Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm, Usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 16-03-09

Ultimo aggiornamento: 24-10-09

 

Commenti: 247 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Quand la vie vous offre une seconde chance.......

 

Disclaimer: Les personnages de "Une nouvelle vie qui commence" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une nouvelle vie qui commence

 

Capitolo 17 :: Une perte de trop

Pubblicato: 13-07-09 - Ultimo aggiornamento: 13-07-09

Commenti: Bonjour, bonjour! MERCI à toutes celles qui me lisent. Je vous informe que pour les prochains chapitres, je majerais en moyenne tous les quinze jours. C'est le temps nécessaire qu'il me faut pour continuer à vous donner des chapitres construits et travaillés. J'espère que votre patience et votre attente en seront récompensées. Un GROS BISOU à ma nouvelle béta Cris, MERCI pour ton aide. Voici la suite tant attendue lol. A très vite, Bisouss!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

Le mois de Novembre touchait bientôt à sa fin, les arbres avaient perdu leurs feuilles et le froid devenait de plus en plus incisif annonçant l’arrivée des premières neiges. Assis sur le rebord de la fenêtre Ryô, un verre de whisky à la main et l’autre dans sa poche, observait sa ville d’un air absent. Cela faisait maintenant 15 jours qu’il était rentré de son expédition avec ses deux acolytes. Il avait récupéré ses forces et retrouvé ses capacités de numéro un, du moins en apparence et tentait jour après jour d’affronter cette nouvelle solitude, de reprendre goût à la vie. Il avait repris quelques habitudes comme de se rendre au Cat’s pour retrouver les autres. Il était avec eux physiquement mais son esprit voguait là où son cœur était en paix : avec son Ange. Alors il faisait semblant de rire à la vie en leur présence, de faire le pitre et le charmeur comme avant. Il donnait le change mais pour combien de temps encore ?  

 

Un long soupir sorti de sa bouche faisant apparaitre de la buée sur le carreau. Sa main se porta machinalement vers cette tache blanche. Son index se mit à bouger et sans même qu’il en prenne conscience, il mit un nom sur sa souffrance : Kaori.  

Il but une gorgée en se disant qu’une bonne ivresse lui ferait vraiment du bien mais voila il ne pouvait plus se permettre ce luxe d’oublier tout ce qu’il avait enduré.  

D’un coup bref, il essuya cette marque éphémère et retourna s’asseoir à la table. Il ne faisait même plus attention à la télé qui diffusait ses programmes sans fin.  

Pour noyer sa mélancolie autre que dans l’alcool, Ryô nettoyait machinalement son arme. Une intense émotion surgit du passé le gagnait et il se remémorait ces instants où il s’était retrouvé au pied d’un mur qu’il n’aurait jamais cru pouvoir abattre si ses amis ne l’avaient pas épaulé dans cette douleur.  

 

« Flashback à la cabane »  

 

Face à ses amis, qui de toute évidence le connaissaient plus que Ryô ne le croyait, il avait laissé éclater sa peine et sa rage d’avoir tant perdu en une seule et unique personne.  

Il lui avait fallu une semaine pour perdre son ivresse et le choc avec la réalité avait été comme un coup de poignard au cœur. Il n’aurait jamais cru être capable de se laisser aller de la sorte. Surtout devant d’autres personnes, mais ce n’était pas n’importe qui, qui le mettait devant l’évidence.  

Mick et Falcon étaient comme lui, deux hommes marchant sur un fil et qui du jour au lendemain pouvaient aussi perdre celle qu’ils protégeaient avec tant d’ardeur. Avec le recul, Ryô admettait qu’ils étaient sûrement les mieux placés pour comprendre ce qu’il vivait, comme l’écorché vif qu’il était devenu.  

Une semaine de plus l’avait aidé à reprendre pied. Au grand air, il retrouvait sa forme et sa lucidité avec un soutien sans limite et des exercices intensifs pour éliminer tout le venin qu’était l’alcool et permettant ainsi d’évacuer en parti sa colère.  

 

D’un accord unanime, il avait été décidé qu’il était temps de rentrer. Il fallait revenir à la vraie vie.  

 

La route du retour fut longue et silencieuse. Implicitement il avait été convenu qu’aucun ne parlerait des échanges passés là-bas. Falcon s’arrêta dans la rue des nettoyeurs. Mick et Ryô descendirent du véhicule et alors que Ryô regardait son immeuble avec un brin de nostalgie dans les yeux, Mick vint le rejoindre :  

 

- Tu n’as rien oublié ?  

