Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

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HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 3 :: Chapitre 3

Published: 03-05-20 - Last update: 03-05-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour l'accueil que vous avez réservé à cette histoire. J'espère qu'elle vous fera passer de bons moments. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

- Ah non, ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas me faire ça !, s’énerva Ryo.  

- Franchement, t’as pas honte ? C’est quoi ton problème ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi pour me faire un coup pareil.  

 

Furieux, il bondit hors de son lit et, tout en s’habillant, se mit à arpenter la pièce de long en large, le regard noir.  

 

- Franchement, depuis tout ce temps, c’est la première fois que ça m’arrive ! T’es vraiment gonflé ! Ouais enfin, sur ce coup-là, je ne préférerais pas ! Quelle idée ? Mais franchement, quelle idée ?, continua-t-il à vociférer.  

- T’aurais pu faire attention, non ? Il faut que je t’explique les règles de base ? Putain, j’y crois pas. Comment tu peux me faire un coup pareil ?, cria-t-il.  

 

Il cria tellement fort que même Kaori l’entendit à l’étage du dessous.  

 

- Une de ses conquêtes vient de lui annoncer qu’elle était enceinte peut-être., murmura-t-elle.  

 

L’idée lui déplut fortement mais elle se frappa un coup sur la poitrine.  

 

- Pas pour moi, il n’est pas pour moi., se répéta-t-elle avant de partir sous la douche.  

 

Ryo se posta devant son miroir, se lançant des regards furieux.  

 

- Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Voilà que je me mets à rêver et bander pour un mec. Même s’il est fichu comme une nana, ce n’est pas une raison…, murmura-t-il, dépité.  

 

Ebranlé, il se dirigea dans la salle de bains pour se glisser sous la douche avant de redescendre petit-déjeuner.  

 

- Je vais te montrer, moi, ce sur quoi tu as le droit de lever le drapeau., fit-il s’adressant à son partenaire de jeux érotiques.  

 

Il sortit un magazine de charme de derrière son canapé et se mit à le lire, ricanant et salivant devant les courbes et creux de ces dames, des formes harmonieuses et voluptueuses aux yeux noisette… Noisette, ah ben non ! Miss novembre avait les yeux noirs et miss janvier bleu azur. Il rééplucha toutes les pages et fixa leurs yeux. Ses souvenirs étaient bons, noir et bleu azur.  

 

- Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?, se morigéna-t-il, frappant la tête contre l’oreiller.  

- Je ne peux pas être en train de virer ma cuti tout de même. Non, ce n’est pas possible. J’aime trop les femmes pour cela. Je ne me suis quand même pas leurré toutes ces années. Non, ce n’est pas possible. Sinon, je ne serais pas aussi bon au lit…, se convainquit-il.  

- Rien de mieux pour se réconforter que d’aller tester ça sur place. En plus, il faut que je laisse la place., se dit-il avant d’enfiler sa veste et de descendre.  

 

Il s’arrêta en chemin au quatrième et frappa à la porte. Kaori terminait de s’habiller quand elle l’entendit et, une serviette dans les cheveux pour se les sécher, elle alla ouvrir. Elle ne se rendit compte de cela que lorsqu’elle croisa le regard intense de Ryo qui semblait la dévisager.  

 

- Je… euh… Bonjour Ryo., fit-elle, tentant de rendre sa voix plus grave.  

 

Elle faillit grimacer car elle avait la gorge nouée sous l’émotion ressentie à cause de son regard et sa voix ne ressemblait dès lors à rien.  

 

- Je… Bonjour Kaoru., balbutia-t-il.  

 

Il n’arrivait pas à détacher les yeux de ce visage qu’il aurait vraiment pu attribuer à une fille. C’était stupéfiant.  

 

- Tu… Tu es venu me donner les clefs pour le ménage ?, se reprit Kaori, laissant sa serviette sur ses cheveux, tombant des deux côtés.  

