Chapitre 17 :: Ryô ou la bétise réincarnée...

Publiée: 04-07-05 - Mise à jour: 04-07-05

Commentaires: Chose promise, chose dûe! ^_^. Bon les enchaînements s'enchainent et l'histoire commence à prendre une tournure qui me plaît beaucoup... j'espère ne pas vous décevoir. Un gros merci pour les reviews qui réchauffent tant le coeur du pauvre auteur... ^_^ et surtout bonne lecture à tous!

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Tandis que Kaori déposait les verres sur la petite table, Ryô réfléchissait à tous les évènements qui lui étaient tombés dessus. Il était vrai qu’à l’ordinaire, il leur arrivait souvent de se confronter à ce genre de petites mésaventures, mais là, il devait reconnaître que celles-ci étaient de plus en plus nombreuses et ceci dans un délai relativement court.  

Voyons… Le philtre d’amour et ses conséquences dans le placard. A ce souvenir, Ryô glissa machinalement son regard sur la poitrine de Kaori et sur sa taille. Ses formes étaient plutôt généreuses… sa poitrine était peut-être petite mais ferme et la peau extrêmement douce et… mais qu’est-ce qui lui arrivait !  

Il toussota, se racla la gorge et prit une profonde respiration.  

Il devait se reprendre, l’heure était grave. Quelque chose ou plutôt quelqu’un semblait décider à leur compliquer l’existence et puis surtout il commençait sérieusement à en avoir marre de toutes ses abeilles autour de Kaori. Non pas des abeilles, des sangsues, de vulgaires sangsues !  

Mick avait réussi à jouer avec ses nerfs, lui n’avait pas marché mais foncer droit devant sans réfléchir posément, sans faire ce qu’il fait en générale face à ce genre de situations : ne rien faire et attendre que ça passe. Au lieu de ça, il s’était emporté, avait crié, hurlé, frappé et tout ce qui avait pu suivre…  

Mais c’est pas possible ! Combien de temps tout ce cirque allait continuer ! Maintenant c’était ce type qui était tout sourire devant sa partenaire. Là, c’était la goutte d’eau ! S’il pouvait massacrer son ami de toujours, frapper un inconnu parce qu’il était tout simplement incapable de se contrôler était autre chose.  

Et puis… l’histoire de la caméra branchée dans la salle de bain… Comment Mick aurait-il pu faire une chose pareille dans son état ? Ryô se convainquit que finalement ce dernier était tellement obsédé qu’il serait capable de faire ce genre de chose même totalement bourré… Mick était Mick…  

Mais sinon, quoi d’autre… mis à part le comportement on ne peut plus clair de ce cher nettoyeur, il ne restait plus que cet homme, ce beau parleur… Saeko lui avait jeté un regard bizarre… bien trop bizarre.  

Il soupira. Non décidément quelque chose clochait…  

Ryomi remercia Kaori d’un chaleureux sourire et avala une gorgée de son eau, tandis que Ryô s’empressait d’avaler d’une traite son whisky. La boisson lui brûla la gorge, mais il s’en moquait éperdument. Il était trop agacé de voir ce crétin faire des pirouettes à sa partenaire. Il ne lui manque plus qu’un tutu et des ballerines et… devant cette image aussi brutale que ridicule, Ryô en resta bouche bée et finalement pouffa dans son coin. Son petit rire n’échappa pas à sa partenaire qui lui lança un regard interrogateur. Ryomi s’inclina une nouvelle fois et Ryô pouffa de plus bel… Un tutu rose… des ballerines…  

- Ryô ? demanda Kaori en ouvrant des yeux ronds. Je peux savoir ce qui te fait rire.  

Ryô respira un bon coup, se redressa sur le canapé et glissa un regard en coin vers le bel apollon… et éclata de rire.  

- Ryô ! s’indigna sa partenaire. J’ai le désagréable sentiment que tu te manques de nous !  

- Mais non, mais non !  

- Et moi je te dis que si ! Explique-toi ! Je veux savoir ce qui te fais marrer comme ça !  

Ryô baissa son regard sur son verre et jeta un regard en coin au danseur étoile. Kaori était en train de le rassurer en balbutiant des bouts de phrases sans aucun sens sur son caractère si spécial et ses manigances perpétuelles… Il se mit à sourire. Manigances… et bien ce pauvre diable allait en faire l’expérience.  

Il attendit que la discussion reprenne entre les deux et il s’empressa d’emplir de nouveau le verre de Ryomi avec la bouteille de whisky. Il fit de même avec le sien et affichant un sourire des plus cordiaux et des plus innocents, il lui tendit la boisson.  

- Non merci, monsieur Saeba. C’est très gentil, mais ça va.  

