Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 11 :: Chapitre 11 : Révélations

Published: 26-10-03 - Last update: 26-10-03

Comments: Bonjour à tous! Enfin une semaine de vacances... je commençais vraiment à en avoir besoin. Voilà, je tiens à vous prévenir : ce chapitre vous semblera certainement lourd à lire, mais je vous en supplie, j'en ai besoin pour la suite de l'histoire. Alors, accrochez-vous et au chapitre suivant, je promets de me rattraper, OK ? Je vous promets aussi d'essayer d'en envoyer un ou deux cette semaine. Merci beaucoup de lire ma fic aussi ponctuellement et bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

La petite bande est sur le chemin du retour.  

Natsumi avait refusé son prix et sa coupe. Elle avait décidé d’offrir cet argent aux moines qui décideraient eux-mêmes à quelle organisation il profiterait.  

Tout le monde était détendu et calme. La jeune fille ne cesse de rougir sous les félicitations de ses amis. Seuls Mick et Ryô trouvent encore à se plaindre puisqu’ils n’ont finalement pas trouvé de jolies prêtresses.  

- Quoi, j’étais pas jolie moi en costume traditionnel ? demande Natsumi sur une voix de gamine.  

Se prêtant au jeu, les deux hommes prennent également des airs de pauvres garçons abusés.  

- Si mais…  

- Tu étais vraiment ravissante mais…  

- Tu es un peu trop jeune, disent-ils en cœur.  

- Ce n’est pourtant pas la féminité et la carrure qu’il me manque, se plaint Natsumi en faisant la moue. Enfin… Vous ne vous êtes quand même pas trop ennuyés ?  

- Non, c’était vraiment génial, la rassure Kaori.  

- Je n’aurais jamais pensé que tu pouvais être aussi adroite, continue Miki.  

Natsumi tire la langue d’un air gêné après les avoir remerciées pour la centième fois au moins.  

 

Evidemment, Mick et Ryô lui répèterons tout le trajet que c’était vraiment embêtant, sans aucune distraction. Mais, le teur japonais devrait quand même être plus honnête qu’il ne l’est. En fait, ce tournoi l’a particulièrement intéressé, non pas le tournoi en lui-même mais Natsumi. Elle avait montré un calme et une sérénité à toutes épreuves, mais également un regard vide. Ce genre de regard, il ne le connaît que trop bien puisqu’il fait partie de vos armes dans ce milieu. Un homme qui en montre un autre, dévoile automatiquement ses émotions et ses impressions ; il devient par conséquent une proie bien facile pour l’adversaire.  

Et c’est justement cette pensée qui lui trotte dans la tête. Pourquoi est-ce que cette fille porte un tel regard en certains instants ? Il y a deux jours encore, lorsqu’elle lui avait révélé son véritable nom, ses yeux ne laissaient rien à découvert…  

- Cette Natsumi n’est pas ordinaire, ça j’en suis aussi persuadé que Falcon et Mick. Mais… qui est-elle en fin de compte ? J’aurais presque l’impression qu’il s’agit d’une espionne qui a réussi à s’infiltrer au milieu de notre groupe. Et je n’aime pas ça du tout.  

- Quelque chose ne va pas, Ryô ?  

- Hein ?  

Perdu dans ses pensées, l’étalon de Shinjuku n’avait pas fait attention que sa partenaire l’interpelait depuis déjà un bon bout de temps.  

- Ben quoi, tu rêves ?  

- Désolé. Tu disais.  

- Je te demandais si tu n’avais pas envie de repasser un peu au Cat’s Eye boire un café au lieu de te vautrer directement dans les cabarets…  

Ne prêtant aucune attention à l’ironie de Kaori, il hausse les épaules et marmonne le nom de « café » avant de continuer sa marche.  

- Ben ? Qu’est-ce qu’il a ? demande Miki.  

- Aucune idée, répond une Kaori perplexe.  

Falcon et Mick laisse sortir une sorte de juron de leur bouche, mais rien d’audible.  

- Ben, qu’est-ce qu’ils ont les hommes ce soir ? s’interrogent-elles mutuellement.  

 

- Je pourrais te poser une question Natsumi, demande soudain Ryô.  

- Je t’écoute.  

- Tu peux m’expliquer ce qu’à sous-entendu Sensui toute à l’heure en disant « La nuit risque d’être longue ».  

La jeune fille hausse les épaules en signe d’impuissance.  

