Chapitre 8 :: Un coup monté

Publiée: 28-11-04 - Mise à jour: 28-11-04

Commentaires: Bon vous constaterez vous-même que la fic prend une légère déviation par rapport à ce qui était prévu initialement. Malgré tout, j'espère qu'elle vous plaira quand même. Merci à tout le monde de vos encouragements et continuez encore, car pour un auteur, rien de mieux que les encouragements pour avoir envie d'écrire!! Merci et bonne lecture!! ^_^

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Tandis que Kaori questionnait sans relâche la vendeuse sur la durée du philtre et sur les moyens de stopper le phénomène, Ryô, qui se tenait à l’écart faisant semblant de s’intéresser au contenu de divers ouvrages posés sur une étagère, lui jetait de fréquents coups d’œil.  

Qu’est-ce qui lui était passé par la tête pour avoir osé toucher sa partenaire et de façon si… poussé ?! A l’évocation de la scène, une agréable chaleur s’empara de son bas-ventre mais également de ses oreilles… Kaori n’avait pas glissé un mot sur ce qui s’était passé entre eux, mais tôt ou tard, il savait qu’il faudrait revenir sur cet événement, qui n’avait certes rien de banal dans leur relation platonique !!  

Kaori sentait le regard de son partenaire sur elle, mais trop gênée, elle n’osait ni lui parler ni lui faire face. Elle le trouvait très bien comme ça à quelques mètres de distance. Pourtant, elle aussi, son esprit était encore perturbé par les sentiments contradictoires qui l’avait envahi… Serré contre le corps de son partenaire, accueillant avec plaisir ses caresses, elle aurait tout fait… Elle se serait laissée guidé par le désir de son corps. Mais là, maintenant, la passion subitement éteinte, elle se sentait affreusement gênée et même peinée par sa propre réaction. Oui elle l’aimait, oui elle le désirait, mais pas comme ça, pas dans un vulgaire placard… et surtout pas à cause d’une pulsion sexuelle de son partenaire…  

Elle se surprit à ne rien écouter des paroles de la vendeuse. Elle la harcelait de questions. La pauvre vendeuse tâchait de répondre le plus rapidement possible, avant de se pencher sur le problème suivant… D’ailleurs, cette dernière aurait pu lui annoncer que l’effet du philtre ne s’estomperait jamais, que notre pauvre Kaori n’en aurait pas été plus perturbée !  

Malgré l’étreinte fugace, Ryô avait réussit à éveiller en elle une passion qui la dévorait complètement. Et malgré la gêne qu’elle avait pu ressentir, elle aurait voulu qu’il ne s’arrête pas là… Ses joues se tintèrent. Décidément, Ryô avait le don de la mettre dans des états pas possible…  

- Vous avez bien compris, mademoiselle, annonça la vendeuse, pour interrompre les effets du philtre, je ne connais qu’un seul et unique moyen : vous devez mettre en face de votre amoureux transi, l’homme que vous aimez. Le premier doit comprendre qu’il lui faut abandonner car votre cœur est déjà pris.  

- Que mon cœur est déjà pris… ?  

Kaori refusa de se retourner, mais elle avait entendu Ryô qui refermait son livre et qui l’observait intensément, attendant une réaction.  

Mais quelles réaction devait-elle avoir ? Lui dire que c’était le cas ! Non impossible. Elle n’oserait jamais.  

Ryô s’approcha de la vendeuse et s ‘accouda au comptoir.  

- C’est l’unique moyen ?  

- Heu oui monsieur… En tout cas, la seule qui figure dans le manuel.  

- Je vois.  

- Heu peut-être que mademoiselle a déjà quelqu’un dans sa vie, demanda la vendeuse en observant les deux partenaires.  

Kaori piqua un fard. Elle savait très bien qu’elle n’était pas dupe de ce qu’il s’était passé entre ses deux clients dans le placard de son arrière-boutique…  

- Il suffirait tout simplement que mademoiselle et l’homme en question exprime leur amour devant l’amoureux de tout à l’heure.  

Ryô jeta un regard en coin à sa partenaire. Kaori rougissait au fur et à mesure de l’énoncé de la solution. Il n’était pas contre le fait de recommencer la petite séance de tout à l’heure, mais pour la santé mentale de sa partenaire, il devait quand même la ménager un petit peu…  

- Je comprend la situation. Mais comprenez que mademoiselle n’a personne dans sa vie…  

Kaori sentit son estomac se nouer. Personne ?! Comment pouvait-il annoncer ça comme si de rien n’était après ce qu’il venait de vivre ensemble ! Elle n’avait pas envie de pleurer devant lui, aussi elle serra les dents et continua à soutenir le regard à la fois mêlé de surprise et d’interrogation de la vendeuse. Elle parvint même à esquisser un semblant de sourire…  

- Oh excusez-moi, bafouilla la vendeuse, je croyais que… enfin il me semblait que…  

- Vous vous trompiez, sourie Kaori.  

