Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 5 :: Chapitre 5 : Journée de détente

Published: 07-09-03 - Last update: 07-09-03

Comments: J'ai toujours voulu écrire une histoire de suspence. Mais un suspence qui apparait petit à petit, sans que l'on ne l'apercoive vraiment. J'espère que certain se sont déjà posé certaine question avec le chapitre précédent, sinon, ce n'est pas grave... Je vous souhaite une agréable lecture.

 


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Ryô allonge doucement Kaori sur le lit de la chambre d’hôtel. Il la regarde et sourit ; ce qu’elle peut être mignonne lorsqu’elle dort, on croirait voir un ange !  

Quand on pense qu’elle lui avait dit qu’elle l’attendrait en bas, en fait, elle aurait été incapable d’aller plus loin. Il l’avait suivit de cinq minutes à peine, et elle s’était déjà endormie sur un banc près des escaliers. Il y a vraiment de quoi rire.  

Bon, il doit bien être six heures du mat’ maintenant, et là il est complètement épuisé. Tant pis si sa partenaire le réveille en hurlant tout à l’heure, au moins il aura pu se reposer un peu.  

Heureusement que les hôtels du quartier sont habitués aux visiteurs retardataires. Ca vous viendrait à l’idée de demander une chambre tôt le matin pour la nuit ? Mais bon, on est à Shinjuku et il y a pas mal de guindailleurs qui profite de la nuit jusqu’au bout. Et puis… tant que les clients payent…  

Le réceptionniste lui avait proposé une chambre assez luxueuse et petit-déjeuner au lit. Admettons que même s’ils se réveillent pour le dîner, ils pourront se restaurer. Seul problème : il les avait pris pour de jeunes mariés. Par conséquent, le lit était très grand, mais il n’y en avait qu’un.  

Oh, et puis zut, Kaori ne va quand même pas en faire un plat pour une petite grâce matinée, tout de même ?! Ryô en a vraiment mare de penser à des choses aussi futile. Son esprit comme son corps d’ailleurs réclament quelques moments de repos bien mérité.  

Alors, sans faire de bruit, il s’installe à la droite de sa partenaire et presque aussitôt que sa tête se dépose sur l’oreiller moelleux, il s’endort.  

 

13h16. Kaori émerge lentement de son sommeil. Drôle de sommeil en y pensant, sans le moindre rêve. Ca lui arrive si rarement. Surtout après l’histoire que Ryô lui a racontée la veille, ou plutôt… tôt ce matin. Elle doit bien admettre qu’elle savait que Aya était la femme de son coéquipier, c’est écrit noir sur blanc sur son testament. Mais de là à imaginer qu’elle avait été la sœur d’armes de Ryô… Comme quoi, le meilleur dicton du monde reste le plus fidèle à la réalité : Amour quand tu nous tiens !  

Elle voudrait bien descendre du lit quand elle se rend seulement compte qu’elle n’est pas dans sa chambre, ce n’est même pas l’appartement qu’elle partage avec son partenaire, d’ailleurs. La décoration est somptueuse, pour ne pas dire luxueuse. Les fenêtres sont immenses, drapées de tentures rouges bordeaux en velours soulignées de fils dorés. Ah, oui, c’est juste ! Elle se rappelle à présent qu’ils avaient décidé d’un commun accord de passer la nuit à l’hôtel. Mais comme elle s’est endormie avant même de quitter la tour panoramique de Shinjuku, elle s’en souvenait à peine.  

Se redressant paresseusement sur le tendre matelas, elle sent quelque chose glisser sur ses hanches. C’est tout juste si elle ne hurle pas de surprise ou de peur. Elle regarde vivement ce qui l’a effrayée de si grand matin pour découvrir le bras Ryô qui avait glissé en même temps qu’elle s’était redressée.  

- Alors là ! Tu exagères franchement, dit-elle d’une voix faussement énervée.  

Le nettoyeur dormait toujours. Elle n’avait pas remarqué que son coéquipier partage le lit avec elle. Ca lui fait repenser à la conversation qu’ils avaient eue.  

- Il me semble d’avoir dit que je ne voulais pas partager la même chambre, ou du moins, le même lit !  

Puis son regard accusateur se transforme en un attendrissement profond.  