- Aucune idée. J’ai eu d’autres adversaires qui m’ont déjà tenu de drôles de propos, mais je dois t’avouer que cette fois, je nage dans l’incompréhension.  

Le nettoyeur grogne encore une fois.  

- Allez, on se détend un peu maintenant ! s’exclame Miki. Je ne sais pas ce que vous avez ce soir, mais je vous trouve tous un peu trop grognons à mon goût. Nous sommes presque arrivés et je suis persuadée qu’un bon café noir vous fera du bien.  

Ils ne sont plus qu’à un coin de rue avant d’apercevoir le Cat’s Eye. Les hommes ayant compris que leur comportement atteignait leur partenaire, se sont finalement détendu et les deux compères en ont même profité pour jouer les loufoques. Prenant la jeune fille chacun par un bras pour la porter sur leur épaule et commencent à chanter comme des gros saoulés en louant les vertus de la championne. Cette dernière se met à rire presque nerveusement, comme si elle relâchait toute sa tension interne.  

- Voilà qui est bien mieux, soupire Miki apparemment fière d’elle. Je sens qu’on va passer une bonne soirée.  

Mais la jeune femme est loin de se douter qu’à ce moment même, une ombre s’étale sur le pavillon de son cher café.  

 

Ryô et Mick viennent de s’arrêter sans mot dire.  

- Qu’est-ce qui vous prend encore tous les deux ? demande la future maman visiblement fatiguée de leur saute d’humeur.  

- Tu attendais un colis pendant que nous étions partis au temple, Falcon ?  

- Non ! Et ceci ne me semble pas être un joli paquet bien emballé.  

- Quoi ? s’étonne Kaori qui vient se placer à la même hauteur que les trois hommes.  

Natsumi descend des épaules de ses deux amis et regarde intensément la forme irrégulière allongée à terre.  

Les trois tueurs ne ressentent aucune tension, juste cette impression que quelque chose cloche et qu’ils n’ont pas le droit de découvrir ce que c’est.  

Puis, le jeune mannequin s’avance prudemment.  

Ryô la retient par l’épaule.  

- Ce n’est pas prudent, dit-il.  

N’écoutant pas son conseil, la jeune fille continue sa démarche sans un bruit. Quelques pas plus loin, elle s’arrête. Le nettoyeur japonais sent monter en elle comme une douleur intense… une lourde peine…  

- Matt ! s’écrie-t-elle en se précipitant vers la forme qui venait de bouger à l’instant même. Matt, tu m’entends ? Répond ! Please !  

Ces mots, elle les a tous prononcé en anglais américain. Le groupe la rejoint aussitôt.  

Au lieu de trouver un paquet ou quelque colis que ce soit, ils découvrent un homme de grande carrure inconscient, le corps meurtri et sanglant.  

- Merr…. ! grogne Mick. Il faut vite l’emmener à l’intérieur pour le soigner Falcon.  

Sans même avoir attendu cette remarque, l’Eléphant a ouvert la porte pour y faire entrer le blesser.  

- Pousse-toi, dit doucement Ryô à Natsumi. Je vais le transporter.  

- C’est gentil, mais ça ira, merci.  

Et comme si elle avait du porter un coussin plus encombrant que lourd, la jeune fille soulève précautionneusement le corps de l’homme pour l’amener à ces épaules. Puis, elle se relève à son tour, le corps entourant son épaule gauche, et entre dans le café, le regard plus meurtrier que jamais.  

Un frisson que les deux nettoyeurs n’ont pu réprimandé les envahit. Cette fois, c’est sûr, certain même…  

- Je crois qu’on va enfin savoir qui est réellement Natsumi Stars, murmure Mick une fois assurer que l’intéressée ne puis pas l’entendre.  

- Ouais, acquiesce simplement Ryô.  

- Qu’est-ce que ça signifie ? s’inquiètent les deux femmes.  

- Tu ne l’as jamais ressenti Miki ? Cette aura qui l’entoure parfois, quand elle ne peut plus la cacher…  

- En fait… avoue la jeune femme. Quand nous avons été dévaliser les magasins toutes les trois il y a deux jours, j’ai cru apercevoir sur ses lèvres un message qui m’a étonné puisqu’elle disait… heu… ah oui ! « On fait ce qu’on peut pour survivre ».  

- Et bien maintenant, on va en avoir le cœur net, dit le blond en la poussant à l’intérieur.  

Kaori et Ryô sont seuls dehors. La jeune femme a gardé les yeux rivés sur le sol depuis le début de la conversation. Elle semble presque absente de ce monde.  

