Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 21 :: Chapitre 21 : Dis-lui que je pars

Published: 21-11-03 - Last update: 21-11-03

Comments: Hello. Trois chapitres en une semaine, je ne suis pas mécontente de moi. Le petit dernier sera là très prochainement, je vous le promets. Merci beaucoup d'avoir lu cette histoire jusqu'ici. On se retrouve très bien tôt pour les dernières lignes. Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

La lumière du jour lui frappe les yeux. Un mal de tête s’ensuit immédiatement. Où est-elle à présent ?  

Ah oui, juste, elle est dans l’appart’. Un sourire aux lèvres, Emeraude ouvre les yeux et s’étire comme un chat. Geste qu’elle interrompt dès qu’une douleur poignardante lui tire au niveau du cœur.  

- Jamais je ne m’y habituerai, soupire-t-elle. Et les médecins qui disent que j’en ai encore pour un bon mois avec cette blessure pour qu’elle soit complètement guérie…  

Trois petits coups toquent à la porte et une charmante jeune femme entre.  

- Bonjour Kaori.  

- Bonjour Emeraude. Bien dormi ?  

- Comme un petit chat. On dort bien mieux dans ce lit que sur un matelas en béton de l’hôpital.  

Kaori rigole de bon cœur.  

- Pour une fois que Ryô s’est levé de bonne heure, il est parti à la boulangerie française nous chercher des croissants et des petits pains au chocolat.  

- Miam, ça fait longtemps que je n’en ai pas mangé. Je sens que je vais me régaler.  

- Tu préfères prendre une douche maintenant ou après le déjeuner ?  

- Si j’ai le temps, je préfère avant.  

- Pas de problème, j’ai déjà fait chauffer la salle de bain et préparé un drap. Tes vêtements sont toujours dans la garde robe, tu n’as qu’à choisir.  

- Merci bien.  

 

Une bonne douche lui fait du bien. Heureusement que la jeune femme est en bas à s’affairer autour de la cuisinière, sinon elle n’aurait pas compris pourquoi Emeraude riait toute seule dans la salle de bain.  

En fait, c’est la soirée d’hier qui la fait tant rire. Elle se rappelle de l’étonnement de son père et de tous ses amis quand elle est apparue sur la piste en robe de mariée. N’allez pas vous faire d’illusion, on ne la pas laissé sortir de l’hôpital bien gentiment. Disons qu’elle est passée par la petite porte… ^^ ;  

La jeune fille rigole à revoir le visage abasourdi du jeune Toya qui lui avait tendu son bras. Maintenant qu’elle y pense, il n’était pas mal ce garçon : Quinze ans, grand (1m81 quand même), cheveux noirs soyeux et les yeux bleus saphirs. Ouais… il était pas mal du tout. Quoiqu’elle doit avouer n’avoir jamais « maté » un homme jusqu’à présent. Ce jeune homme avait eu la chance d’être le premier sur sa nouvelle liste. Bien qu’habituellement, elle ne prête attention qu’à aux aptitudes au combat d’un homme, c’est agréable de voir un homme sous un autre angle.  

- Enfin, il va falloir changer toutes ces bonnes vieilles habitudes ma grande. C’est fini à présent, dit-elle mélancoliquement. Tu ne me le permettras plus, n’est-ce pas ?  

Elle pose la main sur l’énorme cicatrice contournant tout son organe cardiaque. Quelques gouttes de sang coulent encore, et couleront durant plusieurs jours certainement. Elle doit faire très attention car son sang est bien moins riche suite à l’opération et beaucoup de petits vaisseaux ont éclaté. C’est pour ça qu’ils comptent en moyenne un mois pour se remettre complètement de l’opération ; organiquement parlant, bien sûr. Mais bon, le reste ne la démoralise pas. Elle a une pèche à toutes épreuves et un peu d’exercice la remettra rapidement sur pieds.  

Elle sort, s’essuie et s’habille rapidement.  

 

- Kaori ? Est-ce que tu pourrais soigner ma blessure et me refaire un pansement ? Je ne suis pas certaine de pouvoir y arriver toute seule.  

- Bien sûr. Attends, je vais chercher la boite à pharmacie et j’arrive tout de suite. Installe-toi déjà dans le salon.  

- Merci.  

Fou de rage quand elle lui a appris sa fugue, Ryô l’a directement ramené à la clinique. Emeraude en rage encore ; après tout, lui non plus ne supporte pas ce genre d’endroit… quoiqu’il s’est amusé à sauter sur toutes les infirmières qui avaient la malchance de tomber sur lui.  

