Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm, Usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 16-03-09

Ultimo aggiornamento: 24-10-09

 

Commenti: 247 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Quand la vie vous offre une seconde chance.......

 

Disclaimer: Les personnages de "Une nouvelle vie qui commence" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une nouvelle vie qui commence

 

Capitolo 14 :: Des esprits tourmentés

Pubblicato: 15-06-09 - Ultimo aggiornamento: 15-06-09

Commenti: Bonjour, bonjour! Merci pour vos petites attentions, chaque son soutient à son importance. Bonne lecture! Bonne semaine à tous et à toutes, bisouss!!

 


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Ryô émergeait. Il avait senti un air frais venir lui fouetter le visage. Machinalement il chercha à se protéger de cette intrusion glaciale. Son corps était engourdi et sa gorge sèche. Sa soif aussi se réveillait et tant qu’il n’aurait pas sa dose il ne serait pas des plus conciliants :  

 

- Bonjour « La Belle au bois dormant » ! Bien dormi ? Demanda Mick.  

 

Portant la main à sa tête Ryô essayait de calmer la tempête qui y sévissait :  

 

- Dégage Angel ! T’as rien à foutre chez moi ! Et ferme cette fenêtre on se les caille !!  

 

Persuadé d’être toujours chez lui, Ryô chercha à taton de quoi se réchauffer. Il avait besoin d’une bonne rasade qui l’aiderait à affronter encore cette journée. Il avait toujours une bouteille près de lui mais là pas moyen de mettre la main dessus. A force de chercher les yeux clos et de se débattre dans la couverture, Ryô finit par tomber lourdement de son lit. Son corps était pesant et ses forces lui manquaient. Malgré tout il trouva le moyen de prendre appuie contre le bord du lit pour tenter de se lever. Il essayait de rassembler ses idées et ses souvenirs. Péniblement il ouvrit les yeux et la lumière vive de ce mois de novembre le brûla.  

 

- Qui vous a permis ? Qu’est-ce que je fous ici ? Dit-il en tentant de se lever mais sans succès.  

 

Ryô était dans le flou mais le peu qu’il distinguait lui permettait de se rendre compte qu’il n’était pas chez lui. Peu à peu sa mémoire tentait de lui rappeler les derniers évènements. Sa tête tambourinait. Il était en sueur et avait la bouche pâteuse. Il fallait qu’il boive quelque chose, de fort de préférence. Il se rappelait vaguement ce qui s’était passé et cela ne lui plaisait pas du tout.  

 

- On ne te retient pas. Tu es libre de partir, intervint Falcon alors qu’il déposait le café et les tasses sur la table.  

 

Mick laissa la porte grande ouverte et vint s’installer avec Falcon à table. Ils attendaient que Ryô se décide à les rejoindre.  

 

Doucement Ryô se mit debout et s’immobilisa le temps de trouver son équilibre. D’un pas mal assuré, qui n’échappa pas aux deux autres, Ryô s'avança jusqu’à la table où il prit appuie. Il ne se sentait pas entier. Il lui manquait quelque chose.  

 

- Rendez-moi mon arme et filez-moi les clefs, que je me barre ! Lança-t-il sans détour.  

 

- Vu ton état, tu ne saurais pas quoi faire de ton magnum. Et si tu veux te « barrer », utilise tes jambes, répondit calmement Falcon.  

 

- Haha haha !!!  

 

- Qu’est-ce qui te fait rire l’amerloque ? Siffla Ryô.  

 

- Juste le fait de t’imaginer faire du stop avec ta dégaine. Tu ferais fuir n’importe qui à des kilomètres.  

 

- Ouais… mais vous, vous êtes là…  

 

- Rien que pour toi, t’en as de la chance, prononça Mick, en le fixant des les yeux pour lui montrer son sérieux.  

 

Voyant qu’il n’aurait pas gain de cause et qu’il n’était pas en état de leur résister, Ryô s’installa avec eux non sans leur faire comprendre que ce n’était pas de gaité de cœur.  

 

- Et alors, on va rester combien de temps coincés ensemble… à se regarder dans le blanc des yeux ?  

