Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

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HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 31 :: Chapitre 31

Published: 31-05-20 - Last update: 31-05-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Il est encore un peu sombre mais nécessaire pour remettre les choses en place. Après ça s'améliore promis. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 31  

 

Concentrée sur la patine d’un meuble qu’elle restaurait, Kaori n’entendit pas le téléphone sonner et encore moins son maître d’apprentissage arriver. Il l’observa un moment, la laissant finir calmement la partie sur laquelle elle travaillait avant de l’interpeler.  

 

- Kaori, je viens d’avoir un appel pour toi., lui apprit-il, le regard sérieux.  

- L’université ? Il y a un problème ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, c’était Ryo. Ton père a eu un accident de voiture et il est à l’hôpital., l’informa-t-il.  

 

Kaori sentit son cœur se glacer, ses muscles se tétaniser et son cerveau arrêter de fonctionner un instant puis tout repartit à une vitesse folle. Elle se vit revivre le même calvaire que quinze ans auparavant, la peur, la douleur, le sentiment de vide. Et Hide qui était en voyage avec Saeko…  

 

- Quel hôpital ?, demanda-t-elle, le cœur serré.  

- L’hôpital central., lui répondit-il.  

- Je dois…, commença-t-elle, prête à s’excuser de devoir partir alors qu’elle abandonnait son travail.  

- Vas-y. Je finirai pour toi. La famille, c’est le plus important., la rassura-t-il.  

- Merci, Maître., balbutia-t-elle.  

 

Elle se lava les mains et se changea rapidement avant de partir en courant à travers les rues de Tokyo. Elle arriva dix minutes plus tard aux urgences où elle trouva Ryo avec ses deux collègues. Il s’excusa auprès d’eux et la rejoignit.  

 

- Que s’est-il passé ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ton père s’est fait emboutir par une autre voiture qui a grillé un feu. La voiture a été projetée sur l’autre voie au moment où un camion passait et il a donc été pris dans un deuxième choc. Assieds-toi., lui dit-il doucement, la voyant pâlir.  

- Il… il est…, bredouilla-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Non, il n’est pas mort mais dans un état critique. Il a reçu un choc sévère à la tête, il a quelques côtes fêlées et une jambe cassée., l’informa-t-il.  

- Je ne veux pas le perdre…, gémit Kaori.  

 

Ryo la regarda un instant, ne sachant quoi faire, puis la prit dans ses bras pour la réconforter. Il ne l’avait plus tenue ainsi depuis deux mois, depuis la soirée sur le toit. Même s’il appréciait ce moment, il aurait préféré un autre lieu, un autre moment mais il n’avait pas le choix et il voulait être présent pour elle.  

 

- Il est fort et courageux, Kaori. Il a passé quinze ans loin de vous avant de revenir. Ce n’est pas deux petits chocs en voiture qui vont l’emmener loin de toi., tenta-t-il de plaisanter.  

 

Kaori serra les poings sur le tee-shirt de son ex-fiancé, ingurgitant ses paroles. Elle se laissa persuader qu’il avait raison, que son père était passé par bien pire et qu’elle devait se montrer à la hauteur. Séchant ses larmes, elle se redressa et le regarda.  

 

- Merci, Ryo. Tu as raison. Il est fort, il s’en sortira., affirma-t-elle, redressant le menton.  

- Toi aussi, tu es forte, Kaori., lui dit-il, fier d’elle et de son courage.  

- Ecoute, je dois rentrer à la caserne avec mes collègues. Je termine dans une demi-heure. Si tu veux bien, je reviendrai te tenir compagnie après., lui proposa-t-il, légèrement nerveux.  

- Rien ne t’y oblige., pipa-t-elle, le cœur battant la chamade.  

- Je sais. J’ai envie d’être là pour toi. On n’est peut-être plus fiancés mais j’espère que tu m’accorderas le droit d’être là en ami., fit-il, le regard empli d’espoir.  

- Je… oui., concéda-t-elle.  