- Oui. Tiens. Quand tu auras fini, referme et passe la clef sous la porte. Je te laisse le champ libre toute la journée. Comme demandé, je t’ai laissé une liste des choses que je n’aimais pas faire.  

- Super. Bon, ben, profite bien de ta journée alors., fit Kaori.  

 

Ne sachant quoi répondre, Ryo lui fit un petit signe de tête et s’en alla. Il leva les yeux vers le ciel en sortant et fut ravi de voir le soleil déjà bien levé, commençant tout doucement à réchauffer l’air. Un petit tour au parc s’imposait et, s’il n’y trouvait pas son bonheur, une flopée de jeunes femmes séduisantes à draguer, il pousserait jusqu’au centre commercial. Se sentant soulagé à la perspective de se rassurer sur son orientation sexuelle, il partit d’un pas léger.  

 

Kaori referma la porte en poussant un profond soupir de soulagement. Elle l’avait échappé belle, se dit-elle, en se regardant dans le miroir. Son pull était large mais il ne cachait en rien sa poitrine et, si elle n’avait pas gardé la serviette sur ses cheveux, il se serait certainement aperçu que sa coupe était trop féminine pour un garçon, même avec les cheveux courts. Jetant la serviette sur une chaise, elle se demanda pour la énième fois pourquoi elle continuait cette comédie. Les beaux jours allaient bientôt arriver et elle allait remettre jupe ou robe. Même s’ils ne se croisaient pas beaucoup, ils tomberaient bien nez à nez quelques fois et, là, il s’en rendrait compte.  

 

- Il faut prendre ton courage à deux mains, ma grande., s’enjoignit-elle.  

- La prochaine fois que je le vois, je lui dis., affirma-t-elle.  

 

Fière de sa résolution, elle attrapa ses clefs et celle de l’appartement de Ryo et monta au cinquième. Elle trouva facilement la liste sur la table et la lut. Elle poussa un long soupir : effectivement, le ménage et lui, ça faisait… oh au moins bien plus que dix avec beaucoup d’unités vides entre deux. En fait, il devait se contenter du strict minimum et, pour s’en assurer, elle souleva le coin du tapis posé devant le divan et grimaça : Monsieur avait même la flegme de ramasser les poussières et les pousser dessous… Amusée, elle laissa un sourire étirer ses lèvres et secoua la tête.  

 

Elle observa les lieux et décida de commencer par laver les carreaux. Cela permettrait en même temps d’enlever cette écoeurante odeur de tabac froid mêlée au renfermé. Attrapant le cendrier à moitié plein, elle se dirigea vers la cuisine où elle le vida avant de le rincer puis sortit tout ce dont elle avait besoin d’un placard. A voir la couche de poussière sur les produits, ils n’avaient pas servi depuis un bon moment… Ne se laissant nullement abattre, elle commença son œuvre, se permettant d’allumer la radio pour se donner de l’entrain. En moins d’une heure, elle avait fait les fenêtres du niveau et poussa jusqu’à l’étage supérieur. Elle commença par la salle de bains en profitant pour mettre du produit et lui donner le temps d’agir, puis les deux chambres d’amis, inoccupées depuis longtemps apparemment, puis elle arriva dans la dernière pièce qu’elle définit comme la chambre de Ryo.  

 

Légèrement intimidée, elle appuya sur la poignée de la porte et la poussa, restant sur le seuil. Elle observa cette pièce à la décoration très sommaire mais très… masculine. Elle rougit face au poster de femme dénudée accroché au mur. Malgré l’odeur de renfermé, elle sentit son odeur à lui, mélange de gel douche et eau de Cologne légèrement musquée, et son cœur battit un peu plus fort.  

 

- Pas pour moi, je t’ai dit., grogna-t-elle.  