 

- Le temps nécessaire. Pourquoi t’as mieux à faire ? Demanda Falcon en lui servant une tasse de café noir.  

 

Ryô bu une gorgée qu’il recracha aussitôt :  

 

- C’est quoi cette horreur ?! T’as rien de mieux à proposer ?  

 

De colère, Ryô jeta sa tasse au sol où se déversa le liquide encore fumant. D’un geste brusque Ryô se leva, renversant sa chaise dans un bruit sourd. Il les fixa à tour de rôle et déversa sa rage d’être là où il ne voulait pas :  

 

- J’ai besoin de personne !!! Et surtout pas de vous… de votre pitié !!! Cherchez-vous une autre âme à sauver ! Pour moi c’est foutu ! Faites-vous une raison !!  

 

Ryô gesticulait dans tous les sens. Il peinait à garder son équilibre. Sans plus de manière il cessa de s’intéresser à eux pour se concentrer sur la sortie.  

 

D’une démarche chancelante et impatiente, Ryô se dirigea au dehors. Tout tournait autour de lui mais s’il devait rentrer par ses propres moyens, il le ferait. L’air frais de la nature l’assaillit et le déstabilisa. Le moindre bruit de cet environnement lui martelait le crâne. Il avait chaud et soif. Il était en manque.  

 

Mick soupira. Il se doutait que Ryô prendrait mal le fait de se retrouver ici avec eux, contre son gré. Ils n’étaient pas du genre à parler. D’ailleurs ils ne s’attendaient pas à de longs discours mais il fallait que d’une manière ou d’une autre Ryô se lâche et se libère de sa prison de solitude et de rancœur où il s’était lui-même enfermé.  

 

Mick regarda Falcon qui buvait son café l’air de rien.  

 

- Il n’ira pas loin, affirma le mercenaire.  

 

Comme pour confirmer ses dires un bruit sec leur parvint de l’extérieur.  

 

Résignés, les deux hommes se levèrent pour aller constater les dégâts.  

 

Ryô était affalé de tout son long, face contre terre. De toute évidence il n’arrivait plus à se relever. Il avait surestimé ses capacités et oublié tout l’alcool qu’il avait emmagasiné ces derniers mois. Il était encore imbibé et il lui faudrait plus d’une nuit pour décuver complètement.  

 

- A ton tour de le porter, lança Falcon en retournant dans la cabane.  

 

- Bah voyons ! Je te ferais remarquer que c’est toi les muscles et moi la tête ! Prétexta le beau blond.  

 

- Et mes muscles vont te faire la tête au carré si tu fais pas ce que je te dis, grogna Falcon.  

 

- Et voilà, tout de suite la violence… s’indigna Mick.  

 

Il franchit la courte distance qui le séparait de Ryô. En effet ce dernier n’avait pas eu le temps d’aller très loin, il n’avait même pas atteint la voiture.  

 

- Allez, fais un effort ! T’es pas léger ! Encouragea-t-il en passant son bras sous le corps alourdi de son ami.  

 

Dans un ultime effort, Mick réussi à le lever. Il fallait maintenant qu’il trouve son équilibre avec ce poids supplémentaire et Ryô n’y mettait vraiment pas du sien.  

 

Mick se demanda alors comment ils parvenaient à rentrer à moitié inconscient suite à leurs virées nocturnes. Cette époque quelque peu insouciante lui paraissait bien lointaine.  

 

Retrouveront-ils un semblant de paix ? S’ils parvenaient à lui faire reprendre ses esprits, que sera leur vie après ? Malgré tout, ils ne pourront pas faire comme si. Ryô redeviendrait-il Ryô ?  

 

Mick ne s’était jamais inquiété de l’avenir de Ryô puisqu’il y avait Kaori pour veiller sur lui. Chacun connaissait les risques de leur métier et chacun avait une raison de rentrer entier. Mais maintenant l’équilibre était rompu. Et c’était à eux de palier ce manque et cette absence.  

 

Et à cet instant, alors qu’il soutenait du mieux qu’il le pouvait son ami, Mick mesurait toute la patience et l’amour dont avait fait preuve la jeune femme. Personne ne pourrait la remplacer. Jamais. Kaori restera leur ange à tous.  