 

Ryô ne répondit pas et se contenta de tendre la main. Mick sourit à ce geste et lui rendit fièrement son Magnum.  

Après la promesse de se retrouver plus tard au Cat’s et une poignée de main franche et sincère, chacun regagna son domicile, le cœur plus ou moins lourd.  

 

Ryô regarda ses amis disparaître. Il ne les avait pas remerciés pour le temps qu’ils lui avaient accordé et ce qu’ils n’avaient pas fait, lui donner la raclée de sa vie qu’il aurait pourtant bien méritée. Il le leur rendrait d’une manière ou d’une autre.  

 

Se retournant à nouveau vers son lieu de vie, il fit le vide dans son esprit et entra dans l’immeuble. Il savait que ce moment arriverait. Rentrer chez lui.  

Il gravit les marches calmement, bloquant une à une les pensées en rapport avec sa partenaire qui ne manqueraient pas de l’assaillir. Arrivé devant la porte de l’appartement, il prit quelques minutes pour se mettre en condition. Il tourna la poignée et entra sans hésiter.  

 

Debout sur le seuil, Ryô redécouvrit son appartement : il était à nouveau propre et presque chaleureux. Il se rappelait assez bien quels ravages il avait causé ici. Les filles s’étaient décarcassées pour le rendre à nouveau habitable. Il ferma la porte et détailla la pièce. Chaque meuble avait retrouvé sa place initiale. Les objets cassés avaient été remplacés. La lumière de cette journée de mi-novembre inondait la pièce.  

 

Il se concentra un instant pour s’imprégner de cette atmosphère légère et calme. Trop calme. Il alluma la télé, peu importait le programme, il lui fallait du bruit. Juste un peu de bruit.  

 

Ryô se rendit dans la cuisine. Il s’attendait presque à y trouver Kaori s’activant aux fourneaux vu l’heure avancée de la matinée. Les habitudes revenaient. Mais il savait que ce ne serait pas le cas. Elle ne serait pas là ni aujourd’hui ni jamais.  

Par curiosité, il ouvrit le réfrigérateur et eu l’agréable surprise de le trouver rempli de divers plats sûrement préparés par Miki et Kazue. Il y avait de quoi tenir une semaine avec son contenu. Même les placards étaient pleins. Elles ne voulaient pas qu’il meure de faim. Il sourit à cette attention.  

 

Tout en gagnant l’étage, Ryô réfléchissait à une manière particulière de montrer toute sa reconnaissance envers ces femmes d’exception. Un sourire libidineux fit son apparition sur son visage. Il se dirigea vers la salle de bain qui était étincelante. Il mit l’eau à couler dans la baignoire. En se regardant dans le miroir qui lui aussi avait été changé, il se dit que se laver à grande eau et se détendre seraient une bonne idée. Il admira sa barbe qui avait pris du volume. Il hésitait à la raser, avec un peu d’entretien elle lui donnerait un air aventureux et mystérieux et peut-être en apparence un peu plus de maturité. Cela pourrait en faire craquer plus d’une.  

 

Il se déshabilla et laissa négligemment ses affaires au sol. Sans sourciller, il se glissa dans l’eau chaude et se laissa immerger dans ce liquide bienfaiteur. Les bras le long des rebords de la baignoire et la tête renversée, Ryô se détendit autant que possible. Il pouvait entendre la télé rester allumée en bas dans le salon. Il sondait chaque pièce au fur et à mesure qu’il sondait son esprit. Il compartimentait ses souvenirs et ses émotions. Il devait reprendre le contrôle entier de son corps et de son esprit. Même si ces derniers temps il avait récupéré beaucoup de ses aptitudes, son esprit n’était pas encore opérationnel. Les yeux clos et la respiration calme, Ryô fit l’introspection de son environnement. Il visualisa chaque pièce de l’appartement : il n’y avait plus personne à part lui. Pourtant comme dans la cuisine il avait cette impression que Kaori allait apparaître au détour d’une porte. Alors patiemment il sonda son esprit et au fur et à mesure verrouilla certaines portes pour ne plus être pris au piège par son besoin plus que vital d’y croire encore.  

 

Après une bonne heure dans cet atmosphère ouatée et vaporeuse, Ryô se décida à sortir de l’eau. L’eau ruisselant encore sur son corps, il attrapa une serviette qu’il noua autour de sa taille.  

Il se rendit directement dans sa chambre afin de se vêtir. Une fois le dernier vêtement enfilé, il sortit dans le couloir. S’il voulait avancer, il devait faire taire ses regrets.  

