Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm, Usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 16-03-09

Ultimo aggiornamento: 24-10-09

 

Commenti: 247 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Quand la vie vous offre une seconde chance.......

 

Disclaimer: Les personnages de "Une nouvelle vie qui commence" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une nouvelle vie qui commence

 

Capitolo 13 :: Une âme à la dérive

Pubblicato: 07-06-09 - Ultimo aggiornamento: 07-06-09

Commenti: Bonjour, bonjour! Merci pour vos petits mots, vous vous inquiétez et je le comprend. Espérons que la situation s'améliore mais pas tout de suite hihihihi. Bonne semaine et biiiiiiiiiiiiisous à tous et toutes.

 


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Ils étaient tous là. Ils avaient tous répondu présents à sa demande.  

Mick avait longuement pesé le pour et le contre. Seule évidence : il ne pouvait rien seul.  

Mick observait jour après jour son ami, son frère d’armes dépérir petit à petit. Devenir l’ombre de lui-même.  

Il ne pouvait plus rester là, impuissant malgré sa volonté de le sortir de cette descente infernale.  

 

Chacun, séparément avait tenté sa chance. Sans résultat autre qu’un magnum pointé sur eux. Ryô refusait catégoriquement leur aide.  

 

Il restait sourd à leurs plaintes. Il ne déniait même pas leur répondre.  

Il restait terré dans son appartement, impassible comme résigné. Pourtant il était toujours là.  

 

Mick s’était attendu à ce que Ryô fuit cet appartement, cette ville où elle avait vécu. Qu’il disparaisse. Et non qu’il reste là à attendre. Attendre quoi ? L’américain aurait même préféré une colère, une rage. Mais pas ce silence. Cette indifférence. Ryô avait perdu toute combativité, son souffle de vie.  

 

Seul, Mick ne pouvait rien mais ensemble ils auraient l’avantage du nombre pour le faire plier.  

Ils auraient besoin de toute leur patience et de toute la force de leur amitié pour le remettre sur pied.  

 

Tous avaient une raison de lui venir en aide. Et même si ce n’était pas pour lui, alors ce serait en la mémoire de Kaori. Pour elle, ils se devaient de tenter l’impossible. Ramener Ryô à la vie, dans leurs vies.  

 

Mick avait donné rendez-vous à toute la bande au Cat’s afin de déterminer au mieux comment intervenir.  

 

Personne ne savait par où commencer. Ils cherchaient à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Chacun avait repris son cours mais tous ressentaient un immense vide qui s’intensifiait dès qu’ils se croisaient. Et cela faisait des semaines qu’ils ne s’étaient retrouvés tous ensemble. Pas depuis l’enterrement de Kaori.  

 

Chacun culpabilisait.  

 

Pourtant personne n’aurait pu prévoir ce drame.  

 

Il n’y avait pas de coupable à accabler. Même pas Ryô.  

 

Le silence était pesant et chacun restait muet.  

 

Les sœurs Nogami se faisaient distantes car elles pensaient être responsables de l’absence de Ryô auprès de Kaori ce jour-là. Surtout Saeko qui à l’heure actuelle avait du classer cette affaire sans suite, par manque de preuves.  

Miki et Kazue attendaient assises l’une à côté de l’autre. Elles s’étaient rapprochées dans la douleur de la perte d’une amie chère à leurs cœurs.  

Falcon restait attentif, semblant veiller sur ces brebis quelque peu égarées.  

Et Mick, lui refusait ce que devenait leurs vies. Chacun s’éloignant des autres, volontairement ou non. Cela ne pouvait plus durer.  

 

Après une longue inspiration Mick commença :  

 

- Vous connaissez tous la situation. Nous ne pouvons plus attendre qu’il se décide de lui-même à dépasser cette épreuve. Il… il a besoin de nous et… nous de lui. Regardez où nous en sommes ! C’est à peine si on s’adresse la parole… Elle nous manque à nous aussi ! Mais elle n’est plus là alors…  

 

Sa voix manquait d’assurance et ses mains se crispaient sur la table, Kaori leur manquait à tous. Ils n’étaient plus les mêmes depuis sa disparition. Tous avaient trouvé la force de continuer à avancer car ils avaient encore une personne à chérir. Mais Ryô... Pour Ryô, c’était différent. Il avait toujours refusé de s’impliquer alors il ne lui restait que des non-dits et des regrets.  