 

Mick espérait sincèrement que où qu’elle soit au Paradis, Kaori continuait de veiller sur eux et sur Ryô. Qu’elle lui prodiguerait la force nécessaire pour se reprendre en main.  

 

 

Les jours suivants se succédèrent avec leur lot de reproches et d’injures en tout genre. Aussi patiemment que possible Falcon et Mick enduraient la rage et la colère que Ryô déversait pendant ses courts moments de prise de conscience. L’alcool était toujours tenace et Ryô avait l’esprit fiévreux ce qui excusaient en partie le comportement déplorable qu’il avait.  

 

Mais au quatrième jour Ryô ne desserra pas les dents. Pas un mot.  

Il avait repris un semblant de forme humaine avec ce sevrage intensif. Il se faisait distant et méfiant à l’égard de ses amis. Epiant leurs faits et gestes, attendant l’instant où ils relâcheraient leur garde. Ryô n’était plus un enfant que l’on devait surveiller. Depuis longtemps il savait se prendre en charge, et ce n’était pas parce que ceux qui se disaient ses amis n’étaient pas en accord avec sa façon de faire qu’ils pouvaient se permettre de choisir ce qui était bon pour lui.  

 

Ryô n’en pouvait plus de cette situation : se retrouver au milieu de nulle part avec deux hommes, sans aucun moyen de distraction, aucun alcool, à attendre quoi ? Rien. Il ne leur avait rien demandé alors comment pouvaient-ils espérer quelque chose de lui en retour ? Il ne devait rien à personne.  

 

La vie ne l’avait jamais épargné et même s’il avait voulu y croire avec Hide puis Kaori, tout cela n’était qu’illusion. Ryô n’était pas fait pour le bonheur ou le bonheur n’était pas fait pour lui. Peu lui importait, le résultat était le même : il était seul. Même parmi des inconnus ou des « amis », il était seul. C’était son destin, sa vie, son choix.  

 

Mick et Falcon avaient renié leur passé pour passer à autre chose, une vie « normale ». Pour Ryô cela était impensable, impossible de dissocier ce qu’il était de qui il était.  

Ryô était une arme, il était la mort. Il le savait depuis très longtemps que la seule chose qu’il pouvait offrir c’était la délivrance par la mort, parfois douce parfois cruelle. Avec Kaori, il avait défié ce qu’il était. Il avait profité autant que possible de tout ce qu’elle lui avait apporté dans sa vie. Il avait même cru avoir changé pour elle. Qu’il était différent et que peut-être il pourrait vivre autre chose que la destruction et la souffrance, avec elle. Et son côté obscure l’avait rappelé à l’ordre en lui enlevant la seule personne à laquelle il avait vraiment tenu. Il avait été détourné de sa véritable destinée. En ce jour fatidique, la mort était revenue auprès de lui pour lui signifier que rien, jamais, n’était acquis. Ryô avait oublié tout cela, Kaori avait su occulter tout les « inconvénients » de sa vie.  

 

Ryô était partagé entre deux sentiments : devait-il regretter d’avoir voulu vivre dans la lumière de son ange ? Ou devait-il en tirer la leçon ? Ne jamais se laisser amadouer par un sourire, surtout son sourire…  

Ryô chassa rapidement les images de sa partenaire qui l’envahissaient. Il ne pouvait vivre avec ses sentiments, sa joie, son amour. Il enrageait de ressentir ses émotions jusque là ignorés. Il se sentait faible.  

 

La présence de Mick et Falcon ne l’aidait pas non plus à se sentir mieux. Ryô ne voulait pas de leur sollicitude. Il ne la valait pas.  

Le fait d’être sevré malgré lui, lui permettait au moins de revenir à sa triste réalité et de comprendre et d’accepter ce qu’il était. Il se devait de reprendre ses anciennes habitudes et de revêtir les parures de l’Ange de la mort : solitude et désolation. Il en allait de sa survie.  

 

- Arrêtes de te morfondre et vient donc avec nous. Un peu d’exercices te fera pas de mal.  

