pour son seul et unique objectif : son travail. Il n’avait que ça… que ça en tête.  

 

Ryô comprenait mieux à quel genre d’homme il avait à faire. Il ne le connaissait pas et malgré ses prestigieux antécédents et les élogieux témoignages de victimes qu’il avait aidées, il ne l’aimait pas. Ryô ne voyait en lui qu’un homme égoïste et qui par son comportement mettait en danger tous ceux qui l’approchaient comme sa partenaire. A Osaka, ils avaient été lourdement attaqués, ce qui supposait de gros moyens mais il n’y avait rien sur ses enquêtes en cours qui ne donnait la moindre piste sur ce qui réellement aurait pu causer tout ce désordre. Ce qui troublait encore plus le nettoyeur, étaient les motivations qui avaient poussée la jeune femme dans cette voix. Etait-ce par simple amitié ou y avait-il quelque chose de plus profond que Ryô refusait même d’envisager ?  

 

« Kaori », murmura Ryô comme une prière. Il s’était empêché jusque là de penser à elle. Il souffrait déjà de son absence mais il encaissait douloureusement le fait de la savoir en prison. Rien que de prononcer ce mot lui donnait envie de vomir. Il refoulait avec mal les images horribles qui s’imposaient à lui en lui dévoilant sa partenaire aux prises avec des femmes qui, elles, avaient commis des actes répréhensibles. Des hommes qui n’assureraient pas sa sécurité et qui se permettraient peut-être des gestes et des regards lourds de sens. Ryô n’était pas dupe de ce qu’il pouvait se passer dans ce genre de lieu qui obéissait à d’autres règles et codes propres à cet environnement hostile. Il craignait pour son cœur et sa pureté d’être enfermés ainsi aux prises avec ce que la société créait de plus terrible, sans protection… sans lui.  

 

Qui aurait cru que de leur duo ce serait elle qui se retrouverait enfermée pour un crime qu’elle n’avait pas commis. C’était lui qui n’avait pas d’identité avec un passé douteux et qui avait à son actif un nombre, dont il avait perdu le compte, d’actes inavouables. C’était lui qui esquivait sans cesse la Mort et qui se jouait des lois. Pourtant c’était elle qui se retrouvait derrière les barreaux. Quelle ironie que le hasard leur jouait là. Et le comble s’était que Ryô n’y était pour rien dans ce qui lui arrivait. Il n’était pas directement responsable de cette situation. Ce n’était pas l’un de ses choix à lui qui l’avaient conduite là. Pourtant il se sentait tout aussi coupable et cela aurait été sans hésiter qu’il aurait pris sa place dans cet effroyable endroit s’il avait pu.  

 

Trois jours qu’elle était là-bas. Trois jours qu’il ne savait rien d’elle à part le lieu où elle « résidait ». Il avait fallu bien sûr que ces hommes la mènent dans la pire prison qui soit. Celle qui renfermait des femmes tueuses pour la plupart, et qui était réputée pour son règlement intransigeant et nettement plus sévère que la moyenne des prisons du pays. Cet établissement détenait même le triste record de suicides et de morts inexpliquées au vu des moyens utilisés pour maintenir la paix et l’ordre au sein de cette prison de « l’horreur » comme elle était surnommée. Ryô peinait à respirer quand il imaginait ce que Kaori devait endurer et accepter pour survivre en ce lieu immonde. Son cœur tremblait de rage et d’impuissance en la sachant si loin de lui. Il était frustré. Même si une envie violente de s’en prendre à tout et n’importe qui montait en lui, il n’avait personne à blâmer. Il n’avait personne à qui reprocher ce désastre. Personne sauf Kaori. Il réalisait soudain sa colère contre elle. Jamais il n’avait été autant en colère après elle. Mais derrière cette rage se cachait sa propre peur. Ryô avait peur pour elle. Ce sentiment était toujours en lui depuis qu’elle faisait partie de sa vie. En conséquences, il calculait ses actes et ses choix, domptait autant que possible tous les autres sentiments qui l’habitaient pour elle. Son unique préoccupation quand il devait agir, c’était sa partenaire. La protéger et toujours revenir auprès d’elle pour honorer cette promesse. Et il ne trouverait pas le repos tant qu’il ne trouverait pas comment la sortir de là… de gré ou de force.  

Il devait rentrer en contact avec elle par n’importe quel moyen.  

