Chapitre 27 :: Tous contre Ryô (1ère partie)

Publiée: 04-06-06 - Mise à jour: 04-06-06

Commentaires: On arrive vers la fin. Il faut que Ryô se mette dans la tête que l'amour qu'il a pour Kaori n'a rien de dangereux. Ne craignez rien : ses amis sont là pour le lui dire!

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Umibozu ne releva même pas la tête de la tasse qu’il essuyait machinalement. Le python que brandissait avec rage le grand brun aux traits crispés lui faisait autant d’effet que les menaces de vulgaires brigands de passages. Les yeux plissés, le doigt sur la gâchette, Ryô lui hurlait dans les oreilles qu’il n’était qu’un gros tas à la cervelle de moineau.  

- Baisse donc un peu le volume, marmonna le géant, ou tu vas faire fuir les clients.  

Mais Ryô s’en contrefichait et tapait du poing sur le comptoir, un genou sur le tabouret.  

- Mais t’es malade ou quoi ! Tu voulais que je finisse en poussière ! L’appartement est dans un état déplorable maintenant ! Tu vas me payer les réparations, c’est moi qui te le dis !  

Kaori passa la tête dans l’embrasure de la porte et ne fut pas étonné d’assister à cette scène. Elle alla directement s’asseoir sur le tabouret d’à côté et demanda à voir Miki. Son amie qui servait des clients à quelques pas de là, accourut. Elle avait tout de suite compris ce qu’il se passait grâce à la voix fluette de notre nettoyeur et à l’arme qu’il destinait à son époux. Elle se contenta de lui demander s’il y avait beaucoup de dégâts. Quand Kaori lui expliqua que l’escalier n’existait plus, Miki se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire.  

- Ils ne vous restent plus qu’à dormir dans le salon, si j’ai bien compris. J’avoue que je suis surprise que la détonation n’ait eu lieu que maintenant. Je pense que le fait que j’ai enlevé une partie de la charge l’a retardé.  

A côté d’elle, Ryô s’échauffait dangereusement. Umibozu, généralement très calme, commençait à être franchement agacé par les remarques perpétuelles que notre nettoyeur lui lançait sur son physique, sa cervelle aussi petite qu’un œuf dans un crâné aussi gros qu’un iceberg etc. La moutarde lui monta au nez et il lui fit avaler la tasse qu’il essuyait. Ryô devint écarlate et tituba jusqu’à Kaori pour qu’elle lui enlève cette chose infâme de son gosier. Lorsque cette dernière le lui retira, Ryô repartit à l’assaut jusqu’à éviter assiettes, tasses et linges de maison que notre géant chauve lui envoyait dans la figure.  

- De vrais gamins, soupira Miki. Pas étonnant qu’ils soient si difficiles de lire dans leur cœur.  

Umibozu qui avait tendu l’oreille se tourna vers elle. Ils s’observèrent en silence. Miki lui adressa un sourire affectueux.  

- Je suppose, oui, marmonna Kaori en observant le sourire perfide de son partenaire qui profita de la situation de calme pour déverser un sachet de sucre en poudre sur son crâne dégarni. Ce n’était pas grand chose mais l’effet attendu arriva d’un seul coup.  

Umibozu sortit son arme de dessous le comptoir et le plaqua sous le menton de l’homme qui le dévisageait d’un air narquois.  

- Mon pauvre Ryô, tu n’as rien trouvé de mieux, n’est-ce pas ?  

- De quoi tu parles ? ronchonna notre nettoyeur.  

- Faire l’enfant pour ne pas regarder Kaori.  

- Je ne vois pas le rapport !  

- Allons, allons, Ryô, à d’autres. Moi aussi, j’ai fui l’amour de Miki. Tout le monde te comprend, tu sais. Ce monde est dur et impitoyable…  

- Tu vas pas t’y mettre toi aussi ! s’énerva Ryô en rougissant légèrement.  

Kaori remarqua la rougeur des joues et écarquilla les yeux devant une telle évidence. Son amie eut un sourire triomphant et encouragea discrètement son mari à continuer de lui parler. Il finirait bien par cracher le morceau ! La partenaire de Ryô détaillait chacune de ses réactions, prêtant une signification au moindre de ces gestes et paroles. Quand est-ce qu’il allait avoir le courage de le lui dire ! Elle jeta un œil à Miki qui lui fit un charmant clin d’œil. Bien qu’elle était heureuse de la situation, elle s’en voulait de mettre à mal son pauvre partenaire. Celui-ci semblait gêné et il n’allait pas tarder de se fermer comme une huître.  

La cloche de la porte d’entrée retentit annonçant l’arrivée des derniers clients avant la fermeture. Une voix masculine, on ne peut plus reconnaissable ricana de bon cœur derrière le dos courbé de notre nettoyeur. Mick avait assisté à l’explosion du salon de son appartement et venait s’enquérir de l’état des blessés. Evidemment, il s’intéressa davantage au fait qu’aucune blessure ne perturbait les lignes gracieuses de la poitrine, des hanches et des rondeurs de sa belle amie. Kaori se sentit détailler de la tête au pied par un Mick dont la loupe était bien trop grande…  

Mick sentait toute la tension que son ancien partenaire ressentait à le savoir détailler aussi impunément le corps de Kaori. Ryô résista tant bien que mal à lui faire ravaler son sourire. Quand est-ce que tout ce cirque allait se terminer ! Mick en profita largement jusqu’à vérifier que les seins de sa belle amie n’avait subit aucun dommage. Tout contre sa joue, il s’y frottait avec joie.  

Ce fut le choc de trop pour Ryô, ce dernier leva son python et la balle partit aussitôt. Mick eu juste le temps de plaquer Kaori à terre avant de finir écraser par le tabouret que sa douce fiancée lui fit goûter. Les massues des deux femmes termina son calvaire.  

- Et bien toute l’équipe est rassemblée ! rigola Saeko en arrivant à son tour avec Reika et en devinant ce qu’il s’était passé.  

- Mais c’est une conspiration, maugréa Ryô en s’effondrant sur le comptoir. Vous ne pouvez pas me laisser tranquille à la fin !  

Saeko prit place à ses côtés et tapota gentiment sa tête.  

- On y peut rien si t’es buté comme gars !  

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