Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm, Usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 16-03-09

Ultimo aggiornamento: 24-10-09

 

Commenti: 247 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Quand la vie vous offre une seconde chance.......

 

Disclaimer: Les personnages de "Une nouvelle vie qui commence" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Une nouvelle vie qui commence

 

Capitolo 19 :: La donne change

Pubblicato: 06-09-09 - Ultimo aggiornamento: 06-09-09

Commenti: Coucou à tous et à toutes! J'espère que vous avez passé de bonnes vacances avec soleil, détente et rires, et que vous êtes d'attaque pour la rentrée! Si ça vous tente toujours, voici la suite. Bonne lecture, bisouss!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

Gin se sentait fier et fort. A chaque problème, sa solution. Ne jamais renoncer, ne jamais reculer. Quoiqu’il arrive, ne pas perdre de vue son objectif. Kaori n’était plus totalement sous son contrôle mais tant qu’elle était avec lui, seul cela comptait. Il se doutait que leur relation à venir ne serait pas simple mais il aimait les rapports de force que cela engendrait. Il en savourerait encore plus sa victoire sur elle. Avec ce sentiment de puissance, lui seul avait droit de vie sur Kaori. De gré ou de force, elle finirait par plier. Elle méritait mieux qu’une cellule sale et humide mais cet exil lui permettrait de mieux revenir vers lui.  

 

Il était remonté dans son bureau et étudiait les informations sur sa nouvelle mission à Osaka. Rien de bien compliqué. Il devrait se faire passer pour un gros acheteur intéressé par une marchandise de qualité. Cela faisait des mois qu’il attendait cette rencontre. Son travail prenait du temps car les cartels étaient méfiants. Il fallait se faire connaître et entretenir une relation de confiance avant d’obtenir un quelconque résultat. Là, cela concernait un trafique de drogue assez important. Il n’avait pu passer que par des subordonnés du milieu mais enfin la transaction allait avoir lieu avec le chef directement. Quand Gin parviendrait à établir le contact et à se faire accepter, les bénéfices seraient conséquents. Il lui fallait des preuves et des noms avant de boucler ce petit monde et entre temps il pourrait se servir et s’amuser.  

 

Il sentait l’adrénaline monter en lui. Il aimait prendre son temps, se préparer soigneusement à chaque nouvelle infiltration, endosser une nouvelle identité. Tel un caméléon, il se faufilait au milieu de ces individus et devenait l’un des leurs, prenant ce qu’il y avait à prendre.  

Gin se sentait plus léger aussi de savoir qu’enfin l’inspectrice un peu trop curieuse n’était plus une gêne. Elle avait appris à ses dépends qu’il ne fallait pas se mettre sur son chemin. Il ne supportait pas l’idée que quelqu’un vienne fouiner dans ses affaires. S’il avait eu plus de temps à lui, il s’en serait occupé personnellement car il n’aimait pas déléguer mais ses priorités limitaient ses déplacements. Enfin, il allait reprendre ses activités. Enfin, il allait se retrouver dans le feu de l’action.  

 

Gin se servit alors un verre de cognac et s’installa dans son fauteuil, un sourire mesquin sur les lèvres. Il était fier. Fier des résultats qu’il obtenait. Fier de ce qu’il faisait. Fier de ce qu’il était.  

Seule ombre à son tableau : Kaori. Il s’impatientait d’entendre à nouveau son rire, de voir ses yeux pétiller en sa présence, de goûter à nouveau à ses lèvres. Il avait tellement d’envie et d’espoir pour eux mais elle avait tout gâché. Il avait fallu qu’elle s’obstine à vouloir comprendre, qu’elle se rebelle contre lui. Il avait aimé cette trop courte période où elle avait été docile et malléable. « Mais chassez le naturel, il revient au galop », pensa-t-il. Elle était comme ça, forte, déterminée et indépendante. C’était aussi pour ça qu’il l’aimait. Ce réveil précipité allait épicer les choses. Elle était son secret, son trésor. Il ne la laisserait pas s’éloigner de lui, même s’il devait pour cela la garder enfermée. Elle était sa récompense durement gagnée. Malgré tout il ne pouvait s’empêcher de ressentir cette solitude qui le gagnait à nouveau. Pourtant Kaori n’était pas loin, il le savait mais à cet instant il se sentait seul dans une grande maison vide. Il se sentait impuissant et faible face à ce revirement de situation. Pourquoi lui faisait-elle endurer cela ? De rage, Gin lança son verre qui vint s’échouer contre la cheminée. Il regarda le liquide brunâtre couler le long du mur. Pour la première fois depuis longtemps, il perdait le contrôle de ses émotions : rage, colère et frustration se mêlait à sa peine. Il avait tout misé sur Kaori et sur eux mais maintenant tout était à refaire. Il fallait qu’il se ressaisisse. En attendant il devait se préparer. Se concentrer sur un autre projet l’aiderait à se changer les idées. Se replongeant dans ses dossiers, il mémorisait chaque information essentielle au bon déroulement de ses projets.  