 

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En prison, le temps évoluait différemment et lentement. Les marqueurs de ce temps n’étaient autres que les gardiens qui « gouvernaient » ici bas. A six heures, chaque matin, ils faisaient sonner cette alarme stridente qui annonçait l’appel des détenues. Chacune devant répondre à l’énonciation de son matricule en se plaçant devant leur cellule. Par la suite, elles étaient accompagnées, en rang et dans le silence de préférence, jusqu’au réfectoire. Une salle qui n’était pas assez grande pour contenir toutes les locataires et dans laquelle elles devaient quand même s’entasser au mieux. Les chaises et les tables étaient solidement vissées au sol comme la plupart de tout matériel mis à leur disposition. Elles avaient quinze minutes pour prendre le petit déjeuner et pas une de plus. Puis, elles étaient réexpédiées dans leur cellule pour attendre leur tour pour la douche. Pour cet évènement, les gardiens, hommes et femmes, les regroupaient par dix. La pièce qui tenait lieu de salle de bain n’était pas plus grande qu’un vestiaire. Le carrelage y était fatigué et fissuré. Il n’y avait pas de cabine individuelle mais seulement une rangée de pommeaux de douches alignés sur un mur. C’était alors les femmes gardiens qui assuraient l’intimité et la bonne marche de cette activité. Elles distribuaient à chacune des détenues un maigre bout de savon et une serviette. Ces dernières avaient dix minutes pour profiter des bienfaits de l’eau et se laver avant qu’un autre groupe n’arrive. Puis encore une fois, retour en cellule. La matinée s’écoulait ainsi au rythme des groupes qui allaient et venaient pour la douche.  

Le repas du midi était aussi servi au réfectoire et c’était seulement après que les femmes avaient « quartier libre ». Pour celles qui avaient des visites, c’était de quatorze heures à dix-sept heures. Autrement pour les occuper, l’établissement avait à disposition une salle où s’entassaient quelques livres : la bibliothèque. Une autre pièce était dédiée à la forme avec des tapis de sol et deux ou trois appareils de remise en forme : la salle de musculation. Mais généralement, la majorité des détenues se retrouvaient à l’extérieur dans la cour prévu à cet effet. Il y avait des tables et des bancs, eux-mêmes fixés au sol, où se retrouvaient les détenues par affinités et par clan. Et dans cette bulle extérieure c’étaient elles qui menaient le jeu au vu des gardiens qui les laissaient faire. En les laissant régler leurs conflits entre elles, cela leur permettait d’avoir moins d’affrontements directs avec elles et de maintenir un semblant d’équilibre dans cette prison.  

 

Mais il n’y avait pas que des activités gratuites dans cette prison. Il fallait aussi que ces femmes payent leur dette à la société. Par conséquent, chaque jour chacune se voyait attribuer une tâche dans certains domaines comme la blanchisserie qui traitait aussi le linge de d’autres établissements privés, le nettoyage des lieux communs pour que cet établissement garde un minimum d’hygiène et d’autres ateliers qui pouvaient profiter à faire des économies comme la reprise de vêtements déchirés. Par contre rien n’était mis en place pour une réelle réintégration dans la société. De toute manière les femmes ici y étaient pour de lourdes peines. Leur libération n’était pas pressante.  

Enfin à dix-huit heures, chacune reprenait place dans « sa chambre » afin que le repas du soir leur soit apporté. Et pour la soirée, il y avait la salle télé mais là aussi c’était à tour de rôle et sous certaines conditions.  

Et Malgré ses illusions d’ordre et de simplicité, tout ici n’était pas aussi facile à vivre…  

 

A son arrivée ici, son cœur s’était arrêté. Sa tête avait cessé de réfléchir. Kaori osait à peine respirer. Telle une poupée de chiffon, elle s’était laissée mener dans cet endroit qu’elle n’aurait jamais cru un jour découvrir de l’intérieur.  

Un geste après l’autre, elle avait observé ces hommes sans visages la déposséder de tout ce qu’elle avait, son identité, ses biens, sa liberté.  

Dans une pièce froide et impersonnelle, deux gardiens lui expliquèrent ce qu’ils attendaient d’elle dorénavant, sans remarquer qu’elle ne les écoutait pas. Elle était tétanisée par cette atmosphère âcre et poussiéreuse qui lui nouait la gorge. Ce fut le contact soudain des mains gantées de plastique du gardien qui la ramena à sa douloureuse condition.  

 

- Je vais procéder à ta fouille pour être sûr que tu ne caches rien d’illicite ou de dangereux pour toi ou pour autrui. Annonça-t-il en lui enlevant les menottes.  

 

Instinctivement Kaori recula.  

 

- Pas la peine de chercher à fuir. Plus vite tu te laisseras faire, plus vite on te laissera tranquille.  