 

Comme pour se prouver qu’elle pouvait passer outre, elle avança dans la pièce et se dirigea d’un pas ferme vers les fenêtres. Elle nettoya les carreaux en ne se laissant pas aller à regarder ce lit et nier la chaleur qui montait dans son bas-ventre.  

 

- Je ne suis pas une midinette., se répétait-elle.  

 

Dès qu’elle eut fini, elle remballa son matériel, referma les fenêtres et ressortit de là. Rapidement, elle alla ranger la raclette, vida le seau et rinça la lavette utilisée, mettant la serviette à sécher et repartit à l’étage gérer la salle de bains. Quand elle sortit de là une heure plus tard, la pièce était à la limite d’étinceler et sentait bon le propre et le frais. Ne lui restait qu’à aspirer un bon coup toute cette partie et elle aurait fini pour cette fois. La prochaine, elle nettoierait en plus les portes, les étagères de la pièce adjacente à la salle de bains et les meubles et cadres accrochés.  

 

Elle redescendit d’un pas léger et se mit en quête de l’aspirateur. Elle n’en trouva point. Elle tomba en revanche sur des cartons pleins de livres entassés dans une pièce, un bureau engoncé dans un coin par manque de place, des cadres de photos de paysage et certains cadres avec des personnes souriantes dessus, sa famille, se dit-elle en le voyant sur une. Machinalement, elle traça le contour de son visage du bout du doigt, laissant une trace dans la poussière. Se morigénant de cela, elle prit le chiffon qu’elle avait coincé dans la poche arrière de son jean et épousseta le cadre. Elle en fit de même pour les autres avant de les reposer. Se rendant compte qu’elle venait de fureter dans la vie privée de Ryo sans sa permission, elle se sentit honteuse et ressortit de là rapidement, refermant la porte délicatement.  

 

Quand elle entendit le présentateur annoncer midi, elle s’accorda une pose et redescendit chez elle. Elle se lava les mains poussiéreuses puis se prépara un en-cas qu’elle mangea en quelques minutes. Elle fit un peu de rangement avant d’attacher ses cheveux avec un bandana qui les protégerait de la poussière puis de remonter.  

 

- Alors la cuisine…, lut-elle, appréhendant ce qu’elle trouverait.  

 

Grimpant sur une chaise, elle ouvrit le premier placard presque vide à l’exception de quelques boites de conserves et plats préparés. Elle grimaça, peu attirée par cela. Au moins, elle n’aurait pas grand-chose à vider pour nettoyer… Tout y passa, les meubles, intérieur et extérieur, le frigo au trois quart vide, le plan de travail, la cafetière et l’évier. Voyant l’heure tourner, elle se dit qu’il était temps de remballer pour laisser l’antre au seigneur et maître, l’idée la faisant sourire. Passant dans le séjour, elle observa les étagères vides et se souvint de tous ces cartons emplis de livres non déballés. Peut-être qu’un petit coup de pouce motiverait son propriétaire à les ranger dans l’étagère, vidant une pièce et rendant ce séjour un peu plus chaleureux, un peu moins vide. Peut-être pousserait-il le vice jusqu’à accrocher quelques cadres, pensa-t-elle.  

 

Rejetant son pull sur le divan, elle prit une chaise et un chiffon et commença à épousseter les étagères, éternuant par moments. Il n’avait pas menti : ce n’était pas une de ses tâches favorites. Cela devait faire des années que la poussière s’accumulait là…  

 

- Ca fait une paye qu’on ne s’était pas vus, dis donc. Quelle chance qu’on se soit croisés dans le centre commercial…, fit Ryo.  

- Quelle chance ? Tu es sûr ? Ce sont quand même les cris de femmes outrés qui m’ont amené jusqu’à toi et forcé à te passer les menottes., s’amusa son interlocuteur.  

- Je pensais que tu en avais fini avec tes bêtises, Ryo…, ajouta-t-il, consterné.  

- Il faut bien profiter des petits plaisirs que la vie nous offre, non ?, se défendit le pompier.  

