Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 6 :: Chapitre 6 : Immense bonheur peut devenir éternel remord

Published: 10-09-03 - Last update: 10-09-03

Comments: Bon, si je devais séparé ma fic en différente partie, je dirais que ce sixième chapitre annonce la fin de la première. Merci de l'avoir suivi jusqu'ici. A bientôt pour la seconde. Bonne lecture!

 


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Dix minutes, longues et interminables, se sont écoulées. Kaori s’est assise à côté de Ryô et depuis, ils se taisent.  

Le nettoyeur n’en revient pas et pourtant cela paraît si logique… Le testament d’Aya traite de la mort officielle de la jeune femme, alors comment le nom d’Emeraude pourrait-il en être exclus ? Ca semble si stupide à présent. Quel idiot ! Il a encore provoqué la peine de sa partenaire en restant silencieux à ce sujet pour tout compte fait devoir révéler la seconde partie de la vérité qu’il avait tenté de dissimuler.  

Pfff...C’en devient risible. Lui qui croyait avoir oublié définitivement cette histoire, voilà que son passé le rattrapait au grand galop. Si seulement il pouvait faire en bond en arrière de 24 heures, ainsi il lui expliquerait directement, sans tergiverser comme il l’a fait.  

Etrange tout de même qu’elle n’ait rien dit jusque là… Ah, non, maintenant qu’il y songe… Juste après qu’il ait mis un terme à leur dernière conversation, elle a soupiré qu’il était désespérant. Mais alors… pourquoi ne pas lui avoir posé la question directement puisqu’elle savait qu’elle devrait l’interroger à ce sujet tôt ou tard ?  

Hum… Kaori reste égale à elle-même dans n’importe quelle circonstance. Elle avait sans doute deviné à quel point il était difficile pour son équipier de révéler ainsi sa vie passée, alors elle avait préférer le laisser digérer un peu.  

Mais en attendant, ils étaient de retour à la case départ…  

 

- Je suis navrée Ryô. J’aurais sans doute du te demander de continuer ton récit hier soir, mais j’avais peur que tu ne sois trop blessé. Dans un sens, ça t’aurait fait moins mal puisque tout venait en une fois…  

- T’en fais pas, Kaori. C’est plutôt à moi de te présenter des excuses. C’était à moi de tout te dire directement.  

- Mais ça te fait beaucoup de peine d’en parler, hein ? Plus qu’au sujet d’Aya ?  

- Oui… tu ignores à quel point. Avec les années, j’ai eu le temps d’avaler sa mort et de me souvenir des bons moments qu’on a passés ensemble. Mais pour Emeraude… c’est tout à fait différent. Je me sens lâche, toujours plus lâche chaque jour que Dieu fait d’ailleurs. J’ai l’impression de l’avoir trahie et de l’avoir livrée sur un champ de morts.  

- Pourquoi dis-tu ça ? Je ne comprends rien moi.  

- Mais ? bégaye-t-il. Tu sais qui est Emeraude, non ? Donc, tu dois bien avoir déduis ce qui s’est déroulé ensuite.  

- Tu te trompes, Ryô. Le nom d’Emeraude est juste mentionné une fois dans le document, mais on ne dit pas de qui il s’agit. C’est justement pour ça que je te pose la question.  

- Ah ? Désolé, je pensais que c’était noté sur le papier.  

- …  

- Tu restes silencieuse ? C’est rare pourtant. Je m’attendais à ce que tu m’assailles de question.  

Il leva le regard au ciel. Le soleil disparaissait seulement, pourtant les premières étoiles de la nuit commencent à briller de leur plus faible éclat.  

Il ne la voit pas, mais Ryô ressent très bien le regard que sa douce partenaire pose sur lui. Des yeux à la fois purs et sensibles, mais déterminés à attendre des heures s’il le faut pour obtenir une réponse satisfaisante.  

Seulement voilà : Il ne savait absolument pas par où débuter. Comment fait-on pour dévoiler à la personne que l’on aime que vous avez abandonné un être qui vous est plus cher que l’oxygène que vous respirez ? La vie de l’homme commence sérieusement à être tirée par les cheveux, dis donc. Oui… ça devient vraiment très compliqué à gérer !  