 

 

*******************************************************************************  

 

 

Pelotonnée autant que possible dans un drap d’aspect douteux, Kaori ne sentait même plus le froid s’insinuer sous sa chemise de nuit. Cinq jours était passés depuis son incarcération et ça lui semblait déjà une éternité. Peu à peu elle retrouvait sa lucidité. Son esprit et ses souvenirs se faisaient plus clairs, même s’il persistait des points d’ombre dans sa mémoire. Très vite la fièvre l’avait gagnée. La faisant osciller entre moments de rage et avalanche de larmes. Ses cris de désespoir résonnaient contre les murs de la galerie souterraine. Lui revenant en écho moqueur et terrifiant. Un instant, elle cognait et hurlait de toutes ses forces contre la porte obstinément close pour l’instant d’après se retrouver à se bercer de ses larmes dans un coin de la pièce. Le sevrage du traitement se faisait dans la douleur : physique car son corps échappait à son contrôle et psychologique avec tous ses flashs entremêlés qu’elle n’arrivait pas à définir. Jour après jour, le manque amenuisait ses forces mais armée par une volonté inconnue, Kaori combattait contre elle-même. Essayant de se raccrocher à cet espoir fou que quelqu’un quelque part allait venir. Il était dans ses rêves, dans ses pensées. En se concentrant elle en distinguait les yeux noirs, tour à tour confiants, déterminés et protecteurs. Elle devait tenir pour lui, cet inconnu que son cœur appelait. Il viendrait. Elle devait résister encore.  

 

 

« Flash back cinq jours avant »  

 

Kaori était désemparée et n’osait bouger avec ce rat qui allait et venait à sa guise. La première nuit dans ces conditions avait été longue et terrifiante. Le froid qui s’insinuait dans la pièce, les vagues qui s’échouaient contre la paroi rocheuse et ce monstre qui la guettait. Elle avait froid. Elle avait peur. Kaori tentait de trouver refuge dans ses pensées mais toujours cet inconnu revenait. Il y avait tant de mystère autour de lui. Kaori ressentait une forte attirance pour lui mais aussi une peur irraisonnée qu’il l’abandonne. Elle ne savait pas qui il était mais plus le temps passait et plus il l’obsédait. Etaient-ils proches ? La cherchait-il ? Est-ce que Gin lui avait fait du mal ? Sa tête tourbillonnait à trop chercher de réponses.  

 

Durant les deux premiers jours, elle fut livrée à elle-même. Gin ne donna pas signe de vie. Elle avait beau hurler, crier, passer ses nerfs sur cette maudite porte qui restait fermée, personne ne répondait à ses plaintes. Cette solitude et ce sevrage forcés la poussaient aux limites de la folie. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle s’épuisait pour rien. Elle devait se maîtriser, être plus forte que cette douleur qui la rongeait de l’intérieur. Gin voulait certainement la punir et de cette manière la faire craquer mais cela ne faisait que renforcer son dégoût pour ce qu’il était devenu. Elle n’abandonnerait pas cet infime espoir de fuir loin de lui.  

 

Elle eu tout le loisir de détailler l’espace dans lequel elle se trouvait : en plus du lit, il y avait un lavabo et un WC, très sommaire. Des cartons gagnés par l’humidité étaient empilés dans un coin de la pièce. Kaori avait osé en ouvrir certains. Des documents appartenant aux anciens propriétaires de la demeure au vu de la date inscrite. La plupart était partiellement illisible, gâté par le temps et cet environnement humide, sale et visqueux. Cette pièce avait été oubliée depuis longtemps.  

 

Enfin elle entendit l’écho des pas dans le souterrain. Il venait la voir. Kaori se précipita à la porte pour guetter son arrivée.  

 

- Ginko ? C’est toi ? Osa-t-elle tellement elle souhaitait que ce soit quelqu’un d’autre.  

 

- Eloignes-toi de cette porte, retentit la voix grave et sèche de l’homme.  

 

Kaori recula jusqu’à la fenêtre et Gin pénétra dans la pièce.  