Ryô fronça les sourcils se demandant s’il avait remarqué la supercherie. Certes, l’odeur qui se dégageait du verre n’avait rien à voir avec de l’eau minérale mais quand même… De toute manière, il avait bien l’intention de lui faire dire ce qu’il voulait savoir…  

- Buvez ! ordonna-t-il avec un sourire jusqu’aux oreilles mais le regard froid.  

- M’enfin Ryô, il vient de te dire qu’il n’a pas soif ! s’énerva Kaori.  

Ryomi se redressa sur son siège et fixa Ryô droit dans les yeux. L’air de défi de l’homme qui lui faisait face était très clair. Il se saisit donc finalement de son verre et tandis qu’il le rapprochait de ses lèvres, l’odeur insistante d’alcool lui effleura les narines… et il hésita.  

Saeko lui avait dit que cet homme lui causerait pas mal de difficultés, mais là c’était carrément entre chose. Il ne doutait pas de son charme, se mettre Kaori dans la poche aurait été presque trop facile… mais l’alcool ! Pauvre de lui ! La seule chose qu’il arrivait à boire avec des bulles sans s’évanouir c’était du Champomy ! Il n’allait tout de même pas perdre la face devant cet homme arrogant et sans éducation.  

Lorsque Ryô le vit avaler une goutte de whisky, il ne put s’empêcher de ricaner devant son teint brusquement rougeâtre.  

Ryô fit de même et avala son verre d’une traite, avant de le reposer bruyamment sur la petite table… et de se resservir.  

Ryomi écarquilla les yeux et prenant une grande inspiration, il avala également son verre. Le glouglou était tellement pitoyable que notre nettoyeur se mit à rire sous cape. Kaori le fusilla du regard, mais pas question de changer de tactique. Seako avait quelque chose derrière la tête à lui de savoir de quoi il retournait…  

Le verre vide fut rapidement plein. Kaori tenta d’arrêter le jeu qui s’était établi entre les deux hommes, mais rien n’y faisait. Ryô resservait constamment le pauvre Ryomi qui pour ne pas perdre la face se bornait à avaler verre sur verre. Aucune discussion ne rythmait le « vide-bouteille ». Rien. Le silence froid entre deux hommes, entre deux orgueils.  

- Ça suffit maintenant ! cria Kaori en arrachant la bouteille des mains de Ryô qui commençait à être légèrement pompette…  

Bien que ses virées nocturnes l’avaient préparé à un tel défi, le whisky restait un des alcools les plus forts et le boire pur en une aussi grande quantité était tout simplement du suicide !  

Un léger voile devant les yeux, mais les gestes encore vifs, Ryô essaya de la lui reprendre des mains en grognant.  

- Rends-moi ma bout… eille ! Elle est à moi ! Il faut servir le tutu !  

- Le tutu ? M’enfin de qui tu parles !  

Dans son réel-imaginaire, Ryô voyait le malheureux Ryomi qui se cramponnait contre le canapé pour ne pas se fracasser le crâne contre la table basse, affublé d’un tutu rose en dentelle et de magnifiques collants rose bonbon le moulant de partout. Cette allure finit par le faire exploser de rire et il tomba comme une masse sur le canapé, la tête entre les seins de Kaori.  

Cette dernière le repoussa violemment, aussi rouge que lui, mais certainement pas pour la même raison.  

- Ah bah c’est du joli, ça ! Mais regardez-vous, c’est du propre ! Vous devriez avoir honte tous les deux !  

- Il faut le torturer, l’écrabouiller, lui faire avouer qu’il est là pour…  

- Mais ça va pas, non ! Tu es complètement fou ou quoi !  

- Saeko… cette garce est dans le coup ! Je le sais ! Je le sens !  

- Comment ça tu le sens ? s’énerva Kaori en essayant de se défaire du poids qui retombait sur elle comme un yoyo. Ryô, tu es lourd, nom d’un chien !  

- A cause de ça ! (Machinalement, Ryô saisit la main de sa partenaire et la posa sur le gonflement de son pantalon.) Lui le sait !  

Kaori poussa un hurlement de tous les diables et gifla son partenaire à toute volée ! Ryô fit un super salto arrière et tomba de tout son long sur le plancher du salon. L’instant d’après, l’alcool embrumait totalement son esprit. Avec un sourire apaisé, il soupira de bonheur et fixa le plafond.  

De loin, il entendit vaguement la voix de sa partenaire qui secouait son adversaire qui n’allait pas tarder à vomir tripes et boyaux… plusieurs minutes plus tard, un klaxon retentissait en bas de l’appartement. Ryô comprit vaguement que son adversaire sortait du ring et un sourire bête mais victorieux étira ses lèvres.  

A travers le voile de l’alcool, il entraperçut une ombre qui se penchait au-dessus de lui. Comme il ne parvenait pas à voir son visage, il lui attrapa le bras et la tira jusqu’à lui.  

Kaori n’eut même pas le temps de crier que Ryô la serrait contre lui à l’étouffer.  

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