Chapitre 18 :: Une dure journée qui s'achève...

Publiée: 04-07-05 - Mise à jour: 04-07-05

Commentaires: Bon voilà un deuxième petit chapitre pour aujourd'hui. Pour mon retour, je me suis dis que cela vous ferait plaisir. ^_^ En espérant qu'il vous plaise, bonne lecture à tous.

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Kaori releva la tête et retint sa respiration devant l’haleine épouvantable de son partenaire. Elle ravala un haut le cœur et entreprit de se débarrasser des deux bras puissants qui la retenaient à chacune de ses tentatives d’évasion… Ryô avait fermé les yeux.  

Mais que se passait-il en ce moment ? Eux qui avaient du mal à se regarder dans le blanc des yeux dès que l’intime était en jeu, les voilà qui ne cessaient de se « bécoter » sans arrêt. Cela aurait pu être plus plaisant, si Ryô ne dégageait pas une odeur à faire vomir… et si une de ses mains ne descendait pas tranquillement vers la cambrure de ses reins…  

Elle essaya de se dégager encore un peu, mais la laisser se libérer ne semblait pas faire partie de ses intentions. De toute manière intentions ou pas, elle n’avait aucune envie de passer sa nuit entre ses bras sur le plancher du salon.  

Entre ses bras… Kaori releva le menton afin de vérifier l’état de santé de son partenaire. Celui-ci respirait tranquillement, un sourire figé sur ses lèvres. Il était détendu, serein. Elle se mordit la lèvre inférieure tandis qu’elle prenait véritablement conscience du corps qui était sous le sien. Elle semblait tellement petite dans ses bras, elle se sentait tellement fragile…  

Elle se recoucha doucement et posa délicatement son visage contre son torse. Après tout, si cet épisode était condamné à disparaître dans les abîmes de la mémoire de son partenaire, pourquoi n’en profiterait-elle pas un petit peu ?  

Tandis qu’elle écoutait les battements sourds de son cœur, elle se détendit tranquillement, et laissa ses doigts s’aventurer sur un millimètre carré de sa peau, ou plutôt de son maillot… Elle joua quelques secondes avec le tissu et après quelques hésitations, elle approcha sa main de la sienne et enserra ses doigts entre les siens. Elle resta ainsi plusieurs secondes savourant avec bonheur ce si rare instant.  

Quelque chose attira son intention et comprenant soudainement son origine, elle se mordit la langue pour ne pas éclater de rire devant cette situation assez cocasse… Son pauvre partenaire serait certainement fâché s’il savait qu’il osait se lâcher devant elle… Loin d’en être offusquée, elle en était plutôt assez fière. Malgré tout, elle évita la bosse et s’allongea à ses côtés.  

Le regard rivé au plafond, elle soupira. Tout semblait si simple et pourtant tout était compliqué. Il l’avait caressé passionnément dans ce placard… elle se souvenait encore de sa peau contre la sienne, de son souffle contre son cou. Mais alors pourquoi cette attitude ensuite, pourquoi faire comme si tout n’avait été qu’un simple rêve ? Bien sûr qu’elle avait été gênée, bien sûr qu’elle rougissait rien qu’à l’idée de se remémorer ce souvenir, et pourtant elle en redemandait. Encore une fois. Juste une fois, de nouveau, sentir encore ses mains sur elle. Elle voulait revivre toutes ses émotions. Encore une fois.  

Et puis tout ce cirque avec Ryomi… elle ne voulait pas se voiler la face, il s’agissait bel et bien d’une réaction stupide dictée par la jalousie…  

Ryô remua légèrement. Kaori se releva sur un coude et poussa un soupir las. Etaient-ils donc condamnés à ne vivre que des instants de ce genre…  

- Allez debout partenaire ou tu vas finir par dormir ici !  

Elle passa un bras autour de ses épaules et poussant sur ses jambes, elle fit son maximum pour le relever, mais soulever le double de son poids n’était pas une mince affaire… Kaori avait beau être fière de son corps ferme et robuste, elle ne restait qu’une femme incapable de soulever le corps d’un homme.  

Elle l’appela doucement et le secoua. Peut-être parviendrait-elle à le réveiller au moins le temps de monter les marches de l’escalier, ensuite s’il voulait s’écrouler sur son lit, c’était son problème…  

Ryô entrouvrit un œil, balbutia quelques mots et dans tout ce mélange de sons et de syllabes, il désigna le canapé du doigt. Kaori comprit qu’il ne pourrait faire plus d’efforts et qu’il comptait se reposer sur le canapé.  