 

- Je vois que tu te portes comme un charme, ironisa-t-il en la détaillant. Je me suis dit que te laisser du temps pour réfléchir te ferait du bien et puis tu dois avoir faim depuis l’autre jour.  

 

Tout à ses réflexions, Gin déposa un plateau sur le lit. Une rose rouge agrémentait le service.  

 

- J’espère que ça te plaira.  

 

- Laisse-moi sortir d’ici…  

 

- Il n’en tient qu’à toi mais je ne suis pas sûr de pouvoir encore te faire confiance. Nous verrons tout cela à mon retour.  

 

- Tu t’en vas ? Tu ne vas pas me laisser seule ici?! S’affola-t-elle.  

 

- Je te l’ai dit, j’ai à faire à Osaka mais ne t’inquiète pas je ne m’absente pas longtemps et je te laisserais des vivres, je ne suis pas un monstre quand même.  

 

Gin parlait avec le plus grand sérieux. Tout chez lui montrait sa dominance, son arrogance. Kaori le détestait au plus profond de son être. Ses tremblements dus à la fièvre et au froid s’accentuèrent.  

 

- Tu crois que je vais accepter de jouer avec toi ?! Je ne suis pas celle que tu crois ! Je préfèrerais mourir plutôt que de rester là à attendre ton bon vouloir !!  

 

La tension dans la pièce exiguë était palpable mais Gin ne réagissait pas, au contraire il souriait :  

 

- Tu es en colère et je peux le comprendre. J’attendrais que tu ouvres les yeux. Pour toi j’irais jusque là. Je suis capable de tout, pour toi.  

 

- Tu es fou ! Cria-t-elle. Te rends-tu seulement compte que je ne marche plus dans ton délire ?! Tu confonds tes rêves et la réalité !  

 

Dans un élan de force Kaori se jeta sur lui, lui faisant perdre l’équilibre. Ils se retrouvèrent à terre, Kaori se débattant avec toute la rage qu’elle avait. Seulement le combat était inégal. Gin la maîtrisa sans soucis. A même le sol, il l’étreignit en lui murmurant des mots qu’elle ne voulait pas entendre. Kaori relâcha sa colère et se laissa aller dans les bras de son tortionnaire.  

 

- Pourquoi tu me fais ça ? Sanglota-t-elle. J’ai si mal…  

 

- Tu ne me laisses pas le choix. Si seulement tu arrêtais de te battre contre moi. Tu n’as pas encore compris que cela ne te mènera à rien ?  

 

Délicatement Gin se releva avec Kaori dans ses bras qu’il déposa sur le lit.  

 

- Manges un peu, ça te fera du bien.  

 

Sans autre parole, Gin referma la porte qu’il verrouilla, la laissant seule à nouveau. S’il s’écoutait, il la prendrait avec lui mais ce n’était pas encore le moment.  

 

S’asseyant sur le lit, Kaori observa son repas. De rage elle balança le plateau qui se fracassa contre la porte. Le contenu se répandit sur le sol et très vite trouva acquéreur.  

 

- Y en a au moins un à qui ça fera plaisir, dit-elle à l’adresse de son compagnon de cellule qui déjà s’avançait vers la nourriture.  

 

A cet instant un frémissement se fit entendre dans un des cartons. Kaori s’approcha de la source du bruit et au moment où elle allait toucher l’emballage, une dizaine de rats apparurent.  

 

Ils étaient à l’affût, trémoussant leur nez et leur queue. De peur Kaori, glissa à terre et se sentit envahie par les rongeurs. Ils étaient sur elle, s’agrippaient à sa robe de nuit et la griffaient. Leur odeur terreuse et nauséabonde s’imprégnait sur elle. Elle se débattait et hurlait mais les bestioles ne semblaient pas effrayer par ses cris et ses gestes désordonnés. Elle parvint à s’éloigner et à grimper sur le lit alors que les rats se bataillaient déjà pour accéder à la source de nourriture. Ils étaient affamés et tant qu’ils avaient de quoi manger, ils ne se préoccupaient pas d’elle. Ce qui ne la rassurait pas pour autant.  

 

Elle les regarda remuer et s’empiffrer du repas avec horreur. Si elle ne mourait pas de faim, elle deviendrait folle. Un rat, elle pouvait s’en accommoder mais avec une dizaine, elle ne donnait pas chère de sa peau. Elle pouvait encore sentir leurs pattes et leurs poils sur sa peau. Elle n’avait rien pour nettoyer ses griffures et n’osait s’aventurer au-delà du lit pour atteindre le lavabo. Elle préférait attendre qu’ils s’en aillent.  

