Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm, Usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 16-03-09

Ultimo aggiornamento: 24-10-09

 

Commenti: 247 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Quand la vie vous offre une seconde chance.......

 

Disclaimer: Les personnages de "Une nouvelle vie qui commence" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une nouvelle vie qui commence

 

Capitolo 21 :: Le choc des Titans Partie2

Pubblicato: 21-09-09 - Ultimo aggiornamento: 21-09-09

Commenti: Bonjour, bonjour! Voici la suite du combat Ryô vs Gin mais qui l'emportera? Merci pour votre soutient et UN GRAND MERCI à ma Béta Cris qui fait des merveilles!! Bonne lecture et bonne semaine, Bisouss!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

Le zodiac filait droit sur les eaux mais les deux hommes à bord n’avaient d’yeux que pour l’autre. L’un debout, droit et déterminé dans sa quête et l’autre, amorphe et indifférent à ce qui se profilait à l’horizon.  

 

Ryô le tenait enfin à sa merci : cet homme dénaturé par ses ambitions devenu un monstre alléché par l’appât du gain qui s’abritait derrière le symbole de la justice pour mieux se gonfler d’orgueil. Quelle ironie, Gin était un représentant de la Loi qui méprisait tous les êtres trop faibles à ses yeux et Ryô, lui était un tueur qui tentait coute que coute de préserver cette part d’humanité. L’un et l’autre étaient à l’opposé de ce qu’ils semblaient paraître.  

 

Les yeux rivés sur lui et le bras tendu avec son arme au poing, Ryô avait retrouvé son instinct animal développé dans la jungle. Il n’avait qu’un objectif : effacer Gin de la surface de ce monde. En finir une bonne fois pour toutes avec lui. Il était à portée de tir. Une balle et tout serait réglé. Un coup et Ryô vengerait les siens. C’était si tentant. Se serait si facile.  

Mais voila une petite voix lui soufflait de patienter encore un peu, que cette délivrance viendrait. Une personne avait encore besoin que ce sadique vive. Kaori était vivante. Ryô ne l’oubliait pas, elle était gravée dans son cœur. Ryô avait encore besoin de Gin pour découvrir où était Kaori.  

 

L’Ange de la Mort détaillait le visage tuméfié de l’homme toujours au sol sur le bateau. Il l’avait frappé sans retenue, essayant d’évacuer sa rage d’avoir appris que cette pourriture tenait Kaori en sa possession. Et pourtant cette ruée de coups ne l’avait pas soulagé pour autant. Ryô en voulait encore plus : sentir le sang couler, entendre ses os se briser et voir la mort emporter ce Ginko fourbe et prétentieux.  

 

- Je ne répèterai pas ma question ! Où est-elle ?!! La voix de Ryô semblait provenir d’outre-tombe, froide et lointaine.  

 

Ginko se savait en mauvaise position. Désarmé, affalé sur le sol qui tanguait sous la houle, le corps endolori par la force soudainement développée de son assaillant, Gin affichait malgré tout un sourire fier et sincère. City Hunter, l’Ange de la Mort ou qui qu’il soit, cet homme pouvant l’abattre à tout moment ne pouvait mener son acte jusqu’au bout. Gin avait toujours le pouvoir. Il avait Kaori.  

Péniblement Gin tenta de se redresser plus confortablement, sous l’œil vigilant de son ennemi. Il ne put réprimer un rire gras en lui demandant :  

 

- Tu crois peut-être que je suis prêt à marchander ma vie contre la sienne ? Je l’emporterai avec moi dans la mort…  

 

Une balle siffla près de la tempe de Gin, le faisant taire. Mais son sourire s’accentua.  

 

- Ne joue pas à ça avec moi ! Ta mort comme la mienne n’a aucune importance pour moi ! Je t’ai bien retrouvé alors qui m’empêchera de la retrouvée Elle ? Assura Ryô.  

