Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 26-08-03

Last update: 22-11-03

 

Comments: 27 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Un étrange morceau de son passé retouche à nouveau Ryô. Avec Kaori, il fera tout pour retrouver sa fille...

 

Disclaimer: Les personnages de "Histoire passée, espoir avenir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Histoire passée, espoir avenir

 

Chapter 10 :: Chapitre 10 : Le tournoi

Published: 18-10-03 - Last update: 18-10-03

Comments: Coucou! Ce chapitre est très spécial car il restera la preuve de ma "distraction" au cour de math. A vrai dire, dès que je m'ennuie, je prends une feuille de papier et laisse mon esprit vagabonder avec notre cher City Hunter. Seulement voilà, comme le cour de math n'était pas très intéressant dirons-nous, j'ai pris une feuille et j'ai écris quelques lignes. Malheureusement pour moi, le prof m'a vue... bon, il m'a quand même rendu ma feuille en fin d'heure, c'est déjà ça. C'est pour ça que je n'ai pas voulu changer trop le texte brouillon, car je trouvais cette expérience marante... même si elle marque une petite honte sur mon cour de math... ^_^;... Sur ce, bonne lecture et merci beaucoup pour tous vos commentaires, continuez à me donner vos avis, ça me donne chaud au coeur...

 


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Jeudi, 7h03.  

Le soleil se pointe lentement à l’horizon au-delà de l’étendue océanique calme et paisible. Une légère brise souffle à l’occasion, légère mais assez forte pour faire flotter quelques grains de sable et transporter les premières mouettes éveillées.  

Au milieu des galets, une jeune fille en training s’est assise depuis déjà un bon quart d’heure en attendant que le soleil lui fasse découvrir son merveilleux spectacle matinal. Peut-être est-ce d’ailleurs la raison pour laquelle celui-ci s’est enjolivé à l’aurore…  

Un homme en vêtement de sport gris et kaki, d’une grandeur impressionnante mais d’une carrure tout ce qu’il y a de plus basique, s’approche d’elle d’un pas tranquille et posé. La jeune fille ne détourne pas son regard mais s’adresse à lui dans une langue étrangère :  

- Tu es en avance, c’est bien.  

- Hé, je sais que tu aimes ça ! Peut-être que ça me permettra d’obtenir une promotion.  

Tous deux rigolent presque silencieusement. Puis, elle l’invite à s’asseoir auprès de lui, le visage toujours figé vers l’océan.  

- Ca me fait vraiment plaisir de te voir, avoue l’homme. On commençait à se demander si tu ne nous avais pas oublié.  

- Stupidité absolue ! crie presque la demoiselle.  

- Je sais, je sais… c’est juste une façon détournée de dire que tu nous manques.  

- Moi, je préfère que l’on me parle franchement et directement.  

- Et tu appliques parfaitement cette règle également. Enfin…  

Il s’étire et s’allonge paresseusement sur le dos.  

- Comment vont les autres à part ça ? demande la fillette après un moment de silence.  

- Pas trop mal. Je les maintiens en forme.  

- Et toi ? Qui te tiens en forme ? ironise-t-elle.  

- Ben, je ne fais qu’appliquer ce que tu nous faisait faire… et comme je l’exécute en même temps, ça doit être bon, non ? Même s’il faut avouer qu’on dort moins bien la nuit.  

La jeune fille éclate de rire cette fois-ci.  

- Alors ? Où en est ton plan ? questionne l’homme.  

- Enfin les choses sérieuses qui s’amènent, dirait-on. Tout va bien. Il ne devrait y avoir aucun problème.  

- Et tes « gardes du corps » ?  

- Encore bien meilleurs que tout ce que je pouvais espérer, répondit-elle dans un sourire vague.  

- D’après ce que j’ai entendu dire, ce sont plus que de simples mecs, ces gars-là.  

- En effet. Ils sont tous trois très redoutés dans ce pays et en Amérique. Même si leur réputation s’amène tout doucement chez nous…  

- Non ! Tu veux dire que… l’interrompt l’homme en se redressant à moitié.  

- Et oui ! Falcon, Mick Angel et…  

- City Hunter…  

- Bravo, dit-elle tout en s’allongeant à son tour.  

