Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 15 :: Chapitre 15 : Un échange foireux

Published: 31-10-03 - Last update: 31-10-03

Comments: Ca y est, on y arrive enfin! Ah, cette fois, mon histoire prend enfin le sens que j'avais tant espéré au début. J'espère que vous apprécierez ce chapitre car le suivant sera, disons, la grande révélation. Aller, à plus et bonne lecture!

 


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* Tit… tit… tit… Cette traduction médicale signifie en fait que le cœur de la personne à laquelle l’appareil est raccordé continue de battre, pour l’instant du moins. Ce bruit est très régulier, mais d’après les infirmières, beaucoup trop lent. Déjà que Ryô n’est pas rassuré, il doit en plus supporter le pessimisme de leurs jacassements.  

Un rictus se dessine sur ses lèvres. Lui qui à la première occasion s’amuse à sauter et à harceler ces jolies femmes en blanc, voilà qu’elles commencent à l’énerver.  

- Tu me feras perdre la tête, tu sais, murmure-t-il avec ironie en la contemplant.  

Pendant ce temps, des images réapparaissent toujours, inlassablement. Où se trouve-t-il à présent ?*  

 

L’air de rien, Natsumi devient de plus en plus inquiète alors qu’ils se rapprochent enfin du repère de l’Alliance.  

Black Spy leur donne les indications au fur et à mesure. Le chemin qu’il leur indique leur parait interminable, et ils le soupçonnent d’ailleurs de leur faire prendre des chemins incroyables pour les énerver. Ce qui, soit dit en passant, réussit à merveille.  

Ryô a parfois l’impression d’être de retour au cœur de la jungle américaine avec Julian qui ne cesse de jurer en espagnol. Matt semble être le seul à rester maître de ses émotions en dehors de Falcon et lui ; car Mick lui-même s’impatiente de plus en plus. Natsumi a décidé de prendre le volant après dix minutes de route. Son prétexte : besoin de passer ses nerfs sur la route que ces pauvres japonais prennent tant de peine à entretenir, ça l’aiderait peut-être à se calmer avant de pénétrer dans le repère où elle aura besoin de tout son zen.  

- Question : les américains ont le droit de conduire à quel âge ?  

- Tu peux parler, Ryô. Tu es comme moi ; si on t’arrêtait un de ces jours, tu n’aurais aucun papier à montrer à ces chers gendarmes.  

- J’ai pas eu besoin d’aller à l’auto-école, moi.  

- Mais moi non plus.  

- Bravo Matt. Je peux voir que tu en as fait un as en tout point de vue.  

- Oh, mais elle conduisait déjà bien avant que je la rejoigne en Amérique, tu sais. Je dirais même qu’elle peut parfois être bien plus redoutable que moi. Parce que si elle a le malheur de prendre le volant alors que la colère monte en elle très… rapidement, dirons-nous, personne n’est en mesure de l’arrêter. Y’en a déjà quelques uns qui en ont mouillé leur pantalon… Hahaha…  

- « Tu arrives à destination, mon ange. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis ravi de revoir ton doux visage. »  

- Méfie-toi que ce soit la dernière chose qui te soit permise de voir…  

- « Hahaha… Bien, je te laisse. Je crois que tu es assez grande pour poursuivre ta route toute seule, n’est-ce pas ? »  

- T’en fais pas, j’ai pas l’intention de te faire attendre bien longtemps.  

 

Où sont-ils à présent ? Impossible de le déterminer exactement. Après cent et un détours, ils sont enfin arrivés à proximité d’une plaine immense, idéale pour une tuerie en cascade.  

- Bien, je suppose qu’il nous faut traverser ce champ de mines pour atterrir auprès de nos chers amis, n’est-ce pas ?  

- Heu, capitaine, demande Abel. Tu crois qu’il est possible de traverser CA ?  

- Y a un problème ?  

- Oh, non, trois fois rien.  

Pour vous aider à comprendre la situation : Si nous devions tout reporter en air, nous dirons que la plaine mesure à vue d’œil un bon kilomètre carré, et qu’à chaque mètre (toujours au carré) un piège a été placé.  