- Tu ressembles à un petit garçon quand tu dors, Ryô, murmure-t-elle. Et ça te donnes un air vraiment craquant.  

Sans même s’en rendre compte, elle se penche sur lui et frôle son front de ses lèvres.  

Puis, non sans honte, elle décide de se lever hâtivement et de se diriger vers la salle de bain. Après avoir couru toute la nuit, une bonne douche serait la bienvenue.  

 

Ryô entend les bruits de l’eau qui coule dans la salle de bain. Ca doit bien faire cinq bonnes minutes que son cœur bat la chamade. Il s’était réveillé quelques minutes avant sa partenaire, mais trop heureux de pouvoir la sentir si près de lui, il n’avait pas voulu bouger. Et comme toujours, il avait joué les lâches en faisant semblant de dormir.  

Il ouvre les yeux et s’assis sur le matelas, une main posée sur le front à un endroit très précis…  

- Je ne comprends pas, souffle-t-il. Mais enfin comment est-ce qu’elle fait pour ne pas m’en vouloir ? Je m’étais toujours attendu à ce qu’elle s’en aille sur le champ si je lui racontais cette histoire.  

Cette remarque prouve à Ryô qu’il ne connaît pas encore Kaori aussi bien qu’il le prétend. Mais bon… il avait « sauté » le grand épisode aussi. Après tout, si elle avait lu le testament, elle devait déjà savoir qu’il avait épousé une femme. Mais est-ce qu’elle se doutait que… ?  

Chassant quelques instants ses idées noires, le nettoyeur se lève et va tirer les tentures. Le soleil se tient haut dans le ciel, réchauffant avec entrain l’atmosphère. Un calendrier est disposé sur le petit bureau de la chambre : 26 mars. Tiens ? Voilà qu’aujourd’hui, il vient d’avoir 35 ans ! Même si ce n’est ni son âge ni sa date de naissance exacts, ce jour représente beaucoup pour lui. Le jour de la rencontre d’une femme exceptionnelle. Après tout, lorsqu’elle était lycéenne, elle était bien moins attirante que maintenant… hahaha…  

Dans un sens, ça fait seulement cinq ans qu’il fête ce qu’on appelle un anniversaire. Même après cette fichue guerre, Aya et lui ne prêtaient aucune attention à ce jour. Comment pouvaient-ils ne fusse que savoir que ça existe ?  

Aya… Non de Dieu, va-t-elle le hanter jusqu’à la fin de ces jours ??  

Crispé, appuyé contre le chambrant de la fenêtre qu’il vient d’ouvrir, la mélancolie regagne à nouveau du terrain. C’en devient à la fois énervant que déprimant. Et il n’y peut rien.  

- Quelque chose ne va pas, Ryô ?  

Kaori venait de sortir de la salle de bain avec un peignoir jaune paille de l’hôtel. Ses cheveux tout dégoulinant laissaient couler de temps à autre quelques goûtes sur son visage, traçant ainsi les courbures tellement sensuelles du visage de la jeune femme.  

Ryô se mord encore les doigts de penser à ça dans un tel moment. Mais sa partenaire n’y prête aucune attention.  

- Ca va Ryô ? répète-t-elle sans trop oser demander de réponse. Tu as l’air comme… déprimé.  

- Il y a de quoi être déprimé, je suis un vieux croulant !  

- Hein ?  

Ayant opté pour la blague, Ryô avait pris une pose de gamin et pleurnichait sans raison apparente. Kaori en est tombée à la renverse. Elle ne s’attendait absolument pas à ce genre de situation à ce moment précis. Comme toujours, son partenaire se défile…  

- Mais c’est vrai quoi !  

Kaori décide de jouer le jeu avec lui. Après tout, elle en a tout autant besoin.  

- Allons, mon petit chou. Raconte un peu à maman ce qui ne va pas. Pourquoi dis-tu que tu es vieux ?  

- Parce qu’aujourd’hui… j’ai 35 ans ! Si les femmes l’apprennent, alors plus jamais elles n’accepteront de sortir avec moi.  

- Ah bon, ce n’est que ça ton problème.  

Passant du gamin à l’adolescent enragé, Ryô force encore la plaisanterie.  

- Mais oui. T’aurais envie toi d’accepter un rendez-vous avec un gars de mon âge ????  

- Pourquoi pas ? murmure-t-elle pour elle-même.  