- Ton petit plaisir fait le déplaisir de certaines…, lui fit remarquer le policier.  

- Mais ça m’a valu de te revoir. Allez, détends-toi. Tu as l’air soucieux. Je vais t’offrir un verre, on discutera entre hommes. Ca te changera., l’encouragea Ryo.  

 

Il sortit son trousseau de clefs qu’il fit tournoyer gaiement et inséra dans la serrure.  

 

- Tiens, ce n’est pas fermé…, murmura-t-il.  

 

Il ouvrit la porte et la première chose qu’il vit fut la jeune femme perchée sur une chaise dépoussiérant les étagères. Il en avait du culot, le Kaoru, de lui proposer de faire son ménage et d’envoyer une de ses copines parce qu’il ne pouvait se tromper : une taille aussi fine sur une paire de hanches et de fesses comme celle-là ne pouvait appartenir qu’à une fille. Il sentit aussitôt son meilleur ami prendre vie, excitée par les longues jambes aux cuisses finement galbées qu’il pouvait admirer. Voyant la demoiselle se retourner, il remonta le long de ce corps des plus appétissants et se retint de siffler à la vue de cette poitrine voluptueuse qui se dessinait nettement sous le débardeur, poitrine enveloppée dans un petit soutien-gorge (enfin si du 95C pouvait être qualifié de petit) en dentelle rose dont les arabesques pouvaient se deviner. Déglutissant, il se força à quitter cette vision enchanteresse et à poursuivre sa découverte et il se sentit blêmir.  

 

- Kaoru…, murmura-t-il, stupéfait.  

- Kaori…, entendit-il souffler à ses côtés par une voix non moins stupéfaite.  

 

Toujours perchée sur sa chaise, Kaori n’osait bouger et observait les deux hommes qui venaient de rentrer.  

 

- Hide, que fais-tu ici ?, finit-elle par lâcher.  

 

Ryo se tourna brusquement vers son ami puis de nouveau vers Kaoru… euh Kaori.  

 

- Attendez deux minutes. J’ai deux questions : tu es une fille et vous vous connaissez ?, leur demanda-t-il, ébahi.  

 

La jeune femme eut la délicatesse de baisser les yeux en rougissant avant de descendre de la chaise.  

 

- Je suis désolée, Ryo. Je comptais justement t’en parler. Oui, j’ai prétexté être un garçon pour continuer à habiter ici. Je m’appelle Kaori et Hide est mon… frère, enfin, c’est ce qu’on m’a toujours dit., répondit-elle, lançant un regard furieux à l’intéressé.  

- Oui, je suis ton frère, Kaori, et tu es ma sœur même si tu as été adoptée. Ca ne change rien à ce que nous sommes., lui répondit Hideyuki, véhément.  

- Si ça ne change rien, pourquoi papa et toi vous ne m’en avez jamais parlé ? C’était quand même quelque chose d’important, non ?, cria-t-elle.  

 

Ryo la regarda et lut la détresse dans ses yeux. Elle paraissait peut-être en colère mais elle était surtout désemparée et ça lui fit mal au cœur.  

 

- Je sais, Kaori. Je le sais., soupira-t-il, se laissant tomber sur le fauteuil.  

- Papa avait décidé de te le dire mais tu sais ce qui s’est passé après…  

- Il… il est parti… Je sais., murmura-t-elle, essuyant furtivement une larme.  

- Donc Kaori est ta sœur, celle dont tu m’as dit qu’elle s’était enfuie et dont tu n’avais pas de nouvelles depuis plusieurs semaines, Hide., résuma Ryo, reprenant le dessus sur sa surprise.  

- Oui. J’étais fou d’inquiétude., expliqua-t-il.  

- Que s’est-il passé ? Vous vous êtes disputés ?  

 

Il regarda son ami qui garda la tête baissée puis sa locataire.  