Kaori pénètre dans le salon éclairé par un soleil étincelant alors qu’un corbeau s’écrase sur la tête de la jeune fille.  

- Quelque chose ne va pas ? s’inquiète-t-elle.  

- Dis-moi, il saute toujours sur les femmes comme ça ?  

- Malheureusement oui. D’ailleurs je ne te raconte pas le cinéma qu’il me fait dès qu’une cliente nous propose un travail. J’ai vraiment du mal à croire qu’il a réussi à se marier un jour celui-là. Oups, pardon… je… je suis désolée.  

- Mais tu n’as pas à t’excuser, c’est normal.  

- Non, je n’ai pas le droit de dire tant de méchanceté sur lui. De toutes façons, je le regretterais plus tard. Bon, retire ta veste et je vais voir ce que je peux faire pour toi, change-t-elle rapidement de conversation.  

- Bien docteur !  

Et comme une vraie professionnelle, Kaori s’applique à soigner avec précision la plaie. Malheureusement pour elle, le corps réagit fortement à l’alcool et le sang se met à couler plus fortement encore. Emeraude essaye de la rassurer en lui expliquant que c’est le mauvais sang qui quitte son corps et que c’est une bonne chose. La jeune femme ne s’en fait donc pas outre mesure et continue son travail.  

- Tu n’as pas beaucoup de chance, je crois, murmure la jeune fille.  

- Hein ?  

- Je veux dire… Tu es une femme des plus ravissantes Kaori, et tu as en plus la qualité d’être honnête. Et tu as décidé de t’attacher à un homme comme lui. C’est peut-être dommage pour toi dans un sens.  

- Mais qu’est-ce que tu racontes ? bafouille la jeune femme.  

- Qu’est-ce qui te trouble autant ? Tu en parles souvent à Miki pourtant, de tes problèmes de cœur, de tes chagrins d’amour… est-ce parce que je suis la fille de l’homme que tu aimes que ça te pose problème ?  

- Non, tu te trompes. Je dois avouer que ça me fait un bien fou, mais si j’en parle toujours à Miki c’est parce qu’elle me mettais toujours au pied du mur au début. Ce n’est que par ensuite que j’ai appris à ne pas lui tenir tête et de lui expliquer mes problèmes sans qu’elle ait à me forcer. Mais… j’ai toujours autant de mal à lui révéler le plus profond, le plus sincère…  

- Tu te souviens de ce que je t’avais dit avant de perdre connaissance ?  

- Oui, mais je n’arrive pas à saisir le sens de tes paroles.  

- Tu sais, je ne connais pas mon père beaucoup. Tu le connais sans doute mieux que moi. Cependant, j’ai remarqué que lui et moi, on se ressemble beaucoup, même s’il faudra un certain temps avant qu’on ne le reconnaisse. Et c’est pour ça que je peux te certifier avec presque certitude que si tu t’accroches, un jour tu parviendras à ton véritable but.  

- Vous êtes étranges tous les deux. Ryô m’a aussi parlé de ce « but ». Mais lui, il ne voit rien.  

- Eh, sourie Kaori. Tu es un véritable ange, tu sais. Pour cela, il te suffit de sourire tout simplement. Oublie cette larme qui pèse sur ton cœur, au moins pour aujourd’hui.  

- Tu as raison. Voilà ! dit-elle joyeusement en attachant soigneusement la bande.  

- Merci beaucoup !  

- A table ! claironne la voix du nettoyeur qui passe justement la porte d’entrée.  

Contentes de la bonne nouvelle, les deux femmes se lèvent et tous trois se mettent à table. Et pour une fois, le déjeuner est animé autour d’une joyeuse conversation, parlant de tout et de rien, mais certainement pas des dernières journées passées.  

 

La matinée s’est écoulée dans la gaieté. Ryô se montrait un vrai papa poule quand il le devait. Il a même renoncé à sa virée « séduction des pauvres jolies créatures qui marchent paisiblement dans les rues de Tokyo » pour accompagner les deux femmes faire quelques courses. Evidemment, elles ont commencé par la boutique d’Eriko qui ne sait plus où donner de la tête. Bien des femmes présentes la veille au défilé se déchaînent sur chaque morceau de tissu. Heureusement pour elles, la styliste les a toutes confiées à ses étudiantes déboussolées pour s’occuper personnellement de ses amis dans l’arrière boutique.  

