Capitolo 2 :: Un client difficile

Pubblicato: 23-03-09 - Ultimo aggiornamento: 23-03-09

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Avec Eriko, Kaori ne manquait pas d’occupations et ne voyait pas le temps passer. Son amie préparait sa nouvelle collection pour la rentrée. Et qui disait nouvelle collection sous-entendait : choix des tenues, ajustement avec les mannequins, préparation de la soirée de présentation avec la liste d’invités, les invitations etc… Kaori essayait au mieux d’épauler son amie dans ce programme chargé, elles n’avaient pas une minute à elles et tenaient la boutique de la styliste en même temps. La matinée était bien avancée lorsqu’un client pénétra dans le magasin. Kaori n’y fit pas attention, absorbée dans une conversation téléphonique avec un traiteur pour la soirée de lancement. C’était Eriko qui se chargeait de la vente avec les clients :  

- Mick ! Bonjour, que viens-tu faire par ici ? Besoin de nouveaux costumes ? J’ai exactement ce qu’il te faut !  

- Bonjour Eriko ! Non je ne viens pas pour moi. En fait, je venais voir Kaori… J’ai un service à lui demander.  

- Oh, elle est occupée pour le moment mais je peux t’aider peut-être ?  

- Merci mais je vais attendre qu’elle finisse.  

- Très bien tu peux faire un tour dans le magasin en attendant, je vais la prévenir.  

Mick la remercia d’un sourire et commença à inspecter les tenues. Il avait une idée assez précise de ce qu’il cherchait et nul doute qu’avec l’aide de Kaori, il trouverait son bonheur parmi toutes ces petites merveilles créées par la styliste. Il recherchait quelque chose d’élégant et raffiné, doux au toucher et agréable à l’œil, une tenue de soirée d’exception ! Il sentit une présence qui le stoppa dans ses réflexions : une lueur apparut dans son regard azur et sans prévenir, Mick se jeta sur la personne qui s’avançait vers lui :  

- Kaoriiiiii, mon Amouuur !! Cria-t-il tout en commençant à se dévêtir.  

- STOP !! Hurla la jeune femme alors que Mick restait suspendu dans les airs. Je ne veux pas utiliser mes massues ici et risquer d’abîmer les modèles d’Eriko ! Alors tu te rhabilles et tu te tiens tranquille, sinon je te mets dehors et ce n’est pas une mais deux massues que tu recevras ! Me suis-je bien faite comprendre ?  

- Oui, oui dit-il tout penaud en réajustant sa cravate. Bonjour à toi aussi, charmante et divine créature lui souffla-t-il avec un regard perçant.  

- Bonjour Mick. Que me vaut l’honneur de ta visite ? Articula une Kaori rougissante sous le compliment.  

Mick se racla la gorge, pris les mains de Kaori, la regarda intensément dans les yeux le plus sérieusement du monde comme si l’heure était grave :  

- J’ai besoin de ton corps !  

Kaori crû défaillir ! Elle s’attendait à tout mais pas à ça, pas comme ça, pas ici ! Elle sentit une profonde colère monter en elle ! Comment osait-il lui demander une telle chose ? Pour qui la prenait-il ? Avait-il pensé à Kazue ? Il était capable de beaucoup de choses mais là il dépassait les limites ! Elle allait lui faire regretter cet affront !  

Mick fixait Kaori, quelque chose n’allait pas. Elle était tendue, le regardant avec une fureur dans les yeux qui ne présageait rien de bon pour lui. Il réfléchissait à ce qu’il venait de dire et comprit qu’elle se méprenait sur ses intentions, de toute évidence ses propos portaient à confusion. Il se mit alors à imaginer une Kaori prête à accéder à sa demande dans le premier sens du terme… Elle serait nue et sensuelle, l’incitant à venir découvrir ses trésors cachés… Il en salivait d’avance !  

BOOM !!! Mick venait d’être projeté contre le mur dehors en face du magasin, il était complètement ratatiné sous une gigantesque massue :  

- T’afais dit : pas de maffues…  

- Dans la boutique ! Et je t’en avais promis deux alors voilà la suivante !  

Une deuxième massue aussi imposante que la première encastra encore plus profondément le beau blond dans le mur. En voyant Mick prendre son air lubrique, pas de doute que ses pensées n’étaient pas très catholiques et Kaori n’avait pas pu se retenir de lui faire passer ses envies perverses à son encontre.  

Elle soupira puis retourna à ses occupations pour se calmer.  

Eriko ne prêta même pas attention à ce qui venait de se passer tellement c’était prévisible. Elle continua elle aussi à s’activer et c’était sans surprise qu’elle regarda Mick se diriger à nouveau vers Kaori:  

- Je crois que l’on s’est mal compris… J’ai besoin de toi mais pas pour ce que tu crois, sauf si tu le veux vraiment ?  