 

Ryô ouvrit délicatement la porte lui faisant face. Dans la pièce tout était rangé en carton comme si la personne n’avait pu décider si elle restait ou partait. En effet les filles avaient dû douter de la marche à suivre pour ne pas brusquer ses émotions. Certainement qu’il leur en aurait voulu si elles avaient tout débarrassé dans cette chambre. Le lit était défait avec les couvertures pliées et laissées dessus. Dans l’armoire, plus de vêtements, ils étaient tous correctement pliés et rangés en carton. Les divers objets intimes étaient aussi cachés à sa vue. Sur la table de chevet il ne restait que l’écrin de velours qu’il savait vide. Machinalement il sortit son pendentif de dessous son tee-shirt pour le caresser du bout des doigts tout en se remémorant toutes ces nuits où il avait veillé sur le sommeil de sa partenaire.  

Il ne remettrait pas le bijou dans sa boite. Il ne voulait pas s’en séparer alors il reposa son collier de fortune contre sa peau et ressentit une certaine fraîcheur. Cette bague avait sa place près de son cœur. Il garderait Kaori quelque part en lui et pour lui.  

 

Ryô n’avait pas besoin de s’attarder dans cette chambre vide. Il referma la porte reportant à plus tard le moment de la vider réellement des toutes ses affaires. Plus rien ne pressait. Sa colère avait presque disparu.  

 

« Fin du flashback »  

 

 

Et maintenant il était là, seul dans cet appartement. Le froid avait pris ses quartier au dehors mais il en allait de même où qu’il soit. Plus rien ne suffisait à lui rendre cette chaleur qui lui manquait tant. Plus rien ni personne ne faisait battre son cœur, autre que par réflexe. Malgré tout ce que ses amis avaient fait pour lui, en sa mémoire à elle, Ryô avait l’impression de se noyer. Et la période festive qui s’annonçait, l’enfonçait encore plus dans les méandres de son inconscient torturé.  

Il n’aspirait qu’à une chose : la rejoindre. Il vaincrait ses démons de l’enfer pour la retrouver.  

 

Ryô reporta son attention sur son arme. Il regarda ses mains caresser le métal froid, insérer une balle dans le barillet et le faire tourner. Il n’avait pas peur.  

D’un geste lent et assuré il porta l’arme à sa tempe. La fraîcheur de l’embout contre sa peau l’électrisa. Il garda les yeux ouvert et arma le chien. En un instant sa vie défila devant ses prunelles plus sombres qu’une nuit d’orage : les mauvais comme les bons souvenirs, des visages, des mots, des sourires et des larmes. Le silence régnait dans sa tête et dans son cœur. Sa vie le submergeait.  

 

Le doigt sur la gâchette, prêt à affronter la mort, Ryô ressentit un frisson le parcourir de part en part. Ecarquillant les yeux, il distingua devant lui l’image incertaine de Kaori. S’il s’écoutait à cet instant, il tendrait la main pour la toucher, la retenir. Mais elle s’évanouirait alors, car elle n’était qu’illusion.  

Pourquoi son imagination lui jouait ce tour maintenant ? Pour qu’il trouve la force d’aller jusqu’au bout ? Venait-elle l’accompagner dans ce geste ? Venait-elle le narguer ? Le mettre au défi d’oser cet acte ?  

Elle était pâle et dans ses yeux farouches et résignés, une douleur profonde. Qu’était-il en train de faire ? Il ne pouvait détacher son regard de ses yeux noisette qui le suppliaient presque. Puis il vit ses lèvres remuer mais aucun son ne lui parvenait. Il décrypta ce qu’inlassablement elle scandait : « Ne m’abandonne pas ».  

Comment était-ce possible ? De l’abandonner, elle qui n’était plus ?  

 

- Comment oses-tu me demander ça ?! De quel droit reviens-tu maintenant me dire ce que je dois faire ou pas ?!  

 

Ryô avait conscience qu’il n’y avait que lui dans cette pièce mais cette apparition subite réveilla sa colère d’avoir été abandonné de la sorte.  

L’arme toujours au poing, il continua son flot de révolte.  

 

- Je te signale que c’est toi qui es partie ! Ironisa-t-il. Tu t’attendais à quoi ? A ce que je fasse comme si ? Que je continue sans toi ? Tu t’es plantée ! Sans toi je ne suis plus rien… je le sais à présent… alors regarde-moi !!! Hurla-t-il en jetant son verre au travers de l’apparition. L’image se floua un instant alors que les débris s’éparpillaient au sol.  

