Chapitre 12 :: Une présence indésirable

Publiée: 10-03-05 - Mise à jour: 10-03-05

Commentaires: Comme promis, voici le chapitre suivant. Bonne lecture à tous.

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Ryô serra les dents et surtout les poings pour ne pas commettre l’irréparable. Devant lui, Mick avait réussi à coincer la pauvre Kaori dans un coin de la cuisine et la serrait dans ses bras à l’étouffer. Le visage penché vers elle, il observait avec délice les lèvres pulpeuses qui n’allait pas tarder à recevoir son baiser.  

- Je peux savoir ce qui se passe ici ? siffla-t-il entre ses dents.  

En apercevant son partenaire sur le seuil de la porte – et plus particulièrement la lueur mauvaise qui assombrissait son regard, Kaori tenta une nouvelle fois de repousser un Mick plus que provocant. Mais son amoureux n’avait nullement l’intention de se détacher d’elle. Bien au contraire, il rapprocha encore un peu plus ses lèvres des siennes et esquissant un sourire de défi à l’intention de notre nettoyeur, il murmura :  

- Je peux savoir en quoi cela te gênes, Ryô… ?  

Les jointures prêtes à exploser, ce dernier tenta de résister à sa pulsion meurtrière.  

- Je ne pense pas que Kaori soit très à l’aise avec tes manières !  

- Vraiment ? s’étonna Mick en augmentant son sourire. Hum, pourtant… je dois bien reconnaître qu’elle…  

- Je te dis que Kaori n’est pas à l’aise !  

Mick tourna la tête de moitié.  

- Dis-moi Ryô, c’est vraiment elle qui n’aime pas… hum… ?  

La mâchoire de notre nettoyeur se contracta une nouvelle fois. Il m’aurait d’envie d’expédier son ancien partenaire dans l’autre monde, mais il devait se contrôler. Son comportement était dicté par un philtre d’amour. Par conséquent, ses réactions n’avaient rien d’étonnantes. Connaissant les sentiments profonds qu’il éprouvait pour sa partenaire, il ne pouvait le blâmer de le montrer. Sauf que…  

- Je ne te le répéterais pas deux fois, Mick, je te préviens…  

- Alors viens, Ryô, je t’attends… Allez réagis mon vieux…  

Le sourire narquois de l’américain coupa court à toutes ses réflexions intérieures. En trois enjambées, Ryô les rejoignit, poussa violemment l’amoureux contre le frigo et attrapa le poignet de Kaori afin de la mettre hors de portée de ce dernier.  

Kaori ne savait absolument plus où se mettre. Les joues en feu, elle avait été aussi gênée lorsque Mick l’avait coincée par surprise que lorsque Ryô avait fait, brusquement, irruption dans la cuisine. D’ailleurs sa gêne ne faisait qu’augmenter au fur et à mesure que la pression sur son poignet se resserrait.  

Elle poussa un petit cri.  

Surpris, Ryô la relâcha aussi brusquement et s’excusa.  

Cette fois, ce fut à son tour de s’étonner. Depuis quand son partenaire se confondait en excuses et, surtout, envers elle ? Elle ne prit même pas le temps de lui demander car Ryô lui posait déjà une question :  

- Tout va bien, Kaori ? Il ne t’a pas fait de mal ?  

- Non… heu… non, non tout va bien Ryô. C’est juste que je ne m’attendais pas à le voir ici et surtout dans la cuisine, il m’a surpris c’est tout.  

- Apparemment, il voulait plus que te surprendre…  

- Ryô, je t’assure que tout va bien.  

Kaori posa doucement un main sur le poing masculin afin de le détendre et esquissa un sourire.  

- J’en ai plus que marre de ce philtre à la gomme… marmonna Ryô. Mick, je sais que tu n’es pas toi-même, alors n’aies crainte…  

Le regard de l’américain étincela.  

- Tiens donc… et qu’est-ce que tu crois Ryô… que Kaori est à toi, hum ? Elle ne t’appartient pas à ce que je sache ! Pourquoi te comportes-tu comme si tu avais un droit sur elle ? Si j’ai envie de l’embrasser, je ne vois pas pourquoi je devrais me contrôler !  

Kaori jeta un coup d’œil à son partenaire. Ce dernier n’avait laissé aucune émotion transparaître. Son visage semblait taillé dans le marbre. Malgré tout, elle n’eut aucune difficulté à ressentir sa colère.  

- Ce n’est rien, il plaisantait… (Elle se tourna vers lui.) Pas vrai, Mick ?  

Ce dernier émit un léger soupir.  

- Et si ce n’était pas le cas ?  

- Comment ça, bafouilla Kaori, comment ça « si ce n’était pas le cas » ? Tu plaisantais, n’est-ce pas ?  

Mick plongea son regard dans celui de Ryô. Pendant trois longues et interminables secondes, les deux nettoyeurs s’observèrent intensément. Finalement, l’américain eut un sourire chaleureux à l’encontre de Kaori.  

- Pourquoi cela te déplairais de savoir que tu occupes toutes mes pensées ?  

Kaori piqua aussitôt un fard.  

- Mais, comment… enfin…  

Mick fit un pas vers elle et lui caressa tendrement la joue.  

- Tu es la plus belle femme que je connaisse, Kaori. La plus belle et la plus douce. Je n’ai jamais connu de femme capable d’éveiller en moi des sentiments aussi profonds, aussi heureux… Tu sais que je t’aime, tu le sais depuis toujours.  

- Mick, murmura-t-elle les joues en feu et ne sachant quoi dire d’autre.  

- Maintenant ça suffit ! s’énerva Ryô en repoussant l’américain. À quoi tu joues, je peux le savoir ! Fiche-lui la paix ! Cette histoire commence sérieusement à m’agacer ! Tu veux que je te dise, Kaori n’ira nul part avec toi, tu m’entends, elle reste ici avec moi ! Je te conseilles de sortir d’ici et rapidement avant que je ne m’énerve vraiment… !  

Mick eut un sourire resplendissant et engloba la silhouette féminine d’un regard approbateur.  

- Je te comprends à vrai dire… maintenant que les formes de ta chère partenaire ne te sont plus étrangères – formes ravissantes en plus – je peux comprendre que tu ne tiens pas à la partager avec quelqu’un d’autre…  

Ryô comprit instantanément l’allusion et blêmit aussitôt, ce qui ne passa pas inaperçue… Mais Kaori songeait à bien autre chose. L’allusion à un certain placard. Alors que les pensées de notre nettoyeur était revenu de quelques minutes en arrière et revoyait encore une créature dans son bain…  

- Alors c’était toi ? murmura-t-il en ignorant la gêne de sa partenaire.  

Pour simple réponse, Mick eut un petit sourire en coin.  

- Et alors, cela t’a déplu la vision de Kaori dans son bain ?  

- Quoi ! s’écria-t-elle.  

- Figure-toi ma belle que pendant que tu te prélassais dans ton bain de mousse, cet homme t’observait.  

Kaori crut que la terre s’ouvrait sous ses pieds.  

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