 

- J’avais besoin de faire un passeport pour partir en voyage d’études avec l’université. Hide était trop occupé au commissariat donc je m’en suis chargée toute seule. J’ai fouillé dans les papiers pour avoir mon certificat de naissance et c’est là que j’ai su…, expliqua-t-elle, sa voix s’enrouant à cause de l’émotion.  

 

Elle posa une main sur ses lèvres pour enrayer les sanglots qui montaient. Ryo était tenté de se lever et d’aller vers elle mais il craignait sa réaction presque autant que sa propre envie l’effrayait.  

 

- J’ai su que je n’étais pas liée biologiquement à ceux que j’appelais père et frère, que j’avais été adoptée alors que j’étais un bébé, que mon père avait tué mon vrai père…, expliqua-t-elle.  

- Pour se défendre, Kaori. Il ne l’a pas abattu comme un chien. Il a voulu le tuer !, le défendit Hideyuki.  

- Je sais !, hurla-t-elle, les larmes coulant sur ses joues.  

- Je le sais., répéta-t-elle plus doucement.  

- Mais j’aurais voulu l’entendre de votre bouche., lui dit-elle.  

 

Hideyuki se leva et approcha de sa sœur. Arrivé près d’elle, il s’immobilisa et ouvrit les bras.  

 

- Je suis désolé, Kaori. Je ne savais pas comment t’expliquer tout cela. C’était à papa de le faire et je n’ai pas trouver la force ni le moment ni même les mots pour le faire à sa place. Ca n’a jamais compté pour moi. Tu es ma petite sœur., lui assura-t-il.  

- Pardonne-moi, s’il te plaît., l’implora-t-il.  

 

Kaori le regarda et se jeta dans ses bras. Hideyuki les referma sur elle et la tint un long moment serrée contre lui.  

 

- Eh bien, moi qui espérais simplement boire un verre avec un pote, je me retrouve au milieu d’un épisode digne de Dallas. JR va apparaître ?, lança Ryo, légèrement mal à l’aise.  

- Je vous sors la boite de mouchoirs peut-être ?, ajouta-t-il.  

 

Les deux se séparèrent et le regardèrent avec un sourire contrit.  

 

- Moi, je le veux bien ce verre. J’ai besoin de me remettre de mes émotions., pipa Hideyuki.  

- Enfin de sages paroles…, apprécia Ryo, se levant.  

 

Il se dirigea vers son bar et s’arrêta, stupéfait.  

 

- Qu’est-ce que t’as fait à mon bar ?, demanda-t-il, surpris de le voir briller.  

- Je l’ai astiqué, c’est tout. Le tube est en cuivre, un petit peu de pression manuelle avec le bon produit et le tour est joué., expliqua Kaori, fière de sa réaction.  

- Un peu de pression sur le tube avec le bon produit et le tour est joué…, répéta Ryo, un sourire coquin aux lèvres.  

- Soudain, le ménage semble beaucoup moins… rébarbatif., lâcha-t-il, le désir dansant dans ses prunelles.  

 

Au ton de sa voix, aux suggestions qu’il venait de faire, Kaori se sentit rougir. Elle n’était pas insensible aux vibrations qu’il émettait et une chaleur diffuse prit possession de son bas-ventre. Leurs regards se connectèrent et la tension monta d’un cran dans l’air. Hideyuki le vit et n’apprécia pas.  

 

- Je croyais que tu devais me servir un verre. Kaori, tu devrais aller te nettoyer. Tu as de la poussière sur la joue., lui indiqua-t-il, tentant de paraître neutre.  

- Quoi ? Vraiment ? Bon, je vous laisse alors., dit-elle, se dirigeant vers la sortie.  

- Reviens quand tu auras fini, il faut qu’on parle., l’informa son frère.  