- Kaori ?  

- Hum ???  

- A quoi penses-tu ?  

- Est-ce que… tu crois que Natsumi serait…  

- Une ennemie ? achève-t-il à sa place.  

Cette idée trouble énormément la jeune femme. Elle ne s’y attendait certainement pas… et maintenant qu’on le lui présente ainsi… ce scénario lui semble presque grotesque.  

- Moi, je ne peux pas y croire, Ryô, souffle-t-elle à mi-voix. Je suis persuadée qu’on se goure complètement à son sujet. Elle… elle a peut-être eu une enfance malheureuse tout comme toi, ce qui ferait très bien comprendre son comportement.  

- Je ne vois absolument pas où est la ressemblance.  

- Ne me prends pas pour une idiote, Ryô ! Tu me crois toujours aussi nulle ou quoi ? J’ai très bien remarqué ses regards d’assassins, et même si je ne ressens pas les auras comme vous autres, je peux très bien me rendre compte toute seule que Natsumi n’est pas un simple mannequin richissime qui cherche à retrouver une vie d’adolescente normale !  

Elle a parlé si vite que son souffle en est presque coupé.  

Décidément, sa partenaire l’étonnera toujours autant. Ainsi, ses talents se sont à ce point développés depuis les années qu’ils vivent ensemble…  

- Ecoute, pour l’instant on n’en sais encore rien, la rassure Ryô. C’est toi-même qui ne cesse de me le répéter : tant qu’on est pas sûr, ça ne sert à rien de se faire une idée qui pourrait se révéler complètement fausse.  

La jeune femme lui sourit un peu, du moins elle en fait l’effort.  

- Aller, viens on rentre. Bonne ou mauvaise, Natsumi sera obligée de nous dévoiler son histoire cette fois. On verra bien ce qui se passera par ensuite.  

Passant son bras autour des épaules de sa partenaire, le nettoyeur la fait avancer en direction du Cat’s Eye.  

 

Une bonne heure s’est écoulée dans un silence presque total. Il y a cinq minutes à peine, Natsumi a demandé à Falcon si elle pouvait employer la salle de bain. Après que celui-ci lui ait indiqué le chemin, elle s’en est allée avec un paquet en main.  

- Mais qu’est-ce qu’elle peut bien mijoter ? s’impatiente Mick. Et si elle en avait profité pour filer à l’anglaise ? Après tout, maintenant qu’elle sait que son copain est hors de danger, qu’est-ce qui pourrait l’en empêcher ?  

- Deux raisons, répond simplement Ryô.  

- Et lesquelles je te prie ?  

- Primo, elle serait incapable de filer à l’anglaise ; ce serait une honte pour une américaine.  

Toute la salle en tombe à la renverse. Mick se redresse rapidement ; il ne contrôle plus parfaitement sa colère.  

- TU CROIS VRAIMENT QUE C’EST LE MOMENT DE PLAISANTER ?  

- Calme toi. La seconde raison, et je l’admets : la bonne, est qu’elle nous a promis de tous nous dire une fois qu’elle serait certaine que son partenaire ne courrait plus aucun risque.  

- Mais enfin Ryô ? Et tu crois les paroles d’une gamine de quinze ans qui se joue de nous depuis plus de deux jours ?  

- Je suis vraiment navrée que tu me voies d’une telle manière à présent, Mick. Mais sache que je te comprends parfaitement et que je ne t’en veux pour rien au monde.  

Natsumi vient de réapparaître de l’arrière-salle, habillée… ??  

- Ces vêtements ? s’étonnent les deux jeunes femmes. C’est bien celui que tu as acheté chez Eriko.  

- Oui, sourit la jeune fille. Je me suis dit qu’il valait mieux que je prenne mes précautions, car je pouvais être rappelée à n’importe quel moment.  

- Rappelée ?  

Natsumi soupire.  

- Très bien, je vous ai donné ma parole et j’ai pour honneur de toujours la respecter. Mais je vous préviens, ça va vraiment être barbant à écouter.  

L’éclat malicieux qu’on peut habituellement lire dans ses yeux saphir disparaît progressivement. Elle sourit toujours, mais c’est comme si elle essayait de se rassurer elle-même.  

Ce regard… Kaori l’a déjà vu de nombreuses fois chez son partenaire. Elle pensait que c’était une capacité qui lui était propre puisque ni Falcon ni Mick ne l’avaient jamais montré auparavant.  

