Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

» Write a review

 

HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I would like to read the NC-17 fanfictions.

 

You have: - to sign in - to log in - to use the link put for this purpose and send me an email certifying you are 18 years old or older, that you have read and accepted the rules of the website. Don't forget to mention your pseudo. - to use the email address you gave in your profile. If your request doesn't fufill all these conditions, it won't be processed. If I learn later that ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 9 :: Chapitre 9

Published: 09-05-20 - Last update: 09-05-20

Comments: Bonjour voici la suite de l'histoire. Alors comment va s'en sortir Ryo? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 9  

 

Son fiancé, pensa Ryo. Son fiancé… Elle ne lui en avait jamais parlé de celui-là, se dit-il, sentant la jalousie monter en flèche. Que signifiaient alors toutes ces belles paroles comme quoi elle s’intéressait à lui, son petit manège, ce flirt éhonté qu’ils partageaient ? Il serra les poings et lui adressa un regard dur.  

 

- Vraiment ? Elle était venue pour quoi ? Arranger votre mariage ?, lâcha-t-il durement.  

- Ca fait longtemps que tu es fiancée ? Tu comptais me le dire quand ?, lui demanda-t-il, furieux.  

 

Kaori le regarda et sentit la moutarde lui monter au nez. Mais pour qui se prenait-il ? Pourquoi se faisait-elle rabrouer alors qu’elle n’avait rien fait ? C’était lui le coupable après tout. Malgré tout, elle refusa de céder à la colère et de se mettre à lui hurler dessus.  

 

- Ce serait plutôt à toi de me le dire, non ?, répliqua-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Comment tu voudrais que je te le dise ? Ce n’est pas moi qui suis fiancé !, rétorqua-t-il spontanément.  

- Alors comment se fait-il que ta mère le pense et qu’elle prévoit de fêter nos fiançailles le vingt-six mars ? D’ailleurs, elle serait même ravie qu’on se marie dans le mois à venir., lui apprit-elle.  

- Le vingt-six mars…, murmura Ryo.  

 

Kaori l’observa pâlir progressivement et se dit qu’il venait de comprendre la situation. Pensif, Ryo alla chercher deux chaises et jeta un œil derrière le bar pour voir s’il n’y avait pas à tout hasard un alcool fort. Il n’aurait pas été contre un remontant pour affronter la scène qui allait suivre mais devrait s’en passer. Il allait certainement passer un sale quart d’heure. Indiquant l’une des deux chaises à Kaori, il prit l’autre et se positionna face à elle.  

 

- J’avais complètement oublié le vingt-six mars., lui avoua-t-il à voix basse.  

- Pourtant, c’est un moment important, non ? Tu vas retrouver toute ta famille., souligna-t-elle.  

 

Il lui adressa un regard indéfinissable qui lui serra le cœur. Elle le voyait comme perdu, retrouvant cette sensation fugace qu’elle avait parfois d’un homme que la vie n’avait pas épargné. Perdu dans ses pensées, Ryo ne répondit pas et observa la table.  

 

- Si tu commençais par le début, Ryo. Pourquoi as-tu dit à ta mère que nous étions fiancés ?, lui demanda Kaori.  

- Tu dois m’en vouloir à mort., lâcha-t-il, posant un regard coupable sur elle.  

- Je ne sais pas encore. Je suis fâchée mais je voudrais comprendre., dit-elle, lui lançant un regard qui l’invitait à parler sans aucune honte.  

 

Il l’observa un moment, reconnaissant de sa magnanimité. Kaori avait le don de désamorcer les situations tendues et il savait qu’elle avait une force que beaucoup n’avait pas : la capacité à pardonner.  

 

- Ma mère est adorable mais, depuis deux-trois ans, elle cherche systématiquement à me présenter toutes les jeunes filles convenables qu’elle connaît dans l’espoir que je tombe amoureux de l’une d’entre elles et décide de me marier. Je sais que ça part d’un bon sentiment mais ça devient agaçant, d’autant plus qu’elle me les met parfois dans les pattes sans m’avoir prévenu avant…, soupira-t-il.  

- Te connaissant, ça ne doit pas te plaire., pipa Kaori, amusée.  

- Non, c’est vrai., reconnut-il avec un maigre sourire.  