 

Gin comprit à ce moment la que cet homme et lui étaient identiques : la même rage d’obtenir ce qu’ils convoitaient. Peut-être pas de la même manière mais la Mort ne leur faisait pas peur. Un homme qui ne redoute pas de vivre son dernier soupir est un combattant hors norme. Se retrouver face à ce genre d’individu faisait douter Gin sur son propre destin. Pour la première fois, Gin ressentit ce que ces victimes avaient perçu de lui : une redoutable aura, terrifiante et sauvage qui le glaçait d’effroi. Malgré tout, Gin se releva complètement, prêt à affronter son égal.  

 

- Alors vas-y, tue-moi !! Pourquoi t’encombrer si tu crois pouvoir atteindre ton but sans moi ?! Riait Gin en exhibant un sourire audacieux. Moi je ne la cherche plus, je sais où elle est… Elle m’attend bien sagement, nargua-t-il en se rapprochant de Ryô. Tu ne peux pas me tuer, tu le sais et je le sais ! Kaori est ma chance, mon billet de sortie et le Grand City Hunter est au pied du mur !! Lâcha-t-il alors que son torse se heurtait au canon du magnum braqué sur lui.  

 

Ryô perdait patience. Le discours suffisant de ce désaxé l’enrageait. Gin ne céderait rien. Au contraire, il le mettait au défi de le tuer. Gin se moquait impunément de lui et de ce qui pouvait lui arriver. Pourtant il fallait le faire parler. Lui faire lâcher un indice même minime sur l’emplacement de Kaori. Ryô prenait sur lui pour ne pas céder à l’envie de l’achever ici et maintenant, mais son self contrôle s’effritait avec l’arrogance de Gin. Ryô cherchait à percer ce mystère dans les yeux d’un éclat étrangement vert de l’homme qui s’était dressé à sa hauteur, hargneux et fort de ses affirmations. Ryô le scrutait comme s’il pouvait y trouver la réponse. Mais tout ce qu’il voyait c’était le Mal en personne. Si la vie de Kaori n’avait pas été en jeu, Ryô aurait su le combattre à armes égales dans la douleur et la violence mais il ne pouvait s’abaisser à cela sans risquer de la perdre définitivement. C’était sans issue.  

 

Face à face, les deux hommes ne bougeaient qu’au rythme vif et brutal du zodiaque. Sans cesser de le tenir au bout de son arme, Ryô cherchait dans la profondeur de la nuit un moyen de faire basculer cette situation à son avantage. Ses yeux se plissèrent face à l’horizon. Une masse informe se découpait dans la nuit et se rapprochait à vive allure. Ryô crut d’abord à un navire, un paquebot vu la taille. Mais les angles et les lignes irréguliers qu’il distinguait à la lueur de la lune semblaient affûtés comme des lames.  

Dans l’urgence du moment et de l’obstacle imminent, Ryô hésitait. Son regard allait de Gin au danger qui se profilait. S’il n’agissait pas tout se terminerait là, violement et bestialement dans le brasier qui ne manquerait pas de naître sous cet impact. Ryô voulait sauver Kaori. Il devait sauver Gin.  

 

- Et merde !! Ragea le nettoyeur en rengainant son arme hâtivement.  

 

Sans perdre de temps, Ryô se rua sur Gin qui fut déstabilisé par cette attaque soudaine. Ryô eut juste le temps de l’agripper par le bras et de l’entraîner avec lui par-dessus bord.  

 

Une déflagration assourdissante retentit lorsque le zodiac percuta de plein fouet les parois rocheuses aux abords de l’île. Les flammes enragées apparurent et se propagèrent sur la côte et la mer.  

 

 

L’explosion s’était faîte ressentir dans chaque morceau de pierres qui constituait la cellule de Kaori. Surprise par ce choc d’une telle intensité, la jeune femme avait perdu connaissance. Allongée sur le sol, Kaori manqua de se noyer dans l’eau qui s’infiltrait rapidement à l’intérieur de la galerie souterraine. Recrachant l’eau immiscée dans sa gorge, Kaori tentait de respirer normalement et de se remémorer sa situation.  