 

Une idée lui traverse soudain l’esprit. Il se lève et se penche sur la barrière aménagée au bord de l’hôtel. La mer se découvre ainsi, d’une beauté qu’elle ne trouve que durant le crépuscule. Et il attend, il patiente et appréhende que Kaori le rejoigne. Comprenant finalement l’invitation, la jeune femme s’approche de lui et vient se mettre dans la même position, juste à sa droite.  

- Dis-moi Kaori… Te souviens-tu de l’objet que tu as découvert le jour où tu as renversé ma garde-robe avec une de tes massues ?  

- Il y a un peu près un mois ?  

- C’est cela.  

- Heu… Laisse-moi réfléchir deux secondes. Ah, oui, ça y est. Je me demande comment j’ai fait pour l’oublier d’ailleurs. Il y avait une jolie poupée en porcelaine au milieu de toute ta lingerie fine.  

Ces derniers mots renversent Ryô. Bon… elle a bien songé à la petite fille, mais elle aurait peut-être pu omettre de préciser l’endroit précis où elle se trouvait.  

- Heu, oui bon, passons… En effet, c’est de ce petit personnage que j’aimerais te parler.  

- C’est si important que cela ? Moi qui croyais que tu t’amusais à l’habiller quand tu es à court…  

Libellules et corbeaux dansent autour de la tête du nettoyeur. Pour une fois qu’il est tout ce qu’il y a de plus sérieux, voilà que son côté pervers lui met des battons dans les roues.  

- Kaori, s’il te plait, je suis sérieux.  

- Bon, bon, bon ! Vas-y. Explique !  

Ryô soupire. Est-ce de soulagement ou de peine ? A-t-il choisi le meilleur procédé pour déboucher au cœur de la vraie conversation ??? Mais comme il est parti sur sa lancée, ce n’est plus le moment de reculer.  

- En fait… Cette poupée a autant d’importance pour moi qu’Aya ou toi ? C’est plus qu’une amie, tu peux comprendre ça ?  

La jeune femme se tait quelques instants, comme si elle réfléchissait au meilleur moyen pour aider son partenaire à se dévoiler.  

- Oh, moi oui. Quand j’étais petite, mon frère m’avait acheté avec son argent de poche une magnifique poupée en cire avec de longs cheveux. Elle était très jolie, mais c’est surtout parce que c’était Hideyuki qui me l’avait offerte qu’elle m’était si précieuse. Dois-je comprendre que tout comme moi, c’est plutôt la personne qui te l’a donné qui a de la valeur à tes yeux ?  

- Oui…  

- Par conséquent, cette poupée appartenait à Emeraude, hein ?  

- Oui…  

 

- Comment fait-elle ? pense Ryô. Quel est ce don qu’elle possède et qui lui permet de toujours comprendre les sentiments des autres bien mieux que les siens? Elle me connaît si bien que j’en suis complètement dérouté.  

- Ryô, songe Kaori. Je crois bien avoir deviné où tu veux en venir. Seulement, c’est terminé ! Je ne parlerais plus tant que tu ne l’auras pas dis toi-même, tant que tu n’aura pas avouer ce simple mot, même s’il est lourd de conséquences.  

 

Amicalement, elle pose sa main sur l’épaule de son partenaire, comme si ce geste allait enfin lui permettre de prononcer ce « mot », celui-là et aucun autre.  

Mais, apparemment, Ryô désire tourner la conversation en peu plus longtemps.  

« Pendant que j’étais au Japon, je recevais régulièrement des nouvelles d’Aya. Ce n’était jamais grand-chose, juste quelques phrases pour dire qu’on allait bien et qu’on se manquait. Et puis, quelques mois plus tard, je suis resté près de trois semaines sans aucune de ses nouvelles. Comme ça ne lui ressemblait guère, je me suis un peu inquiété, mais elle m’a contacté dès qu’elle le put. Pour moi, l’affaire était close ; elle m’avait expliqué qu’elle avait pris quelques jours de vacances à l’étranger et qu’elle s’était décidée à la dernière minute. Je n’ai donc prêté aucune attention à cette courte absence. Mais comme toujours, j’aurais du me montrer un peu plus humain que je ne l’étais à l’époque.  