 

Elle ne savait dire si cette relation lui plaisait ou non. Parfois, sa présence lui faisait mal, lui rappelant tout ce qu’elle avait perdu mais, d’autres fois, comme celle-ci, elle était heureuse de le savoir non loin, même très près. Elle devait peut-être seulement apprendre à apprivoiser la douleur…  

 

- Je reviens dès que j’ai terminé. Je saurai où te trouver, ne t’inquiète pas., la rassura-t-il, serrant sa main dans la sienne brièvement avant de partir.  

 

Kaori le regarda partir puis patienta dans la salle d’attente des urgences. Quelques minutes plus tard, elle vit au loin un brancard sortir rapidement d’une salle et être transporté sans tarder. Elle était sûre qu’il s’agissait de son père, ce dont elle eut confirmation juste après en voyant Kazue sortir de la salle, donner quelques indications à une infirmière puis se diriger vers elle.  

 

- Viens., l’invita-t-elle à la suivre.  

 

Elles entrèrent dans la salle de pause et son amie lui servit un café comme pour elle, lui faisant signe de s’asseoir.  

 

- C’est moi qui me suis chargée de ton père. Son état est critique, Kaori. La plupart de ses blessures ne sont pas graves mais il a reçu plusieurs chocs à la tête et a développé un grave hématome. Nous n’avons pas réussi à le stabiliser médicalement et la pression intracrânienne devient dangereusement élevée, c’est pourquoi il est parti en neurochirurgie en urgence. Ils vont tenter de drainer l’épanchement et découvrir l’origine pour l’arrêter. S’ils y arrivent, ton père sera sauvé. S’ils n’y arrivent pas, je ne peux guère te promettre un diagnostic favorable., lui apprit-elle, prenant la main de son amie dans la sienne.  

- Merci de ton honnêteté, Kazue., murmura Kaori, blême.  

- Tu veux que je prévienne quelqu’un pour rester avec toi ?, lui demanda-t-elle.  

- Ryo va revenir après sa garde. Il ne devrait pas tarder., répondit la rouquine.  

- D’accord. Viens, je vais te conduire à la salle d’attente de chirurgie.  

 

Les deux jeunes femmes prirent les escaliers jusqu’au premier étage où Kazue l’amena jusqu’à une salle vide.  

 

- Installe-toi. Ca peut prendre du temps alors ne te ronge pas les sangs à cause de l’heure., la prévint-elle.  

- Plus facile à dire qu’à faire… murmura Kaori avec un pauvre sourire.  

- Je sais. J’aurais bien aimé rester avec toi mais il y avait du monde en bas., s’excusa son amie.  

- Ryo ne va pas tarder. Ca va aller.  

- Tu es sûre ? C’est… c’est Ryo, quoi…, répliqua Kazue, embarrassée.  

 

Kaori l’observa et lui fit un signe de tête. Elle comprenait l’inquiétude de sa colocataire qui devait encore l’entendre s’énerver ou pleurer sur son ex-fiancé ou encore se réveiller d’un mauvais rêve en criant son prénom. Elle n’était pas guérie de lui et ne guérirait peut-être jamais mais l’éviter n’était pas la solution, l’affronter peut-être.  

 

- Ca va aller, Kazue. Je te remercie. Retourne vite travailler. Je ne voudrais pas te causer d’ennui., la rassura-t-elle.  

 

Kazue l’étreignit un court instant, lui murmurant courage avant de partir. Kaori se retrouva donc seule et pénétra dans la salle d’attente. Elle enleva son blouson et le posa sur un siège à côté de son sac avant de se diriger vers la fenêtre et de regarder le parking de l’hôpital coloré des tâches rouges et brunes laissées par les feuilles tombées des arbres désormais nus. C’était déjà la fin novembre. Dans quelques semaines, ce serait Noël, une fête qu’elle adorait et qu’elle s’était déjà imaginée passer cette année en compagnie de son mari, de son frère et de sa femme, de son père, des sœurs de Ryo et de sa mère. Elle sentit une larme rouler le long de sa joue en songeant à la moitié de la belle photo de famille qui s’était déjà effacée trois mois auparavant. Ne resteraient plus dessus que des Makimura. Si ça continuait, la photo ne comporterait qu’un visage de plus que l’année dernière en attendant la nouvelle vie qui l’égayerait l’année suivante.  