- Bon. Et bien on va laisser nos deux grands spécialistes évaluer la situation.  

- Comme au bon vieux temps, n’est-ce pas Falcon.  

- Si tu le dis !  

Tout d’eux s’avancent à la limite jugée encore en sécurité et scrutent l’horizon d’un œil attentif.  

- Pfiouuuu, siffle Matt. Ben dis donc, on peut dire qu’ils se sont quand même foulés.  

- Tout à fait d’accord avec toi, accorde Falcon. Mais à mon humble avis, ça ne reste que de la construction en chaîne.  

- Donc ? s’impatiente Ryô.  

- Donc, il y a moyen de traverser, mais pas tout le monde.  

- Ca lui ressemble bien ça, marmonne Natsumi.  

- Ne parle pas dans ta barbe, capitaine, se plaint Carl.  

- En fait, il se doutait bien que vous désireriez m’accompagner, mais vous n’êtes pour lui que des gêneurs. Alors il espère bien vous maintenir ici.  

- Ouais, on va s’amuser à faire sauter les mines et toi, tu vas foncer tout droit, c’est ça ? en déduit Robin.  

- Je vois que vous avez bien compris. Matt, à ton avis, combien doivent rester ici ?  

- Je crois que si les gars s’en chargent, il n’y aura aucun problème.  

- Tu crois vraiment que cinq mecs suffiront ? s’étonne l’Eléphant.  

- Ouais, ils sont assez débrouillards. Même si j’admets que ce sera assez juste.  

- Est-ce que ce serait plus sûr si un sixième resterait ici ? intervient Mick.  

Tout le monde se tourne vers lui.  

Ce dernier sourit mélancoliquement en se massant les mains.  

- J’ai peut-être été le meilleur tueur américain, mais à présent je ne suis pas plus que vous. Et mes mains tremblent souvent, un peu trop à mon goût et surtout quand j’en ai le plus besoin. Je crois que je vous serai plus utile ici.  

Ryô ressent bien que la fierté de son ami est sacrément endommagée. Même s’il le savait depuis bien longtemps, c’est la première fois que Mick admet son petit handicap aussi ouvertement.  

- Je crois aussi que c’est la meilleur chose à faire, Mick, dit doucement Natsumi. Saeko nous suivra jusqu’à ce que l’on ait récupéré Miki et Kaori. Ensuite, elle fera marche arrière et tu les aideras à retourner à Tokyo, OK ?  

- A vos ordres, mon capitaine, plaisante Mick.  

- Moi, je ne suis pas tout à fait d’accord, coupe l’inspectrice. Tu as l’intention de me laisser sur le côté comme ça ? Mais tu rêves tout haut, je crois.  

- Pas du tout, et tu respecteras cette condition. Tes charmes ne te seront d’aucune aide là-bas. Tu auras déjà fait beaucoup en secourant les deux femmes. Et ton boulot sera plus pénible à partir de demain.  

- …  

Evidemment, comment n’y a-t-elle pas songé plus tôt ? Il va y avoir un sacré carnage cette nuit et il va falloir apaisé les rumeurs qui se déclancheront avec la pagaille.  

Vaincue, Saeko acquiesce de la tête.  

- Bien, puisqu’on est tous d’accord, je crois qu’on va pouvoir y aller.  

- Je peux te poser une dernière question avant de foncer dans le tas ? interroge l’inspectrice.  

- Hum ?  

- Pourquoi risques-tu ta vie ainsi ?  

- Notre mission est de protéger le micro film dissimulé dans le « Secret du Cœur » et de le restituer à son propriétaire dimanche soir, 23h30.  

- Mais pourquoi encoures-tu de tels risques pour une chose dont tu te fous certainement.  

- Non, tu te trompes, je ne me fous de rien. Comme tu l’as sans doute entendu tout à l’heure, nous avons tous des différents envers au moins une des unions de l’Alliance. Je n’échappe pas à cette règle.  

- Et quel est ton problème à toi ? intervient Ryô.  