- Elle m’a appelé il y a deux semaines pour me dire que toute la famille arrivait d’Amérique Centrale le vingt mars et que mes cousines avaient divinement bien grandi et ne parlaient que de moi. Ne me demande pas pourquoi j’ai fait cela mais je lui ai dit que j’étais fiancé, que c’était tout frais et que j’allais justement lui en parler., admit-il, passant nerveusement une main dans ses cheveux.  

- Le mensonge n’est jamais une solution, Ryo. Ca finit toujours par nous retomber dessus à un moment ou à un autre.  

- Je sais, c’était stupide.  

 

Anxieux, il se leva et se mit à arpenter la pièce. Il n’avait vraiment pas eu une idée de génie ce jour-là. Il aurait peut-être dû dire à sa mère qu’il était homosexuel… Stupéfaite, Kaori le vit se gifler et se demanda ce qui avait bien pu causer un tel geste.  

 

- Ryo ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Rien, une nouvelle idée de génie…, éluda-t-il avant de repartir dans ses pensées.  

 

Il était dans de beaux draps maintenant. Pourquoi sa mère était-elle passée ? Pourquoi avait-il fallu que Kaori apprenne son mensonge ? Il se retint de grogner. Il sursauta quand il sentit une main sur son épaule puis se tourna pour faire face à Kaori.  

 

- Pourquoi moi, Ryo ?, lui demanda-t-elle dans un murmure.  

- Pourquoi pas ?, répondit-il, mal à l’aise.  

 

Il vit la peine s’inscrire dans son regard et s’en voulut immédiatement. Il n’aurait pu être plus maladroit.  

 

Kaori prit sa réponse comme une gifle et retint les larmes qui lui montèrent aux yeux. Ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu entendre. En fait, elle ne savait même pas ce qu’elle aurait été prête à accepter en dehors d’un « parce que je t’aime », mais certainement pas un « pourquoi pas ? », signe d’un choix par défaut, d’une vague idée qui lui était passée par la tête, qui avait jailli spontanément de ses lèvres comme d’avouer à cette mère qui l’aimait par dessus tout qu’il était fiancé alors que c’était faux. Elle retira sa main brusquement mais fut surprise de sentir une résistance. Elle baissa les yeux et vit ses doigts enrouler autour de son poignet.  

 

- Pardonne-moi, Kaori., l’implora-t-il.  

 

Il lui lança un regard qui la fit frémir et, doucement, l’attira à lui. Elle savait malgré tout que, si elle voulait échapper à son étreinte, elle le pouvait, il la laisserait partir, mais elle ne le voulait pas et se retrouva enveloppée de ses bras.  

 

- Kaori, il y a beaucoup de choses que je sais faire avec les femmes mais parler n’en a jamais été une…, avoua-t-il.  

- Pourtant, tu ne te prives pas de leur faire la cour., répondit-elle, mauvaise.  

- Je ne leur parle pas, je les baratine. Ce n’est pas tout à fait pareil., lui opposa-t-il tendrement.  

- Avec toi, j’essaie de parler, d’avancer. Tu m’as fait grandir depuis qu’on se connaît. Alors, quand ma mère m’a demandé des détails sur ma fiancée, je lui ai donné ton prénom, je lui ai parlée de toi, de qui tu étais parce que, même si j’ai pris un peu d’avance, je pense… enfin… je veux dire… je… nous… tu…, bafouilla Ryo, de nouveau mal à l’aise face à sa franchise.  

- Tu vas nous faire tous les pronoms sujets ?, plaisanta Kaori, s’écartant légèrement de lui pour pouvoir plonger dans son regard.  

 

Prêt à objecter, il baissa les yeux vers elle et croisa le sien, s’y apaisant. Il laissa alors échapper un petit rire amusé avant de se calmer et de la regarder sérieusement.  

 

- Je peux aisément nous envisager fiancés dans quelques temps… si tu veux encore de l’idiot que je suis., affirma-t-il, à voix basse.  

 

Kaori se sentit trembler à cet aveu tant elle était émue. Son cœur battait la chamade et, s’il ne l’avait pas tenue, elle serait peut-être tombée par terre tant ses jambes lui semblaient faibles.  

 

- C’est vrai ?, murmura-t-elle.  

 

Il acquiesça, un regard doux posé sur elle. Il vit ses joues rosir de plaisir et leva la main pour en caresser une.  

