Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 18 :: Chapitre 18 : Peut-on enfin y croire?

Published: 16-11-03 - Last update: 16-11-03

Comments: Hello. Voici un chapitre que je crois être le plus long que j'ai envoyé. Je crois être très sadique puisque je vous ai laissé sur le carreau du chap 12 jusqu'à maintenant. Désolée, mais de 2 chapitres, je suis passée à 6... J'espère que tout se déroule plus ou moins comme vous l'espériez, et je suis vraiment navrée si ça ne vous plait pas. Mais bon, j'espère néanmoins que vous y prenez quand même un peu de plaisir... Bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Kaori a sauté de la voiture pour se retrouver à genoux deux mètres plus loin. Droite et figée comme une statue, la bouche béante, c’est à peine si elle pense encore à respirer.  

C’est totalement impossible, inimaginable et… Il ne peut tout de même pas lui faire ça ? Il ne peut pas l’abandonner comme ça ? Non, il n’en a pas le droit.  

La jeune femme se sent si petite en cet instant, comme si on venait de lui couper les jambes à tout jamais. Dans un sens, ce serait encore mieux… beaucoup mieux… Elle ne marcherait peut-être plus, mais son cœur ne serait pas brisé comme il l’est à présent et risque de l’être à tout jamais…  

- Matt, murmure-t-elle sans se retourner, la gorge serrée et les yeux humides. Tu m’avais juré que… qu’on irait les retrouver, les aider…  

Le lieutenant, ainsi que les autres d’ailleurs, n’avait toujours pas réagi. Cette phrase reste en suspend encore quelques minutes avant qu’un bruit de moteur ne vienne enfin rompre ce silence pesant.  

- Tu as raison, Kaori. Grimpe vite, il faut se dépêcher. La moindre seconde peut s’avérer précieuse.  

Elle se redresse rapidement et rejoint l’homme à sa droite.  

- Tu nous accompagnes Mick ? demande-t-elle à l’américain toujours assis à l’arrière.  

- Et comment !  

- Attendez-moi, dit Miki en prenant place à côté du blond. Voilà, on peut y aller.  

- Lieutenant, laissez-nous vous accompagner !  

- Non ! hurle Matt. Retournez à Tokyo. Miss Nogami, appelez d’urgence une ambulance dès que vous le pourrez, ça doit être facile pour vous.  

- Bien, répond bêtement la jeune femme.  

- Ok, on y va. Et je vous donne l’ordre de faire demi-tour sur le champ, compris.  

- A vos ordres, lieutenant !  

La voiture dévale le chemin de terre et rebondit sur chacun de ses nids de poules. Mais aucun des quatre passagers ne s’en incommode ; la seule chose qui compte pour eux, c’est de rejoindre les autres là-bas… le plus vite que cette charrette le permette.  

 

Ryô se sent étrangement bien en cet instant, comme s’il avait enfin le droit de dormir des heures, des jours durant. Il n’a plus mal, il ne ressent plus rien… il est si bien…  

A quoi ça lui servirait d’ouvrir les yeux ? Il sait parfaitement qu’il n’y a plus rien à voir autour de lui… Il ne reste rien, pas même un champ de mine… Il n’y a plus qu’un simple désert où il creuse lentement sa propre tombe.  

Ca tombe (quel jeu de mot !) bien en fin de compte, lui qui avait toujours rêvé de mourir sur le champ de bataille… Et puis, là où il est… Kaori ne le retrouvera jamais, elle ne verra pas son cadavre. C’est rassurant…  

Mais ? Mais a-t-il le droit d’abandonner l’élue de son cœur ainsi ? Sans même lui avoir avouer ses sentiments les plus profonds ?  

- Kaori, souffle-t-il péniblement. Pardon… Kaori…  

Et il répète encore et encore ce nom tant aimé. En même temps, le visage de la jeune femme lui apparaît une dernière fois. Son visage angélique, ses yeux d’une pureté profonde, son sourire d’une innocente sensualité…  

- Kaori…  

Et il s’enfonce encore et encore dans les méandres de l’oubli.  

