Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

» Write a review

 

HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How to put images in a fanfiction?

 

It’s simple. Just send the images to me and tell me where the images should be in the text. I’ll take care of the rest. Please log in to send me these images and use the email you gave me when you signed up.

 

 

   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 11 :: Chapitre 11

Published: 11-05-20 - Last update: 11-05-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 11  

 

- Alors, où cours-tu de si bonne heure ? Tu as trouvé un repaire de Miss Mokkori et tu files en douce pour ne pas partager ?, lança Mick, voyant Ryo, habillé pour une fois d’un costume anthracite dont il tenait négligemment la veste, sur une chemise bleu clair.  

- Si seulement… Réunion familiale., lâcha le pompier d’un air ennuyé.  

- Oh… Et y aura-t-il des jolies cousines ou sœurs à draguer ?, fit l’américain, intéressé.  

- Déjà, il faudrait que je te les laisse approcher…, plaisanta Ryo.  

- Très drôle…, ironisa Mick.  

- Ensuite, tu ne les toucheras pas sans leur avoir passé la bague au doigt. Donc réfléchis bien., lui apprit-il.  

- Le mariage, très peu pour moi. Bon, ben, amuse-toi bien alors et, bon anniversaire, mon pote.  

 

Ryo grimaça à cette évocation, ce qui était déjà une nette amélioration. D’habitude, il l’aurait envoyé paître vertement mais les choses avaient changé depuis l’arrivée d’une certaine demoiselle. Il regarda sa montre et se dépêcha de descendre. Il grimpa en voiture et, sans un regard en arrière, sortit du garage.  

 

- Tu peux sortir., dit-il, quand il se fut suffisamment éloigné de l’appartement.  

 

Kaori se releva du siège arrière où elle était planquée depuis un quart d’heure et se glissa sur le siège avant au feu suivant.  

 

- Bonjour, toi., lui murmura-t-il, déposant un rapide baiser sur ses lèvres.  

- Bonjour. Dis donc, c’est digne d’un roman d’espionnage ton plan…, plaisanta-t-elle.  

- Je sais. Désolé., s’excusa-t-il.  

 

Il aurait nettement préféré aller la chercher à la porte de son appartement mais les circonstances l’en avaient empêché. Peut-être que cette histoire de relation secrète n’était pas une si bonne idée…  

 

- Ne le sois pas. C’est assez excitant., répondit-elle d’un ton enjoué en voyant son air s’assombrir.  

- Excitant…, répéta-t-il, d’une voix traînante, un léger sourire aux lèvres.  

- Je connais bien d’autres choses bien plus excitantes, tu sais., lui dit-il d’un ton suggestif, lui prenant la main et la caressant.  

 

Elle se mit à rougir furieusement et, de la main gauche, remit une mèche de cheveux en place, ce qui l’amusa. Délicatement, il porta sa main à ses lèvres et la relâcha après y avoir déposé un léger baiser. Le feu repassant au vert, Ryo tourna et avança quand, soudain, il se gara sur le côté et attrapa sa main gauche.  

 

- Qu’est-ce qu’il y a, Ryo ?, lui demanda-t-elle, interloquée.  

- Je vais me faire trucider…, murmura-t-il, la voix blanche.  

- Quoi ?  

- Je vais me faire trucider. Tu n’as pas de bague de fiançailles., lui dit-il, levant sa main gauche.  

- La belle affaire et alors ? Ce n’est pas une obligation., lâcha-t-elle.  

 

Il la dévisagea et son inquiétude la toucha.  

 

- Ma famille est fort portée sur les traditions. Je ne peux pas t’avoir demandé ta main et que tu me l’aies accordée sans bague de fiançailles., lui apprit-il.  

- Comment on va faire ?, murmura-t-il.  

- Je connais une bijouterie ouverte le dimanche. On a encore le temps d’y aller. On prend n’importe quelle bague et on pourra encore arriver à temps chez ta mère., le rassura-t-elle.  

 

Il acquiesça et se laissa guider à travers les rues de Shinjuku jusqu’à une petite rue croisant une grande artère.  

 

- C’est là., indiqua-t-elle.  

 

Descendant de voiture, ils entrèrent dans la boutique et firent le tour des étals, Ryo saisissant la main de sa compagne. Ce n’était pas un moment qu’il avait imaginé vivre avant longtemps et, même si c’était étrange, ce n’était finalement pas si désagréable.  