 

Dans les yeux bleus azur une nouvelle volonté brûlait. Il le sauverait de lui-même comme Kaori l’avait fait pour lui. Mick ne pouvait se résoudre à perdre aussi Ryô.  

 

- Et comment ? Tu crois qu’il va suffire de frapper à sa porte et de lui dire « maintenant arrêtes tes états d’âme et conduis-toi en homme » ? On va se faire lapider, oui ! Intervint Reika.  

 

- Il faut qu’on lui force la main ! On ne peut pas le laisser se détruire ainsi sans réagir !  

 

Mick s’énervait contre la détective. Il savait que Ryô était avec elle ce jour-là, au lieu d’être avec sa partenaire. Kazue posa sa main sur le bras de son amant pour tenter de le calmer.  

 

Tous avaient conscience que ce ne serait pas une partie de plaisir. L’enjeu était de taille. Ryô, malgré son état de faiblesse restait un homme capable de tout et du pire. Il n’avait plus rien à perdre.  

 

Tous redoutaient surtout que l’Ange de la Mort ne revienne pour un ultime combat. Ils redoutaient le pire car plus personne aujourd’hui ne pourrait l’arrêter.  

 

- Aux grands maux, les grands remèdes !  

 

Falcon venait de trancher. Il n’y avait que cette possibilité. Il fallait jouer le tout pour le tout.  

 

Ils allaient livrer leur plus grand combat. Pour Ryô. Contre Ryô.  

 

Autant agir le soir même. Attendre ne ferait que repousser l’inévitable. Ils se levèrent, déterminés.  

 

Chacun, plus ou moins confiant, rejoignit son véhicule pour aller traquer leur proie. Car sans nul doute que ce qu’ils allaient trouver n’aurait plus rien à voir avec l’homme qu’ils connaissaient. Ils avaient laissé trop de temps passer. Il fallait s’attendre au pire.  

 

Arrivés à destination, la pluie avait cessé. Une légère éclaircie perçait au-dessus de l’immeuble de briques rouges, les encourageant à persévérer dans leur quête.  

 

- Il vaudrait mieux que vous restiez en bas, le temps qu’on le calme, annonça Falcon à l’intention des quatre jeunes femmes.  

 

Sans attendre de réponse, le mercenaire se dirigea vers l’entrée de l’immeuble avec Mick à ses côtés.  

 

Ils pénétrèrent à l’intérieur et gravirent les étages qui les séparaient de leur ami.  

Chacun appréhendait ce qu’ils allaient trouver. Le silence des lieux les faisait douter mais ils ne reculèrent pas.  

 

La porte de l’appartement était entrouverte. Avec lenteur, Mick la poussa légèrement. Une vision apocalyptique se découvrit devant lui.  

 

Une sourde colère monta en lui. Il s’en voulait terriblement d’avoir lâchement abandonné son ami. De ne pas être intervenu plus tôt. Son mal d’elle lui avait fait oublier que Ryô aussi souffrait, certainement plus que lui.  

 

D’une pression sur l’épaule, Falcon ramena Mick à la réalité. Il fallait rester concentré. Ils n’étaient pas là pour s’apitoyer sur cette situation qu’ils avaient devinée critique.  

D’un coup de tête il lui indiqua l’étage. Une faible aura persistait. Mélancolique et torturée.  

Falcon prit les devants et amorça sa montée. Des débris de verres craquaient sous ses pas.  

 

- DEHORS ! Qui que vous soyez allez-vous en !!!!!! Rugit une voix éraillée par l’alcool et un trop long silence.  

 

Loin d’être surpris, les deux hommes continuèrent leur progression. « Au moins il est toujours vivant » pensa Mick.  

 

A l’étage, Falcon et Mick restèrent sur leurs gardes dans ce sombre couloir. Il était là. Il était difficile de le voir distinctement mais il était là. A même le sol.  