 

Son acolyte américain venait de le couper là dans ses réflexions. Il le toisa un instant.  

 

- Je croyais que vous ne m’obligiez à rien, que j’étais libre de faire ce que bon me semble ? Ironisa Ryô.  

 

- Oui mais moi ce que j’en dis c’est pour ne pas que tu t’ennuies. C’est toi qui vois.  

 

Mick s’éloigna de Ryô. Il savait que l’alcool s’était dissipé et que maintenant seul Ryô pouvait décider de la tournure des choses. Mais il ne fallait pas pour autant le laisser broyer du noir. Et entêté comme il était ça ne se ferait pas dans la dentelle. Mick rejoignit Falcon qui commençait à s’impatienter :  

 

- T’es prêt ?  

 

- Pourquoi moi je suis obligé de t’obéir et pas lui ? Se plaignit Mick en désignant Ryô resté assis sur les marches de la cabane.  

 

- Humpf…  

 

- Ouais et ça aussi c’est pas drôle, tu n'as aucune conversation ! J’en ai marre !  

 

Sous le regard effaré de Falcon, Mick prit la position du tailleur à même le sol en croisant les bras sur son torse. Il boudait.  

 

Falcon aussi commençait à saturer et il était temps que Ryô se reprenne sinon le mercenaire serait le seul à revenir entier de cette escapade.  

 

- Ca suffit ! Toi le blondinet, on dirait un gamin ! Si t’as besoin d’une correction pas de problème je m’en charge ! Grogna le mercenaire en s’avançant vers Mick qui de peur détala comme un lapin pour se retrouver derrière Ryô.  

 

- Dégages et débrouilles-toi tout seul ! Le repoussa Ryô.  

 

- Merci pour le soutient, ça fait plaisir ! Pleurnicha Mick.  

 

Falcon se rapprocha du duo de nettoyeurs :  

 

- Quant à toi, Ryô, il va être grand temps de refaire surface. Ma patience à des limites et si tu crois que je vais supporter ton silence morbide et les jérémiades de la fillette à tes côtés sans broncher vous avez tort !  

 

- Hey ! Qui tu traites de fillette ? J’ai rien d’une fille, je suis un homme, un vrai ! Objecta Mick en se relevant et en bombant fièrement le torse.  

 

Falcon ne portait aucune attention à Mick. Il avait réussi à accrocher le regard de Ryô et attendait qu’il passe à l’action.  

Mick jugea la situation, il y avait de l’électricité dans l’air. Précautionneusement il s’éloigna de Ryô.  

Ce dernier s’était raidit et ses yeux prenaient une teinte funèbre. Au ralenti Ryô se releva sans aucune hésitation et sans lâcher son ennemi potentiel des yeux :  

 

- Tu veux me défier ? Saches que cette fois tu ne m’auras pas aussi facilement. Je suis en pleine possession de mes moyens.  

 

- Si tu veux absolument en venir aux mains pour enfin vider ton sac, allons-y ! Lança Falcon en retroussant ses manches.  

 

- Minute les gars, vous allez pas vous battre ? On est pas là pour ça ! Falcon, je te croyais plus malin que ça ?  

 

Mick se voulait la voix de la sagesse en s’interposant entre eux mais rien n’y faisait, les deux hommes l’ignoraient royalement et étaient prêts à en découdre.  

 

- OK ! Comme vous voulez et si ça vous dérange pas, je compte les points, annonça Mick en se mettant à l’écart pour laisser de l’espace à leurs ébats.  

 

Les deux hommes se toisaient sans qu’aucun ne bouge, chacun guettant l’autre. Leur respiration était calme et régulière. Les muscles tendus et le regard fier. Le jeu des nerfs avait commencé. Un vent frais s’était levé mais ça ne les perturbait en rien.  

 

Adossé contre un arbre, Mick commençait à trouver le temps long.  

 

- Vous savez que pour le moment c’est match nul ? Osa-t-il.  

 

Un silence lourd de sens fut la seule réponse. Mick soupira et décida de prendre son mal en patience.  

 

- Tu sais que je t’ai déjà mis hors service une fois et aujourd’hui il n’y a personne pour m’empêcher de finir le boulot ! Siffla Ryô.  