Arrivés dans sa loge personnelle où Kaori a l’habitude d’essayer ses vêtements sous les commentaires enthousiastes de son amie, Eriko se laisse tomber sur le premier tabouret venu.  

- Ouf, je n’en peux plus. J’ai déjà du ouvrir mon magasin une demi-heure plus tôt ce matin. Je suis exténuée.  

- Et bien, je vais aller chercher du café en face, propose Ryô. Pour tout le monde ?  

- Oui, et bien serré s’il te plait, le remercie la styliste.  

- Si ce n’est pas trop demandé, un thé au jasmin pour moi.  

- Alàlàlà, les femmes…  

- C’est vrai que tu seras moins libre de tes gestes à l’avenir, ironise Eriko. Elles sont deux maintenant !  

Le nettoyeur sourit et sort de la pièce. Eriko est étonnée de le voir aussi galant mais Emeraude la détrompe facilement en lui disant qu’il ne supporte certainement pas les conversations entre filles et puis, il est l’heure de sa libido matinale (qu’il a déjà fortement retardée soit dit en passant).  

La jeune styliste leur fait enfiler, défiler, réessayer (enfin bref elles ne savent plus où donner de la tête) maintes et maintes robes, si bien que ni une ni l’autre ne sait en dénombrer le quart.  

Pour le succès fulgurant qui l’a fait monter à la tête du classement mondial de la mode, Eriko ne cesse de rajuster chacune des tenues pour qu’elles soient le plus unique au monde. Désormais, leur garde robe aura de quoi passer le printemps, il n’y a plus aucun doute là-dessus.  

 

En arrivant au café, Ryô passe commande et jette un coup d’œil sur une revue abandonnée au bar. A la une du journal « Fashion News », une photo immense illustre le défilé. Evidemment, cette photo montre en gros la magnifique robe que sa fille a revêtue la veille, au bras d’un pauvre garçon qui de l’exaspération est passé à l’extase en un quart de secondes. Elle est tout sourire, et cette fois ses yeux sont bien mis en valeur. Il n’y a plus de doute possible : ils l’ont tous remarqué.  

Ryô espère simplement que personne d’autre dans le milieu ne va chercher à porter atteinte à sa fille. Même si elle le dément, il est persuadé qu’elle doit avoir encore quelques autres ennemis dans l’ombre…  

 

La journée a passé très rapidement dans la joie et la bonne humeur. Vers 17 heures, Kaori s’est séparée du trio pour rendre visite à Miki et à Falcon. Et puis, elle sait parfaitement qu’ils ont besoin de rester seul pour parler un peu. Après tout, depuis leur retrouvaille, on ne leur a pas encore accordé un peu de temps libre. Ils se sont donc mis rendez-vous à 18 heures au Cat’s Eye.  

Ryô et Emeraude sont assis sur un banc blanc parmi tant d’autres, dominant la vue splendide de l’océan aux reflets dorés du soleil, et se situant à côté du cimetière.  

- Alors ? Tu as l’intention de tenir ta promesse ? demande l’homme.  

- Oui. Après tout, tu l’as mérité, je crois. Tout d’abord, j’aimerais te remercier du fond du cœur pour m’avoir veillé aussi bien que tu l’as fait. Même si je n’étais pas consciente, ça m’a fait du bien.  

- M…  

- Tais-toi, le coupe-t-elle aussitôt. Tout ce que tu pourrais dire serait pur mensonge. C’est uniquement pour tenir mon contrat avec grand-père que j’ai tout fait pour brouiller les pistes. Mais ça m’a toujours fait un bien fou de savoir que tu me cherchais toujours quelque part…  

- Tu l’appelais toujours comme ça ?  

- Oui et non. En dehors du terrain, c’était comme ça que je l’appelais. Mais dès que nous nous retrouvions face à face, arme en main sur un camp d’entraînement, alors il devenait Shin Kaibara, mon maître.  

- Oui… Un peu comme moi et Aya, quoi.  

- Sans doute.  

- Alors ? Il ne voulait pas que je puisse te retrouver avant que je le tue, ainsi était sa volonté…  

- Heu… oui, c’est exact. C’était le seul véritable ordre qu’il ne m’a jamais donné, je n’ai pas pu le refuser. Mais, j’étais lié avec lui par un pacte encore plus précieux.  

- Le collier ?  

- Il en est le contrat en quelque sorte, sourit la jeune fille.  

Elle prend la nymphe en main et l’embrasse. Puis, elle appuie sur un minuscule émeraude dissimulé sur le cœur de la petite poupée ; et là, le collier s’ouvre.  