 

La voiture est malheureusement stoppée. Il leur faudra continuer à pied. Qu’importe, devrait-elle encore nager dans un torrent glacé, Kaori le traverserait pour rejoindre son partenaire.  

- Je t’en supplie, Ryô, attends moi ! songe-t-elle aux bords des larmes.  

 

Une secousse qui lui parait violente, un tremblement qui lui empêche encore de s’en aller. Ryô tente en vain d’ouvrir les yeux pour voir ce qui se passe un peu plus haut.  

- Kaori… ?  

- Si tu veux mon avis, pour mourir un jour en paix, tu devrais enfin lui dire ce que tu as sur le cœur, se plaint une voix presque inaudible.  

Ryô perçoit un sombre tonnerre gronder au-dessus de sa tête.  

- Ben dis-moi, t’es sacrément endommagé…  

- Falcon… ?  

- Au moins, tu te souviens de mon nom, c’est déjà ça.  

L’Eléphant sort Ryô de son trou à rats où il était enseveli. L’explosion avait rembourré la fosse et le nettoyeur s’était retrouvé trois mètres sous terre.  

- Tu m’étonneras toujours, marmonne Falcon d’une voix bourrue. Rester cinq minutes sans presque pouvoir respirer…  

- Ouais… Mais sans toi… Enfin, merci !  

- De rien. Bon, on doit trouver ta fille maintenant.  

- Tu ne sais pas où elle est ?  

- Non, C’est parce que tu as parlé que j’ai pu te repérer. Mais je ne ressens plus l’aura d’Emeraude, ça ne m’aide en rien…  

Ryô jette un coup d’œil sur toute l’étendue dévastée.  

- Je ne vois absolument rien à l’horizon, soupire-t-il très inquiet.  

Falcon pousse un nouveau juron tout en gardant l’oreille aux aguets. Seulement, aucun bruit ne retentit, ne serait-ce qu’en dose minime…  

Ryô a les nerfs à vif et l’inquiétude ne l’aide en rien. Portant les mains à sa bouche, il crie le plus fort que sa gorge le lui permette encore. Appelant désespérément son enfant.  

 

Miracle, c’est un véritable miracle. Kaori est persuadée de l’avoir entendu crier, elle en est certaine. Personne d’autre qu’elle n’avait perçu cet appel, mais elle, elle le sait. Il est là, toujours vivant.  

Son cœur reprend très rapidement du poil de la bête. Elle court à présent, bien plus vite que ses jambes ne l’ont jamais transportée jusqu’à présent. Elle évite facilement chaque piège avec une aisance féline. Elle se dirige là où l’écho de la voix de son partenaire a raisonné quelques secondes plus tôt. Oui, elle se rapproche, c’est sûr !  

Miki aussi vient de l’entendre, et si Mick ne la retenait pas, elle rattraperait son amie sans prendre attention à son bébé…  

Puis, Kaori les voit. Deux ombres qui se dessinent, tachant les premiers disques du soleil. Ils sont là, droit devant, et ils sont vivants.  

- Ryô ! hurle-t-elle.  

Heureusement pour elle, il entend sa voix et accoure au plus vite vers le petit groupe. La jeune femme plonge littéralement dans ses bras. Miki en fait d’ailleurs de même avec son mari, des larmes de joies se rajoutant sur son visage. Quelle joie de les savoir en vie !  

- Oh, Ryô, tu vas bien ?  

- Moi ça va, dit-il calmement pour la rassurer en resserrant ses bras autour d’elle. Mais…  

Falcon le dévisage.  

- Mais quoi ? s’inquiète Miki.  

- Où est le capitaine ? intervient Matt  

- Lequel, ironise machinalement Ryô.  

Le lieutenant le regarde interloqué durant un instant très bref avant de déclarer que n’importe lequel des deux fera l’affaire.  