 

- Que penses-tu de celle-là ?, lui dit-il, lui montrant un solitaire.  

- Ryo, je n’ai pas besoin d’un truc clinquant. Sans cette réunion, je n’aurais même besoin de rien. Si je dois vraiment en choisir une, j’aimerais une bague toute simple que je puisse porter tous les jours même quand je dois prétendre que nous ne sommes qu’amis., lui répondit-elle, lui faisant face.  

- Pardonnez-moi de vous avoir écoutés mais je pense avoir ce qu’il vous faut., les interrompit la gérante.  

 

Elle leur fit signe de la suivre vers une partie du comptoir à laquelle ils n’étaient pas encore arrivés.  

 

- Voilà, regardez., leur dit-elle, montrant un anneau en forme de deux mains qui tenaient un coeur surmonté d’une couronne.  

- C’est un anneau de Claddagh, un symbole d’amour et de fidélité qui peut se porter de diverses manières pour passer un message. Si vous le portez à la main droite, pointe du cœur vers le bas, vous êtes libre en quête d’amour, cœur en haut, votre cœur est pris. Porté à l’annulaire gauche, le cœur pointant vers les doigts, vous êtes fiancée, vers votre cœur, vous êtes mariée., leur expliqua-t-elle.  

 

Ryo et Kaori se regardèrent un moment.  

 

- Ca m’a l’air pas mal., dit-il, légèrement nerveux.  

- Ca me plaît., fit Kaori, lui souriant.  

- Vraiment ?  

- Oui.  

 

Il encadra son visage et l’embrassa tendrement sous le sourire attendri de la dame.  

 

- Vous gardez le secret de votre relation ?, s’enquit-elle, curieuse.  

- Oui et non. J’ai compliqué les choses., avoua Ryo.  

- Je vais emballer la bague., leur proposa-t-elle.  

- Ce ne sera pas la peine. C’est pour porter de suite., précisa Kaori.  

- Dans ce cas, Monsieur., fit-elle, lui tendant l’anneau.  

 

Ryo regarda un instant la bague puis la prit et, prenant la main gauche de Kaori, la lui passa à l’annulaire, le cœur pointant vers ses doigts.  

 

- Nous voilà fiancés., murmura Kaori.  

- Peut-être qu’un jour je referai le même geste mais avec l’anneau dans l’autre sens., répondit-il, n’osant croiser son regard.  

 

Elle posa son autre main sur sa joue pour le forcer à la regarder.  

 

- Je l’espère, Ryo. De tout mon cœur., lui assura-t-elle.  

- Combien je vous dois ?, demanda Kaori, sortant son portefeuille.  

- Quoi ? Non, je refuse. C’est à moi de payer !, s’offusqua Ryo.  

- Et pourquoi ? Je gagne ma vie, il me semble., répondit-elle, vexée.  

- Je sais mais…, commença-t-il.  

 

Il s’arrêta devant son regard assassin et se retint de lui sortir le grand couplet sur son rôle d’homme devant subvenir aux besoins de sa femme…  

 

- Tu admettrais que ce soit ton cadeau d’anniversaire ?, lui proposa-t-il.  

- Oui., concéda-t-elle après avoir sondé son regard.  

- Alors laisse-moi payer. Joue les femmes normales pour une fois. Fais du lèche-vitrine., la chassa-t-il gentiment.  

 

Kaori grommela quelque chose d’incompréhensible mais, au fond, elle se sentait légère et un peu euphorique. Ryo lui avait passé la bague au doigt, pour de faux ou par avance, mais il lui avait passé la bague au doigt et elle se sentait transportée de bonheur. Elle tendit la main devant elle et observa l’anneau qui symbolisait leur relation. De joie, elle ne put s’empêcher de sautiller sur place comme une gamine.  

 

- Tout va bien, Kaori ?, entendit-elle soudain derrière elle.  

 

Ryo la regardait, amusé et clément, et elle se sentit rougir à la fois de honte et d’un sentiment beaucoup plus léger mais néanmoins profond, l’amour qu’elle ressentait pour lui. Mordillant sa lèvre, un sourire éclatant malgré tout, elle acquiesça, ses yeux pétillant de bonheur.  