 

- … je vous interdits de poser les mains sur moi ! J’ai le droit d’être fouillée par une femme. Objecta Kaori nerveusement.  

 

- Pas de chance, c’est nous qui sommes chargés de « l’accueil » alors tourne-toi qu’on en finisse !  

 

Avec des gestes brusques et précis, il la força à lever les bras et à écarter les jambes. Minutieusement il scruta de ses mains et de ses yeux les formes et les courbes de la jeune femme à la recherche de la moindre chose dangereuse qu’elle aurait pu dissimuler. Une fois cette fouille corporelle établie selon leurs règles, l’homme fit l’inventaire des biens de la jeune femme. Son sac et tout ce qu’il contenait fut enfermé dans une enveloppe de papier.  

 

- Très bien. Rien à signaler, annonça-t-il à son co-équipier. Voici ta tenue. Tu te changes et après tu auras droit à la visite guidée de ce « château ». Reprit-il à l’intention de Kaori en lui désignant la pile de vêtement que son collègue tenait dans les mains.  

 

- …  

 

- On ne va pas y passer la journée alors tu te décides ou t’as besoin qu’on t’aide ?! Aboya le gardien devant l’immobilité de la jeune femme.  

 

Hésitante, Kaori s’approcha et pris les affaires qu’il lui tendait avant de s’éloigner au maximum de ces gardiens. Il n’y avait rien dans cette pièce qui puisse lui permettre de se cacher à leurs regards curieux et avides. Tremblante, elle enleva un à un ses habits confortables pour se retrouver en sous-vêtements. Précipitamment, elle enfila le pantalon et alors qu’elle allait endosser la chemise coordonnée le gardien s’approcha à nouveau :  

 

- Juste un détail…, fit-il en la plaquant contre le mur alors qu’il tenait un cutter entre ses mains.  

 

Surprise et effrayée par ce geste, Kaori sentit deux pressions au niveau de sa poitrine alors que son cœur s’emballait. Le gardien recula, fier de son effet, en arborant un sourire de vainqueur :  

 

- Tu ne croyais quand même pas que l’on allait te laisser la possibilité d’en faire une arme ?! Railla-t-il devant l’incompréhension de sa détenue alors qu’il jetait à la poubelle les tiges de métal qui d’ordinaire servaient à soutenir la poitrine féminine.  

 

Terminant de s’habiller fébrilement, Kaori se sentit vidée et inexistante. Elle arborait maintenant cet uniforme vert jaunâtre qui n’avait comme seul avantage de la cacher un tant soit peu aux yeux grivois de ses gardiens. En le revêtant, elle devenait une criminelle parmi d’autres. Seule différence, son matricule auquel elle devrait dorénavant répondre : 23270.  

 

- Tu vois, c’était pas si difficile ! Railla le premier gardien.  

 

Après ces formalités, ils la conduisirent au bureau du Directeur. Ce dernier voulait lui faire savoir qu’ici « les tueuses de flic » n’étaient pas apprécier. Ils la traiteraient comme n’importe qu’elle détenue mais au vu de son crime, elle n’aurait aucun traitement de faveur.  

Refrénant son envie de lui hurler que tout cela était faux, Kaori réitéra sa demande de voir un avocat.  

 

- Oui et moi j’ai demandé des effectifs supplémentaires ! Ironisa-t-il. Ta demande se réalisera sûrement plus vite que la mienne mais en attendant un conseil : tiens-toi tranquille si tu veux avoir la possibilité de le voir. Je ne tolère aucun débordement ! Mais tu apprendras vite le fonctionnement, libre à toi de t’y plier ou pas…, sourit-il sournoisement.  

 

Après cette présentation voilée de sous-entendus dont Kaori ne mesurait pas totalement la portée, ses gardiens l’entraînèrent plus profondément dans les entrailles obscures de ce château sans étoiles. Des murs de béton, des fenêtres quadrillés de barreaux et de lourdes, très lourdes portes de métal qui faisaient un bruit assourdissant à chaque fois que l’une ou l’autre s’ouvrait ou se fermait. Les couloirs ici étaient froids et sinistres. Ils renvoyaient en échos les cris de joie et de folie qu’exprimaient les détenues déjà averties de l’arrivée d’une petite nouvelle. Chancelante, chaque pas qu’elle faisait lui demandait un effort surhumain. Ses forces l’abandonnaient. Elle faillit s’effondrer lorsqu’un des gardiens la bouscula pour « l’aider » à se redresser en lui apprenant « qu’ici les faibles ne font pas long feu ». Le ton était donné. Kaori devait trouver la force de faire illusion. Il en allait de sa survie et elle ne donnerait pas cette satisfaction de faillir. Elle devrait se battre.  