A l’intérieur, une toute petite photo illustrant le soir de Noël qu’ils avaient passé en famille, il y a huit ans de cela. Mais au cœur du bijou, une sorte de petit sac est dissimulé. Derrière celui-ci, un portrait du noble grand-père souriant honnêtement. Ryô s’attendrit inconsciemment devant cette photo. Ainsi, il a quand même été aussi noble avec sa fille qu’il l’avait connu au début de la guerre ; tant mieux !  

- Qu’est-ce que c’est ?  

- Ma plus grande découverte : La Larme d’Argent. J’aime bien ce nom.  

- Heu… sans doute. Mais que signifie-t-il ?  

- Tu n’as pas seulement une fille douée dans l’art de la guérilla, souligne-t-elle avec fierté. Tu as l’honneur de t’adresser à un QI aussi grand qu’Einstein.  

- Hein ?  

- Oui, bon, d’accord, je m’avance un peu là. Mais je suis très douée dans les maths et les sciences, ce qui n’a pas échappé à l’œil de grand-père. Il m’a donc presque supplié d’accepter de créer ce petit sac.  

- Et que contient-il ?  

- Son médicament, répond la demoiselle avec mélancolie.  

- Non ? fait Ryô qui semble comprendre. Tu as réussi à…  

- A trouver l’antidote à cette fichue poussière d’ange, oui. Même si je ne crois pas que tous les hommes soient capables de s’en sortir. Il faut un corps déjà résistant avant d’avoir consommé la drogue, et une volonté de fer de vouloir guérir. Mais je suis persuadée que pour grand-père, ce sera suffisant.  

Elle se lève et se rapproche du rivage.  

- Ne va pas trop prêt. Tu pourrais avoir un malaise et tomber.  

- Ne t’en fais pas pour moi. Répond-moi plutôt : il est bien mort en mer, non ?  

Ryô hoche de la tête silencieusement. Puis, Emeraude renverse le petit sachet dans la paume de sa main et le serre très fort.  

- Grand-père. Il est trop tard pour ton corps et j’en suis désolée. J’espère seulement que ton esprit puisse trouver le repos que tu mérites tant par le biais de cette larme que je verse pour toi.  

Et d’un effort énorme, elle balance l’antidote aussi loin que possible. Une douleur immense la foudroie et sans pouvoir réagir, elle commence à s’élancer en avant. Heureusement que son père est là pour la retenir par la taille. Elle s’attend à une engueulade ou au moins à un « Tu vois, je te l’avais bien dit ». Mais rien ne vient, au contraire il lui murmure à l’oreille « Un tout grand merci pour lui ».  

Puis, ils se réinstallent sur le banc pour qu’elle puisse reprendre son souffle.  

 

- Au fait, qu’as-tu l’intention de lui offrir ?  

- Quoi ?  

- Ben à Kaori évidemment. Puis-je me permettre de te rappeler qu’hier c’était son anniversaire et que tu ne lui as encore rien offert et pire, tu as même oublié de le lui souhaiter ?  

- Et m… ! Comment ai-je pu oublier ce jour, moi ? Mais je suis complètement idiot ou quoi ?  

- Bon, alors je vais aller au café et toi, tu files.  

- Et je vais lui acheter quoi, moi ? Habituellement, j’y réfléchis déjà un mois à l’avance pour être certain de trouver ce qu’il faut.  

- Et bien sûr, tu te défiles toute la journée en espérant qu’elle le découvre comme par un grand miracle, et que bien naturellement, tu ne pourras plus le lui reprendre. Hein ?  

Ryo grommelle. Mais bon, il n’est pas en position de riposter.  

- Fais ce que je te dis, et tout ira bien, lui sourit la jeune fille.  

 

Ryô entre dans la plus grande boutique florale de Tokyo. Une jolie vendeuse vient tout de suite à la rescousse.  

- Bonsoir monsieur, puis-je vous aider ?  

- Heu, oui, merci. J’aimerais un bouquet un peu spécial pour un anniversaire. En fait, on m’a conseillé certaines fleures…  

- Bien sûr, je vous écoute.  

- Attendez que je me souvienne. Ah oui, j’aimerais un bouquet avec dedans des pivoines et gardénias, des glycines, des lys, des roses blanches, roses et rouges, des violettes et beaucoup d’immortelles…  

La vendeuse sourit. Il ne comprend pas vraiment pourquoi.  