 

- Il faut qu’on y aille maintenant, sinon on va vraiment être en retard., déclara-t-il, touché et ému au-delà des mots.  

 

Il l’attrapa par la main et ils se dirigèrent vers la porte qui s’ouvrit devant leur nez. Tous deux restèrent stupéfaits comme la personne qui leur faisait face et ils s’observèrent un long moment sans bouger.  

 

- Hide, à quoi tu joues ? On n’a pas toute la matinée devant nous… Ah tiens, Ryo, Kaori. Bonjour, quelle surprise de vous voir ici., fit Saeko, passant le barrage créé par son fiancé pour s’approcher de leurs amis et les embrasser.  

- Que faites-vous ici ?, les interrogea-t-elle.  

 

Ryo ne put s’empêcher de déglutir. Qu’allait-il bien pouvoir trouver ? Il regarda Kaori plongée dans le regard empli d’incompréhension de son frère. Il la sentait au bord de la panique et posa une main sur son épaule.  

 

- Ben comme vous, je pense ! Nous sommes venus chercher un bijou., répondit-il, esquissant un sourire goguenard.  

- Pour qui, Ryo ?, souffla Hide.  

 

Dire qu’il était surpris aurait été un bas mot pour ce qu’il ressentait. Kaori lui avait dit qu’elle travaillait et elle était devant lui. Il ne comprenait pas.  

 

- Pour qui… Pour qui…, répéta-t-il, ayant du mal à cacher sa nervosité.  

- Kaori évidemment ! Pour son anniversaire, bien évidemment., s’exclama-t-il, fier de sa trouvaille.  

- Tu l’emmènes pour choisir son cadeau ?, s’étonna Hideyuki, un sourcil levé.  

- Je… Je… Euh…, s’empêtra-t-il.  

- Ryo, il faut qu’on y aille. Tu dois me ramener au restaurant., fit Kaori, remise de ses émotions.  

- Ah oui c’est vrai… Le restaurant… tu travailles… aujourd’hui., bafouilla-t-il.  

- Bon, on y va. Salut Hide, au revoir, Saeko., fit-il, prenant sa compagne par la main pour l’entraîner.  

 

Sans lui laisser le temps de réagir, il se mit à courir jusqu’à la voiture.  

 

- Tu y crois à leur histoire ?, demanda la future mariée à son fiancé.  

- Pas du tout., répondit Hideyuki, l’air perplexe.  

 

Il ne savait pas s’il devait être en colère ou amusé. Finalement, il se détendit. Il avait confiance en Ryo et sa petite sœur avait la tête sur les épaules.  

 

A deux pâtés de maison de là, Ryo s’arrêta, rattrapant Kaori dans ses bras pour ne pas qu’elle tombe. Reprenant leur souffle, ils s’observèrent un moment avant d’éclater de rire.  

 

- On s’en est bien sortis, non ?, murmura le pompier.  

 

Pour toute réponse, elle leva un sourcil, sceptique. Elle connaissait son frère et il était peu probable qu’Hideyuki ait gobé leur histoire. Sans un mot, ils montèrent en voiture et se mirent en route.  

 

- On est définitivement en retard cette fois., constata Ryo, regardant l’horloge de la voiture.  

- Le plus important, c’est d’arriver., philosopha Kaori, se remettant de ce début de journée agité.  

 

Elle se doutait que le reste serait certainement du même acabit et s’absorba un moment dans la contemplation du paysage, s’apaisant.  

 

- Ma famille est un peu expansive mais ils sont adorables, tu verras., tenta-t-il de la rassurer.  

- Je n’en ai aucun doute., lui répondit-elle.  

- Tu as combien de sœurs ?  

- Deux, Hana et Sara. Et tu vas rencontrer mes cinq cousines, Elena, Irina, Valeria, Katy et Eva, et mes trois cousins, Antonio, Pedro et Sandro. Il y aura certainement ma grand-mère Cristina et mon oncle Alex et ma tante Marta.  

- Oh la la, comment penses-tu que je vais retenir autant de choses ?, s’exclama Kaori.  

- Ne t’inquiète pas. Moi non plus, je n’arrive pas à tout retenir., plaisanta-t-il.  

- Reste avec moi et tout ira bien. Je suis ton chevalier servant pour la journée., lui promit-il.  

- D’accord, je te prends au mot., répondit-elle, amusée.  