 

Elle le regarda, nerveuse, puis s’en alla, fermant la porte derrière elle. Hideyuki regarda un instant la porte avant de se tourner vers son ami qui lui tendit un verre. Il en but une gorgée avant de le poser et de s’accouder au bar. Il observa le meuble et reconnut la patte de sa sœur.  

 

- Ryo, je vous ai vus tous les deux.  

- Quoi ? Qui ?, demanda-t-il surpris.  

- Ma sœur et toi., expliqua Hide.  

- Ta sœur et moi… mais jusqu’à il y a dix minutes je pensais que c’était un mec. D’ailleurs, ça me rassure de savoir que c’est une fille parce que je me posais des questions…, lâcha-t-il sans réfléchir.  

 

Hideyuki l’observa un moment, les sourcils froncés.  

 

- Ryo, je connais ta réputation. Tu me l’as encore prouvé aujourd’hui d’ailleurs. Je ne veux pas que Kaori vienne allonger ta liste des conquêtes d’une nuit. Elle ne mérite pas cela., lui asséna son ami.  

- Que veux-tu ? Je n’y peux rien si je les séduis toutes., plaisanta Ryo pour cacher son malaise face à cette discussion.  

- Alors évite-la ou garde tes mains dans tes poches. Si un jour, il se passe quelque chose entre vous, que ce soit sérieux, que ça dure un moment si ça ne doit pas durer toute la vie. Vous pouvez vous tromper mais tu ne peux pas la tromper et juste la mettre dans ton lit, Ryo. Si tu lui fais cela, je te casserai la figure. Je suis très sérieux., lui indiqua Makimura.  

- Tu as de la chance qu’on se connaisse, Hide. Beaucoup se sont essayés à me dicter ma conduite, peu s’en sont sortis indemnes., répondit Ryo sombrement.  

- Nous sommes deux adultes consentants. Si on décide de coucher ensemble, nous n’avons pas de compte à te rendre que ça dure une nuit ou une vie., lui fit-il remarquer.  

 

Hideyuki serra les dents et regarda vers la porte. Il se réfréna de foutre un poing dans la figure de son ami et se tourna vers la sortie.  

 

- Tu as raison, Ryo. Vous n’avez pas de compte à me rendre. Sache juste que Kaori ne sera majeure que le trente et un mars. Je ne la forcerai pas à rentrer chez nous parce qu’elle est assez mûre pour voler de ses propres ailes et que ça lui fera certainement du bien mais, si j’apprends que tu t’es joué d’elle pour la mettre dans ton lit et uniquement cela, je ne me ferai pas prier pour te coller un délit de détournement de mineure.  

 

Le pompier regarda son ami partir et se sentit mal de la mauvaise opinion qu’il avait de lui. Il n’était pas forcément fier de ce qu’il faisait mais ne sentait pas l’envie d’arrêter pour autant. En revanche, il n’avait jamais été dans ses intentions de blesser ceux qu’il appréciait.  

 

- Hide, attends., dit-il, le rejoignant et le stoppant, une main sur l’épaule.  

- Je sais que je n’en ai pas l’apparence mais je peux bien me comporter avec une femme. Tu n’as pas à t’inquiéter pour ta sœur., admit-il.  

- Pourtant, j’ai bien vu, Ryo., murmura Hideyuki.  

- Je suis un homme, pas une bête. Je peux ne pas agir sur mes pulsions., objecta Ryo.  

 

Le policier l’observa quelques secondes puis acquiesça.  

 

- D’accord. Je t’accorde le bénéfice du doute., admit-il.  

 

Ils entendirent soudain toquer et Ryo invita la personne à rentrer.  

 

- Tu voulais me parler, aniki ?, demanda Kaori, revenue à de meilleures dispositions.  

- Tu es la bienvenue à la maison si tu souhaites rentrer., lui fit savoir son frère.  

 

Kaori baissa les yeux, embêtée, puis prit son courage à deux mains pour l’affronter.  