La journée avait été riche en émotions et bien qu’il ne fasse pas encore nuit, elle aussi se sentait extrêmement fatiguée. Ce n’était pas tous les jours qu’elle laissait les mains d’un homme glisser ainsi sur son corps et en particulier celles de son partenaire. Plus elle songeait à l’intimité qui les avait lié et plus elle regrettait que cette journée se termine ainsi…  

Elle l’allongea doucement sur le canapé et attrapant la mince couverture qu’elle entreposait sur les coussins pour les jours de beuverie, elle le recouvrit tranquillement. Alors qu’elle allait se relever, Ryô entrouvrit un œil et murmura quelques mots.  

Kaori écarquilla les yeux. Elle n’avait pas rêvé, il lui avait demandé de rester ou du moins essayer... Elle s’agenouilla auprès de lui dans l’intention d’attendre qu’il s’endorme complètement, mais son partenaire n’en sembla pas ravi. Il ouvrit péniblement la couverture, l’invitant clairement à le rejoindre. Elle hésita une seconde se demandant s’il était encore conscient… et puis finalement peu importe. De toute manière, il ne pouvait pas être conscient, sinon jamais il n’aurait osé faire une chose pareille… peut-être mais le placard… Elle devait cesser de réfléchir.  

Elle se glissa délicatement à ses côtés et se plaça contre le rebord du canapé. Une main se posa contre sa hanche et la tira en arrière. Le cœur battant, elle se laissa faire. Ainsi, tous les deux, lovés dans la fine couverture, une douce chaleur l’engourdit. Elle ferma doucement les yeux et se laissa bercer par la respiration chaude et régulière de son partenaire.  

Elle ne songea même pas à retirer la main qui s’était glissé sous son pull. L’alcool avait effacé les inhibitions de son partenaire et comme si ce geste était naturel, il avait glissé machinalement sa main sur son ventre, caressant doucement sa peau.  

Kaori se laissait totalement envahir par ce sentiment apaisant et protecteur de savoir Ryô prêt d’elle, tout contre elle, leurs hanches se collant étroitement, son torse contre son dos. Pourtant cette position n’était pas des plus confortables, elle essaya de bouger ses bras et ses jambes et entreprit de se retourner le plus doucement possible afin de ne pas « réveiller » son partenaire qui se laissait gagner par le sommeil. Elle dégagea sa main et se lova contre lui. Quelques minutes plus tard, elle s’endormait à son tour.  

* * *  

Saeko s’approcha le plus discrètement possible des deux partenaires lovés l’un contre l’autre et pour une fois, eut l’envie irrépressible de faire du bruit afin de les réveiller. Elle voulait se qu’il leur arrivait, pourtant cette image de bien-être qui se dégageait des deux dormeurs étaient relativement troublant. Peut-être tout simplement parce qu’elle n’avait pas eu leur chance…  

Elle soupira - malgré tout enchanté par les évènements - et se tournant vers les autres curieux qui avaient passés la tête dans l’embrasure de la porte, les invita à entrer en leur recommandant de ne faire aucun bruit.  

La main dans la main, Kazue et Mick s’approchèrent doucement et observèrent le visage calme de Kaori et celui serein du plus grand nettoyeur du Japon.  

- Ma parole, c’est deux-là sont indissociables…, murmura Mick, un sourire de tendresse sur les lèvres.  

- Moins fort, le rouspéta gentiment Kazue, tu vas les réveiller. Ils sont tellement butés tous les deux que je m’en voudrais de les séparer maintenant.  

Elle remit prestement la couverture sur leurs épaules et remit en place une mèche indisciplinée derrière l’oreille de Kaori. Elle n’avait jamais vu son amie aussi bien, aussi heureuse.  

- Je me demande bien comment sera le réveil…  

Saeko eut brusquement un sourire éblouissant qui illumina ses deux prunelles, elle murmura :  

- Je sais comment pimenter la chose. Mon plan A est tombé à l’eau, passons au plan B.  

Kazue fronça les sourcils, mais avant qu’elle n’est pu rétorquer qu’elle avait eu sa chance et qu’elle devait la laisser aux autres, Saeko se tournait vers Mick et lui murmurait quelque chose à l’oreille. Kazue fronça les sourcils devant le sourire libidineux de l’homme de sa vie.  

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