- Heu… ça pose un problème ?  

- Ah, mais pas du tout monsieur ! Il est simplement rare de trouver une personne qui connaisse aussi bien le langage des fleurs. Qui est la personne qui vous a renseignée ?  

- Heu… ma fille, répond Ryô désemparé.  

Voilà donc pourquoi elle lui avait donné une liste aussi précise. Il aurait du s’en douter immédiatement. Et le voilà bien ridicule maintenant car il ne connaît absolument rien au langage des fleurs, c’est le rayon de Kaori ça. Et cette idée lui déplait puisqu’il ne sait pas de quoi il retourne.  

- Combien mettez-vous pour ce bouquet ?  

- Autant que nécessaire. Puis-je vous demander à quoi correspondent ces fleurs ?  

- Dans l’ordre que vous me les avez citez, il y a : pivoines et gardénias pour la sincérité ; glycine pour la tendresse ; lys pour la pureté; roses pour l’amour tendre ; violette pour l’amour caché ; et le plus beaux, les immortelles pour l’amour éternel.  

Ah, ça y est, il s’est laissé piéger par Emeraude. Elle est comme sa mère, elle sait comment faire pour le plier à sa volonté… Ah, mais arrête de songer à Aya !  

- Peut-être que cela vous embarrasse ?  

- Ca se voit tant que ça ? demande-t-il malgré lui.  

- Haha… Ne vous en faites pas, le langage des fleurs est malheureusement une langue oubliée depuis quelques années.  

N’empêche qu’Emeraude va passer un sal quart d’heure quand il la retrouvera, ça il peut le garantir.  

 

L’entremetteuse de service n’en n’a cependant pas fini avec les amants distants. Tant qu’à faire, autant arranger le coup avec l’intéressée également. Et puis, elle est persuadée que le couple apprécierait un peu d’intimité. Tout à fait d’accord avec ce point, Ryô rejoindra directement l’appartement tandis que la jeune fille ira chercher Kaori. Mais avant cela, elle a quelque chose à faire à l’appart’, une chose d’une importance capitale.  

Une fois cette fameuse affaire réglée, elle sort de l’immeuble avec un baluchon à l’épaule.  

Elle appelle ensuite un taxi pour la conduire directement au Cat’s Eye.  

- Tiens, salut Emeraude ! Contente de te voir en pleine santé ! claironne Miki.  

- Merci, ça fait plaisir. Bonjour Falcon !  

- Bonjour. Je te sers un thé ?  

- Non merci, je n’ai pas le temps. Kaori, tu veux bien m’accompagner ?  

- Mais Ryô doit venir ici. On s’est arrangé comme ça, non ?  

- Oui, je sais. Mais disons qu’il y a un changement de programme. Et puisque j’ai eu une conversation avec mon père, tu ne vas pas y échapper non plus.  

Kaori n’est pas très à l’aise et le montre bien. Mais Emeraude lui garantit que ce sera un petit dialogue tout ce qu’il y a de plus amical.  

- Bon, et bien on y va, alors ! A demain vous deux.  

- Bye !  

 

Dans un parc magnifiquement fleuri, les deux femmes s’asseyent au bord du lac cristallin.  

Kaori est de plus en plus embarrassée.  

- Mais ne stress pas comme ça ! plaisante son amie. Je n’ai pas l’intention de te dévorer le cœur. Non, je voudrais juste que tu transmettes un message à mon père.  

- Mais tu viens seulement de lui parler.  

- Oui, mais je ne pouvais pas engager cette conversation-là, sinon lui ou moi nous l’aurions immédiatement détournée.  

- Je vois… Quel est ce message ?  

- Il s’intitule « A bientôt ».  

- Hein ?  

- Je retourne en Amérique ce soir.  

- Quoi ? Ce soir ! Mais c’est impossible !  

- Je viens de retenir mon billet d’avion à l’instant même. J’embarque pour la Californie ce soir.  

- Mais pourquoi ? Pourquoi faire quoi ? Et pourquoi partir si tôt ?  

- Parce que j’ai certaines affaires à régler là-bas. J’ai abandonné mon nom il y a plus de sept ans, c’est un peu comme si je n’existais plus. Avec l’argent que j’ai gagné avec mon métier de mannequin, je crois pouvoir traiter assez facilement avec l’Etat pour me refaire une identité. Et puis, ils ont une dette envers moi là-bas.  