 

Mick alluma l’ampoule de l’étage qui hésita avant de faire la lumière sur cette masse quasi-informe. Ryô réagit à cette nouvelle luminosité en portant une main à ses yeux. Il restait obstinément fixé sur la porte qui lui faisait face, ignorant les nouveaux venus.  

 

Ils le détaillèrent un instant, abasourdis. Il n’y avait plus rien de charismatique chez cet homme. Il semblait vidé de toute force. Et son état physique lui donnait un air de folie. Il ressemblait à un animal perdu, revenu à l’état sauvage. Il avait sombré.  

 

La tension était palpable. Réunissant tout son courage, Mick se lança :  

 

- On s’inquiète pour toi. Ryô, il faut que tu te reprennes.  

 

Mick parlait calmement tout en se rapprochant et sans quitter Ryô des yeux.  

 

- Ryô, parles-nous. On est là pour t’aider, reprit-il.  

 

- …  

 

- Tu ne peux pas continuer ainsi. On ne te laissera pas faire.  

 

Mick s’accroupit auprès de Ryô et posa sa main sur son épaule. Il voulait créer un contact physique pour le faire réagir à leur présence. Mais rien. Aucun mouvement. A peine percevait-il sa respiration.  

 

Sans lâcher Ryô, Mick se tourna vers Falcon pour trouver un soutient. Une idée pour déverrouiller la situation.  

 

- Penses à la petite. Elle doit se retourner dans sa tombe de te savoir dans cet état. Tu ressembles à rien. Une loque, lâcha le mercenaire.  

 

- Alors toi t’as le chic pour rompre la glace ! Objecta le blond.  

 

Mick pâlit. S’il y avait bien un sujet qu’il ne voulait pas aborder d’entrée de jeu, c’était celui de Kaori. Même si il savait que c’était là le seul moyen de faire réagir son comparse japonais, il craignait sa réaction.  

 

Au ralenti, Mick se retourna vers Ryô pour se retrouver le nez face au magnum.  

 

Ryô avait gardé quelques réflexes et ses yeux noirs lançant des éclairs n’auguraient rien de bon.  

Le nettoyeur américain doutait que son acolyte mette à exécution sa menace mais par prudence, il recula.  

Il pouvait constater que la main de Ryô tremblait. L’alcool avait un mauvais effet sur ses capacités et sa maîtrise de soi. Un mauvais pas ou un mauvais mot de plus et le coup pouvait partir.  

 

Mick se releva lentement. Ryô continuait à le prendre pour cible, le doigt sur la détente. Il avait encore la force de le défier.  

Falcon croisa ses bras et prit position contre le mur.  

Mick soupira. S’il fallait en passer par là alors… d’un geste rapide du pied, il désarma Ryô.  

 

Le coup partit et l’arme atterrit aux pieds de Falcon. La balle avait manqué de peu la tête du mercenaire et vint se loger dans le plafond.  

 

- Dégagez ! J’ai pas besoin de vous… ni de personne ! Claqua Ryô.  

 

- On peut parler avant. Tu t’es vu dernièrement ? Demanda Mick en tendant une main à Ryô pour l’aider à se relever.  

 

Ryô ignora cette main. Avec beaucoup de difficulté due à son corps alourdi par son manque d’activité, il tenta une première relève. Et s’affala lourdement au sol.  

 

Mick se rapprocha pour l’empoigner et le soutenir.  

 

Dans un dernier élan de force, Ryô le repoussa. L’ivrogne qu’il était devenu réitéra son geste avant de réussir à se lever en s’aidant du mur. Courbé mais debout, Ryô tenait péniblement sur ses jambes.  

 

- Tu peux marcher ? Ca va aller ? S’inquiéta Mick.  

 

- Je peux même te foutre une raclée si tu veux, ricana Ryô.  

 

Et pour lui prouver ses dires Ryô abattit son poing vers le beau blond. Celui-ci évita aisément ce geste, ce qui fit perdre l’équilibre de l’attaquant qui se rattrapa au mur d’en face.  

Ryô continua à passer sa colère et sa frustration en essayant d’atteindre Mick mais à chaque fois il ne brassait que de l’air. Et sa rage ne faisait qu’empirer. Il se fatiguait mais continuait à lutter, seul face à lui-même.  

Mick parait ses coups. Falcon observait ce spectacle pitoyable : ça ne pouvait plus durer.  

