Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: nodino

Beta-reader(s): Amelds

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 17-02-10

Last update: 17-11-18

 

Comments: 139 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une nuit, tout bascule et la rupture devient inévitable... L'amour aussi... Mais jusqu'où peut on aimer quand on est City Hunter ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Ain't no sunshine." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ain't no sunshine.

 

Chapter 10 :: A la croisée des chemins : souvenirs from Paris (1e partie )

Published: 24-12-12 - Last update: 26-04-15

Comments: Bonjour les gens. Cela fait bien longtemps que je n'ai ni majé ni écrit, mais comme j'avais envie de vous poster une fic de Noël et que HFC m'en refusait l'autorisation pour cause de non activité trop longue (presque un an, c'est pas si long lol ), j'ai donc été contrainte d'aller chercher ce bout de chapitre et de le retravailler pour vous le proposer. Il est plus court que ce qui était prévu au départ car je recommence tout doucement, mais il sera en 2 parties. J'espère que vous serez indulgents car je me sens super super rouillée et il n'est pas passé par les mains de ma beta. Par ailleurs, peut-être que vous aurez tout oublié de l'histoire, c'est même plutôt sûr, mais j'espère que ça vous plaira quand même. Je vous souhaite un bonne lecture et vous dis à bientôt. PS pour indiana : quand je dis que je fais un très lointain hommage à un auteur, je ne parlais pas de fanfiction, mais plutôt de livre.

 


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Je jette un coup d’œil à ma montre. Il est déjà 21h00, une heure charnière dans cette dernière partie de journée. Assise sur une banquette dans ce café choisi par Tybault, j’attends en observant les jeux de lumières de la salle qui se fondent dans les murmures et les éclats de rire de la clientèle. Cela compose une ambiance à la fois chaude, gaie et feutrée. A cette heure-ci, point de fêtards ou autres oiseaux de nuit, ils arriveront plus tard. Seuls quelques étudiants et de jeunes gens sont attablés, en groupes ou en couples, devisant devant un verre. Je souris en les regardant, me demandant ce qu'ils feront après. Peut-être choisiront-ils de rentrer retrouver leurs familles... à moins qu'ils ne partent en chasse des autres plaisirs que la nuit et Kabuki Cho voudront bien leur offrir.  

 

 

Par la baie vitrée j'aperçois Tybault, toujours dehors. Nous venions juste d’entrer quand son téléphone a sonné, et il est ressorti après m’avoir fait un petit signe m’indiquant d’aller m’installer. Immobile sur le trottoir, il ne dénote pas vraiment au milieu de la foule cosmopolite, car les costumes sont nombreux dans cet endroit de la ville. Mais il est difficile de ne pas remarquer cette petite chose qui le différencie des autres, cette espèce de charisme et de classe naturelle émanant de sa personne, qui agrémente son aura d’une sorte de noblesse à l’état brut. Confiance ou suffisance ? Impossible à dire, mais c'est assez pour que ceux qui le croisent marquent inconsciemment un petit écart pour éviter de le bousculer.  

 

Est-ce encore cette affaire qu’il a voulu reporter pour rester avec moi qu’il doit justifier ? Cela devait être important pour que ça lui prenne autant de temps et d’énergie. Je sens bien à quelques mouvements imperceptibles des muscles de son dos que cela n’est pas simple. La culpabilité me tiraille encore, et lorsqu’il se retourne brusquement vers moi j’évite son regard et attrape la carte des boissons.  

 

De quoi ai-je envie ?  

Mon regard glisse sans s’arrêter sur les boissons sucrées. Non, ça ne m'attire pas, je veux quelque chose avec de la saveur.  