 

Ils se sourirent et finirent la route en discutant tranquillement. Ils arrivèrent bientôt dans une maison située sur le bord de la côte. Elle s’élevait sur deux étages, sa blancheur contrastait avec l’azur du ciel et de la mer, elle semblait immense et était entourée d’un jardin parsemé de parterres colorés.  

 

- C’est… c’est magnifique, Ryo., murmura Kaori.  

- Non, cette maison est belle mais tu es magnifique., lui dit-il, l’attirant dans ses bras.  

 

Il prit ses lèvres dans un baiser passionné, ne lui laissant pas le temps d’admirer la demeure où il avait grandi. Il ne voulait pas l’entendre s’extasier sur ce bâtiment où il ne s’était jamais senti à sa place malgré les efforts de ses parents adoptifs.  

 

- Ryo, Kaori ! Vous êtes enfin arrivés !, s’exclama Isabel, venant à leur rencontre.  

 

Elle enlaça son fils chaleureusement après l’avoir embrassé sur la joue et le tint serré contre elle un moment avant de s’écarter.  

 

- Joyeux anniversaire, mon grand., murmura-t-elle, un regard aimant posé sur lui.  

- Merci, maman. Je vais essayer de faire les choses correctement. Maman, je te présente Kaori, ma fiancée., dit-il, prenant la jeune femme par la main et l’attirant contre lui.  

- Kaori, ma mère, Isabel.  

- Ravi de vous revoir, Isabel., répondit Kaori, lui tendant la main.  

- Je suis d’origine sud-américaine, Kaori. Alors ne m’en voulez pas mais je vais vous serrer dans mes bras., lui annonça-t-elle, l’enlaçant.  

 

Un instant interdite, Kaori finit par poser les mains dans le dos de la mère de Ryo, appréciant ce moment chaleureux. Le sentiment qu’elle avait ressenti lors de leur première rencontre se confirmait. Elle appréciait Isabel.  

 

- Bon, maman, tu ne lâcherais pas ma fiancée ?, intervint Ryo, ne souhaitant pas mettre Kaori mal à l’aise.  

- Oui, pardon. Je suis tellement contente que tu aies trouvé chaussure à ton pied, mon chéri. Je commençais à m’inquiéter pour toi., avoua-t-elle, émue.  

- Commençais ? Ca fait trois ans que tu essaies de me caser avec toutes les jeunes femmes que tu connais., la reprit-il.  

 

Il n’y avait cependant aucune remontrance dans sa voix, juste beaucoup d’affection et de respect, et Isabel le savait.  

 

- Venez, ma chère. Je vais vous présenter à la famille. Ce sera mieux fait que par mon grand dadais., le taquina-t-elle, passant un bras sous celui de Kaori pour l’entraîner.  

 

Cette dernière regarda son fiancé, aussi impuissant qu’elle, avant de se reprendre en le sentant juste derrière elle. Arrivés au coin de la maison, Isabel lâcha le bras de la jeune femme qui sentit la main de Ryo prendre la sienne. L’arrêtant un instant, juste avant de se retrouver devant toute la famille, il l’obligea à lui faire face.  

 

- Merci Kaori. Merci d’être venue et d’avoir accepté de jouer le jeu., murmura-t-il.  

- N’en fais pas une habitude et puis, on a juste pris un peu d’avance, non ?, répliqua-t-elle, caressant sa joue.  

 

Il acquiesça et déposa un baiser sur ses lèvres avant de repartir. Un joyeux brouhaha animait l’arrière du jardin qui s’ouvrait sur la mer. Quand ils les virent arriver, tous les membres de la famille se tournèrent vers eux et les accueillirent d’un grand « ah ! ». Un homme d’une cinquantaine d’années s’avança vers eux en premier.  

 

- On ne t’attendait plus mon garçon. On se demandait si on devait appeler les secours ou plutôt passer à la pharmacie du coin pour t’amener des munitions., lui dit-il, le regard chargé d’humour.  

 

Quand il vit Kaori rougir violemment et Ryo détourner le regard gêné, il éclata d’un rire tonitruant, tapant sur l’épaule du pompier.  

 

- Kaori, je te présente mon oncle Alejandro., fit Ryo.  

- Mais tout le monde m’appelle Alex, alors fais-en de même, ma chérie. Sois la bienvenue dans la famille.  