 

Alors que Ryô arrivait à sa hauteur, essoufflé et en nage, Falcon lui administra un bel uppercut suffisamment dosé dans l’estomac. Ryô se plia face à l’attaque et s’écroula par terre.  

 

- Pourquoi t’as fait ça ? Il aurait finit par tomber tout seul ! Cria Mick.  

 

- On va pas passer la soirée ici. On y va.  

 

Falcon attrapa Ryô et le colla à son épaule. Mick récupéra le magnum. Ils quittèrent l’appartement pour retrouver les jeunes femmes inquiètes et silencieuses dans le hall de l’immeuble.  

 

En les voyant descendre, Miki accouru à leur rencontre :  

 

- On a entendu le coup de feu. Il est…  

 

- Ne t’inquiètes pas, ton cher et tendre l’a seulement sonné.  

 

- Il n’est pas blessé ? Demanda Kazue.  

 

- Non, pas physiquement en tout cas.  

 

Ils quittèrent l’immeuble et sans ménagement Falcon posa Ryô à l’arrière de sa jeep.  

Les filles restaient stoïques face au corps inanimé du nettoyeur et l’image qu’il renvoyait n’était pas des plus flatteuses. La mort de Kaori les avait ravagés mais c’était Ryô qui en portait les stigmates.  

 

- On l’emmène à la cabane. Le grand air lui fera du bien. On vous donnera des nouvelles dès que possible, annonça Mick en s’installant dans le véhicule alors que Falcon démarrait.  

 

- Et nous ? On attend patiemment votre retour ? Ironisa Miki.  

 

- Je crois que vous allez avoir de quoi vous occuper avec l’appartement mais vous voulez peut-être échanger ? Demanda Mick.  

 

- Non non, on fait comme ça mais… faîtes attention à vous et… à lui, dit-elle les yeux humides en regardant Ryô.  

 

Dans un dernier « bon courage » de la part des femmes, les hommes prirent la route alors que les jeunes femmes se dirigeaient à nouveau vers l’immeuble, chacun mesurant la force de travail qui les attendait.  

 

 

********************  

 

 

Pour plus de tranquillité et de discrétion, Gin avait élu domicile dans une de ses maisons secondaires. Un endroit où il aimait se ressourcer loin du tumulte de sa vie. Une grande demeure calme et accueillante sur l’île d’Okinawa. L’air de la mer et l’océan à perte de vue le stimulaient. Ici, il avait un sentiment de puissance, il se sentait en osmose avec les éléments. Il espérait que ce bien être qu’il éprouvait quand il était ici, serait aussi apprécié par Kaori.  

 

Gin avait du agir dans l’urgence : il ne pouvait rester plus longtemps à Tokyo sans risquer d’attirer l’attention et il avait su au moment de quitter Kaori qu’il devait anticiper pour leur avenir. Dans son esprit tout s’était mis en place le plus naturellement : Kaori menait une vie simple mais malgré ses recherches, Gin n’avait pu en apprendre d’avantage. Elle avait certainement des choses peu recommandables à se reprocher pour être aussi secrète envers lui. Quelques dommages collatéraux avaient été inévitables pour que son plan réussisse. Il savait que Kaori aurait été contre ses projets d’avenir donc il avait pris cette décision pour elle. Avec le temps, elle accepterait cette nouvelle vie qu’il lui offrait. Une chance de tout recommencer.  

 

Il n’était pas très fier des moyens employés contre sa belle mais il n’avait pas eu le choix. La patience n’était pas son fort, il lui fallait brusquer les choses. Même dans sa précipitation, Gin avait veillé au moindre détail : ce jour-là il s’était rendu chez Eriko avec une jeune femme correspondant au physique de Kaori. Une fois dans l’appartement, il avait neutralisé les jeunes femmes sans difficulté à l’aide d’une piqûre et avait mis en place son plan, le feu effacerait toutes les traces. Il ne lui restait plus qu’à guetter l’arrivée de son amie.  

Tout était réglé à la minute près.  

 

Il avait su garder son calme et sa détermination face à la jeune femme. Et à son tour il l’avait anéanti de toute tentative de rejet par une petite injection d’un puissant somnifère. Son plan effaçait toute trace de vie de la jeune femme.  