J’ai envie de quelque chose de fort et d’intense. Un thé vert tiens, pourquoi pas ? J’aime l’effet que procure ce breuvage, ce petit goût d’amertume qui reste en bouche tant que l'astringence perdure, jusqu’à ce que les papilles équilibrent l’effet en libérant une sensation subtilement sucrée sur la langue. Cela me surprend à chaque fois : d’abord l’amertume puis la douceur. Ce velouté derrière la force d’une sensation abrupte, c'est presque aussi enivrant qu’un alcool fort. Moi qui ne bois jamais, voilà de quoi j’ai envie. Oui, je veux cette douceur que je sais dissimulée sous la puissance. Alors que je lis ce menu, j’ai comme l’impression étrange de réveiller une sensation de manque, de vide profond... et que cela n'a rien à voir avec la boisson. Je n’en comprends ni les raisons ni le sens, mais je sens que seule cette sensation créée par un thé pourrait la combler.  

 

-Un sou pour tes pensées ma petite reine… entends-je, alors qu’une ombre vient voiler le brillant du papier glacé.  

 

Je lève la tête. Devant moi, Tybault me regarde en souriant, deux verres à la main. Il me tend l’un des deux puis s’assoit en face de moi.  

 

-Tiens, je t’ai pris un cocktail de jus de fruits, je suis sûr que tu aimeras.  

 

-Ah… Merci Tybault. Je force un sourire.  

 

-Alors ? A quoi pensais-tu ma douce ?  

 

-A rien de précis. J'élude rapidement, ravalant cette sensation désagréable qui me vient en bouche lorsque le breuvage affreusement sucré coule dans ma gorge. Mais dis-moi, tu as encore des soucis à propos de ce rendez-vous que tu as annulé ce soir ? Tu as l'air préoccupé...  

 

-Ne t’inquiète pas, tout va bien affirme-t-il avec assurance. Si moi je ne m’inquiète pas, il n’y a pas de raisons que tu le fasses toi ! dit-il en riant doucement. J’ai le sens des priorités et crois-moi, ce qui n’est pas fait ce soir le sera une autre fois. Je mène toujours à bien mes engagements...  

 

********  

 

 

-Tout est OK pour toi Ryo ?  

 

-C’est bon dis-je, les yeux levés vers le sommet du building, pour l’instant, rien à signaler.  

 

-Alors let’s go ! Ce soir, le clan Futago va connaître la morsure de l’échec ! lance Mick, un sourire victorieux sur le visage.  

 

Il me passe devant et entre dans l'immeuble où doit avoir lieu le séminaire pour lequel Saeko a fait appel à nous. Rien dans son attitude ne laisse transparaître qu'il accuse le départ précipité de Kazue. Quand nous nous sommes retrouvés, au pied de chez lui, nous n'avons échangé aucun mot sur le sujet. Kazue est partie, emportant toutes ses affaires. Je le sais et il le sait. Point barre. Nous avons marché en silence et nous sommes séparés pour faire un tour d'horizon des points chauds autour du bâtiment. Nous sommes prêts à livrer bataille. Je le sens concentré, son aura est calme et froide, centrée sur l'extérieur. Il est aux aguets. Il se focalise sur l'instant présent pour ne pas avoir à réfléchir sur le reste. Et l'instant présent, c'est le boulot. Je connais, c'est très efficace comme méthode. Et si la soirée se révèle aussi mouvementée que le laissent supposer les menaces proférées par le clan Futago, il ne risque pas de beaucoup souffrir ce soir. De mon côté, cela va m'éviter de repenser à cet aveu que ce diable de Umi a suggéré et à cette promesse que cette punaise de Miki m'a soutirée malgré moi. Demain sera donc un autre jour effectivement, pour Mick comme pour moi, mais nous verrons à ce moment-là. En attendant, c'est d'un pas assuré qu'il s'avance dans le hall. Avisant que Saeko se dirige vers nous, il s’élance à sa rencontre et lui attrape la main, pour la porter à ses lèvres et l’effleurer d’un baiser.  

 

-Ahhh, Saeko, après ce soir tu seras enfin libéré d’un grand poids. Alors je te propose celui d’un corps chaud et masculin pour le remplacer et célébrer ça dignement !  