 

- Tu penses que tu me dirais oui ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. Tout dépend…, répondit-elle, prise d’une audace dont elle ne se serait jamais imaginée capable à un moment pareil.  

- Ca dépend de quoi ?, répondit-il, légèrement tendu.  

- Tu comptes m’embrasser un jour ou je vais devoir attendre de passer devant le prêtre ?, répliqua-t-elle, virant au rouge pivoine.  

 

Il la regarda stupéfait un moment puis un large sourire étira ses lèvres. Lentement, il entoura sa taille de ses deux bras et pencha le visage vers elle. Il posa les lèvres sur les siennes et goûta enfin à cette bouche dont il avait rêvée de nombreuses nuits… et parfois même le jour. Elle était douce comme il l’avait imaginé. Ses lèvres fermes et pulpeuses semblaient épouser les siennes, tout comme son corps qui se moulait au sien. Il sentit qu’elle passait les bras autour de sa nuque et, au même moment, dans un léger gémissement, elle entrouvrit les lèvres et il sentit sa langue taquiner les siennes.  

 

C’était son premier baiser, son premier vrai baiser, pas comme le petit bécot qu’un garçon lui avait volé dans un jeu stupide quand elle avait treize ans, pur effleurement d’un dixième de seconde qui les avait laissés rouge pivoine tous deux juste à l’idée de ce qu’ils venaient de faire et non à cause du ressenti.  

 

Non, c’était un vrai baiser, partagé à la fois physiquement et sentimentalement. Elle sentait toutes ses terminaisons nerveuses picoter, même celles qui n’étaient pas rattachées à ses lèvres. C’était doux et exaltant, tendre et passionné, une véritable effusion des sens. C’était sa première fois et, passés les premiers moments d’hésitation, elle se sentit en confiance, tellement en confiance qu’elle en voulut un peu plus. Elle laissa d’abord glisser ses mains qui allèrent se réfugier dans les cheveux de son compagnon puis, instinctivement, elle partit à l’invasion de sa bouche, prise d’une audace insoupçonnée. Leur premier contact lingual lança comme une décharge électrique dans tout son corps, brisant ses dernières retenues. Se pressant un peu plus contre lui, sentant ses bras se resserrer autour d’elle, leurs langues se mêlèrent, touchèrent, fuirent avant de revenir l’une à l’autre, dans une chorégraphie des plus endiablées.  

 

- Tu vas me tuer, Kaori., murmura Ryo, essoufflé quand ils se séparèrent peu après.  

- Ce serait dommage avant la nuit de noces…, pipa-t-elle, mutine.  

 

Elle se mit à rougir face à sa réplique sortie grâce aux dernières bribes d’audace qu’avait fait naître leur premier baiser. Sentant le désir prendre possession de son corps mais ne voulant pas la brusquer, Ryo desserra doucement son étreinte sans toutefois la lâcher.  

 

- J’espère bien que tu m’accorderas tes faveurs avant cela mais on a encore le temps., lui dit-il tendrement, la voyant fuir son regard, gênée.  

- Revenons à la question première., fit-il, prenant sur lui de repartir sur un terrain plus neutre.  

- Tu pourrais envisager d’être fiancée avec moi un jour ?, lui redemanda-t-il.  

- Oui, Ryo. Je le pourrais., lui dit-elle avec un ferveur qui le laissa pantois.  

- Alors je vais cesser mes idioties et avouer mon mensonge à ma mère. Je lui dirai que mon cœur est pris., lui affirma-t-il.  

 

Kaori acquiesça puis repensa à Isabel et la joie qu’elle éprouvait pour son fils et le soulagement de le savoir revenu à la sagesse.  

 

- Ryo, tu es sérieux sur cette histoire de fiançailles ?, lui demanda-t-elle soudain.  

 

Il la regarda, interrogateur.  

 

- Ce n’est pas une histoire mais un projet futur. Oui, je suis très sérieux. J’ai juste besoin d’un peu de temps., admit-il.  

- Alors si tu ne démentais pas, on ne ferait qu’anticiper un peu les choses ?, poursuivit-elle.  

 

Il pencha la tête sur le côté, l’invitant à continuer.  