 

L’eau entrait par différents endroits dans la petite pièce et s’écoulait vers la porte encore maintenue fermée par le gond du haut.  

Se relevant, Kaori constata qu’elle avait de l’eau jusqu’aux chevilles. Elle grelotta. Le mince tissu de nuit qu’elle portait était trempé et lui collait à la peau. Elle se voyait déjà mourir là, noyée par les eaux froides.  

Elle attrapa la poignée de la porte et tira de toutes ses forces mais rien à faire le gond ne cédait pas et l’eau allait à contresens de ce qu’elle voulait. Alors Kaori suivit le mouvement de l’eau et frappa la porte. Si elle ne s’ouvrait pas dans un sens, elle devait s’ouvrir dans l’autre.  

Rien, toujours rien. L’eau fuyait et se répandait mais Kaori restait toujours bloquée là.  

 

- NOOOOOOOOOOON !!! Pas comme ça !! Je ne veux pas mourir ainsi !! Rageait-elle contre la porte.  

 

Une sourde angoisse la submergea et alors qu’elle allait réitérer son martèlement contre la porte, une énorme massue fit son apparition entre ses mains.  

 

Cet accessoire n’était pas anodin. Malgré son imposante taille, cette massue était aussi lourde de sens. En apparaissant ainsi, elle ouvrit les portes du passé de Kaori. Des flashs lui revinrent en mémoire mais cette fois-ci plus clairs, sans craintes ni doutes sur ce qu’elle avait vécu. Kaori se voyait utiliser cet objet atypique pour protéger, partager et aimer. Elle fut surprise de ce qu’elle ressentait par l’intermédiaire de cet objet. C’était si fort. Les images de ses amis qu’elle se rappelait enfin défilaient devant ses yeux, des heures de bonheur et de joie.  

Kaori distinguait les yeux noirs qui la scrutaient malgré elle. Peu à peu les traits de ce visage masculins se dessinaient plus nettement. Il lui souriait. Cette force et cette confiance qu’il dégageait encouragèrent Kaori à chercher dans sa mémoire :  

 

- Ryô… souffla-t-elle envahie par une foule d’émotions qui la chavira.  

 

La silhouette de l’homme se rapprocha de la jeune femme pour lui murmurer :  

 

- Fais-en bon usage… rappelle-toi, frappes fort… tu peux le faire… j’ai confiance en toi… Sugar Boy.  

 

Ce nom réchauffa le cœur de la jeune femme et l’encouragea davantage. Kaori resserra sa prise autour du manche de bois, leva l’engin et frappa de toutes ses forces. Comme si elle en avait toujours eu l’habitude Kaori s’en servi avec une facilité déconcertante pour fracasser la paroi de métal d’un coup sec et violent.  

La porte céda comme une brindille et Kaori se retrouva propulsée elle aussi par la violence de son geste à l’extérieur de son cachot.  

 

- OUIIIIIIIIIII !!! J’ai réussi ! Cria-t-elle de joie en étant toujours allongée contre la porte qui se trouvait au sol.  

 

Malgré sa situation précaire, Kaori avait le sourire. Elle avait réussi. Elle était hors de cette pièce exiguë et elle se souvenait de tout, absolument tout. Elle avait milles et une raison de vouloir se battre pour s’en sortir : pour sa vie, ses amis et surtout pour Ryô.  

 

Sans perdre un instant, Kaori se redressa et analysa sa position, l’euphorie de sa petite victoire venait de retomber: la sortie par l’océan était inaccessible. Elle s’approcha pour essayer de libérer un espace pour passer mais le peu qu’elle toucha fit tomber d’autres éclats de pierres. L’explosion avait provoqué un éboulement et un monceau de pierres et de roches s’était entassé, trop haut et instable pour être gravit.  

