Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

» Write a review

 

RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 3 :: Chapitre 3 : Pleure une bonne fois pour toute

Published: 31-08-03 - Last update: 31-08-03

Comments: Oulàlà... je ne sais plus comment vous remercier pour apprécier ma fic. Bon, voici un chapitre important pour moi. Vous allez découvrir un Ryô tel que vous ne l'avez jamais vu... Ca va vraiment faire gamin et guimauve, je le sais, et je m'en excuse d'avance. Mais je voulais absolument montrer un côté très profondément humain chez notre cher nettoyeur. Désolée si ça ne vous plait pas, mais je vous promets que ce sera l'histoire d'un chapitre uniquement. Après, on retrouvera notre cher Ryô. Sur ce, bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Aya… Aya… Aya…  

Ce prénom résonne autant dans la tête de Ryô que dans celle de Kaori.  

- Aya, songe cette dernière. Mais qui est Aya ? Qui est-elle pour oser le faire pleurer ?  

En cet instant Kaori comprend mieux la peur qui l’étreignait tout à l’heure. Aya est le prénom d’une femme, il n’y a aucun doute là-dessus. Oui, mais qui est-elle exactement ?  

- Ryô ? Tu es sûr que tout va bien, interroge l’inconsciente Miki.  

Pas de réponse. Le nettoyeur garde les yeux rivés sur la fleur, ne prêtant plus attention à ce qui l’entoure.  

- Et si tu lisais le document ? résonne tout d’un coup la voix grave de Falcon. Au moins, tu sauras ce qu’elle te veut.  

- Alors Falcon connaît cette Aya, pense toujours Kaori. Ca signifie que Mick aussi la connaît et que donc, cette fille fait partie intégrante du passé de Ryô. Ca j’en suis certaine.  

Mais son équipier ne réagit toujours pas. Une bombe pourrait bien exploser à côté de lui qu’il ne l’entendrait pas…  

C’est donc à sa partenaire de passer à l’action. Saisissant le document joint à la boite à bijou, Kaori ouvre le livret et se met à parcourir des yeux la première page.  

- Tu comprends quelque chose, Kaori ? demande Miki. C’est de l’anglais et tu…  

- L’anglais a toujours été comme une deuxième langue pour moi.  

- Alors, lis à voix haute…  

- NON ! coupe soudain la voix de Ryô. S’il te plait, ne lis pas ça.  

Sa voix était vraiment suppliante, ce qui déstabilise automatiquement la jeune femme. Jamais, non jamais il ne lui avait parlé sur un ton aussi mélancolique… Mais ces paroles affirment néanmoins une obligation et un intérêt que Kaori a à exécuter ce que lui demande son partenaire.  

- Bonjour tout le monde ! claironne une voix joyeuse à la porte d’entrée.  

- …  

- Ben ? Quelle ambiance mortuaire ici !  

- Désolés Mick, installe toi, s’excuse Miki. Un café ?  

- Oui, s’il te plait.  

L’américain vient s’installer à côté de son ancien coéquipier et s’arrête net dès que ses yeux croisent le collier.  

- Mais c’est le collier que tu as offert à Aya ! Qu’est-ce qu’il fout ici ?  

- Ca je me le demande, répond sèchement Ryô. Mais si tu ouvres encore la bouche, je te jure que tu te demanderas pourquoi tu n’as plus de dents.  

Mick est saisi de frissons. Il avait commis une belle boulette, ça il doit l’avouer.  

- Désolé. Merci pour le café Miki.  

- Bon ça confirme mes soupçons, dit Kaori.  

- Lesquels ? s’interroge Miki toujours aussi inconsciente des conséquences de ses questions.  

- Si Mick et Falcon connaissent cette Aya, alors ça veut dire qu’elle a un rapport avec ton passé, Ryô.  

Elle se mordait les lèvres depuis un bon moment déjà. Comment pouvait-elle être aussi sévère envers son partenaire ?  

Pour toutes réponses, Ryô se lève et vient se mettre devant elle.  

- J’ai vu juste alors, lance-t-elle sur un ton de défi.  

Défi qu’elle a vite perdu d’ailleurs car la réaction du nettoyeur a été aussi rapide que violente.  

Avant qu’elle ne puisse s’en rendre compte, Ryô avait levé la main et du revers a giflé la joue de Kaori. Celle-ci en est tombée de son siège et sans un mot d’excuse, Ryô a quitté le café…  

 

- Kaori ? Kaori ça va ? s’empresse Mick.  