 

- Vas-y ! J’aimerais bien savoir de quoi tu es capable sans elle, répondit le mercenaire.  

 

- Ne parle pas d’elle ! J’interdis quiconque de parler d’elle ! Kaori ne te sauvera plus ! Ragea Ryô en attrapant Falcon par le col.  

 

- Je ne parlais pas de la petite mais de ton arme.  

 

Le silence régna un instant, le temps pour chacun de réaliser ce fait : Kaori était dans l’esprit et les pensées du nettoyeur. Il fallait que Ryô apprenne à revivre sans elle. A faire abstraction de sa douleur car quoiqu’il fasse, Kaori serait toujours avec lui. Il la verrait dans l’appartement, dans chaque femme qu’il croiserait. Alors il fallait aujourd’hui que Ryô se fasse une raison tout comme eux l’avaient fait.  

Ils ne l’oubliaient pas mais chacun à sa façon vivait sans elle et ils s’étaient relevés pour avancer. Ryô n’était pas seul. Ils ne le laisseraient pas s’isoler d’eux. Falcon était persuadé que ce qui les avaient tant unis ces dernières années c’était Kaori. Elle leur avait appris le vrai sens des mots famille, amis et amour. Il était fier de l’avoir rencontrée et il ne laisserait pas Ryô tout renier ni la renier.  

 

Ryô se crispa à cette révélation, il avait perdu son sang-froid. Il se maudissait de réagir ainsi. Il relâcha sa prise avec mépris.  

 

- Tu ne vaux pas la peine de me salir les mains. Tu parles plus que tu n’agis. Tu t’es ramolli depuis que t’as perdu la vue.  

 

Ryô voulait lui faire mal physiquement mais son adversaire n'était pas du genre à riposter sans réfléchir. Ryô devait le défier dans son honneur, alors autant rouvrir les vieilles blessures. Lui rappeler à son bon souvenir dans quelles circonstances Falcon s'était retrouvé démuni d'un sens et par qui sa fierté en avait été altérée.  

 

 

********************  

 

 

Kaori se tenait sur la terrasse, profitant du temps qui s’était radoucit, une tasse de café entre les mains. Depuis quelques jours elle se sentait la force de se lever. Elle avait trouvé dans l’armoire de sa chambre tout le nécessaire pour se vêtir. Il y avait des tenues pour le quotidien et d’autres plus « habillées ».  

Elle avait opté pour un pantalon noir et un chemisier écru avec un long gilet pour se couvrir. Elle resserra son gilet sur elle quand un vent venu de la mer se leva. Son regard perdu sur le domaine qui s’étendait à ses pieds, elle tentait de mettre de l’ordre dans ses pensées et d’ignorer la migraine qui commençait à apparaître. Depuis combien de temps était-elle là ?  

 

Elle n’avait pas encore fait le tour de la demeure mais tout cet espace la terrifiait. Kaori avait voulu quitter la sécurité de sa chambre pour découvrir son nouvel environnement mais elle ne s’attendait pas à ça. Une maison aussi grande qu’un hôtel, des terrasses et des parcs et ce silence. Tout était à sa disposition, elle pouvait aller où bon lui semblait lui avait dit Gin. Mais pourquoi était-elle ici ? Avec lui ?  

 

Il l’encourageait et la soutenait dans sa convalescence. Tous les deux n’avaient pas encore parlé de la raison de la présence de la jeune femme en ces lieux mais elle était rassurée que Ginko soit là. Elle avait oublié à qu’elle point il lui avait manqué. A défaut d’avoir les idées claires, elle ne se retrouvait pas totalement perdue puisque lui était là. Il l’accompagnait dans chacun de ses gestes. L’avertissait de ses moindres mouvements pour qu’elle n’ait pas à s’inquiéter car elle avait du mal à rester seule. Ses crises pouvaient survenir n’importe quand et elle angoissait à l’idée d’en vivre une, seule.  