 

-Si ce soir les Futago tombent grâce à vous, je fêterai ça avec un bon verre de vin et un steak, répond-elle en affichant un air de dégoût devant la flaque de bave que Mick a laissée sur sa main. D’ailleurs, en parlant de steak, j’ai très envie de vérifier que mes lames sont toujours bien affûtées. Ça te dit que je les teste sur toi ? cliquette-t-elle en écho au bruit de ses armes fétiches qu'elle fait jouer sous le nez du blondinet.  

 

-Un verre de vin ! s’exclame t-il en lui lâchant prudemment la main, que voilà une excellente idée ! Je connais un endroit merveilleux sur Shinjuku qui propose des steaks à se damner et des vins somptueux ! Alors, c’est d’accord ! Ce soir, je me couvre d’abord de gloire, puis ensuite je t’enlève et je te fais vivre la plus exaltante soirée de ta vie dans cet hôtel-restaurant !  

 

-Ça voulait dire non imbécile ! précise-t-elle en levant les yeux au ciel. Mais je crois qu’il faut que je sois plus claire si je veux que l’information atteigne le haut de ton crâne ! Alors écoute-moi bien mokkoriman bis, ajoute-t-elle en pointant une lame sur son torse, ce soir, tu ne te concentres que sur une seule chose : cette mission. Je vais te confier la vie d’un des plus grands dirigeants d’entreprise de ce pays. Alors, si jamais je te vois quitter du regard ta cible, ne serait-ce que pour éternuer, je ferai en sorte que Kazue doive sortir sa boîte à couture pour raccommoder ce qui te sert de cerveau, termine-t-elle en indiquant par son regard baissé ce qu’elle menace ouvertement.  

 

 

Elle ne voit pas la crispation des pupilles qui voile soudain de noir le regard azur ; elle ne peut que la deviner, car lorsqu’elle relève la tête, consciente qu’elle vient de dire une énormité, elle ne croise qu’un faciès d’abruti larmoyant.  

 

-T’es trop vilaiiiine ! Moi qui voulais fêter en bonne compagnie mon retour à la liberté ! Eh bien tant pis pour toi, je vais proposer ça à quelqu’un d’autre, tiens ! Oh, s’écrie-t-il en démarrant au quart de tour, mademoiselle la mokkori-policière, ça vous dirait un rencard ? Je connais de super trucs à faire avec des menottes !  

 

Pendant que Mick se jette sur sa nouvelle cible, je lance un regard appuyé à Saeko, qui me renvoie une moue désolée. Dans le feu de l’action et toute au stress de ce grand rendez-vous pour lequel elle n’a plus, enfin, de coup de retard, elle a tout simplement oublié ce détail : Kazue a quitté Mick.  

 

 

-Fais attention, il est fragile ce petit, dis-je en m'avançant vers elle.  

 

-C’est pas vraiment le moment de plaisanter Ryo. Les pdg des entreprises Tsakada et Komo sont déjà arrivés. Tu crois qu’on peut compter sur lui ? demande-t-elle, tout d'abord un peu inquiète, puis dépitée en entendant résonner le clac net et sec d'une baffe.  

 

-Ne t’inquiète pas, c’est un pro. Et puis, si la drague ne marche pas, plonger dans le boulot est un excellent dérivatif.  

 

-Effectivement, j'ai pu voir que ça t'avait aidé à passer le cap il n'y a pas si longtemps. Et ça m'a été bien utile je le reconnais. Qu'il fasse le Jacques Mayol alors, me lance-t-elle avec un regard entendu, si ça lui permet de se sentir mieux. Nous serons tous gagnants.  