Il veut l’aider à se relever mais elle s’est déjà assise sur son tabouret, parcourant le document des yeux, mais surtout cherchant la partie qui l’intéressait.  

Mick jette un coup d’œil par-dessus son épaule dès qu’elle a trouvé la bonne page. Les mots qu’il découvre en même temps que Kaori semble le troubler bien moins que la jeune femme. Amicalement, il dépose une main réconfortante sur son épaule mais elle ne le regarde pas. Elle ne regarde plus personne d’autre d’ailleurs, juste ces quelques mots qui avait fait sauter un battement à son cœur.  

- Vous le saviez Mick, toi et Falcon… vous…? demanda-t-elle après un long moment de silence pesant.  

- Oui, avoue ce dernier. Mais j’ignorais ce qui est écrit sur ce testament.  

- Un testament ? Falcon, explique-moi, je ne suis plus rien du tout moi !  

- Il n’y a rien à suivre Miki, murmure son époux, c’est une histoire entre ces deux-là et ils devront la régler tout seuls, même si je crains que ce soit la plus dure épreuve que devra endurer Kaori…  

- Je n’aime pas ça mon chéri. Ryô fait déjà beaucoup de peine à Kaori, alors s’il faut en plus en rajouter…  

Soudain, Kaori se lève de sa chaise et enfile en vitesse sa petite veste.  

- Où vas-tu ? s’enquiert Mick. Tu n’arriveras jamais à le retrouver ce soir.  

- Il est certainement parti se réfugier derrière une bonne douzaine de bouteilles de Whisky…  

- Mais attends un peu ! Il n’est que trois heures, d’ici là, Ryô se cachera. Ce sera bien plus facile de le trouver la nuit.  

- J’attendrai et je prendrai le temps qu’il faudra Mick ; mais cette fois, je ne le laisserai pas s’enfuir sans aucune explication.  

Ses yeux commencent à se remplir de larmes qu’elle tente courageusement de repousser.  

- J’en ai mare d’apprendre son passé par une autre bouche que la sienne. J’en ai mare qu’il ne me fasse toujours pas confiance.  

Là, Mick ne sait plus quoi répondre. Grâce au document qu’elle a lu, Kaori sait parfaitement qui est cette Aya à qui appartenait le collier. Enfin, elle en sait déjà pas mal. Mais il est vrai que la jeune femme a entièrement raison : si cette affaire n’est pas tirée au clair, alors jamais les deux coéquipiers ne pourront bien vivre ensemble, se sentir en confiance du moins…  

- Entendu Kaori, je vais te laisser partir d’ici. Mais je veux que tu me permettes avant tout de te raccompagner jusqu’à ton appartement, ainsi je serai certain que tu seras bien recouverte pour entamer une recherche nocturne.  

Ce détail ne l’avait pas frappée, mais elle doit bien admettre que sa mini jupe n’est pas très adéquate pour courir, qui plus est dans le quartier chaud de Tokyo… Kaori accepte donc la proposition de Mick et tous deux partent en quatrième vitesse après avoir souhaiter une bonne journée au couple.  

 

Derrière le comptoir, Falcon nettoie les couverts sals du midi tandis que Miki passe un coup de lavette sur les tables.  

Elle ne demande rien à son mari au sujet délicat qui touche Ryô, mais fulmine à l’idée que ce dernier fait encore souffrir sa meilleure amie.  

- Tu ferais mieux de te calmer, Miki. Ca ne fera pas avancer les choses.  

- Non mais, quel lâche ce Ryô ! Il va disparaître dans les bars en attendant que les cabarets daignent ouvrir leurs portes au soir. Et bien sûr, qui ce fera du mauvais sang en attendant de le retrouver ?  

- Je sais… mais Ryô ne peut pas affronter son passé comme il fonce tête baissée sur un champ de guerre.  

- Mais c’est quoi son problème à la fin ? Il a peur de montrer à la femme qu’il aime ses vrais sentiments mais il n’hésite pas à sauter sur tout ce qui porte des jupons.  

Falcon soupire. Ce serait plus simple de raconter à sa femme tout ce qu’il sait sur cette histoire, mais lui-même n’en connaît que quelques mots. Ryô a toujours gardé cette partie de son passé secrète.  

- Dis-moi, est-ce que cette fille pourrait être une des raisons pour lesquelles il ne veut ou ne peut pas aimer Kaori ?  