Mais Gin n’était jamais loin. Il apparaissait toujours quand elle se sentait mal, physiquement ou psychologiquement. Il était attentionné et prévenant. D’aussi loin qu’elle se souvenait, Gin avait toujours été à son écoute. C’était un ami et un frère de substitution formidable. Elle savait qu’elle pouvait se reposer sur lui. Comment s’étaient-ils retrouvés ?  

 

Entre les souvenirs de son enfance et les quelques flashs de ses tourments, Kaori se rattachait à la présence de l’homme à ses côtés, de son sourire, sa chaleur et son réconfort. Tout comme Hide, il veillait sur elle.  

 

Un vent plus fort lui fit prendre conscience qu’il était temps de rentrer à l’intérieur. Cette terrasse donnait accès sur la salle à manger. Une grande table trônait au centre de la salle luxueusement meublée tout comme chaque pièce dans cette maison. Kaori referma la porte fenêtre. Elle traversa la salle hâtivement et ses pas pressés résonnèrent contre le parquet. Arrivée dans le hall d’entrée, elle guetta le silence. Elle distingua la voix de Gin provenant d’une pièce sur sa gauche. Comme il l’avait dit, il était dans son bureau.  

Elle toqua à la porte et entrouvrit l’épaisse cloison de bois. Timidement elle lui sourit.  

 

Gin était au téléphone et lui fit signe de s’approcher et de patienter un instant. Kaori referma la porte derrière elle et pour ne pas le déranger, elle alla s’asseoir sur le sofa qui faisait fasse au bureau. Elle posa sa tasse sur la table basse et examina cette pièce : comme dans la salle à manger, une cheminée chauffait la pièce avec un feu crépitant. Une imposante bibliothèque et un bar finissaient d’habiller la pièce. Kaori reposa son attention sur Gin qui venait de raccrocher. En tenue chic et simple, il dégageait une assurance et une décontraction. Kaori nota que les yeux de l’homme avaient pris une teinte plus terne.  

 

- Un souci ? Demanda-t-elle.  

 

- Non ne t’inquiètes pas, rien auquel je ne puisse remédier, dit-il en venant s’installer à ses côtés. Alors comment te sens-tu aujourd’hui ?  

 

- Un peu mieux… je crois.  

 

Kaori se triturait les doigts et n’osait pas regarder Gin dans les yeux. Elle avait beaucoup de questions mais redoutait les réponses. Elle se sentait encore faible.  

 

Gin ressentit son malaise et affectueusement il prit ses mains dans les siennes et l’invita à lever les yeux vers lui. Il pu constater qu’elle avait repris des couleurs et son état général était en net amélioration. Il la sentait hésitante. Gin avait essayé de retarder ce moment pour la préserver mais il ne pouvait pas la laisser dans l’ignorance.  

 

- As-tu bien pris ton médicament ? Demanda-t-il.  

 

- Oui consciencieusement comme tu me l’as dit.  

 

- Bien, il ne faut pas oublier tu le sais c’est important.  

 

- Oui mais… hésita Kaori.  

 

- Tu veux savoir pourquoi et comment ?  

 

La jeune femme acquiesça timidement en prenant une profonde inspiration.  

Gin la fixait intensément afin de sonder la volonté de la jeune femme.  

 

- Très bien, je vais t’expliquer.  

 

Gin se leva pour se rendre à son bureau. Il ouvrit le tiroir du bas et en sortit un dossier.  

Regardant à nouveau Kaori, il revint auprès d’elle avec le dossier.  

Elle ne lâchait pas cette pochette des yeux. Elle sentit un frisson la parcourir sans en comprendre la raison. Elle appréhendait ce qu’elle allait y lire.  

 

- Tu trouveras toutes les réponses à tes questions dans ce dossier. Je ne veux rien te cacher. Mais saches que je suis là.  

 

Il lui remit la pochette entre les mains et l’encouragea silencieusement dans sa démarche.  

 

Kaori caressa la couverture un peu rêche qui lui brûlait presque les doigts. Elle refoula les larmes qui menaçaient de couler. Elle sentait que le moment était grave. Elle prit dans les yeux de Gin le courage d’affronter la situation. Elle calma sa respiration et posa son regard sur le dossier avant de l’ouvrir. 

 


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