 

Les semaines continuèrent à s’écouler indéniablement, et je ne manquais jamais à l’appel le jour de ses nouvelles. Et puis, vint la période d’hivers avec toutes les fêtes qui s’en suivent. Et pour la première fois depuis sept ans, Aya m’a supplié de rentrer en Amérique quelques jours, pour passer le réveillon auprès d’elle. Encore une fois, je ne me suis pas posé trop de questions bien que ni elle ni moi ne prêtions attention à ce genre de festivités.  

Comme Makimura trouvait que c’était une excellente idée de prendre un peu de congé par ce froid, j’ai pris le bateau pour l’Amérique. Heureusement que ça existe encore d’ailleurs ! Hahaha…  

 

Après trois jours de voyage, j’arrivai enfin à terre et j’ai pris le train pour rejoindre ma femme. Je l’avais contactée dès mon arrivée sur le continent ; elle m’avait fait promettre de l’attendre à la gare. Seulement… elle m’a posé un fameux lapin… Quand je suis arrivé, j’ai directement cherché à le retrouver par la fenêtre, mais je ne la vis pas. Je ne crois pas encore te l’avoir dit, mais Aya était une femme d’une beauté et d’une grâce indéfinissable. A la fin, je ne comptais même plus le nombre de gars qui lui ont proposé une place de choix dans le monde de Top-modèle. Mais ce monde d’argent et de gloire extérieure la dégoûtait, car d’un mannequin, on ne regarde jamais que l’apparence physique. Même si chez elle, son élégance était égale à sa bonté. Quand je ferme les yeux, je la revois encore : Pas très grande, plus ou moins ta taille en fait, long cheveux bruns foncés, peau clair et rose et puis surtout… des yeux d’émeraude. Un vert que je n’ai jamais retrouvé nul par ailleurs. Ce sont d’ailleurs tes yeux que j’ai tout de suite remarqué quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Car même s’ils ne sont pas aussi profonds que les siens, je n’ai jamais vu personne avec des yeux aussi beaux que les tiens. »  

 

Il n’en faut pas plus à Kaori pour passer au rouge écrevisse tandis que Ryô se rend seulement compte de la petite révélation qu’il vient de prononcer. Mais pour l’instant, ce n’est pas le moment de s’attarder là-dessus.  

« Tout ça pour te dire que je pourrais la repérer dans un million de personnes du premier coup d’œil. Mais là, je n’ai trouvé personne. C’était peut-être un peu fort prétentieux de ma part, mais je m’attendais à la voir accourir vers moi pour me sauter au coup. Ou du moins, je ne m’étais certainement pas attendu à me retrouver seul sur le quai, sans personne pour venir me chercher. »  

- Tu ne t’étais pas trompé de train ? Ou peut-être que tu ne lui avais pas dit la bonne heure ?  

- Non, elle me l’avait même fait répéter trois fois pour en être certaine.  

- Ben ?  

- Par contre, elle avait ajouté entre deux rires qu’une surprise m’attendrait à l’arrivée. Et c’est ce qui se passa en effet ; une surprise dont je ne me serais jamais douté de l’origine.  

 

Kaori ne quitte pas le regard de son partenaire. C’est ce qu’il y a de plus sincère chez lui. Il est si rare de lire une émotion dedans, que quand ce miracle se produit, ça vous saute immédiatement aux yeux (c’est le cas de l’dire). Et là, la jeune femme peut découvrir à la fois la nostalgie d’un heureux événement mais aussi l’immense bonheur qui va en résulter.  

Impatiente de connaître la suite, elle bouscule légèrement le coude de Ryô pour que celui-ci ne garde pas cet épisode pour lui seul.  