- Je n’en sais strictement rien ! soupire le nettoyeur japonais. Je ne la vois pas à l’horizon et les oreilles de l’Eléphant ne perçoivent aucun bruit.  

- Ok, je vais essayer.  

Matt porte à ses lèvres un fin sifflet en argent et siffle de fins coups inaudibles.  

- Comment veux-tu qu’elle entende les US? ronchonne Falcon.  

- Je crois que vous sous-estimer beaucoup trop cette adolescente, messieurs, répond simplement le soldat tout en continuant ses sifflements à intervalles très régulières.  

Puis, soudain, une brise légère semble se lever. Un refrain aussi léger et fragile qu’une feuille morte sur un arbre. C’est comme un doux murmure, une merveilleuse mélodie qui se faufile dans les pavillons de chacun.  

- Qu’est-ce que c’est ? s’étonne Kaori.  

- On dirait une chanson, murmure Miki.  

- C’en est une. Sa préférée d’ailleurs. Est-ce que tu peux la localiser maintenant, Falcon ?  

- Ouais…  

Et il s’avance en se laissant guider uniquement par son ouïe. Là où il s’arrête, une immense plaque de métal, qui a probablement sauté en même temps que le reste du bâtiment, recouvre une cuve.  

Tous les six se prêtent mains fortes pour déblayer cette plaque. Elle a protégé le nid de poule, mais beaucoup de terre a quand même eu le temps de se faufiler dans le trou. Pas étonnant que l’Eléphant ne pouvait rien entendre : ce trou est complètement insonorisé par ce métal.  

Ils la trouvent là, étendue bien sagement. Elle a cessé de chanter dès qu’elle a compris qu’ils savaient où la déterrer. Elle leur sourit chaleureusement, surtout à un homme en particulier qui revient d’un petit séjour en Enfer. Deux fois en moins de dix minutes, Ryô bat tous les records !  

- Ca va ?  

Tout en posant la question, le père soutient la fille saisie d’une crise passagère de toux. Ce qui parait tout à fait normal : elle a quand même respiré de l’air enterré durant près de dix minutes !  

De la terre et même quelques caillots de sang s’échappent de sa bouche.  

Kaori détourne son regard. Ce n’est pourtant pas l’habitude de voir gicler le sang qui lui manque, mais de là à contempler une gamine cracher ses boyaux, c’est quand même trop pour elle.  

Mais… c’était vraiment touchant de regarder Ryô prendre soin ainsi de la jeune fille. Ce spectacle ressemble tellement… tellement à…  

- Natsumi ? Tu es sûre que ça ira ? intervient Miki.  

- Ouais… Ouf, maintenant oui, sourit la jeune fille une fois sa crise terminée.  

- Mais ! s’étonne Miki. Tes… tes yeux… ?!  

Kaori ne s’en était pas rendue compte non plus, mais la future maman a raison. Les yeux de Natsumi sont très différents… Ils sont…  

- Emeraude ? murmure-t-elle.  

Personne d’autre que la jeune fille concernée ne répond à cette demande. Elle lui sourit, mi gênée, mi triste.  

La jeune femme les regarde tour à tour. Mais comment a-t-elle fait pour être aussi idiote ? C’est pourtant évident qu’ils se ressemblent comme deux goûtes d’eau. En retirant la couleur des yeux et la mèche de cheveux que l’adolescente a fait disparaître dans ses longs cheveux…  

Kaori soupire. Décidément, ses sens ne sont bons à rien. Autant elle peut deviner le caractère d’une personne au bout de quelques minutes (quand celle-ci est honnête, bien sûr), autant elle peut avoir les yeux aveugles devant la physionomie des gens.  

- T’en fais pas Kaori, la rassure Emeraude. Lui-même ne m’a pas reconnue.  

- C’est rassurant !  

- Mais qu’est-ce qui se passe encore ici ? se plaint Miki en se retournant vers son époux. Pourquoi suis-je toujours la dernière au courant ?  