- Merci Alex., murmura Kaori, regagnant une teinte plus normale.  

- Je te présente Marta, ma femme., fit-il, lui présentant une femme ravissante dont le traits ne faisaient aucun doute sur son origine latino-américaine.  

 

Kaori la salua avant d’être entraînée par Ryo vers une bande de jeunes de leur âge.  

 

- Alex est le frère de ma mère.  

- J’avais noté la ressemblance mais, dis-moi Ryo, tes huit cousins et cousines sont les enfants de Marta et Alex ?, demanda-t-elle, curieuse, la voix légèrement tremblante.  

- Oui. Ils ont huit enfants et ce sont des modèles pour moi. J’espère bien égaler ou dépasser leur score., répondit-il très sérieusement.  

 

Pétrifiée sur place, Kaori s’arrêta et le regarda se retourner vers elle. Huit enfants ? Ryo ne pouvait pas vouloir huit enfants… Ce n’était pas possible… Imaginait-il le boulot que c’était ? Et puis, certes elle rêvait comme beaucoup de femmes d’être mère mais pas de huit enfants. Elle avait beau essayé de s’imaginer avec huit marmots, elle n’y arrivait pas. Huit enfants, huit grossesses… six ans enceinte, soixante douze mois de chaos hormonal, deux mille cent soixante jours à ne plus être maîtresse de son corps… C’était peut-être le plus beau moment dans la vie d’une femme, ce n’était pourtant pas ce qu’elle retenait des conversations avec des ex-futures mamans Non, c’était un peu trop et trop tôt pour elle. Elle n’avait pas les mêmes aspirations sur ce plan-là.  

 

- Relax, Kaori., entendit-elle contre son oreille.  

- C’était une plaisanterie. On a tout le temps de parler d’avoir des enfants. Marta en a eu quatre, les quatre autres sont d’une autre tante qui n’a pas pu venir au dernier moment., lui expliqua-t-il.  

- Idiot !, fit-elle, lui tapant sur la tête avec un maillet une tonne, provoquant un grand silence.  

- Tu m’as fichu la trouille ! Ne dis plus jamais une idiotie pareille !, cria-t-elle, fâchée.  

 

Se frottant la tête, Ryo la regarda avec un grand sourire malgré la douleur. Soudain, la jeune femme se rendit compte de l’absence de bruit et tourna la tête dans tous les sens pour voir tous les regards fixés sur elle et se sentit instantanément rougir. Gênée, elle se réfugia dans les bras de son homme pour s’y cacher. Obligeamment, il les referma sur elle, la protégeant comme il le pouvait, même de sa propre gêne.  

 

- Je dois vraiment être maso, ma belle. Tu n’imagines pas à quel point j’apprécie tes gestes d’affection., la taquina-t-il.  

 

Elle leva timidement les yeux vers lui et se laissa enveloppée par son regard chaud et aimant. Sentant des papillons s’envoler dans son ventre, elle lui offrit un sourire éclatant.  

 

- Tu dois vraiment être fou alors., murmura-t-elle.  

- De toi, uniquement de toi., lâcha-t-il sans se cacher de ceux qui l’entouraient.  

- Ca y est, l’Etalon est casé. Allez les gars, maintenant, nous aussi, nous aurons notre chance quand nous sortirons entre cousins., s’exclama l’un des jeunes, provoquant l’hilarité générale.  

- Viens, que je finisse les présentations. Alors l’idiot qui vient de parler, c’est Sandro.  

- Pour vous servir, charmante demoiselle., répondit-il avec une courbette qui fit sourire Kaori.  

- Voilà Antonio et Pedro. Et voici mes charmantes et ravissantes cousines Elena, Irina, Valeria, Katy et Eva., annonça Ryo, les désignant tour à tour.  

- Vous tous, Kaori ma fiancée., la présenta-t-il.  

 

Mis à part deux regards un peu froids d’Eva et Elena, les sourires étaient chaleureux et Kaori se sentit rapidement intégrée, se laissant prendre dans une conversation qui s’anima rapidement.  

 

- Ryo., l’interpela soudain Isabel.  

- Ta grand-mère vient de nous rejoindre., lui apprit-elle.  

 

Il regarda par dessus son épaule et vit en effet que l’aïeule de la famille s’était installée dans un fauteuil sous le porche de la maison. Il se tourna ensuite vers Kaori qui capta son regard et acquiesça, se rapprochant de lui.  