 

- Ta mère avait vraiment l’air heureuse. Je n’ai pas envie qu’elle soit déçue. Je… je l’aime bien en fait. Alors si tu le veux, on peut prendre un peu d’avance et prétendre qu’on est fiancés., lui proposa-t-elle.  

- Tu… tu es sûre, Kaori ? Je ne veux pas te forcer à faire quelque chose que tu réprouves., lui dit-il.  

- Je n’aime pas le mensonge, Ryo, et je te jure que, s’il y a une prochaine fois, tu tâteras de ma massue., le prévint-elle.  

- Mais je peux m’arranger du fait qu’on prenne un peu d’avance sur la vérité, surtout que c’est très agréable., admit-elle, rougissante.  

 

Il la regarda un moment, ébahi, puis un sourire étira ses lèvres.  

 

- Finalement, on sera peut-être deux à te rendre des visites nocturnes., laissa-t-il échapper.  

 

Kaori sentit sa main la démanger, anticipant l’apparition d’une massue à l’évocation de cette pratique qui leur pourrissait leurs nuits à Miki et elle depuis quelques semaines maintenant. Finalement, elle abandonna l’idée de le massacrer.  

 

- Alors fais en sorte d’être le premier pour que je ne goûte pas aux baisers de Mick…, lui suggéra-t-elle, avec un petit sourire mutin.  

- Tu peux compter sur moi. Il est hors de question qu’un autre ne prenne tes lèvres., murmura-t-il.  

 

Il caressa sa bouche rouge du pouce puis la prit avec tendresse. Le baiser se passionna rapidement et ils se séparèrent à nouveau, à bout de souffle, le désir courant dans leurs veines.  

 

- Comment pourrais-tu ne serait-ce qu’imaginer embrasser Mick ?, dit-il, ressentant une pointe de jalousie.  

- Je ne sais pas. Tu es le premier homme que j’embrasse. Il me faudrait peut-être comparer et essayer d’autres techniques., lâcha-t-elle, faussement sérieuse.  

- Ne t’avise surtout pas d’aller en voir un autre., la prévint-il avant de prendre ses lèvres dans un baiser rageur.  

 

Il ne la laisserait jamais à un autre. Il forcerait ses dernières résistances s’il le fallait mais aucun autre ne porterait les lèvres ou les mains sur elle. Il allait lui montrer qu’il pouvait lui suffire, qu’elle n’avait nul besoin d’aller voir ailleurs. Il l’entendit gémir sous les assauts de ses lèvres, de sa langue et de ses mains qui voyageaient le long de son dos et de ses fesses. Elle sentait un feu ardent naître au plus profond d’elle-même, l’envie d’aller plus loin avec lui mais, quand elle sentit ses mains sur la peau nue de son dos, elle se raidit. Ryo le sentit et se rendit compte qu’il s’était laissé emporter. Doucement, il remit les mains au dessus de son tee-shirt et mit fin délicatement à leur baiser.  

 

- Tu crois vraiment avoir besoin d’un autre pour tester ?, lui demanda-t-il, piqué au vif.  

- Tu crois vraiment que j’ai envie d’aller voir ailleurs ?, lui répondit-elle, un sourcil levé.  

- Il n’y a que toi, Ryo. Si tu ne me crois pas, tu as raison de vouloir attendre avant qu’on s’engage sérieusement., lâcha-t-elle, s’écartant de lui.  

- Kaori… Je suis désolé. Je sais que je n’ai aucun droit sur toi mais… je ne supporte pas l’idée qu’un autre puisse te toucher., lui avoua-t-il, un peu perdu.  

- Tu es jaloux ?, s’étonna-t-elle.  

- Non !, s’écria-t-il, horrifié.  

- Si, tu es jaloux, Ryo. C’est trop mignon., lâcha-t-elle, reprenant son ponçage doucement pour ne pas lui sauter de nouveau dessus.  

 

Ryo regarda son dos, laissa ses yeux errer sur son corps, son mokkori s’éveillant à certaines rondeurs enchanteresses. Il l’observa travailler en douceur sur cette surface boisée, concentrée, appliquée… Il se demanda si elle serait aussi douce avec son corps. Sans le vouloir, il imagina Mick posant ses mains là où il avait posé les siennes et il serra les poings sous le coup d’un sentiment profond. Il était jaloux, quelque chose d’inimaginable pour le coureur qu’il était… avait été ? Peut-être qu’aujourd’hui était le début d’un nouveau jour. Il approcha de Kaori et la saisit par les hanches. Elle ne chercha pas à s’échapper et se laissa aller contre lui.  