- Je suppose que oui.  

- Et elle l’a compris en lisant le document. Ne le démens pas, je l’ai bien vu au regard que tu as échangé avec Mick.  

- Oui… mais… je crois que si tous les deux arrivent à surmonter cette épreuve, alors tout s’arrangerait enfin pour eux.  

Miki se rapproche de son époux et d’une voix mi-basse :  

- Alors, j’espère que Kaori pourra enfin être aussi heureuse que je ne le suis.  

Elle prit la main de Falcon et la posa lentement sur son ventre bombé ; puis elle sourit, tout simplement.  

 

22h37. Kaori avait commencé ses recherches à 20 heures, mais elle patauge encore tout autant. Tous les indics qu’elle a l’habitude de consulter n’ont pas pu lui apporté quoique ce soit comme information. Honnêtement, la jeune femme commence à s’inquiéter sérieusement. Mick lui avait généreusement proposé de l’accompagner, mais elle avait refusé poliment. Cette fois, elle aimerait que cela se passe entre elle et son partenaire, et personne d’autre.  

Mais bon, elle doit bien l’admettre : chercher Ryô dans tous les cabarets et bars du quartier est bien plus compliqué que de chercher une aiguille dans une botte de foin.  

Du revers de la main, elle essuie les quelques larmes qui montent encore à ses yeux. Depuis cet après-midi, ça n’arrête pas. Elle aimerait bien pleurer, mais elle sait bien qu’elle ne peut pas. Non, elle doit se montrer courageuse et digne de la réputation de City Hunter. Elle prend cette recherche pour une preuve qu’elle est une partenaire à part entière pour Ryô. Et aussi pour elle, pour savoir…  

- Mon dieu Ryô, quand cesseras-tu de me fuir ainsi ? Je n’en peux plus moi ! Tu t’échappes à chaque fois à qu’une conversation devient trop sérieuse à ton goût. Mais moi, j’en ai besoin, est-ce que tu peux comprendre ça ? Je t’aime et je m’en fiche que ce sentiment soit réciproque ou non… tout ce que je veux, c’est rester auprès de toi et que tu me fasses confiance. Alors je t’en supplie, montre-toi…  

Evidemment, le nettoyeur n’allait pas apparaître ainsi devant ses yeux. Aussi, continue-t-elle ses recherches, ne ralentissant jamais l’allure, ne regardant plus le temps s’écouler, mais gardant espoir…  

 

23h49. « Bar des petites guillerettes »  

- Je me doutais bien que je te trouverais ici. Un Whisky, s’il vous plait.  

- Mais quès tu fous là ?  

- Déjà bourré et il n’est pas encore minuit, tu finiras par battre ton propre record Ryô…  

- T’as pas fini tes sérénades ???  

- Du calme, voyons.  

- J’parie que t’as fait v’nir Kaori en plus. Hic. Elle va encore me frapper avec sa grooooosse massue.  

- Tais-toi !  

La voix de Mick s’était faite cassante et sans réplique. Même s’il est légèrement bourré, Ryô peut comprendre que quelque chose cloche avec sa partenaire.  

- Arrête de jouer les alcooliques, il t’en faut plus. Tu t’enfuis tel un lâche devant tout ce qui te pose légèrement problème. Mais en attendant, ta partenaire va se geler les doigts toute la nuit sans pouvoir te trouver puisque personne ne connaît ce bar. Qui oserait d’ailleurs croire qu’un cabaret a été construit dans une ancienne banque et dans un coin aussi éloigné du centre ?  

Ryô redevient d’un coup sérieux et mélancolique. Il se réinstalle plus correctement sur le divan et baisse les yeux, ne pouvant affronter le regard de son compagnon.  

- Oui, tu as raison : je fuis tout…  

- Tu vas le lui expliquer ?  

- De quoi ?  

- Tu sais très bien. Le document qui joignait la boite à bijou dans le colis est le testament d’Aya.  

- Hein ?  

- Ne parait pas étonné, je suis persuadé que tu savais qu’elle était morte dans son sommeil il y a plus de sept ans maintenant.  

- Mort qu’elle méritait d’ailleurs. Mais ça m’étonne de recevoir son testament seulement maintenant.  

