Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 23-01-11

Ultimo aggiornamento: 29-10-12

 

Commenti: 125 reviews

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GeneralDrame

 

Riassunto: Jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

 

Disclaimer: Les personnages de "La Guerre des Anges" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Guerre des Anges

 

Capitolo 13 :: Des cœurs blessés

Pubblicato: 20-09-11 - Ultimo aggiornamento: 20-09-11

Commenti: COUCOUUU (^_^) Et voilà, la rentrée a débuté depuis un petit moment et voici à nouveau le temps de reprendre le chemin des majes lol J'espère que vous avez passé de belles vacances avec du soleil, de la joie et de la détente et que vous êtes revenu(e)s charger à bloc !!! Avec ma Béta Cris, nous vous présentons ce nouveau chapitre afin de reprendre les bonnes habitudes hihihihihi Je vous fais plein de gros BIIISOUUUSS et vous dis à très vite !!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

La journée était déjà bien entamée et très peu de clients s’étaient bousculés pour entrer dans le café. L’imposante stature de son mari y était certainement pour beaucoup mais Miki s’en moquait. Elle n’avait pas ouvert ce commerce pour faire fortune mais pour donner un foyer et un sens à sa vie et celle de Falcon. Elle était fière d’avoir persévéré et tenu bon. Tout ce qu’elle vivait à présent au près de lui en valait vraiment la peine. Ils étaient peut-être un couple hors normes mais ils étaient unis et ce qu’il y avait entre eux était fort. Leur mariage à eux n’était pas une tromperie, leur amour était réel et réciproque même si Falcon n’était pas du tout du genre démonstratif en la matière. Elle sourit et le regarda devenir plus rouge qu’une tomate en devinant le regard tendre qu’elle lui lançait. Ce fut avec son habituelle désinvolture qu’il passa à l’arrière de la boutique pour la laisser rêver en paix.  

 

Miki continuait à mettre de l’ordre dans son café, le sourire aux lèvres, lorsque le tintement de la cloche se fit entendre.  

 

- Bonjour ! Lança-t-elle en accueillant joyeusement son nouveau client plus que bien habillé pour un badaud de passage.  

 

- Miki Ijuin ?  

 

- Oui c’est moi.  

 

- Vous êtes bien la propriétaire des lieux ?  

 

- Oui en effet, que puis-je pour vous ?  

 

- Je suis un agent des services d’hygiène et je viens effectuer un contrôle de votre établissement. L’informa-t-il en commençant à poser son regard un peu partout et à prendre des notes.  

 

- C’est étrange, un de vos collègues est passé le mois dernier et tout était en règle. Souligna Miki en sortant de derrière le comptoir le rapport que lui avait laissé le dernier inspecteur.  

 

- Peut-être mais cela n’empêche pas des visites surprises. Nous avons remarqué que certains commerçants « relâchent » leur vigilance après un contrôle alors que l’hygiène et la sécurité se font au quotidien. Nous pouvons commencer ? Fit-il sans vraiment attendre le consentement de la jeune femme.  

 

Miki le suivit à chaque instant, essayant de voir ce qu’il pouvait noter de si intéressant pour qu’il ne lui adresse que très rarement la parole. Même si elle savait qu’elle n’avait aucun souci à se faire ni même rien à se reprocher, l’allure hautaine et scrutatrice de son interlocuteur la mettait mal à l’aise. « C’est sûrement pour m’intimider et me pousser à une erreur qu’il agit ainsi. », pensa-t-elle en remerciant silencieusement qu’aucun de ses clients habituels, et peu enclin à la bonne tenue de ce café par leurs comportement pervers et destructeurs, n’aient eu l’idée de faire leurs scènes ici en présence de ce fouineur.  

 

- Bien, passons à vos autorisations si vous le voulez bien. L’apostropha l’homme en la sortant de ses pensées.  

 

Miki s’exécuta aussitôt et sortit les différents documents qui lui donnaient le droit d’exercer son métier en toute légalité.  

 

- Je vois que cette licence pour servir de l’alcool a expiré…  

 

- Oui en effet mais j’ai refait une demande auprès de votre collègue et il m’a accordée un délai, comprenant que certaines formalités prennent du temps. Expliqua Miki avec sincérité.  

 

- Sachez que nous ne sommes pas tous aussi laxistes Madame Ijuin. D’ailleurs je ne trouve aucune trace de votre demande dans votre dossier que j’ai avec moi. Ajouta-t-il en remettant en cause les dires de la jeune femme.  