Très vite les rats ne laissèrent plus rien de comestible sur le sol. Apparemment ils étaient repus. Kaori constata qu’ils semblaient désorientés. Les rats avaient un comportement étrange. Ils semblaient amorphes. Ils bougeaient avec difficulté. Ils rampaient presque avant de s’immobiliser complètement.  

 

Elle réalisa que Gin avait dû droguer la nourriture à son insu. Si elle n’avait pas jeté son repas, elle serait dans le même état.  

 

Kaori ne pouvait pas rester prostré sur le lit en attendant que les rats se réveillent.  

Réunissant tout son courage, elle attrapa la couverture et du pied remua l’un des rats. Aucune réaction. Elle se pencha doucement pour en attraper un. Même au travers du tissu, la sensation de ce corps inerte dans ses mains lui donnait envie de vomir. Sans perdre de temps, elle alla le jeter à l’extérieur par la petite fenêtre de la cellule. Elle réitéra ce geste jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun rat.  

Elle tremblait encore. De dégoût elle jeta la couverture dans un coin et alla au lavabo. Elle tourna le robinet et une eau grasse et marron se déversa. Elle recula, la plomberie faisait un vacarme assourdissant. Cela devait faire un moment qu’elle n’avait pas fonctionné. Kaori laissa couler le liquide jusqu’à ce qu’enfin il s’éclaircisse. L’eau était très froide mais il fallait qu’elle nettoie au mieux ses coups de griffe. Avec méfiance, elle goûta l’eau. Elle était à peu près potable, elle s’en contenterait.  

 

Fatiguée de ses émotions, Kaori reprit sa posture couchée en boule sur le lit. Elle n’avait même plus la force de pleurer.  

 

« Fin du flash back »  

 

 

Près d’une semaine s’était écoulée depuis son incarcération forcée. Gin ne lui avait même pas ramenée de quoi se vêtir plus dignement. Il voulait lui montrer que c’était lui le Maître du jeu. Mais Kaori ne baissait pas les bras non plus. La guerre des nerfs était déclarée. Tout ce passait en silence sans que Kaori n’avale le moindre morceau de ce que Gin daignait lui apporter. Elle refusait toute nourriture que son geôlier lui apportait à heure fixe matin, midi et soir depuis qu’elle avait découvert son stratagème pour à nouveau la contrôler. Se limitant à boire de temps en temps l’eau du robinet. Malgré tout Gin s’obstinait à lui ramener à manger. Aucuns mots n’étaient échangés. Dès qu’il repartait, Kaori posait le plateau à terre et d’autres rats tous aussi affamés que les précédents se présentaient à la gamelle. Le même manège recommençait.  

 

Elle ne savait combien de temps encore elle pourrait endurer ce traitement et ces conditions mais elle ne lui ferait pas l’honneur de le supplier à nouveau. Même si sa détermination devait la mener à sa perte, Kaori lutterait par ses propres moyens jusqu’à son dernier souffle.  

 

Puis Gin vint lui annoncer son départ. Kaori était couchée sur le lit, tournée vers le mur. Elle feignit le sommeil. Elle ne voulait plus le voir ni l’entendre. Qu’il s’en aille, qu’il parte loin d’elle.  

Gin se rapprocha de la silhouette, son regard glissant sur le corps frêle. Il déposa près du lit une caisse.  

 

- Je t’ai apportée de quoi te nourrir pendant mon absence. Tu peux manger sans crainte, j’ai compris que ce n’est pas de cette manière que nous règlerions les choses. Je ne voudrais pas qu’à mon retour ton état s’aggrave. Tu trouveras aussi une pommade pour tes bleus et du désinfectant. Pourquoi continues-tu à te faire autant de mal… soupira-t-il.  

 

Gin était calme et détendu. Il s’assis auprès de Kaori et remit tendrement une mèche de ses cheveux en place. Elle ne bougea pas d’un cil.  

 