 

Ryô s’était levé et tout son corps était tendu par cette rage qui l’animait face à l’image de sa partenaire. Il se présentait à elle tel qu’il était à présent : faible et démuni.  

 

- Tu es venu te repaitre de la bête qui se meurt ? Profite, le spectacle sera bref !!  

 

« Ne m’abandonne pas ».  

 

- Arrête ! Arrête de répéter que je t’abandonne ! C’est toi qui es partie !! Alors que j’aurais du partir avant toi…  

 

Essoufflé par l’émotion de cette révélation devant son juge, Ryô était à bout.  

Le regard froid destiné d’ordinaire à ses ennemis se posa sur le reflet ondulant de Kaori. Il braqua son arme sur elle et arma de nouveau le chien.  

 

- Ne viens pas me culpabiliser tu entends !! J’y arrive très bien tout seul, Disparait !!!! Pars !!! Va-t-en une bonne fois pour toute!!!! …  

 

Le coup partit sans que Ryô ne bouge. La seule et unique balle se trouvant dans le barillet siffla dans les airs avant de faire exploser le téléviseur. Le silence revint et Kaori l’implorait toujours.  

 

Stupéfait face à l’appareil en miette, son arme toujours fumante et Kaori qui semblait de plus en plus en détresse, Ryô réalisa à ce moment précis qu’il aurait dû mourir. Encore une fois, même loin de lui, sa partenaire lui avait sauvé la vie. Pourquoi essayait-elle encore de le sauver ? Que voulait-elle ?  

 

- Regarde où j’en suis sans toi… qu’attends-tu de moi ?? Je n’en peux plus de cette vie là… je suis fatigué de ce poids sur mes épaules… sans toi je n’y arrive plus…  

 

Ses poings s’abattirent sur la table. Le dos courbé et la tête rentrée dans les épaules, Ryô refusa de laisser sa tristesse s’échapper de son corps.  

Devenait-il fou ? Etait-ce son imagination, son inconscient ou son instinct qui lui soufflait d’y croire encore ? Mais croire en quoi ? Cela n’avait aucun sens.  

 

Ryô rangea son arme après l’avoir rechargé entièrement, prit sa veste et sortit. Il avait besoin d’air. Il avait besoin de réfléchir encore. Il ne vit pas Kaori se faire happer et s’évanouir dans les airs.  

 

Depuis son retour il y avait une chose qu’il n’avait pas encore faite, peut-être était-ce le moment de s’y résoudre. Se recueillir auprès de sa famille de cœur. Ryô appréhendait ce moment mais il fallait qu’il lui fasse correctement ses adieux avant le grand saut. C’était ce qu’elle voulait. C’était ce qu’il avait décidé.  

 

Il décida de s’y rendre à pied. Les rues étaient calmes par cette froide journée. De toute manière il n’avait plus le cœur à papillonner.  

 

Arrivé devant la grille, il regarda les fleurs qu’il avait achetées en chemin pour cette occasion. La démarche assurée, Ryô se rendit devant les tombes qui protégeaient à présent des êtres particuliers. Kaori avait été installée près de son frère. Ryô ne savait même pas qui avait pris ces dispositions mais c’était une délicate idée de les réunir ainsi. Il aimait l’idée que Kaori ne soit pas seule dans cet endroit.  

 

Silencieusement il dit ce qu’il avait à leur dire. Il leur demanda pardon pour son absence et son comportement indigne d’eux ces derniers mois. Ryô n’était pas du genre à épiloguer même mentalement, il alla à l’essentiel. Il osa détailler la stèle qui protégeait maintenant la seule femme qu’il avait aimée. Dans sa tête les souvenirs revinrent : leurs chamailleries, sa jalousie, ses massues, ses rires et ses larmes et son apparition. Alors qu’il souriait à l’évocation de leur partenariat, ses yeux s’embrumèrent pour toutes les larmes qu’elle avait versées pour et à cause de lui. Il déposa un bouquet sur chaque tombe et promit de la rejoindre au plus vite. Sa décision était enfin prise !!  

 

S’immobilisant devant les stèles, Ryô venait de ressentir une présence non loin de lui :  

 

- Bonjour Saeko, dit-il sans même se retourner.  

 

A quelques mètres de lui, la belle inspectrice était soulagée de le revoir tous sens en éveil. Elle était passée à l’appartement et constatant son absence, elle avait su, intuitivement, où trouver Ryô. Elle se rapprocha pour le saluer et mentalement adressa ses vœux aux défunts.  