 

- Mais je vous assure que c’est la vérité ! S’emporta Miki soudainement inquiète.  

 

- Et puis-je savoir ce que c’est que ça ? Demanda-t-il intrigué alors qu’il voyait dépasser de derrière le comptoir un large cylindre de métal.  

 

- C’est rien du tout ! Paniqua Miki en tentant de dissimuler l’imposant objet.  

 

- Mais c’est… un bazooka ?! Quel genre de commerce effectuez-vous réellement ?! S’impatienta l’homme découvrant l’arme cachée sous le comptoir.  

 

- C’est pour repousser les voleurs ! Argumenta Miki.  

 

- Ca me parait excessif…  

 

- Oh mais vous n’avez pas idée des petites vermines qui grouillent par ici et qu’il faut savoir repousser de manière dissuasive.  

 

- N’empêche que cela me parait un peu gros pour « des petites vermines »…  

 

Miki ne put s’empêcher de rire bêtement car elle ne pouvait pas clairement dire que c’était pour freiner les ardeurs de deux pervers constamment en rut et accessoirement pour se défendre de quelques attaques surprises d’ennemis tout aussi lourdement armés.  

 

- Tout cela ne me parait pas très aux normes, continua l’homme en se rendant dans la réserve sans prévenir.  

 

Miki n’eut pas le temps d’intervenir que déjà l’inspecteur se dirigeait vers la source du vacarme incessant que faisait Falcon en s’entraînant au tir.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ?! Cria-t-il par-dessus les tirs. Vous faites aussi stand de tir ? Ce n’est pas marqué dans votre dossier ! Cherchait-il frénétiquement alors que soudain ses yeux se posèrent sur tout l’arsenal présent dans cette salle. Et vous avez des permis pour cela aussi ?! Je ne sais pas ce que vous traficotez Madame Ijuin mais tout cela n’est pas clair ! Menaça-t-il en prenant son téléphone portable et en remontant dans le café.  

 

Miki essayait de le calmer et de trouver une explication raisonnable lorsqu’elle vit débarquer d’autres agents qui sans aucune manière commençaient à faire l’état des lieux.  

 

- Vous ne perdez pas de temps !... remarqua Miki en regardant, impuissante, ces étrangers envahir sa maison.  

 

- Sachez que quand les circonstances l’imposent nous savons agir. Vous me voyez navré d’en arriver là mais sans preuves que tout ce que vous faites ici est bien légal, vous devez immédiatement fermer « ce commerce » où de toute évidence vous vous moquez de la sécurité des clients ! Fit-il d’un air sévère en retournant le petit panneau de bois indiquant « fermé » sur la porte vitrée de l’établissement.  

 

Falcon qui était remonté à leurs suites et se doutant des proportions exagérées que prenait cette situation, ne pouvait que soutenir silencieusement sa femme qui retenait ses larmes de voir leur maison mise à sac et bariolée de bandes rouges pour marquer ce lieu comme étant inapte à recevoir des gens. Il se retenait de ne pas les mettre dehors avec un coup pied aux fesses car il savait que cela n’arrangerait en rien leur mésaventure.  

 

Miki monta dans la jeep alors que son mari y déposait des valises faites à la hâte. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle s’était fait expulser ainsi de chez elle. Elle avait honte. Elle qui s’était acharnée à faire de ce lieu un endroit calme et convivial, un foyer chaleureux et sûr pour son mari et ses amis, voilà maintenant qu’ils se retrouvaient à la rue comme des malpropres.  

 

- Ne t’inquiète pas, tout s’arrangera. Ce n’est pas le lieu qui fait le foyer mais les personnes qui s’en préoccupent…, lâcha-t-il conscient de la peine de sa femme alors qu’il mettait le contact.  

 

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A l’appartement de City Hunter, l’ambiance était quelque peu festive au vu de cette étrange cohabitation qui se faisait à trois. De plus, après le repas de midi, Mick était venu alléger cette situation de non-dits et de frustration par sa présence. En fait c’était lui qui avait besoin de compagnie. Il avait expliqué l’absence de Kazue en disant qu’elle avait une course à faire mais Ryô n’avait pas été dupe. Il connaissait cette douleur dans le regard de son ami qui signifiait que quelque chose de plus sérieux le préoccupait et c’était pour cela qu’il avait proposé à son acolyte de faire un petit tour sur le toit. Lui-même avait besoin de prendre un peu l’air et de distance par rapport à ce qui se jouait ici.  