 

- Qu’est-ce que tu as fait de moi, Kaori ?, murmura-t-il contre son oreille.  

- Je n’ai rien fait. C’était en toi, il fallait juste que tu le laisses apparaître., répondit-elle, posant la tête en arrière contre son épaule.  

- Mais pourquoi crains-tu de te voir fiancé à l’une de tes cousines ? Ce n’est pas possible, non ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

 

Elle sentit les mains de Ryo se crisper sur son ventre et pressa les siennes un peu plus en réaction, juste pour lui montrer qu’elle était là.  

 

- Tu n’es pas obligé…, commença-t-elle.  

- Isabel n’est pas ma mère biologique., souffla-t-il, d’une voix tendue.  

- Ton père avait une maîtresse ?, demanda Kaori, ne comprenant pas.  

- Oh non, mon père, enfin le mari d’Isabel, n’a jamais levé les yeux sur une autre femme qu’elle. Non, ils… ils m’ont adopté tous les deux quand mes parents sont morts dans un accident de voiture. Avant d’être ma mère, Isabel a été ma tante., lui confia-t-il.  

 

Elle se retourna brusquement dans ses bras et le fixa, voyant la douleur s’imprimer sur son visage. Elle passa les bras autour de son cou et le serra contre lui.  

 

- Je suis désolée, Ryo. Je n’aurais pas dû te questionner à ce sujet., s’excusa-t-elle.  

- Tu ne pouvais pas savoir, Kaori. J’ai au moins eu la chance de rester dans ma famille et de connaître d’une certaine manière mes propres parents, même si j’étais trop jeune pour en avoir des souvenirs., la rassura-t-il.  

 

C’était la première fois qu’il parlait à une femme de son passé, la deuxième qu’il en parlait et il aurait presque pu rire que les deux personnes à qui il en avait parlé furent frère et sœur.  

 

- Tu… tu as au moins cette chance., admit-elle, le cœur serré.  

 

Elle n’avait personne pour lui parler de sa famille biologique. Elle n’avait pas encore eu le courage de demander à Hide s’il en savait plus, pas eu le courage ni l’envie de devoir affronter sa tristesse ou sa colère.  

 

- C’est à mon tour d’être désolé, Kaori. Tu dois me trouver grossier alors que tu as le même parcours que moi., lui dit-il, prenant son visage entre ses mains.  

 

Il embrassa délicatement ses joues puis ses lèvres avec tellement de tendresse qu’elle aurait pu en pleurer.  

 

- Ne nous attardons pas sur le passé, Ryo. On a l’avenir devant nous et, puis, maintenant je suis fiancée, non ?, dit-elle, prenant sur elle pour paraître enjouée.  

 

Il plongea dans son regard, tout à fait conscient de son subterfuge, mais la suivit. Le moment était dur mais il sentait qu’elle remontait déjà la pente. Sa force de caractère l’épata une nouvelle fois.  

 

- Même si c’est pour de faux…  

- Non pas pour de faux, anticipé., la corrigea-t-il.  

- Les baisers, c’étaient de l’anticipation aussi ou ça signifie que toi et moi sommes quelque chose ?, ne put-elle s’empêcher de lui demander, tentant, sans succès, d’empêcher l’espoir de percer dans sa voix pour ne pas lui mettre la pression.  

 

Ryo sonda son regard et sentit son cœur fondre. Il sentait toute son envie et ses attentes mais en même temps, il sentait l’inquiétude de ne pas le bousculer et cela renforça encore les sentiments qu’il avait pour elle.  

 

- Je n’avais pas vraiment prévu que ça arrive aujourd’hui, Kaori, et j’avoue que ça me fait peur., admit-il très honnêtement.  

- Mais je n’ai pas envie de mettre cette partie-là de notre relation en suspens. Alors si tu en as envie, tu peux considérer que notre relation débute aujourd’hui très sérieusement. Mais il faut qu’on parle d’une chose avant., lui dit-il.  

- Je t’écoute.  

 

La relâchant, Ryo attrapa une chaise et s’assit dessus, l’entraînant sur ses genoux. Ainsi, leurs visages étaient au même niveau et, s’il était bien une vue dont il ne se lassait pas, c’était celle-là.  