- Tout comme toi, j’ai des comptes à régler avec l’Union Teope. Mais bon, ils n’ont pas vraiment la même origine que toi.  

- …  

- Bon, trêve de bavardage ! Il est temps d’y aller camarades.  

 

- Capitaine ?  

- Hum ? Qu’est-ce qu’il y a encore.  

- Tu tiens toujours toutes tes promesses, n’est-ce pas ? Alors promets-nous de revenir vivante.  

- Mais pourquoi me demandez-vous de tenir une telle promesse ? Dans notre métier…  

- Dans notre métier on n’a qu’une envie, c’est de survivre, la coupe Robin. C’est l’une des rares choses qui nous maintiennent au fil de la vie. Mais toi… ce soir… tu n’es pas aussi décidée que les autres fois à revenir auprès de nous.  

- Mais qu’est-ce que tu me chantes là comme idioties ?  

- Tu es incapables de mentir, capitaine, ne l’oublie pas. Et si ça t’arrive de vouloir nous cacher la vérité, tes yeux te trompent sur le champ.  

- …  

- Alors ? Tu la tiens cette promesse ?  

La jeune fille s’approche lentement de lui et l’embrasse sur la joue. Elle lui murmure quelques paroles à l’oreille, mais elle oublie que grâce à son micro, tout le monde peut l’écouter.  

- I’m very sorry, but I can’t.  

Pourquoi a-t-elle prononcé une chose pareille ? Pourquoi avoir refusé ? Cette question peut sembler pertinente à l’instant même, mais un sentiment, une émotion profonde a fait comprendre au soldat qu’il était inutile de continuer sur cette voie. Mais on peut parfaitement percer une certaine angoisse dans sa voix lorsqu’il soupire en lui répétant qu’elle possède un caractère très frustrant parfois.  

Ryô remarque alors que le regard de la jeune fille s’est quelque peu dévoilé à ce moment précis. Dans un sens, quoi de plus normale ? On dit toujours que les femmes sont plus sensibles que les hommes, ce qui fait leur faiblesse dans ce métier. Et quand il y pense, Bloody Mary, Sonia… elles ont toutes abandonné leur métier tôt ou tard, malgré leur réputation de femmes sans cœur. Alors, est-ce qu’une gamine de quinze ans échapperait à cette règle ? Le nettoyeur japonais en doute et une sorte de pincement vient lui serrer au cœur. Ce regard lui fait tant penser à celui de sa partenaire. Est-ce qu’elle souffre tant que ça de ce métier ? Si oui, pourquoi s’accroche-t-elle désespérément à ce monde ?  

- Tu t’égares, Ryô. Les questions, c’est après qu’il faudra les poser.  

Natsumi est proche de lui et il n’y avait pas prêté attention.  

Pris en flagrant délit, il sourit piteusement et hausse les épaules. Il doit avouer que ça ne donne pas une impression très professionnelle de sa part.  

La jeune fille lui fait un petit signe du doigt l’invitant à s’abaisser pour qu’elle puisse lui parler tout bas.  

N’oubliant pas cette fois de boucher le micro avec sa main, elle lui murmure au creux de l’oreille :  

- Par contre, je peux te jurer que toi, Falcon, Mick, Saeko, Miki et Kaori, vous rentrerez tous sains et saufs chez vous pour vous chamailler comme à votre habitude.  

 

Le départ est donné, chacun a sa tâche. Les deux groupes se partagent illico et les explosions résonnent déjà de toutes parts. Pour les cinq protagonistes chargés de joindre la gueule du loup, ce n’est pas le moment de regarder en arrière pour voir si les autres s’en sortent ; ils le verront bien au retour, s’ils en reviennent. Ils forment un losange parfait : Natsumi en tête, les trois hommes en ligne sur les flancs et Saeko qui ferme la marche. Frédéric s’était moqué d’elle et surtout de ses hauts talons, mais elle s’en sort à merveille, ses charmes toujours parfaitement dévoilés, évidemment. Ils se sont séparés de leur micro, car ça ne servait à rien d’autre qu’à être distrait, ce qui n’est sûrement pas la meilleure solution pour l’instant.  