 

Ensemble ils quittèrent ce lieu de repos. Tous deux avaient perdu l’être aimé de manière brutale. Chacun savait ce que ressentait l’autre même si leur réaction à ce drame avait été bien différente.  

 

Se retrouvant dans la rue, Saeko afficha la couleur sans détour :  

 

- J’ai besoin de toi.  

 

- Je t’écoute.  

 

- Pas ici, dit-elle en guettant les environs.  

 

Précipitamment elle l’entraîna jusqu’à sa voiture. Elle mit le contact et démarra. Tout en roulant elle lui exposa la situation :  

 

- Tu te souviens de la dernière enquête sur laquelle on travaillait ? Officiellement cette affaire est classée mais j’ai continué mon enquête quand même.  

 

Elle jeta un regard nerveux dans le rétroviseur. Ryô se souvenait parfaitement de cette affaire, quelque part elle lui avait coûtée chère. Il observa la jeune femme, elle semblait vraiment nerveuse et cela ne lui ressemblait pas de se laisser impressionner de cette manière. Par réflexe, il guetta la circulation fluide. Il n’y avait rien de suspect aux alentours. Il n’avait qu’une hâte, se retrouver seul.  

 

- Tu as trouvé quelque chose d’intéressant ?  

 

- Rien de valable mais en faisant appel à certaines relations, j’ai pu avoir un nom et apparemment mes questions dérangent. On m’a fait comprendre de ne pas continuer car cette personne est bien entourée… C’est bien un flic et haut placé en plus : il a un champ d’action total et une autorisation prioritaire quelque soit l’affaire.  

 

- Un homme d’expérience avec les pleins pouvoirs, sacré mélange. Lâcha-t-il dans un sifflement admiratif.  

 

- Exact ! Et depuis peu j’ai remarqué que j’étais suivie. De plus toutes mes enquêtes en cours sont réétudiées soit disant pour vérifier la procédure.  

 

- Quelqu’un cherche à te faire abandonner la partie. Tu risques gros, crois-tu que ça en vaille la peine ?  

 

La voiture ralentit et se gara devant l’immeuble de briques rouges. Saeko semblait reprendre son calme, se sentant enfin en sécurité.  

 

- C’est sérieux Ryô, peu importe ce que cela me coûtera, je dois aller jusqu’au bout. C’est une question de principe.  

 

Elle le regarda intensément. Quelque chose avait changé, Ryô semblait imperturbable à la situation. Il semblait ailleurs.  

 

- Heu… tu comptes garder cette barbe ?  

 

- Joli. Fit Ryô en caressant sa toison.  

 

- Si on veut, ça te donne un coup de vieux. Répondit malicieusement l’inspectrice.  

 

Ryô n’en croyait pas ses oreilles : « vieux ». Mais son apparence n’avait plus d’importance.  

 

Ryô descendit du véhicule en rageant faussement sur le manque de goût de la jeune femme et se dirigea vers les marches de son immeuble alors que Saeko éteignait le contact.  

 

Alors qu’il accédait à l’escalier, un crissement de pneu se fit entendre. Une voiture arrivait en trombe dans la rue. A l’avant du côté passager se tenait un homme au visage camouflé par de larges lunettes noires et une casquette. La seule chose visible était la mitraillette qu’il avait armée.  

 

- SAEKOOOOOOO !!!!!!  

 

Ryô roula à terre et dégaina son magnum en visant l’adversaire. La voiture était blindée alors il tira dans les roues.  

Au même moment une rafale de balles s’abattit sur une partie de l’immeuble et sur la voiture de l’inspectrice, faisant voler les vitres en éclat.  

Aussi vite qu’ils étaient arrivés, les attaquants prirent la fuite avec un pneu crevé qui ne freina pas leur course.  

 

Se relevant, Ryô accouru auprès de la jeune femme en espérant que les dégâts soient minimes.  

Il ouvrit la portière conducteur et il eu juste le temps de rattraper Saeko qui s’effondrait dans ses bras. Elle avait de multiples blessures dont la plus importante semblait être à la gorge et d’où le sang coulait abondamment.  

 

- Reste calme, les secours vont arriver.  