- Et à part ça, ça ne change rien à nos plans ?!  

- Rien du tout…  

- Mais enfin ! Ils ne sont pas à prendre avec le dos de la cuillère ces gars-là. Rien ne leur échappe.  

- Et je suppose que tu es bien placé pour le savoir, n’est-ce pas ? Puisque contrairement à moi, ton passé en garde une certaine trace...  

- …  

- Ne t’en fais donc pas. Leur réputation n’est pas surfaite, je dois l’avouer. Mais… ce ne sont que des hommes, supérieurs à la moyenne, certes, mais ils n’en restent pas moins des hommes. Je suis persuadée que les gars seront capables de mener la mission à bien malgré ce petit problème qui nous est imposé.  

- Si tu le dis. Donc, on se maintient au plan officiel.  

- Mhmmmm… est la seule réponse qui parvient à l’oreille de l’homme.  

- Quoi ? Il y a un changement ?  

- Je l’espèrerais presque, tu sais.  

L’homme semble quelque peu interloqué, puis comprenant rapidement ces dernières paroles, s’allonge auprès de son amie.  

- Toi et les choses imprévues. Pourquoi les préfères-tu à la monotonie ? Tu te compliques tellement l’existence que ça en devient dingue.  

- Tu es mal placé pour me poser une telle question, je crois.  

- Moi, je vais sur ma quarantaine, ma belle. Je ne peux plus changer mes idées et ma vie. Mais toi… la vie te sourit à peine, je trouve que tu devrais profiter de cette chance.  

- Hum… Ca fait déjà cinq ans que tu me répètes la même chose.  

- Et malheureusement pour moi, tu es beaucoup plus têtue que je ne le suis ; ce qui, soit dit en passant, n’est pas peu dire.  

Il tourne son regard sur le visage pâle de la demoiselle. A quoi peut-elle bien songé à présent, rien ne le laisse deviner. Elle regarde le ciel, comme si elle espérait un signe divin. Mais, dans un sens, est-ce que son regard se porte aussi loin ?  

- Bon, j’vais devoir y aller, moi, murmure l’homme tout en restant dans sa position reposée.  

- Moi aussi, je ne voudrais pas qu’il remarque mon absence.  

- On reprendra vite contact de toute façon. Pour l’instant, j’ai assez d’informations pour rassurer les gars.  

- Dis leur bonjour de ma part.  

- Autant de leur part.  

Il se lève et s’en va de la façon calme et silencieuse avec laquelle il était arrivé quelques minutes plus tôt.  

La jeune fille est debout elle aussi, le regardant s’éloigner peu à peu au loin, de l’autre côté des rochers.  

Mais avant de disparaître complètement, l’homme se retourne et lui adresse un salut militaire, ses lèvres semblant souhaiter un « Bonne chance, capitaine. Prenez soin de vous ». Ce salut lui est rapidement retourné par une femme-enfant droite et fière, clamant presque « A bientôt, lieutenant ».  

 

La journée est déjà bien entamée et voilà une bonne heure que la bande s’est réunie, en retirant Saeko prise dans d’autres affaires et Kazue partie effectuer d’importantes recherches à Hokkaido.  

Natsumi était rentrée sans faire le moindre bruit alors que Ryô et Kaori dormaient encore. Même si elle n’est pas certaine que le nettoyeur ne l’ait pas entendue ce matin, du moment qu’il se tait à ce sujet, elle s’en fiche pas mal.  

Normalement à ce qu’ils avaient prévus la veille, ils devraient se mettre en accord sur l’horaire complet – précis à la seconde près – de la journée de dimanche. Mais bon… c’est ce qui était initialement prévu pour ce début de journée. La réalité est apparue très opposée aux yeux du jeune mannequin.  

Pour être très clair et ne pas tergiverser inutilement, depuis que tout le groupe s’est réunis au Cat’s Eye, on n’entend que des hurlements dans tous les sens : d’un côté Ryô et Mick qui sautent de plus en plus fréquemment sur la future maman qu’ils trouvent « à croquer » dans ses nouveaux vêtements. D’un autre côté, Falcon et ses coups de missile accompagnés de la massue « C.S.N.P.C.T. » (Correction Suprême des Nettoyeurs les Plus Cons de la Terre) de la part de notre chère Kaori.  