Est-ce que Ryô s’en est rendu compte lui aussi ? Quoiqu’il en soit, il se lève et installe la jeune fille à sa place, en plein cœur du cercle qui vient à présent de se former dans le bar fermé.  

Natsumi n’efface pas son sourire. Les autres ne l’interrompront pas, ce sera à elle d’être très complète.  

 

« Je ne m’appelle pas Natsumi Stars. C’est un nom que j’ai inventé il y a un an et demi, quand je suis entrée dans le monde de la mode et de la taille fine. Je suis un peu comme un chat, j’ai eu plusieurs vies. Quoiqu’il me semble en avoir eu beaucoup plus que neuf… Je suis bien américaine, je ne l’ai jamais caché. Après tout, de nos jours, on ne fait plus attention aux nationalités puisqu’elles sont complètement mélangées et éparpillées de part le monde. Mais j’ai tellement changé de personnalités au fur et à mesure des mes « morts » et « résurrections » que j’en ai presque oublié la personne originelle que mes parents ont mise au monde. Cependant, mon caractère lui n’avait changé en rien : j’ai toujours eu cette volonté de rester en vie, ce désir d’aller au-delà de mes capacités… et j’ai toujours eu ce don de ce que l’on appelle les guerriers maudits de la guérilla. Ce mot peut vous sembler étrange à vous qui y avez vécu tant d’années de peine, hein ? Mais ce que j’essaye de vous expliquer, c’est que cette sorte de survie guerrière m’a sauvé de mes métamorphoses et m’a conduite en Europe… à la légion étrangère. J’avais dix ans le premier jour où j’y ai mis les pieds dans un de ces petits pays de l’Europe orientale. Un lieutenant avait été chargé de me trouver en Amérique et de me ramener avec lui. Là, on m’a simplement accueilli, et pour moi qui n’avais plus ressenti une telle chaleur humaine depuis plus de deux longues années, c’était presque le paradis. On ne m’a pas promis une vie belle et sans problème, bien au contraire. Mais on m’a promis un but et c’était tout ce qui comptait pour moi. Dès lors, le même lieutenant qui m’avait amené là m’a enseigné tout ce qu’il a pu durant une année. Année qui je dois l’avouer n’a pas toujours été rose, mais je n’ai jamais songé à m’évader de cet univers qui me convenait parfaitement. »  

- Voilà… c’est à peu près tout pour mon passé morne et gris.  

Voyant qu’elle avait marqué une pause pour les laisser l’interroger, Miki s’exclame.  

- Mais c’est complètement idiot ce que tu nous racontes là, Natsumi. La légion étrangère, c’est la dernière vie, la dernière chance. Là où vont ceux qui n’ont plus rien à attendre de l’existence.  

- C’était pourtant la situation dans laquelle je me trouvais à l’époque, Miki. Je n’avais plus rien pour me retenir au monde, seul un instinct de survie qui m’empêchait à tout prix de mourir… qui ne voulait pas que j’aille rejoindre ma mère au ciel.  

Miki ouvre la bouche, mais un geste de son mari la fait taire.  

- Ce lieutenant, c’était Matt, n’est-ce pas ?  

Natsumi acquiesce d’un hochement de tête.  

- Je sais que tu le connais, Falcon. Il m’a souvent parlé de toi, de votre bataillon en Amérique latine.  

A l’écoute de ces dernières paroles, tout le monde tourne son regard de l’Eléphant qui ne bronche cependant pas.  

La porte s’ouvre, le malade s’appuie tant bien que mal sur son chambrent. Falcon se dirige vers lui sur le champ alors que la jeune fille ne bouge toujours pas de sa chaise.  

- T’es cinglé, grogne Falcon. L’âge t’a pas arrangé d’après ce que je peux voir.  

- Toi non plus apparemment. Quoique…  

Matt jette un bref regard vers l’épouse de Falcon. Ce dernier fait s’asseoir le blessé sur l’un des canapés du café.  

- Ecoutez moi tous, dit le lieutenant à voix haute. Ce que dit Natsumi peut vous sembler invraisemblable, pourtant elle ne ment jamais, tout simplement parce que le mensonge la répugne.  

- Mais ça devient complètement fou ce scénario, s’exclame Mick. Ne venez pas nous raconter que vous avez accepté de transformer une pauvre gamine en machine de guerre aussi facilement.  

- C’est vrai, sourit le gars dont le visage reste très pâle. J’aurais peut-être du mais ça ne m’a même pas traverser l’esprit. Quand on entre à la légion, on est habituellement prêt à tout.  