- Je te signale que je suis dans le même cas que toi, ronchonne Mick qui n’avait pas encore desserré les dents jusque là.  

Tout le monde rie de cette remarque. Ca fait un bien fou de pouvoir enfin évacuer tout ce stress.  

- Disons que j’ai changé de nom, explique tout simplement la jeune fille.  

- Ah bon ? Ca fait le quantième ? ironise l’américain.  

- Le premier et le vrai.  

- Et c’est… ? s’impatiente Miki  

- Je laisse à l’intéressé le loisir d’y répondre, fait-elle en s’écartant des bras de son père.  

Elle va rejoindre Matt et tout deux entament une petite conversation à l’écart. Le fait qu’ils se parlent en anglais n’est en rien gênant pour chacun des autres qui comprennent cette langue, mais c’est une raison qui leur est suffisante pour ne pas s’en mêler.  

- Alors Ryô ? s’enquiert impatiemment Miki toujours baignée dans l’ignorance totale.  

Kaori s’est rapprochée de son partenaire. Il est vrai qu’elle sait désormais qui est ce jeune capitaine plein d’entrain, mais elle veut que ce soit lui qui le dise à vive voix.  

- Vois-tu, dit Ryô en s’adressant plus à sa partenaire, ce jeune capitane est quelqu’un d’encore plus exceptionnel qu’on ne peut le croire. Elle est la petite-fille de mon père…  

Evidemment, c’était trop dur à avouer ainsi : C’est ma fille, Emeraude Saeba. C’est plus facile de la décrire comme ayant un lien familial pouvant paraître bien loin.  

- Tu ne changeras jamais, soupire Kaori en lui prenant le bras. Mais bon, je crois que personne n’arrivera jamais à te changer.  

- Si tu savais à quel point tu as réussi ce challenge, toi, songe Ryô en souriant.  

 

- Ce n’est pas possible. T’es vraiment indestructible ma parole. En éliminant définitivement Black Spy, tu t’assures à tout jamais la tranquillité de l’Alliance.  

- Je m’assure surtout de ma propre paix. Au moins, je pourrais apporter son cadeau à mon grand-père, répond Emeraude en portant sa main sur son médaillon.  

- Ils savent ce qu’ils renferment ?  

- Non !  

- Pourquoi ne pas le leur avoir révélé ?  

- Je te l’ai déjà dit, Matt. Ce qui se cache au plus profond de cette nymphe, seul mon grand-père est destiné à le recevoir. C’est d’ailleurs pour ça que je ne t’ai jamais rien expliqué.  

- Mais je ne suis pas ton père, moi. Ryô est bien plus concerné que moi dans cette histoire.  

- Il le saura en temps et en heure. Pour l’instant, rentrons. J’en ai vraiment besoin.  

En effet, tant physiquement que moralement, Emeraude est épuisée. Il en va de même pour tous, d’ailleurs.  

- Oui, mais j’ai demandé à l’inspectrice de faire venir une ambulance… Je ne savait dans quel état nous allions vous retrouvez, alors…  

- Tu as bien fait. Falcon et moi, on se rétablira facilement avec les soins d’Abel. Mais Ryô…  

La jeune fille dévisage le tristement, le regard fixé sur l’œil gauche de l’homme.  

- C’est grave ?  

- Je le crains…  

 

Soudain une nouvelle explosion, pas terrible il faut l’admettre, retentit là où se dressait il y peu le repère de l’Alliance. Tout le monde dirige immédiatement son attention vers l’endroit normalement dévasté.  

- Nouveau problème à l’horizon, marmonne Emeraude. Retournons auprès d’eux.  

- A tes ordres, capitaine.  

La jeune fille sourit et les sept compères se réunissent en un groupe homogène.  

- Vous allez me dire que je suis du genre pessimiste, mais ça ne me dit rien qui vaille, soupire Miki.  

- Moi non plus, répondent les quatre hommes.  

Puis, un bruit de moteur se rapproche imperceptiblement. Un bruit qui ressemble plus à un cri de rage, soit dit en passant.  