- Mais pourquoi ce soir ? Tu es blessée et toujours convalescente. Tu dois te faire soigner et…  

- La médecine est très bonne en Amérique aussi, tu sais. Et si je ne pars pas aujourd’hui, sans rien lui dire, il s’en rendra compte et m’en empêchera.  

- …  

- Dis-lui simplement qu’il arrête de se culpabiliser, que je l’aime énormément. C’est à lui que mon cœur dédie la première place. Dis-lui que je m’en vais pour pouvoir revenir un jour en tant qu’Emeraude Saeba, sa fille. Dis-lui aussi que… je regrette sincèrement de lui faire tant de mal.  

- Tu reviendras le plus vite possible, hein ?  

- Evidemment. Très bientôt, sûrement.  

- Quand ça, dans une semaine, quinze jours ?  

- Je ne serais pas si optimiste. Je crois que ça prendra bien un bon mois, voir même deux.  

- C’est long tout ça.  

- Je sais. Mais le temps s’écoule différemment suivant l’espoir qu’on met dans notre cœur. Pense souvent à moi, et je reviendrai très vite. Je te le promets.  

Elle l’embrasse sur le front.  

- Et j’espère que d’ici là, il aura fait le premier pas, ajoute-t-elle dans un clin d’œil.  

- Sois prudente surtout.  

Emeraude se relève et s’en va. Kaori ne l’accompagne pas à l’aéroport, elle ne pourrait pas le supporter. Dans un dernier mot, elle lui demande :  

- Donne-moi de tes nouvelles de temps à autre. Laisse la lettre à la poste, j’irais voir toutes les semaines si tu m’as écrit. Il n’en saura rien.  

- Promis.  

 

C’est étrange la vie parfois. On pense pouvoir garder tout contrôle sur notre existence, mais soudain on se rend compte qu’un simple événement peut la bouleverser à tout jamais. Et puis, la vie nous prend au piège si facilement parfois. Elle semble vous dire « Je vais te récompenser puisque tu as traversé une si dure épreuve ». Mais non, elle est parfois très sadique. Elle vous redonne espoir un moment pour vous désarçonner quelques instant plus tard.  

Cette règle universelle sur le déroulement de notre existence, ça fait bien longtemps que je l’ai comprise. Même si j’avoue que de temps à autres, je me laisse embobiner. Que puis-je y faire ? Je ne suis qu’une petite gamine après tout.  

Je leur fais de la peine, je le sais. Mais tout au fond de moi, je sais que j’ai raison. Il faut que je m’en aille un peu et que je puisse enfin retrouver la petite fille que j’ai abandonné de l’autre côté de l’océan il y a sept ans. J’ai besoin de la retrouver. C’est égoïste, je le sais ça aussi ; mais j’en ai vraiment besoin. On verra bien ce que l’avenir me réservera.  

- Les passagers du vol 256 351 à destination de Los Angeles sont priés d’embarquer.  

Deux jolies hôtesses vêtues de bleu et de blanc sourient gaiement. Evidemment, elles s’en vont très certainement revoir leur famille ou leur fiancé en Amérique. Moi, je les quitte tous. Même mes meilleurs… Et pourquoi ne leur ai-je rien dit ? J’aurais pu en parler à Matt, il leur aurait expliqué tout dans les moindres détails. Non, si je ne lui rien révélé, c’est parce que je ne veux pas qu’il me suive. Evidemment, ce serait si simple pour lui de savoir où je me rends ; mais puisque je ne lui en ait pas touché un seul mot, il comprendra qu’il n’a pas intérêt à se retrouver sur mon chemin là-bas.  

- Vous voyager seule, mademoiselle ?  

- Oui. Voyage d’étudiante, murmurai-je vite fait.  

- Passez un agréable voyage.  

Il y a de quoi rire quand même. Enfin, je vais essayer de me taire pour une fois.  

Après tout, je ne cherche pas à m’attirer des ennuis supplémentaires, ni à inquiéter mon père. Non, j’aimerais tout simplement me faire quitte de tous ces démons qui me poursuivent. Je veux à nouveau pouvoir rire et plaisanter comme je savais si bien le faire auparavant. J’aimerais tant pouvoir retrouver tous ces mots que l’on dit pour réconforter quelqu’un, pour l’encourager à aller de l’avant. Je dois bien admettre que je prends mon envol pour aller récupérer un passé que j’ai longtemps laissé sur le côté. Et paradoxalement, je veux laisser de côté cette histoire passée et recommencer un nouveau livre. Ce livre, je l’intitulerai : Mon espoir avenir !  

 

 


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