 

Elle posa la main sur sa bouche pour étouffer le sanglot qui naquit dans sa gorge. Prenant plusieurs inspirations profondes pour se calmer, elle réussit à maîtriser ses pensées négatives et à contenir la douleur qui grossissait dans son cœur. Ca la soulageait d’être seule dans cette pièce. Elle n’avait pas envie d’affronter l’angoisse d’une autre famille. Elle se connaissait : elle aurait fait face, aurait tenté d’être présente pour eux, se serait oubliée encore une fois. Bref, elle aurait tenté d’échapper à ce qu’elle vivait comme elle l’avait fait après son mariage avorté avec Ryo où elle s’était plongée dans le travail, tête baissée, cumulant les heures à n’en plus finir, ne rentrant que pour dormir quand elle n’en pouvait vraiment plus… C’était leur discussion sur le toit, l’aveu qu’elle lui avait fait qu’il lui manquait malgré toute sa colère qui l’avait sortie de cette spirale infernale. Depuis, elle avait doucement repris le dessus.  

 

- Des nouvelles ?, entendit-elle derrière elle.  

 

Elle leva les yeux et vit son reflet dans la vitre. Ryo approcha et lui tendit un thé.  

 

- J’ai pensé que ça te ferait du bien., lui expliqua-t-il.  

- Merci., répondit-elle, touchée, avec un léger sourire de reconnaissance.  

- Non, rien. Ils l’ont monté en chirurgie peu après ton départ et depuis j’attends., expliqua-t-elle.  

- Tu as vu le médecin ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, c’était Kazue. Elle m’a expliqué qu’ils n’arrivaient pas à arrêter l’hémorragie et que sa pression intracrânienne était trop élevée. Ils vont donc drainer le sang et chercher l’origine du saignement., répondit-elle.  

- Je vais aller voir le chirurgien et lui expliquer que c’est normal. C’est un Makimura et les Makimura réfléchissent trop. C’est pour cela que la pression est trop élevée. C’est une vraie cocotte-minute là-dedans., plaisanta-t-il, lui ébouriffant les cheveux tendrement.  

 

Il fut ravi de l’entendre rire et de voir un sourire lumineux éclairer ses traits pâles quelques instants.  

 

- Idiot…, murmura-t-elle, se sentant un peu plus légère.  

- Pour te servir. Je peux aussi tenter le bouffon mais je suis moins doué., lui proposa-t-il.  

- Les bouffons se sont pour les rois, les idiots pour le village…, répliqua-t-elle malicieusement.  

- Toi, tu es ma reine. Je serai ton bouffon quand et comme tu le désireras., rétorqua-t-il sans réfléchir.  

 

Ils s’observèrent un moment, surpris, puis détournèrent le regard, troublés.  

 

- Après si tu as juste envie de te défouler, je peux aller soulever quelques jupes dans le couloir et tu me poursuis avec une massue., lui proposa-t-il, cachant son malaise derrière une plaisanterie.  

- Ca pourrait me faire du bien en effet de te frapper…, lâcha-t-elle.  

- Mais non, je préfère que le chirurgien de neurochirurgie n’ait pas d’autre urgence., avoua-t-elle.  

- Si tu me prends par les sentiments, il y a bien un ou deux médecins d’Urgences auxquelles je veux avoir à faire., dit-il, le regard rêveur.  

- Ah oui ? Je suppose qu’il ne s’agit ni du Docteur Ross ni du Docteur Greene…, répondit-elle.  

 

Ryo la regarda, surpris. Il ne pensait pas qu’elle comprendrait l’allusion à la série plutôt qu’au lieu visité précédemment. Elle le connaissait donc à ce point-là ? Elle l’avait si bien cerné ? Il en resta muet d’étonnement et se reprit en voyant son regard s’assombrir d’inquiétude.  

 

- Non, en effet, vise plutôt le docteur Dell’amico ou le docteur Finch., laissa-t-il échapper, lui jetant un regard en coin.  

- Tu as raison. Elles étaient très séduisantes…, soupira Kaori, se sentant inférieure.  