Puis reprenant d’une voix plus forte, elle lui fait remarquer que depuis qu’elle le connaît, il se présente toujours pour un garçon de 20 ou 23 ans, grand maximum. Alors, ce n’est pas pour un an d’exagération supplémentaire que ça va changer.  

Ryô ne répond pas. Non pas à cause de la remarque tout à fait véridique de Kaori, mais plutôt à cause du murmure qui lui était parvenu à ses oreilles.  

- Bon, si tu allais prendre ta douche maintenant ? J’aimerais bien aller manger un morceau après.  

- Pas la peine, il suffit de téléphoner à la réception et ils l’apporteront sur un plateau d’argent dans la chambre. Mais bon, je ne suis pas contre une bonne douche. Tu veux bien passer commende pour moi ? Comme ça, ce sera prêt pour quand j’aurais fini.  

- Compris. Mais on est dans quelle chambre.  

- 069, je crois.  

- OK, je m’en charge. Oh, mais au fait. (Elle s’approche de lui et dépose un petit baiser sur sa joue gauche) Bonne anniversaire, partenaire.  

- Merci.  

Et s’en allant (faut-il répéter le « lâchement » ?) vers la salle de bain, il sent son cœur recommencer sa course folle.  

 

Après un copieux dîner, Ryô et Kaori décident de faire un petit tour dans l’hôtel. Puisqu’ils ont droit de rester dans le bâtiment jusque dix-huit heures, autant en profiter.  

Il s’agit vraiment d’un somptueux hôtel : il représente un croissant de lune à l’intérieur duquel a été construit un globe de verre. Et dans ce globe, le rêve des vacanciers : une vraie plage. Du sable, de l’eau douce, des transats et des bars pour le ravitaillement. Des rayons UV qui font croire à un vrai soleil d’été. Des magasins de grandes modes mondialement connues sont installés à l’entrée et c’est peu dire si les deux coéquipiers ne se trouvent pas dans un palace pour richards.  

- Mais enfin Ryô ! Combien as-tu payé pour passer une seule nuit dans un palais pareil ?  

- Bonne question, je ne m’en souviens plus très bien. Je te rappelle que j’étais légèrement bourré quand je suis arrivé ici.  

- Mais enfin ! Le peu d’argent qui devait nous rester a du y passer ! T’es idiot ou quoi ?  

- Heu… en fait je ne te l’ai pas encore dit mais…mais j’avais l’intention de le faire, crois moi.  

- Ryôôôôôôôôô…(voix un peu trop mielleuse) Qu’est-ce que tu as encore fait ?  

- Ben, la semaine dernière, j’ai travaillé avec Saeko. Je devais arrêter un gang qui avait l’intention de s’emparer du fourgon transportant tout l’argent de l’International Bank de Tokyo. Et comme les autres flics étaient au courrant, je n’ai pas pu être payé par Saeko. Et j’ai reçu la semaine dernière un chèque de 300 000 yens pour les risques que j’ai couru, avec les compliments du directeur de la banque.  

- Et pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ?  

Décidément, la jeune femme est beaucoup trop calme et sereine. Se pourrait-il que la soirée d’hier ait eu de telles conséquences sur son comportement ?  

- En fait, je me suis dit que si tu n’en savais rien, tu ne saurais pas que j’avais gagné de l’argent et donc… J’aurais voulu pouvoir en profiter un peu, ajoute-t-il avec le regard lubrique et la bave aux lèvres.  

- Mais bien sûr, je comprends très bien, après tout c’est ton argent, je n’ai rien à voir là dedans.  

- Mais qu’est-ce qui se passe ici ? pense Ryô. Eh l’auteur ! Tu peux me dire ce que tu fous ? T’as l’intention de faire de Kaori une gentille femme de ménage qui accepte tout ou quoi ?  

- Auteur : Pas du tout, ce ne serait plus marrant. Regarde plutôt en direction de ta partenaire.  

Ryô se retourne. Kaori s’est arrêtée et ne bouge plus. Elle semble hypnotisée par le sol en marbre rose et le nettoyeur ne comprend absolument plus rien à cette situation.  