- Kaori a du le lire entièrement à présent, tu lui as laissé toute l’après-midi pour ça…  

- …  

- Ecoute Ryô, moi et Falcon, nous connaissons la base de l’histoire. Mais Kaori, elle, elle ignore tout et si tu ne lui racontes rien, elle va se faire de fausses idées, et… elle finira par s’en aller…  

- …  

- OH MAIS REAGI UN PEU ! s’emporte Mick. Ca te plairait vraiment de ne plus l’avoir auprès de toi ? Tu pourrais toi, vivre sans elle ?  

- …  

- Pfffff, tu es désespérant Ryô.  

- Ca doit bien être la troisième fois qu’on me dit ce mot aujourd’hui.  

- Parce qu’il te correspond à merveille. Tu es un cas désespéré, et malheureusement tu détruits cette merveilleuse jeune fille avec ton égoïsme.  

- Réponds-moi franchement : que ferais-tu à ma place ?  

- Difficile à dire. Je n’ai pas eu une enfance heureuse moi non plus, mais elle a été complètement à l’opposé de la tienne. Donc, je ne peux pas me mettre à ta place. Et puis… j’ai pas eu une vie aussi tordue que la tienne ; c’est tout et c’est bien résumé, j’trouve. Hahaha… ajoute Mick sur un ton plus enjoué.  

- Et c’est moi le cas désespéré ?  

Sur ce, le nettoyeur se lève et (pas si titubant que ça pour un alcolo) il paye sa soirée relativement bien arrosée.  

- Où vas-tu ?  

- Là où une seule personne pourrait peut-être me trouver si le bon Dieu daigne lui envoyé un message céleste.  

Mick attend que Ryô soit parti avant de s’en aller à son tour. Il n’a absolument aucune idée de l’endroit où son ami va se réfugier cette nuit.  

- Une chose est sûre, tu espères à la fois que Kaori ne te retrouves pas pour ne pas devoir tout lui raconter dans les moindres détails ; mais dans un autre sens, tu souhaites qu’elle vienne pour te réconforter comme elle sait si bien le faire. Hum… Qu’est-ce que ça va donné tout ça ?  

 

Le vent souffle, ou plutôt il s’engouffre sur cette petite terrasse. Personne, non personne ne pourrait deviner qu’il se trouve là, un verre en main. Les yeux pleins d’alcool, Ryô regarde le jeu de lumière qui illumine toute la ville. Oui, cet endroit est son quartier secret, personne ne viendra le chercher ici. Personne ne découvrira ses larmes.  

- "Ouaw Ryô, regarde ! Tu ne trouves pas ce spectacle merveilleux ? Regarde ces lumières… Hahaha on dirait vraiment un paradis nocturne."  

- Je t’en supplie Aya. Cesse de revenir comme ça ! hurle-t-il.  

Heureusement qu’il est seul dans cet endroit ; on le prendrait pour un fou en pleine crise.  

Alcoolique et fou allié, autant dire que City Hunter est mort pour une nuit, laissant place à Ryô Saeba, seul avec son désespoir.  

- "Hahaha… Aller faignant, viens ! On a toute la nuit devant nous, mais je veux en profiter un maximum."  

Ces paroles, toujours les mêmes qui se répètent tels un film sur un disc rayé depuis de longues années.  

- Aya, je t’en supplie, vas-t’en.  

- "Ryô, donne moi la main. Voilà, comme ça on a l’air de vrais amoureux. Hahaha…"  

- Aya, c’est… c’est Kaori que j’aime maintenant. Tu es morte il y a huit ans ; alors s’il te plait, arrête de me hanter comme ça.  

- "Idiot ! Ce n’est pas en restant planter là comme un imbécile que tu vas faire changer les choses !"  

- Mais tu ne comprends pas. Elle ne fait pas partie de mon monde…  

- "Tu sais Ryô, je t’aime. Et peut m’importe si tu m’aimes en retour, pourvu que tu sois heureux."  

- Tu parles d’être heureux.  

- "Tiens donc, monsieur Saeba aurait-il peur d’une femme ? Hahaha…"  

- Bien sûr, les femmes sont beaucoup plus cruelles.  

- "Hahaha… Alors ferme les yeux et laisse-moi te montrer à quel point nous les femmes pouvons vous dominez, vous les hommes."  

- AYAAAAAAAAA………  

- Ryô…  

 

Elle est là, près de lui, telle un ange gardien descendu du Ciel pour le sauver. Kaori, si belle et si douce, complètement gelée par la nuit encore très froide du mois de mars, se tient devant lui, essayant tant bien que mal de reprendre son souffle.  

Comment ? Comment a-t-elle fait pour arriver jusqu’ici, pour découvrir cet endroit où il se croyait à l’abri ?  