 

- Voici ta suite ! Lâcha l’un des hommes. On vous laisse faire connaissance ! Ironisa-t-il en refermant la porte grinçante de cette cellule.  

 

Se retournant avec difficulté, comme pour tenter encore de repousser cette réalité, Kaori eu la désagréable surprise de se retrouver nez à nez avec sa « colocataire ». Une femme faisant deux têtes de plus qu’elle. Celle-ci la toisait des pieds à la tête comme si elle réfléchissait déjà au sort qu’elle lui réservait. Cette femme aux allures de camionneur lui cachait le reste de la pièce. Kaori était prise au piège. Elle ne pouvait bouger sous peine de contrarier l’observation soutenue de la propriétaire des lieux.  

 

- Je… je m’appelle Kaori…  

 

- Tu crois faire la rentrée des classes ! La coupa sèchement cette femme en s’approchant d’avantage jusqu’à bloquer Kaori contre la paroi de métal. Je me moque de qui tu es… ce que tu as fait pour te retrouver là ne m’impressionne pas. Des crevettes comme toi j’en bouffe quatre au p’tit déj !  

 

A cet aveu, Kaori déglutit difficilement. Cacher sa peur et ses appréhensions allaient lui demander beaucoup plus de force et de volonté. Puis comme si Kaori avait perdu tout intérêt aux yeux de sa compagne, celle-ci retourna à ses occupations en s’installant sur l’un des lits présents dans cette cellule. Reprenant son souffle, Kaori en profita pour en faire l’inventaire. Elle n’avait même pas besoin de bouger pour en faire le tour. Des murs ternes et gris. Face à elle, une petite fenêtre avec des barreaux plus gros que son poing. Sur sa gauche deux lits superposés, sa colocataire toujours affalée sur celui du bas. Et sur sa droite, des étagères déjà bien remplies des effets de la personne vivant là, un lavabo et des cabinets de WC. Kaori se figea. Elle réalisait à peine être privée de liberté mais de là à ne même plus avoir d’intimité. Elle ne pouvait envisager de les utiliser ainsi à la vue d’une étrangère. La panique s’empara d’elle. Elle voulait crier. Elle voulait sortir de là. Elle voulait rentrer chez elle. Mais elle ne pouvait rien faire de cela. Sentant que se jambes n’allaient plus la soutenir très longtemps, Kaori se dirigea lentement vers le lit resté vide. Et au moment de grimper dessus, la voix sèche de sa compagne se fit de nouveau entendre :  

 

- C’est mon lit ! Si tu commences déjà à vouloir me piquer mes affaires, on va pas s’entendre ! Clama-t-elle en se levant, menaçante.  

 

- Je savais pas…, répondit Kaori qui, lasse de tout ce qui venait de lui arriver en si peu de temps, refreinait avec peine sa tristesse d’en être réduite à dépendre d’une tierce personne.  

 

- Ouais et tu vas me dire aussi que tu sais pas ce que tu fous là ! Que t’es « innocente » ! Personne n’arrive ici par hasard « crevette » mais si ça te plait de le croire… tu vas vite te rendre compte que l’on est toutes « innocentes » ! Railla-t-elle d’un rire gras et sonore avant de pousser Kaori sur le lit du bas et de reprendre sa place sur celui du haut.  

 

Le repas du soir fut distribué comme à l’accoutumée. De maigres plateaux leur parvenaient par une fente prévue à cet effet dans la porte de fer. Alors que sa compagne se ruait sur le sien avec avidité, Kaori ne bougea pas d’un cil. Elle n’avait pas faim. Ce qui réjouit sa colocataire d’avoir une double ration.  

 

 

L’extinction des feux fut donnée. Une dernière fois les portes furent verrouillées. Dans cette obscurité, des murmures s’élevèrent. Kaori se recroquevilla et laissa les bruits alentours l’envahir. Ce n’était pas ce qu’elle avait envisagé. Ces êtres démunis d’espoir et remplis de violence et d’amertume. Cette atmosphère pesante et étouffante de ces voix qui résonnaient partout dans les cellules avoisinantes.  

Kaori était à bout. Nerveusement et physiquement. La seule chose qu’elle voulait s’était de se laisser tomber dans un coin et ne plus bouger, ne plus penser, ne plus respirer.  

Comme si sa colocataire avait senti cette détresse, elle trouva opportun de la prévenir :  

 

- La plupart frôlent la folie la première nuit… alors fais de beaux rêves « crevette ». Railla-t-elle d’un rire démuni de toute compassion.  

 

 


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