 

- C’est que… je suis bien ici en fait. C’est encore un peu spartiate mais je vole de mes propres ailes., avoua-t-elle.  

- J’aimerais bien rester ici., répondit-elle, regardant son frère puis Ryo dont elle quêtait l’approbation.  

 

Celui-ci se sentit fondre sous son regard et dut faire un effort surhumain pour masquer ses émotions.  

 

- Ben, j’ai trouvé la perle rare qui va faire tous les travaux et mon ménage. Ce serait idiot de ma part de vouloir que tu t’en ailles. Peut-être même que je réussirai à te faire faire la cuisine pour moi…, répondit-il, plein d’espoir.  

- C’est ta locataire, pas une bonniche, Ryo., le tança son ami sévèrement, sévérité démentie par la lueur amusée de son regard, même lueur qu’il retrouva dans les prunelles de Kaori.  

- Bon, fais comme tu veux mais passe quand même récupérer tes affaires. Préviens-moi si tu veux, je t’aiderai à déménager., proposa Hideyuki à sa sœur.  

- En fait, il dit ça mais il va faire tes cartons dès ce soir pour avoir l’appart’ pour lui tout seule et pouvoir fricoter avec sa copine. Tu passeras mes amitiés à Saeko et sa poitrine., bava Ryo.  

 

Soudain, une douleur fulgurante lui traversa le crâne et il entendit le bruit mat d’un objet tombé. Il regarda Kaori approcher de lui et se baisser pour ramasser un marteau une tonne.  

 

- C’était quoi ça ?, s’exclama-t-il.  

- C’est pas vrai ! Tu as encore cette antiquité ?, s’étonna Hideyuki.  

- Ben oui, construction Makimura, c’est du solide., se targua sa sœur.  

- C’était l’un de tes premiers, non ? Celui que je t’ai photographiée en train de construire ?  

- Oui., fit-elle, émue qu’il s’en souvienne.  

- Eh, je répète : c’était quoi ça ?, hurla Ryo, postillonnant de colère.  

 

Frère et sœur se regardèrent complices.  

 

- Ca, c’est le maillet qui a corrigé un petit garçon de huit ans qui soulevait les jupes des filles à l’école de Kaori., expliqua Hideyuki.  

- Tu veux dire que t’as construit ça à huit ans ?, fit Ryo, éberlué.  

- Oh non, détrompe-toi, mon ami… Elle n’en avait même pas cinq., le corrigea Hideyuki.  

- Je ne t’ai peut-être jamais parlé du passe-temps favori de ma sœur, Ryo. Celui de remettre les pervers en place. Ca la poursuit depuis la crèche…, ironisa son ami.  

 

Le pompier posa un regard inquiet sur sa chétive mais néanmoins bien foutue locataire. Elle ne pouvait pas faire bien mal avec sa corpulence, non ? Il se souvint alors des conditions dans lesquelles ils s’étaient rencontrés, du massage cardiaque de dix minutes qu’elle avait fait, de la force de caractère et de la détermination de cette gamine qui tournait sur deux boulots et faisait des travaux dans l’appartement quasiment à chacun de ses temps libres…  

 

- Bon courage et bonne cohabitation à tous les deux., plaisanta Hideyuki, tapotant l’épaule de son ami.  

- Tu m’appelles quand tu as besoin., rappela-t-il à sa sœur, l’embrassant sur la joue avant de sortir.  

 

Les deux restèrent seuls, un moment perdus dans leurs pensées, avant de se tourner l’un vers l’autre. Ils s’observèrent et sentir le même frémissement les parcourir, à la fois exaltant et terrifiant.  

 

- Tu es sûr que tu veux que je reste ? Je pourrais comprendre que…, commença Kaori.  

- Reste., la coupa-t-il.  

 

Leurs regards restèrent connectés un moment, se disant mille choses qu’ils refusaient de comprendre, puis ils se séparèrent, nerveux, Kaori rentrant chez elle. 

 


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