 

Kaori devait rebrousser chemin au plus vite. Sous ses pieds nus, elle sentait les vibrations de cette détonation se répercuter dans les entrailles de cette galerie souterraine. L’eau menaçait à tout moment d’envahir la cavité, la roche commençant à s’effriter. Kaori se demanda ce qui avait bien pu causer de tels dégâts. Même si elle n’était plus coincée dans la cellule, elle n’était pas hors de danger pour autant. La situation était encore plus critique. Peut importait à quoi ou à qui elle devait cela, Kaori devait trouver une autre issue. Retrouver le chemin qui menait au bureau de Gin.  

Cependant une porte sur le côté l’intrigua. En y pénétrant, elle constata que c’était une sorte de remise. Il y avait tout le nécessaire pour entretenir un bateau : des bidons d’essence, des pièces de rechange, une boite à outils, de l’anti rouille et une lampe torche. Tout ce dont elle aurait pu avoir utilité dans l’autre pièce. Kaori s’empara de la torche après avoir vérifié son bon fonctionnement. Elle n’éclairait pas très fort mais elle s’en contenterait.  

 

Kaori s’élança dans la pénombre et l’humidité de ce dédale de roches. Elle distinguait à peine à un mètre devant elle. L’électricité ne passait plus dans les rares ampoules pour lui permettre d’identifier son chemin et sa lampe n’éclairait pas plus loin et montrait déjà des signes de faiblesse. Ses pas précipités se perdaient en clapotis avec l’eau qui s’acharnait à envahir sa route, rendant sa course difficile. A plusieurs reprises Kaori chuta et se cogna contre des creux au sol que l’eau lui masquait. Ses pieds, ses genoux et ses mains écorchés la lançaient mais elle ne pouvait pas abandonner maintenant. A chaque fois elle se relevait et persistait à s’enfoncer vers l’inconnu.  

 

Kaori ne se souvenait pas avoir mis autant de temps dans ces tunnels lorsque Gin l’y avait entraînée. Tous ces couloirs rocheux se ressemblaient dans la pénombre. Elle avait du tourner au mauvais moment. L’obscurité persistante et son faible éclairage ne permettaient pas de s’orienter convenablement et le bruit de l’eau faussait les échos. Si seulement le vacarme dans sa tête pouvait lui laisser le répit de réfléchir. Elle décida de faire demi-tour et de tourner au prochain croisement de tunnels. Elle commençait à s’essouffler et à perdre le contrôle. Encore une impasse, c’était la troisième fois. Alors que Kaori allait poursuivre sa course, une violente secousse lui fit perdre l’équilibre. Les murs de pierres ne tarderaient plus longtemps à céder sous la pression de l’eau.  

 

L’eau devenait boueuse en se mélangeant au sol qui semblait s’ouvrir sous elle. Voulant se dégager de cette boue, Kaori sentit quelque chose la retenir. Elle baissa sa lampe pour essayer de voir ce que c’était : un morceau de tissu flottait à la surface de l’eau. En l’attrapant, Kaori découvrit avec horreur que le tissu habillait un corps ou du moins ce qu’il en restait. Une partie d’un squelette venait d’émerger du sol où il avait été enterré. Le hurlement de Kaori se répercuta face à cette vision d’horreur qu’elle ne s’attendait pas à découvrir, la faisant lâcher sa torche et se débattre avec l’eau et ce squelette. Elle parvint à se défaire de ce piège macabre pour s’éloigner au plus vite de cet endroit.  

 

Elle tournait et virait dans tous les sens mais dans la confusion et sans aucune lumière, elle n’avait plus aucun repère. Elle devait le reconnaître, Kaori était perdue dans ce labyrinthe. Elle tremblait et ses nerfs menaçaient de céder à la panique. Le souffle court, Kaori avait l’impression que l’air se raréfiait. Sa tête tournait et des vertiges l’assaillaient. Les murs se rapprochaient et l’eau montait déjà à ses genoux. Une claustrophobie soudaine eut raison de la jeune femme.  

Un cri aigu et désespéré résonna contre les parois pour se propager à l’infini dans le dédale de tunnels.  

 

- N’abandonne pas ! Bat-toi Kaori ! Bat-toi pour nous !! L’incitait une voix grave et confiante.  