 

Pour leur retour, Gin avait aussi tout prévu. Un médecin qu’il tenait sous sa coupe lui donnait la possibilité de changer les choses. Gin n’avait eu aucun mal à le convaincre avec toutes les informations qu’il avait à son encontre.  

 

Depuis qu’il avait ramené Kaori, il ne l’avait pas quittée des yeux. Veillant sur ses rêves agités, la soutenant du mieux qu’il pouvait, en espérant qu’elle ressente sa présence. Elle avait à plusieurs reprises émergé de ce sommeil volontaire mais pour de courts moments.  

Trois mois intenses étaient passés entre crises et larmes lors de ces réveils mais Gin voyait le résultat escompté arrivé. Kaori serait bientôt prête à entendre la vérité.  

 

Gin était là assis sur une chaise à guetter le réveil de son amie. Il tenait sa main qu’il caressait tendrement. Comme si ce simple geste pouvait la ramener vers lui.  

 

Pour la convalescence de Kaori, Gin avait fait appel à un spécialiste. Il n’avait pas lésiné sur les moyens. Le médecin qui la suivait l’avait prévenu que la réadaptation de Kaori serait longue et épuisante pour la jeune femme. Il l’avait aussi informé qu’il ne pouvait garantir de résultat mais Gin y croyait.  

Gin savait à quoi s’attendre et il était prêt. Il n’attendait plus qu’elle. Elle avait tant besoin de lui.  

 

Il avait relégué au second plan ses affaires et ses obligations professionnelles, prenant un congé à durée indéterminée. Cela n’avait rien d’extraordinaire vu qu’il gérait lui-même son temps et ses affaires. Il voulait se consacrer entièrement à Kaori.  

 

Mais alors qu’il était dans son bureau à régler quelques menus détails, il avait senti une faible présence. Il n’y avait qu’elle et lui dans la demeure. Il avait congédié son personnel de maison pour plus d’intimité. Il sortit de son bureau qu’il ferma à clef. Ses pas résonnèrent dans l’entrée, couvrant les battements de son cœur qui s’emballait à l’idée de la voir. Son instinct ne l’avait pas trompé. Elle était là, en haut des marches.  

 

A ce moment il avait pu lire dans ces yeux noisette toute la surprise et l’inquiétude de la jeune femme. Apparemment elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là.  

 

Il avait eu si peur pour elle à cet instant. Quand il l’avait aperçue en haut des marches. A peine avait-elle prononcé son nom dans un murmure qu’elle s’évanouissait. Sans les réflexes rapides et assurés de l’homme entrainé qu’il était, elle aurait pu se rompre le cou dans cet escalier. Il l’avait rattrapée de justesse et ramenée jusqu’à sa chambre. Elle était encore si fragile.  

 

Au moins elle ne l’avait pas oublié. Il en fut soulagé. Restait à savoir ce qu’elle avait gardé en mémoire. Il était impatient de pouvoir lui parler. Même si il savait que les explications seraient difficiles et houleuses pour elle. Il se ferait patient et compréhensif, pour elle.  

 

Il reporta son attention sur le visage paisible de Kaori. Elle ne semblait pas vouloir à nouveau se réveiller.  

Avec une infinie douceur, il passa sa main libre dans les cheveux rebelles de l’endormie. Il effleura son front, redessinant le contour de son visage. D’un geste lent il se rapprocha d’elle, épiant une éventuelle réaction. N’écoutant que son envie, il déposa un léger baiser à la commissure de ses lèvres roses. Ce bref contact l’enivra. Il resserra la main de Kaori dans la sienne. La jeune femme ne répondait pas à son appel.  

 

Gin reprit position sur sa chaise. Gardant le contact avec sa main, il posa le haut de son corps auprès d’elle afin de se reposer en attendant son réveil. Il se laissa bercer par le rythme calme et régulier de sa belle.  

Au dehors la pluie redoublait et les vagues venaient s’échouer sur le rivage au rythme du vent intense.  