 

- Tu lâches le morceau ou toi aussi tu vas te mettre à faire des cachotteries ?  

 

- De quoi tu parles ? Répondit Mick en observant cette vue imprenable sur la ville.  

 

- Je parle de ton sermon sur l’amour et la femme qui selon toi représente cet amour. Je parle de tous ces regards qui ne sont en rien de la sympathie ou du bonheur pour elle et son « mari ». Et je parle de l’absence de TA femme qui malgré ses congés n’est pas là avec toi pour féliciter et encourager cette mascarade ! S’énerva Ryô.  

 

- Tu es conseiller matrimonial maintenant ? Sourit bêtement Mick en évitant le regard noir de son ami.  

 

- Apparemment c’est à la portée de tout le monde ces derniers temps… alors dis-moi ce qu’il se passe…, fit-il plus doucement en allumant une cigarette.  

 

- … je l’aime… voilà le fond du problème…  

 

Ryô ne savait pas à qui il devait attribuer ces mots même s’il avait bien un doute sur l’identité réelle de cette personne. Que devait-il lui répondre ? Alors que la veille encore Mick lui faisait la morale sur sa propre dénégation à reconnaître ses sentiments.  

 

- Si tu attends mon accord, saches que mon avis n’a pas vraiment de valeur la concernant, avoua douloureusement Ryô.  

 

- Non rien à voir… je sais que ça ne se fera jamais… je le sais et pourtant, ça ne suffit pas. Quand nous sommes rentrés hier soir, Kazue était heureuse de voir que Kaori gardait la possibilité d’aimer un autre homme et moi… moi j’étais moins enthousiaste…  

 

- Pas facile de feindre ses sentiments, ça demande de la volonté…  

 

- Ou de la bêtise ! L’interrompit Mick avant de reprendre : Quoiqu’il en soit elle a vu ce que je me refusais à croire encore possible. Soupira Mick en se prenant la tête entre les mains, les bras accoudés sur la rambarde. Et tout c’est emballé…  

 

Ryô le regardait. Une part de lui avait envie de lui rendre la pareille quand à la scène que son ami avait osée lui jouer au sujet de Kaori mais en y regardant de plus près, Ryô su que cela ne le soulagerait ni lui ni même Mick. Il n’avait nullement envie de le frapper ni même de le sermonner pour lui faire reprendre pied. Il ne savait que trop bien ce qu’il endurait même si Ryô n’avait jamais eu à choisir entre deux femmes. D’ailleurs pour lui, la question ne s’était jamais posée. Il s’était toujours refusé à choisir définitivement Kaori mais en même temps il n’avait jamais laissé une autre femme prendre cette place vacante. Et pas un instant, Ryô aurait cru qu’un autre puisse prendre cette place auprès d’elle et qu’il défendait si jalousement. Maintenant plus rien n’était comme avant.  

 

- Quelle ironie ! Hier encore je te vantais mon amour pour Kazue et aujourd’hui je sais même plus si je peux me faire encore confiance à ce sujet ! Qu’est-ce que j’ai eu besoin de m’embrouiller là-dedans ?! Et le comble c’est que c’est à toi que j’en parle !..., culpabilisa sincèrement l’Américain en osant un regard sur son ami.  

 

- T’inquiète va ! Paye-moi la consultation et on sera quitte ! C’est que j’ai une troisième bouche à nourrir et il picore pas crois-moi ! Ironisa Ryô pour détendre cette atmosphère qui devenait un peu trop intime à son goût. Si tu veux un conseil et pour ce que ça vaut, au fond de toi, tu le sais, ta raison et ton cœur savent ce qui est bon pour toi, accepte-le une bonne fois pour toute et lance-toi avant qu’un autre ne te vole ce bonheur auquel tu as droit…  

 

Mick prit conscience de ce douloureux aveu surtout prononcé par son ami et frère qui n’avait pu se résoudre à suivre ses propres mots.  

 

- Et comment ça se passe avec lui ?... et avec elle ?... tu en sais d’avantage ?..., osa le blondinet.  

 

- Je ne sais pas si c’est mieux mais je préfère les garder à l’œil. Annonça Ryô, qui ne voulait pas s’étendre sur le sujet, en invitant Mick à le suivre pour rejoindre le couple laissé au salon et clore ainsi ce moment de franchise qui les indisposait quelque peu.  