Au milieu, Miki qui sert son énième thé à la menthe à Natsumi qui le sirote sans trop faire attention au cafarnaüm qui se déroule à deux centimètres de ses cheveux. Miki non plus ne prend pas part à cette gaminerie ; elle espère simplement qu’ils vont rapidement cesser ce jeu stupide avant que son café ne tombe en lambeaux.  

- Au fait, Miki, j’ai une faveur à vous demander mais, comment dire, tu es la seule en état de m’écouter…  

La femme acquiesce d’un signe de tête presque découragé.  

- Je suis vraiment désolée. Une telle pagaille n’a pas lieu très souvent (environ toutes les deux semaines seulement) et il faut que tu y participes.  

- Hahaha… Ce n’est pas grave. Je trouve ça marrant que des adultes se chamaillent comme des gosses.  

- Malheureusement, ça prend des proportions incontrôlables à cause de leur âge…  

- Relax, Miki. Dis toi que tu seras déjà prête pour tes enfants à venir…  

- Si j’en ai d’autre…  

- Je trouve en effet que tu en a déjà pas mal.  

Faisant un clin d’œil à son amie, Natsumi se retourne en soupirant.  

- Ah mon avis, il faudra quand même que tu mettes les points sur les i. Parce que, quand le bébé sera là, même s’il ne se tracasse jamais de rien, un tel vacarme le réveillera à coup sur !  

- Au fait, c’est quoi ce que tu voulais nous demander ?  

- Heu… en fait, j’ai vu une affiche parlant d’un petit tournoi amical de tir à l’arc traditionnel demain soir au temple Ikomoji… Et je me demandais si…  

- Tu aimes bien le tir à l’arc ? se surprend Miki.  

- Je sais que je n’en ai pas l’air, mais je suis vraiment un garçon manqué en ce qui s’agit de mes goûts et loisirs.  

- Maintenant que tu me le dis, je me souviens avoir vu cette affiche hier quand on s’est promené en ville. Ca te plairait d’y aller ?  

- Ben… je ne te l’aurais pas demandé au sinon.  

- Bon, je vais voir ce que je peux faire pour toi. Mais avant tout… je crois qu’il va falloir attendre encore un moment.  

Libellules et corbeaux défilent inlassablement de long en large dans la pièce, laissant derrière eux lignées déconcertantes. (c’que c’est bôôô !!!)  

 

Vendredi 17h21.  

La veille, Natsumi avait réussi a exposé sa requête à la bande.  

Autant avouer qu’elle avait eu l’occasion de siroter quelques milkshakes avant qu’ils ne se décident ENFIN à cesser leur bataille de gamin. Honnêtement, la jeune fille s’était étonnée en constatant que les 4 murs du café tenaient encore debout après ça.  

Bref, grâce à l’aide que Miki lui avait apportée, elle avait réussi à convaincre les autres. Kaori s’était immédiatement réjouie de cette nouvelle car elle commence vraiment à en avoir mare de rester cloîtrée chez elle tous les soirs. L’éléphant n’avait rien dit de spécial, si ce n’est qu’il avait encore pointé son canon devant Ryô et Mick qui espéraient bien rencontrer de jolies petites prêtresses en kimono traditionnel…  

Cependant, Ryô n’avait pas consentit à la laisser participer au tournoi sur le champ, du moins n’avait-il rien dit.  

Mais, même si personne d’autre qu’elle ne l’avait entraperçu, Natsumi avait remarqué son regard chercher un tant soit peu d’aide autour de lui. Que pouvait-il bien redouté ?  

 

Temple Ikomoji.  

- Ben dis donc, siffle l’américain. Il n’est pas petit ce temple.  

Petit ? Ce n’est en effet pas le premier mot qui vous vient à l’esprit lorsque vous apercevez ce temple pour la première fois.  

Immense temple de marbre, principalement du blanc, l’Ikomoji recèle de nombreux trésors merveilleusement bien conservés : peintures, gravures, poteries…  

- Ouaw ! s’exclame Miki. Je ne suis encore jamais venu faire un tour dans ce temple ! J’ignorais d’ailleurs qu’il pouvait y en avoir un aussi somptueux dans cette ville.  