- Tu es si belle. Pourquoi refuser le bonheur que je t’offre ? Nous serions heureux. A l’époque, je savais que partir était la seule solution qui s’imposait. Tu n’aurais jamais quitté Hide même pour moi… malgré l’amour que tu me portais. J’étais jaloux, jaloux de ta préférence pour ce frère et je voulais tellement plus. Plus je te voyais grandir et plus mon amour pour toi se renforçait. J’ai cru que Hide serait aussi heureux pour nous mais au contraire… « Ne t’approche pas d’elle ou je te tue »… ce fut ses derniers mots à mon égard. Je ne pouvais pas aller contre sa volonté, il était ma famille et tu ne pouvais pas encore comprendre les sentiments que je nourrissais pour toi, Kaori. Ils n’ont pas changé, avec le temps ils se sont devenus plus forts. Je suis toujours celui que tu as connu quoi que tu en penses. Je suis parti pour mieux te revenir, vous montrer que je pouvais être digne de toi, que Hide avait tort. J’ai tenu chaque jour dans l’espoir de te revoir, je suis devenu le meilleur pour toi. Puis j’ai appris le mort de Hide et je suis revenu mais il était trop tard. Tu étais déjà partie. Je t’ai cherchée dans chaque femme que j’ai serrée contre moi. Jusqu’à ce qu’enfin le destin me ramène à toi. Rien n’est dû au hasard, c’était écrit Mon Amour, on devait se retrouver. Alors je ne pouvais pas laisser qui que ce soit se mettre à nouveau entre nous, ni une amie ou le souvenir de ton frère. Comprends-moi… aimes-moi comme avant, je m’en contenterais…  

 

Tout au long de cette triste confession, Kaori resta les yeux clos. Elle revivait chaque moment qu’il évoquait : leur enfance, leurs retrouvailles à la boutique, ce qu’il avait fait à Eriko. Elle se souvenait. Elle avait pitié de lui.  

 

Tendrement Gin retourna Kaori sur le dos. De sa main, il lui prit la température et caressa son visage. Guettant sa réaction, il approcha son visage du sien. Au contact de leurs lèvres, Kaori ressentit un frisson de dégoût la parcourir.  

 

- Je ne suis pas dupe. Je sais que tu ne dors pas mais je n’ai pu résister à la tentation de jouer à ton prince charmant. Tu aimais ce conte si mes souvenirs sont bons.  

 

- Va en enfer ! Cracha-t-elle en le repoussant.  

 

- Mais j’en reviendrais, sois-en sûre.  

 

Gin se releva et remis un peu d’ordre à sa tenue. Sans le montrer, Gin s’énervait de sentir la jeune femme si distante envers lui. Cela le frustrait qu’elle porte un regard dédaigneux sur sa personne après qu’il lui ait ouvert son cœur.  

 

Il l’attrapa et l’embrassa de force. Kaori resta de marbre face à cette nouvelle intrusion. Elle n’allait pas gaspiller le peu de force qui lui restait à le repousser en vain.  

 

- Je te rappelle que je suis le seul à te savoir ici. Regarde-moi ! On en serait pas là si tu ne t’obstinais pas à me repousser !!  

 

De fierté, Gin exultait de fierté. Il étalait sans gêne ni remords les crimes qu’il avait commis soi disant pour elle. Kaori ignorait qu’un tel démon se cachait sous ses airs de faux ami. Il avait un tel ego. Il ne pensait qu’à lui, peu importait les autres. Jamais elle ne pourrait accepter de vivre ou survivre aux côtés d’un être aussi vil et sûr de sa supériorité.  

 

- Tu crois que tu m’impressionnes ? Tu as perdu cet avantage depuis que j’ai vu ton vrai visage ! Je sais que tu n’es qu’un assassin ! Tu me dégoûtes à un point que tu n’imagines même pas ! Lui répondit-t-elle sans frémir, avec dédain.  

 

Kaori n’avait plus peur. Elle se tenait droite et fière devant son bourreau. Peu importait les conséquences. Il avait beau dire et faire, elle lui montrait que plus rien venant de lui ne pouvait l’atteindre.  

 

- Tu as tué des innocents. Tu parles d’amour mais ce mot perd tout son sens venant de toi. Tu ne sais pas ce que c’est d’aimer. Tu ne l’as jamais su. Tu te crois supérieur mais il y a quelqu’un dehors qui te fera ravaler cet orgueil et je l’en remercierai. Je te regarde Gin et je vois ce que tu es ! Crois-moi, je n’aurais pas besoin d’une vulgaire pilule pour t’oublier !  

 

Kaori regarda l’étranger qu’était devenu Gin se raidir. Elle l’avait atteint. Elle lui avait fait mal.  

Gin essayait de se maîtriser car il se sentait capable du pire. Elle n’avait pas ce droit de le rabaisser ainsi. Bien d’autres avaient osé le défier de la sorte et il en avait dompté de bien plus coriaces. Il aimait Kaori pour tout ce qu’elle était, sa générosité autant que sa force de caractère mais il ne se laisserait pas humilier ainsi, surtout pas par une femme.  

 

- Aux yeux de la loi tu es morte, tu n’existes plus. Fais-toi une raison. Il n’y a que moi, tu n’es qu’à moi ! Je ne crains rien ni personne !!  