 

Sans le voir, Kaori savait à qui appartenait cette voix : Ryô. Il n’était pas là physiquement, elle le savait mais jamais il ne l’abandonnait. Cependant, elle doutait pouvoir réussir ce qu’il attendait d’elle :  

 

- Comment ? Je n’y vois rien ! Je ne sais pas où je suis ! Je suis perdue !!  

 

- Ecoute…, souffla-t-il en s’éloignant.  

 

- Ryô ? RYÔÔÔÔÔ REVIENS !!!!! Hurla-t-elle.  

 

Contre toute attente, Kaori reprit sa course effrénée toujours en criant. Elle scandait le nom de son partenaire. Elle écoutait sa voix retentir autour d’elle. Elle suivait ses échos. Ils étaient forts mais en les écoutant, Kaori s’aperçu qu’à un moment ils faiblissaient. Ce qui signifiait qu’il y avait un espace plus grand où ils se perdaient. Une cavité plus profonde ou un croisement de tunnels et peut-être un espoir. Ses cris la menèrent à une intersection où elle guetta le moindre bruit ou indice sur la voie à suivre. Kaori ne pouvait se fier au courant car l’eau se déversait partout sans distinction sur l’itinéraire à suivre. Ses yeux ne lui laissaient rien voir de son environnement de terre et son ouïe lui indiquait seulement que sa voix pouvait aller où bon lui semblait. Patiemment elle tata les parois et les entrées pour identifier ses possibilités. En plus du chemin d’où elle était arrivée, trois autres tunnels formaient le croisement.  

Trop concentrée qu’elle était sur sa recherche, Kaori ne perçut pas directement les petites vibrations qui perturbaient le courant de l’eau. Quand elle s’approcha de l’un des tunnels, elle sentit que ces vibrations étaient plus accentuées. Elles ne suivaient pas le débit d’eau dans toutes ces directions. Elles allaient dans un sens bien précis.  

 

Kaori, qui se tenait contre la paroi, hésita sur ce qu’elle devait faire de peur que ce ne soit encore un corps. Réunissant le peu de courage qui lui restait, elle baissa une main à hauteur de l’eau pour percevoir cette onde. Ce contact l’électrisa : ce n’était pas un courant d’air qui parcourait l’eau ni même un corps mais une nuée de rats.  

Kaori retint son souffle, elle en était presque soulagée et les sentit passer sous sa main un moment. Ils filaient sans hésiter dans ce tunnel.  

 

- Mais oui, bien sûr ! Les rats savent d’instinct où est la sortie ! Se moqua-t-elle d’elle-même. Attend-moi Ryô, j’arrive ! Lança-t-elle avec détermination.  

 

Sans attendre, Kaori se joignit à eux pour parcourir le chemin qui, elle l’espérait, la mènerait à l’extérieur.  

 

 

Dans les eaux troubles et profondes de l’océan, parmi les débris de métal et de feu, deux corps flottaient faiblement à la surface. L’impact brutal du zodiac et de la falaise les avait lourdement assommés.  

 

Ryô fût le premier à reprendre connaissance au milieu des décombres ondulants au rythme des vagues. Reprenant son souffle et ignorant ses blessures, Ryô cherchait des yeux l’autre survivant. Il le localisa à une dizaine de mètres de lui, inconscient et le visage immergé. Ryô nagea rapidement jusqu’à lui et retourna le corps : aucune respiration ne se faisait sentir. L’agrippant fermement, Ryô le ramena jusqu’à la plage où ils échouèrent. Il le sortit brutalement de l’eau en le traînant sur le sable et en rageant contre le sort qui s’acharnait à ce que Ryô sauve cet individu.  

 

- Merde ! Tu ne vas pas claquer maintenant ! T’es qu’un lâche ! Respire, bon dieu, respire !! Cria-t-il en lui faisant un massage cardiaque.  