 

- Je ne me cherche pas une porte de sortie mais j’aimerais que notre relation reste secrète quelques temps., lui dit-il.  

- Pourquoi ?, lui demanda-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Mick… il est amoureux de toi et il a une sérieuse tendance à aimer briser les ménages. Je ne désespère pas de lui trouver une autre occupation mais, s’il pouvait te tourner moins autour, ça m’éviterait les fausses notes. J’ai besoin de prendre confiance en nous, Kaori.  

- Ce qui signifie que tu vas vivre ta vie, sortir… comme si de rien n’était., constata-t-elle, n’aimant pas la tournure que cela prenait.  

- Je n’embrasserai, ni ne coucherai avec d’autres femmes, Kaori. Je t’en fais la promesse. Je draguerai juste un peu pour noyer le poisson mais ça s’arrêtera là.  

 

Il l’observa un moment, cherchant sa compréhension,… et il fut surpris de la trouver même si elle n’en était pas forcément heureuse.  

 

- La base d’un couple, c’est la confiance. Alors je vais te faire confiance.  

- Tu peux. Je veux juste éviter la pression d’avoir les yeux braqués sur nous et, te concernant, je suis jaloux comme un pou et ça m’empêche de réfléchir calmement. Je ne voudrais pas dire ou faire une connerie parce que tout a été vite et que je manque de confiance en moi vis-à-vis de nous., lui expliqua-t-il, sincère.  

- Je ne pense pas que tu auras plus de pression en étant dévoilé que caché mais, si tu penses que tu en as besoin, alors je te suis. En revanche, attends-toi à recevoir quelques massues si tu fais le guignol devant mes yeux ou que tu nous rends une visite nocturne. Ca fait partie du jeu., lui dit-elle, se relevant.  

- Oh, j’oubliais une chose., murmura-t-elle.  

 

Elle s’assit à califourchon sur ses jambes et passa les bras autour de son cou avant de l’embrasser très passionnément. Quand elle s’écarta de lui, elle arborait un petit sourire mutin et ses joues un joli rose vif.  

 

- C’est de la part de ta mère., murmura-t-elle, fixant ses lèvres avec gourmandise.  

- Ma mère ne m’embrasse pas comme cela., répondit-il, la voix rauque.  

- J’espère bien., répliqua Kaori, taquine.  

- Alors disons que c’était de moi et cela de ta mère., ajouta-t-elle, déposant un baiser sur sa joue.  

 

Elle se releva prestement et repartit à son activité. Ryo la regarda faire un moment, prenant le temps de faire baisser la température et la tension qui s’était emparée de son corps. Revenu à un état plus présentable, il se leva à son tour, rangeant la chaise.  

 

- Tu en as encore pour longtemps ?  

- Une demie-heure, je pense. Après, je rentre, je me change et file au restaurant., lui dit-elle.  

- Tu devrais vraiment songer à ralentir la cadence, Kaori. Sinon, je n’aurai jamais l’occasion de te faire l’amour…, laissa-t-il échapper, attendant avec délice le joli vermillon qui ne manqua pas de parer ses joues.  

- J’ai besoin de ce travail., objecta-t-elle.  

 

Il attrapa son poignet et la fit se retourner. Elle se retrouva coincée entre son corps et la table et, même si elle rougit un peu plus, elle n’aurait pas voulu s’échapper de là tant son corps réclamait le sien.  

 

- Tu lâcheras ce travail quand nous vivrons ensemble ?, lui demanda-t-il.  

- Pour quelqu’un qui a besoin de prendre confiance, tu vois déjà loin, non ?, répondit-elle.  

- Je sais jusqu’où je veux aller avec toi, Kaori. C’est une évidence contre laquelle j’ai arrêté de me battre il y a peu. J’ai juste envie que les bases soient assez fortes pour nous le permettre., se défendit-il.  

- On avisera à ce moment-là. La vie à Tokyo est chère et mon travail de serveuse me permet à peine de couvrir les frais. Je ne peux pas demander à Miki une augmentation. Je sais qu’elle est au plus juste aussi.  

- Mais tu ne seras plus seule à ce moment-là. Je serai là et je gagne correctement ma vie., objecta-t-il.  