 

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Au salon Kaori guettait le retour des deux hommes. Elle avait bien remarqué que quelque chose n’allait pas chez son ami. Mick n’était pas en grande forme et cela même s’il lui avait sautée dessus comme avant. Ca ne pouvait pas durer qu’il se comporte « normalement » avec elle sous prétexte qu’elle était une femme mariée. Quelque part, elle s’en réjouissait que certaines choses ne changent pas et elle avait été ravie de pouvoir à nouveau se servir de sa massue, cela lui avait manqué. Mais, même si le comportement était le même, instinctivement Kaori avait senti une fêlure en Mick. Elle se demandait si elle en était fautive avec son mariage, sa situation et Shun. Cela la contrariait d’être la cause de choses qu’elle ne contrôlait pas.  

 

Devinant que les deux hommes avaient à parler, elle n’avait pas essayé d’interférer. Elle se retrouvait donc seule au salon avec Shun à tenter de lui expliquer l’utilité principale de son arme favorite qu’il ne connaissait pas encore. Elle lui parlait aussi de Mick et de ses amis pour qu’il se fasse une idée de qui ils étaient les uns avec les autres. Elle lui parlait de tout du moment qu’elle ne lui parlait pas d’elle lorsque la sonnette d’entrée retentit de nouveau.  

Kaori ne cacha pas sa surprise de trouver Falcon et Miki sur son palier, des valises à la main. Elle se pressa de les faire entrer alors que Mick et Ryô réapparaissaient.  

 

- Miki mes invitations à vivre ensemble n’incluaient pourtant pas ton monstrueux mari ! Qu’est-ce que vous avez tous à débarquer avec vos moitiés ? Ce n’est pourtant pas le dernier lieu à la mode pour roucouler ?! Taquina Ryô en avisant les nouveaux venus.  

 

Alors qu’il voulait seulement dédramatiser ce silence, il vit Miki le regarder avec tristesse avant de fondre en larmes dans les bras de Kaori.  

 

- T’as le chic pour mettre les pieds dans le plat bourricot à la noix ! Pesta Falcon en posant lourdement les valises au sol et en entraînant Miki sur le canapé.  

 

- Bah quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ? S’inquiéta faussement Ryô en prenant place avec Mick alors que Kaori revenait avec un verre d’eau pour Miki.  

 

Une fois les sanglots calmés, Miki entama leur récit pour leur expliquer leurs présences.  

 

- Falcon a toujours eut l’art de recevoir les gens ! Railla Ryô.  

 

- Il n’y est pour rien ! S’énerva Miki.  

 

- Il le sait bien. Il fait l’idiot, ne fais pas attention à lui. Rassura Kaori qui était sincèrement désolée pour son amie. Vous avez bien fait de venir, vous êtes ici chez vous aussi longtemps que nécessaire. Trouva-t-elle normal d’ajouter.  

 

- Et où comptes-tu loger tout ce petit monde ? Demanda Ryô qui, même s’il était ravi de voir que Kaori se comportait en digne maîtresse de maison à nouveau sous leur toit, avait calculé que les places étaient limitées pour accueillir deux nouvelles personnes.  

 

- Ils peuvent prendre la chambre d’amis. Et Shun prendra le second lit dans…  

 

- Hors de question ! Objecta Ryô avant même que Kaori puisse finir sa phrase et que Shun puisse approuver ce choix.  

 

- Tu ne vas quand même pas les laisser dehors ?! S’énerva Kaori en faisant face à Ryô, les poings sur les hanches et en le fusillant du regard.  

 

Ryô souriait intérieurement de voir Kaori s’affirmer contre lui. Il était quand même pris au piège avec tous ces regards braqués sur lui. Alors n’ayant pas réellement le choix, il abdiqua :  

 

- Très bien, ils prennent la chambre d’amis et Shun dormira dans ma chambre ! C’est à prendre ou à laisser !  

 

- Heu… c'est-à-dire que… faut voir si ça ne te dérange pas ? Fit alors Kaori apparemment déçue en se retournant vers Shun.  

 

- Non mais c’est pas la mer à boire non plus ! Je te signale que c’est ma réputation qui va en prendre un coup si ça se sait que j’héberge tout le quartier et qu’en prime je me coltine un mec dans mon pieu ! S’indigna Ryô.  