 

Les minutes qui suivirent lui parurent une éternité. Son avenir était lié à la survie de cet homme. Lui seul pouvait lui rendre Kaori même si Ryô doutait qu’il le fasse sciemment. De plus l’océan n’avait pas le droit de lui voler cette mort, c’était à Ryô de lui infliger cette sentence. A lui de choisir quand et comment Gin allait périr. Ryô redoubla l’intensité dans ses gestes, il se moquait bien de lui briser quelques côtes au passage. Il devait lui faire recracher l’eau dans ses poumons.  

 

Gin expulsa furieusement le liquide salé et s’attarda à retrouver sa respiration. Il avait vu la mort de près et ça n’avait rien d’agréable. Il loucha sur « son sauveur » qui apparemment n’était pas en meilleure forme que lui.  

 

- Si tu attends un quelconque remerciement de ma part, tu peux courir ! Siffla-t-il.  

 

- Debout !! Ordonna Ryô.  

 

Devant la passivité de Gin, Ryô réitéra son ordre accompagné d’un coup de pied qui obligea Gin à se redresser.  

 

- Dernière chance : où est-elle ?  

 

- Tu ne la retrouveras jamais ! Nargua Gin avec un sourire satisfait.  

 

- Mauvaise réponse ! Rétorqua le nettoyeur en lui administrant un violent coup de poing à l’estomac, renvoyant Gin à terre.  

 

A genoux sur le sable, Gin se tenait les côtes mais riait encore :  

 

- Et dire qu’elle ne saura jamais tout ce que j’endure pour elle. Pourtant ces derniers mois ont été les plus beaux de ma vie. Elle était là, à mes côtés, douce et insouciante. Sais-tu que ça peau est aussi douce que de la soie et ses lèvres ont le goût…  

 

- Tu crois que j’ai le temps d’écouter les conneries d’un dégénéré de ton espèce ! Ragea Ryô en portant de nouveaux coups à son adversaire.  

 

Affalé à terre, les coups ne faisaient qu’accentuer les rires perdus de Gin.  

 

- Le temps c’est ce que nous n’avons plus ! Lâcha-t-il. Je sais que tout se termine là pour moi. Il faut savoir se retirer. Mais pour toi, ça ne fait que commencer. Tu vas sûrement me tuer mais elle viendra avec moi et avant de rendre l’âme, j’aurai la jouissance de te voir vaincu et anéanti !! Affirma Gin.  

 

- J’en ai marre de ton discours de merde ! Kaori est là, je le sais, je le sens ! Dis-lui adieu car tu ne l’approcheras plus jamais !! Lâcha rageusement Ryô.  

 

Doucement, comme s’il voulait graver chaque seconde dans sa mémoire, Ryô porta sa main à son holster. Il ne pouvait plus supporter ce monstre, son rire et son air triomphant. Ryô retrouverait Kaori sans lui. Il ne lui servait plus à rien et Gin n’attendait que ça.  

 

- Je vais quand même satisfaire ta curiosité, annonça Gin en se relevant tant bien que mal. Tu vois la demeure en haut de cette falaise ? Elle est à moi comme tout ce qui s’y trouve d’ailleurs.  

 

Ryô osa un œil vers l’imposante bâtisse qui dominait ce côté de l’île. Se pourrait-il que Kaori se trouve à l’intérieur ? Pourquoi Gin dirigeait son attention là-bas ? A quoi jouait-il ?  

 

- Je vois que tu m’écoutes enfin, reprit Gin. Toute ma vie est dans cette maison… mais en homme prudent que je suis, je ne peux décemment laisser n’importe qui y accéder après ma mort…  

 

- Où veux-tu en venir, tu ne sais rien faire d’autre que parler ! Le coupa Ryô.  

 

- Oui il est temps d’agir, en effet. Mais c’est toi qui vas lui dire « adieu »…  

 

Gin n’avait plus rien à perdre et tout ce qu’il désirait à ce moment c’était remporter la victoire sur son adversaire. C’était son dernier duel, son dernier combat et Gin voulait partir en triomphant une dernière fois.  