- Kaori… ?  

Elle s’approche de lui et s’accroupit pour avoir son regard plongé dans celui de son partenaire.  

- Tu vas bien ? sourit-elle.  

- …  

- Tu vas bien ? répète-t-elle sur un ton angélique.  

Ryô baisse la tête. Il n’en peut déjà plus de soutenir un regard si pur.  

- Je ne t’en veux pas, tu sais. Tu vas bien ?  

Il hoche la tête.  

Apparemment satisfaite d’une réponse aussi peu courageuse, elle se lève et se dirige vers le rebord de la terrasse.  

- J’aurais du me douter plutôt que tu allais te réfugier sur le toit d’un haut bâtiment pour pouvoir admirer la ville. Ca a toujours apaisé tes tourments, hein ?  

Nouveau balancement de la tête.  

- Oui, tu dois être là depuis quelques bonnes heures déjà. Tu dois être complètement frigorifié, non ?  

- Hum… ?  

Maintenant qu’il y songe, il doit bien admettre que des milliers de frissons parcourent son corps. Quel idiot ! Le printemps n’est même pas encore là qu’il traîne déjà en T-shirt en pleine nuit.  

Ses yeux ne voient plus que le sol, il ne veut pas regarder sa partenaire. Il pleure et il le sait, mais il n’arrive pas à contenir ses larmes, alors autant qu’elle ne le voit pas dans cet état.  

- J’ai froid, songe-t-il, mais ça n’a aucune importance. Kaori, est-ce que le document que tu as lu est vraiment le testament de Aya ? Est-ce que… est-ce que tu sais à présent qui elle est et ce qu’elle représente pour moi ?  

J’ai froid, mais c’est surtout mon cœur qui me fait mal et j’ignore pourquoi. Ca fait huit ans que je sais qu’elle est morte, alors pourquoi pleurerais-je maintenant ? Je n’ai jamais versé de larme pour qui que ce soit, je… j’ai mal au cœur. Pourquoi serre-t-il si fort, cet imbécile ?  

Soudain, une source de chaleur l’envahit doucement… tendrement.  

Ryô lève enfin les yeux. Il ne s’était pas rendu compte que sa partenaire était revenue près de lui. Elle est agenouillée et elle lui sourit. Elle a ôté sa veste pour la mettre sur les épaules de son partenaire, en espérant que les spasmes qui le traversent cessent quelque peu.  

Une goutte d’eau tombe sur le sol ; Ryô n’a pas réussi à l’empêcher de quitter ses yeux.  

- Tu peux te moquer à présent Kaori. Tu vois, de nous deux, c’est toi la plus forte. Ce soir, je suis comme un chien perdu qui pleure à la lune.  

- Idiot ! C’est toi le plus courageux de nous deux. Moi, je pleure bien plus souvent que tu ne le crois.  

Dans un geste presque inconscient, elle se jette dans ses bras et l’enlace aussi fort qu’elle le peut.  

- Tu as vécu des moments horribles, Ryô, et je suis l’une des premières à le savoir. Pourtant, jamais je n’ai vu une seule larme couler sur tes joues, jamais tu ne t’es allégé de tes peines. Moi, même si personne ne le savait, je pleurais. Oh, si tu savais combien de larmes j’ai versé pour la mort de mon frère, pour les ennuis de mes amis… et pour toi. Pour toi et toutes les fois où je me demandais si tu allais revenir, si tu serais encore vivant quand je te reverrais. Mais moi, même si on dit que c’est lâche et puéril, j’ai pleuré et ça m’a fait du bien.  

Elle se détache un peu du cou de son coéquipier pour le regarder droit dans les yeux.  

- Tu as mal là, n’est-ce pas ? demande-t-elle en posant sa main sur le cœur de Ryô.  

- Oui, murmure-t-il comme s’il était accusé de meurtre.  

- Alors viens là, viens sur mon cœur. Et pleure. Pleure une bonne fois pour toute, pleure jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune larme en toi. Viens là et soulage-toi.  

Ryô se laisse guider par les bras de Kaori. Sa tête déposée sur sa poitrine, il sent ses deux bras protecteurs et rassurants qui l’entourent et le protègent.  

Alors… pour la première fois de sa vie, sans que personne d’autre ne le sache, il pleure… Sans hurler et sans sanglot, mais il soulage sa lourde peine dans les bras de celle qu’il aime.  

 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de