 

Le jeune homme se rembrunit. Il avait voulu la faire sourire ou alors se fâcher un peu pour ne pas penser au moment présent et il l’avait blessée. Doucement, il prit son gobelet de ses mains et le posa avec le sien sur une petite table non loin puis se tourna vers elle, la forçant du pouce à lever le visage.  

 

- Toi aussi, tu es très séduisante, Kaori. Tu m’as séduit bien plus que ces personnages de télé ou toutes les femmes que j’ai pu rencontrer auparavant. Tu es non seulement belle physiquement mais moralement aussi. Ne laisse pas ce que j’ai fait t’enlaidir. Tu n’es pas responsable, Kaori., lui assura-t-il.  

 

Elle l’observa un moment puis baissa les yeux, écartant sa main doucement.  

 

- Je n’ai ni l’envie ni la force d’évoquer cela pour le moment, Ryo., avoua-t-elle.  

- Tu veux que je m’en aille et que j’appelle quelqu’un ?, lui proposa-t-il, le cœur lourd.  

- Non. Ta présence me fait du bien. Tu me l’as proposée en tant qu’ami et c’est l’ami que je veux voir, pas mon ex-fiancé. Alors laissons certains sujets de côté, s’il te plaît., lui demanda-t-elle, serrant les bras autour d’elle en jetant un coup d’oeil à l’horloge.  

 

Cela faisait déjà deux heures qu’elle était là et elle n’avait toujours aucune nouvelle. Elle avait beau se dire que tout allait bien se passer, elle sentait l’anxiété la gagner.  

 

- Viens. Amicalement., lui proposa-t-il, ouvrant ses bras.  

 

Elle ne se fit pas prier pour retrouver cette étreinte qui l’avait tant sécurisée… et le faisait encore, apprécia-t-elle. Elle se laissa aller contre lui et ferma les yeux, laissant sa chaleur et son odeur l’enfermer dans un cocon où rien de mal ne pouvait lui arriver. Elle sentit ses doigts se glisser dans ses cheveux et, même si c’était un geste intime, elle ne lui demanda pas de les enlever. Elle était bien, enfin quelque chose en approchant, pour la première fois depuis des semaines.  

 

Après un moment passé ainsi, un moment apaisant pour eux deux, ils se séparèrent et prirent place sur les fauteuils.  

 

- Tu veux que j’appelle ton frère ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Attendons d’avoir des nouvelles de l’opération. Ca ne sert à rien qu’il se ronge les sangs à rien et Saeko a aussi besoin d’être ménagée., répondit-elle.  

- Pas de chance que ce séminaire ait été reporté d’un mois au dernier moment. Quelle idée aussi d’envoyer des gens faire le mariole à l’étranger… maugréa Ryo.  

- Je ne dois pas me tromper de beaucoup en me disant que tu es plutôt le dernier appelé en terme de relations publiques malgré ta belle gueule…, plaisanta Kaori.  

- Merci pour la belle gueule., murmura-t-il avec un sourire suffisant.  

- Eh oui en effet, mon chef de caserne préférerait certainement avoir des cactus dans son slip que de m’envoyer faire de la comm’., répondit-il, amusé.  

- Ryo ! Ne parle pas ainsi de ton chef., le reprit-elle, outrée.  

- Tu vas aller lui répéter ?, lui demanda-t-il sur le ton de la connivence.  

 

Elle ne put s’empêcher de lui sourire et de nier.  

 

- Non, bien sûr que non !, réfuta-t-elle.  

- Alors, je peux le dire., se moqua-t-il, se laissant aller nonchalamment, les mains derrière la nuque.  

- Tu es insupportable…, lâcha-t-elle.  

- Ouais, je sais. C’est pour ça que tu m’aimes…, ironisa-t-il.  

 

Tous deux se figèrent à ses paroles. Il s’en voulut de sa nouvelle bourde, ne sachant comment se rattraper, son cerveau fonctionnant à cent à l’heure pour trouver une parade qui ne voulait pas apparaître. Kaori ne trouva aucune répartie cinglante à lui opposer, ni de boutade pour lever le malaise, parce qu’il venait de statuer la stricte et embarrassante vérité.  