- Mick ! Viens-en au fait !  

- Très bien. Tu sais qu’à la fin du mois c’est l’anniversaire de Kazue ?  

- Oui, bien sûr. Quel est le rapport avec moi ?  

- J’ai quelques idées de cadeaux mais j’ai besoin de ton avis de femme.  

- De mon avis ? Si je peux t’aider c’est avec plaisir.  

- Génial ! Alors voilà, je compte lui organiser un anniversaire surprise au Cat’s et pour l’occasion j’aimerais lui offrir une jolie tenue avec tous les accessoires.  

Kaori était très enthousiaste à cette idée  

- Très bien. As-tu une idée de ce que tu veux ? As-tu regardé les modèles ?  

- Non pas encore, peux-tu me faire faire un petit tour et me proposer tes préférences ?  

- Oui, pas de soucis. Vas t’installer dans le salon d’essayage, j’arrive.  

Quelques minutes plus tard, Kaori revenait les bras chargés de robes et d’accessoires. Elle disposa les tenues en ligne le long des portes des cabines d’essayages :  

- Voilà les plus beaux modèles, tu n’as plus qu’à choisir.  

Mick contemplait toutes ces merveilles, chaque robe était de couleur et de coupe différentes, difficile de faire un choix et il ne voulait pas se tromper :  

- Elles sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. Difficile de se faire une idée comme ça… Il faudrait que je puisse voir l’effet qu’elles produisent en étant portées.  

- Je suis navrée, il n’y a pas de mannequin disponible pour les essayages.  

- Mais tu es là toi ? Dit-il avec une pointe de malice.  

- Non non, je ne suis pas mannequin et… Oh, c’était à ça que tu voulais en venir ? Percuta soudainement Kaori. Tu avais une idée mal placée derrière tout ça !!  

- Mais non, qu’est-ce que tu vas imaginer ? Mick riait bêtement comme un enfant pris en faute. C’est juste qu’il me faut l’avis d’une femme pour être sûr de faire le bon choix et en plus vous avez les mêmes goûts et les mêmes mensurations !  

- Hum, je ne sais pas ? Comment ça les mêmes goûts et les mêmes mensurations ? Kaori restait perplexe face à ces dires.  

- Bah oui, vous craquez toutes les deux pour mon corps d’Apollon et mon œil expert ne serait mentir sur vos formes pulpeuses !  

Une mini massue vint s’abattre sur la tête de ce « gentleman ».  

- Allez ma belle, c’est pour une bonne cause. Je t’en serais reconnaissant… S’il te plaît… Mick suppliait littéralement Kaori, à genoux devant elle et les mains jointes en une prière muette.  

- Très bien mais ne me fais pas regretter de t’aider sinon…  

- La massue, je sais. Ok, commençons par la robe noire.  

Kaori s’empara de la robe et s’engouffra dans la cabine d’essayage. Quand elle en ressortit, elle semblait réellement gênée de la situation.  

Mick lui fit signe d’approcher et l’incita à tourner sur elle-même. Kaori obtempéra sans grande conviction.  

- Non ça ne va pas. Tu peux en essayer une autre ?  

Kaori accepta avec joie, si tous les essayages étaient aussi rapides elle en aurait vite fini avec cette histoire. Et en effet Mick semblait difficile à satisfaire, trop long ou trop courte, ordinaire, pas assez échancrée. Etrangement Mick se comportait comme un homme du monde, souriant et aimable, il n’avait pas tenté une seule fois une approche déplacée et semblait réellement concentré sur sa « mission », à savoir trouver la robe idéale pour Kazue. Cependant Kaori commençait à fatiguer, cela faisait plus d’une heure qu’elle allait et venait avec différentes tenues. Heureusement il ne restait plus qu’une robe et elle espérait que celle-ci serait la bonne.  

Mick se rendait bien compte de ce qu’il faisait endurer à Kaori qui n’avait pas l’habitude d’être le centre d’attention mais il se délectait de ce moment particulier. Il pouvait la contempler sans culpabiliser et trouver ainsi la robe parfaite pour sa fiancée : c’était joindre l’utile à l’agréable. Seulement il ne trouvait pas son bonheur et malheureusement ce moment magique allait prendre fin car Kaori venait de rentrer à nouveau dans la cabine avec la dernière robe à essayer. Il attendit patiemment qu’elle veuille bien se montrer.  

Kaori hésitait à sortir. Cette robe ne cachait pas grand chose à son goût. Mais bon, elle n’allait pas rester éternellement dans cette cabine alors elle respira un grand coup et sortit.  