 

Ryô regarda Gin qui sembla d’un coup hypnotisé par sa montre. Il la caressait du bout des doigts comme admiratif sur le design de l’accessoire.  

 

- Il est temps pour le Grand City Hunter d’affronter la réalité ! Cracha Gin en appuyant sur l’un des boutons qui ornaient sa montre.  

 

Ryô comprit à cet instant que Gin avait prévu depuis longtemps de tout emporter avec lui si jamais il devait ne pas revenir d’une de ses missions. La maison devait être piégée pour éviter que toutes ses exactions ne soient dévoilées au grand jour. Sa supériorité et son arrogance le poussait jusqu’à tuer de sang-froid la femme qu’il disait aimer : Kaori.  

 

- NOOOOOOOOOOOOON !!!! Hurla Ryô en s’élançant sur Gin alors que plusieurs puissantes détonations faisaient voler en éclats la villa.  

 

 

A l’intérieur du souterrain, Kaori continuait sa progression avec les rats. Ils avaient ralenti la cadence et les uns après les autres, ils s’engouffraient dans un minuscule espace coincé entre les rochers. Kaori pouvait sentir l’air extérieur passé par ce réduit de pierres. A s’en arracher les doigts, Kaori commença à dégager les pierres pour se frayer un espace assez grand pour qu’elle puisse sortir.  

 

La violente secousse de tout à l’heure n’était rien en comparaison de ce qui se produisit à cet instant. Une suite incessante d’explosions au dessus de sa tête se fit entendre. L’eau se rua rapidement sur elle, la cognant avec force contre les pierres. Une avalanche de rochers bloqua l’issue par laquelle elle était arrivée et l’eau ne cessait de monter dans ce sas de fortune. La sortie qu’elle avait commencé à se dégager était immergée sous les eaux froides. Prenant une longue inspiration, Kaori plongea pour persévérer à agrandir sa seule voix de sortie. Autour d’elle, les pierres continuaient de tomber et l’eau freinait ses mouvements. Geste après geste, Kaori sentait sa libération à portée de main et sa vie lui échapper peu à peu. L’image de Ryô la hantait, l’encourageait. Kaori ressentait sa force s’insinuer en elle.  

 

L’effondrement total de la cavité où elle se trouvait affaissa la paroi rocheuse qui lui bloquait l’issue vers l’extérieur. Entraînée par les eaux, Kaori chuta de la falaise dans une coulée boueuse qui rejoignait l’océan. Son cri mêlé d’espoir, de peur et de liberté se perdit parmi le tumulte des eaux et le grondement des pierres…  

 

 

Sur la plage, Ryô se focalisait sur les coups qu’il portait à Gin alors que les flammes ravageaient la demeure et ébranlaient les fondations. Il sentait le sol vibrer et entendait la falaise gronder. Le bourdonnement incessant des explosions et de l’affaissement des rochers lui faisait perdre pieds avec la réalité. Les yeux embrumés par la rage et le désespoir, Ryô n’était plus maître de ses actes. A l’intérieur de lui, il était vide de toute émotion. Plus rien n’avait d’importance, ni sa survie, ni sa souffrance. Il était comme mort.  

Gin ne réagissait plus. Il était comme un pantin qui ne bougeait qu’à l’impact des coups portés. Devant lui défilait sa vie. Il ne regrettait rien. Il avait gagné.  

 

Ryô cognait le corps presque inanimé de Gin, à s’en faire saigner les jointures de ses mains. Ses larmes se mêlant à son sang alors qu’il frappait sans discontinuer, aveuglé par sa colère :  

 

- Pourquoi ??!! Rageait-il. Pourquoi ELLE ?!! Lâche !! Assassin !!  

 

 

Des remous dans l’eau puis des pas hésitants sur la plage ne modifièrent pas ce spectacle affligent.  

 

- Ryô… arrête…, souffla une voix alors qu’une main se posait fébrilement sur l’épaule de l’homme redevenu animal pour l’apaiser enfin. 

 


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