Puis, la jeune femme redresse la tête. Ses yeux lancent des éclairs à des kilomètres à la ronde. Son corps est traversé de spasmes nerveux, puis, soudain, tout se déroule à une vitesse hallucinante. Une ENORME massue apparaît entre ses mains et sans qu’il ne puisse voir le coup arriver, Ryô se retrouve encastrer dans une colonne en marbre blanc. Sur son arme de torture se trouve le gentil compliment : Sombre crétin ! Va en enfer !  

- Auteur : Satisfait Ryô ?  

- Fe frois que fu aurais fu éfargné fette paufre folonne.  

- Auteur : Bof, c’est pas à moi.  

 

Ryô est assis sur un siège près de la cabine de sa partenaire depuis plus d’une demi-heure. Puisqu’il y a une piscine à l’hôtel, pourquoi ne pas se baigner un peu? Et comme il doit se faire pardonner pour l’argent caché, voilà que Kaori le dépense en folie vestimentaire.  

En fait, c’est plutôt la vendeuse qui s’amuse à prendre Kaori pour mannequin. Il faut avouer qu’elle en a toutes les formes généreuses et pas un brin de graisse. Pffff, et dire qu’il avait songé prendre un peu de bon temps, l’argent va très certainement lui filer entre les doigts.  

Tendant l’oreille derrière la porte fermée du magasin, Ryô écoute attentivement chacun des commentaires que les deux femmes s’envoient depuis le début de l’essayage.  

- Mais enfin ! Je ne peux pas porter un tel maillot !  

- Mais rendez-vous compte, madame, le nombre de femmes qui aimeraient avoir votre silhouette dans le seul but de revêtir un aussi beau maillot.  

- Ah mais je n’ai jamais dit qu’il était laid, seulement, ce n’est pas mon genre. Ca ne m’ira certainement pas.  

- Au contraire, croyez-moi, tous les hommes s’arracheront les yeux pour ne pas vous regarder. Et puis, je suis persuadée que votre mari en restera complètement abasourdi.  

- Et, je vous ferai remarquer que cet énergumène qui commence à s’impatienter devant la porte est mon partenaire de travail, pas mon mari.  

- Oh, toutes mes excuses, mademoiselle. Vous formez un si joli couple que cette idée ne m’a jamais traversé l’esprit.  

- Comment ça un joli couple ?  

Kaori se souvenait que la jeune serveuse avait vu toute la scène de la massue et qu’elle s’était mise à rire aux éclats en les voyant. Elle avait sans doute songé à une dispute passagère de jeunes mariés.  

- Bon, alors raison de plus pour essayer ce maillot. Si vous souhaitez séduire l’homme que vous aimez, autant mettre tous les atouts de votre côté.  

- Mais non… mais je n’ai pas envie de… vous vous trompez, je…  

Et voilà, sa timidité maladive et exaspérante reprend à nouveau le dessus sur son sang-froid et son bon sens. Dès qu’il s’agit de ses sentiments envers Ryô, elle s’emporte beaucoup trop vite. Pas étonnant que tout le monde est capable de voir tout l’amour qu’elle porte en elle pour son partenaire. Mais alors, pourquoi reste-t-il aveugle, lui ?  

- Bon d’accord, lance-t-elle tout à coup. Je vais l’essayer pour vous faire plaisir. Mais rien ne dit qu’il me plaira.  

- Merci, mademoiselle.  

Et la demoiselle sort de la cabine pour laisser à Kaori l’intimité de se changer. Elle s’approche d’un Ryô à moitié endormi et lui sourit.  

- Vous désirez quelque chose, monsieur ?  

- J’aimerais que ma partenaire se dépêche un peu. Si elle passe trop de temps ici, ça ne vaudra même pas la peine d’aller voir le bord de la piscine.  

- N’avez-vous pas besoin d’un maillot vous aussi ?  

- Si, mais je l’ai déjà choisi.  

- Et vous ne l’essayez pas ?  

- Ben… il faudrait pour cela qu’elle se décide à sortir de la cabine.  

- Oh, mais ça ne devrait plus tarder monsieur, lui dit-elle non sans malice.  

Ryô ne comprend pas tout de suite, mais dès que sa partenaire apparaît de l’arrière de la boutique, c’est à peine s’il ne doit pas se mordre les lèvres pour ne pas en baver.  

Kaori est tout simplement sublime. Il n’y a pas d’autre mots existant pour la décrire.  