Mick eu le souffle coupé : il ne trouvait pas de mots pour s’exprimer. Cette robe mettait en valeur les formes généreuses de la jeune femme en rehaussant sa poitrine mais sans vulgarité, cintrée à la taille, elle continuait sa descente jusqu’aux genoux laissant les fines jambes libres de tout mouvement ; quant à la couleur, elle accrochait la lumière et reflétait diverses nuances de rose et de blanc nacré. La robe était parfaite et Kaori était parfaite.  

Cette dernière sentait le regard de Mick glisser sur elle et ne savait plus où se mettre :  

- Mick ? Est-ce que ça te va ?  

- …  

- Mick ? Tu as fait ton choix ? C’est bon je peux aller me changer ?  

- Oui, répondit-il distraitement. Ses yeux remontèrent doucement vers ceux de Kaori, il voulait enregistrer cette vision féerique. Si seulement il pouvait la toucher, rien qu’une minute. Il se rabroua mentalement, il ne devait pas oublier que cette robe était pour Kazue, la femme qui l’aimait:  

- Heu oui, pas de soucis. C’est celle-là, c’est la bonne ! Il se sentait mal à l’aise lui aussi.  

- Très bien, tu peux y aller, je te rejoints à la caisse.  

Kaori s’empressa de se changer pour retrouver le confort de ses vêtements. Quand elle retrouva Mick, il était pris au piège par Eriko qui tentait de lui faire acheter d’autres tenues aussi bien pour Kazue que pour lui même. Il fut soulager de voir Kaori arriver :  

- Il va me falloir des chaussures coordonnées avec cette merveille.  

- Pas de problème, j’ai tout ce qu’il faut ici, dit Eriko.  

- Ok.  

- On te fait de jolis paquets ? S’enflamma la styliste qui n’avait rien manqué de la raison de la venue de Mick.  

- Oui s’il te plaît, par contre Kaori, tu pourrais les garder chez toi ? Je n’ai pas envie que Kazue les trouve avant.  

- Oui bien sûr, laisse-les ici et je les ramènerais ce soir.  

- Merci les filles de votre aide. Pour la peine je vous invite à déjeuner.  

- Pour moi ça ne va pas être possible, j’ai plein de rendez-vous pour le reste de la journée. Mais Kaori, tu peux y aller, de toute façon je vais fermer car les gens ne se bousculent pas aujourd’hui.  

- Mais on n’a pas fini tout ce qui était prévu. Je suis là pour t’aider.  

- T’inquiète pas Kaori, il y aura encore des choses à faire demain. Allez oust, allez profiter du soleil, moi je ferme.  

- Bon, alors où veux-tu aller manger, Kaori ?  

- Autant aller au Cat’s j’en profiterais pour voir Miki. Mais passons d’abord à l’appartement pour déposer les cadeaux.  

Mick était un petit peu déçu, il aurait voulu profiter d’elle plus longtemps mais elle en avait décidé autrement.  

Sur le chemin, ils parlèrent de tout et de rien tout en riant de bon cœur. Après le détour à l’appartement, c’était de très bonne humeur qu’ils arrivèrent au Cat’s :  

- Re-bonjour Miki ! S’exclama Kaori alors que déjà Mick s’était élancé sur la jeune femme derrière le comptoir. Un coup de massue bien placé calma ses ardeurs. Alors que Mick était toujours encastré, un autre objet volant parfaitement identifié pénétra en trombe dans l’établissement et le même sort lui fut réservé : un bon coup de massue !  

- Eriko m’a donné mon après-midi mais à ce rythme je vais être autant fatiguée, lança une Kaori essoufflée par ses lancées de massue.  

- Super, on va pouvoir discuter, dit Miki en entraînant Kaori vers une table.  

Elles s’installèrent sans s’inquiéter des deux hommes qui se relevaient péniblement.  

Ryô avait passé une matinée infructueuse et s’était décidé à aller voir sa partenaire. Il avait alors croisé Eriko qui lui avait dit avoir donné congé à Kaori et qu’elle était avec Mick qui l’avait gentiment invité à manger. Cette dernière phrase avait un goût de reproche pour le nettoyeur mais il ne s’y attarda pas. C’était donc tout naturellement qu’il revenait au Cat’s, persuadé de trouver la personne de ses pensées.  

Ryô et Mick rejoignirent les jeunes femmes et Falcon qui était resté à l’écart de leur numéro arriva avec divers plats afin de restaurer le petit groupe.  

Sans s’en rendre compte tous passèrent le reste de l’après-midi ensemble dans la joie et la bonne humeur parfois entrecoupé de massues.  

Ils étaient amis, plus que cela, ils étaient une famille unie qui profitait de chaque instant à sa juste valeur. 

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