Emeraude s’avance quelque peu, comme si ça l’aiderait à mieux voir ce qui se passe devant.  

- A couvert ! hurle-t-elle après quelques secondes seulement.  

Ryô et Falcon empoignent leur compagne et les entraînent en sens inverse, le plus loin possible.  

Mais Miki s’essouffle très rapidement, alors l’Eléphant la prend en vitesse dans ses bras (quel gentleman tout de même ! Si y en a un qui correspond à tant de courtoisie, qu’il me prévienne, lol).  

- Qui est-ce ? interroge Mick.  

- Black Spy.  

- Impossible, hurle Ryô. Tu lui as tiré une balle dans la tempe.  

- N’oublie pas qu’il est avant tout à la tête de l’Union Teope.  

Evidemment. Comment un gars nourrit au PCP pourrait se laisser mourir aussi facilement.  

- Mais que veut-il à la fin ? Pourquoi tant d’acharnement, demande à son tour Falcon.  

Encore une fois, la jeune fille resserre l’étau autour de son bijou.  

- Non, il ne l’aura pas. Il crèvera avant de pouvoir le récupérer, se jure-t-elle.  

 

McCorner se rapproche de plus en plus. Le visage empli de démence et d’une rage sans retenue, il continue à s’approcher de son but, de sa folie, de son obsession : l’auréole de l’ange. Il l’aura, il se l’est juré, il l’aura. Il sera sien, il l’aura tenu dans ses mains avant de crever. Tout comme il aura défloré l’ange. L’homme bave à cette idée. Sa vie a toujours été axée sur des buts. Depuis cinq, il court après le même but : devenir bien plus puissant que Kaibara ne l’a jamais été…  

Et il appuie toujours plus follement sur l’accélérateur, tant pis s’il doit y laisser ses roues parmi les trous et les cadavres qui jonchent le terrain. Qu’importe, d’ici peut il sera sien.  

- Mon ange ! hurle-t-il d’une voix très fluette. Hahahaha…  

- Il est complètement timbré.  

- A qui le dis-tu Matt. Il fait une overdose comme il est là.  

- Et…  

- Oui, je sais, c’est impensable. Mais des overdoses, il en fait à la suite l’une de l’autre, elles ne lui font plus rien. Son seul objectif, c’est de rester en vie.  

- Mais pourquoi ? Qu’est-ce que ça lui apportera ?  

- Le pouvoir absolu, je suppose.  

- Emeraude, il serait peut-être temps que tu nous dises ce que renferme la nymphe des pluies !  

La jeune fille sourit. En effet, son grand-père avait donné un des croquis de Aya à un très grand joaillier. Et il le lui avait offert.  

Tout comme la bague que Kaori porte toujours avec elle, ce bijou est le seul souvenir, le seul cadeau que son grand-père lui avait donné. Si ce n’est excepté son Anaconda, mais lui c’était surtout pour le boulot.  

- Disons simplement que s’il arrive à me le prendre et à découvrir le secret qu’il renferme, il n’y aura plus aucune limite à son pouvoir. Est-ce que tu peux te contenter de cette réponse pour le moment ?  

- Oui. De toutes façons, je n’ai pas le choix. Mais cette réponse me suffit… pour l’instant.  

- Promis ! Tu sauras tout plus tard !  

 

McCorner n’est plus qu’à quelques mètres. Il a sorti son arme et tire au grand hasard.  

C’est ce qu’il y a de pire chez ces dopés de poussière d’ange, c’est qu’ils apparaissent comme de simples débutants, pourtant ils réussissent toujours.  

- Bizarre, songe Ryô. J’ai l’impression qu’une balle s’est perdue…Quelqu’un a été touché ? demande-t-il plus haut.  

- Pas moi, répondent les autres.  

- Emeraude, Mick, emmenez Kaori et Miki. Vous serez à l’abri dès que vous aurez atteint le bosquet épineux.  