 

Le lourd silence fut rompu par l’arrivée providentielle du chirurgien. Entendant presque un alleluia éclater en arrière-plan, le couple se leva et attendit nerveusement le verdict, Ryo posant une main sur l’épaule de son ex-fiancée.  

 

- Vous êtes de la famille de Monsieur Mitsuhide Makimura ?, leur demanda-t-il.  

- Je suis sa fille, Kaori., balbutia-t-elle, sentant son estomac se tordre.  

- Je suis le chirurgien qui a opéré votre père. Nous avons stoppé l’hémorragie et drainé le plus gros de l’hématome. Votre père est sorti d’affaires., commença-t-il.  

 

Le soulagement fut tel qu’elle occulta tout le reste de ce qu’il leur apprit. Elle sentit la faiblesse la gagner et, comme par magie, se retrouva collée contre le corps de Ryo, ce qui l’aida doucement à reprendre pied.  

 

- Merci, Docteur., entendit-elle soudain avant de voir le chirurgien s’en aller.  

- Papa ?, murmura-t-elle.  

- Il va bien. Il est en réanimation pour le moment et tu ne pourras pas le voir avant demain matin., lui expliqua Ryo.  

- Il va bien., lui répéta-t-il, l’enlaçant en voyant les larmes de soulagement arriver.  

 

Il lui laissa quelque minutes le temps de se calmer puis doucement l’emmena vers la sortie après avoir récupéré leurs affaires. Le froid qui la frappa en sortant de l’hôpital la réveilla tout à fait et elle observa l’extérieur, surprise de voir que la nuit était déjà tombée. Ryo la guida jusqu’à sa voiture et ils rentrèrent à l’immeuble.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il, devant la porte du quatrième.  

- Oui, je crois. Miki ne devrait pas tarder à rentrer., répondit-elle.  

- Je te laisse alors. N’hésite pas si tu as besoin., lui proposa-t-il, un regard doux posé sur elle.  

 

Elle acquiesça et le regarda partir.  

 

- Ryo attends !, cria-t-elle, courant vers lui.  

 

Il se tourna, l’air interrogateur, vers elle et elle s’arrêta devant lui, ne sachant pas vraiment ce qui lui avait pris. Se sentant bête, elle baissa les yeux avant de les relever.  

 

- Je… Je voulais juste te remercier., bafouilla-t-elle.  

- Merci., dit-elle, s’accrochant à son tee-shirt pour déposer un baiser sur sa joue.  

 

Lorsqu’elle s’écarta un peu, leurs regards s’accrochèrent et ce fut comme si le temps se suspendit. L’instant d’après, il l’avait plaquée contre le mur et dévorait sa bouche tel un affamé. Kaori n’était pas en reste et ses mains étaient déjà passées en dessous du tee-shirt du pompier et retrouvaient avec délice la sensation de sa peau chaude et veloutée. Leurs langues effectuaient une salsa des plus endiablées, leurs corps se pressaient l’un contre l’autre, les mains se faisaient aventureuses et aucun des deux ne semblait conscient de ce qui se passait.  

 

- J’ai envie de toi, Ryo., murmura Kaori contre ses lèvres.  

 

Il s’immobilisa contre elle sans toutefois la lâcher et laissa sa tête tomber sur son épaule. Qu’avait-il fait encore une fois ? Il s’était laissé emporter par son attirance sans penser aux conséquences. Il se fichait bien de savoir si elle tomberait enceinte ou non, ça aurait même été un réel bonheur pour lui mais il savait ce qu’il voulait avec elle : une vraie relation, un mariage, une famille mais en version solide, fondation en béton hyper armé, pas la version précédente sur pilotis. Ce n’était pas en couchant avec elle sur un coup de tête qu’il obtiendrait son pardon. Ils devaient d’abord aplanir leur situation, rétablir et fortifier les liens qui les unissaient encore.  

 

- Moi aussi, Kaori. Comme un fou., admit-il.  

- Mais on ne doit pas., ajouta-t-il.  