 

- T’inquiète Kaori, ça devrait aller si Monsieur garde ses mains baladeuses loin de moi. Plaisanta Shun pour la rassurer.  

 

Alors que Shun, Miki et Falcon, allaient s’installer en fonction des nouvelles affectations de chacun, le téléphone retentit :  

 

- On affiche complet ! Bougonna Ryô en épiant Mick faire le joli cœur apparemment sans grand succès auprès de Kaori en suivant cette dernière à l’étage, avant de se figer suite à cette mauvaise nouvelle qu’il redoutait déjà à transmettre.  

 

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« Mick… Mick tu es venu… alors toi et moi… rien n’est perdu… », pleurait à chaude larmes la jeune femme que les pompiers essayaient d’extraire de son véhicule.  

 

- Oui je suis là, reste tranquille on va vite s’occuper de toi…, répondit le pompier resté au chevet de la victime qui de toute évidence le prenait pour un autre. On lui avait appris qu’il fallait toujours rassurer les blessés et faire en sorte de les garder conscients, c’était pour cela que le secouriste continuait à prétendre qu’il était Mick : « Parle-moi. Dis-moi ce qu’il s’est passé », fit-il en gardant une main sur le pouls faible et hésitant de la jeune femme.  

 

Kazue se sentait rassurée. Il était là. Il était venu. Mick avait senti le danger et il l’avait retrouvée. Il n’avait pas la même voix mais elle mettait cela sur le coup de l’émotion. Elle-même ne savait plus trop ce qu’il s’était passé mais tout cela n’avait plus d’importance. Tout ce qui comptait pour elle à présent c’était que Mick soit auprès d’elle alors qu’elle avait besoin de lui. Cela prouvait qu’il l’aimait et que où qu’elle soit et quoiqu’il lui arrive, il serait toujours à ses côtés parce qu’il l’aimait. Sa présence le prouvait. Kazue était heureuse. Tout son corps la faisait souffrir et elle peinait à ouvrir les yeux tellement elle avait sommeil mais elle était heureuse.  

 

- On la perd ! Magnez-vous les gars ! Hurla le pompier en cherchant à nouveau le pouls de la jeune femme.  

 

Ses collègues terminèrent d’assurer sa sortie du véhicule alors que les ambulanciers arrivaient à leur tour. La plaçant sur un brancard, l’un deux continua les massages cardiaques alors qu’ils la faisaient monter dans l’ambulance.  

 

- Elle revient. Souffla le secouriste alors que l’ambulance filait à toute allure vers la ville. Madame vous m’entendez ?  

 

Cette voix était encore différente. Elle ne la percevait qu’à peine tellement le hurlement des sirènes était intense. Kazue se sentait tellement fatiguée. Elle voulait juste dormir mais cette voix l’en empêchait. Au prix d’un effort qui lui coûta, elle réussit à ouvrir les yeux. Ce qu’elle vit la fit souffrir beaucoup plus que ce que son corps meurtri subissait. Elle réalisa avec rage et tristesse l’absence du seul homme qu’elle aimait et dont elle avait besoin en cet instant dramatique. Ce fut avec une immense douleur au cœur qu’elle comprit. Elle s’était bercée d’illusions et maintenant elle allait mourir seule.  

 

- Tenez bon ! On arrive ! L’encouragea l’ambulancier alors que son collègue farfouillait dans le sac de leur patiente à la recherche d’informations sur elle.  

 

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Doc était arrivé en trombe à l’hôpital. Il tapotait nerveusement au guichet alors que la personne chargée de l’accueil lui faisait signe d’attendre qu’elle termine sa conversation téléphonique. Impatient, le vieil homme coupa sciemment la tonalité jugeant que les dates de congés qui obnubilaient la réceptionniste étaient bien loin de ses soucis immédiats. Sans s’excuser, il lui fit part de ce qui l’amenait là. Ses traits inquiets et tirés eurent raison de la personne qui malgré ses recherches dans son ordinateur ne trouvait pas de trace de la personne recherchée. « Allez aux urgences », lui dit-elle avant qu’il ne s’énerve d’avantage.  

Sans un merci, Doc fusa dans les couloirs pour arriver, nerveux, aux urgences. Là, la folie se faisait sentir. Les médecins et les infirmières couraient dans tous les sens en donnant ou exécutant des ordres. Personne ne faisait attention à cet homme qui tentait pourtant d’avoir un contact avec une personne susceptible de le renseigner. Attrapant au hasard un homme en blouse blanche, Doc lui cria dessus plus qu’il ne lui parla.  