Le nettoyeur est amusé par l’énervement de son équipière. Et ça lui fait un bien fou de voir en face de lui une petite gamine qui n’arrive plus à rester calme face au suspense.  

 

« Tout compte fait, je n’étais pas si seul dans cette petite gare villageoise. Il y avait là, assise sur un banc, une petite fille d’un peu près six ans qui jouait avec ses pieds sur le sol. Je ne l’avais pas remarqué auparavant, mais je la trouvais mignonne comme un cœur. Je m’en souviens comme si c’était hier : elle portait une robe bleue en dentelles blanches et un magnifique chapeau de paille. Je ne voyais pas très bien son visage, mais elle avait une longue natte ébène qui lui tombait sur l’épaule gauche. Je me suis approché d’elle et je lui ai demandé ce qu’elle faisait toute seule à cet endroit. Elle m’a répondu tout simplement qu’elle attendait son papa qui devait arriver aujourd’hui sur ce quai. J’ai trouvé sa réponse peut cohérente puisque le prochain train était censé suivre le mien de trois heures. Ne prêtant pas attention à mon effarement, elle s’est mise debout et m’a pris la main. C’est alors qu’elle m’a regardé et m’a dit d’une voix infantile : Viens, suis-moi. Maman nous attend ; elle a préparé pour toi ton plat préféré. »  

 

- Tu… Tu veux dire que cette petite fille… c’est…  

- Ma fille oui. Aya avait appris son état de grossesse quelques jours après mon départ. Ne pensant pas que j’allais rester si longtemps au Japon, elle a fait en sorte que je ne sache rien à ce sujet et que je le découvre le jour où je reviendrais près d’elle.  

- Et pourquoi as-tu mis tant de temps avant de retourner la voir ?  

- Je ne sais pas… Je te l’ai déjà dit : je n’étais pas tout à fait un être humain à l’époque… Qui sait ? Peut-être que j’étais égoïste au point de ne pas me soucier d’elle.  

Kaori aimerait bien le gifler. Comment peut-il dire une chose pareille malgré les remords qui le pèsent jours après jours ? Il est vraiment trop dur avec lui… mais la jeune femme ne pense plus à cela en ce moment. Une seule phrase lui vient à l’esprit, toujours la même : il aime Aya et il a eu un enfant avec elle… un enfant…  

- Et c’est elle Emeraude ? s’écrite-t-elle soudain.  

- Oui… Aya lui a donné ce nom en raison de ses yeux. C’est aussi grâce à eux que j’ai pu la reconnaître.  

- …  

- Puis je suis resté un mois là-bas, où j’ai passé un magnifique réveillon. Ensuite je suis revenu au pays, reprendre mon travail avec Makimura.  

 

Voilà, il a tenu son marché. Il lui a tout raconté… elle sait tout désormais. Mais…  

- Mais ! s’exclame Kaori.  

- Quoi ?  

- Où est-elle aujourd’hui ? Comment se fait-il qu’elle ne soit pas avec toi au Japon ? Sa mère est bien morte de mort naturelle, non ?  

- Si tu penses qu’on aurait dissimulé la mort d’un guérilléro par une mort tout à fait ordinaire, je te dis tout de suite que c’est faut. Aya a bel et bien été victime d’un cancer. Quant à Emeraude…  

C’est donc ça le vrai mot de l’histoire ! Kaori était tellement bouleversée par la nouvelle que ça ne l’avait pas frappé plus tôt. Il faut dire que quand on apprend que l’homme qui vous est cher et que vous aimez est un homme marié et qui a une fille de surcroît, il y a de quoi en rester interdit.  

Pourtant la jeune femme est maintenant revenue sur terre et la question reste omniprésente dans son esprit.  

Pourquoi Ryô a-t-il bien plus hésité à parler de sa fille que de sa femme ?  

 

Ryô n’a plus de doute à présent ; Kaori vient de se poser LA question qui lui fait si mal depuis bientôt huit ans. Cet interrogatoire qui le hante depuis tant d’années et qui ne cessera jamais de le culpabiliser. Il reviendra toujours et l’accompagnera éternellement, même en enfer.  