 

Elle joue les indifférentes, celle qui ne voit que son propre intérêt, mais ça ne marche pas. Elle connaît mieux que quiconque les tourments de ceux qui regretteront toute leur vie de ne pas avoir compris à temps. Certes, elle n'est pas passée par la phase ultra festive avant de plonger corps et âme dans le boulot, mais elle sait qu'il faut donner le change, ne jamais rien laisser paraître, car rien n'est pire que le reflet de sa propre douleur dans le regard des autres. Mieux vaut un regard atterré qu'un regard apitoyé. Et c'est ce qu'elle offre à Mick, le répit d'un regard neutre. Elle peut essayer de tromper qui elle veut, mais pas moi, et je le lui fais comprendre :  

 

-Il ira bien. En tant que championne du monde de plongée en apnée, tu sais exactement ce qu'il en est.  

 

-Ok ! hoquette-t-elle en soufflant sur cette mèche qui lui barre le visage et qui lui permet souvent de garder contenance, un partout la balle au centre, arrêt des hostilités. Revenons à ce soir. J’ai pleinement confiance en vous, vous êtes ma botte secrète même. Maintenant, il faudrait récupérer mister baffe, rajoute-t-elle après qu’un léger cri féminin, suivi d'une rafale de gifles, se soit de nouveau fait entendre. Tu te souviens des étages ?  

 

-Oui  

 

Je la laisse pour me diriger vers l’ascenseur. Une seconde plus tard, Mick est à mes cotés, le visage bouffi, déformé et édenté, mais visiblement pas encore calmé, car quand les portes se referment sur nous, il passe la tête et crie à Saeko :  

 

-Je serai bon prince, c’est moi qui paierai le love hôtel si tu changes d’avis !  

 

La réponse arrive aussitôt, sous la forme de petits « tchac » secs et précis. Heureusement pour Mick, les portes se sont refermées juste à temps et les lames de Saeko se sont juste fichées à l'extérieur, dans le métal. Figé de surprise, il louche bêtement sur les deux petites bosses qu’elles ont créées sur les panneaux coulissant, juste au niveau de son nez.  

 

-Dis-moi Mick, j’ai une question. Tu n’étais pas censé avoir fait tout ça pour voir ce qu’il en était de tes sentiments pour Kaori ?  

 

-Ah, mais Kaori c’est autre chose ! Elle est la première à qui j’ai proposé de sortir ce soir !  

 

******  

 

-Excuse-moi Tybault, dis-je en entendant le petit bip-bip signifiant que j’ai reçu un sms.  

 

Je regarde mon téléphone et découvre avec stupeur le message de Mick. La colère me reprend et je pianote fiévreusement ma réponse, maltraitant les touches comme j’aimerais maltraiter celui qui ose me proposer de sortir alors qu’il vient de faire cruellement souffrir mon amie. J'écrase : « Oublie-moi abruti !!!» sur les touches puis je jette rageusement le portable dans mon sac. Lorsque je relève la tête, c’est pour découvrir que Tybault me regarde fixement. Rouge de confusion, je ris bêtement :  

 

-Oups, encore prise en flagrant délit de mauvaise humeur !  

 

-J’ai beaucoup de choses à découvrir sur toi, tu es pleine de facettes Kaori et ce n’est pas pour me déplaire.  

 

-Puisqu’on parle de se découvrir…  

 

-Oui... Revenons-en à Paris…  

 

En partant de chez lui, j’avais commencé à lui parler de sa sœur, Paris, mais nous avions dû reporter la conversation à cause du monde dans les rues. Être bousculés sans cesse ne favorisait pas une discussion à cœur ouvert et j’avais donc ravalé mes questions concernant cette sœur si particulière, à en croire les quelques phrases aperçues en feuilletant à la va-vite le dossier que Ryo m'avait laissé.  

 

-Que veux-tu savoir ?  

 

-Je ne sais pas...  

 

Je bredouille un peu, je ne sais pas par quoi commencer . Je me sens mal à l'aise, sans-gêne, trop curieuse. Peut-être vaut-il mieux débuter par le plus flagrant... Alors je me lance :  

 

-Pourquoi refuse-t-elle de me voir par exemple ? Il m'a semblé que c'était quelque chose qu'elle refusait catégoriquement. Je ne suis pas un danger pour elle pourtant ? Tu as ta vie et je ne pense pas t'accaparer tant que ça. Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose qui lui aurait déplu ?  