- C’est encore loin à ton avis, Matt ? souffle la jeune fille.  

- Aucune idée. Gaffe !  

Un trou gigantesque se creuse en même temps que la jeune fille saute désespérément vers l’avant et atterri de l’autre côté sans trop d’encombre.  

Elle ne s’arrête pas pour attendre les autres, comme convenu. De toutes façons, elle ressent parfaitement leur présence derrière elle.  

- Ca me rappelle le bon vieux temps, songe-t-elle. Malheureusement, l’enjeu est réel, autant que le danger est bien plus périlleux. Mais je jure sur ta tombe, grand-père, que lors du lever du soleil, il ne restera plus rien de cette Alliance. Ce sera mon premier grand massacre, et certainement le dernier. J’espère sincèrement que ça marchera.  

Les explosions, trous à rats, pièges multiples se déchaîne davantage qu’ils se rapprochent de la fameuse planque, ce qui est bon signe dans un sens.  

- Ils auraient pu nous échauffer un peu plus au premier round, crie Ryô.  

- C’est parce qu’il n’y avait pas de défi au premier tour, explique Natsumi. Le problème, c’est qu’on l’a gagné pour rien puisque le deuxième compte double.  

- Ouais, c’est maintenant ou jamais, quoi ? hurle Saeko.  

- Juste. Ca y est, on arrive enfin à quelque chose.  

 

Pas possible, ils s’en sont sortis ! Pas tout à fait indemne, mais bon…question d’habitude. Natsumi saigne un peu sur le visage à cause de certains éclats. Bien protégée derrière la barrière des trois hommes, Saeko ne souffre que de cette course effrénée, tandis que du sang s’écoule de la jambe gauche de Falcon et de Ryô. Matt s’en sort avec un bras inutilisable pour le reste de la mission.  

- Ils en veulent vraiment à mon bras on dirait, ironise-t-il.  

- Ce n’est pas grave, le rassure Natsumi tout en bandant la plaie. Tu accompagneras les filles pour le retour.  

- Tu me largues.  

- Ouais.  

Un bruit sourd retentit soudain derrière eux. Une immense porte blindée s’ouvre et laisse découvrir un intérieur assez… lugubre.  

- Je n’y comprend plus rien, moi, soupire Saeko. Depuis quand est-ce qu’on laisse des ennemis entrer aussi parfaitement. Si ça tombe, ils ont dressé la table pour qu’on puisse déjeuner en leur compagnie.  

- Venant d’eux, tout est possible.  

- Ouais, ben j’espère que leur café n’est pas du jus de chaussette.  

- Ecoutez le patron d’un café minable ou il y a à peine trois pelés et deux tondus qui s’y rendent.  

- Méfie toi de ne pas être le prochain tondu, Ryô !  

- Heu… dites, vous croyez que c’est vraiment le moment pour vos disputes infantiles ???  

Les deux nettoyeurs grognent tandis que Matt ne peut s’empêcher de rire. Lui qui connaissait parfaitement Falcon auparavant, il lui semble en trouver un tout à fait différent à présent. Dans un sens, c’est tant mieux pour lui s’il a réussi à se réintégrer dans la société, ce que lui n’a pas réussi à faire.  

 

Leurs pas raisonnent sur le marbre (pas au bord de la ruine, ces gars de l’Alliance, hein ?) et les lumières s’allument au fur et à mesure de leur progression.  

- C’est beaucoup trop calme à mon goût, se méfie l’Eléphant.  

- Tout à fait d’accord avec toi, murmure Ryô. Ton avis Natsumi ?  

- Ils ont intérêt à nous garder vivant jusqu’à ce que l’échange soit terminé.  

- Mais c’est quoi cet échange à la fin ? Qu’est-ce qu’on a à échanger ?  

- Vous rien, mais moi si.  

- Attends, je t’arrête. Où se trouve ton profit d’aller leur refiler je ne sais trop quoi pour des personnes que tu ne connais pas ?  