- Ca ne sert à rien, gémit Emeraude, le souffle étrangement court. C’est moi qu’il veut, je vais l’attirer à tous les coups. Et elles ne seront dès lors plus protégées !  

- Tu pars avec ! ordonne Ryô sur un ton qui n’admet aucune plainte. Mick, tu crois que tu sauras les protéger ?  

- Compte sur moi !  

- Bien, foutez le camp.  

A contre cœur, il lâche la main de Kaori et Falcon dépose sa femme. Mick saisi chacune par le poignet et les entraîne avec lui vers le lieu de refuge. Emeraude rejoint son père et le dévisage, le regard furax. Elle n’a pas l’intention d’obéir. Ryô soupire, laissant place à une expression attristée. Il vient tout juste de la retrouver, il ne veut pas la perdre.  

- Ecoute, je sais ce que je fais, papa. Laisse-moi rester auprès de toi, s’il te plait.  

Papa ? C’est bien la première fois depuis huit ans qu’elle lui adresse la parole avec ce surnom. Pourtant, il est tout ce qu’il y a de plus banal dans le langage des enfants envers leurs parents.  

- Fais gaffe, lui dit-il à contre cœur.  

- T’en fais pas pour moi ! Si on s’y met tous ensemble, dans moins d’une minute, l’affaire sera classée une bonne fois pour toutes.  

- Le barrage ?  

- Tu vois une autre solution ?  

Ryô sourit. Le courant passe très bien entre eux, et il en est ravi. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Ils ont tous les deux reçu leur enseignement du même homme. Il est donc normal qu’ils aient les mêmes notions du combat à la vie à la mort.  

- Matt.  

- Quoi ?  

- Si tu veux t’en aller, c’est maintenant. C’est ta dernière chance. Et cette fois, ta peau, tu la risques vraiment.  

- Le barrage ?  

- Oui.  

- Je reste. Plus on est de fou, plus on rie, non ?  

- Et toi, Falcon ?  

- Ah, mais moi il commence à m’énerver ce bonhomme. Il est temps qu’une de mes balles le fasse taire à tout jamais.  

- Dis donc, tu es encore plus patient que je ne le pensais, se moque la jeune fille. Il t’en faut beaucoup pour t’énerver.  

L’Eléphant ne relève pas la remarque, il n’en a d’ailleurs plus le temps. McCorner fonce droit sur eux.  

 

Le barrage. Cette tactique de combat est des plus simple à comprendre. Quand un adversaire s’avance à corps perdu sur ses ennemis, on l’utilise. Autant dire que c’est aussi la technique de la dernière chance, quand le combat touche à sa fin et qu’il faut absolument désigner un vainqueur. Les équipiers se mettent en ligne, se séparant tous d’un bon mètre environ. Et quand les ennemis sont face à face, il ne reste plus qu’à tirer. Les chances de survies sont d’environ deux soldats sur mille. C’est vraiment le combat de la dernière chance.  

Et c’est cette tactique qu’ils ont tous les quatre décidé d’invoquer.  

Ils sont là, en partant de la gauche on peut voir Matt, Emeraude, Ryô et puis Falcon. L’arme chargée. Chacun ne dispose que d’une seule balle, ils n’auront pas le temps de tirer plus longtemps. Quatre balles en tout et pour tout. Et il faut que l’une d’entre elle soit mortelle à l’adversaire, il le faut absolument.  

Point de vue chance, c’est Black Spy qui est en tête. Il est protégé par sa voiture, il possède une mitraillette capable de vider une cinquantaine de balles. Sans oublier qu’il est dopé jusqu’à la moelle…  

Mais rien ne sert de se prononcer avec des pronostiques en ces instants-là, ça vous embrouille l’esprit pour rien. En fait, pour bien faire, il ne faut songer à rien. Avoir l’esprit totalement dépourvu de pensée et laisser son instinct agir comme bon lui semble.  

Black Spy est tout proche, il est là. Et le combat commence.  