 

- Je vais te présenter à ma grand-mère., l’informa-t-il, entrelaçant leurs doigts avant de l’emmener.  

 

Kaori regarda cette grand-mère et se sentit extrêmement nerveuse, peut-être encore plus qu’en rencontrant Isabel. Elle n’avait jamais côtoyé de grands-parents. Les siens étaient morts bien avant son arrivée chez les Makimura, étant déjà âgés. Elle avait rencontré les parents de ses amis mais jamais la génération précédente. Elle connaissait des personnes âgées mais curieusement ne pensaient jamais à elles comme des grands-parents, un terme qui, elle trouvait, revêtait une certaine affection mais aussi un côté très mystique ou traditionnel peut-être, elle ne savait pas trop comment le définir. Elle observa cette grand-mère qui détenait les souvenirs de cette famille, qui posait un regard si perçant sur elle qu’elle avait l’impression de passer au microscope. En même temps que l’appréhension, elle sentait monter le respect en elle, respect pour cette génération, gardienne de l’héritage des anciens précédents, en charge de le transmettre aux générations suivantes. Voilà tout ce que lui évoqua cette grand-mère. Voilà ce qui expliquait la douleur que Ryo ressentait à la main.  

 

- Tu veux me broyer la main ?, la taquina-t-il.  

 

Elle l’observa un moment décontenancée puis le lâcha mais il la reprit.  

 

- Ce n’est que ma grand-mère, Kaori. Et si ça peut te rassurer, elle a arrêté les rites sacrificiels incluant des jeunes filles vierges il y a quelques années., plaisanta-t-il, sortant la première idiotie qui lui passait par la tête.  

- Mais… Mais comment sais-tu que je suis encore vierge ?, lâcha-t-elle, arrivant devant la grand-mère de Ryo.  

 

Il la regarda un moment stupéfait avant de se reprendre et de ne pas se mettre à bondir de joie à la nouvelle ou partir en courant à la responsabilité qu’il aurait de l’initier…  

 

- Je ne le savais pas. Tu viens de me l’apprendre., murmura-t-il, une lueur de désir brillant au fond des yeux.  

- Aïe !, cria-t-il soudain, se tenant la jambe.  

- Et moi aussi., répondit la vieille dame d’un ton assez sévère, reposant la canne qui venait de servir.  

- Tu calmeras ta libido plus tard, Ryo. Fais les présentations en bonne et due forme, s’il te plaît., lui intima-t-elle.  

- Oui, grand-mère. Kaori, je te présente ma grand-mère, Cristina.  

- Bonjour, Madame. C’est un honneur de faire votre connaissance., répondit la jeune femme en s’inclinant poliment.  

- Grand-mère, je te présente Kaori, ma fiancée, l’élue de mon cœur., dit-il, d’un ton si chaud qu’elle en rosit.  

 

La vieille dame toisa la jeune fille alors qu’un silence religieux planait autour d’eux.  

 

- Elle est un peu maigrichonne et pâlichonne., lâcha-t-elle d’un ton acerbe.  

- Elle est japonaise, grand-mère., répondit Ryo d’un ton attendri.  

 

- Je l’avais bien compris ! Si elle a réussi à te faire rentrer dans le rang sans rentrer dans ton lit, c’est qu’elle en a dans la cervelle et puis elle a l’air de savoir comment te tenir dans le droit chemin. Tu aurais pu trouver pire !, lâcha-t-elle.  

 

Kaori fut estomaquée de la répartie de la grand-mère de Ryo et releva la tête de surprise. Elle croisa alors son regard pétillant et empli de tendresse et comprit que c’était sa manière à elle de l’accueillir dans la famille. Laissant un joli sourire s’imprimer sur son visage, elle approcha de Ryo et se laissa enlacer.  

 

- C’est qu’il est un peu têtu par moment…, plaisanta la jeune femme.  

- C’est vrai mais je vois que vous avez le même coup de poignet que moi en étant jeune. Il faut parfois savoir être dur, même en amour., pipa Cristina.  

- Ce n’est pas moi qui vous contredirai, mesdames., lâcha-t-il d’un ton mutin.  

 

Pour toute réponse, il ressentit une violente douleur au tibia avant d’être écrasé sous une massue. 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de