 

- Je cherche Kazue Natori !  

 

- Qui ?..., chercha le médecin dans ses dossiers à son bras.  

 

- Kazue Natori… accident de la route…, répétait Doc, perdu scrutant du regard les divers patients installés sur les lits en attente.  

 

- Je ne peux encore rien vous dire…, lâcha le médecin en repartant.  

 

- Dites-moi au moins où elle est ?! S’énerva Doc devant son homologue.  

 

- Ecoutez, tout ce que je sais c’est qu’elle a perdu connaissance et que les ambulanciers qui l’ont amenée, ont failli la perdre pendant le trajet. Elle doit passer des examens et là vous me faites perdre mon temps ! Si vous voulez des réponses, il faut me laisser y aller ! Trancha la voix sèche de l’urgentiste qui tourna aussitôt des talons en laissant le vieil homme seul et accablé au milieu d’une foule apparemment désordonnée.  

 

- Monsieur… ? Excusez-moi, j’ai entendu votre conversation et…, commença un homme portant un uniforme.  

 

- …, le regarda Doc sans comprendre.  

 

- J’ai transporté la jeune femme en question et je ne sais pas ce qu’il en est de son état actuel mais vous devez être la personne qu’elle a désignée comme étant celle à prévenir en cas d’accident… peut-être pourriez-vous m’aider à remplir son formulaire, il manque certaines informations qui n’étaient pas dans ses affaires…  

 

Doc opina de la tête et suivit le secouriste au comptoir. Il répondait aux questions sans faire attention, son esprit soudainement accaparé par ce détail : il était « la personne à prévenir ». Pourquoi lui et pas Mick ? Cela le surprenait tellement qu’il ne put adresser qu’un maigre sourire à l’homme qui lui avait accordé un peu d’attention avant de s’en aller à son tour.  

Machinalement, Doc se dirigea vers une des cabines disposées dans le hall des urgences pour appeler ses amis et surtout Mick et néanmoins petit ami de Kazue. N’arrivant pas à le joindre chez eux, il tenta alors chez Ryô et Kaori.  

 

Raccrochant le combiné, le vieil homme alla s’asseoir en regardant d’un air absent les allées et venues du personnel soignant et des patients. Il espérait que les autres arrivent au plus vite et que d’ici là peut-être, il en saurait plus sur l’état de son infirmière préférée.  

 

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Ryô reposa le combiné sur son socle. Les bruits à l’étage lui venaient par à coups, « ses invités » prenant place. Il entendait Mick faire l’imbécile en prétextant vouloir aider Miki à s’installer et il en profitait apparemment pour lui subtiliser quelques biens. Tout semblait ordinaire et insouciant. Et tout cela paraissait irréel à Ryô. Il lui fallait pourtant revenir à la réalité.  

 

- Mick je peux te voir deux secondes ! Lui cria-t-il sèchement du salon.  

 

- Je suis occupé là, ça peut pas attendre ?! Répondit l’Américain, loin des préoccupations de son acolyte japonais en préférant continuer ses pitreries sous les regards courroucés de Falcon et de Miki.  

 

Agacé, Ryô l’interpella à nouveau en rejoignant l’étage. En passant dans le couloir, il vit Kaori dans sa chambre à lui qui s’occupait de Shun. Ils se parlaient à voix basse de choses que Ryô n’avait pas le temps d’écouter. Cela l’énerva d’avantage.  

 

Sur le seuil de la chambre d’amis, Ryô réitéra son appel sur un ton devenu froid mais Mick ne s’en soucia pas d’avantage :  

 

- Pas la peine de crier, y a pas le feu au lac ! Railla bêtement l’Américain, le nez plongé dans les affaires de Miki.  

 

- Ta femme vient d’avoir un accident !! Ca te va comme urgence ?! Balança sans détour Ryô qui trouvait là un exutoire à sa frustration d’avoir vu Kaori collée à Shun dans sa propre chambre.  

 

Cette affirmation brutale eut l’effet escompté et Mick cessa toutes taquineries pour sonder le regard sombre de Ryô et y déceler un quelconque mensonge. Il y vit la véracité de ses propos et comme s’il avait besoin de plus de preuve pour réellement y croire, Ryô ajouta :  

 

- Doc vient d’appeler, il est aux urgences et pour le moment il ne sait rien de l’état de Kazue !  