Il attendait depuis une demi-heure, mais il aurait bien attendu une heure supplémentaire s’il avait su qu’il aurait droit à un tel spectacle.  

Le maillot ressemble plus à un bikini. Bleu azur, il révèle à merveille la couleur pâle de la peau de Kaori. Mais ce n’est pas temps la couleur qui subjugue, mais la découpe. Car pour être découpé, il l’est.  

Du cœur des deux seins de la jeune femme débute un trou qui, petit à petit, s’élargit pour finir à dévoiler presque entièrement le ventre de la jeune femme. Le dos est encore plus découvert, les bretelles se rattachant à son cou.  

Dans un sens, il comprend à présent pourquoi son équipière était si sceptique à l’idée de porter un tel maillot, mais là, il était hors de question qu’elle en prenne un autre.  

 

Finalement, Kaori et Ryô sont arrivés au bord de la piscine avec les maillots qu’ils avaient acheté. Le nettoyeur se devait de ne pas quitter sa partenaire une seule seconde des yeux, car bien trop d’hommes bavaient sur son passage, maudissant le beau gosse qui l’accompagnait.  

- Ryô. Je ne me sens pas vraiment à l’aise là. J’ai l’impression que tout le monde me dévisage.  

- Pourquoi est-ce qu’ils perdraient leur temps avec toi ? Tu te trompes, ils ne savent pas eux-mêmes ce qu’ils regardent, alors…  

Kaori est déçue. Elle qui croyait qu’elle ferait de l’effet, elle s’était encore une fois trompée. Oh, bien sûr, elle sait parfaitement que Ryô lui ment et que tous ces hommes ont bel et bien le regard fixé sur elle. Mais ce n’est pax eux qu’elle aimerait séduire, mais l’homme de sa vie. Eriko ne cesse de lui dire de le charmer avec sa beauté naturelle qu’elle croie toujours inexistante. Mais tout compte fait, ça ne change rien à la situation : Ryô la regarde toujours comme un garçon manqué.  

- Bon, moi je vais me baigner, dit-elle en se dirigeant vers le plongeoir.  

- Je parie que tu n’oseras pas sauter de la grande planche.  

- Ah oui ? Attends un peu et tu vas voir.  

Et voilà, le tour est joué. Le regard triste de Kaori est parti en même temps qu’elle relève ce nouveau défi. Il la connaît très bien, et sait ce qu’il doit dire ou faire pour lui faire oublier ses tracas.  

Ryô installe les deux draps de bain sur deux transats au bord de l’eau, ainsi, il pourra surveiller sa partenaire.  

La voilà arrivée en haut de l’échelle. Il ne s’était pas aperçu que la planche est si haute. Et si Kaori faisait un mauvais mouvement, elle pourrait se faire très mal avec un tel plongeon !?  

Apparemment, la hauteur ne tracasse pas la jeune femme. Au bord de la planche, elle agite le bras droit et lui crie :  

- Surtout regarde-moi bien.  

- Tant fais pas pour ça, répond-il en secouant le bras à son tour.  

C’est à ce moment qu’il aperçoit les regards assassins des autres baigneurs et paresseux sur leur transat. Ils le défient tous du regard. Des yeux balançant des injures venimeuses comme quoi ce n’est pas un gars comme lui qui mériterait beauté et générosité réunies en une seule personne. Mais le nettoyeur n’a que trop l’habitude de ce genre de regards et c’est avec une aisance déconcertante qu’il leur répond, ou plutôt qu’il les fusille : On ne touche pas à la belle !  

Et Kaori s’élance. Avec grâce et souplesse, elle accomplit quelques saltos avant de plonger délicatement dans l’eau.  

- Ouaw, ce qu’elle est bonne. Aller viens Ryô, elle est presque chaude.  

- Bof.  

- Allez ! Quand c’est pour masser le cul des belles, tu oserais à plonger dans l’océan arctique, alors amène-toi.  

Sur ce, elle sort de l’eau et attrape son partenaire par le bras. Elle rie aux éclats et le nettoyeur ne peut pas retenir longtemps ses envies. Alors il se soulève, l’attrape par les épaules et… (roulements de tambours) la pousse dans l’eau.  

- Espèce d’idiot !  

- Hahaha…  

- Attends un peu, tu vas voir.  