Le nettoyeur n’ose pas détourner son regard de ce soleil qui a pratiquement disparu de l’horizon maritime. S’il croise celui de sa partenaire, il ne saura plus quoi faire.  

- Ryô, si tu penses à t’en sortir avec du silence, tu te fourres le doigt dans l’œil. J’EXIGE UNE EXPLICATION SUR LE CHAMP !!!  

Elle était en colère, il n’y avait aucun doute à avoir à ce sujet. Mais pourquoi une telle colère envers lui ? Il ne comprenait absolument pas la réaction de Kaori.  

- Je vais être claire, Ryô, autant que ta réponse devra l’être. Tu as épousé une femme merveilleuse et tous deux avez eu un enfant. Toi, tu es au Japon depuis une bonne quinzaine d’années, âge que ta fille devrait plus ou moins avoir aujourd’hui. Hors, ta femme est morte il y a huit ans et toi, tu vis seul au Japon depuis ce temps. Voilà donc ma question : Où est Emeraude en ce moment ?  

- Je l’ignore, Kaori.  

- Mais enfin, Ryô. C’est impossible ! Ne me dis pas que tu n’as jamais cherché à la retrouver ???  

- En effet, je ne te le dirai pas. Depuis la mort d’Aya j’essaye de retrouver ma fille, mais elle a complètement disparu de la circulation. Personne ne l’a jamais revue depuis, dans aucun état, dans aucun établissement existant au Etats-Unis ou ailleurs. Elle s’est envolée et n’a laissé aucune trace derrière elle.  

- Mais elle devait avoir huit ans !  

- Et elle avait déjà l’âme d’une pro. Quand je l’ai vue durant ce fameux petit mois, elle m’avait emmené dans un des centres de tir qui sont très courant là-bas. D’un geste rapide que je n’avais presque pas vu venir, elle s’est emparée de mon magnum et a tiré les six balles. D’une seule main et les six balles ont été se loger dans le même trou. C’est dès lors qu’elle m’a demandé qui j’étais et quel était mon métier. Chose qu’Aya s’était bien préservée de révéler.  

- Si je te suis bien, tu veux dire qu’à votre insu, Emeraude est devenue une vraie professionnelle ?  

- Je n’en sais rien, mais c’est ce que j’ai supposé puisqu’il m’était impossible de retrouver sa trace. Et puis… si elle est encore vivante aujourd’hui, elle l’est très certainement devenue.  

 

Un silence pesant s’installe entre les deux acolytes. Tout a été clairement expliqué à présent. Kaori sait tout, et même si ce n’est pas de A à Z, Ryô le lui expliquera petit à petit, comme il l’a toujours fait.  

Qu’est-ce ? Encore une larme qui coule sur la joue de l’homme ? Non, ça doit être son imagination. En tout cas, il ne se sent pas bien dans sa peau, c’est certain.  

Alors, d’un geste qu’elle veut le plus tendre et le plus rassurant, elle enlace le bras de son partenaire et pose sa tête sur son épaule robuste.  

- Tu es vraiment un être étrange Ryô. Mais j’aimerais te dire combien je suis désolée.  

- Pourquoi ?  

- Parce que jamais je n’aurais imaginé qu’un tel désespoir se cache au fond de toi.  

- Désespoir ?  

- Oui, c’est cela. Et je tiens à te dire que je ne connais personne d’aussi fort que toi ; être capable de supporter tant d’épreuves à la fois éprouvantes physiquement et moralement, je crois que j’aurais craqué depuis bien longtemps.  

- …  

 

- Tu sais Ryô, je crois qu’un jour, tu la retrouveras !  

- Hein ?  

- Oui, j’en suis persuadée, lui dit-elle avec son plus beau sourire. Si tu y le souhaites encore, alors c’est sûr que vous vous reverrez un jour.  

- Y croire... ?  

- Mais oui, triple idiot. Si tu gardes espoir, alors tout s’arrangera, fais moi confiance.  