 

Ryô se sentait égoïste d’avoir annoncé la chose aussi brutalement mais les derniers évènements et le comportement de Kaori et de Shun commençaient à avoir raison de son self-control alors tout moyen pour détourner sa colère était bon à prendre.  

 

Mick n’arrivait pas à réaliser la chose. Ce fut l’inquiétude des personnes autour de lui qui le ramena à la réalité. Kaori et Shun étaient sortis dans le couloir à l’annonce fracassante de Ryô. Sans un mot Mick se précipita hors de l’appartement et chacun laissa en suspend ses doutes et ses soucis qui pour l’heure étaient moindres face à cette nouvelle situation qu’ils leur étaient donnée à gérer.  

 

Tous accompagnèrent comme un seul homme leur ami et arrivés aux urgences, l’angoisse se lisait sur presque tous les visages et la panique s’était totalement emparée de Mick :  

 

- Où est-elle ?! Comment va-t-elle ?! Que c’est-il passé ?! Aboya-t-il en empoignant le Doc.  

 

- Je… je n’en sais pas plus…, s’excusa le vieil homme.  

 

- Alors je vais trouver quelqu’un qui saura me répondre ! Grogna l’Américain en se dirigeant vers le premier médecin venu. Vous !! Interpella-t-il méchamment.  

 

Alors que Mick perdait son calme face aux réponses évasives du médecin, Ryô intervint :  

 

- Laisse-le faire son job et viens te reprendre ! C’est pas ainsi que tu vas l’aider !  

 

- Parce que toi tu serais zen si ta femme était quelque part ici peut-être à l’agonie et qu’un imbécile t’empêchait de la voir ?! Rétorqua Mick, le regard hargneux.  

 

- Calme-toi maintenant ! Sinon je ne serais pas aussi indulgent que lors de notre petite conversation…, menaça doucement mais durement Ryô pour que Mick soit le seul à entendre cette allusion.  

 

Les deux hommes rejoignirent le petit groupe dans ce qui semblait être une salle d’attente. L’inquiétude se lisait sur tous les visages. L’attente allait être difficile surtout si aucune information ne venait calmer cette angoisse.  

 

- … comment vous avez su pour…, demanda Mick en reportant son attention sur Doc.  

 

- L’hôpital m’a appelé… Kazue leur a donné mon nom…, précisa-t-il devant le regard d’incompréhension de Mick.  

 

- Pourquoi ?  

 

- Peut-être parce que je suis plus charmant que toi…, houspilla doucement le praticien pour détendre cette atmosphère étouffante.  

 

Mick ne répondit pas et alla s’asseoir en plongeant sa tête dans ses mains. Il y avait quelques heures encore, elle était avec lui à lui hurler dessus mais au moins elle allait bien. Il n’aurait jamais du la laissée partir dans cet état de colère. Il aurait du la retenir et la rassurer. Il se sentait fautif.  

 

- Comment ?... Demanda Mick sans même relever la tête.  

 

- Les circonstances de l’accident restent à éclaircir mais apparemment un pneu a éclaté, lui faisant perdre le contrôle du véhicule…, expliqua Doc.  

 

- Impossible !! La voiture sortait du garage ! Elle a eu une révision complète ! S’emporta Mick en se redressant. Ce garagiste va m’entendre ! Menaça Mick les poings serrés.  

 

- Pour le moment ce garagiste est le cadet de tes soucis. Objecta Falcon qui se doutait que l’Américain cherchait avant tout un responsable à sa douleur.  

 

Mick évitait sciemment les regards plaintifs de ses amis pour entamer les cent pas dans cette pièce blafarde. Sa culpabilité grandissait au fur et à mesure que le temps passait. Alors qu’il se plaignait de ses amours ambigus, celle qui partageait sa vie, et qui méritait toute son attention, se battait peut-être entre la vie et la mort. Mick n’en pouvait plus de cette attente insoutenable et de ce silence réprobateur. Il se doutait de ce que ses amis pensaient, il aurait du être avec Kazue au lieu de fuir ses problèmes et de chercher le réconfort ailleurs.  

 

- Ils en mettent du temps à faire des examens ! C’est pas possible d’être aussi lent !! Ils vont voir de quel bois je me chauffe !!! Cria Mick au bord de l’explosion.  