Ce rapprochant de lui le plus possible, elle se met à lui balancer de l’eau par la force des bras. Ryô se retrouve bientôt complètement trempé et n’a plus qu’une seule solution, plonger dans la piscine pour prendre sa revanche.  

Ainsi commence une folle bataille aquatique. D’un côté la beauté et la grâce, de l’autre la force et l’endurance.  

Malgré les apparences, la jeune femme ne se laisse pas dominer si facilement.  

 

Dix-huit heures arrivent à grands pas. Il sera bientôt temps de rendre les clés et de ranger cette journée dans les bons souvenirs de la mémoire.  

Ryô et Kaori avaient trouvé un petit banc dissimulé dans la flore plantée un peu partout dans la coupole.  

Tous deux soufflaient, tentant de récupérer une respiration plus ou moins calme.  

- Ben dis donc. Tu as pas mal d’endurance, partenaire.  

- Tu vois que les femmes ne sont pas aussi faibles qu’elles en ont l’air.  

- Oui, mais je ne sais pas si tu entres dans la catégorie féminine.  

- Oh, arrête deux minutes avec ça, s’il te plait !  

- Bon, bon… Ca va, du calme.  

Kaori se lève et remonte l’essuie sur ses épaules.  

- Merci beaucoup Ryô. J’ai vraiment bien apprécié cette journée.  

- De rien. On en avait tous les deux besoins après une nuit aussi agitée.  

- Oui, je crois aussi...  

- Tu n’as pas l’air tout à fait convaincue.  

- T’en fais pas, ça va. Mais j’aurais préféré tout finir en une conversation. Mais comme tu l’as souhaité ainsi, il faudra que l’on parle encore une fois, en toute confiance.  

- Que veux-tu dire, Kaori ?  

- Tu le sais très bien, Ryô. Tu as fortement hésité hier lorsque tu as parlé de ton retour en Amérique après six ans d’absence. Tu es retourné auprès de ta femme, mais pour une raison bien précise, n’est-ce pas ? Ne le cache pas, je le sais très bien. Je te connais et je suis persuadée que tu as encore essayé de dissimuler quelque chose.  

Elle lui tourne le dos, pourtant Ryô peut sentir que des larmes commencent à couler sur ses joues, et il s’en veut. Il a eu peur la veille de lui raconter cette partie précise. Il avait peur qu’une fois ajoutée au reste de l’histoire, Kaori ne puisse plus le supporter. Mais il ne veut pas qu’elle s’en aille et encore moins qu’elle soit triste.  

Alors il la rejoint. Leurs corps ne sont plus séparés que par quelques centimètres. Il lui suffirait d’une simple geste pour pouvoir enfin effleuré la peau douce et délicate de sa partenaire, mais ce n’est vraiment pas le moment.  

- Je suis désolé, Kaori. J’ai eu… j’ai eu peur, très peur même. Je pensais que tu ne voudrais plus me voir si tout mon passé devait t’assaillir d’un coup sec comme ça.  

- Est-ce une raison pour toujours te taire ?  

- Je suis désolé, répète-t-il impuissant. Kaori, tu comptes beaucoup pour moi et te voir pleurer me fait souffrir énormément.  

La gaffe, mais trop tard la phrase est sortie. Kaori se retourne lentement, et son regard rougi par les larmes croise celui de Ryô. A quelques mots prêts, c’était presque une déclaration qu’il venait de lui adresser.  

- Si c’est vrai, Ryô. Alors prouve le moi et raconte moi tout ici et maintenant. Je veux tout savoir.  

- A une condition.  

- Laquelle ?  

- Ca te dit de rester une journée en plus ici ?  

- Hein ?  

- Oui, c’est mon accord. Ma parole contre une journée supplémentaire ici au bord de la piscine.  

La jeune femme n’en croit pas ses oreilles. Depuis hier, c’est vraiment le monde à l’envers dans son petit univers autrefois si paisible.  

- Marché conclu, finit-elle par dire. Mais tu as intérêt à ne plus rien me cacher.  

- Promis, soupire-t-il.  

- Alors je t’écoute. Raconte moi tout au sujet d’Emeraude.  

Ce prénom. Comme une flèche qui vous transperce, ce nom lui fait encore plus mal que celui de sa femme. Mais alors, Kaori le sait déjà ??  

 

 


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