 

Une balle : celle de Falcon qui malheureusement ne démolit que le pneu avant gauche de la voiture. Celle-ci dérape quand même sur le côté. McCorner est dépourvu de sa protection.  

Deux balles : Matt a atteint son objectif. Le bidon d’essence à l’arrière de la voiture est traversé de part en part, il s’enflamme.  

Trois balles : Emeraude aimerait tant le tuer, mais elle laisse cet honneur à son père. Elle se contentera de faire souffrir cet enfoiré, pour qu’il puisse quand même ressentir de la douleur malgré la drogue. Elle le touche en plein cœur.  

Quatre balles : tout est fini. Ryô la balle de Ryô a transpercé ce cerveau pourri. Black Spy est mort, définitivement.  

 

Mais pendant ce temps, l’ennemi n’a pas cessé pour autant son attaque. Sa mitraillette n’a pas stoppé son cri un seul instant. Heureusement, chacun a réussi à les éviter et ce ne sont que de légères éraflures qui s’en suivent.  

 

Les quatre vainqueurs n’admirent même pas leur victoire. Elle est si stupide, si laide. Quel mérite peut-on obtenir en écrasant une limace aussi visqueuse que cet homme ?  

Les deux femmes et Mick sont sortis de leur cachette. Maintenant que tout est terminé, ils peuvent enfin souffler. Miki en a les larmes aux yeux, et Kaori tente tant bien que mal de les retenir. Mick s’empresse d’aller serrer la main des quatre hommes, se maudissant de ne pas avoir pu leur porter secours.  

Un peu plus tard, on peut entendre au loin la sirène de l’ambulance rappliquer.  

Emeraude éloigne Kaori du groupe.  

- Qu’y a-t-il ? demande chaleureusement la jeune femme.  

Le jeune capitaine a le souffle très court, saccadé. Et c’est en hachant beaucoup de ses mots qu’elle parvient à tenir le dialogue avec son amie.  

- Maintenant… que tu sais… qui je suis… Que penses-tu… de moi ?  

- Quoi ?  

- Je suis… la fille de Ryô… la fille d’une autre…  

Kaori comprend l’embarras de la jeune fille. Elle amène son visage à la même auteur que le sien et lui sourit.  

- Tu es quelqu’un de formidable. Et tu ressembles en tout point à ton père. J’aimerais qu’on devienne de très bonnes amies, qu’on se confie l’une à l’autre et que… et que tu restes auprès de nous. Je ne suis pas ta mère, c’est vrai. Mais je suis persuadée que j’aime Ryô tout autant qu’elle. Alors, peut-être que ça suffira pour nous rapprocher, non ?  

- Tu n’as… même pas… besoin de tout ça… mon amie.  

Emeraude essaye un sourire forcé. Non pas que ce qu’elle doit avouer à Kaori lui parait insensé, loin de là. Mais une douleur de plus en plus pénétrante saisit chacun de ses muscles et elle devient incapable de réprimer ses frissons.  

- Emeraude ? s’inquiète Kaori. Quelque chose ne va pas ?  

- Kaori… murmure péniblement la jeune fille. Même si je… ne suis pas là… pour arranger les choses… Accroche-toi… accroche-toi… et un jour… ton amour vaincra…  

La jeune fille ne tient plus sur ses jambes. La main droite sur le cœur, serrant désespérément son collier, elle sourit pathétiquement à son amie.  

Kaori ne comprend plus rien. Que se passe-t-il ?  

Soudain, une couleur étrange attire son regard. Une tache sur le poing fermé de la jeune fille.  

Prise d’un élan de panique, elle le saisit et l’horreur se dévoile. Le vêtement du jeune capitaine a été troué, et une hémorragie impressionnante se développe rapidement… en plein cœur…  

- Ryô… Ryô au secours !  

Tous accourent sur le champ, mais il est trop tard. Sans même le savoir, Emeraude tombe dans les bras de son cher père… lançant un dernier adieu qui n’atterrit dans aucune oreille.  

 

 


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