 

- Je n’appartiens à personne !!!  

 

Dans cet espace exiguë, Gin et Kaori se guettaient en chiens de faillance. Aucun ne voulant baisser le regard face à l’autre. Les corps tendus, les mots se voulaient durs et tranchants en vers l’autre. Malgré sa fragile condition, Kaori n’avait plus rien à perdre même si elle avait cette sensation de pouvoir être brisée à chaque instant.  

 

- Tu as de la chance que je doive partir. Mais ne te fais pas d’illusions, je n’en ai pas finit avec toi. Lui dit-il comme une promesse.  

 

Gin sortit de la cellule sans quitter Kaori du regard :  

 

- Tout pourrait être différent si tu faisais un effort. Lui souffla-t-il presque comme une prière.  

 

Une dernière fois, la porte grinça quand Gin la referma. Kaori l’entendit s’éloigner et démarrer le bateau.  

 

Appuyer de tout son long contre la porte métallique, Kaori martela avec rage la cloison à en faire rougir ses bras. Elle sentit le froid et la solitude l’envahir. Elle ne savait combien de temps il partait. Elle devait faire vite. Elle devait trouver un moyen de sortir d’ici. Sa colère serait sa seule alliée pour obtenir sa délivrance.  

 

 

Le zodiac avait filé à toute allure sur les flots. Entre le bateau et la voiture, il avait fallu à Gin un peu moins d’heure et demie pour rejoindre son « lieu de travail ».  

Gin devait se concentrer sur sa mission, malgré tout il ne pouvait effacer les yeux noisette remplis de haine de son esprit. Heureusement que ce qu’il avait à faire à Osaka ne dépendait pas d’une concentration ultime car Kaori occupait toutes ses pensées. Il n’aimait pas perdre la face et cela le perturbait plus qu’il ne le croyait. « Une chose après l’autre », se dit-il. Elle serait toujours là à son retour.  

 

Son rendez-vous était prévu en fin de journée dans un bar de mauvaise réputation sous contrôle de cette organisation. Gin avait déjà eu l’occasion de faire un repère des lieux. Pour cette rencontre, il pouvait être sûr d’avoir à faire à deux hommes en plus du chef. Rien de très menaçant. Il se sentait confiant.  

Il prépara minutieusement son arme et vérifia une dernière fois le contenu de la mallette. C’était son propre argent qu’il mettait en jeu car son service étant sans reconnaissance réelle par le gouvernement, le budget n’était pas équivalent à l’ampleur des actions menées. Ce qui faisait que Gin s’impliquait totalement dans chaque mission.  

 

L’heure approchait. Gin quitta la chambre d’hôtel qu’il avait choisi comme lieu de repli pour cette enquête et prit la même voiture qu’il lui avait été réservé sur le port.  

 

Le bar se trouvait dans un quartier mal famé de la ville. Territoire officiel des trafiquants locaux. Personne ne s’y aventurait s’en y être « invité ». Pas même les policiers du coin ne s’y attardaient. Laissant les différents clans régler leurs affaires entre eux. Les lumières nocturnes donnaient un semblant de banalité à ce quartier. La nuit, il était agité de fêtards mais si l’on n’y regardait de plus prêt, on y trouvait des voyous prêts à tout pour une dose, des femmes ayant perdues leurs âmes pour un moment de paix. La drogue avait de bien étranges conséquences sur ces faibles vies. Gin était dans son élément. Il valait mieux qu’eux et ce spectacle affligent lui donnait encore plus de pouvoir. Dans la ruelle, il trouva une place devant le bar, juste derrière une Mini rouge. L’homme qui avait osé s’égarer par ici avec une telle voiture n’avait pas peur de la retrouver désossée dans un quelconque garage. « Il y a des inconscients partout » se dit-il en se dirigeant vers l’entrée de l’établissement.  

 

- Ton nom ! Lui barra un homme à la carrure imposante.  

 

- Cela ne te concerne pas. Sache seulement que ton patron m’attend.  

 

Le vigile jaugea cet inconnu un instant avant de l’inviter à le suivre.  

A l’intérieur, le décor n’était pas des plus flatteurs mais cela était suffisant pour ceux qui ne cherchaient qu’un endroit où se perdre dans les méandres de leurs addictions. Il n’y avait pas de réel entretien des locaux : des fauteuils et du mobilier abîmés par le temps et les bagarres répétées, une atmosphère enfumée rendait l’air suffocant alors que des danseuses se muaient au rythme d’une musique qui se voulait lascive, faisant leur possible pour divertir le client déjà déconnecté de ce monde. Tout en suivant son guide pour traverser ce lieu de perdition, Gin détaillait chaque personne de l’assemblée. Des êtres sans visages dépravés par leur mode de vie dissolue. Sans parvenir à identifier d’où cela provenait, il ressentit une aura se détacher de ce lot d’insectes insignifiants. Quelqu’un l’observait. Mais très vite il en perdit la trace. A cet instant, son instinct de survie l’avertissait d’un danger. Il fallait qu’il reste sur ses gardes.  