- Il faut quand même avouer que l’on ne se trouve pas vraiment dans le bon quartier, dit Kaori.  

- Soyez les bienvenus dans notre modeste temple, messieurs dames, les salue une voix calme.  

Un moine relativement âgé s’approche lentement d’eux, les saluant respectueusement.  

- Bonjour, répondent-ils tous ensemble.  

- Puis-je vous apporter un aide quelconque ?  

Natsumi se détache du groupe et salue à son tour le moine avec une politesse très religieuse…  

- Si cela m’est permis, j’aimerais, monsieur, m’inscrire au tournoi, explique-t-elle par ensuite.  

- Veuillez me suivre, mademoiselle. Je vais vous mener jusqu’au bureau des inscriptions.  

- Je vous en remercie infiniment.  

Après avoir fait un signe de la main à ses amis, elle suit les conseils du moine et lui enjambe le pas.  

Ils parcourent un long couloir éclairé de bougies. Ce corridor est très sombre, sans fenêtres, uniquement éclairé par la faible lumière des cierges.  

- Je suppose que c’est la pénombre de ce lieu qui a permis à ce temple de garder toute sa splendeur d’antan, dit-elle à l’adresse du moine.  

Celui-ci lui sourit.  

- En effet, jeune demoiselle. Depuis sa création, ce temple a été protégé de l’usure due à la lumière constamment projetée sur ses gravures. Evidemment, certaines galeries possèdent quelques ouvertures au soleil, mais celles-ci ne sont jamais exposées au sud.  

- C’est quand même dommage. Je suis persuadée que la lumière de la lune devrait ravir toutes ces magnifiques peintures.  

- Et puis-je me permettre de vous demander quelle religion vous pratiquez ? Car j’en déduis aisément à votre accent que vous êtes étrangères.  

- Question pertinente, murmure Miki à l’oreille de Kaori. Quelle religion pratique-t-on en Amérique ?  

- C’est un pays très libre pour ça, je crois, répond son amie. Toutes les religions y sont permises.  

- Je suis bouddhiste, raisonne la voix de Natsumi. Et je vous prie de m’excuser si vous trouvez que je ne le suis pas vraiment.  

- C’est plutôt à moi de vous présenter mes plus profondes excuses, demoiselle. Nous voilà arrivé.  

Au bout de la galerie, la luminosité du soleil semble rayonner comme si on avait voulu l’éteindre trop longtemps à son goût. Tous doivent fermer quelque peu les yeux pour s’y habituer.  

Leurs pas les ont conduits à l’entrée d’un immense jardin très bien entretenu. Au bout, on peut voir les cibles du tournoi et quelques bancs installés pour le public.  

Le petit groupe s’avance en direction des bulletins d’inscriptions.  

- Soyez les bienvenus au temple Ikomoji, messieurs dames, saluent deux autres moines installés derrière le bureau. Pouvons nous vous renseigner ?  

- J’aimerais m’inscrire au tournoi, dit simplement Natsumi.  

- Bien. Accepteriez de remplir ce papier ? Après, je vous expliquerai les quelques règles d’application pour le bon déroulement de ce petit tournoi…  

 

Le tournoi va bientôt commencer. Le public, une cinquantaine de personnes, attend avec impatience que le gong retentisse pour en annoncer l’ouverture.  

La petite bande s’était installée sur un banc en pierre et patientait depuis vingt bonnes minutes. Natsumi les avait abandonnés pour se préparer. Le règlement lui imposait l’uniforme sacré, ce qui dans le fond coule de source dans un temple.  

Soudain, le gong retentit dans le jardin et les conversations se cessent instantanément.  

Un groupe s’avance alors dans l’herbe ; ce sont les participants tous vêtus d’un kimono traditionnel blanc et rouge et armé d’un arc à la main. Ils sont huit au total et les tranches d’âge sont très variées. Natsumi – ô merveilleusement coiffée – est sans nul doute la plus jeune.  

Pour le plus grand plaisir de tous, pas de discours ni de blabla inutile. Juste une demande de fair-play parmi les archers.  