 

Il entendit le sanglot qu’elle tenta d’étouffer mais lutta quand elle chercha à le repousser.  

 

- Kaori, écoute-moi. Sugar, s’il te plaît., l’implora-t-il.  

- Je t’aime, Kaori. Je t’aime toujours et je veux qu’on réussisse à se retrouver. Je continue d’espérer que tu trouveras la force de me pardonner le mal que je t’ai fait. Si aujourd’hui je cède et que je te fais l’amour comme j’en rêve, on ira peut-être de l’avant ou pas mais, si on le fait, ce sera sur des fondations trop fragiles pour pouvoir durer. J’ai été trop vite une fois. Je ne ferai pas la même erreur deux fois., lui expliqua-t-il.  

 

Il sentit ses bras l’entourer et les soubresauts des larmes la secouer. Il l’enlaça et la soutint comme il put, en étant là. Etrangement, ce n’était pas de douleur qu’elle pleurait. Ses mots avaient apaisé la femme blessée qui vivait en elle. Outre la repentance, elle avait entendu son espoir d’un avenir meilleur pour eux et elle voulait y croire, croire qu’ils pouvaient renaître de leurs cendres, peut-être même plus forts… sauf qu’il y avait une ombre au tableau…  

 

- Tu oublies Reika et le bébé, Ryo…, dit-elle, s’écartant de lui.  

- Ce sont eux ta famille désormais. Tu vas avoir un enfant. Il aura besoin de son père., reprit-elle.  

- Je serai là pour lui. Je l’élèverai comme le font des milliers de parents divorcés. Reika en aura certainement la garde exclusive mais je tenterai de rester présent., la contra-t-il.  

- Et si elle te refuse le droit de le voir ? Tu ne peux pas le laisser grandir sans toi., objecta-t-elle.  

- Je ne peux pas vivre sans toi, Kaori., lui dit-il.  

- Ce bébé est plus important que moi, Ryo. Il est fragile et innocent. Il mérite une vraie chance d’être heureux. Il n’a rien demandé., lui affirma-t-elle, un regard déterminé posé sur lui.  

 

Il sentit son cœur sombrer face à l’évidence qu’elle ne lui pardonnerait jamais de ne pas s’assurer que son enfant était bien, de faire tout ce qui était nécessaire pour lui.  

 

- Mais toi ? Nous ? Toi non plus, tu n’as rien demandé, Kaori…, murmura-t-il, caressant sa joue.  

- Ca fera mal mais pas autant de savoir que cet enfant se sent abandonné par son père. Je serai incapable de te respecter si ça arrive., répondit-elle, une larme roulant sur sa joue.  

- Je ne veux pas nous abandonner., soupira-t-il.  

- Moi non plus mais tu n’as pas le choix, Ryo. Nous n’avons pas le choix., affirma-t-elle, le cœur lourd.  

 

Ils s’observèrent un moment, les yeux dans les yeux, le cœur battant sourdement.  

 

- Amis ?, proposa-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres malgré le poids des regrets.  

- Amis., concéda-t-il à contrecoeur.  

 

Leurs lèvres se scellèrent en ce qu’ils savaient être leur dernier baiser, un baiser tendre et empli de l’amour qu’ils se portaient, un amour fort mis à mal par les aléas de la vie, un amour qui perdurerait certainement malgré la séparation.  

 

- Je t’aime., se murmurèrent-ils en se séparant.  

- Je te jure que je reviendrai vers toi dès que je pourrai., lui promit-il.  

- Mais, si tu fais la bonne rencontre, fais ta vie entre temps et tâche d’être heureuse, Kaori., lui enjoignit-il.  

 

Elle acquiesça, se mordant la lèvre pour en maîtriser le tremblement. Elle doutait pouvoir y arriver mais, s’il pouvait partir plus léger, elle lui laisserait y croire. A regrets, ils se séparèrent et s’éloignèrent l’un de l’autre. Kaori regagna son appartement sans un regard en arrière malgré l’envie qui la tenaillait et Ryo monta en courant les escaliers et s’enferma à double-tour pour ne pas faire marche arrière.  

 


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