 

- Entrez là, lui dit l’homme de sécurité en lui indiquant une arrière salle. Le patron va arriver.  

 

Cette pièce avait été aménagée avec plus de soin. Avec tout le nécessaire pour recevoir les personnes venant passer ce genre de contrat. Il y avait une seconde porte qui devait servir d’issue de secours en cas de descente de police mais cela était bien rare.  

Alors que Gin commençait à s’impatienter, il entendit des pas arrivés et la porte s’ouvrir sur un homme d’égale corpulence à la sienne. Au vu de sa posture, c’était lui le responsable des lieux.  

 

- Cela ne se fait pas de faire attendre ses clients sans même leur proposer de quoi se désaltérer, fit Gin l’air faussement vexé face à cet homme qui venait de pénétrer dans ce petit salon.  

 

- Je vous pris de m’en excuser. Mais je vais réparer cette erreur dès que vous m’aurez dit ce que préfère boire les flics dans votre genre.  

 

A cette remarque, Gin se méfia. Avec toutes les précautions qu’il avait prises, cet homme ne pouvait pas connaître sa réelle identité. Cela devait être une ruse pour le tester. A coup sûr c’était lui le chef qu’il devait rencontrer. Il ne devait pas douter un seul instant sinon la transaction échouerait.  

 

- Croyez-vous un seul instant qu’un flic viendrait s’aventurer ici, seul de surcroît ? Je crois que vous vous méprenez sur mon compte. A moins que vous ne vouliez pas de mon argent ? Je n’ai pas de temps à perdre avec ces insinuations douteuses. Répliqua Gin.  

 

D’un claquement de doigt, le chef ordonna à un de ses sbires de contrôler ce nouveau client.  

 

- Vous permettez que je m’en assure ? Laissez-le faire ce qu’il a faire et ensuite nous discuterons.  

 

- …  

 

Gin ne bougea pas le temps que l’employé le fouille et vérifie qu’il n’avait pas de micro. Néanmoins il découvrit son arme.  

 

- Intéressant pour un homme qui n’a rien à cacher.  

 

- Vous admettrez qu’il faut savoir ce protéger, déclara Gin tout en reprenant par la force son arme des mains de l’imprudent. En avons-nous fini avec les politesses d’usages ? Demanda-t-il en rangeant son arme.  

 

Gin sentait que quelque chose n’allait pas. L’homme ne lui faisait pas confiance et semblait manigancer quelque chose. Son instinct lui soufflait de déguerpir et vite. A ce moment une dizaine d’hommes firent leur apparition dans la pièce. Il était cerné mais cela l’amusait. Un peu d’exercice lui ferait du bien. C’était l’occasion de se dégourdir et de passer ses nerfs.  

Il ressentit à nouveau cette aura, nettement plus forte que tout à l’heure. Qui était-ce ? Cela ne provenait pas des hommes face à lui qui attendaient sagement le coup d’envoi pour se jeter sur lui. De toute évidence, Gin s’était fait piéger. Par qui ? Et pourquoi ? Il n’avait été averti en rien d’un quelconque changement et n’avait pas pris la peine de vérifier ses sources. Kaori faussait tous ses réflexes et ses sens. La situation était critique mais pas désespérée. Gin analysait sa condition, une dizaine d’hommes contre lui, il ne pourrait pas ressortir par là où il était venu. De sa position, il pouvait apercevoir le bar. C’était de ce lieu que provenait le réel danger. Comme s’il l’avait entendu un homme se retourna du comptoir et lui fit signe de trinquer avec lui. Gin imprima les traits de cet homme dans sa mémoire. Il découvrirait le fin mot de cette histoire après avoir réglé leurs comptes à ces importuns qui lui barraient la route.  

 

 

Dans la salle principale, un homme brun était accoudé au bar et sirotait son verre sans même prêter attention à la jeune femme qui tentait de le charmer. Tout son esprit était tourné vers l’attroupement qui s’était fait au fond de la salle. Les clients habitués à ces situations continuaient leur loisir sans se soucier. Mais Ryô, lui, savourait pleinement cet instant. Le lièvre était pris au piège et Ryô se délectait de le sentir à l’affût de ces hyènes. Se retournant pour apprécier le spectacle, il capta le regard chargé de haine de sa proie et trinqua à la santé de son ennemi en affichant un sourire sournois.  