 

Quelques heures plus tard, un frisson ramena Kaori à la réalité. Ouvrant les yeux, elle constata que la pièce était plongée dans le noir. La nuit était tombée. Où était-elle ? Gin. Elle avait vu Gin. Comment était-ce possible ? Le peu de réflexion qu’elle se faisait la fatiguait. Sa tête ne semblait pas vouloir réfléchir sans la faire souffrir.  

Kaori voulu se repositionner dans le lit mais ses mouvements étaient entravés par un poids pesant sur elle. L’une de ses mains était maintenue par une force chaude. Doucement elle se défit de cette étreinte. Ses yeux s’étaient acclimatés à l’obscurité et sur la table de chevet, Kaori devinait une lampe. Elle tendit le bras pour l’allumer.  

Une lumière brillante éclata dans la pièce. Kaori reposa son attention sur ce qui la maintenait au lit. Un homme qu’elle n’eu aucun mal à identifier : Ginko. Au vu de sa posture et de ses traits tirés, il avait veillé sur elle. Pourquoi ? Comment ? Et ce mal de tête qui s’amplifiait. Comme si cela ne suffisait pas, son cœur aussi la tourmentait. Rapide et désordonné, il l’a brûlait comme si il cherchait à fuir de sa poitrine. Kaori avait du mal à reprendre le contrôle de ses moyens. Sa respiration devenait difficile. Elle manquait d’air. Elle paniqua. Que lui arrivait-elle ?  

Gin réagit à l’agitation du corps auprès duquel il s’était assoupi :  

 

- Calme-toi. Cela va passer, dit-il d’une voix posée.  

 

En accrochant Kaori du regard, il sortit une boite du tiroir de la table de chevet. D’une main il décapsula le tube duquel il fit tomber une pilule. De son autre main, il aida Kaori à se redresser. Attrapant un verre d’eau posé à côté de la lampe, Gin encouragea la jeune femme à avaler le comprimé blanc avec une gorgée d’eau :  

 

- Ca va aller. Calme-toi. Je suis là. Dit-il en la prenant dans ses bras.  

 

Kaori était perdue. Des tremblements parcouraient son corps. Son cœur et sa tête ne lui obéissaient plus et menaçaient d’exploser.  

 

Elle sentait la chaleur de Gin l’envahir. Une main caresser son dos pour la calmer. Des mots doux et rassurant à ses oreilles. Un souffle tiède sur sa peau. Elle avait enfoui son visage dans son cou. Peu à peu ses tourments s’estompèrent. Le calme revenait dans son corps. Cette brève frénésie la laissait sans force.  

 

Gin la sentait se détendre et sa respiration redevenait régulière. Il relâcha un peu son étreinte pour l’allonger sur le lit. Il remonta les couvertures et s’installa au-dessus, tout contre elle.  

Kaori ferma les yeux et se laissa envelopper par cette chaleur familière et sécurisante.  

 

 

********************  

 

 

A des kilomètres de là, dans une cabane perdue en pleine forêt, deux hommes avaient veillé à tour de rôle sur le sommeil tourmenté de leur ami.  

 

Dès qu’ils étaient arrivés, Falcon avait installé Ryô sur le seul lit présent tandis que Mick déchargeait les provisions prévues pour un temps incertain.  

 

La nuit fut longue et agitée par les mouvements désordonnés et les plaintes incohérentes de Ryô. La seule chose dont Falcon et Mick ne pouvaient pas douter, c’était le nom de la personne que le nettoyeur appelait dans ses songes anxieux et fiévreux : Kaori.  

 

Ils pouvaient ressentir toute la rage, la colère et la frustration émanées de ce corps à l’agonie. Ryô scandait inlassablement le nom de sa partenaire. Il n’avait conscience ni de la présence de ses amis ni de son état.  

Sa détresse imprégnait l’air de l’abri de bois sans que personne ne puisse réagir.  

 

Le jour commençait à se lever. Falcon se leva de la chaise sur laquelle il avait passé la nuit pour aller préparer un café bien fort. Ils en auraient besoin.  

 

Mick, qui n’avait pas mieux dormi que son acolyte, se leva pour ouvrir la porte et laisser l’air frais de la nature pénétrer et renouveler celui de la cabane.  

 

Un râle d’insatisfaction le fit se retourner. Ryô émergeait.  

 

 


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