La règle est très simple. Pour le premier tour, huit cibles ont été placées à une distance de vingt mètres. Seuls cinq participant auront le droit de participer au tour suivant ; ceux-ci seront triés en fonction du nombres de points qu’ils auront totalisé avec dix flèches. Pour la seconde partie, les cibles seront des sacs de sable pendants à une distance de quinze mètres. Si on encastre la flèche dedans, on obtient cinquante points ; si la flèche brise la corde et détache entièrement le sac sans l’ouvrir, une place est directement offerte pour la finale. Seuls deux archers passeront ce tour. Ensuite, le dernier tour, ou finale, sera un jeu de concentration intense. C’est souvent cette partie qui dure le plus longtemps. Il s’agit en fait d’un duel entre les deux archers. Chacun à son tour, ils décochent une flèche en direction du centre de la cible. Le premier à rater le centre, même si la flèche atterrit sur la cible, est déclaré vaincu.  

 

Premier tour.  

A première vue, le tournoi bien qu’amical reste néanmoins de bonne qualité. Les archers sont tous de fins tireurs même si, parmi les participants, le public sait déjà qui restera en final. Un jeune homme d’une trentaine d’années, très grands et très musclés, malgré son apparence chétive et squelettique se fait remarquer pour ses gestes posés et sereins. Le deuxième archer, ou plutôt archère, n’est autre que Natsumi qui se débrouille bien mieux que ce qu’elle n’avait laisser sous-entendre à ses amis. Ses neufs premières flèches avaient toutes foncé droit vers le cœur de la cible. Formant un cercle très restreint, elles laissent une toute petite place en leur milieu : sans nul doute prévue pour la dernière flèche.  

- Tu crois qu’elle peut réussir à placer sa dernière flèche en plein centre, demande Kaori à son partenaire. Ce n’est pas plus grand que celui des mannequins de la salle de tir qui, eux, sont situés à dix mètres.  

- Je crois en effet que c’est faisable, répond celui-ci sur un ton neutre. En disposant d’abord ses neufs flèches en cercle, elle possède l’avantage du centrage en leur sein. Je suis persuadé qu’elle ne l’a pas fait impunément.  

- Elle a quand même droit à de la grosse concurrence, siffle Mick. Le Sensui là-bas se défend pas mal non plus.  

Ryô hoche la tête et fixe à nouveau son regard en direction des cibles.  

Cette Natsumi est décidément une fille plus que surprenante. Rien ne vacille chez elle, rien n’est posé sur le hasard. Prenant à chaque fois le temps nécessaire pour se concentrer suffisamment sur la cible, tout en elle fait émaner la confiance en soi et la réflexion. Ses yeux ne laissent y déchiffrer aucun doute, juste une profonde concentration.  

- Elle m’en donne mal à la tête, pense Ryô. Ca me rappelle pourtant mes débuts avec le revolver… Mais qui donc peut-elle bien être ?  

 

Troisième tour.  

Sans aucune surprise, Natsumi Stars et Sensui Kimocho se retrouvent en finale. Tous deux avaient pris le risque de viser la corde du sac, et tous deux avaient brillamment réussi leur pari.  

A présent, on se demande déjà s’il sera possible de les départager. Voilà déjà dix flèches qu’ils lancent tour à tour, et toutes arrivent droit dans le cœur de la cible.  

- Et comment vont-ils faire pour ce départager, ronchonne impatiemment Mick. On ne va pas y passer la nuit tout de même ?  

- A leur niveau, le gagnant sera celui dont la concentration ne vacillera pas, explique Falcon. Et à ce stade du jeu, on dirait que la partie ne fait que commencer…  

 

- Il est vraiment très doué ce gars-là, songe Natsumi. Je crois que c’est bien l’un des premiers à me résister autant. Malheureusement pour lui, ma patience est sans limite, il ne pourra pas en venir à bout.  

C’est à elle de relancer à présent. Sensui vient de décocher une flèche en plein centre, bien évidemment.  

La jeune fille s’avance lentement son arc à la main droite car contrairement aux autres concurrents, elle est gauchère. Heureusement pour elle, un arc adapté à son bras était mis à sa disposition.  