- Ryo, n’y vois aucune offense mais je refuse de dépendre de quelqu’un financièrement., fit-elle.  

- Ok, on clôt le sujet pour le moment mais fais attention à toi, d’accord ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Je vais te laisser maintenant.  

 

Il se pencha sur elle et lui infligea le plus doux des baisers. Incapables de se séparer, ils ne tinrent pas plus de deux secondes avant de se retrouver une nouvelles fois lèvres scellées dans un baiser sauvage. Ils perdirent alors tout contrôle et Kaori se retrouva allongée sur la table, Ryo sur elle, leurs mains courant sur le corps de l’autre. Quand ils se séparèrent, elle ne put réprimer le gémissement de frustration qui naquit.  

 

- Je m’en vais, ma belle, sinon je vais te faire l’amour ici même et ce n’est pas l’endroit idéal., murmura-t-il, se redressant.  

 

Il la contempla alanguie, sa poitrine se soulevant et rabaissant au rythme de sa respiration affolée. Elle était si désirable. Que dire de la sensation de ses jambes entourant son bassin, le pressant contre cette partie d’elle qu’un jour, il explorerait peut-être ? Indescriptible, excitant au possible et, avec toute autre, il ne lui aurait pas fallu plus de dix secondes pour la déshabiller et se glisser en elle. Mais c’était Kaori…  

 

- Pourquoi pas, Ryo ?, répondit-elle, d’une voix chargée de désir.  

- Parce que, ma belle…, dit-il, lui prenant le poignet et la relevant.  

- Je doute que tu tiennes à faire cela en public., ajouta-t-il, désignant du menton la vitrine où une bande de jeunes étaient agglutinés et regardaient, la bave aux lèvres, le spectacle.  

- Oh bon sang., fit-elle d’une voix blanche.  

 

Elle fourra le visage dans le torse de Ryo, sentant ses joues lui brûler. Comment avait-elle pu oublier que Miki avait enlevé les peintures des fenêtres après l’installation des volets ?  

 

- Allez, je te laisse. Je vais chasser cette bande de garnements., dit-il, le sourire aux lèvres.  

- A demain, Ryo., murmura-t-elle alors qu’il déposait un léger baiser sur ses lèvres.  

- A demain.  

 

Il s’éloigna vers la cuisine et s’arrêta à la porte.  

 

- Tu sais pour la fête, rien ne t’oblige à venir., lui offrit-il.  

- Et te laisser seul face à tes cousines, tes sœurs et ta mère au risque de te perdre et les promesses que tu m’as faites avec ? Tu rêves, Saeba.  

- Qu’ai-je donc fait ? Quel monstre ai-je fait naître ?, lâcha-t-il théâtralement.  

- Une furie, Ryo. Ta furie., lui dit-elle, d’une voix chargée de promesses.  

- Tu me ramèneras dans le droit chemin alors ? Tu m’infligeras le sort que je mérite ?, lui demanda-t-il.  

- Oui et bien plus encore., lui assura-t-elle.  

- Je sens que les nuits vont être torrides entre nous. Il va falloir que je règle le cas Angel pour que tu puisses te reposer.  

- Je te prête une massue ?, lui proposa-t-elle.  

 

Ryo se mit à rire.  

 

- Garde-les pour moi. Cet idiot les prend comme un signe d’affection., lui apprit-il, ce qui la surprit.  

- Vraiment ? Heureusement que tu es plus lucide alors…, laissa-t-elle échapper, moqueuse.  

- Détrompe-toi, je suis aussi idiot que lui… sauf que moi, j’ai réussi à te piquer ton soutien-gorge ET ta culotte., fit-il triomphalement.  

- Ryo Saeba !, hurla-t-elle, rouge de honte en se rendant compte qu’il disait vrai.  

 

Elle fonça jusqu’à la porte de service et revint peu après qu’un gros bruit ait résonné dans l’allée, les joues en feu. Elle regarda passer sa victime, se remettant les cervicales en place, et le vit chasser les jeunes de la devanture. S’attardant un instant, il ouvrit sa veste, lui montrant la bretelle de son soutien-gorge qui dépassait. Kaori le regarda et éclata de rire. Elle les lui avait laissés volontairement. Ils s’observèrent un instant encore puis il s’éloigna après un dernier clin d’oeil, son fiancé… 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de