- J’ai mes raisons.  

- Explique-toi !  

- Tu es vraiment tenace, Ryô. Malheureusement pour toi, je suis bien plus têtue que tu ne le crois. Mais si tu y tiens, disons simplement que je me suis prise d’amitié pour ta petite bande de copains.  

- Cesse de mentir.  

- As-tu des preuves que je sois une menteuse ?  

- …  

- Bien, l’affaire est close. Ah, une dernière chose, messieurs. Durant notre entretient, restez zens !  

Et ils franchissent la dernière porte.  

 

Miki et Kaori sont là. Bâillonnées et ficelées à leur chaise. Elles ont émergé de leur inconscience depuis quelques secondes à peines et sont surprises de retrouver leur partenaire face à elles.  

- Alors, mon ange, tu vois bien qu’elles sont en parfaite santé.  

Le regard que lui adresse la jeune fille lui fait comprendre qu’elle n’est pas enchantée de découvrir ses amies ainsi attachées.  

- Allons, allons. C’est par pure précaution que j’ai tenu à ce qu’elles soient quelque peu menées en prisonnières, c’est tout. Ah, les jeunes ! Ils ne savent plus vous remercier comme ils le devraient, c’est regrettable.  

- Ah, parce que je dois me montrer aimable avec toi ? Tu en as de bonnes.  

- Bon parlons affaire maintenant, veux-tu ?  

Black Spy s’approche des deux femmes et les libèrent de leurs liens. Cependant, ils les gardent solidement prisonnières de ses mains.  

- Alors, mon ange ? As-tu amené ton auréole avec toi ?  

- Non ? C’est ça qu’il veut ? s’étonne Matt.  

- Evidemment, quelle question. Qu’est-ce qui pourrait l’intéresser d’autre ?  

- Mais !  

D’un regard meurtrier, elle le fait taire. Matt sait qu’il est en tort puisqu’elle leur a bien spécifié de ne pas ouvrir la bouche une seule fois, ce qui est déjà fait.  

- Bien, poursuit l’homme en noir. Tu me la donnes et je te les rends.  

- Tsss. Tu me prends vraiment pour une imbécile ou quoi ?  

- Hahaha… ça se voit vraiment que ton grand-père t’a bien élevé.  

- Je t’interdis de prononcer son nom en ma présence, vu ?  

Un sourire sarcastique aux lèvres, Black Spy plonge ses yeux dans ceux de Ryô qui n’a toujours pas bronché.  

- Comme tu voudras. Bon ? Que faut-il faire pour que nous tombions d’accord ?  

- Je te montre mon trésor, tu nous rends tes deux prisonnières, et je te donne mon précieux.  

- Ohoho ! Je me sens quelque peu lésé dans cette transaction. Je ne marche pas.  

- N’as-tu pas confiance en ma parole ? Si je te dis que je te le donne, je le ferai. Je ne me mens jamais !  

L’homme réfléchit un court instant à la question puis accepte cet échange avec son plus beau sourire. Ce dernier fait monter en Ryô une haine sans merci. Kaibara souriait toujours de la même façon lorsqu’il était devenu complètement dingue. Ainsi, voilà le sort réservé à tous les chefs de cette fichue drogue.  

Natsumi ne s’en formalise pas. Elle plonge sa main gauche dans son coup et en ressort une petite chaîne en or au bout de laquelle brille une magnifique fée taillée dans toutes sortes de bijoux précieux.  

- Le collier ! hurle Black Spy. Alors depuis le début tu…  

- Et oui ! Depuis cinq ans que tu tentes de déceler mon secret, tu n’as jamais songé qu’il se trouvait tout le temps en ma compagnie. Je ne le quitte jamais.  

- Espèce de sale morveuse ! Tu n’es qu’une chienne qui…  

- Comme tu l’as dis toi-même : mon grand-père m’a bien élevée. Bien, maintenant que la première partie est faite, à toi de tenir ta parole.  