Sortant la flèche de son carquois, elle s’apprête à viser quand, pour la première fois du tournoi, son adversaire lui adresse la parole :  

- Jamais je n’aurais pensé trouver un tel adversaire, surtout une jeune prodige de votre âge.  

- Votre fierté sera-t-elle bafouée si vous perdez ce match ?  

- Evidemment que non mademoiselle. Mon honneur, je le dois à ce temple uniquement.  

- Vous êtes un moine ?  

- Non, mais je vis depuis ma plus tendre enfance dans la sérénité que les bouddhistes ont la générosité d’offrir. Pourquoi ? Cela ne semble pas assez « branché » pour vous ?  

- Aucune vie n’est meilleure qu’une autre, monsieur Kimocho. Pour tout vous dire, j’ai une sainte horreur des personnes impersonnelles qui vivent dans l’unique but de faire comme les autres et d’être « branchés » comme vous le dites si bien. Au contraire, j’ai énormément de respect pour les sages tels que vous, mais je ne pourrais imaginer ma vie différente de ce qu’elle est maintenant : calme et monotone.  

- Dois-je en conclure que ce sport ne vous plait guère ?  

- Hein ?  

- L’unique but de l’archer est de mettre sa flèche au cœur de la cible. Peut-être est-ce trop monotone…  

- Je me suis mal exprimée, veuillez m’en excuser. Mais même si j’aime les mouvements et les indéfinis de la vie, j’apprécie infiniment le calme et la sérénité. C’est pour ça que ce sport m’attire tant : il m’apporte un peu de repos dans une vie imprévue.  

Tirant sur la corde, Natsumi vise et tire. Encore en plein dans le mile.  

- Puis-je me permettre de vous évoquer le fond de ma pensée, mademoiselle Stars ?  

- Volontiers, dit-elle en retournant s’asseoir à sa place.  

- Vous êtes comme cette flèche, dit-il en la tendant à son tour. Une flèche qui va toujours droit au but qu’elle s’est fixée. Seulement, tout comme cette flèche, vous avez besoin d’aide et de soutien pour vous en aller. Ca peut être une simple parole, un simple regard, mais cette aide vous est indispensable. Ce qui peut parfois être une faiblesse dans votre métier, n’est-ce pas ?  

Sa flèche arrive une nouvelle fois au cœur de la cible.  

- Que voulez-vous dire ? demande-t-elle d'une voix sombre.  

- Contrairement à ce que vous m’avez dit, mademoiselle Stars, je ne suis pas un sage. Juste une personne qui accomplit des actes qu’elle croit bons.  

- Croire ?  

- Je sais que ce n’est pas un mot à utiliser dans votre métier. Ou on est sûr et on fonce, ou bien on craint et n’agit pas.  

Natsumi est quelque peu troublée par ces dernières paroles. Elle s’avance, son arc à la main, et décoche sa flèche un peu plus tard.  

Soudain, c’est comme si un éclair lui avait traversé l’esprit en même temps qu’elle avait tendu la corde de son arc.  

Elle le dévisage de la tête aux pieds, durant de longues secondes. Puis, elle lui sourie aussi franchement qu’elle en a l’habitude.  

- Comment ai-je pu être aussi distraite? se lamente-t-elle. Je vous prie sincèrement de m’excuser, monsieur. Il y a des jours où je me demande vraiment où j’ai la tête…  

- Hahaha… Et moi, je dois avouer que vous m’avez donné bien meilleure impression que ce que j’avais osé espérer. En tous cas, je suis ravi de vous rencontrer, Ange serein.  

- Hahaha… c’est quoi ce nom ?  

- Un nom que vous portez à ravir, croyez-moi. Bien, je crois que c’est le dernier tour à présent. Si ni vous ni moi ne perdons notre concentration, nous serons tous deux considérés comme les vainqueurs de ce tournoi.  

- Et bien, je vous laisserai volontiers la coupe. Elle risquerait de trop m’encombrer.  

- Je croyais que vous aviez compris que j’étais tout aussi pris que vous.  

- Alors ? On en fera quoi de cette coupe ?  

L’homme hoche les épaules. Natsumi tire et réussit son coup. Deux minutes plus tard, Sensui en fera de même.  

 

 


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