Ryô sentait la tension qui émanait de sa partenaire. Elle devait certainement le détester… Un voile de tristesse assombrit son visage.  

Pardonne-moi. Encore une fois, je me comporte comme le dernier des crétins…  

Ses petites cellules se mirent en action afin de trouver une solution à cet épineux problème. A vrai dire, il n’y en avait qu’une !  

- Heu…, commença-t-il soudainement mal à l’aise, il y a peut-être quelque chose à faire…  

- Oui monsieur ?  

- Si… ma partenaire et moi faisons semblant d’être ensemble, est-ce que cela marcherait ?  

Kaori sursauta.  

- Et bien je suppose que oui… Mais il va falloir être convainquant, car n’oubliez pas que le philtre ne s’estompera pas tant que votre ami n’aura pas pris une sacré claque !  

- Vous inquiétez pas, il l’aura !  

Sur ce, Ryô saisit la main de sa partenaire dans la sienne et quitta précipitamment la boutique.  

- Alors, demanda la vendeuse, ma petite représentation vous a plu ?  

Mick se releva de derrière le comptoir et un sourire radieux.  

- Impect ! Ah je vous jure ce qu’il ne faut pas faire pour que ses deux imbéciles se disent enfin qu’ils s’aiment… Dommage que le philtre n’agit plus depuis deux bonnes heures, j’aurais bien voulu avoir un bisous de ma douce Kaori…  

Mick eut un soupir à faire fondre un iceberg. Subitement, il se tourna vers la vendeuse, la serra dans ses bras et les lèvres en avant s’écria :  

- Mais c’est pas grave, vous allez me consoler !  

- Mick ! s’écria Kazue avant de l’écraser sous une massue spéciale « profite pas de la situation ! ».  

Kazue se releva également de derrière le comptoir et aida Miki à faire de même.  

- Oh je ne pensais pas que ce serait aussi difficile ! soupira Kazue.  

- Tu les connais tous les deux. Ils s’aiment, mais l’un fait l’imbécile pour ne pas le montrer, et l’autre est trop timide pour faire un pas vers lui, soupira à son tour Miki.  

- Pourtant je pensais que le coup du philtre d’amour serait une bonne idée !  

- Ouais moi aussi.  

Falcon s’extirpa à son tour d’un placard et se mit à rougir devant le rire des deux femmes.  

- Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle !  

Miki s’approcha de lui et posa une main sur son bras.  

- Excuse-moi mon chéri, mais j’avoue que je n’aurais jamais pensé que tu accepterais de nous aider à rapprocher ces deux-là !  

- Mais… heu… je ne vais pas passer à côté d’une occasion de voir Ryô dans une situation pareille. De toute façon, avec ce qui les attend à l’appartement je suis sûr de gagner le pari !  

- Tiens donc ? Et qu’est-ce que tu leur as mijoté ?  

- C’est une surprise !  

Falcon se mit à sourire de toutes ses dents, ce qui effraya Kazue et Mick. Miki se mit à rigoler.  

- Tu sais que la pari consiste à les rapprocher pas à les tuer ! J’espère que leur appartement n’est pas jonché de bombes !  

Falcon ne répondit rien mais son sourire ne s’effaça pas pour autant…  

- En tout cas, coupa Saeko en apparaissant du fond du magasin, je suis à peu près certaine que ce sera moi qui gagnerait. Ca m’étonnerait que nos tourtereaux résistent à ce qui les attendent…  

- Et on peut savoir quoi ? demanda en cœur Miki et Kazue.  

- Tss Tss Tss… Pas maintenant. Mais on ferait mieux de se dépêcher de les rejoindre si on ne veut pas raté lequel de nos pièges ont fonctionnés !  

- Le mien a déjà raté, soupira Miki. Mon chéri j’espère que tu auras plus de chance que moi ! Je veux cette nouvelle robe d’Eriko. Elle l’a promis au vainqueur et je la veux !  

Falcon esquissa un sourire à sa femme.  

- Ne t’inquiètes pas, elle sera à toi !  

- Pas question ! s’écria Kazue. Moi aussi je n’ai pas mis mon plan a exécution !  

Elle souleva Mick par le col de sa chemise en sortit en trombe du magasin, suivit de près par Miki, Falcon et Saeko.  

Restée seule, la vendeuse chassa les libellules et les corbeaux qui faisaient un vrai massacre dans son magasin, et ne put s’empêcher de plaindre leurs deux amis.  

- Les pauvres vont en baver…  

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