L’homme s’avance, les deux femmes devant lui. Arrivé à mis chemin, il balance Miki en avant (la pauvre maman, il pourrait se montrer un peu plus doux, non ?). Heureusement pour elle, Falcon a réagi très rapidement et l’a attrapé dans ses bras. Légèrement sonnée, la jeune femme se laisser aller contre le cœur de son époux.  

- Ils sont pas mimi ces deux-là ? ironise l’homme.  

- Et Kaori ?  

- Hein ? Mais je ne vois pourquoi tu la mêles à cette transaction ?  

- Tes deux prisonnières contre mon auréole, tu l’as oublié ?  

- Mais je t’ai rendu deux prisonniers, s’indigne Black Spy.  

- Quoi espèce de… et merrr… jure-t-elle une fois qu’elle a compris où il voulait en venir.  

- Et oui ! Après tout, une maman, ça porte un enfant. Une + un = deux.  

Natsumi fulmine. La colère qu’elle tentait tant bien que mal de dissimuler s’en vient à une vitesse ahurissante. Et Ryô n’est pas très rassuré lui non plus puisque sa partenaire est toujours aux mains de ce fils de …  

- Hahaha… à moins que tu ne trouves quelques choses d’autre à m’échanger, cette charmante dame restera auprès de moi. Cela ne vous dérange pas trop, mademoiselle Makimura ?  

Il lui retire le tissu grossièrement enfoncé dans la bouche et Kaori en profite pour lui balancer toutes les injures qui lui passent par la tête. La main puissante de l’homme sur sa mâchoire la fait hurler un instant puis elle comprend qu’elle doit se taire.  

- Vous avez des ressources vraiment stupéfiantes, mademoiselle. Je me réjouis à l’avance de ce que nous allons pouvoir faire ensemble.  

A cet instant même, il pose ses lèvres sadiques sur celles de Kaori qui tente tant bien que mal de se libérer de cette emprise.  

De la même façon, leur sang ne fait qu’un tour ; d’un même geste, ils saisissent leur revolver ; de deux balles différentes, ils atteignent le même point. Ryô et Natsumi ont fait feu.  

- Mais vous êtes malades tous les deux ! hurle Black Spy dont le nez saigne abondamment. Je pourrais m’amuser à la taillader devant vos yeux, alors un peu plus de respect.  

- Ote tes sales pattes d’elle et prends moi à sa place !  

La voix très aiguë de Natsumi raisonne comme un écho dans la salle mal éclairée.  

- Comment ? Ai-je bien entendu ?  

- Parfaitement. Il me reste encore une chose à échanger contre Kaori : moi. Prends moi, ainsi tu possèderas non seulement l’auréole, mais l’ange tout entier.  

- Tu te fous de moi ?  

- Pas du tout. Et puis, qui te dis qu’avec l’auréole tu seras capable de reproduire le précieux de l’ange ? Moi seule connais chacune de ses facettes, alors qu’attends-tu pour saisir ta chance ?  

- Si j’ai bien compris, tu te vends à moi ? Tu m’appartiendras enfin corps et âme.  

- Ne rêve pas tout haut non plus. Tu auras le corps, c’est déjà pas mal, non ?  

- Pas de coups fourrés ?  

- Aucun ! Tu as ma parole !  

- Entendu, j’accepte avec grand plaisir.  

- Alors nous allons avancer ensemble. Et tu confieras Kaori DELICATEMENT à son partenaire, vu ?  

- Marché conclu.  

Et tous deux s’avancent pas à pas. Un silence lourd et terrifiant s’installe dans la salle.  

Ryô ne comprend toujours pas, peut-être même encore moins que tout à l’heure. Pourquoi est-ce que Natsumi livre sa vie pour Kaori ? Il n’y pige plus rien ; il est complètement paumé dans cette affaire.  

 

Plus qu’un seul pas, un tout petit pas de la part de chacun et tout commencera, et tout changera.  

- Tu m’appartiens, enfin !  

- …  

Il se penche vers elle et l’embrasse à son tour (est-ce que mine de rien il serait aussi obsédé que notre nettoyeur ?). Natsumi sait très bien qu’elle n’a pas le droit de l’en empêcher puisque désormais, elle est sienne.  