 

 

« Flash back quelques heures plus tôt »  

 

Ryô avait fait la route d’une traite toute la nuit afin d’arriver au plus tôt à Osaka. Grâce à ses indics, il avait obtenu les informations nécessaires avec l’endroit et le nom de la future mission de ce ripou. Gin n’était rien d’autre qu’un vendu. Il ne valait pas mieux que les criminels qu’il affrontait d’ordinaire. Ryô avait bien cerné son ennemi : un être orgueilleux, se croyant supérieur en tout car maître de chaque situation qu’il créait volontairement. Il tirait les ficelles de chaque pantin qu’il faisait jouer à sa guise. Ryô avait hâte de le rencontrer face à face et de voir comment il se comporterait lorsque que son grain de sable viendrait perturber le rouage si bien huilé de ce psychopathe.  

Ryô se rendit directement à la demeure bien gardée du caïd de cette organisation. Il était réputé pour sa façon de gérer « les affaires » avec une grande vigilance et sans compassion aucune envers qui le trompait. Il s’était fait un nom en ce faisant craindre de « ses employés » comme de « ses clients ». Sans difficulté aucune, Ryô pénétra l’habitation sans se faire repérer. Les gardes étaient là plus pour dissuader que pour intervenir. Très vite, Ryô trouva celui qu’il cherchait :  

 

- Il faudrait revoir votre mode de surveillance. On rentre ici comme dans un moulin. Annonça Ryô en pénétrant sereinement dans la pièce.  

 

L’homme face à lui ne paru nullement déconcerté par cette entrée soudaine.  

 

- Vous avez quelque chose à proposer ? Fit-il en faisant signe au nettoyeur de s’asseoir.  

 

- On ne se connaît pas et ma présence ici ne vous perturbe pas ? Moi qui m’attendais à une réaction plus « mouvementée », ironisait Ryô en prenant place en face de son interlocuteur.  

 

- Je peux bien accorder cinq minutes à un homme qui arrive à pénétrer chez moi sans se faire prendre. Je suis d’humeur généreuse aujourd’hui et c’est le temps que je vous laisse avant de vous punir pour cet affront.  

 

Ryô sourit à cette sentence. Il n’en attendait pas moins.  

 

- Je suis moi aussi d’humeur généreuse et je viens juste vous avertir que votre rendez-vous de ce soir est un leurre. L’homme avec qui vous devez traiter n’est pas ce qu’il dit être. Ryô guetta un instant la réaction apparemment passive du chef de cette organisation. Si vos renseignements sont effectués de manière aussi fiable que votre surveillance, votre réputation est surfaite, railla-t-il.  

 

- A quoi dois-je un tel altruisme ?  

 

- Ne vous vexez pas mais ce n’est pas vous qui m’intéressez. J’ai juste un compte à régler avec celui que vous allez rencontrer ce soir. Je me disais juste que cela pourrait vous intéresser, après vous faites ce que vous voulez de cette information gratuite.  

 

- Rien n’est gratuit dans la vie, qu’attendez-vous de moi ? Interrogea l’homme.  

 

- Amusez-vous avec lui autant qu’il vous plaira mais laissez-moi le privilège de l’abattre.  

 

- Cela suppose de vous laisser en vie… réfléchissait à haute voix l’homme blessé dans sa fierté. Mais je ne sais même pas qui vous êtes ?  

 

- S’il n’y a que ça, je suis City Hunter. Lâcha Ryô en se levant pour mettre fin à cette entrevue.  

 

Un silence empli de respect et de crainte s’installa. Le leader mesurait pleinement la situation et qui il avait face à lui. La réputation de ce chasseur n’était plus à prouver et le devançait n’importe où dans le pays. S’il traquait un homme, valait mieux ne pas être dans sa ligne de mire.  

 

- Mes cinq minutes sont écoulées. Ryô quitta la pièce et sortit par la grande porte sans se cacher des gardes.  

 

Les hommes sensés être à l’affût du moindre danger à l’extérieur mirent en joug cet inconnu dont ils ignoraient la présence l’instant d’avant.  

 

- Laissez-le passer, ordonna leur boss. Nous règlerons votre inefficacité plus tard.  

 

Les gardes baissèrent leurs armes tous penauds d’avoir été pris en faute alors que Ryô disparaissait de leur champ de vision.  

 

« Fin du flash back » 

 


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