- Mais là, vous l’avez obligé à y entrer, non, demande Ryô d’une voix très patiente.  

- Absolument pas. Cette fille y était destinée, c’est pour ça qu’elle acceptait une vie sans âme, parce qu’elle savait qu’on avait besoin d’elle quelque part. Le seul hic, c’est qu’elle ignorait encore où elle devait partir pour joindre ce but.  

- Natsumi, poursuit Ryô. Tu pourrais nous résumé la suite de ce qui s’est passé… depuis la fin de ton entraînement avec Matt.  

« J’avais à peine onze ans quand les supérieurs ont demandé que je passe l’épreuve ultime. Une année s’était écoulée depuis mon arrivée en Europe, et Matt avait fini de m’enseigner tout ce dont il était capable. J’ai donc accepté sans l’ombre d’une hésitation. L’épreuve… c’était la mort. Un champ entièrement piégé, barricadé… le cimetière comme on l’appelle. A la légion, on dresse certaines statistiques. En moyenne, sur cent gars qui passe l’épreuve, à peine trois s’en sorte vivants. Et encore, on compte que deux de ceux-là deviennent traumatisé à vie et s’enferment dans un mutisme dont ils ne ressortent jamais. Je connaissais les risques, aussi bien que n’importe quel adulte qui se trouve dans la légion, mais quelque chose ne cessait de m’appeler sur ce champ de mort… J’ai donc passé l’épreuve. Durant trois journées complètes, j’ai été enfermée dans une cage avec pour seule compagne l’angoisse de la vie qui s’éteint. C’est au cour de ces jours que j’ai tué mes premières victimes, tous des criminelles à qui l’on avait promis la liberté s’ils me tuaient. Aucun ne m’a échapper, aucun…  

J’ai donc réussi l’épreuve avec brio, et j’avais gardé toute ma tête. Mais dès l’instant où je suis sortie, j’ai abandonné derrière moi mon enfance et mon passé, me transformant ainsi en un soldat sans identité, mais avec un but dans la vie.  

Une année sur les champs de bataille s’est encore déroulée, Matt est resté auprès de moi durant tout ce temps. Je me suis aussi liée d’amitié avec cinq autre gars. Nous formions et formons toujours d’ailleurs un commendo exceptionnel à nous seul. C’est comme ça que notre section a été crée : Le gang nocturne. Notre boulot consiste uniquement à agir dans l’ombre et d’arrêter les plus gros groupes mafieux du monde. La plupart du temps, on se doit d’arrêter des vauriens armés de drogue en tout genre jusqu’au cou. Notre plus gros problème depuis quelques années, c’est le PCP. Mais bon... vous connaissez ça aussi bien que nous je crois. »  

- Voilà, c’est à peu près tout. Vous savez maintenant qui je suis, et ce que je suis.  

- Si j’ai bien tout saisi, conclut Ryô, dernièrement ta bande et toi avez reçu l’ordre de vous charger du « Secret du Cœur », c’est bien ça ?  

- Tout à fait. Mais normalement, tout devrait être terminé pour le défilé. Et d’après ce que m’a dit Sensui, c’est cette nuit que tout va se jouer. L’attaque de Matt en est la preuve.  

- T’en fais pas pour moi, capitaine. On m’a simplement dopé, j’étais surtout sonné. Mais tu pourras compter sur moi.  

- Capitaine ?  

- Et oui Kaori, j’ai aussi l’honneur d’avoir été nommée capitaine dès ma sortie du cimetière. Même si le grade ne sert plus à rien dans notre gang, les gars continuent de m’appeler capitaine.  

 

La conversation a continué durant de longues minutes. Il est près de minuit à présent. L’ambiance s’est beaucoup réchauffée. Les derniers doutes qui pouvaient bien habiter les cœurs se sont entièrement dissipés. Toute la bande s’est maintenant réunie autour de Natsumi, prête à l’aider en cas de besoin.  

- Dis nous franchement, est-ce que tu avais prévu notre rencontre pour qu’on t’aide ?  

- Je crois que tu ne me connais pas assez, Ryô. Tu devrais pourtant savoir que la fierté d’un guerrier passe avant tout. Je ne me serais jamais abaissée à te supplier tout de même.  

Elle est sérieuse, il n’y a aucun doute là-dessus. Un petit rire éclate entre ces deux-là. Rien de bien méchant, mais tout les deux se comprennent parfaitement. Kaori avait raison tout à l’heure… ils se ressemblent beaucoup, énormément même…  

 

 


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