Tandis que Black Spy prolonge ce baiser un peu trop long à son goût, elle sent un objet heurter sa langue.  

- Avale-le, lui ordonne l’homme. Elle est toujours dans mes bras.  

- Lâche-la et je l’avalerai en même temps qu’elle rejoindra son partenaire.  

L’homme desserre l’éreinte au poignet de Kaori qui en profite et coure se réfugier chez son partenaire. Celui-ci l’accueille plus par réflexe car il a les yeux rivés sur la jeune fille.  

Fidèle à sa parole, elle déglutit le somnifère qu’il lui a administré et s’effondre dans les bras de l’homme.  

 

- Et voilà, Ryô. Je la possède.  

- James, que veux-tu faire d’elle ? Qu’y est-elle pour être si spécial à un traître comme toi ?  

L’homme dévisage Ryô d’un air surpris puis se met à rire aux éclats.  

- Alors tu n’as jamais rien remarqué ? Hahaha… ta stupidité me surprendra toujours autant, Ryô. C’est à se demander si tu as vraiment retenu quelque chose de nos années de guerre.  

- Je n’ai sûrement pas oublié ta trahison !  

- Allons, allons, calme toi. Un tueur doit toujours rester maître de ses pulsions. Bien, cette nuit va s’achever bien mieux que je n’avais osé l’espérer. Nous allons tous jouer à un petit jeu très amusant. Voyez-vous messieurs dames, depuis votre arrivée dans ce bâtiment, j’ai libéré la moitié de mes hommes dehors et ils sont très certainement en train d’exterminer vos compagnons.  

- Quoi ??  

- Je ne suis pas aussi honnête que votre capitaine, lieutenant Matt. Donc, comme je le disais, mes hommes sont dehors, le reste est ici et s’est installée un peu partout.  

- Je suppose que nous allons devoir les affronter.  

- Bien deviner, Ryô. Je vous laisse une heure pour m’atteindre. Si vous arriver vivant jusqu’à moi, vous aurez droit à une jolie petite histoire… hahaha.  

Et c’est sur ce rire sadique et sur cette plaisanterie de mauvais goût qu’il les laisse dans la pièce.  

 

- Saeko et Matt, comme l’avait dit Natsumi, vous allez retourner auprès des autres en compagnie de Kaori et Miki. Et vous aller éliminer le reste des troupes de McCorner.  

- Quoi ? Mais et le capitaine ?  

- Falcon et moi, on s’en charge. N’est-ce pas Falcon ?  

- Ha, mais je ne dis pas non à une petite bagarre, moi.  

- T’en fais pas, Matt. Je ne le laisserai pas approcher de Natsumi.  

- Mais où est ton but là-dedans ? Vous avez récupéré vos partenaires et…  

- Grâce à Natsumi, le coupe Ryô. Et il est hors de question que je laisse tomber une fille qui risque sa vie pour ma partenaire, n’est-ce pas Kaori ?  

- C’est vrai. Mais je t’en supplie, laisse moi t’accompagner.  

- Que pourrais-tu faire désarmée comme tu l’es ? Dehors, il y a un stock inépuisable de bazooka, tu vas pouvoir te défoncer, ajoute-t-il dans un clin d’œil.  

- Mais je m’y oppose, résiste Matt.  

Cette fois, c’est Kaori qui intervient. Elle lui fait comprendre qu’il est blessé et qu’il ne leur sera d’aucun secours, lui non plus. Et puis… il doit avoir confiance en la parole de Ryô.  

- Très bien, je m’avoue vaincu. Mais vous avez intérêt à nous ramener notre capitaine.  

Les deux hommes lui adressent un signe de certitude (disons qu’ils lèvent leur pouce) et s’en vont.  

Kaori et Miki craignent fortement la suite des événements. Mais elles gardent espoir et comprennent parfaitement leurs compagnons. Car elles ont elles aussi une obligation commune envers le jeune capitaine : une dette de vie.  

 

 


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