 

Alors qu’il allait sortir de la pièce, un médecin apparut sans l’encadrement de la porte.  

 

- Monsieur ? Fit-il en ignorant l’homme face à lui et en s’adressant au vieil homme. Nous avons les résultats des premiers examens…  

 

- Qu’est-ce qu’elle a ?! Comment va-t-elle ?! C’est grave ?! Est-ce que je peux la voir ?! S’empressa de demander Mick, vexé d’être ainsi ignoré.  

 

- Calmez-vous Monsieur ! Et qui êtes-vous d’abord?…, demanda le médecin qui ne réagissait nullement à l’excitation et l’énervement de cet homme.  

 

- Je suis son fiancé, Mick Angel ! Lui hurla Mick.  

 

- Vous êtes sûr ? Il n’y a rien qui fait état d’un fiancé dans ce qu’elle a pu nous dire…, chercha le médecin en s’adressant de nouveau au vieil homme pour avoir une confirmation. Peut-être est-ce du au choc de l’accident… nous lui avons fait un scanner et nous allons la garder en observation pour écarter tout risque.  

 

- Elle va bien alors je peux la voir ?!  

 

- Pour le moment je ne préfère pas me prononcer sur son diagnostic mais les prochaines vingt-quatre heures seront décisives. Votre présence lui sera peut-être bénéfique, je vais vous y conduire dans un instant le temps qu’on la monte dans une chambre. Restez ici, je reviens vous chercher. Annonça-t-il en quittant la pièce.  

 

Un soulagement, même partiel, était revenu dans les yeux de chacun. Même Mick se sentait mieux en apprenant que Kazue était pour le moment encore hors de danger. Pourtant une alarme résonnait dans son cœur.  

 

- On va te laisser… ça va aller ? Demanda Ryô.  

 

Le nettoyeur savait qu’ils étaient maintenant de trop. Cela ne servait à rien de rester là alors que de toute manière personne d’autre ne pourrait la voir. Et au vu des tourments qui habitaient son ami et que Ryô était le seul à connaître, il savait qu’il valait mieux le laisser seul. Leurs présences ne feraient que l’accabler d’avantage et Mick devait se concentrer sur Kazue. Il vit son ami faire un léger signe de tête pour approuver ses dires avant de suivre d’un pas lourd le médecin qui était revenu le chercher.  

 

- Nous ne pouvons rien faire de plus alors autant rentrer. Nous reviendrons la voir dès qu’elle sera sortie d’affaire et que les visites seront autorisées. Expliqua Ryô en devançant les questions silencieuses de ses amis.  

 

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Mick pénétra doucement dans la chambre. En silence, il s’approcha de la jeune femme allongée sur le lit blanc. Elle respirait doucement et un large bandage encerclait sa tête. Lui prenant délicatement la main, Mick caressa les égratignures qui parsemaient sa peau. Il ignora sciemment les machines qui indiquaient bon nombre d’informations qu’il ne saurait interpréter sur l’état de la jeune femme. Il ne pouvait croire qu’en à peine quelques heures sa vie était devenue un vrai champ de ruine. Son indécision, une dispute, un accident et maintenant lui, seul dans une chambre d’hôpital à veiller une femme qu’il aimait et que pourtant involontairement il avait conduit sur ce lit froid.  

 

« Je suis désolé… »  

 

Il ressentit un frémissement. Il crut qu’elle réagissait à son contact et à sa sincérité mais en fait c’était lui qui tremblait. Il avait failli la perdre et il le réalisait pleinement alors qu’elle restait inerte à ses paroles et à ses gestes.  

 

A cet instant, Mick se sentait seul. Seul avec sa culpabilité. Elle était si vulnérable et il se savait responsable de cet état. Il se sentait si mal d’avoir causé leur perte à tous les deux. Pourtant, il l’aimait. Il avait fallu que le pire se produise pour se rendre compte à quel point il tenait à elle. Laissant ses larmes couler, Mick entama un dialogue dans lequel il lui présentait ses excuses, que si elle acceptait de lui laisser encore une chance, plus jamais il ne lui donnerait des raisons de douter. Plus jamais il ne la ferait souffrir. Il lui prouverait chaque jour et à chaque instant qu’elle serait dorénavant sa seule raison d’aimer.  

Si seulement elle pouvait entendre combien il avait besoin d’elle et combien il était sincère.  

 

 


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