Ils marchent main dans la main jusqu’à la réception de l’hôtel. Ryô ayant tenu parole, c’est à Kaori de respecter la sienne. Ils étaient restés un bon moment silencieux, espérant que l’autre engagerait une autre conversation. Finalement, Kaori s’était décidée à remonter le moral de son partenaire ; ça fait partie de son devoir après tout. Elle savait désormais que même lorsqu’il avait pu trouver un semblant de bonheur, le malheur avait toujours refait surface pour frapper encore plus fort. Peut-être est-ce la cause de son éternelle faiblesse en ce qui concerne ses sentiments ? Sans doute a-t-il peur de faire encore souffrir la personne à qui il ouvre son cœur.  

- Merci infiniment Kaori.  

- De rien, ça sert aussi à ça un partenaire, non ? A se serrer les coudes dans les coups durs. Le problème avec toi, Ryô, c’est que tu restes toujours muet en ce qui te concerne, alors que tu es le premier à vouloir aider les autres. Oui, je sais : tu peux prétendre le contraire, mais moi, je ne suis pas dupe. J’ai compris il y a bien longtemps que c’était là la raison principale pour laquelle tu fais ce métier et pas un autre. Alors, s’il te plait, ne garde pas toujours toutes tes peines au fond de toi, tu sais que je suis… là… ajoute-t-elle d’une voix angélique tout en rougissant.  

- Merci, répète Ryô.  

Et pour la remercier d’autant plus qu’elle l’a soulagé deux fois en un temps record, il dépose un tendre baiser sur son front.  

- On ferait bien d’aller réserver la chambre pour une nuit supplémentaire, tu ne trouves pas ?  

- Heu… ou…oui.  

- Tu m’as dit tout à l’heure que tu avais trouvé une jolie robe dans la boutique où tu as acheté ton maillot. Vas vite la chercher pendant que je m’arrange avec le réceptionniste.  

- Mais tu es fou ?  

- En remerciement, je peux quand même bien te sacrifier une petite soirée dans les bars, non ?  

- Mais, je…  

- Aller vas-y. Je veux que tu sois la plus belle ce soir, d’accord ?  

Kaori semble hésiter, puis, devant un Ryô si tendre et attentionné, elle ne peut pas résister bien longtemps.  

Une fois à l’intérieur du bâtiment, ils se séparent durant quelques instants.  

 

Mais avant de se diriger à l’endroit prévu, Ryô ressort un moment à la porte, regardant les étoiles qui illuminent merveilleusement le voile nocturne du ciel.  

- « Quand tu as envie de me voir, regarde les étoiles. Moi, c’est comme ça que j’ai toujours fait quand je voulais imaginer à quoi ressemblait mon papa. Et maintenant que je le sais, ce sera notre moyen de communication, d’accord ? Tu laisses ton message aux étoiles, et comme un répondeur, elles me le transmettront quand je les contemplerai. »  

- Si tu veux. D’accord, je te promets alors de les regarder tous les soirs.  

- « Tiens, c’est ma poupée préférée. Elle s’appelle Angelica. Elle m’est très précieuse mais je veux que tu la prennes. Comme ça tu penseras à mois plus souvent, hein ? »  

- Oui, tout le temps.  

- « Et le jour où l’on se reverra, tu me la rendras. Comme ça, c’est obligé, on se retrouvera. Promis ? »  

- Juré !  

 

- Je l’ai gardé ta poupée, Emeraude. Pardon si j’avais perdu l’espoir. Mais je te jure qu’à présent, je mettrais tout en œuvre pour te revoir.  

- « Promis ? »  

- Juré.  

 

Et le nettoyeur rentre dans le magnifique hôtel. Grâce à Kaori, l’espace le plus noir de son être s’est éclairé d’une petite lanterne. Petite, mais très solide.  

Ainsi, ce qui avait été son plus grand remord, le fait de ne pouvoir rien entreprendre pour revoir un être qui lui est si cher, commence à devenir un flot d’heureux souvenirs indispensables pour garder espoir.  

 

 


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