 

- Nous… savons… qu’il est trop tard. Ryô… toutes les infos sont… dans un casier… à la gare…  

 

Faiblement Saeko sortit une petite clef de sa poche qu’elle tendit à Ryô  

 

- Ryô…  

 

- Garde tes forces…  

 

Il prit l’objet qu’il serra dans son poing. A nouveau il se sentit impuissant. Il tenait dans ses bras une femme qu’il admirait par son courage, sa détermination et sa force à continuer ce en quoi elle croyait malgré les épreuves. Saeko était son dernier lien avec la famille Makimura. Et elle allait mourir elle aussi. Tendrement il lui caressa les cheveux alors qu’elle resserrait ses mains sur lui.  

 

La respiration de l’inspectrice se faisait plus difficile et chaque tentative pour parler lui provoquait une douleur effroyable.  

 

- L’homme que… tu vas… affronter… connaissait…  

 

- Saeko ? Saekoooooo !!!!  

 

A genoux à même le sol, Ryô étreignait la jeune femme qui venait de perdre connaissance. Ses mains se crispèrent et ses yeux étaient habités par la rage de perdre encore une personne chère. Il était hors de question qu’il la perde aussi.  

 

Alerté par les échos de balles dans la rue, Mick déboula sur la scène l’arme en main.  

C’était avec effarement qu’il ne put que constater les dégâts. Il reconnut l’inspectrice au sol, pâle comme un linge et visiblement sans vie. Ryô s’acharnait à faire repartir son cœur par de puissants massages cardiaques.  

 

- Ryô, arrête… c’est fini…  

 

- NON ! Je t’interdis tu m’entends SAEKO !! Je t’interdis de me faire ça ! Ce n’est pas à toi de partir !  

 

Ryô ne prêtait pas attention aux dires de son ami. Il refusait de revivre ça, encore.  

Ses mains et ses vêtements étaient recouverts du sang de l’inspectrice, il tenta de stopper l’hémorragie au niveau de son cou mais cela ne fit rien.  

 

- Vas chercher la voiture !! Ordonna Ryô en balançant les clefs de la Mini.  

 

Mick obéit sur le champ, s’il restait une infime chance, il fallait la tenter même s’il n’y croyait plus.  

Ryô prit la jeune femme dans ses bras et s’installa aux côtés de Mick qui fila à toute allure à la clinique du Doc. Une main ferme sur la gorge pour comprimer l’écoulement du sang et de sa main libre il continuait les à-coups sur sa poitrine, Ryô sentit quelques larmes couler sur ses joues.  

 

- RESPIRE !!! Hurla-t-il.  

 

Mick freina un coup sec et descendit du véhicule pour aider Ryô.  

A l’intérieur de la clinique, il ne fut pas besoin d’explication pour que de suite Kazue et Doc prennent en charge l’inspectrice.  

Ryô resta là les bras ballants alors que déjà Mick prévenait les autres et surtout Reika.  

 

Le couple de mercenaires fut le premier à arriver mais au regard de Mick, ils comprirent qu’il n’était pas l’heure des questions.  

Ils étaient tous dans la salle d’attente dans un silence oppressant quand Reika pénétra en trombe en se jetant directement sur Ryô.  

 

- Tout ça c’est de ta faute !!! Tu n’apportes que le mal ! Pourquoi ne l’as-tu pas protégée ?!  

 

Ryô ne chercha pas à parer les coups de la jeune femme qui lui martelait le torse aussi fort qu’elle le pouvait. Il comprenait sa douleur car il ressentait la même. Il savait que tout serait tenté pour sauver Saeko mais il ne se faisait pas d’illusion sur le sort de son amie.  

 

Mick stoppa les gestes de Reika et l’éloigna pour tenter de la calmer.  

 

- Il n’y est pour rien. Dis-le-lui Ryô.  

 

Ryô n’osait affronter les pleurs de la jeune femme. Il regardait ses mains où le sang avait séché.  

Il était coupable de ne pas avoir pris au sérieux les craintes de Saeko. Il était coupable de ne pas avoir agit plus vite. Il était le seul et unique responsable de cette situation.  

 

- Tenez-moi au courant, lâcha-t-il en se dirigeant vers la sortie sous les regards d’incompréhension de ses amis.  

 

- Tu as raison, fuis ! C’est ce que tu fais de mieux ! Ragea Reika.  

 

Ryô stoppa son geste mais ne trouvant rien à redire, il franchit le seuil de la clinique et disparut.  

 

Personne ne vit ses yeux noirs retrouver leur éclat d’antan, une nouvelle hargne assoiffée de vengeance venait de naître en lui. Le loup qu’il était, partait traquer sa proie. Il ne partirait pas de ce monde avant d’avoir assouvi sa vengeance. 

 


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