 

-Non, ce n'est pas ça. Ça n'a rien à voir avec toi. Il se trouve qu'elle a besoin de moi pour se sentir en paix. Depuis que nos parents sont morts, je suis tout ce qui lui reste.  

 

-C'est triste pour elle. Je peux comprendre, j'étais très proche de mon frère aussi... Mais... Mais...  

 

J'hésite, je ne veux pas avoir l'air de porter un jugement sur Paris ni vexer Tybault, mais je ne comprends toujours pas.  

 

-... Mais j'ai toujours accepté que mon frère ait sa vie. J'aurais même été très contente s'il avait eu le temps de se marier... Je voulais qu'il soit heureux.  

 

-Oui, je reconnais, ce n'est pas simple. Le mieux c'est que je te raconte tout depuis le début. Tu comprendras peut-être. Toi et ton frère aviez une grande différence d'âge. Nous, nous sommes jumeaux... Nous avons grandi ensemble, découvert le monde ensemble, appris à parler et marcher ensemble, partagé tous nos jeux. Nous ne nous quittions jamais, d'autant plus que nos parents voyageaient beaucoup et que nous avions peu ou pas d'amis. Enfants, peu nous importait d'être fille et garçon, nous faisions tout à deux, nous ne faisions presque qu'un. Nous avions même créé un langage que nous seul comprenions, en mélangeant les lettres des mots. Comme tu peux le deviner, nous étions donc très proches, surtout pour faire tourner nos parents en bourriques !  

Ses lèvres s'étirent et laissent filtrer un petit rire tandis qu'il repense à cette enfance qui m'est étrangère, mais je souris avec lui en voyant cette lumière dans ces yeux, vestige d'un bonheur envolé. Il reprend :  

 

-Notre marque de fabrique était que l'un de nous deux devait détourner l'attention de nos parents pendant que l'autre se livrait à de menus larcins.  

 

J'imagine alors un mini Tybault, caché sous son lit avec une petite fille aux cheveux longs dont je ne vois pas le visage. Je les entend chuchoter et rire sous cape pendant qu'ils se partagent les biscuits chapardés en cuisine.  

 

-En fait vous étiez deux garnements !  

 

-Oui, c'est vrai. Et puis...  

 

Je ne dis rien, je connais la difficulté de faire remonter à la surface les moments douloureux.  

 

-... Et puis un soir, nos parents sont morts.  

 

 

L'atmosphère s'alourdit d'un coup. Soudainement oppressée, je ressens toute sa difficulté à repenser à ce qui a fait basculer sa vie, leur vie. Ses doigts maltraitent le pied du verre face à lui. Sa mâchoire se crispe et durcit les traits de son visage. Son regard emprunt de rage se perd dans le liquide ambré qui danse entre ses doigts. Je ne peux m'empêcher de frissonner. Alors que j'ai encore les papilles saturées du sucre de cet affreux jus de fruit, j'ai l'impression que l'aura de Tybault, qui me traverse de part en part, est chargée de fiel. Dire qu'il y a peu je réfléchissais à cette envie de douceur cachée au cœur de l'amertume, voilà que j'ai l'inverse en face de moi. Je repousse la désagréable surprise que cela me procure pour ne m'occuper que de le sortir de ses lugubres pensées. Je m'en veux, encore une fois. Je pose une main que je veux apaisante sur la sienne. Je ne dis rien, mais je voudrais tant qu'il comprenne qu'il n'est pas seul, qu'il n'est pas obligé de replonger corps et âme dans cette souffrance pour pouvoir me la raconter. Son regard s'attarde sur ma main sans la voir, puis il lève les yeux vers moi et semble me découvrir. Ses yeux reprennent alors leur éclat habituel, mais c'est d'une voix glaciale qu'il m'assène sa vérité :  

 

 

-Mes parents ont été assassinés. Devant ses yeux. Et je n'étais pas là. 

 


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